INTRODUCTION



L'homme moderne, au lieu de chercher à s'élever à la Vérité,
prétend la faire descendre à son niveau.
(René Guénon)


Quand les hommes sont partout devenus inaptes à comprendre et surtout réaliser les vérités qui ont été révélées à l'origine, avec, comme conséquence, le désordre et le chaos dans tous les domaines, il est alors permis et même souhaitable de porter cette connaissance au grand jour ; car la vérité se défend par sa propre nature contre sa profanation, et il est possible qu'elle atteigne ainsi ceux qui sont qualifiés pour la pénétrer profondément et capables, grâce à elle, de consolider le Pont qui doit être construit pour sortir de cet Âge sombre.
(Black Elk)

Tout rentre à nouveau dans la zone de l'Attention Suprême.
Foudroyant mot de passe, et souvenance immémoriale.
Or ce qui sera renoué à présent, ne sera plus jamais dénoué.
(Jean Parvulesco)




Hommes de la Terre, divisés,

pardonnez-vous de toute votre Âme
(Lorsque les hommes sont en paix, c'est le monde entier qui s'apaise)




Tout est simple dans la Nature ; et c'est en cherchant 
des complications que les hommes se sont égarés

Il n'y a d'immuable et d'invariable que la Vérité, qui est l'expression des lois de la Nature.
Quand ces lois sont violées, il ne reste plus que l'imagination des hommes qui engendre l'erreur sous des formes multiples.
S'éloigner de la Nature c'est se rapprocher de l'erreur.
Habitué depuis des années à l'erreur, qui est parvenue à détruire votre bon sens et obscurcir votre vision lucide des choses, votre esprit n'accepte plus la Vérité.
Aussi, il faut dire que c'est toujours quand la Vérité est altérée, cachée, quand l'erreur triomphe, qu'on en impose l'étude à la jeunesse.
Mais l'erreur a trop longtemps duré, l'heure est venue de tout dire, et nous sommes assurés d'intéresser, dans tous les cas, le public intelligent qui, sans se mêler aux disputes, regarde en curieux les choses qui passent.


Ja... Bo... Legacy

L'erreur est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec vous, en ce moment même. Vous la voyez dès que vous ouvrez un manuel scolaire ou lorsque vous allumez la télévision, le téléphone ou écoutez la radio. Elle est affichée en tout lieu. Vous ressentez sa présence quand vous passez un examen, un entretien d'embauche… quand vous allez à l’église, à la mosquée, au temple, à la synagogue… ou quand vous glissez un bulletin de vote dans l'urne ou devez vous faire vacciner.
Amplifiée et diffusée aujourd'hui par le biais des moyens gigantesques de communication, elle est le monde qu’on superpose à votre regard, telle une « toile » ou un « écran », pour vous empêcher de voir la Vérité.
Tant que l'erreur ne sera pas extirpée de la Société, la Justice n'y pénètrera pas.
Aussi, nous vous proposons de vous montrer ce qu'on ne veut pas que vous voyiez, de vous dire ce qu'on ne veut pas que vous entendiez. Mais surtout, nous allons vous rappeler ce que vous avez sans doute oublié.
Et ce que vous en ferez ne dépendra que de vous.
En d'autres termes, et empruntant (très humblement) un vers de Dante, disons que nous vous servons, à vous de vous nourrir vous-mêmes.
Donc, ici, nulle intention de convaincre, mais simplement d'informer ceux sur qui l'illusion n'a plus de prise.
Choisissez la pilule bleue : passez votre chemin, continuez de faire de beaux rêves et de penser ce que vous voulez.
Choisissez la pilule rouge : vous restez au Pays des « Merveilles » et nous descendons avec le Lapin blanc au fond du Gouffre, de l'autre côté du Miroir.


Révélation ?

Le mot « révélation », bien qu'impropre ici, est utilisé parce que c'est le mot consacré par les religions, mais ce mot a une signification contraire à celle qu'on suppose. En effet, il veut dire « re-voiler » et n'a été employé que par des imposteurs et autres « usur-pator », qui ont caché la science, qui l'ont voilée, puis re-voilée sous de nouveaux symboles, et c'est alors qu'ils l'ont imposée au peuple.
Le mot propre, que nous devrions employer, est « dévoiler ».
On a dit du « mystère des nombres » qu'il renferme les moyens d'opération des forces secrètes de la Nature, et que d'abord l'ellipse, la parabole et l'hyperbole trouvent leur synthèse dans l'ovoïde, en forme d’œuf. Tout le monde sait que l’œuf était un symbole sacré dans tous les Mystères de l'antiquité, parce qu'il représente l'action maternelle, donc le commencement de la vie, la virtualité, l'existence potentielle, le commencement de toute échelle numérique. Il est représenté dans les chiffres par le zéro, qui, dans l'ancien système de numération des Chaldéens, commençait les nombres.
Deux idées sont à dégager de ce symbolisme. L’œuf, qui vient de la Mère, commence toute vie. En même temps, par l'ascension de l'esprit qu'il opère, il crée dans son cerveau l'immutabilité, qualité de l'unité.
C'est pour indiquer cela que le zéro ne peut pas admettre la faculté d'addition, il est la cime et la couronne. Il n'est susceptible ni de doute ni d'incertitude, tandis que la qualité masculine peut former l'eidolon (idole, en grec), la duplicité ou l'image (l'imagination).
À l'Ecole Pythagoricienne, on enseignait l'unité de la nature féminine, dont le principe de vie ne se divise jamais : c'était le nombre 1. Et la dualité de la nature masculine dont le principe de vie se divise en deux parties : l'une pour être conservée et l'autre pour être donnée à la génération : d'où le nombre 2. L'unité féminine était appelée la « Monade », parce que la femme est l'être indivisé, d'où le mot « individu ». La dualité masculine était la « dyade ». En latin, on disait « homo duplex » pour désigner la contrariété du cœur et de la raison, la duplicité (le double), suprême mystère de l'existence de l'homme.
C'est cette « loi des sexes », expliquée dans le plus grand secret, qui sera cachée dans les livres de la Kabbale et dans le mystère des nombres. Les ouvrages de Kabbale sont des parodies des écrits féminins, comme le Zohar, livre masculiniste relativement moderne. Mme Blavatsky cite la Kabbale comme une source véridique, alors que c'est de là qu'est venu le mensonge.
Profitons-en pour rappeler brièvement ce qu'est la guématrie. Pour la kabbale, les lettres sont équivalentes à des nombres selon des règles précises. Ainsi aux 9 premières lettres de l’alphabet hébreu, sont attribués les 9 premiers chiffres, aux 9 suivantes les dizaines et aux quatre dernières les centaines. Cela permet par un jeu des chiffres et des lettres de trouver des congruences sémantiques entre des mots écrits avec des lettres dont la somme mathématique est la même. Ainsi le mot « mère » qui s’écrit « em » (aleph, mem) vaut 41 et le mot « père » qui se prononce « av » et s’écrit aleph, beth, vaut 3. Ce qui est intéressant, c’est que le mot « enfant », yeled, s’écrivant yod, lamed, daleth, équivaut par la somme de ses lettres à 44 (10 + 30 + 4), c'est-à-dire à l'union du père et de la mère.
Dans le « Yi King » (2ème Livre sacré des Chinois qui ne contient que des lignes) le 1 est exprimé par une ligne entière — (Yang) et le 2 par une ligne brisée ‒ ‒ (Yn). Ces lignes sont une représentation symbolique des deux principes de la philosophie chinoise : l'un masculin et ténébreux, le « Yin », l'autre féminin et lumineux, le « Yang ». Souvent le Yin est placé sur une bande obscure, le Yang sur une bande claire. Ces deux principes, base de tout ce qui est social, se retrouvent partout chez les Chinois. Le principe masculin est divisé, ce sont les deux vies de l'homme (spirituelle et sexuelle) ; le principe féminin est indivis.
Dans « Les Vers Dorés de Pythagore », Antoine Fabre d'Olivet écrit : « Je ne pourrais entrer dans la discussion du fameux symbole de Pythagore, « un-deux », sans dépasser de beaucoup les bornes que je me suis prescrites ; qu'il me suffise de dire que, comme il désignait Dieu par 1 et la matière (l'homme) par 2, il exprimait l'Univers par le nombre 12. ».
Précisons que cette application du nombre 12 à l'Univers n'était pas une invention des Pythagoriciens, elle était commune aux Chaldéens, aux Egyptiens, de qui ils l'avaient reçue, et aux principaux peuples de la terre ; elle est à l'origine du système duodécimal qui fut généralisé dans les temps anciens et appliqué à la division de l'année, des heures du jour, des achats à la douzaine, etc.
Cette application avait également donné lieu à l'institution du zodiaque dont la division en douze astérismes a été trouvée partout existante de temps immémorial.
Les figures géométriques, représentant les nombres extériorisés, ont une signification symbolique : le « 0 » est l’œuf du monde, le sexe féminin ; le « 1 » c'est l'être divin, considéré dans son unité ; le « 2 » représente l'homme à genoux devant l'être divin ; le « 3 » l'enfant ; le « 4 » la femme assise, le siège (saint-siège, chaise curule), l'inactivité ; le « 7 » l'esprit qui monte (les étoiles, le septénaire).
La signification du chiffre 2 nous explique pourquoi, dans toutes les religions, on a gardé l'habitude de s'agenouiller devant la Divinité.
À propos du chiffre 4, rappelons que le hiéroglyphe du mot « Isis » est le siège. Il sert à écrire le mot « demeure ». Isis représente l'habitation, la maison, on dirait en terme moderne : le foyer, le « Home » (Peut-être y aurait-il un rapprochement à faire avec le « Aum » ou « Om » des Hindous, que l'on retrouve dans le « Amen » des Hébreux, que les catholiques ont adopté). Dans toute l'étendue des Iles Britanniques, le culte primitif s'adressait au principe féminin dans sa nature vivante. Partout on trouvait des enclos de pierres, de forme circulaire, semés dans les montagnes et les vallées, représentant la place mystérieuse de l'acte de vie, l'abri, le home. Et, dans la première astronomie comme dans l'eschatologie, ce cercle est appelé du nom de « Ked », le centre des pouvoirs créateurs de la Grande Mère. ». À Edimbourg, cela s'appelait « Arthur's seat » (le siège d'Arthur), place de la Mère, le séjour natal de l'enfant. Ceci explique l'origine du prestige attaché aux mots « Saint-Siege », dont l'hiéroglyphe, en Egypte, était une chaise portée sur la tête. Et c'est de là que vient la prérogative de la Mère, de la Femme, qui reste assise quand l'homme est debout.
Les chiffres servant à expliquer les mystères restèrent longtemps secrets.
Précisons que les chiffres dits « arabes » ont été apportés d'Espagne à une époque où on appelait « arabe » tout ce qui en venait. Mais ces chiffres ne sont pas ceux des Arabes, qui en avaient d'autres. On les a attribués à Pythagore et ils en ont même porté le nom, parce qu'on mettait sous ce nom tout ce qui était très ancien.
Zéro vient, dit-on, du mot « céfra », qu'on a d'abord attribué à ce caractère d'après l'arabe « sifr » (vide, rien, néant).
Le zéro est un cercle sans centre : en hébreu, Kether, « la couronne ».
Le nom divin de Kether est « Eheieh » : « Je suis », c'est-à-dire le principe de l'existence même. C'est le caché des cachés. Comme symbole, c'est le cercle placé au-dessus de la tête pour représenter la lumière de l'esprit qui monte, cercle lumineux, dont on fera la couronne des saintes. On mettait ce symbolisme en opposition avec la double nature du sexe masculin qui fait descendre son esprit (son principe de vie).
La couronne restera une espèce de coiffure portée par des souverains, des empereurs, des nobles, etc. ; sa forme a varié, mais sa représentation la plus ancienne est un cercle. Du métal dont elle était faite sortaient ordinairement des rayons en forme de pointe. C'est l'hiéroglyphe du soleil rayonnant, car, tandis que les êtres divins, sur cette planète, touchent la terre avec leurs pieds, leurs têtes sont dirigées vers le ciel où brillent le soleil et les étoiles. Ainsi la couronne qui entoure la tête des souverains est le symbole du pouvoir de rayonnement des êtres terrestres.
Un poème admis dans la liturgie hébraïque est intitulé : « La Couronne royale ». C'est la lumière sacrée, « Kether », qui engendre la sagesse, « Hokmah », et l'intelligence, « Binah ».
La sagesse et l'intelligence sont en équilibre, comme les deux plateaux d'une balance ; c'est la couronne suspendue par les mains de l'Absolu au-dessus de l'univers, comme la formule de toute existence.
Précisons que « Tula », en sanscrit, signifie « Balance », terme qui renvoie par sa désignation à un « Centre suprême » en parfait équilibre, un lieu de plénitude et de perfection ; c'est « le lieu divin où se concilient les contrastes et les antinomies » comme disent les initiés musulmans, ou le Centre de « la roue des choses » suivant l’expression hindoue. Notons que la « Tula » des hindous est la même chose que la « Tula » des Toltèques ou le royaume de « Thulé » : c'est la « Terre sainte » par excellence, siège de la Tradition primordiale dont toutes les traditions particulières sont dérivées par adaptation à telles ou telles conditions définies qui sont celles d’un peuple ou d’une époque. C'est le « Centre du Monde ».
Dans la poésie scandinave ce centre mystique est « As-gard », c'est la ville des Divines unités, les « As » ; « As » signifie, dans une infinité de langues, l'unité centrale, l'être unique, « Dieu ». C'est de ce mot très antique que dérive le nom donné à l'Asie. Dans les poésies sanscrites, on retouve « As-gard » sous l'appellation « As-gartha » qui est la « Cité Divine » ou « Brahma-pura » de la tradition hindoue : « Brahma », Principe divin ; « Pura », Ville.
Il importe de se rappeler, nous dit René Guénon, que, dans toutes les traditions, les lieux symbolisent essentiellement des états de l'être. D'autre part, notons que les expressions équivalentes suivantes : « Terre Sainte », « Terre Pure », « Terre des Bienheureux » ou « Terre d'Immortalité », qui se rencontrent dans la tradition de tous les peuples, s'appliquent toujours, essentiellement, à un Centre spirituel dont la localisation dans une région déterminée peut d'ailleurs, suivants les cas, être entendue littéralement ou symboliquement. 
D'après le « Dictionnaire des symboles » de Jean Gheerbrant et Alain Chevalier, « Thulé » symboliserait la limite extrême où finit le monde (humain) et où commence l'Autre monde (divin). À cette limite, « Ultima Thulé » ou « Extrema Thule », se trouve la connaissance suprême ou révélation primordiale, que symbolisent le « Coffre » (au Trésor) ou la « Coupe » (du Graal).
Mais, cette connaissance sacrée, à la différence des royaumes qui peuvent se transmettre par héritage, ne se communique pas par une décision autoritaire : elle ne peut être que l'objet d'une Expérience personnelle, d'une Intuition ; il faut ouvrir soi-même le Coffre ou boire à la Coupe.

Supprimer la mémoire collective dissout la nation, laquelle fait alors place au troupeau.
Peut-être est-ce cela que cherchent les meneurs occultes du jeu, aux fins d'assurer plus facilement leur domination sur les ilotes modernes dont ils rêvent ?

Dans la Tradition Arabe, Alexandre est désigné sous le nom de « El-Iskandar Dhûl-Qarnein », c'est-à-dire « Alexandre aux deux cornes » (ou « le bicornu ») ; c'est l'épithète des conquérants « qui ont subjugué les deux extrémités du monde, l'Orient et l'Occident ».
Avant lui, Ram, dont le nom est resté dans l'histoire comme celui d'un formidable perturbateur, eut le même surnom. C'est pourquoi Alexandre est le second vainqueur de l'Asie dans la mémoire des Orientaux.
Au sujet du mot « corne », rappelons qu'il est originellement le nom donné aux hémisphères cérébraux ; quand la corne s'élève vers les lobes frontaux, l'intelligence augmente ; quand elle s'abaisse vers l'occiput, l'esprit s'affaiblit. C'est avec la corne abaissée que seront représentés les démons. On ne représentera les diables avec la corne relevée qu'au Moyen Age et par esprit d'opposition. 
Les noms « corne », « crâne », « corniche » ou bien « couronne » (en latin CORONA ; Kether en hébreu), se rattachent à la racine indo-européenne KRN (d'où kronos, kernunnos, etc.) qui exprime essentiellement les idées de « puissance » et d’« élévation » ; dans le mot arabe « qarn » (corne) et les mots hébreux « qérén » (rayon de lumière) et « qâran » (rayonnement, irradiation), dont la racine sémitique proche de KRN est QRN (remarquons que le mot « corne » a aussi pour racine HRN, d'où le mot anglais « horn »), nous retrouvons, d'une part, les idées d’« élévation » et de « luminosité » et, d'autre part, celle de « courbure » évoquant le déplacement circulaire ou l’idée de cycle et, plus ordinairement, de « siècle ». Cette dernière signification entraîne parfois, chez certains, une curieuse méprise, croyant que l’épithète « dhûl-qarnein » appliquée à Alexandre veut dire que celui-ci aurait vécu « deux siècles ».
En parlant de cycle, observons que, à l’intérieur même des racines sémitiques, QR et KR se font écho sur les points d’importance fondamentale. En effet, alors que le QR arabe évoque la « mémorisation » (à rapprocher du « QR code » actuel) et la « commémoration », le KR hébreu indique précisément « conserver la mémoire des choses » donc « se rappeler », c'est-à-dire « revenir sur soi ».
Dans le cadre du souvenir ou de la mémoire, « Dhikr », en arabe, n'est-il pas un retour que l’on fait sur soi, ce que fait également un cycle ?
Notons qu'une des « techniques » utilisées pour le travail « intérieur », est désignée en grec par le terme « Mnêmê »,  « mémoire » ou « souvenir », qui est exactement l’équivalent de « Dhikr ».
En s’abreuvant aux sources limpides de Mnémosyne, Gardienne de la Tradition, et de ses filles, les Muses, l'être humain peut arriver à s'orienter dans le « Labyrinthe », et même arriver à en sortir.
Dans les Mystères, la danse des jeunes Crétoises imitait les détours du Labyrinthe.




Temps de confusion et de divisions : « dissolution finale »


Illusion

Depuis la fin du Moyen Âge, un changement considérable s'est produit dans la direction donnée à l’activité humaine.
Ce changement est le résultat direct de la mentalité des peuples anglo-saxons.
Avec le XVIIIème siècle (18=6+6+6), écrit Bertrand Acquin, est soudain apparue une fissure dans le continuum, par l'émergence d'un principe de « révolte » contre la société traditionnelle en vue de provoquer une « rupture », processus en germination depuis le XVIème siècle dont la progression sur le terrain peut se schématiser par une équation « rampante » dominée par la lettre « R » qui est, précisément encore, la 18ème lettre de l'alphabet (6+6+6) : Révolte -> Rationalisme + Réforme (à laquelle on pourrait ajouter Renaissance) + Révolution = Rupture.
Dans l'écriture primitive, rappelons que la lettre « R » est le signe du mouvement, c'est l'emblème de l'homme ; la lettre S est le signe de l'Esprit, c'est l'emblème de la Femme (voir plus loin le symbolisme de l'Ours associé aux constellations astrales du nord appelées des ourses : la grande et la petite).
Les constantes humaines, qu'elles soient individuelles ou sociales, et qui, néanmoins, étaient encore la « norme » au cours des derniers siècles, quelles qu'aient pu être leurs mutations dues à l'évolution de l'humanité, sont à présent devenues hors normes ; la nouvelle « normalité » étant désormais constituée par ce qui jusqu'alors était précisément considéré comme anormal ou inhabituel.
Aujourd'hui, cette banalisation de l'anormalité, c'est-à-dire de tout ce qui est contraire à l'ordre juste des choses, est le signe majeur de la perte du sens des valeurs les plus élémentaires.
Ceci représente un véritable séisme dans le devenir de l'humanité, car, même si aujourd'hui encore il subsiste, du moins en façade, des coutumes, des institutions ou des comportements qui semblent indiquer qu'il n'y aurait pas rupture mais simple évolution, lorsqu'on quitte les « avenues » pour prendre les « ruelles transversales » on s'aperçoit que la partie postérieure desdites façades ressemble à ces reconstitutions de villages de western recréés par Hollywood où tout n'est que trompe-l'œil, puisque les « Saloons », les « Banks » et autres bureaux de « Shérifs » ne sont que des décors en carton-pâte soutenus par des étayages dressés sur des « terrains vagues » le plus souvent envahis par les « mauvaises herbes » et parsemés de « déchets » ou d'« immondices ».

Deep State

Dans la plupart des pays du monde, l'État actuel est « l'État profond », c'est-à-dire une réelle ploutocratie, apatride et supranationale, cachée derrière une démocratie, véritable coquille vide. Cette étape, qui a souvent pris le chemin indirect et sournois du contrôle bancaire, utilise, parfois, lorsque c'est nécessaire, des méthodes plus musclées. La stratégie de la tension, les opérations ou attentats « sous faux drapeau », et la récente création et prolifération d'armées de proxy, formées de mercenaires, sont certaines des manifestations de force employées par les « principaux détenteurs de capitaux » pour faire disparaître les États indépendants.
C'est ainsi que la prise du contrôle étatique par l'oligarchie n'a, historiquement, fait l'économie d'aucun coup d'État, permanent ou non. Toutes les révolutions de couleur, de fleur ou autre nom jovial, sont une émanation de cette première tactique, consistant, pour les oligarchies (locales ou coalisées), à s'emparer des institutions étatiques des différents pays du monde.
La seconde étape consistant en la collaboration des élites économiques des différents pays.

Coincidence, Fake news, Conspiracy ?

Dans une lettre datée du 15 août 1871, et connue depuis déjà pas mal de temps par de nombreux et « vilains » complotistes, l’écrivain maçonnique américain, Albert Pike, faisait part au révolutionnaire et patriote italien, Giuseppe Mazzini, d'un plan des « Illuminés de Bavière », ou « Illuminati », qui avaient en vue de conquérir le monde par trois guerres mondiales dans le but d'ériger un gouvernement mondial unique.
Précisons que, d'après l'ouvrage intitulé « Maçonnerie et sectes secrètes : le côté caché de l'Histoire », cette correspondance se trouve déposée dans les archives de « Temple House », le siège du Rite Écossais de Washington, mais elle est « off limits », c’est-à-dire de consultation interdite. Cependant, et d'après le même ouvrage, cette lettre d’Albert Pike fut exposée une fois à la British Muséum Library de Londres.
Commençons par remplacer le terme fantaisiste « Illuminati », contenu dans cette correspondance, ou celui d'« Illuminés de Bavière » (il s'agit, d'après René Guénon, d'une organisation pseudo-initiatique qui, au XVIIIème siècle, chercha à s’emparer de la Maçonnerie « Opérative ») par ceux, un peu plus actuels de « mondialistes », « puissances d'argent » ou « oligarchie », et voyons.
Première guerre mondiale : Elle devait être mise en scène pour que les « Illuminati » aient un contrôle direct sur la Russie des Tsars ; des divergences suscitées entre l’Empire Britannique et l’Empire Allemand, par des agents des « Illuminati », devaient être le « coup d'envoi » de cette guerre. Ainsi, en détruisant le régime Tsariste, les « Illuminati » permettraient l’avènement du communisme.
En obtenant le contrôle d'un gigantesque territoire à l'Est, ils pourraient y tester à fond leurs théories totalitaires (qui allaient coûter des millions de vies humaines) afin d'en corriger les défauts.
Les « Illuminati » souhaitaient utiliser la Russie comme la « bête noire » pour leur plan à l'échelle mondiale, c'est-à-dire comme un « outil » au service de la destruction d'autres gouvernements et de l'affaiblissement de la religion : la FAUCILLE, arme tranchante qui égalise, nivelle tout, provoque la mort ; le MARTEAU, devient ici l’objet des puissances d’« En-Bas », l'image du mal et de la force brutale, pour écraser toujours plus ; c'est aussi l'industrie ou la métallurgie qui rappelle les « génies infernaux » armés de marteaux, à l'époque où l'homme commence à travailler les métaux, et qui les faisaient servir à des arts abominables, à des crimes.
Deuxième guerre mondiale : Elle aurait été créée de toutes pièces en manipulant les divergences d'opinions régnant, cette fois-ci, entre les nationalistes allemands et les sionistes politiquement engagés ; la destruction du nazisme aurait conduit à augmenter le pouvoir du sionisme politique et permettre l’établissement, en Palestine, d'un État souverain d’Israël (devenu depuis une source ininterrompue de conflits, et Jérusalem, « Ville de la Paix », devenue elle-même celle de la guerre permanente).
Cette seconde guerre mondiale (nouvelle hécatombe en vies humaines, bientôt suivie d'une immigration de masse en Europe qui en effacera progressivement le visage et peut-être l’histoire) aurait également permis à la Russie d'étendre sa zone d'influence, en particulier grâce à la constitution d'une « Internationale Communiste ». De plus, et selon la progression du Plan, en devenant le « pire ennemi » du monde « libre », à l'Ouest, « l'épouvantail Communiste » (URSS), à l'Est, obligerait les peuples Occidentaux (dans une prétendue « Guerre Froide ») à accepter la création d'alliances globalistes supranationales qui n'auraient pas pu voir le jour sans cela, du moins jamais aussi rapidement et surement, telles que l'OTAN et l'ONU (autre versant du sinistre « Projet Manhattan », plus subtil mais tout aussi meurtrier).
Cette rivalité (de façade), inaugurée en août 1945 avec le double crime « atomique » contre l’humanité commis par le gouvernement étasunien (véritable démonstration de force des « Illuminati » destinée à faire de la menace nucléaire l’instrument d’un nouvel ordre du monde fondé sur la terreur), entretenue avec la complicité des soviétiques et leur premier essai atomique au plutonium en août 1949 (qui marque le début d'une nouvelle « course à l'armement »), devait surtout avoir pour but de provoquer un regain de vitalité du commerce (voire du trafic) international des armes, et tout ce que cela implique (trafics de drogue, blanchiment d’argent sale, corruption, instabilité internationale, insécurité généralisée, explosion du marché de la « sécurité intérieur », développement des technologies « Big Brother » axées principalement sur le « contrôle des foules », etc.), et ce pour le plus grand profit des « puissances d'argent » (banquiers internationaux et multinationales) dont le fonds de commerce est principalement la PEUR.
Remarquons que les deux premières Guerres mondiales viseront principalement les Chrétiens : d'une part, en les faisant s'entretuer avec efficacité par dizaines de millions ; d'autre part, en les atomisant à Hiroshima et Nagasaki, les deux seules villes catholiques du Japon.
Troisième guerre mondiale : Son plan serait basé sur les divergences d'opinions que les « Illuminati » auraient créées entre les sionistes et les dirigeants du monde islamique (réalisant, encore et toujours, ce mécanisme pervers de la « gestion des contraires » si chère aux organisations secrètes globalistes), dont la résultante serait un conflit entre le Sionisme politique (l’Etat d’Israël) et l’Islam (les musulmans du Monde Arabe) afin qu'ils se détruisent réciproquement. Une extension du conflit à l'échelle mondiale serait programmée (notamment en Europe, en raison des politiques d'immigration successives, et de l'afflux massif et rarement contrôlé, ces dernières années, d’extra-communautaires).
Une partie de cette Troisième Guerre consisterait également à confronter nihilistes et athées pour provoquer un bouleversement social qui verrait le jour après des affrontements d'une brutalité et d'une bestialité jamais vues. La dévastation serait si considérable que les « élites » en arriveraient à prétendre que seul un Gouvernement Mondial serait en mesure de résoudre les différents problèmes nationaux et internationaux rendant impossible de nouvelles guerres. Les nations exsangues étant, finalement, livrées aux mains des mystificateurs.
De plus, une fois les grandes religions et l'athéisme réduits à néant, on présenterait à l'humanité survivante (très fortement réduite) et complètement désorientée, mais à la recherche d’un nouvel idéal, la « bonne » et « unique » doctrine, faisant ainsi d'une pierre deux coups.
« Une histoire de fous, racontée par un idiot », aurait peut-être dit Shakespeare.
Cependant, ce plan, dont l'aboutissement ressemble fort à un « Grand Reset », ne parait pas, aujourd'hui, si extravagant et effarant que ça.
Il le paraît d'autant moins sachant que la stratégie des mondialistes consiste le plus souvent à créer un problème de façon à, ensuite, apporter la solution préparée d’avance par leurs soins : Terrorisme et mesures sécuritaires voire liberticides ; Pandémie et contrôles sanitaires : confinement, obligation vaccinale, etc. ; « Casus belli » et guerres « contre le terrorisme » ou « pour libérer les peuples », sans parler des reconstructions privatisées ou du marché de la « sécurité intérieure » extrêmement profitables aux « investisseurs » après les conflits ou les « attentats » ; Crises économiques et instauration de nouveaux systèmes monétaires… de plus en plus profitables qu'à une poignée d'individus au détriment du plus grand nombre ; etc.
Cette stratégie, si elle devait aboutir, déboucherait effectivement sur la création d’un gouvernement mondial régulateur qu’ils contrôleront totalement, et que l'on désigne généralement aujourd'hui du doux nom de « Nouvel Ordre Mondial ».

Du contrôle de la monnaie à la monnaie de contrôle

D'abord, rappelons, succinctement, l'origine de la monnaie.
Avant l'organisation matriarcale, les hommes erraient d'un lieu à l'autre, étrangers au sol qu'ils occupaient.
Les Déesses-Mères (« Reines », diront les modernes), en organisant le travail, divisèrent le sol et le délimitèrent pour les travaux agricoles. Elles donnèrent aux hommes la part de terre qu'ils avaient à cultiver. De là vint le mot « tenancier », qu'on retrouve dans le vieux mot latin « tenere » (tenir ; celui qui a).
C'est l'Autorité (spirituelle) des Déesses-Mères qui leur donnait le pouvoir de faire travailler les hommes. Toute l'organisation économique des tribus dépendait de cette Autorité spirituelle.
Mais, dans tout groupement humain, il y a des travailleurs et des paresseux. Il fallut donc trouver un moyen de régulariser le travail en stimulant les activités. Pour punir ou retenir ceux qui voulaient s'évader de la vie régulière et s'affranchir du travail, on essaya tous les moyens de remontrance. Du nom même de la demeure familiale, « Mora », on fit le verbe « morigéner » (réprimander quelqu'un au nom de la morale, sermonner), former les mœurs, remettre dans l'ordre ; « ad-monester », de « monere » (avertir).
Mais les « ad-monestations » n'ayant pas suffi, on ne trouva pour punir les insoumis, ou les retenir, qu'un moyen ; on créa un équivalent du travail, tout en laissant au travailleur la liberté qu'il réclamait, et ce fut l'origine du travail salarié.
Cependant, ceux qui acceptaient ce système, qui les affranchissait de leurs devoirs, avaient reçu d'abord l'avertissement divin, « Monitus », mettre au régime de la monnaie ; « ad-monester », c'est inférioriser les hommes, c'est une punition.
Mais le mot qu'il faut surtout remarquer, c'est « Monitum », « prédiction », « oracle » de la Déesse qui aperçoit le désordre que ce système nouveau va produire. Cependant, il fallut s'y contraindre, et l'on fabriqua cette valeur représentative qu'on appelle la monnaie dans le Temple de Junon à Rome, ce qui fit donner à la Déesse le surnom de « Juno Moneta ».
C'est Junon, dit la Mythologie, qui inventa la monnaie ; près d'elle se trouve une autre Déesse, Pecunia, dont on fit la Déesse de l'argent monnayé et qui pendant longtemps centralisa dans le Temple de Junon l'administration des monnaies à Rome. C'est l'autorité spirituelle seule qui avait le droit de frapper monnaie, ce qui lui donne une force nouvelle, appuyée, du reste, sur celui qui est l'auxiliaire dévoué de la Déesse, le chevalier, « eques », vassal de la Dame Faée. Le chevalier est Féal, ce qui indique la foi et l'hommage à sa suzeraine (la Chevalerie est la pratique de l'équité, la Justice Divine, équitable, d'où « eques » qui a fait « équestre », « équitation », etc.).

NOW. Jimmy Goldsmith disait, avec raison que : « Le succès d'une nation ne se mesure pas exclusivement en terme économique. Le relèvement national n'est pas seulement le résultat de la croissance économique. Un des défauts de la culture moderne est qu'elle fait croire que tout problème, quel qu'il soit, est réductible à l'analyse chiffrée et par conséquent peut être mesuré. Lorsque la mesure, plutôt que la Sagesse, devient l'outil privilégié, cela peut conduire à de graves erreurs. »
À partir de juillet 1944 (accords de Bretton Woods), le dollar américain devient à la fois monnaie nationale et monnaie mondiale de référence. Cependant, les « puissances d'argent » de la City de Londres soutenaient une autre option : celle d'une monnaie mondiale conçue comme un « panier » de monnaies.
Rappelons avec Valérie Bugault, et son ouvrage « Les raisons cachées du désordre mondial - Analyses de géopolitique économique, juridique et monétaire », que les fondamentaux sur lesquels repose la viabilité d'une monnaie sont, d'une part, l'adossement à des richesses réelles, tangibles ; d'autre part, que celle-ci doit être émise en quantité suffisante pour pouvoir être utilisée dans tous les échanges (nationaux et internationaux).
En 1971, les USA n'ayant plus suffisamment d'or pour garantir l'intégralité des dollars en or, survient la fin de la convertibilité or du dollar. Aussi, à partir de cette date, le dollar américain, en tant que monnaie mondiale sera désormais adossé au pétrole ainsi qu'à la seule force de l'économie américaine (via son dynamisme économique intérieure). Concrètement, à partir de ce moment-là, la valeur du dollar ne repose quasiment plus que sur la force brute des USA, c'est-à-dire leur capacité à faire militairement et monétairement respecter leur hégémonie dans les pays tiers.
Au niveau international, il résulte de cette situation la substitution de la notion d'« ordre juridique » par un retour à la « loi du plus fort ».
Le début des années 1970 sera aussi le début d'une grande dérégulation financière. Alors surviendra la « fabrication artificielle des actifs » (Subprimes, CDS ou « Credit Default Swaps », etc.), ainsi que la captation des réserves monétaires des pays tiers, c'est-à-dire les pays dits « alliés », les membres de l'U.E., etc., véritables « colonies » financières. On comprend alors, en partie, le pourquoi de la mise en place, en France, de la loi du 3 janvier 1973, dite « loi Pompidou-Giscard-Rothschild » (et aggravée depuis par l'article 123 du TFUE, Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne), qui modifie les statuts de la Banque de France et donne le coup d'envoi d'une dette qui augmentera incessamment et vampirisera toutes les richesses nationales produites.
Mais la France n'est nullement un cas isolé. Les dettes de tous les Etats, aidées par la conjuration de toutes les élites économiques des différentes nations « sous influence », sont devenues des océans impossibles à écluser et les nations sont ficelées au bon vouloir d'institutions financières privées, de plus en plus arrogantes et gourmandes.
La titrisation, en faisant circuler dans le monde entier des « actifs douteux », associée à l'internationalisation du droit anglo-saxon (« Soft Law », Lobbying, Trust, propriété économique, etc.) permettront à ce système de fonctionner.
À compter des années 1990 (Chute de l'URSS, création de l'U.E., etc.), pendant que le « dynamisme économique intérieure » de l'Amérique faiblit, les besoins du dollar s'intensifient considérablement en raison du développement inédit des échanges économiques internationaux en même temps que celui de la concentration des capitaux (mise en place du libre-échange par l'OMC, organisme mondialiste tout comme l'OCDE qui favorise l'optimisation fiscale, etc.).
La solution de la « planche à billet » étant dorénavant exclue, les banquiers innovent avec le « Quantitative Easing » (QE). La création monétaire est désormais adossée à des rachats d'actifs de plus en plus pourris en raison de la dérégulation financière qui s'accentue (avec la bêtise et l'ignorance, la plus dangereuse des « pandémies » est la « soif de l'or »). En conséquence de cette « fuite en avant », le circuit financier international est devenu « non viable », ainsi que l'avait anticipé J.M. Keynes à Bretton Woods : une monnaie nationale était structurellement inapte à répondre au besoin d'une monnaie mondiale.
Le magazine « The Economist » avait, dès 1988, « prévenu » le public du fait qu'un panier de monnaies, le « Bancor » cette devise internationale originellement proposée par le « Fabian » Keynes en tant qu'étalon monétaire international, et que nous voyons d'abord apparaître sous la forme de D.T.S. (Droits de Tirage Spéciaux) au début du XXIème siècles, allait, tel le phénix (voir la couverture de « The Economist »), renaître de ses cendres autour des années 2018.
L'avènement de cette monnaie mondiale « DTS-Bancor » a été préparé, dans le secret, comme beaucoup d'autres avènements (dont celui de la création, en 1913, de la « Federal Reserve Bank » ou « FED », la banque centrale américaine) par les « puissances d'argent », c'est-à-dire les principaux propriétaires de capitaux de la planète, et leurs divers affidés, notamment les banquiers centraux, lesquels se réunissent au sein de la Banque des Règlements Internationaux (B.R.I.) dont le siège se trouve à Baal… Bâle en Suisse, au sein même de la ville qui, pour la « petite histoire », a inauguré, en 1897, le premier congrès Sioniste.
Ceci avait été anticipé par ce que Brandon Smith appelle les « Globalistes », qui sont en réalité les descendants des « puissances d'argent » (Chargeurs/négociants) du Moyen Âge, qui ont pris, essentiellement par le biais de la corruption, le pouvoir politique au fil des siècles. Remarquons en passant (mais pas que), que la définition du terme « chargeur » passe, en 1332, de « celui qui charge des marchandises » à « celui qui charge une arme à feu » en 1495.
Le président étasunien F.D. Roosevelt disait : « En politique rien n’arrive par hasard. Chaque fois que survient un événement, on peut être certains qu’il avait été prévu pour se dérouler de cette façon. »
C'est pourquoi, actuellement, nous assistons à de grandes manœuvres géopolitiques consistant en la « démolition contrôlée » (devenue une habitude depuis un fameux mois de septembre) du dollar par l'entremise, plus ou moins adroite, de remise en cause de la suprématie américaine sur les échanges internationaux.
La Chine et la Russie, qui sont, rappelons-le, membres de la BRI, sont parties prenantes de cette stratégie : la Chine en tant que moteur principal des DTS tandis que la Russie a raccroché les « wagons du train » de la monnaie mondiale.
Aussi, et sous l'égide de la BRI, la prochaine étape de la stratégie, jusqu'ici gagnante, des « puissances d'argent » sera la mise au point d'une monnaie mondiale. Cette future monnaie, qui chapeautera toutes les monnaies du monde, devra circuler sous forme exclusivement dématérialisée. C'est précisément pour permettre la validation technique de ce projet que les médias et multinationales ont lancé à partir de mi-2020, (en plein confinement : n'est-ce pas le meilleur moment ?) et en grande pompe, la « Libra », cryptomonnaie dématérialisée initiée par Facebook et consœurs ; elle avait pour fonction politique de permettre la vérification, in vivo et en grandeur nature, du fonctionnement de telles monnaies, de façon à les perfectionner et à les rendre parfaitement fonctionnelles. Une fois que les mises au point techniques seront faites, grâce à l'expérience de la « Libra » (appelée aujourd'hui « Diem », curieuse anagramme du mot « dîme »), les DTS en tant que panier de monnaies, pourront circuler sous forme dématérialisées, en précisant que cette monnaie mondiale sera entièrement contrôlée par les élites bancaires globalistes.
En attendant, et parallèlement à cette « évolution », une autre évolution est menée qui consiste en la suppression de la circulation monétaire sous forme d'espèces dans le monde entier.
Une fois en place, cette monnaie dématérialisée contrôlera parfaitement et définitivement la vie privée de tous ses utilisateurs, alors même que personne ne pourra échapper à cette dématérialisation monétaire pour les échanges nécessités par la vie courante.
« Celui qui contrôle la monnaie d'un peuple, contrôle ce peuple. », disait le président des États-Unis, J.A. Garfield, farouche partisan d'un « argent honnête », élu en 1880... et assassiné en 1881.
Par conséquent, celui qui contrôle la monnaie du monde contrôle le monde.
Ainsi, l'avènement de cette monnaie mondiale sera le premier pas institutionnel vers le gouvernement mondial oligarchique.
Ainsi, l'avènement de cette monnaie mondiale sera le premier pas institutionnel vers le gouvernement mondial oligarchique. Rappelons que les oligarques à la manœuvre sont précisément ceux qui ont organisé et profité de toutes les formes que l'esclavage a pris ces 400 dernières années. Ils ont aujourd'hui conquis les pouvoirs politiques de la quasi-intégralité des pays du monde par le contrôle qu'ils ont pris sur les monnaies et sur le système économique mondial. Ce contrôle a pris la forme de la corruption élevée au rang légal par les Anglo-saxons : le « lobbying » est la transcription juridique, et donc la légalisation, de ce que le droit traditionnel appelait « corruption d’agents publics ».
Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) est l’un des mécanismes clés dans le cadre du financement de la future monnaie mondiale.
Le FEM, « validé » par le biais des Nations Unies en 1992 (grâce à la cooptation des hauts fonctionnaires ministériels de 179 pays), lors de la conférence sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de « Sommet de Rio », est une organisation financière indépendante gérant le système de financement destiné, soi-disant, à mener des actions pour la préservation de l'environnement, dans le cadre du « développement durable ». Il accorde, entre autres, des subsides au projet lié à la lutte contre les effets du pseudo réchauffement climatique. « Pseudo », en effet, car il est avéré que la température, plus élevée dans les temps anciens, s'abaisse graduellement ; le mensonge du « réchauffement climatique » est destiné, en partie, à faire croire que les « élites » actuelles et leurs scientifiques dits « sérieux » peuvent apporter tous les progrès, même ceux du climat.
Précisons que, à l'origine, le FEM est issu du « 4ème Congrès Mondial des Terres Sauvages » (4th World Wilderness Congress) organisé en 1987 par la Banque Rothschild, et le Baron Edmond de Rothschild lui-même. Quelque 1 500 banquiers et dirigeants parmi les plus puissants du monde ont assisté à ce congrès qui était présidé par l'homme politique, membre de la haute finance canadienne et agent de « N. M. Rothschild & Sons » à Londres, Maurice Strong (1929-2015). Co-fondateur du WWF, ancien Secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur l'environnement et co-directeur de l’Aspen Institute, Maurice Strong était aussi membre fondateur du GIEC (créé en 1988) et de l’« Earth Council », dont il deviendra le Directeur. Créé en 1992, au Costa Rica, pour coordonner la réalisation des programmes de l’« Agenda 21 », l’« Earth Council » a aussi comme membre fondateur Klaus Schwab, accessoirement « Monsieur Great Reset », mais surtout fondateur et actuel président du « World Economic Forum », les Symposiums annuels qui depuis 1971 réunissent à Davos, en Suisse, les hommes du « Big Business ».
Depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990, beaucoup de choses se sont accélérées, et pas en bien.
Le 11 septembre 1990, le président américain George Bush (père), lors d'un discours prononcé devant le Congrès, disait : « Nous nous trouvons aujourd'hui à un moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le golfe Persique, malgré sa gravité, offre une occasion rare pour s'orienter vers une période historique de coopération. De cette période difficile, notre cinquième objectif, un nouvel ordre mondial, peut voir le jour : une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix. »
Aussi, constatons que, 11 ans plus tard, jour pour jour, avec Georges Bush « junior », loin d'être une ère de paix, c'est une ère de guerre qui s'était ouverte ; loin d'être le triomphe de la justice, on voyait déjà l'injustice régner partout. Cela ne doit pas nous étonner : la capacité à mentir est l'une des « qualités » requises par l'oligarchie dans le choix de ses « marionnettes ».
La gouvernance mondiale qui se prépare, dit Valérie Bugault, aura la même structure que les empires l'ayant précédé, au détail près qu'il ne pourra régenter qu'un nombre réduit d'individus, d'où tous les fléaux qui s'abattent déjà et continueront à s'abattre sur l'humanité comme annoncé par les « Georgia Guidestones ».
Cependant, dit-elle, une seconde voie pourrait être entrouverte par des Dirigeants courageux…

Dans une consommation effrénée : « Homo consommatus »
Vers une consumation finale : « Consummatum est »

« la malédiction consomme la terre, et ses habitants en portent la responsabilité ; c'est pourquoi les habitants de la terre se consument. » (Isaïe, XXIV, 5-6)

Je suis profondément convaincu, disait Pier Paolo Pasolini, que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop gentiment nommé « la société de consommation », définition qui paraît inoffensive et purement indicative. Il n’en est rien. Si l’on observe bien la réalité, et surtout si l’on sait lire dans les objets, le paysage, l’urbanisme et surtout les hommes, on voit que les résultats de cette insouciante société de consommation sont eux-mêmes les résultats d’une dictature, d’un fascisme pur et simple.
Le fascisme avait en réalité fait (des Italiens) des guignols, des serviteurs, peut-être convaincus, mais il ne les avait pas vraiment atteints dans le fond de l’âme, dans leur façon d’être. En revanche, le nouveau fascisme, la société de consommation, a profondément transformé les jeunes ; elle les a touchés dans ce qu’ils ont d’intime, elle a donné d’autres sentiments, d’autres façons de penser, de vivre, d’autres modèles culturels. Il ne s’agit plus, comme à l’époque mussolinienne, d’un enrégimentement superficiel, scénographique, mais d’un enrégimentement réel, qui a volé et changé leur âme. Ce qui signifie, en définitive, que cette « civilisation de consommation » est une civilisation dictatoriale. En sommes, si le mot de « fascisme » signifie violence du pouvoir, la « société de consommation » a bien réalisé le fascisme.
Dans un entretien accordé en Inde au grand couturier et parfumeur Francisco Rabaneda y Cuervo, dit « Paco Rabanne », Bokar Rinpoché se confiait à propos de la civilisation occidentale : La civilisation dans laquelle vous êtes nés vous libère de toutes sortes de contraintes matérielles. Voilà une chance indiscutable, car votre esprit est théoriquement disponible… donc plus souvent ouvert à la méditation, à la compassion envers les autres. Mais la recherche du bonheur « pratique » semble être le moteur de votre vie, et vous spéculez même sur vos satisfactions futures. Tout serait pour le mieux si votre calcul était juste et rentable, si votre aisance, vos possessions et la somme de vos satisfactions vous donnaient le bonheur. Au lieu de cela, vos satisfactions vous frustrent, et dans l'espoir de résoudre vos frustrations vous courez après de nouveaux biens matériels, après de nouveaux projets spéculatifs, qui jamais ne suffisent à étancher ce que vous croyez être votre besoin.
Ceux qui façonnent votre société l'ont bien compris. Les objets matériels ne sont plus créés pour subvenir à vos besoins, mais pour susciter votre demande. Aujourd'hui, vos industriels ne se disent plus : quels sont les besoins de nos semblables ? Ou : comment soulager les peines inutiles ? Mais : comment créer un besoin artificiel ? Quels sont les objets inutiles que nous pourrions rendre désirables ?
Aujourd'hui, pour la première fois dans votre histoire, vous pensez que vos enfants seront moins heureux que vous ne l'avez été.
À l'allure où vont l'inflation et le chômage, la plupart des occidentaux, dont beaucoup sont déjà réduits à un statut de « citoyen précaire » en raison de leur endettement et leur agitation, ou plutôt névrose, pour les biens et les activités consommables, rejoindront bientôt les quelques milliards d'êtres qui, actuellement déjà, vivent sur notre planète dans une situation d'extrême pauvreté, pendant que la richesse globale et toute la puissance de la terre se trouvent de plus en plus concentrées entre les mains d'une poignée d'individus sans scrupule.
Je suis publicitaire : eh oui, je pollue l'univers. Je suis le type qui vous vend de la merde qui vous fait rêver de ces choses que vous n'aurez jamais, écrit Frédéric Beigbeder (dans « 99 Francs »). Je m'arrange toujours pour que vous soyez frustrés. Je vous DROGUE à la nouveauté, et l'avantage avec la nouveauté c'est qu'elle ne reste jamais neuve. Dans ma profession personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas. Votre désir ne vous appartient plus : je vous impose le mien… Il est le résultat d'un investissement qui se chiffre en milliards d'euros. C'est moi qui décide aujourd'hui ce que vous allez vouloir demain… Jamais crétin irresponsable n'a été aussi puissant que moi depuis 2000 ans. Pour réduire l'humanité en esclavage, la publicité a choisi le profil bas, la souplesse, la persuasion. Nous vivons dans le premier système de domination de l'homme par l'homme contre lequel même la liberté est impuissante. Au contraire, il mise tout sur la LIBERTÉ, c'est là sa plus grande trouvaille. N'est-il pas effarant de voir à quel point tout le monde semble trouver normale cette situation ?
Un des drames de nos temps de la Fin, dit Bertrand Acquin, est cette banalisation de notre quotidien, cette tolérance extrême pour toutes ces anormalités qui désormais, en se multipliant et en se juxtaposant, sont arrivées à créer une atmosphère chaque fois plus irrespirable, du fait même de leur propension à « pomper l'oxygène » nécessaire à toute cohabitation sociale.

Vers le nivellement de l'humanité « par le bas »
ou « modèle standard »

« Comprenez-le d’avance. Nous allons vous écraser jusqu’au point où il n’y a pas de retour. Vous ne guérirez jamais de ce qui vous arrivera, dussiez-vous vivre un millier d’années. Jamais plus vous ne serez capable de sentiments humains ordinaires. Tout sera mort en vous. Vous ne serez plus jamais capable d’amour, d’amitié, de joie de vivre, de rire, de curiosité, de courage, d’intégrité. Vous serez creux. Nous allons vous presser jusqu’à ce que vous soyez vide puis nous vous emplirons de nous-mêmes. » (G. Orwell, « 1984 »)

« Pour la première fois dans l'histoire, il existe une langue planétaire : l'anglo-américain qui s'est imposé car les États-Unis d'Amérique sont la principale puissance du monde, mais aussi parce que c'est une langue sans classe, démocratique. Mais cette langue planétaire s'est réduite à un lexique d'à peine 600 mots (selon une étude de la Compagnie Bell), alors que le dictionnaire d'Oxford en contient 300 000 et que Shakespeare en utilisait 24 000. » (G. Steiner, avril 2001)
Ces 600 mots « à peine » étant essentiellement des substantifs ou des adjectifs, les verbes étant réduits au strict minimum vital permettant de ne pas rester au simple stade de l'onomatopée ou du borborygme.

« Après avoir vaincu la Déesse, méconnu la Soffet, outragé la Sophia, l'homme fort écrasa l'homme faible, l'intellectuel, il nivela l'humanité en prenant pour étalon la bête humaine. C'est ce que nous enseigne la légende de Procuste qui raccourcit les étrangers pour les faire entrer dans son lit de fer. » (C. Renooz, Le monde ancien)

À une époque où il n’existait pas de nationalités artificielles comme celles de l’Europe actuelle, dont les divers éléments n’ont souvent à peu près rien de commun, écrit René Guénon (sous la signature de Palingénus), il y avait une étroite solidarité (par affinité) entre tous les hommes qui constituaient un peuple, et il a même pu arriver que ce peuple entier portât le caractère d’une catégorie sociale déterminée, n’exerçant que certaines fonctions ; les descendants du peuple hébreu ont conservé quelque chose de ce caractère jusqu’à notre époque, où pourtant, en Occident du moins, la solidarité dont nous venons de parler n’existe même plus dans la famille.
Il faut distinguer entre nationalité et nationalisme, dit Julius Evola (Révolte contre le monde moderne). Le Moyen Age connut des nationalités, non des nationalismes. La nationalité est une donnée naturelle, qui circonscrit un certain groupe de qualités élémentaires communes, de qualités qui se maintiennent autant dans la différenciation que dans la participation hiérarchique, auxquelles elles ne s'opposent en aucune manière. C'est ainsi qu'au Moyen Age les nationalités s'articulaient en castes, en corps et en ordres ; mais bien que le type du guerrier, du noble, du marchand ou de l'artisan, fût conforme aux caractéristiques de chaque nation, ces organisations représentaient en même temps des unités plus vastes, internationales. D'où la possibilité, pour les membres d'une même caste appartenant à des nations différentes, de se comprendre peut-être mieux que ne le pouvaient, dans certains cas, les membres de deux castes différentes à l'intérieur d'une même nation.
Le nationalisme moderne représente le contraire de cette conception. Il se fonde sur une unité qui n'est pas naturelle, mais artificielle et centralisatrice, et dont on éprouva toujours plus le besoin, au fur et à mesure que le sens naturel et sain de la nationalité se perdit et que toute tradition véritable et toute articulation qualitative étant détruite, les individus s'approchèrent de l'état de pure quantité, de simple masse. C'est sur cette masse qu'agit le nationalisme, au moyen de mythes et de suggestions propres à galvaniser, à réveiller des instincts élémentaires, à la flatter par des perspectives chimériques, de privilèges et de puissance.
Tout comme le monde moderne, le monde actuel est fermé et recroquevillé sur une seule dimension et un seul aspect de l'Univers, sa dimension matérielle, écrit Christophe Levalois (Les Temps de Confusion).
Cette vision unidimensionnelle se retrouve dans ce que l'on désigne aujourd'hui avec les termes « racisme » et « anti-racisme ».
Ces deux positions procèdent d'une même vision du monde, matérialiste et quantitative. Aussi, leur opposition est fausse et concoure, de façon complémentaire, à renforcer le système moderne, le premier par dénigrement et réductionnisme, le second par assimilation puis dilution. Elles conduisent à reconnaître ou à façonner et à glorifier une race unique. D'ailleurs, il est probable qu'à l'ultime fin de notre cycle, lorsque l'humanité sera entièrement « antéchristique », « racisme » et « anti-racisme » se rejoindront pour célébrer la même société.
On peut établir une relation entre d'une part « racisme » et nationalisme, d'autre part « anti-racisme » et collectivisme. Il y a là deux étapes du développement du monde moderne. Le collectivisme s'applique généralement avec le système communiste.
Ce que l'on nomme « racisme » consiste principalement à admettre des différences entre les races et à accorder à l'une d'entre elles la supériorité. Cette dernière tentation a toujours plus ou moins existé. Elle est humaine et se rapporte à l'orgueil et à la vanité qui sont deux aveuglements. Toutefois, le « racisme » ne s'est pleinement développé qu'avec le monde moderne. Celui-ci en réduisant le monde à une seule dimension lui a offert un terrain de prédilection. Le « racisme » fut pratique pour briser l'unité spirituelle et les liens qualitatifs entre les peuples pour y substituer l'orgueil, l'étroitesse d'esprit, l'impérialisme, et les obliger à se livrer une surenchère désastreuse pour la domination du monde.
Le « racisme » se fonde sur les formes. Il peut être biologique, ethnique, culturel, religieux, financier, idéologique ou autre. Il est foncièrement uniformisant.
Sauf exception, le « racisme » ne peut guère se développer dans les sociétés traditionnelles. En effet, celles-ci sont polydimensionnelles. Le système des castes en constitue une illustration.
Les sociétés traditionnelles sont orientées vers le supra-humain. La subversion anti-traditionnelle a détourné les hommes afin qu'ils se replient vers l'humain. Ensuite, la contre-tradition les a assujettit à l'infra-humain. L'un de ses vecteurs est le collectivisme. Celui-ci va de pair avec la contre-Tradition et l'« anti-racisme ». 
L'« anti-racisme » est le complément et le continuateur du « racisme », tout comme la contre-Tradition succède à l'anti-Tradition. Lui aussi réduit le monde à une seule de ses formes. Il prône l'uniformisation en donnant toutes les facilités aux métissages et plus encore en les exaltant.
Ainsi, tout ordre de près ou de loin traditionnel, c'est-à-dire reposant sur des considérations qualitatives et différenciées, est détruit. L'idée même de celui-ci se brouille et se perd. Les métissages engendrent l'uniformité, triomphe du règne de la quantité.
L'« anti-racisme » est donc une contrefaçon impulsée par la contre-Tradition. Celle-ci vise à la domination mondiale et à l'édification d'un modèle planétaire unique. L'« anti-racisme » lui permet d'abaisser les frontières, de mélanger les peuples, les cultures, les religions, ainsi de suite. Il répand la confusion sur toute la Terre. Il opère un nivellement général de façon à transformer l'humanité en une seule masse. Il poursuit et amplifie l'œuvre destructrice du « racisme ». Ce dernier exalte une entité, un pays, un peuple, une race, une catégorie, parmi d'autres. Il est un contre plusieurs.
L'« anti-racisme » étend ce raisonnement à la totalité de notre monde.
Plusieurs traditions et de nombreux textes anciens annoncent très clairement que l'un des signes principaux de la « fin des temps » est le métissage. La racine du métissage, et mieux des métissages, s'ancre dans la confusion. Celle-ci est appelée à sévir à tous les niveaux et dans tous les aspects de la société. Par-delà ceux-ci, elle manifeste une confusion première qui prend sa source dans l'esprit de l'homme. C'est une des conséquences des plus tragiques de la subversion antitraditionnelle. Elle provoque la perte de tous les points de repère et d'appuis. Dès lors, les hommes sont ballotés, constamment ahuris, car ils ne peuvent et ne savent plus discerner ; la langue, la musique, l'art, la culture, les idées, la religion, les mœurs, l'histoire et autres, tout se brouille, se mélange, s'auto-détruit et s'annihile. 
L'idée moderne que les mélanges génétiques améliorent l'espèce n'est vraie que sur un plan superficiel qui ne tient pas compte des données psychologiques et des vertus héréditaires, ni de l'harmonie entre l'être physique et l'être intellectuel, disait Alain Daniélou. Les caractéristiques morales se trouvent dissociées des possibilités et sont éventuellement en conflit. Le progrès réside dans l'accentuation de la diversité. Le nivellement est, dans tous les domaines, le prélude de la mort. Un mélange de races, d'espèces, mène à une régression sur le plan de l'évolution. Plus les partenaires sexuels sont accordés, appartiennent à la même souche, plus la race qu'ils représentent s'affine, progresse, se perfectionne. Nous le savons bien pour les animaux. Nous avons tendance à l'oublier pour l'homme. Dans les sociétés mélangées les liens affectifs se détendent et la famille se dissout. Dans les sociétés hybrides, les rôles sont mal distribués, les guerriers manquent de courage, les intellectuels sont irresponsables, les commerçants voleurs, les artisans sans amour pour leur œuvre. Privés de leur rôle, de leur place dans la société, les héros deviennent des chefs de bande, des guérillas et les intellectuels promulguent des doctrines aberrantes.
Ainsi, lorsque le code génétique est transmis dans un terrain inadapté, comme c'est le cas dans les mélanges de castes et de races, il devient confus et les êtres qui en sont issus n'ont plus les qualités, les vertus nécessaires pour transmettre l'héritage ancestral de l'être de savoir. C'est ainsi que meurent les civilisations.

Fin des hommes Libres ?

« La fin du monde pour les Occidentaux pourrait bien commencer par l'apocalypse sur les buildings écrasés de Manhattan et de Brooklyn ! L'heure est donc venue pour nous de savoir avant de disparaître… savoir d'où nous venons, ce que fut le véritable visage du monde durant notre ère de vie consciente, savoir vers quel mystérieux anti-univers nous serions peut-être capables de poursuivre notre aventure magique. » (R. Charroux, 1964)

Dans « La France contre les robots », Georges Bernanos dit, que la Civilisation des Machines est « La civilisation des techniciens », et dans l’ordre de la Technique, un imbécile peut parvenir aux plus hauts grades sans cesser d’être imbécile, à cela près qu’il est plus ou moins décoré. La Civilisation des Machines est la civilisation de la quantité opposée à celle de la qualité. Les imbéciles y dominent donc par le nombre, ils y sont le nombre. Cependant, la malfaisance n’est pas dans les imbéciles, elle est dans le mystère qui les favorise et les exploite, qui ne les favorise, d'ailleurs, que pour mieux les exploiter.
Aussi, c'est l'occasion de rappeler ici les mots de Charles Baudelaire : « La suprême habilité du diable, quelle que soit sa nature, c'est d'obtenir au bout du compte qu'on nie son existence. ». 
Convenons, aujourd'hui, qu'il y est assez bien parvenu, avec de surcroit l'aide de ses « prêtres » (théologiens ou pas) et l'adhésion satisfaite d'une myriade de « fidèles », soi-disant « libérés », puis « branchés » et « câblés », aujourd'hui « connectés » et, demain, probablement « transhumanisés ».
Les hommes de la Tradition qui ne sont ni folkloristes, ni rêveurs ou nostalgiques, ont pris définitivement conscience que « le monde moderne danse avec le diable » et que notre civilisation est devenue le support planétaire ouvert aux entreprises des « puissances d'en-bas ».
Aussi, à la lumière des principes et doctrines traditionnels qui fondent la Sagesse commune à toutes les formes traditionnelles, initiatiques ou religieuses, le monde actuel, malgré, ou en raison, de ses indéniables réussites matérielles et techniques, apparaît pour ce qu'il est vraiment : parodie, caricature, illusion, poudre aux yeux, travestissement, en un mot : mensonge.
Ce monde-là est bel et bien celui dont « Satan » est le prince.
Ayant épuisé ou presque les « virtualités » du « matérialisme », « l'Adversaire » recourt dorénavant aux « virtualités » d'un « néo-spiritualisme ».
À ce sujet, rappelons les propos de l'un des prosélytes du transhumanisme en France, Laurent Alexandre, propos parus dans « Le Monde » du 03/11/2015 : « Dieu n'existe pas encore : il sera l'homme de demain, doté de pouvoirs quasi infinis grâce aux nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives. L'homme va réaliser ce que seuls les dieux étaient supposés pouvoir faire : créer la vie, modifier notre génome, reprogrammer notre cerveau et euthanasier la mort. »
On le voit ici, le cerveau de l’imbécile n’est pas un cerveau vide, c’est un cerveau encombré où les idées fermentent au lieu de s’assimiler, comme les résidus alimentaires dans un côlon envahi par les toxines.
En parallèle des propos délirants tenus par le chantre du transhumanisme, néanmoins soutenus par le « brainwashing » hollywoodien habituel, organisé autour des univers « Marvel » et « DC Comics », rappelons ces sages paroles de Louis Pauwels, tirées de son ouvrage « Les dernières chaînes » : « La qualité suprême de l'homme est dans son être. Nous sommes dans une période où tout se conjugue pour nier notre authentique liberté intérieure… En fait, c'est toujours la même vieille tentation : convaincre les hommes de renoncer à leur autonomie, à leur singularité, à leur différence. À l'ère des machines et de l'informatique, beaucoup se prennent pour des robots. Or, les robots ne vivent pas. Ils n'ont pas d'intériorité. Ils ne connaissent qu'une loi, celle des tyrans qui les manipulent. »


Et in Arcadia Ego

Le fond de l'être est d'or. Voilà où mène l'épreuve. Le fond de l'être est joie, légèreté, fraîcheur, mais il fallait désencombrer la source, quitter les oripeaux, abandonner le « vieil homme » ses souffrances et ses certitudes. Le fond de l'être est d'or, infiniment délicat, indestructible et radieux. Et je peux y avoir accès, je peux renouer avec ce moi intemporel, originel, « primitif », grâce au silence et à la méditation, grâce aux amitiés et aux rencontres amoureuses, par les émotions qui naissent devant la beauté des choses, et aussi par toutes les épreuves et les douleurs qu'offre l'humaine existence. (J. Kelen)

Georges Bernanos disait qu'on ne peut rien comprendre à la modernité, si l'on ne comprend pas qu'elle est un vaste complot contre « l'Intériorité ».
Aussi, désillusionné par la faillite des institutions et des autorités, en lesquelles il voyait des guides, l'être humain doit cesser de mettre sa confiance en « ce qui est à l'extérieur » et, par l'introspection, l'observation et l'activité « intérieures », acquérir une discipline conforme à l'Ordre Universel, connaître les toutes-puissantes divinités qui œuvrent en lui et préparer en harmonie avec Elles sa véritable destinée.
Dans son ouvrage « Le Zodiaque », Marcelle Senard dit que le mot initiation, de « IN-ITIA », qui signifie « ENTRER DANS », correspond au commencement du mouvement introspectif vers le Centre de l'Être, grâce auquel l'intelligence pénètre dans le mystère du Soi intérieur qui n'est encore pour elle que les Ténèbres de l'inconscient. Ainsi, le Conscient devient capable de percevoir l'Essence de son propre mystère : l'« ARCANUM ».
M. Senard ajoute qu'on peut rapprocher « Arcanum » de l'ARCHE sainte des Hébreux, de même origine étymologique et qui a la même signification symbolique : « Arcanum » signifie « SECRET » ou « CACHÉ » (latin), et est en rapport avec « Arceo » qui veut dire « ENFERMER » ou « CONTENIR », ainsi qu'avec le mot « COMMENCEMENT » du grec « Arkhê ». 
Alors, le but ultime de l’Initiation est d’aller à la rencontre de nous-mêmes et, dans ce « Saint Dessein », rétablir l’Unité en nous ; devenir ce que l'on est en étant ce que l'on devient dans une actualisation constante de soi-même.
C'est donc l’Entrée dans une « Voie » qu'il reste à parcourir par la suite, et qui est destinée surtout à réaliser son propre perfectionnement. 
C'est le commencement d’une nouvelle existence au cours de laquelle seront développées des possibilités d’un autre ordre que celles auxquelles est étroitement bornée la vie de l’homme « ordinaire ».

Le Héros aux mille et un visages

Une légende hindoue narre que dans des temps immémoriaux, tous les hommes étaient dieux. Evidemment, ils usèrent et abusèrent de leur pouvoir. Brahma voyait la situation lui échapper, s'il laissait faire. Il décida d'ôter ce pouvoir divin et de le dissimuler en un endroit où l'homme serait bien en peine de le découvrir. Où trouver cette cachette ? Tous les dieux furent convoqués à un conseil pour résoudre la question. « Enterrons la divinité de l'homme dans la terre », proposa l'un d'eux. « Non ! répondit le maître des dieux, il fera des fouilles et la déterrera. ». Un autre pensa à l'insondable profondeur des océans. « Non ! dit encore Brahma, il viendra un temps où les explorations sous-marines conduiront à la remontée à la surface de ce précieux don. »
À court d'imagination, les dieux se sentaient impuissants et désemparés. « Nous ne savons que proposer. » L'homme semblait plus inventif qu'eux ! Brahma eut alors un trait de génie : « nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c'est bien le seul endroit où il n'aura certainement pas l'idée de pousser ses investigations. » (M. Philibert)

Tout d'abord hésitant, puis déterminé à relever le défi, un homme décide d'entreprendre une aventure qui le conduit à quitter son monde ordinaire pour un territoire extraordinaire et mystérieux. Endurant des épreuves multiples, rencontrant des ennemis, mais aussi des alliés, il parvient à atteindre l'endroit le plus périlleux de son voyage, le lieu le plus éloigné de son point de départ, celui où l'objet de sa quête est caché. Alors survient l'épreuve suprême, celle dans laquelle il devra affronter la mort, non celle qui détruit mais celle qui libère.
Sorti vainqueur de ce combat, il s'empare de sa quête et prend le chemin du retour. Revenu de cette mystérieuse aventure et transformé par l'expérience, cet « ARCHER », « Guerrier à la Flèche d'Or », « Aventurier de la Vie », devenu un Héros, voire un Héraut, obtient la faculté de conférer des pouvoirs à son prochain, et ainsi d'améliorer le monde.
Ce chemin périlleux, jalonné des chimères de l’irrationalité et d’épreuves, est aussi traversé par ces Dames dont Dante dit que « pourtant ne sont pas femmes ».
La « Flèche » est omniprésente dans les initiations de guerriers.
Être guerrier, dans le cadre de l'Initiation, consiste à vivre d'une certaine manière, à voir l'Univers avec l'attention permanente du chasseur et non avec la passivité béate de l'esclave satisfait de son conditionnement.
Dans cette conception « guerrière » de l'Initiation, où l'homme est sans cesse confronté aux puissances vitales, l'Arc est la Vie, la Flèche symbolise l'Âme, la Cible est analogue à l'Esprit Créateur.
La Flèche qui touche son But est Communion du Guerrier avec l'Esprit de toute chose, avec l'Origine.


Commencement du Cycle d'Obscurcissement
et d'Aliénation 

« Il est un fait assez étrange qu’on semble n’avoir jamais remarqué comme il mérite de l’être : c’est que la période proprement « historique » (la seule qui soit vraiment accessible à l’histoire ordinaire ou « profane »), remonte exactement au VIème siècle avant l’ère chrétienne, comme s’il y avait là, dans le temps, une barrière qu’il n’est pas possible de franchir à l’aide des moyens d’investigation dont disposent les chercheurs ordinaires. », écrit, en 1946, René Guénon.
À partir de cette époque, en effet, on possède partout une chronologie assez précise et bien établie ; pour tout ce qui est antérieur, au contraire, on n’obtient en général qu’une très vague approximation, et les dates proposées pour les mêmes événements varient souvent de plusieurs siècles.
L’antiquité dite « classique » n’est donc, à vrai dire, qu’une antiquité toute relative, et même beaucoup plus proche des temps modernes que de la véritable antiquité et l’on pourra suffisamment juger par là jusqu’à quel point les modernes (Jean Parvulesco parlait de « confrérie faisandée des historiens conventionnels ») ont raison d’être fiers de l’étendue de leurs connaissances historiques ! Tout cela, répondraient-ils sans doute encore pour se justifier, ce ne sont que des périodes « légendaires », et c’est pourquoi ils estiment n’avoir pas à en tenir compte ; mais cette réponse n’est précisément que l’aveu de leur ignorance, et d’une incompréhension qui peut seule expliquer leur dédain de la tradition ; l’esprit spécifiquement moderne, ce n’est en effet rien d’autre que l’esprit antitraditionnel.
Au VIème siècle avant l'ère chrétienne, il se produisit, quelle qu'en ait été la cause, des changements considérables chez presque tous les peuples ; ces changements présentèrent d'ailleurs des caractères différents suivant les pays. Dans certains cas, ce fut une réadaptation de la tradition à des conditions autres que celles qui avaient existé antérieurement ; c'est ce qui eut lieu notamment en Chine. Chez les Perses, il semble qu’il y ait eu également une réadaptation du Mazdéisme. Dans l’Inde, on vit naître alors le Bouddhisme, qui, quel qu’ait été d’ailleurs son caractère originel, devait aboutir, au contraire, tout au moins dans certaines de ses branches, à une révolte contre l’esprit traditionnel, allant jusqu’à la négation de toute autorité, jusqu’à une véritable anarchie, au sens étymologique d’« absence de principe », dans l’ordre intellectuel et dans l’ordre social.
En nous rapprochant de l’Occident, nous voyons que la même époque fut, chez les Juifs, celle de la captivité de Babylone ; et ce qui est peut-être un des faits les plus étonnants qu’on ait à constater, c’est qu’une courte période de soixante-dix ans fut suffisante pour leur faire perdre jusqu’à leur écriture, puisqu’ils durent ensuite reconstituer les Livres sacrés avec des caractères tout autres que ceux qui avaient été en usage jusqu’alors.
On pourrait citer encore bien d’autres événements se rapportant à peu près à la même date : nous noterons seulement que ce fut pour Rome le commencement de la période proprement « historique », succédant à l’époque « légendaire », et qu’on sait aussi, quoique d’une façon un peu vague, qu’il y eut alors d’importants mouvements chez les peuples celtiques.
Il y aurait peut-être lieu de se demander également pourquoi la philosophie a pris naissance précisément au VIème siècle avant l’ère chrétienne, époque qui, comme nous venons de le voir, présente des caractères assez singuliers à bien des égards. À ce propos, notons que cette époque, en Grèce, fut le point de départ de la civilisation dite « classique », la seule à laquelle les modernes reconnaissent le caractère « historique », et tout ce qui précède est assez mal connu pour être traité de « légendaire », bien que les découvertes archéologiques connues aujourd'hui ne permettent plus de douter que, du moins, il y eut là une civilisation très réelle. Cependant, la scission entre « légendaire » et « historique » ne fut pas si radicale, car il y eut, temporairement, une réadaptation effectuée dans l’ordre traditionnel, principalement dans le domaine des « mystères », auxquels il faut rattacher le Pythagorisme.
Mais avant cette « réadaptation », on vit apparaître quelque chose dont on n’avait encore eu aucun exemple et qui devait, par la suite, exercer une influence néfaste sur tout le monde occidental : il s'agit de ce mode spécial de pensée qui prit et garda le nom de « philosophie » ; et ce point est assez important pour que nous nous y arrêtions quelques instants.
Le mot « philosophie », en lui-même, peut assurément être pris en un sens fort légitime, qui fut sans doute son sens primitif, surtout s’il est vrai que, comme on le prétend, c’est Pythagore qui l’employa le premier : étymologiquement, il ne signifie rien d’autre qu’« amour de la sagesse » ; il désigne donc tout d’abord une disposition préalable requise pour parvenir à la sagesse, et il peut désigner aussi, par une extension toute naturelle, la recherche qui, naissant de cette disposition même, doit conduire à la connaissance. Ce n’est donc qu’un stade préliminaire et préparatoire, un acheminement vers la sagesse, un degré correspondant à un état inférieur à celle-ci ; la déviation qui s’est produite ensuite a consisté à prendre ce degré transitoire pour le but même, à prétendre substituer la « philosophie » à la sagesse, ce qui implique l’oubli ou la méconnaissance de la véritable nature de cette dernière. C’est ainsi que prit naissance ce que nous pouvons appeler la philosophie « profane », c’est-à-dire une prétendue sagesse purement humaine, donc d’ordre simplement rationnel, prenant la place de la vraie sagesse traditionnelle, suprarationnelle et « non humaine ».
Pourtant, il subsista encore quelque chose de celle-ci à travers toute l’antiquité ; ce qui le prouve, c’est d’abord la persistance des « mystères », dont le caractère essentiellement « initiatique » ne saurait être contesté, et c’est aussi le fait que l’enseignement des philosophes eux-mêmes avait à la fois, le plus souvent, un côté « exotérique » et un côté « ésotérique ». Pour que la philosophie « profane » fût définitivement constituée comme telle, il fallait que l’« exotérisme » seul demeurât et qu’on allât jusqu’à la négation pure et simple de tout « ésotérisme » ; c’est précisément à quoi devait aboutir, chez les modernes, le mouvement commencé par les Grecs ; les tendances qui s’étaient déjà affirmées chez ceux-ci devaient être alors poussées jusqu’à leurs conséquences les plus extrêmes, et l’importance excessive qu’ils avaient accordée à la pensée rationnelle allait s’accentuer encore pour en arriver au « rationalisme », attitude spécialement moderne qui consiste, non plus même simplement à ignorer, mais à nier expressément tout ce qui est d’ordre suprarationnel.
Dans ce qui vient d’être dit, une chose est à retenir particulièrement au point de vue qui nous occupe : c’est que le monde moderne n'a pas entièrement tort quand il se recommande de la civilisation gréco-latine et s’en prétend le continuateur. Il faut dire, cependant, qu’il ne s’agit que d’une continuation lointaine et quelque peu infidèle, car il y avait malgré tout, dans cette antiquité, bien des choses, dans l’ordre intellectuel et spirituel, dont on ne saurait trouver l’équivalent chez les modernes ; ce sont, en tout cas, dans l’obscuration progressive de la vraie connaissance, deux degrés assez différents.
On pourrait d’ailleurs concevoir que la décadence de la civilisation antique ait amené, d’une façon graduelle et sans solution de continuité, un état plus ou moins semblable à celui que nous voyons aujourd’hui ; mais, en fait, il n’en fut pas ainsi, et, dans l’intervalle, il y eut, pour l’Occident, une autre époque critique qui fut en même temps une de ces époques de « redressement » ; il arrive parfois, à certains moments critiques où la tendance « descendante » semble sur le point de l’emporter définitivement dans la marche générale du monde, qu’une action spéciale intervient pour renforcer la tendance contraire, de façon à rétablir un certain équilibre au moins relatif, tel que peuvent le comporter les conditions du moment, et à opérer ainsi un redressement partiel, par lequel le mouvement de chute peut sembler arrêté ou neutralisé temporairement. Cette époque de redressement est celle du début et de l’expansion du Christianisme, coïncidant avec la dernière phase de la civilisation gréco-latine durant laquelle la philosophie purement « profane » qui avait gagné du terrain voyait apparaître, d'un côté, le « scepticisme » et, de l'autre, le succès du « moralisme » stoïcien et épicurien, montrant assez à quel point l’intellectualité s’était abaissée. En même temps, les anciennes doctrines sacrées, que presque personne ne comprenait plus, avaient dégénéré, du fait de cette incompréhension, en « paganisme » au vrai sens de ce mot, c’est-à-dire qu’elles n’étaient plus que des « superstitions », des choses qui, ayant perdu leur signification profonde, se survivent à elles-mêmes par des manifestations tout extérieures. Il y eut des essais de réaction contre cette déchéance : l’hellénisme lui-même tenta de se revivifier à l’aide d’éléments empruntés aux doctrines orientales avec lesquelles il pouvait se trouver en contact ; mais cela n’était plus suffisant, la civilisation gréco-latine devait prendre fin, et le redressement devait venir d’ailleurs et s’opérer sous une tout autre forme. Ce fut le Christianisme qui accomplit cette transformation ; et, notons-le en passant, la comparaison qu’on peut établir sous certains rapports entre ce temps et le nôtre est peut-être un des éléments déterminants du « messianisme » désordonné qui se fait jour actuellement.
Précisons que le Christianisme est un mouvement de rénovation sociale, grandiose, extraordinaire, d'une haute portée, qui brilla sur le monde pendant deux ou trois siècles, mais qui fut renversé, dénaturé et caché par des faussaires qui en firent une caricature grotesque et voulurent avec cela dominer le monde. Et ce n'est qu'à partir du début du IVème siècle, que la secte catholique, qui avait complètement dénaturé le Christianisme depuis Paul, s'installa en maîtresse à Rome.
Après la période troublée des invasions barbares, nécessaire pour achever la destruction de l’ancien état de choses, un ordre normal fut restauré pour une durée de quelques siècles ; ce fut le moyen âge, que l'histoire classique fait commencer à la mort de Théodose le Grand (395) et termine à la prise de Constantinople par les Turcs (1453). C'est au commencement du XIVème siècle, et à travers diverses étapes, qu'une nouvelle décadence ira en s’accentuant jusqu’à nous. C’est là, dit René Guénon, qu’est le véritable point de départ de la crise moderne ; la Renaissance et la Réforme qui en sont surtout des résultantes, n’ont été rendues possibles que par la décadence préalable commencée deux siècles plus tôt ; aussi, bien loin d’être un redressement, elles marquèrent une chute beaucoup plus profonde, parce qu’elles consommèrent la rupture définitive avec l’esprit traditionnel, l’une dans le domaine des sciences et des arts, l’autre dans le domaine religieux.
Ce qu’on appelle la Renaissance fut en réalité la mort de beaucoup de choses ; sous prétexte de revenir à la civilisation gréco-romaine, on n’en prit que ce qu’elle avait eu de plus extérieur, parce que cela seul avait pu s’exprimer clairement dans des textes écrits ; et cette restitution incomplète ne pouvait d’ailleurs avoir qu’un caractère fort artificiel, puisqu’il s’agissait de formes qui, depuis des siècles, avaient cessé de vivre de leur vie véritable. Quant aux sciences traditionnelles du moyen âge, après avoir eu encore quelques dernières manifestations vers cette époque, elles disparurent aussi totalement que celles des civilisations lointaines qui furent jadis anéanties par quelque cataclysme ; et, cette fois, rien ne devait venir les remplacer. Il n’y eut plus désormais que la philosophie et la science « profanes », c’est-à-dire la négation de la véritable intellectualité, la limitation de la connaissance à l’ordre le plus inférieur, l’étude empirique et analytique de faits qui ne sont rattachés à aucun principe, la dispersion dans une multitude indéfinie de détails insignifiants, l’accumulation d’hypothèses sans fondement, qui se détruisent incessamment les unes les autres, et de vues fragmentaires qui ne peuvent conduire à rien, sauf à ces applications pratiques qui constituent la seule supériorité effective de la civilisation moderne ; supériorité peu enviable d’ailleurs, et qui, en se développant jusqu’à étouffer toute autre préoccupation, a donné à cette civilisation le caractère purement matériel qui en fait une véritable monstruosité.
Le monde moderne ira-t-il jusqu’au bas de cette pente fatale, ou bien, comme il est arrivé à la décadence du monde gréco-latin, un nouveau redressement se produira-t-il, cette fois encore, avant qu’il n’ait atteint le fond de l’abîme où il est entraîné ?
Il semble bien qu’un arrêt à mi-chemin ne soit plus guère possible, et que, d’après toutes les indications fournies par les doctrines traditionnelles, nous soyons entrés vraiment dans la phase finale du Kali-Yuga, dans la période la plus sombre de cet « âge sombre », dans cet état de dissolution dont il n’est plus possible de sortir que par un cataclysme, car ce n’est plus un simple redressement qui est alors nécessaire, mais une rénovation totale. Le désordre et la confusion règnent dans tous les domaines ; ils ont été portés à un point qui dépasse de loin tout ce qu’on avait vu précédemment, et, partis de l’Occident, ils menacent, aujourd'hui, d’envahir le monde tout entier ; nous savons bien que leur triomphe ne peut jamais être qu’apparent et passager, mais, à un tel degré, il paraît être le signe de la plus grave de toutes les crises que l’humanité ait traversées au cours de son cycle actuel.
Ne sommes nous pas arrivés, dit René Guénon, à cette époque redoutable annoncée par les Livres sacrés de l’Inde, « où les castes seront mêlées, où la famille même n’existera plus » ?
Il suffit de regarder autour de soi pour se convaincre que cet état est bien réellement celui du monde actuel, et pour constater partout cette déchéance profonde que l’Évangile appelle « l’abomination de la désolation ».
Il ne faut pas se dissimuler la gravité de la situation ; il convient de l’envisager telle qu’elle est, sans aucun « optimisme », mais aussi sans aucun « pessimisme » puisque la fin de l’ancien monde sera aussi le commencement d’un monde nouveau.


Back to the future :
Plus est claire et nette la vision du passé et plus le présent s'éclaire

Il est des gens naïfs qui croient que l'histoire est le récit exact des faits du passé. Ils semblent ignorer que le monde est, depuis longtemps, régi par le mensonge et que le désordre de la société actuelle en est la conséquence.
A toutes les époques, il y a eu des partis qui, voulant s'emparer d'un pouvoir auquel ils n'avaient pas droit, ont appuyé leurs prétentions sur une idée, un système, une théorie religieuse ou sociale, qu'ils ont propagée par violence, par fraude ou par ruse.
L'histoire, qu'elle soit enseignée par des Prêtres ou par des laïques, n'est qu'un tissu de mensonges. C'est ce que Michelet a compris quand il a dit : « L'Histoire tombera et se brisera en atomes dans le courant du XXe siècle, dévorée jusque dans ses fondements par ceux qui rédigent ses annales. »

La société actuelle est en proie à un malaise qui a comme origine, d'une part la lutte des classes, d'autre part la lutte des sexes. Ces deux questions se tiennent.
La lutte des sexes a précédé toutes les autres : elle a ouvert la porte à la violation du Droit naturel et d'injustice en injustice le désordre s'est propagé dans la société tout entière ; tous les faibles ont été sacrifiés et la force a régné, aidée par la ruse, par le mensonge, par la terreur.
La dissolution des Etats, c'est-à-dire le désordre, commença quand certains hommes, troublés par le mauvais esprit qui engendre l'orgueil, voulurent mettre leur personnalité au-dessus des autres, s'affranchir des lois établies et dominer les faibles. Cette révolte fut le commencement de l'erreur sociale, c'est-à-dire de l'injustice.
Les hommes des temps anciens se sont groupés pour lutter, non pas contre des dangers physiques, mais contre l'autorité maternelle, contre le droit naturel de la Femme, sur lequel s'était élevé la grande civilisation gynécocratique. Cette grande civilisation est celle que l’on appelle symboliquement l'« Âge d'Or », l'« Âge Edénique », le « Ciel sur la Terre », c'est-à-dire l'âge de la vie heureuse, et qui résultait partout de la première organisation sociale (Gynécocratie) représentée par la Maîtresse (ou Reine), de la première organisation religieuse (Théocratie) représentée par la Déesse (« Déesse » est le nom générique de toutes les femmes supérieures et qui n'indiquait alors que les qualités morales inhérentes au sexe féminin, rien de surnaturel), et de la première organisation familiale (Matriarcat) représentée par la Mère.
Manu (ou Manou) chez les hindous, comme la « Ma » celtique ou « Ména » (devenue Menés) chez les Egyptiens, signifie « Mère ». Les Mères sont les premiers législateurs car, en effet, c'est la Mère seule qui règne et qui fait des lois dans la première famille. La racine sanscrite « Mâ » qui veut dire « mesurer », forme le mot « Mâtri » qui veut dire « Mère », et qui signifie « celle qui mesure » ou « dispense », « ce dont procède », « ce qui engendre ». Dans la langue celtique, le mot « Ma », répété, a fait « Mama ». Ce mot « Ma » a servi de racine au mot « Mère » dans toutes les langues (Mâtri, Mater, Madre, Mama, Mamoushka, Maman, 媽媽 phonétique = Mama en chinois, etc.).
Le régime Matriarcal s'explique par ce fait que le Père naturel ne s'attache pas à la Mère et à l'enfant, ne connaît, du reste, pas l'enfant né de lui ; et l'enfant qui ne porte que le nom de sa Mère, qui est le nom de la tribu, ne connaît pas son Père, ne sait même pas qu'il en a un. En effet, les premiers rapprochements n'ayant pas eu de résultat immédiat, les hommes ne pouvaient pas se figurer qu'il pût y avoir dans leurs jeux sexuels le germe d'une conséquence aussi éloignée et aussi inattendue ; longtemps ils ignorèrent la loi de la génération, c'est-à-dire le rapport qui existe entre la cause et l'effet, et, du reste, ne s'en préoccupèrent pas ; ce n'est que dans la période que l'on peut appeler moderne, c'est-à-dire historique, que cette cause a été connue.
Ainsi, le mot « Patar », dans le sanscrit primitif, ne signifie pas « celui qui féconde », mais « celui qui protège ». C'est le frère de la Mère. C'est pour cela que longtemps c'est lui, l'oncle, qui s'occupe surtout de l'enfant, et, quand les hommes de cette époque parlaient de la descendance, ils ne disaient pas « nos fils », ils disaient « nos neveux ». L'enfant grandissait dans sa famille naturelle, qui était sa famille maternelle, n'ayant, quand il était homme, ni responsabilité, ni charges ; donc, pas non plus cette hypocrisie née avec les devoirs factices imposés dans le monde masculiniste (suprématie du Père qui aboutira au fameux « droit paternel »).
C'est en Egypte, sous les Ptolémée, que sera établit le « droit paternel » qui donnera un coup mortel au régime maternel. C'est Ptolémée IV dit « Philopator » (« qui aime son père »), ainsi surnommé parce que c'est lui qui, deux siècles avant le Christianisme (en 222), établira le « droit paternel » par un simple décret royal, le « prostagma de Philopator ». À partir de là, la famille agnatique (paternelle) se substitura à la famille utérine (maternelle).
L'autorité brutale que l'homme a voulu exercer sur la femme et sur l'enfant, sous prétexte de paternité, a apporté le malheur dans le monde et désorganisé la famille. C'est la grande erreur sociale des temps masculinistes.
De plus, rappelons que le « mariage » tel qu'il a été institué à l'origine, c'est-à-dire la femme asservie dans une union monogame (ou plutôt monoandre, soit l'union exclusive avec un seul homme), qu'on allait bientôt appeler « con-jugale » (littéralement : « avec joug »), n'a été introduit dans les mœurs que lorsque le régime gynécocratique a été complètement détruit. L'institution sociale du « mariage » ne pouvait pas exister, dans les temps primitifs, et avant le règne de l'homme, car l'union n'était pas imposée, réglementée par des lois, mais seulement par l'amour et le libre choix de la femme éclairée par la science.
Introduit progressivement au cours des derniers siècles précédents notre ère, le système du « mariage » sera accepté et légalisé définitivement qu'avec le Droit romain et le Catholicisme.
Quand l'homme substitua la famille paternelle à la famille maternelle, quand il « vola », pour ainsi dire, une femme pour l'avoir à lui seul et la soumettre à ses caprices (rappelons que, selon la légende, l'amour à Rome s'inaugura par « l'enlèvement des Sabines »), ce fut le triomphe de tous les mauvais instincts de la nature masculine, le triomphe de sa jalousie, le triomphe de son instinct despotique, le triomphe aussi de sa paresse, car il se fit servir par celle qu'il choisissait. Il s'affranchit du même coup de la loi morale et, en même temps, de l'obligation du travail ; il exerça sur les enfants une domination despotique qui les terrorisa, et, par là, provoqua dans le monde la ruine de la vraie famille, la terreur des faibles et le désordre économique. Ce fut le premier mot de l'isolement moral, de l'abandon des impuissants, des vieux, des inutiles, le malheur de tous.
Qu'elle est loin déjà, la brillante civilisation matriarcale de l'Inde, de l'Egypte, de la Celtide, qui avait été l'œuvre grandiose de la Femme divine !
Précisons que le Droit Maternel n'est pas l'apanage d'un peuple ou d'une race, mais régit toute une époque et est déterminé par l'uniformité des mêmes lois primitives.
Dans le vieil empire chinois, les femmes régnèrent comme partout ; elles ont laissé des préceptes que nous lisons encore dans les vieux livres, telles les sentences de Yu, illustre souveraine, qui parlait au nom de la raison, et qui disait :
« Celui qui obéit à la voix de la raison et de la nature est heureux, celui qui la viole est malheureux. »
« La vertu est la base d'un bon gouvernement et ce gouvernement consiste d'abord à procurer au peuple les choses nécessaires à sa subsistance et à sa conservation. Il faut encore penser à le rendre vertueux. Il faut enfin le préserver de ce qui peut nuire à sa santé et à sa vie ». 
Telles étaient les bases du régime maternel.
Combien les choses sont changées depuis que la Raison ne préside plus à la destinée des peuples.
Le monde primitif était fait pour le bonheur de l'homme ; on n'y voyait pas de misère, pas de malheur, pas de crime.
L'organisation matriarcale qui régnait partout avait établi une autorité morale, religieuse et législative, invincible comme tout ce qui est basé sur les lois de la Nature. Chez les Celtes les Femmes du suprême sacerdoce exercèrent la première Théocratie. Un Collège de Femmes était chargé de tout régler dans le culte et dans le gouvernement. Les lois données par les Femmes étaient toutes reçues comme des inspirations divines. Le peuple recevait avec le plus grand respect les ordres et l'enseignement de ces prêtresses, qui exerçaient le pouvoir législatif, mais confiaient à l'homme le pouvoir exécutif. 
Ainsi, dans l'ancien système de gouvernement, la Déesse régnait, mais elle avait des auxiliaires, qui l'aimaient et la respectaient. Un homme, près d'elle, était son « Lieutenant », c'est-à-dire son « Tenant-Lieu », ou son officier (on dira plus tard son vicaire), qui servait d'intermédiaire entre elle et le peuple et transmettait ses ordres. En Chaldée, on l'appelait « Lou-gal » (homme grand) ou « Patesi », ce qui veut dire « soumis à la Déesse ».
Selon les nations, on nommait un « Kank » ou « Kang » ou « King », qui signifia plus tard « Roi », qu'on regardait comme le délégué de la Déesse institué par Elle, par sa faveur divine. Et le peuple se soumettait sans aucune hésitation à ce chef qu'elle avait nommé et qui était, autant « Pontife » que Roi.
Notons que dans les hiérarchies antiques le Roi devait toujours être un initié ; lorsque certains monarques assumaient ce rôle sans avoir les qualités nécessaires, il s'ensuivait pour les nations toutes sortes de catastrophes.
En Chine, le « Roi-Pontife » était appelé « Wang » (ou « Ouang ») ; il exerçait la fonction de « Médiateur », c'est-à-dire « celui qui faisait le pont » (ou le « joint » suivant une vieille expression de bâtisseur) entre le « Ciel », l'Empérière ou Impératrice, et la « Terre », les hommes.
À côté de la Voluspa, chez les Celtes de la Scandinavie, on trouve le « Kang ».
À Rome, près de la « Bona Dea » (devenue le « Bon Dieu » des religions modernes) est le « Prator Consul ».
Chez les Hébreux, à côté de la Déesse HeVaH se trouve celui qu'on appelle son « Maléak ». Dans le Cantique de Déborah, il est question du « Maléak de Iahvé » ; ceci a besoin d'être expliqué, car c'est l'origine lointaine d'un mot appelé plus tard à une grande destinée : le mot « Melek », que l'on traduit également par « Roi ».
On appelait « Maléak de Iahvé » celui qui était à côté de la Déesse et lui servait de messager ; son parèdre, son alter ego. Or, quand un homme est l'alter ego d'une femme, c'est qu'il existe entre eux un lien intime qui les unit. Il est « son double », comme disaient les Égyptiens, « sa moitié », comme disent les modernes. On le représente comme son messager, c'est-à-dire qu'il est celui qui exécute ses volontés, obéit à ses ordres, il est son serviteur dévoué, expression qui restera dans le langage chevaleresque et que les hommes emploieront toujours vis-à-vis des femmes, dont ils reconnaissent la supériorité morale.
Mais l'ambition de l'homme est sans limite ; après s'être élevé au plus grand pouvoir social en prenant le titre de Roi, il va disputer à la Déesse son rang suprême, son titre et sa puissance, et l'on vit les « Melek » se déclarer Dieux ; tel « Baal-Melek » qui veut dire « Baal est roi », c'est-à-dire « l'homme règne ». Précisons que le nom de « Baal » ou « Bel » (le « Bel » des Babyloniens devint le « Baal » des Phéniciens) reste dans l'histoire associé à des qualificatifs infamants : Baal-Berith (la honte) ; c'était l'idole phénicienne. Les défenseurs de l'androcratie en feront le « défenseur de l'alliance » ; Baal-Phégor, ou Bel-phégor : divinité infâme des Moabites. C'est le Priape des latins ; Baal-Zebi, dit Belzebut ; « Zebi » signifie renard. A côté de lui se trouvait Ophim, l'homme serpent, qu'on appelait par corruption « Surnubel », « serpent de Baal ». 
Les rabbins ont fait de « Melek » le mot « Molek », et la Vulgate, « Moloch », nom qui évoque le souvenir d'un homme terrible qui sacrifie les enfants ; Baal-Moloch (le destructeur). Les magiciens d'Egypte avaient mis cette idole dans le désert comme une barrière qui devait arrêter les Israélites et les empêcher de fuir. Quel que soit la façon dont on écrit « Melek », il représente une puissance usurpée et mal employée.
C'est la répétition de ce qui s'était passé en Egypte lorsqu'on annonça le règne d'Osiris en disant : « Malak-Osir », « Osiris règne ».
Le droit de régner était divin, parce qu'il était féminin.
C'est en bravant ce droit que le « Maléak » de la Déesse, jadis exécuteur de ses ordres et serviteur de ses volontés, prend sa place, s'empare de son pouvoir, refuse de reconnaître son autorité. 
C'est ainsi que pour la première fois il osa déclarer qu'Elle ne doit jamais faire sa volonté, mais celle de l'homme. Loi barbare, venant contraster avec le mot sublime de l'homme jeune qui avait dit à la Femme divine : « Que ta volonté soit faite et non la mienne ».
C'est par la révolte contre le pouvoir gynécocratique et divin que commença l'anarchie.
La Femme qui régnait ne cherchait qu'à faire prospérer ceux qui l'entouraient, à faire régner la justice, la paix, à donner à chacun ce qui lui était nécessaire, à faire marcher les hommes dans la bonne voie.
L'homme voulait régner pour imposer sa volonté, pour asservir ceux qui étaient plus faibles que lui, pour leur prendre leurs biens par la force, c'est-à-dire par la guerre, pour agrandir sa puissance en s'emparant du territoire des autres.
Vainement les femmes avaient essayé d'opposer une digue à la révolte des hommes contre Elles, aux erreurs naissantes dans leur esprit. Mais de toutes parts les luttes surgissaient, et les masses masculines liguées se ruaient contre Elles.
Ces grandes luttes de sexes qui divisèrent les hommes et les femmes, coutèrent à l'humanité des flots de sang. Ce fut la grande lutte des Caïnites et des Habélites (« Caïn », nom générique des enfants mâles ; « Habel » nom générique des premières filles) ; celle, aux Indes, racontée dans le poème épique « Mahâbhârata », et opposant les Pândous (ou Pândava qui sont les féministes, parmi lesquels Arjouna) aux Kourous (ou Kaurava, les masculinistes qui, symboliquement, ont un chef aveugle) ; celle des Titans contre les Dieux chez les Grecs. Dans la Mythologie, qui est l'histoire du monde primitif, mais falsifiée et parodiée par les Grecs pour y introduire leur masculinisme, c'est-à-dire supprimer le rôle de la femme et mettre l'homme partout, on appelle « gigantomachie » le combat des géants (hommes forts) contre les Dieux (les Déesses). Minerve est surnommée « Gigantophontis », c'est-à-dire « meurtrière des géants » ; Sanchoniaton nomme les géants de la Bible, les « Réphaïm » ou descendants de « Raphas » (Genèse, chap. VI, 4), « hommes de grande stature ».
Précisons que le mot « Déluge », surtout connu par le récit de l'Arche de Noé dans la Bible, est symbolique et indique la « Vague humaine » qui déferla sur le monde pour le bouleverser. Ram, Tamerlan, Gengis-Khan, Alexandre, César, sont des hommes de « déluge », des hommes de « nuit » détruisant sur leur passage les œuvres de l'esprit féminin, semant partout des ruines où régnaient des idées, brûlant les livres pour cacher les Vérités.
Profitons-en pour ajouter que, quand les hommes se virent comparés par les femmes à un « océan » d'erreurs, un « déluge » éteignant toutes les lumières de l'Esprit, ils continuèrent eux-mêmes, ironiquement, le symbolisme, en se comparant à des poissons. Et ce nouveau symbole ichtyologique jouera un grand rôle dans les mythes religieux. On mettra le poisson dans le Zodiaque et dans les constellations. Et n'est-ce pas là le premier germe de l'idée absurde du « transformisme » (darwinisme) sur l'origine de l'homme que, la terre ayant été entièrement recouverte par les eaux à une époque très reculée, c'est dans l'eau que la vie se manifesta d'abord, c'est de la mer (plutôt que de la Mère) que l'homme vient, ayant passé d'abord par la forme du poisson avant que les eaux se retirent, et qu'un grand nombre d'êtres créés soient déposés sur les rivages où ils se transformèrent d'abord en amphibies et, finalement, en oiseaux et en mammifères ?
Dans ces grandes luttes de sexes, souvenons-nous encore de la lutte des Amazones contre les héros conquérants et usurpateurs.
Il ne s'agit donc pas de la lutte d'homme à homme, mais d'un sexe contre l'autre.
Cependant, la persécution des « puissants de la terre » dirigée d'abord contre la femme, le sera ensuite contre des hommes. Et quoique dans sa forme elle ait paru varier, au fond elle n'a jamais changé d'objet : c'est toujours la lutte de la Force contre l'Esprit, du Mensonge contre la Vérité.
La Femme avait comparé l'homme au taureau, à cause de sa force musculaire ; l'homme se vengea en appelant la Femme « vache ». À ce sujet, souvenons-nous que c'est dans la grande ville de Denderah, une des plus fameuses de la Haute-Egypte que se trouvent les ruines du magnifique temple consacré à la Déesse Hathor. Lors de l'expédition de Bonaparte en Egypte, on découvrit à Denderah, dans des temples en ruines, des zodiaques sculptés sur des plafonds. Ces zodiaques représentent symboliquement les premières phases de l'évolution humaine. Parmi les 12 signes, le 8ème représentait la « Thorah », « la Loi » donnée à l'homme pour le ramener à la Vérité et au Bien. De ce mot « Thorah », les reviseurs ont fait, par ironie, le « taro ». En français, le « Taureau ». C'est quand la Thorah devient un « Toro » que la grande Déesse Hathor devient la « vache Hathor ».
Rappelons que le passage par le feu des premiers-nés était la base du culte mâle du Dieu « Moloch », affreux taureau de fer rempli de feu.
Le taureau était le symbole qui servait à représenter l'homme fort, mais inintelligent, dans toutes les religions antiques. D'abord symbole de force et de brutalité, il finit par représenter le Dieu solaire. Tous les grands Dieux mâles ont été symbolisés par le taureau : Jupiter, Bacchus, etc.
Aussi, la Force, principe nouveau, fut introduite dans la religion et représentée par « Thor ». Un taureau en était l'emblème. Cette nouvelle Divinité, Thor, sera l'image de l'homme perverti, le père du carnage, le dépopulateur, l'incendiaire, l'exterminateur. En face de lui, la femme fut terrorisée. C'est du nom de Thor, le dieu de la guerre et du tonnerre, que sont venus les mots « terreur » et « terrible ».
Ainsi, quand l'homme de puissance, la brute (dont la physionomie respire « la bêtise au front de taureau » comme disait l'antiquité) eut vaincu le pouvoir féminin, il nous raconta lui-même son histoire qu'il fit glorieuse, mettant le mérite dans le triomphe de la Force sur l'Esprit.
Puis, chacun voulant la première place dans le monde masculin, les hommes se battront entre eux pour le pouvoir : « Donnez un bâton à un macaque, et il frappera un autre macaque avec. ».
On n'a inventé le militarisme que pour soutenir l'injustice et c'est l'envahissement progressif du régime de la force qui a fait régner partout la souffrance des masses et l'avilissement des femmes.
Rappelons que le militarisme a pris sa forme moderne en 1558 ; cette date est celle de l'année où fut créé le premier régiment de France. Notons cependant que c'est Charles VII, le premier, qui prit en mains le commandement suprême des compagnies de guerre et imagina la création d'une armée nationale. Les armées furent d'abord composées de simples bandes de pillards de profession, ou de vilains. Aussi, c'est à partir de Louis XIV que les hommes reçurent une solde régulière et furent appelés « soldats ». On les appelait aussi « soudards », parce qu'ils étaient « soudoyés » ; c'était un métier méprisé. Et, en effet, quoi de plus méprisable que de recevoir de l'argent pour tuer des hommes ?
Donc, les conditions d'une Paix durable sont, d'abord, le rétablissement d'une Autorité morale qui fasse contre-poids aux instincts brutaux de l'homme.
Les hommes se battent pour deux motifs : pour conquérir des territoires et pour accaparer l'hégémonie spirituelle du monde.
La conquête des territoires a détruit l'ancienne division de la Terre partagée jadis en petites Nations ou Matries. Elle a créé l'unification politique des Grands États, c'est-à-dire agrandi la puissance de l'homme (d'un homme), ce qui a été le triomphe de la Force sur le Droit.
L'hégémonie spirituelle du monde a été le prétexte des guerres de religion qui ont ensanglanté la Terre. Sous prétexte d'unification religieuse, l'homme a jeté dans l'humanité un surnaturel absurde : il a semé la terreur et étouffé la vérité.
L'unification politique de l'homme a créé le despotisme : son unification religieuse a créé le règne du mensonge. Et la Femme a été victime de la politique des hommes comme elle a été victime de la religion du Prêtre.
Aussi, on représenta par les deux serpents du caducée les deux pouvoirs qui ont écrasé la Femme : la couronne (le Roi) et la tiare (le Prêtre).
La centralisation, c'est-à-dire l'unification masculine est toujours dirigée contre les libertés féminines et contre les progrès de l'Esprit. Aussi, ces tentatives sont toujours suivies de débâcles. C'est ainsi qu'ont disparu les grands empires des Alexandre, des César, des Charlemagne, des Napoléon. Ce qui prouve bien que, sans le Pouvoir spirituel de la Femme, l'homme ne peut rien faire de durable. Toutes les grandes ambitions masculines sombrent, à la fin, dans l'oubli.
Aussi, que reste-t-il des conquêtes des grands envahisseurs masculinistes ? Après les désastres matériels, lorsque la vie reprend son équilibre, il reste un code de lois qui a pour but de justifier le masculinisme, auquel on donne tous les droits et qui, en même temps, humilie la Femme en la montrant comme un être inférieur et dangereux qui a besoin de la protection de l'homme.
Après César : le Droit romain.  Loi de l'homme, code infâme, qui donne à l'homme le droit de vie et de mort sur l'esclave, sur la femme et sur l’enfant.
Après Charlemagne : les Capitulaires. L'ignorante histoire des modernes nous dira qu'on désigne sous le nom de Capitulaires les lois faites dans les anciennes assemblées nationales, sous Charlemagne et ses successeurs. Ce nom leur vient, dit-on, de ce qu'elles étaient rédigées par articles nommés « chapitres » ou « capitules ». En réalité, c'était la copie des Chapitres qui constituaient les grades des « Mystères johannites », qui servaient encore de direction spirituelle et morale. Ce mot « Chapitre » passa aussi dans le culte catholique. Ce sont ces anciennes lois morales que les masculinistes ne peuvent jamais détruire complètement.
Après Napoléon : le Code qui porte son nom. La composition des articles du Code, dit Napoléon, entièrement, confiée à des jurisconsultes, tout imprégnés de l'esprit aride de la loi romaine, est une œuvre qui porte la marque du despotisme, digne d'un tyran qui voyait dans la famille un camp et voulait avant tout l'obéissance. La liberté féminine n'eut pas d'adversaire plus décidé. La femme est privée non seulement de ses droits civils et politiques, mais encore de ses droits naturels : traitée en esclave et assimilée aux criminels, aux escrocs, aux interdits, aux fous, etc. En revanche, les devoirs lui sont généreusement octroyés : obéissance, soumission, résignation, dévouement, esprit de sacrifice ! Toutes vertus d'esclave. Ce Code barbare s'est inspiré des principes du catholicisme ; religion toute de fabrication masculine, dont les femmes sont exclues comme impures. Notons qu'il y avait encore des femmes médecins et professeurs de médecine jusqu'à la Révolution française, et que c'est à Napoléon qu'on doit la masculinisatîon définitive de l'enseignement universitaire. Enfin, les modernes n'auraient jamais connu le Sépher primitif (qui servira à faire le premier Livre de la Bible, la Genèse, qui en sera la caricature) si un homme d'un génie extraordinaire, Antoine Fabre d'Olivet (1767-1825), n'avait entrepris de reconstituer l'hébreu primitif et de refaire la traduction des dix premiers chapitres du Sépher. Fabre d'Olivet fut tout de suite remarqué par Napoléon comme un homme qui pouvait restituer la vérité. Cela lui valut une persécution effroyable (Il dut quitter la France et s'exila en Angleterre), parce qu'on s'apercevait que sa grande science allait permettre de reconstituer le texte primitif de la Bible, caché depuis 3.400 ans, et que les rabbins, qui connaissent les substitutions de sexes qui ont été faites par les prêtres quand ils ont révisé les Écritures, continuaient à dénaturer complètement.
Les Femmes des temps anciens avaient dirigé, avec leur esprit clairvoyant et leur sagesse, les institutions sociales. Elles faisaient tout venir de la Vérité, de la Justice, du Droit. Le verbe aryen « Vasa » (racine du mot Vérité) signifiait établir, fixer, on reconnaissait que c'est la Vérité qui crée la fixité, la solidité. La Théogonie (règne du génie) avait engendré la Théodicée (règne de la Justice, de « Dikê », Justice), et la Théosophie, la sagesse qui préside à la vie sociale. Tout leur gouvernement découlait de leur science de la vie.
Les hommes voulurent changer tout cela. Ne comprenant pas les lois qui avaient dicté le savant échafaudage Théosophique, moral et social, et ne cherchant dans le pouvoir que l'intérêt immédiat et personnel, ils ne s'occupèrent que des choses concrètes, ils accommodèrent leurs croyances et leurs institutions, non plus à la Vérité, mais à leurs besoins, à leurs instincts, à leurs sentiments ou à leurs caprices. Les Femmes avaient fait une Doctrine (de « docere », instruire, enseigner) ; les hommes firent des dogmes (de « dokein », sembler).
Répéter sans réfléchir ni vérifier, c'est la définition du dogmatisme.
Ainsi, de la science primitive les prêtres firent « la Théologie », pendant que de la savante organisation matriarcale, les rois faisaient « la Politique ». 
Triste transformation qui amena la chute de la paisible et féconde Gynécocratie, détruite par le mensonge du prêtre et par la fougue guerrière du conquérant portant partout la dévastation.
Ce fut un effroyable malheur pour la Terre tout entière, puisque ce fut le commencement de l'ère de cruauté, de servitude, de barbarie, qui devait durer aussi longtemps que l'anthropocratie.
La Femme, ce « pouvoir bienfaisant », avait régné par l'Amour, l'homme allait régner par la terreur.
Les Césars romains ont voulu dominer le monde : ils ont créé la barbarie moderne et étouffé la civilisation antique. À mesure que la Rome brutale s'élevait, l'Esprit s'effondrait.
Toutefois, notons qu'une haute civilisation régnait en Italie avant la fondation de Rome. « Elle était due aux Etrusques ou Toscans, qui élevèrent des cités somptueuses, qui portaient des costumes splendides et qui ne furent jamais surpassés dans la civilisation et dans les arts », dit. Henri Martin (Histoire de France). L'Etrurie n'était qu'une colonie celtique, que l'on trouve vers le Xème siècle en Italie. Les Etrusques sont ceux qui, en Italie, gardèrent le plus longtemps le régime maternel.
Mais le Romain a fondé la Patrie en détruisant la Matrie, c'est là son crime.
À peine fondée (en 746), Rome fut livrée au désordre du gouvernement anarchique. Après les vice-rois ou « Tarquins » (du phénicien « Tôr-Kin », « Tôr », loi ; « King », roi.), viendront les « Magistri populi » qui, dans la ville et au dehors, munis d'un pouvoir illimité, jetteront l'effroi parmi les plébéiens. C'est ainsi que l'autorité brutale de l'homme allait partout remplacer l'autorité morale de la Femme. C'est pour mater le peuple, déjà fatigué de ce régime nouveau qui ne lui avait procuré que des impôts, des corvées, des guerres, des champs dévastés, de la misère et une crainte perpétuelle de la prison pour dette (ergastulum), qu'on créa les Dictateurs.
La future Rome fut d'abord une espèce de fort bâti sur le bord du Tibre. A vingt kilomètres de la mer, existaient des prairies entrecoupées de marais qui rendaient ce lieu insalubre et inhabitable. Cet endroit était entouré de collines, ce qui fait qu'on pouvait s'y enfermer et s'y fortifier. Sur une de ces collines, le Palatin, séparée du pays des Etrusques par le Tibre, une petite troupe d'hommes échappés de la vie régulière vint s'établir. On raconte que dans l'enceinte de la ville nouvelle on creusa un grand trou et que chacun y jeta une poignée de terre apportée de son pays. C'étaient donc des hommes venus de différentes régions qui se réunissaient là. Ceci se passait de 753 à 746, date attribuée, à la naissance légendaire de Romulus, ce qui n'est pas très ancien dans l'histoire.
Le premier nom qu'on donna à ce lieu fut « Valentia » (« rendez-vous de la Force »).
Faisons remarquer que « Valentia » fut également le nom donné à une province romaine de Grande Bretagne, au IVème siècle avant notre ère.
Par la suite, ces révoltés des tribus matriarcales cachèrent son nom dont on leur faisait honte et en firent un nom secret. Puis ils en prirent un autre, « Amor », qui indiquait que ce que voulaient ces jeunes libertins, c'était la libre pratique de l'amour.
C'est de ce nom, après les « Tarquins », que ce lieu fut appelé « Roma », qui est le mot « amor » lu à l'envers. On fit de cette origine un mystère, on retourna le nom parce qu'on en avait honte, comme du nom de « Valentia » que les Etrusques avaient continué à lui donner.
« À titre de curiosité, écrit René Guénon, si on écrit cette simple phrase : « In Italia è Roma », et si on la lit en sens inverse, elle devient : « Amore ai Latini » ; le « hasard », dit-il, est parfois d’une surprenante ingéniosité ! » (L'Esotérisme de Dante)
Les masculinistes expliqueront l'étymologie du mot « Roma » en le rattachant à un mot grec qui signifie « liberté ».
Ce fut le commencement en Italie du régime masculin opposé au régime féminin.
Centre d'événements tumultueux, violents, où régnait une dureté qu'on appela de l'héroïsme et une absence complète d'aménité, Rome était l'antithèse de la Gynécocratie. Des scènes de carnage et de dévastation remplissent les annales de Rome. En quelques siècles, cette bourgade, qui n'était, au début, qu'un ramassis de révoltés, s'éleva, s'étendit au loin et arriva au faîte de la puissance brutale, donnant au monde l'exemple de ce que peut être une société quand la force triomphe. Rome fit des lois abominables, des guerres meurtrières, elle eut des monstres couronnés, ses grandes femmes furent calomniées, avilies ! Ce fut une tache dans l'histoire, dont le déplorable effet dure encore !
Remarquons que, bien que Rome ait mit la Patrie à la place de la Matrie (et Patrice à la place de Matrice), on a toujours continué à dire la « Mère-Patrie ». Cessons donc de considérer l'idée de Patrie comme un idéal supérieur, puisque c'est l'antithèse du droit naturel que représente la Matrie. Ce n'est pas un progrès de fonder une patrie ; c'est une décadence, puisque c'est la substitution du droit factice de la force au droit naturel de l'Esprit qui régnait dans les nations. La Nation (lieu où l'on a reçu le jour) est au-dessus de la Patrie (lieu où le père est né). L'unité des grands Etats sous un chef despote n'est pas un progrès, cela ne crée pas une civilisation, c'est un asservissement général, une décadence. Du reste, c'est toujours aux époques de décadence, comme nous le rappelle Emile-Jules Grillot de Givry, dans « Le Christ et la Patrie », que se manifeste cette hypertrophie du sentiment patriotique, lorsque les peuples ne croient plus à leurs dieux, à leurs mystères, à leurs prophéties, lorsqu'ils ont perdu le sens des légendes ancestrales, lorsqu'ils se rient du ciel et que la voix des initiés se perd dans le bruit des négations.
La civilisation est dans le morcellement des Etats, dans les petites républiques confédérées et gouvernées chacune par la plus haute puissance spirituelle qui y fait régner la vérité, la justice, le bien de tous. Une unité fédérative de tous les Etats du monde dans la vérité définitivement acquise, voilà le progrès, voilà la base de la grande civilisation, de la prospérité et du bonheur des Nations. Mais le pouvoir de la force et de l'audace ou du hasard de l'hérédité centralisée en une seule main, qui peut être despotique ou imbécile, c'est une cause de ruine, de souffrances générales et de guerres perpétuelles.
Toutes les guerres de l'Oligarch... de César ne sont qu'une suite d'attaques continuelles et d'attentats contre la vie et les biens de gens innombrables et inoffensifs, honnêtes et paisibles.
Au temps de César, il se trouvait encore à Rome des Dames qui présidaient des réunions littéraires. Les cinq filles de Diodore de Sicile s'étaient toutes consacrées à la poésie. On a déterré dans les fouilles des inscriptions dédiées à des femmes ; deux d'entre elles méritent d'être citées : la première à la louange d'Euphrasine « savante dans les neuf Muses et dans la philosophie » ; la seconde est posée par Vénustus à la mémoire de Sulpicia et de Galbilla, « ses professeurs ». Les anciens auteurs nous ont transmis le nom de Carnificia, qui a composé des églogues latines ; d'Hortensia, célèbre oratrice qui plaida devant le tribunal dans un procès qu'elle gagna ; de Sulpicia, qui écrivit des poésies latines et qui a été louée par Martial et par Sidonius Apollinarius. Dans la famille du poète Ausone, né à Bordeaux dans les Gaules, il y avait des doctoresses : c'étaient Tania, sa mère, et les sœurs de celle-ci, Driades et Hilaire, filles du Druide Arbor. La femme d'Ausone, Sabine, composait des poésies ; elle mourut à 28 ans après avoir initié sa fille dans les études scolaires, ce qui prouve bien qu'à cette époque la science primitive se propageait encore par les femmes.
L'androcratie établie partout, et qui ne laissait plus que rarement le trône à des femmes, va établir entre tous les hommes, tacitement conjurés, le système de justification employé par tous les usurpateurs, le dénigrement de la victime dont on a violé les droits. C'est ainsi que le régime gynécocratique fut partout déprécié, la valeur des femmes diminuée, leur caractère avili ; tous les moyens que la ruse invente furent employés pour cacher à la postérité les œuvres géniales des grandes femmes du passé. Et combien cela était facile dans un temps où les victimes de ce système n'avaient pas le moyen de réagir et où les puissants seuls faisaient entendre leur voix ! Que l'on songe que, même de nos jours, où les moyens d'information sont si répandus et si rapides, où le Féminisme a partout des sociétés et des publications, les œuvres les plus remarquables des femmes sont ignorées, systématiquement entourées de silence et d'ombre par les hommes qui entraînent avec eux, dans ce système, les femmes faibles dont ils font leurs complices pour étouffer le génie féminin. Et, du reste, les faits que les partisans religieux, politiques ou sociaux ont intérêt à dénaturer en les magnifiant ou en les ravalant, sont extrêmement difficiles à bien établir dans leur réalité. A plus forte raison ceux qui concernent la femme. Il en était déjà ainsi au début de l'ère chrétienne, à propos et dans les pays des évangélistes où les légendes se créaient, s'empilaient et se propageaient avec la précocité et la rapidité que l'absence d'esprit critique et de moyens de contrôle, l'existence de luttes politiques, la faiblesse mentale des masses, leur déchéance nationale, ont partout et toujours déterminées.
C'est pour empêcher que l'antiquité soit connue que, après avoir brûlé les bibliothèques, on a empêché la publication des livres nouveaux ; et, pour atteindre plus sûrement ce but, on entrava la propagation d'un art déjà connu de temps immémorial en Chine : l'imprimerie.
De plus, on ne se contenta pas de brûler les bibliothèques pour faire disparaître les traces du vieux monde : en Egypte, on viola les tombeaux pour en extraire les papyrus qu'ils contenaient, et on fit disparaître aussi les corps, restes gênants pour ceux qui avaient changé le sexe des personnages historiques.
Rappelons également que c'est parce que la secte catholique savait, depuis Paul (325), que sa faiblesse venait de son infériorité intellectuelle, qu'elle surveillait avec tant de soins tous les efforts tentés pour élever les esprits, pour éclairer les consciences, attentive au moindre bruit pour l'étouffer, surveillant les idées qu'elle voyait germer, étouffant toute voix qui voulait s'élever, bannissant toute liberté, hors la sienne, enfin, employant avec une habileté incroyable le système de lâcheté qui consiste à opprimer les faibles.
Mais, quels que soient les efforts faits pour détruire les témoignages du passé, il nous en reste, cependant, assez pour le reconstituer dans ses grandes lignes. C'est qu'il est une chose qui n'a pas pu être détruite, ce sont les lois de la psychologie qui nous révèlent la marche de l'évolution humaine. Et les actes de violence accomplis pour étouffer le passé sont des faits qui, à eux seuls, nous donnent plus d'indications sur ce qu'a été l'homme que bien des livres détruits.
Par ses lois, ses armées, sa folie de conquêtes, l'homme a cherché les moyens d'assouvir ses passions. Il a trouvé la mort et la ruine, il a étouffé tous les bons sentiments qui existaient en son Cœur, l'ivresse des bas instincts l'a dominé et l'a avili en le « Co(eu)r-rompant ». Le régime masculin arrivé au pouvoir suprême a supprimé du monde toutes les libertés et tous les bonheurs, et n'a créé que des désastres.
Seules les aspirations élevées, résumées dans l'idéal féminin (le Divin féminin) qui habite le Cœur de l'homme et le domine peuvent créer des principes d'ordre spirituel, et permettre aux hommes de s'unifier pour construire ensemble un monde nouveau et instaurer un âge de vérité, de vertu et de raison qui brillera par-dessus les âges de ténèbres que la Terre a traversés.
La guerre ne peut avoir qu'un but légitime : Défendre le Droit, faire régner la civilisation.
Il existe un Droit absolu et un droit fictif, c'est-à-dire relatif.
Le Droit absolu c'est le Droit « non écrit ».
Le droit relatif, c'est le droit écrit, celui qui est formulé par les législateurs et inscrit dans les codes actuels.
Le Droit naturel, « non écrit », est celui qui a créé les anciens usages. C'est le Droit tacite d'autant plus certain qu'il est constant, parce qu'il prend sa source dans la « nature des choses ».
Or, une société basée sur le « relatif » repose sur une fiction et ne peut aboutir à aucune justice.
« Les lois sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses », écrit Montesquieu en tête de son « Esprit des Lois ».
Il existe donc une « nature des choses », c'est-à-dire des « Êtres » qui forment l'ensemble du monde et qui doivent être reliés entre eux de la manière que commande et détermine leur nature.
Mais J.-J. Rousseau, méconnaissant la nature des choses a dit : « La loi est l'expression de la volonté générale ». Ce qu'on a entendu par « la volonté de tous les êtres du sexe mâle ». C'est l'origine de la démocratie masculine. Or, le nombre ne donne jamais le « Droit » parce qu'il ne donne jamais la juste compréhension des choses. Le nombre est, au contraire, la négation du Droit ; c'est une représentation de la Force.
Depuis que l'erreur règne, l'âme des foules est écrasée par l'égoïsme des oligarchies régnantes (religieuses ou laïques), fauchant tout dans leur poursuite insensée de la domination, de la gloire, de l'argent, et détruisant le rêve sacré de l'unité des esprits dans la vérité absolue.
Pendant 2.500 ans l'humanité a vécu sous un régime d'incohérence fait de toutes les folies accumulées :
- Folie de la domination qui a voulu tout soumettre à l'ambition de quelques despotes qui prétendaient dominer la Terre, se déchirant entre eux, ou, plutôt sacrifiant leurs peuples pour eux.
- Folie des dogmes qui a imposé des croyances ineptes, des morales absurdes et cruelles qui ont enserré l'âme humaine dans un carcan de douleur et ont avili les races.
- Folie d'accaparement de richesses folles, entassées par les plus audacieux et les plus rusés aux dépens des masses réduites à la gêne et à la misère.
- Folie de la réglementation de ceux qui se sont crus autorisés à faire des lois, des règlements, des décrets pour diriger la vie des autres, pour leur donner la permission d'agir, la permission d'écrire, la permission de parler, la permission de penser… et même de respirer puisqu'ils ont fait de tous les actes de la vie des prétextes pour prélever des impôts, réduisant l'humanité à l'état d'automates, mus par un réseau compliqué d'ordonnances et sans cesse surveillée pour saisir et punir le moindre écart de cet assujettissement voulu.
Pour ces puissants du vieux monde, gouverner c'est pressurer, c'est contraindre, c'est réprimer, c'est punir.
Le monde actuel est un corps social dans lequel la flamme vitale, sans cesse diminuée, va s'éteindre tout à fait si elle n'est renouvelée.
Nous vivons sous le régime de l'universelle imposture ; le caractère qui domine tout, c'est le mensonge, la vaine apparence des choses, qui furent réellement grandes et saintes dans les temps passés, mais qui se terminent en comédies, en simulacres ; c'est l'achèvement de toutes les parodies.
Pour refaire la Société, il faut remonter à la source des idées, reprendre l'œuvre tout entière, reconstituer l'évolution mentale, édifier la science et rectifier l'histoire.
Rien ne saurait arrêter une idée ou une révélation dont l'heure est arrivée, dit le poète.
L'heure est donc venue de supprimer tous les despotismes et toutes les orthodoxies pour faire place à la Vérité qui ne s'impose pas par la Force, mais se propose par la Douceur. L'heure est venue de clore l'ère des persécutions.

VIème siècle avant notre ère

Dans tous les pays à la fois, un ferment de révolte s'était produit et avait amené un changement profond dans le régime social et dans la Religion.
Partout la caste sacerdotale s'emparait du pouvoir, le Prêtre se dressait en face de la Prêtresse et prétendait diriger le culte à sa place, il érigeait des temples à des dieux nouveaux et, dans ces temples, enseignait un dogme sacrilège, ou bouffon, qui n'était souvent qu'une altération grossière de la science primitive, qu'il ne comprenait plus ; il y mêlait toutes les fantaisies de son imagination, créant ainsi le surnaturel par un besoin d'exagération qui nait dans les cerveaux mal équilibrés.
L'histoire va nous montrer les phases diverses que traversa « l'erreur » à travers les cultes nouveaux. Nous allons pouvoir les suivre de siècle en siècle, car, à partir de cette époque, l'histoire est ouverte et un grand nombre d'auteurs sont venus y insérer les fastes du régime androcratique sous ses deux formes : religieuse et sociale.
Le VIème siècle est une date fatale dans l'humanité. C'est le point de départ de la plus grande révolution qui se soit produite dans le monde, le premier pas vers l'abîme.
Cette date inaugure l'ère de mensonge et de crimes, qui durera longtemps et qui laissera dans les cerveaux humains une tare ineffaçable. Le sombre esprit du mal va régner sur la Terre.
L'homme qui supprima la direction morale de la Femme, se vit libre de suivre toutes les impulsions de son instinct, que la raison féminine avait jusque-là entravées.
Désormais il donna libre cours à ses passions brutales, despotiques, sanguinaires ; ce fut le règne de la Force.
On vit partout se produire des actes de cruauté, de bestialité, justifiés par les cultes nouveaux, des tueries de tous genres, soit qu'on les appelle des « sacrifices », soit qu'on les appelle des « guerres ».
En même temps commençait la terreur des faibles. Ce fut le début de l'âge de fer.
Il y eut un déchaînement général des passions dans le monde entier.
La volonté de l'homme s'élevait au-dessus de toute loi morale et prétendait tout dominer. On ne reconnaissait plus d'autre autorité que « la Force ».
Cet état de choses amena chez les vaincus un profond découragement qui succéda à la période des reproches violents, des cris de douleur et des lamentations qui s'étaient produits dans le siècle antérieur.
Cependant, un immense désir de voir cesser l'horrible désordre régnait sur la Terre !

Le « Grand Remplacement »
Spirituel et Moral

Dans toutes les formes de la grande religion de la Nature qui régna si longtemps, dans l'univers tout entier, nous voyons à l'aurore de tous les cultes : la Femme.
Sous le régime gynécocratique, on appelait « Ethos » les peuples qui vivaient suivant les lois de la Morale. Les Druides étaient appelés « Ethi-opiens » parce qu'ils prêchaient la morale (« ethos », mœurs, « ops », terre ; Ethiopie, « terre des hommes purs »). Précisons que les Druides, que l'on voit à côté des Déesses ou des Druidesses, ne faisaient rien sans prendre leurs avis. Pline énumère 45 peuples qui, dans des pays très éloignés les uns des autres, portaient ce nom, ce qui prouve qu'une seule morale régnait sur la Terre, celle qui était donnée dans les grands Livres sacrés des temps primitifs. En Abyssinie, en Colchide, en Mauritanie, dans les îles de la Méditerranée, on trouve des peuples appelés « Ethiopiens » et vivant sous la loi morale ; « Ethos » a fait « Ethique ».
Dans l'Iliade, il est parlé des « vertueux Ethiopiens », et, dans l'Odyssée, on mentionne les « fêtes religieuses éthiopiennes ».
Les Grecs, au lieu de « Ethos » (morale), supposèrent pour racine « Aithos » qui signifie « noirceur », et sur cette étymologie fictive ils transformèrent tous les Ethiopiens en noirs.
La « Mer Noire » fut appelée ainsi parce que le peuple qui vivait sur ses bords était féministe.

« Personne, dans l’état présent du monde occidental, ne se trouve plus à la place qui lui convient normalement en raison de sa nature propre ; c’est ce qu’on exprime, en disant que les castes n’existent plus, car la caste, entendue dans son vrai sens traditionnel n’est pas autre chose que la nature individuelle elle-même, avec tout l’ensemble des aptitudes spéciales qu’elle comporte et qui prédisposent chaque homme à l’accomplissement de telle ou telle fonction déterminée. », écrit René Guénon, dans son ouvrage « La Crise du Monde Moderne », en son Chapitre VI intitulé « Le chaos social ».
Le désordre social, moral et mental qui règne sur la terre depuis les temps reculés de l'Évolution humaine, les systèmes absurdes qui se sont succédé et les aberrations de tous genres qui ont engendré tant de maux, n'ont qu'une cause : l'interversion des rôles de l'Homme et de la Femme. 
On n'aime pas à reconnaître que si musculairement l’homme est le plus fort, moralement la Femme est plus forte que l'homme.
L'homme a la force musculaire, l'action, l’exécution ; à lui la charrue, le champ, l'usine, la mine, l'outil, le navire, l’industrie. A la femme, la connaissance de la Nature et l'application morale de ses lois.
Dans l'état primitif et naturel de l'humanité, nous voyons l'homme se livrer à la chasse, à la pêche, à la construction des habitations, des instruments, à la culture de la terre. Il fait ce que son instinct lui dit de faire et il le fait bien.
La Femme s’occupe de la direction intérieure, de l'administration, de l'éducation des enfants ; elle est Reine au foyer, elle dirige et gouverne, à elle incombe tout ce qui demande du discernement, de la prudence, de la patience, du raisonnement, de la persévérance.
Cette famille primitive représente la première forme de l'Etat.
Dans les nations modernes, dites civilisées (ce qui, aujourd'hui veut dire, par antithèse, soumises au régime de la force), on a renversé cet ordre de choses. On a donné à l'homme les fonctions féminines, celles qui ne peuvent être remplies qu'à la condition de posséder des facultés de femme, telles que l'administration, la direction morale, l'enseignement sous toutes ses formes, la médecine, le droit, la justice, fonctions qui demandent de la logique, du raisonnement, de la patience, de l'équité, de la prudence, de la persévérance.
On a donné ces fonctions « sensitives » à des hommes « moteurs » qui n'ont ni patience, ni prudence, ni équité, ni raisonnement, ni logique, ni persévérance, puisqu'ils n'ont pas l'intensité sensitive qui donne ces facultés. Mais, en échange, ils ont l’égoïsme, l'emportement, l’inconstance, l'interversion de l'esprit, l'injustice, qualités négatives qui existent, à des degrés très divers, il est vrai, dans les hommes et qui rendent impossible l'exercice de ces fonctions sensitives.
Les hommes, en prenant pour eux les fonctions des femmes, ont, en même temps, pris, pour eux, les droits des femmes, droits qui sont inhérents aux facultés que ces fonctions supposent. Ces droits sont les privilèges de l'aristocratie de l'Esprit. C'est le véritable « droit divin », sur lequel doit reposer toute autorité.
Ce n'est que peu à peu que les hommes ont envahi le domaine des femmes et les en ont chassées. Mais, une fois établis, en conquérants, sur ce terrain, ils s'y sont maintenus par la force et par la ruse.
C'est en effet la force brutale qui a assuré, à l'homme, une position à laquelle il n'avait pas de droits naturels. En agissant ainsi, il violait les lois psychiques et les lois morales, qui en sont la conséquence, il violait le Droit.
Mais comme tous les hommes ne sont pas aussi avancés dans l'évolution du mal, comme l'héritage naturel que chacun apporte en naissant lui remet dans l'esprit un germe de Vérité, il s'est trouvé, dans tous les temps, des hommes meilleurs que les autres qui ont eu une sorte de honte de cette injustice, qui l’ont comprise, et même, qui ont protesté, quoique cette injustice était établie à leur profit. Tout ce qui restait de droiture, de logique, dans leur esprit, clamait contre cette façon de renverser les choses, leur conscience se révoltait à l'idée d’écraser, dans la femme, ce qu'il y avait de meilleur en eux. Ce sont ces hommes-là qui, toujours, élevèrent la voix pour défendre le droit des femmes. Cependant, jetant les yeux autour d'eux et ne rencontrant, partout, que des femmes privées de toute culture sérieuse, et livrées à toutes les futilités, on comprend qu'ils n'aient pas encore reconnu, dans la femme, la Déesse, la Prêtresse et l’Éducatrice de l’avenir. Ils ont demandé, seulement, que la femme soit considérée comme l’égale de l'homme.
Les substitutions de sexes qui remplissent l'histoire sont l'origine de confusions perpétuelles. Les auteurs modernes ne comprennent pas le rôle de la femme dans l'antiquité, parce qu'ils l'assimilent toujours à la femme actuelle, asservie par le mariage, institution masculine et moderne.
L'interversion des rôles est un travestissement moral qui naquit en même temps que le carnaval ; permis pendant quelques jours de l'année, pour s'en amuser, il finit par se maintenir en toutes saisons. Et, chose curieuse, quand l’homme prend le rôle de la femme il continue à prendre, en même temps, son costume, sa robe, d'où le verbe « dé-rober » ; en anglais « to rob ».
Chez les Perses, lorsque la Divinité fût représentée sous une forme masculine, entourée des grandes ailes qui symbolisaient l'Esprit féminin, on donna à ce nouveau Dieu la barbe de l'homme, mais on lui laissa la robe de la Déesse.
Dans l'ouvrage « Psychologie comparée de l'Homme et de la Femme », il est consacré un chapitre, intitulé « Les trois robes », aux fonctions que l'homme remplit en portant la robe de la Femme et qui étaient la base même du régime gynécocratique : le Sacerdoce, la Justice, l'Enseignement. Ces trois usurpations furent le sujet de violentes récriminations, puis finalement donnèrent l'occasion de fonder des Mystères.
Rappelons que l'Egypte fut longtemps gouvernée par des Prêtresses que l'histoire appelle des Pharaons ; les Pharaons sont des magistrats sacerdotaux toujours représentés en costumes de femmes.
Notons aussi que le personnage de Jésus sera vêtu, comme les femmes, d'une robe flottante.
Le travestissement est devenu un usage acquis :
- Pour rendre la justice, fonction féminine, il met la robe du juge, la robe de Thémis.
- Pour exercer le sacerdoce, fonction féminine, il met la robe de la prêtresse, la robe blanche de Junon, de Minerve.
- Pour enseigner les lois de la Nature, fonction féminine, il met la robe universitaire : le satin et le velours dont on faisait la robe des neuf Muses.
Les hommes ont voulu agir dans le monde comme s'ils possédaient les facultés de la Femme. Eteignant ainsi les facultés intellectuelles de la Femme, ils ne lui ont laisser de liberté que pour l'exercice de ses facultés motrices : le travail manuel et la maternité.
Précisons que le mot « Dieu », d'abord écrit « Diev » (jusqu'au Moyen Age l'U finale était un V), vient du mot sanscrit « Devi » ou « Devâ » (anagramme de « Véda »), qui signifiait la « Femme lumière », la « Femme Esprit » ; ce mot « Dieu » n'apparaît pas dans la Bible primitive où « HeVaH » (nom générique de la Femme d'où dériva le nom « Eva » des modernes) le remplace d'abord, puis arrive à être caché, supprimé, « Ce nom n'est jamais prononcé par les Juifs modernes dans leurs synagogues, dit Fabre d'Olivet. La plupart y attachent de grands mystères, surtout ceux des rabbins qu'on appelle Kabbalistes. ». Enfin on substitue à « HeVaH » le mot « Eternel » quand les traducteurs qui ont voulu masculiniser l'antiquité eurent supprimé tout ce qui est féminin ; alors l'humanité ne commencera plus que par des mâles.
L'usage de taire le nom de la Femme s'est perpétué, c'est devenu pour certains hommes un impératif atavique, et c'est ainsi que dans les temps modernes il est encore tant d'hommes qui évitent de prononcer le nom des grandes femmes et l'entourent de ce qu'on appelle « la conspiration du silence ».
Il est important de noter que ce système remonte à une haute antiquité. Ainsi, le savant empereur Kang-hi (1662-1723), auquel les missionnaires jésuites demandaient des explications sur la Divinité adorée par les Chinois, répondit que par « Thien » les Chinois entendent, non le ciel matériel, mais le « Seigneur créateur de toutes choses », confondant dans son esprit l'action terrestre de la Femme, de la Mère qui crée l'enfant et organise la vie, avec l'action du principe cosmique, de la force radiante qui émane des astres incandescents (appelée « Brahm » chez les Hindous, « Ptah » en Egypte, « Elohim » chez les Hébreux ou « Allah » en Arabie) et n'est pas un « Seigneur ». Et il ajoutait : « C'est par respect qu'on n'ose pas l'appeler par son propre nom, et qu'on a coutume de l'invoquer sous le nom de ciel suprême, de ciel bienfaisant, etc. »
Or, le respect n'empêche pas du tout de prononcer un nom ; ce qui l'empêche, c'est l'orgueil, puis la conscience d'une mauvaise action, c'est le remords. Là est le vrai motif qui fait qu'on ne nomme plus la Divinité sous son vrai nom, son nom primitif qui était féminin. Ce fait s'est produit partout. Nous le constatons ici chez un peuple qui, certainement, n'a eu aucun rapport, dans ces temps éloignés, avec le peuple hébreu, qui, lui aussi, n'osait plus prononcer le nom sacré de « HeVaH », la Femme, depuis qu'il l'avait renversée de sa suprématie morale.
Chez les anciens Arabes, la « Femme-Esprit » c'est l'« Almée », en arabe « Almet », d'« Alam » (savoir). L'Almée, c'est « celle qui sait ».
Les évolutions sociales sont lentes et les changements progressifs. Aussi, après l'Islamisme, bien que le Coran ait inscrit l'avilissement de la femme dans ses lois, les mœurs ne l'avaient pas encore accepté. Les femmes continuèrent encore à briller pendant quelque temps. L'époque des califes qui succèdent à Mohammed est particulièrement brillante par les femmes de valeur qui s'y distinguent. Zubeïdah, la propre femme du calife Haroun Al-Rachid, exprimait, dans des poésies délicieuses, l'amour et la douleur. C'était une étoile de première grandeur qui brillait dans le monde des lettres. On vit également d'autres femmes de califes provoquer une renaissance de la science. Une d'elles, Chodah, s'y fit surtout remarquer. Sa vie austère, livrée à l'étude, contrastait avec celle des autres femmes de son temps, si occupées des soins corporels que réclamait l'entretien de leur beauté. Avec elle devaient s'éteindre les derniers élans de l'esprit féminin en Arabie.
En retranchant, en la Femme, le pôle cérébral, les hommes ont décapité l’humanité. Car c'est dans l'esprit de la Femme qu'est le principe de toutes les Vérités.
De plus, on sait que l'homme cherche mille moyens pour satisfaire ses besoins physiologiques ; on sait que la pédérastie, la sodomie, la zoolâtrie ont toujours existé parmi les hommes.
On peut appeler ces pratiques une déviation du sens génésiaque puisque la satisfaction de l'instinct masculin doit avoir pour conséquence, et pour excuse, la transmission de la vie à un nouvel être.
Les pédérastes sont des hommes qui ont osé, C'est un excès d'orgueil. Comme l’amour commence par un hommage rendu à la Femme, nous les voyons enclins à rendre à l’homme cet hommage, comme s'il l'en croyait plus digne que la femme, qu'ils affectent de mépriser ; leur atavisme les force à jouer la comédie de l'amour, mais leur orgueil les empêche de rendre même l'apparence d'un culte à la femme.
Les cultes phalliques sont l'origine de la folie masculine. 
Le but de l'homme, en créant le culte masculin, avait été de faire prédominer la vie sexuelle de l'homme et de supprimer celle de la femme, c'est-à-dire de renverser l'idée contenue dans les religions primitives qui sanctifiaient le sexe féminin et donnait un frein au sexe masculin.
Lorsque éclatèrent les grandes luttes de sexes dans l'antiquité lointaine, les masculinistes prirent comme trophée le Lingam (nom sanscrit du phallus), on les appela « Lingajas ».
Les féministes prirent comme emblème la Yoni (le « ctéis » des Grecs, organe féminin). On les appelait « Yonijas » ou Ioniens, nom qui deviendra celui de l'archipel grec où les femmes se réfugièrent.
Notons que « Phallus » était un des quatre dieux de l'impureté ; les trois autres étaient Bacchus, Priape et Mercure, l'« Hermès » latin.
En Egypte, Hermès est l'ennemi des femmes qu'elles représentent comme le grand crocodile du Nil qui veut les dévorer. « Hermès » désigne surtout le terme générique de la fonction nouvelle (prêtre) que l'homme prendra lorsqu'il renversera la religion primitive en Egypte. Pour « Hermès », les anciens cultes étaient appelés impurs parce qu'ils glorifiaient la Femme ; on chercha à les supprimer et dans toute l'Egypte fut établi le culte mâle appelé pur : c'est l'origine du Phallicisme (Pylônes et obélisques furent des symboles du sexe mâle ; les Féministes leur opposeront l'Arc de Triomphe). La Grèce, qui copiait l'Egypte et lui prenait ses Dieux, adopta ses « Hermès ».
En Grèce, la légende du « monstre marin » prend une forme différente : Il est représenté par le Minotaure caché dans le Labyrinthe, symbole de la science sacrée dont Hermès a fait un Dédale auquel on ne peut plus rien comprendre : c'est la Théologie masculine. Mais le Minotaure doit être terrasser par celui qui sort du Labyrinthe guidé par le Fil d'Ariane, qui représente la lumière de la science féminine (sacrée).
Chez les Hébreux, le monstre marin qui engloutit la femme, c'est le grand Léviathan, la caste lévitique.
Partout c'est le Prêtre, cherchant à tromper le peuple par des artifices, des mystifications, parodiant la Prêtresse pour s'attribuer son pouvoir, en même temps qu'il lui prend ses habits, et c'est risible de voir les anciennes gravures représentant les sacerdotes antiques vêtus de robes légères bleues, rouges ou blanches, avec des ceintures de ruban et des corsages de femmes.
La femme, avalée par le monstre, c'est-à-dire supprimée du monde, cachée symboliquement ou réellement dans des cavernes, des cryptes, représente sa défaite dans les Mystères. Le thème habituel est celui-ci : La Déesse a été tuée, elle est descendue aux enfers, ou au tombeau, (ou dans le ventre de la baleine comme dans l'histoire de Jonas), mais après un temps (on dira 3 jours), elle ressuscitera, elle reviendra à la vie sociale, elle reprendra sa place dans le monde et son règne.
C'est le fond de toutes les légendes religieuses. Un Dieu meurt, descend au tombeau, ressuscite le troisième jour.
Remarquons que c'est aussi dans les montagnes sacrées (de CAF, de Darnavend, de la Thrace, de l'Etrurie, de l'Hespérie, des Pyrénées, etc.) que se réfugièrent les femmes poursuivies et persécutées.
Dans « Symbole de la science sacrée », René Guénon, nous parle du symbolisme de la caverne mais également de celui de la montagne, et dit qu'il « existe un rapport étroit entre la montagne et la caverne, en tant que l’une et l’autre sont prises comme symboles des centres spirituels, comme le sont d’ailleurs aussi, pour des raisons évidentes, tous les symboles « axiaux » ou « polaires », dont la montagne est précisément un des principaux. Nous rappellerons que, à cet égard, la caverne doit être regardée comme située sous la montagne ou à son intérieur, de façon à se trouver également dans l’axe, ce qui renforce encore le lien existant entre ces deux symboles, qui sont en quelque sorte complémentaires l’un de l’autre. »
Au commencement de l'Âge sombre on vit se produire une réaction contre le désordre moral des nouveaux cultes liés aux religions phalliques. Il y eut un retour momentané aux grandes idées du passé. 
Une Ecole se fonda dans laquelle on enseigna les lois de la Nature telles qu'elles avaient été formulées dans la brillante époque de la primitive religion pélasgique. C'est l'Ecole Pythagoricienne, dans laquelle on donnait l'enseignement de la science aux Prêtresses grecques, les Pythies. Ce mouvement fut naturellement provoqué par les femmes de toutes les nations, mais rappelons que c'est de la Celtide, que vient l'initiative de la fondation, en Grèce, de cette Ecole (Collège d'Hétaïres) donnant l'enseignement des sciences comme il était donné dans les Collèges des Druidesses.
Notons au passage que le mot « Pythagore » ne désignait pas un homme, mais une science. « Pythagore » est un nom composé ; sa terminaison « gore » est un dérivé du « gourou » (curé en sanscrit) ou « guru » des Hindous, et il signifie « celui qui enseigne », le Maître. En décomposant le nom, nous avons Pytha-gore. Or ce mot « Pytha », c'est la Pythie qui enseigne. Quoi que l'on ait fait pour cacher le nom de celle qui fonda et dirigea cette Ecole, il est arrivé jusqu'à nous : c'est Théano. Quand on donnera le nom de Pythagore à un homme, on ne manquera pas de dire que Théano fut sa femme ; c'est le système toujours employé par les falsificateurs de l'histoire.
Le mot Hétaïre signifie Prêtresse. Les Pythagoriciennes destinées à l'Hétaïrisme recevaient une éducation soignée. Les Hétaïres d'Athènes habitaient le quartier appelé le Céramique, qui était un faubourg qui renfermait le jardin de l'Académie. Là, régnaient des bosquets d'arbres verts, des portiques ornés de statues et d'inscriptions entre lesquels ces Femmes venaient s'asseoir. Les hommes d'élite venaient les y trouver. C'était, en plein air, les salons philosophiques de la Grèce. C'est là que les idées s'échangeaient, que les sentiments se manifestaient, que la vie élégante se déroulait ; elles se promenaient magnifiquement vêtues et résumaient la vie supérieure et élégante de leur époque. C'est leur prestige qui rayonnait sur Athènes, où l'on venait comme dans les temps modernes on vient à Paris. L'homme qui aimait une femme, n'osant pas le lui dire, inscrivait son nom sur l'un des portiques, en y ajoutant une épithète flatteuse, une phrase courte, et l'on savait ce que cela voulait dire.
Les Hétaïres n'étaient donc pas les ennemies des hommes, elles étaient des intellectuelles qui voulaient faire respecter leur liberté individuelle, mais elles savaient mêler les sentiments aux choses de l'esprit, elles n'étaient rebelles à aucune manifestation de la nature. Elles ne combattaient que le vice, le mensonge et l'oppression.
A l'époque qui nous occupe, l'île de Lesbos était encore un centre féministe où l'antique science était conservée et enseignée dans un célèbre Collège. La plus célèbre des colonies Ioniennes, Milet, patrie d'Aspasie, partagea avec Lesbos, patrie de Sappho, la célébrité féministe et le privilège de fournir à toute la Grèce de savantes Prêtresses. Les hommes politiques, les philosophes, s'attachaient à ces femmes qui les mettaient en valeur. C'est ainsi que Périclès prit pour Maîtresse (c'est-à-dire directrice) Aspasie, une des plus brillantes Hétaïres de la Grèce. Périclès voulait briller par la parole, mais le talent lui manquait et c'est Aspasie qui lui préparait ses discours. C'est ainsi que les Hétaïres devinrent pour les hommes des Amies, des Compagnes, nom resté comme synonyme de Maîtresse.
Les honneurs rendus à ces femmes prouvent qu'elles se rattachaient à une institution sacerdotale, qu'elles possédaient la haute direction morale de la nation et rendaient la Justice. 
Les modernes ont traduit le mot Hétaïre par « courtisane », mot qui date de François 1er, et ont jeté sur ces femmes remarquables l'outrage et l'infamie, système que les prêtres des religions masculines de la Grèce avaient inauguré les premiers, parce que, prenant leur place pour enseigner les erreurs de leur mythologie qu'elles condamnaient, ils avaient en elles des ennemies implacables. La morale de ces hommes vantait le vice connu sous le nom d'éphéborastie (éphèbe, du grec « ephêbos » qui signifie adolescent), en même temps que l'assujettissement sexuel de la femme. Les Prêtresses accusaient les propagateurs de ces mœurs nouvelles de se livrer à des débauches entre eux au lieu d'étudier, avec elles, les lois de la Nature.
Désertant les temples où les Prêtresses enseignaient les lois de la Nature, abandonnant les anciennes traditions basées sur ces lois, l'homme ne voulut plus suivre que ses propres impulsions ; il rejeta les grands dogmes de la religion nationale, hésitant toutefois à les attaquer ouvertement, car, en Grèce les outrages faits à la religion étaient sévèrement punis, mais il se montra indifférent aux antiques Vérités qui, du reste, ne répondaient plus à la nature de son esprit perverti par la luxure.
Appliquant à la Femme la psychologie du sexe mâle, se donnant à lui-même, par orgueil et imitation, les privilèges de la nature féminine, il renversa totalement la loi morale, il transforma les dogmes ; en changea ce qui n'était pas conforme à son intérêt, ou à sa manière de voir.
Aussi, quand l'homme met la femme sur le plan sexuel masculin et se met, lui, sur le plan spirituel féminin, c'est que sa raison s'est obscurcie ; il a perdu la science qui l'éclairait et ne se laisse plus guider que par ses instincts, c'est le commencement de la folie.
La Grèce vit apparaître le culte d'Apollon, dans lequel nous voyons, entre autres, les anciennes couleurs symboliques interverties : le rouge qui, d'abord, a représenté l'élément générateur féminin, devient l'emblème de la force fécondatrice masculine ; c'est l'homme qui va représenter le phénomène mensuel de l'autre sexe, et la pourpre sacerdotale, qui en était l'emblème, va recouvrir les Prêtres et les Rois, parce qu'elle a recouvert les Prêtresses et les Reines. Par contre, la couleur blanche, qui jusque-là avait symbolisé l'élément mâle, est maintenant dévolue aux femmes.
À partir de ce moment-là, la beauté sera symbolisée par le Dieu adolescent. C'est à lui, à « l'Apollon », qu'on donnera la beauté féminine. C'est que longtemps il est resté dans les esprits que la Divinité, c'est la Déesse, et que c'est un sacrilège que de lui donner la forme de l'homme. C'est pour cela que les premiers dieux ressemblaient à des femmes, tel Apollon, Adonis, etc.
Rappelons ici l'origine de la poésie et de la divinité d'Apollon.
Poésie, en grec, dérive d'un mot phénicien « phah » qui signifie bouche, voix, langage, discours, et de « ich », un être supérieur, une Déité. On donnait à la Poésie le nom de langue sacrée, langage des Dieux. Mais comme avant les Dieux il y eut des Déesses, la poésie fut d'abord la langue qu'elles parlèrent. Elle venait de la Thrace. L'histoire primitive s'est confondue avec la Poésie parce qu'elle émanait des Déesses.
Quand l'histoire n'est plus que le récit des actions des hommes, elle devient inférieure à l'esprit poétique de l'époque primitive, elle n'a plus de grandeur, plus d'idéal, plus de vertu, elle couvre la vérité d'un voile, glorifie le conquérant, l'usurpateur, le crime et le criminel.
La poésie primitive s'altéra quand la Religion elle-même perdit son unité primitive et se transforma. De là tant de demi-Dieux (union d'un homme et d'une Déesse devenue ; en Grèce, Hermès accouplé à Aphrodite devint « l'Hermaphrodite » ou « l'Andro-gyne », c'est-à-dire le partage des facultés, l'égalité des sexes).
Quand le couple divin fut formé, le Prêtre, qui était près de la Déesse, arriva à s'attribuer les ouvrages des Muses qu'il servait. Cette prise de possession s'appela « l'Inspiration ». Et nous verrons tous les hommes de l'antiquité, auxquels l'histoire attribue des œuvres spirituelles, être présenté comme recevant l'inspiration de telle ou telle Muse.
Pausanias insinue qu'un personnage appelé « Olen » fut le plus ancien auteur des hymnes qu'il y eut en Grèce. C'est comme cela qu'on arrive à faire d'Olen un personnage et que, peu à peu, en altérant le nom de ce personnage, on fera Apollon : Olen, en grec, dérive de « Whôlon » phénicien, « ce qui est éternel », « universel » ; C'est de « ab » ou « ap » (père) joint à « Whôlon » qu'on a fait « Ap-wolon », puis Apollon.
Une fois l'idée émise, la légende créée, il n'y a plus qu'à la faire grandir. Et cela sera facile, étant donnée l'âpre lutte dans laquelle l'homme s'ingénie à reprendre à la femme une à une toutes ses facultés, toutes ses œuvres, toutes ses grandeurs.
Voici un court extrait du dictionnaire des symboles (J. Chevalier et A. Gheerbrant), nous décrivant, succinctement, l'évolution ascendante de ce « divin » personnage d'Apollon : « Il se révèle d'abord sous le signe de la violence et d'un fol orgueil. Mais réunissant des éléments divers, d'origine nordique, asiatique, égéenne, ce personnage divin devient de plus en plus complexe, synthétisant en lui nombre d'oppositions, qu'il parvient à dominer pour finir en un idéal de sagesse, qui définit le miracle grec. Il réalise l'équilibre et l'harmonie des désirs, non en supprimant les pulsions humaines, mais en les orientant vers une spiritualisation progressive, grâce au développement de la conscience. »
C'est sur le mont Parnasse, au-dessus de la ville de Delphes, qu'on élèvera le sanctuaire d'Apollon. 
C'est à cette époque (VIème siècle) que les hommes, en Grèce, commenceront à élever les premiers Temples, qui furent de grandes constructions architecturales. Ces constructions étaient grandioses parce que les hommes cherchent à frapper l'imagination, à éblouir les yeux pour mieux imposer leurs dogmes et faire plus solennelle leur propre glorification. Tout autour de ces gigantesques constructions régnaient d'autres petits monuments que les partisans du nouveau régime venaient bâtir là, sans ordre. Cent petits temples attestent les sentiments orgueilleux des peuples grecs, qui, à proximité de celui d'Apollon, érigèrent, de mille manières, l'image de l'homme. Tous les vainqueurs de la Femme y seront : Hermès, le prêtre qui cache ; Hercule, l'athlète qui frappe ; Jupiter, le Père qui « foudroie » (symbolisme obscène). La statuaire perpétua ces luttes, immortalisa les héros qui terrassèrent la Femme, et l'on se demande si ce mot héros n'est pas une façon d'écrire Eros (« Héros » est le masculin de Héra : il vient de « heir » en celtique, « le fils de la Vierge », d'où « Héritier » et « Herodom »).
Viendra ensuite le culte de Dionysos, Dieu des ivresses furieuses et du sadisme déifié ; il est le Dieu de l'orgasme et de la folie, et tout cela a pour symbole le vin (dit « spiritueux ») qui produit l'ivresse et fait taire la raison ; c'est l'apothéose des jouissances bestiales qui servait de base à la fraternité universelle des pervers, unis dans le vice. Ce fut un insolent défi jeté à la sagesse divine, l'ancienne Théosophie.
Le temps que les anciens appelèrent « le siècle dionysien » fut le début de l'effondrement de la morale féminine.
Après, un siècle de débauche comme celui qui vit naître les cultes phalliques, il devait forcément se produire un siècle de désordre mental. C'est surtout dans les questions morales que le chaos se fit.
« On vit bientôt apparaître, dit René Guénon, quelque chose dont on n’avait encore eu aucun exemple et qui devait, par la suite, exercer une influence néfaste sur tout le monde occidental : nous voulons parler de ce mode spécial de pensée qui prit et garda le nom de « philosophie ». ».
Les sophistes grecs, moitié rhéteurs, moitié philosophes, cherchaient des arguments captieux pour prouver leurs erreurs.
La philosophie, créée à l'Ecole Pythagoricienne, fut reprise et imitée par les Ecoles masculines et subit la transformation qui se produit toujours quand l'idée passe d'un sexe à l'autre. La Femme-Déesse avait créé la Sagesse. Elle était l'éternelle Sophia et son verbe s'appelait « sophisme ». L'homme vint, voulut aussi parler, et du sophisme fit le paradoxe, l'argutie, restée au fond de toutes les casuistiques. C'est cette dernière signification qui est restée attachée au mot sophisme.
Tels étaient les représentants accrédités de la science et de la philosophie qui, appliquant leur talent de la parole à l'enseignement lucratif des sciences et des systèmes philosophiques, se donnaient à eux-mêmes et recevaient de l'admiration universelle le nom de Sages ou de Sophistes. Ces maîtres habiles étaient, d'ailleurs, plus occupés d'accroître leur gloire et leur fortune que leur savoir et leur sagesse. D'où les deux significations du mot « spéculation » : philosophie et affaire.
Les religions masculinistes font remonter à Socrate les dogmes sur lesquels elles s'appuient : la déification de l'homme et la déchéance de la femme.
Socrate est né en 469 ou 470. Son père, Sophronisque, était sculpteur (Remarquons que le fils ne porte pas encore le nom de son père) ; Socrate était de basse extraction par son père, mais de caste plus élevée par sa mère. Le Dictionnaire de Descubes définit ainsi ce personnage : « Socrate, déclaré le plus sage des hommes par l'oracle d'Apollon, aimait Alcibiade et Archélaüs ; il avait 2 femmes et vivait avec toutes les courtisanes. ». C'est donc par ironie qu'on l'appela le « sage » Socrate.
C'est Socrate qui, le premier, en effet, prêcha la licence de l'homme, en même temps que la révolte contre la Divinité de la Femme. Socrate a ainsi droit à la reconnaissance de ceux qui affectionnent la forme religieuse d'un Dieu mâle, unique et surnaturel, qui règne depuis plus de 2000 ans.
Soulignons au passage que la croix n'est devenue le signe du Christianisme qu'au VIIème siècle de notre ère, lors du Concile de Constantinople qui eut lieu de 680 à 684. Jusque-là, la religion nouvelle, c'est-à-dire le second Christianisme (le faux), celui qui triompha sous Constantin au Concile de Nicée (en 325), et qui s'édifia sur les ruines du premier (le vrai), avait pour insigne trois phallus enlacés (représentant la Trinité catholique). Le culte du « Saint Graal », « Vase sacré » des Mystères, et le « Secret de Bismillah », semblent une réaction contre ces trois phallus.
Précisons aussi, avec Solange Sudarskis (La solitude du nombre Un), que « Le mot « phallus » n'est jamais employé en latin. Les Romains appelaient « fascinus » ce que les Grecs nommaient « phallos ». Du sexe masculin dressé, c'est-à-dire du « fascinus », dérive le mot de « fascination », c'est-à-dire la pétrification qui s'empare des animaux et des hommes devant une angoisse insoutenable. Les « fascies » sont les faisceaux de soldats qui précédaient les Triomphes des imperator. De là découle également le mot « fascisme », qui traduit cette esthétique de la fascination. »
À son époque, Socrate fut traité de blasphémateur (« Blasphème » vient de « phèma », parole, et « blapto », nuire et signifie « atteinte à la réputation ») contre les Déesses, qu'il appelait des « dieux secondaires ».
Si les historiens ont fait une si grande réputation à Socrate (qui n'a pas laissé d'écrits), ce fut pour faire une sorte de réaction contre les grandes femmes de l'époque, les Aspasie, les Thaïs, les Phryné, qui le combattaient et qui occupaient l'attention publique bien plus que les hommes. Ce sont ces historiens qui ont cherché, plus tard, à les avilir, qui ont glorifié Socrate.
Les leçons données par Socrate, écoutées avec avidité par les hommes, les flattaient dans leurs mauvais instincts. Chacun d'eux, après l'avoir entendu, se croyait dieu lui-même. Sa parole les enivrait de cet orgueil masculin qui perd l'homme.
Accusé de détruire la Religion et de corrompre la jeunesse (les mœurs homosexuelles qu'il affichait, sans aucune pudeur, étaient un scandale public - voir son discours au Banquet de Platon), accusé aussi d'impiété envers les Déesses qu'il tournait en ridicule, il fut condamné à boire la ciguë.
C'est parce qu'il a été condamné à mort sur une accusation d'impiété et d'immoralité que ce corrupteur de la jeunesse et premier fondateur de la fausse morale qui devait se perpétuer par les religions masculinistes, est devenu le père de la philosophie dans toute l'Europe et la source de toute spéculation depuis 23 siècles.
Comment expliquer ce fait, si ce n'est par cet instinct d'opposition qui est dans l'esprit de l'homme et lui fait admirer ce que la raison saine de la Femme condamne ?
La lutte commencée par Socrate va continuer. Platon est son élève.
Dans sa « République », Platon (429-347) se préoccupait de chercher quelle pourrait être la meilleure forme de gouvernement masculin… Il masculinise la Matrie et en fait la Patrie. Il fait dire à Socrate, dans Euthyphron : « Viens devant la Patrie comme devant la Mère commune. » Voyez la contradiction, il n'ose pas dire devant le « Père commun », cela choquerait trop les idées reçues.
Platon admettait les femmes aux leçons qu'il faisait dans les Jardins d'Académus, mais il exigeait qu'elles prissent l'habit de l'homme pour faire partie de son auditoire. Cet ostracisme du sexe féminin ne doit pas nous étonner : c'est toujours le résultat du vice connu sous le nom d'éphéborastie qui fut célébré chez les Grecs et les Romains par la poésie et les arts presque à l'égal de l'amour naturel (voir la fresque de Michel-Ange « La création d'Adam » au plafond de la Chapelle Sixtine).
Platon sentait l'énormité de son audace et redoutait le sort de Socrate. C'est pour cela qu'il quitta son pays et parcourut l'Egypte. Et Cicéron qui le relate, ajoute qu'il reçut des prêtres égyptiens une partie de ses connaissances. Sa métaphysique serait d'origine orientale. Diogène Laërce raconte que Platon acheta pour 100 mines (ou 11.000 deniers) l'ouvrage de Philolaüs, un Pythagoricien, dans lequel il puisa et qu'il reproduisit dans le Timée en en faussant le sens.
Plutard, dans les Evangiles catholiques, on supprimera aussi tout ce qui glorifiait la femme. Et cependant, à l'époque où on les faisait, Marie, la grande Myriam, était célébrée en maints endroits ; elle avait des temples dans les villes et des chapelles dans les campagnes, mais les Catholiques n'en parlent pas.
Myriam, c'est la grande femme dont le nom brille dans l'histoire du peuple d'Israël. C'est la grande prophétesse égyptienne que la Bible appelle « la Prophétesse Marie » et que les Catholiques ont désignée sous le nom de « Marie l'Egyptienne », mais dont on fera une sœur de Moïse, quand on inventera Moïse pour la cacher, ne pouvant pas la supprimer tout à fait. Précisons que c'est Philon d'Alexandrie qui, quelques années avant notre ère, écrivit la légende de Moïse (« De vita Mosis »), telle que nous la connaissons. Il s'agissait d'un roman sans aucune base historique et dans lequel il avait introduit les mœurs nées du Droit romain. Aussi, avec le « Livre de la Sagesse », appelé en grec « Sagesse de Salomon », c'est, de beaucoup, l'ouvrage le plus connu du judaïsme hellénistique.
C'est le nom de Myriam qui, lu à l'envers, dans ses lettres hébraïques, a fait « Hiram », car « Hiram » doit se lire de droite à gauche comme lisent les Hébreux et non de gauche à droite suivant l'usage des Européens : Hiram alors devient Myriam ou plutôt Maria : Le heth « H » final en hébreu se prononce A.
Maria est devenue « Marie » chez les Gaulois. Maria est dite aussi « Marjolaine », dont on trouve trace dans une quantité de souvenirs antérieurs à l'invasion romaine.
Toutes les religions de l'antiquité ont adoré la Femme. Le Catholicisme l'avait d'abord supprimée pour lui substituer un homme. Mais, comme l'homme n'adore pas un autre homme, il en est résulté que le Catholicisme n'a été qu'une religion pour les femmes faibles, qui ont adoré le Principe mâle dans Jésus. Quant aux hommes qui ont voulu retrouver une satisfaction à donner à leurs aspirations religieuses, ils ont introduit dans leur religion le culte de la Vierge Marie, pour perpétuer l'antique culte de la Femme. Aussi, lorsque, après la conversion de Constantin, on chercha à introduire la religion nouvelle en Gaule, on comprit qu'il faudrait des siècles pour détruire le culte de la Nature, qui y régnait, et la glorification de Marie, l'antique Déesse égyptienne. Puis, dans la Gaule, déjà, on attendait la Vierge qui devait enfanter (Virgini Parituræ) ; on était donc préparé à la recevoir, mais on n'attendait pas un homme, d'autant plus qu'on voyait déjà, dans ce culte renversé des Catholiques, qui adoraient l'homme et n'adoraient pas la Femme, la cause des mauvaises mœurs qui régnaient partout et allaient prospérer…
Quand l'âme de l'homme descend par suite des appels de la vie sexuelle, quand son esprit devient inquiet et instable, ne comprend plus la valeur des actes à accomplir, au lieu de prendre une décision, il imite les autres.
Quand il prend la place de la Femme, il imite la Femme. C'est ce que, dans les temps modernes, nous avons appelé la réflexion sexuelle ; dans l'antiquité, cela s'appelait « spéculation », de spéculum (miroir).
C'est un curieux phénomène psychique que ce reflètement d'un être sur l'autre, ce miroir que tient la femme et dans lequel l'homme croit se voir !
« Les femmes, écrit Virginia Woolf (« Une chambre à soi »), ont pendant des siècles servi aux hommes de miroirs, elles possédaient le pouvoir magique et délicieux de réfléchir une image de l'homme deux fois plus grande que nature. »
On sait que c'est parce que l'homme copia la Femme qu'on mit dans la main des Déesses un miroir magique qui lui montre son image et qui semble lui dire : « Tu as le reflet de mon Esprit, tu me copies, et maintenant tu me supprimes et attribues à des hommes toutes, mes découvertes scientifiques. »
Et le mot spéculation (copie) restera dans le langage philosophique des hommes.
En réalité, il signifie « celui qui imite ».
Un autre mot remplacera quelquefois le mot « spéculation » : c'est « écho ». L'homme qui, chez les Celtes, copie la Déesse et prétend faire des choses extraordinaires, mettant sur le terrain concret ses pensées abstraites qu'il n'atteint pas, cet homme-là s'appelle Hecho, d'où est resté, dans les langues modernes, le mot « écho » (ce qui répète).
Les Grecs, qui changent toujours les sexes, feront d'Echo une nymphe, qui cherche à attirer un jeune éphèbe, fils du fleuve Céphise, qu'ils appellent Narcisse. Le fond de cette légende est pris aux Celtes. « Narr » veut dire « sot » et « kiss » baiser. Ce nom signifia embrasser son image dans l'eau. De Narr et Kiss les Grecs ont fait « Narcisse ».
Tous ces faits de la psychologie masculine doivent être rappelés afin de faire comprendre comment, en vertu du système de réflexion sexuelle qui consiste à imputer à la femme ce que fait l’homme, on devait arriver à accuser les femmes d'amours unisexuelles.
Ainsi, lorsque les femmes furent dépouillées de leurs biens, dépossédées de leur autorité et renversées des places qu'elles occupaient dans la société antique, Une formidable lutte s'engagea. Des armées de femmes, composées d'Amazones, firent une guerre ouverte à leurs persécuteurs. Lorsqu'elles furent vaincues en Asie, elles vinrent se réfugier dans les îles de l'Archipel Ionien, dans celle de Chypre et dans celle de Lesbos entre autres, et là, s'enfermant dans leurs cités et vivant entre elles, elles en interdirent l'entrée aux hommes.
Pour se venger, leurs oppresseurs les accusaient de la perversion sexuelle dont, eux, avaient été accusés.
Depuis, toutes les femmes qui ont fui la société des hommes, qui ont excité une jalousie ou subi une vengeance, ont été appelées « des lesbiennes ».
La grande Sappho, tant persécutée pour son génie qui illustra la Grèce, fut au nombre des grandes accusées.
Chaque fois que les nations sont tombées dans la corruption masculine cette accusation est revenue dans le chapelet des injures dirigées contre la femme.
La Chute

Préliminaire : La crise de l'adolescence, rapide dans la vie actuelle, eut une longue durée dans l'évolution de la primitive humanité.
À partir de ce moment, des différences considérables se produisirent entre la vie psychique et mentale de la jeune fille et celle du jeune homme.
Pendant les premiers siècles de son évolution, l'Homme primitif ne se préoccupa pas des différences sexuelles, c'est seulement au premier éveil du sens génésique que l'attention de ces deux Enfants fut attirée sur cette loi merveilleuse de la Nature ; c'est alors que s'éveilla en eux la première curiosité.
La période pendant laquelle la vie sexuelle se prépara dut avoir une longue durée, car elle se développa par lentes étapes, parce que, dans cette humanité primitive, il n'y a pas de génération antérieure à imiter, pas de souvenirs ataviques pour inciter l'homme à des actes déjà accomplis avant lui, tout est nouveau, tout est à trouver.
En même temps, les premières lueurs de l'amour s'annoncent, c'est l'aurore d'un sentiment qui devait grandir, mais qui ne fut au début qu'une impression faible et fugitive, qui se confond avec l'altruisme de l'enfance. C'est pendant cette période que se préparent les caractères nouveaux, qui vont changer le corps de l'adolescent en lui faisant perdre les caractères de l'enfance.
Lorsque dans les Ecritures de l'antiquité on voulait indiquer qu'un homme était fort jeune dans la vie de l'humanité, on disait « qu'il était encore d'ivoire » (eburneus), c'est-à-dire blanc, délicat et glabre. Cette idée, si conforme à la véritable évolution humaine, contredit celle d'une évolution animale. Rien dans cet « homme-enfant » ne ressemble au singe velu et grossier.
L'amour naissant pousse l'un vers l'autre ces deux adolescents.
Une mystérieuse attirance les rapproche, ils se cherchent et facilement se trouvent dans la solitude des bois, dans le silence des soirs d'été, dans la vie en commun des cavernes.
Dans l'enthousiasme des premiers élans, des premiers désirs, il soupire, il chante, il exhale son âme aimante et joyeuse, sans entraves sociales, sans atavisme générateur d'une timidité annihilante, sans ennemis encore, il marche en avant dans ses passions naissantes sans savoir où elles le mènent, sans crainte d'un danger inconnu. L'enthousiasme poétique de la jeunesse le saisit tout entier. C'est le premier éveil des sentiments qui vont envahir le Cœur de l'homme et bientôt jaillir comme un fleuve impétueux. 
Pendant que la jeune fille grandissait en beauté, en esprit, elle prenait aux yeux de l'adolescent primitif un prestige infini. Il voyait en elle un Etre très supérieur à lui, un Etre bien au-dessus de la nature masculine. Elle était donc sur-naturelle à lui. Il l'adorait, il l'admirait, un immense désir de se rapprocher d'elle le tourmentait, il lui semblait que près d'elle sa vie s'intensifiait. (C'est un fait connu que la jeune fille de 12 à 18 ans progresse en intelligence et en beauté plus que le jeune homme ; elle dépasse le garçon retardé dans son évolution par la crise de l'adolescence)
La jeune fille était resplendissante de grâce et de beauté, telles nos adolescentes modernes qui repassent par ce stade de la vie ancestrale. Elle entrait en possession d'une intelligence lucide, d'un esprit élevé ; la Nature la captivait, elle l'observait, son intuition féminine lui en faisait découvrir les lois, elle se perdait en contemplations célestes dans les belles nuits étoilées, elle arrivait à connaître le ciel et à comprendre le principe des forces universelles qui régissent les mondes… Alors, dans les conversations du soir, elle versait dans l'esprit du jeune homme cette première Science, en même temps qu'elle faisait naître en son Cœur les premiers bonheurs.
Lui, l'écoutait, il l'admirait, il l'adorait. Elle était SA DÉESSE. Elle fut la première forme de la suprématie intellectuelle et morale qui apparut à l'adolescent. C'est pour cela que l'homme porte gravé au plus profond de son Cœur l'empreinte féminine, empreinte spirituelle, parce que la première femme qui a éclairé sa pensée ne représentait pas le sexe, mais l'Esprit.
Sa pureté lui inspirait cette crainte respectueuse que résume le mot « red-ligio » et qui devint le respect divin ; sa gloire l'éblouissait, il la voyait bien haut et, soumis, il écoutait attentif son enseignement.
Les révoltes de l'orgueil mâle n'étaient pas encore nées, pas non plus ses jalousies. Dans son esprit, encore droit, avec son imagination qui commençait à s'exalter, il rendait hommage à celle qui était sa Directrice spirituelle, sa Maîtresse suprême.
Cet hommage fut le premier de tous les cultes, il est à l'origine de la Religion ; bien plus, il en est le fonds. La religiosité naît avec la sexualité, mais elle se manifeste différemment dans chaque sexe.
C'est ainsi que l'homme adolescent et la belle jeune fille vivaient au sein de la grande Nature, essayant le premier bégaiement d'amour et établissant entre eux le lien sacré qui devait les unir.
C'est aussi dans ce décor magique de la grande Nature, encore vierge, que va se dérouler le prélude du grand drame humain.
Leurs premières tendresses, leurs premières caresses font naître un charme qu'ils veulent exprimer, leurs regards seuls ont trahi jusque-là le trouble naissant de leur cœur, mais bientôt ils vont créer un langage sentimental, qui, avant ce moment, n'eût pas eu d'objet. L'expression d'un sentiment nouveau naît du sentiment même. Ils veulent se communiquer leurs premiers désirs, ils commencent à rêver un inconnu encore irréalisé. Cependant, l'Amour est un grand maître qui leur indiquera les voies… Ils essayent des frôlements d'épiderme, des serrements de mains, des effleurements de joues, ils arrivent ainsi à trouver le baiser, y reviennent et s'attardent en cette ineffable communion des lèvres.
Ces moments de premiers bonheurs, fugitifs dans la vie actuelle, où tout se précipite, furent longs dans la vie ancestrale. Cette découverte d'une volupté naissante dut les absorber, les dominer. Ce dut être la grande, l'unique pensée du moment. Tout le reste devait disparaître devant l'extase de l'Amour, leur seul désir devait être de s'y plonger, de s'y attarder. Ils étaient au début d'un jour nouveau et allaient marcher en aveugles dans cette dangereuse voie ouverte devant eux.
Enfin, de tâtonnements en tâtonnements, ils allaient arriver au moment suprême de l'union... suivi de sa terrible réaction.
Réaction : La femme, comme l’homme, possède dans l'enfance des facultés sensitives et motrices équilibrées. La petite fille partage les jeux remuants, bruyants, du petit garçon. Elle a, à peu de chose près, le même degré de motricité, elle court, saute, danse, se livre à des exercices de gymnastique comme son petit frère.
Quand la vie sexuelle commence à se manifester chez l'enfant, elle le fait entrer dans une phase nouvelle qui est l'adolescence.
Les conditions physiologiques des deux sexes vont se modifier ; chacun d'eux étant régi par une polarité inverse, ils vont commencer à suivre des voies divergentes, et leur donner des caractères psychiques qu'ils n'avaient pas eu jusque-là.
Si nous suivons l'évolution sexuelle de l'homme depuis l'enfance, nous voyons que c'est dans la période qui précède l'adolescence que l'esprit prend son plus grand développement ; la multitude d'idées que l'enfant acquiert, en quelques années, demande un travail cérébral qui dépasse de beaucoup l'effort que l'homme adulte pourrait faire.
Quel est celui qui ne se souvient d'avoir traversé, dans son enfance, cette période de grande lucidité, pendant laquelle il observait la Nature, il cherchait la cause des phénomènes qui se produisaient autour de lui et essayait de résoudre les grands problèmes de la philosophie naturelle ?
Quelle est la mère qui n'a constaté, chez son enfant, cette grande curiosité de la Nature qui se révèle par d'incessant pourquoi ?
Suivons-le et voyons-le arriver à l'âge ingrat de la première jeunesse. Ce n'est plus la Nature qui va le préoccuper, c'est la femme. Ses facultés intellectuelles sont amoindries, mais ses sens sont développés ; il a perdu le jugement droit de l'enfant, mais il va le remplacer par l'imagination ; en même temps il acquiert une audace qui lui tient lieu de logique.
Les suites fatales de la sexualité masculine, c'est-à-dire les conséquences de l'union des sexes, font apparaître en lui les germes des 7 faiblesses humaines dont la Théogonie fit les 7 péchés capitaux :
- L'orgueil qui va lui insinuer des idées de supériorité vaine.
- L'égoïsme qui lui conseillera de prendre aux autres ce qu'ils ont, leur avoir, leurs places dans la vie, leurs privilèges et les honneurs qui leur sont dus.
- L'envie qui va lui souffler ses premières haines.
- La colère qui le jettera dans des disputes, des violences et des crimes.
La luxure qui fera apparaître en lui la bête humaine.
- L'intempérance qui altérera sa santé et troublera sa raison.
- La paresse qui l'amollira et fera de lui un être inutile, à charge aux autres.
Ajoutons à cela l'invasion du doute, père du mensonge, du mensonge, père de l'hypocrisie génératrice de la ruse.
Son esprit a des éclipses, des moments de torpeur. Chacune de ses « œuvres basses » lui fait perdre une parcelle de l'étincelle de vie ; c'est une brèche par laquelle entre peu à peu la déraison, si vite envahissante. C'est alors qu'il commence à renverser l'ordre des idées, que son jugement perd sa droiture, qu'il se fausse. Des intérêts personnels, des entraînements sexuels commencent à le guider. C'est l'âge de la perversion qui apparaît. Puis sa force musculaire qui augmente lui donne de l'audace et sa sensibilité qui s'atténue le rend dur et méchant, il ne sent plus autant la souffrance des autres.
Rappelons que l'élément sanguin, générateur des muscles et de la force musculaire, n'est pas donné, par l'homme, à la génération ; c'est une réserve qu'il garde pour l'édification de son propre corps, contrairement à la femme chez qui l’élément sanguin est donné à la génération (dans les menstrues et dans l’ovulation), tandis que l’élément sensitif, qui est « le principe de vie », qui n’y participe pas, contrairement à l'homme, et qui entretient les fonctions intellectuelles, constitue une réserve individuelle.
Aussi, l'homme est poussé par le besoin qu'il ressent d'éliminer l'élément sensitif, à s'enfoncer dans une voie décroissante qui lui donne des caractères physiques qui le rapprochent de l'animal, de l'Anthropoïde (la « bête humaine »). C'est pourquoi il affirme que le singe est son ancêtre, pour justifier cette ressemblance.
Donc, si, chez l'homme, la fonction sexuelle diminue ses facultés sensitives, elle ne diminue pas ses facultés motrices.
La force musculaire de l'homme suit une progression ascendante, de l'enfance à l'âge viril, dans la même proportion que l'accomplissement de ses fonctions sexuelles. Précisons encore que le principe albuminoïde, alcalin, tiré du sang, qui génère et nourrit le système nerveux moteur est un principe de destruction qui use l'organisme ; Claude Bernard, médecin français au XIXème siècle, l'appelait : le « ferment moteur » (qui engendre « le principe de mort »). Si la motricité augmente, le principe de la destruction augmente avec elle ; chaque effort est suivi d'une réaction morbide. C'est parce que la force musculaire a augmenté, dans l'évolution humaine, que la vie de l'homme s'est constamment raccourcie dans le passé. Aussi, nous pouvons constater que, dans la série zoologique, ce sont les êtres dont les facultés motrices sont le plus développées qui vivent le moins longtemps. De plus, si nous prenons la vie humaine comme exemple, nous voyons, par les chiffres que la statistique nous fournit, que, encore et toujours, les femmes, dont les facultés motrices sont toujours moins intenses que celles des hommes, vivent plus longtemps que ces derniers.
À propos du mot « viril », rappelons qu'il sert actuellement à indiquer tout ce qui est masculin, et exprime surtout une idée de force, mais de force génératrice. Or, le mot « viril » ne signifie pas seulement « force », il signifie aussi « vertu », la vertu masculine, c'est-à-dire le contraire de la force génératrice : la continence. Mais cette signification du mot s'est altérée et on a confondu « VIR » avec « VIS », (force). Le mot « vertu » du latin « virtus » dérive du mot « vir » (homme), et forme le mot « virilité » qui indique le courage MORAL de l'homme. La base de la vertu, était pour l'homme, la résistance à son instinct ; il faisait acte de courage moral s'il résistait à l'entraînement sexuel ; pour cela il lui fallait mettre en jeu la volonté. De là, courage, volonté, vertu, étaient considérés comme des actions viriles, morales, parce que c'est chez l'homme seulement que les impulsions de l'instinct ont de fatales conséquences.
À l'époque reculée où l'homme n'avait encore pour mœurs que ses instincts, on avait remarqué combien sa nature le portait à l'opposition, à la contradiction, à la domination.
C'est pour enrayer ses mauvais instincts que les Mères instituèrent une discipline élémentaire qui est toujours restée depuis dans la société, et qu'on désigne encore par les mots « éducation », « convenance », « savoir-vivre », « manières comme il faut ».
C'est cette retenue des mauvais instincts qui fut d'abord la Religion. La connaissance que l'on avait des lois qui régissent la nature humaine avait fait comprendre que l'homme doit être discipliné, « apprivoisé », pourrait-on dire, afin de pouvoir vivre dans la société des femmes, des enfants et même des autres hommes.
On institua donc une règle de vie commune, dont l'homme comprenait la nécessité, car il s'y soumettait volontairement. C'est dans cette vie calme et bien organisée qu'on élevait son esprit vers la pensée abstraite et qu'on lui donnait les moyens de vaincre les sens dont on sut bientôt que l'usage abusif mène à la folie.
Chez la fille, une évolution contraire à celle de l'homme s'accomplit. Elle a grandi dans l'amour qui lui a fait acquérir les 7 vertus (altruisme, douceur, patience, sérénité, gaïté, modestie, sobriété) que les Écritures sacrées, notamment l'Avesta (le Livre sacré des anciens iraniens), opposaient aux 7 péchés. Mais sa force musculaire qui diminue va la rendre impropre à l'action. Son esprit s'élargit et ouvre devant Elle un brillant horizon de pensées nouvelles.
Pendant que l'homme, poussé à l'action par sa force qui grandit, veut des exercices musculaires, des luttes ou des travaux qui mettent en activité ses facultés motrices, chez Elle c'est l'Esprit qui travaille, c'est la pensée qui s'impose et la domine.
Un autre contraste est celui de la sérénité psychique de la jeune fille, comparée aux terreurs mentales du jeune homme. Rien, en elle, des reproches de la conscience qui obsèdent son frère. Son cerveau, loin de se troubler comme le cerveau masculin, acquiert, au contraire, une lucidité nouvelle. Seule, elle se plonge dans des rêves délicieux, en compagnie elle montre son bonheur de vivre, dans l’intimité elle bavarde avec audace, sans aucune crainte d'exprimer ses idées, avec ses compagnes elle chante, elle rit, elle prend des ébats pleins de gaîté qui manifestent sa plénitude de vie, son bonheur intime, sa parfaite sérénité.
Cet état de l’âme a été analysé dans l'antiquité. On l'a défini comme un état de perfection de la spiritualité dans toute sa plénitude, état dans lequel on rencontre les indéfinissables délices où nous plonge la sensation d'un équilibre parfait, d'une paix complète et d'une harmonie générale dans le sein de laquelle nous sommes venus nous fondre, avec laquelle nous ne faisons qu'un. Les Hindous l'appelaient : le Nirvana. Les chrétiens l'ont appelé : la béatitude des élus.
Cet état de conscience, qui ne peut être égalé en élévation spirituelle, vient de l'augmentation de l'intensité sensitive dans le système nerveux encéphalo-rachidien, augmentation qui se produit, chez la jeune fille, au moment où, chez le jeune homme, c'est une diminution qui commence. L'accroissement de la chevelure en est un témoignage extérieur. L'activité nerveuse du cuir chevelu reproduit extérieurement l'activité nerveuse du cerveau. Chaque cellule nouvelle de la moelle grise est, pour ainsi dire, représentée par un nouveau bulbe pileux.
À ce sujet, rappelons que, au moment de la décadence des Mystères d'Isis, les prêtres qu'on appelait « Ision » se rasaient la tête parce qu'ils avaient appris jadis, dans l'enseignement des Prêtresses, que les passions sexuelles font tomber les cheveux de l'homme ; cet usage, se modifiant avec le temps, est devenu la tonsure. Rappelons également que c'est sur le mont « Calvaire » (mont des chauves, « Golgotha » en hébreu) que la femme avait pleuré les souffrances qui lui avaient été causées par les hommes dégénérés (les hommes chauves). C'est pour cela que ce lieu fut choisi par les Juifs, après leur retour de l'exil, pour être le lieu où l'on venait se tondre en souvenir d'Adonaï… principe du Mal. Là encore, la tonsure était destinée à masquer la calvitie. Notons enfin que, dans la légende de Samson, « l'Hercule » Israélite, il est dit que sa force résidait en une chevelure puissante, qui lui couvrait la tête. Faire de Samson, l'homme fort, un sage, est une première aberration, en même temps qu'une preuve de la mauvaise foi des historiens. Mettre la force dans les cheveux alors que c'est à l'homme chauve qu'on reprochait sa force, est une autre manière d'embrouiller les lois de la nature et de narguer ceux qui les enseignent.
On sait que « Le Paradis Perdu », cette composition sublime de John Milton dont le pendant est la grande œuvre de Dante Alighieri, « La Divine Comédie », a pour sujet la Chute de l'homme et pour théâtre l'Eden, le Ciel et les Enfers.
Le péché originel (le premier acte sexuel) a diminué la valeur morale de l'homme, il a donc été une cause de déchéance pour l'humanité tout entière.
C'est ainsi que les conséquences premières de la Chute, accumulées par la répétition de cette action dans chaque individu, à travers les générations, ont pris des proportions effroyables et mené les races à la dégénérescence finale.
Souvenons-nous que, suivant l'ancienne Loi qui régnait aussi bien chez les Celtes que chez les Israélites, le mot « AGAPE » désignait les réunions données le 7ème jour. Ce 7ème jour était un temps de repos ; c'était un jour CONSACRÉ, c'est-à-dire donné aux unions.
Cette consécration du 7ème jour laissé aux divertissements, aux agapes et au sacrifice eucharistique, a joué un grand rôle dans le premier culte, puisqu'elle a été imitée et parodiée par toutes les religions.
A propos des festins du vendredi et des noces qui étaient les agapes des Mystères, dans son ouvrage, « La République des Champs Elysées », Charles Joseph de Grave montre comment cette fête religieuse entra dans les mœurs : « Après avoir consacré les six premiers jours à des travaux et des devoirs, les législateurs ont proclamé le septième jour « libre ». « Vrydag », nom du vendredi, signifie « libre jour » (en allemand « Freytag », en anglais « Friday »). Le 7e jour était destiné à la célébration des noces. Sous ce rapport, l'amour présidait aussi à ce jour. C'est de là que le mot Vry a donné naissance au verbe Vryen (en Néerlandais) qui, dans l'usage du peuple moderne, signifie « faire l'amour ». Et on donne aussi le nom de « frayer », Vryen, à « l'amour des poissons ».
Le vendredi s'exprime en latin par le mot « dies Veneris », « jour de Vénus », « jour de la Femme » car « Vénus » à la signification de Femme. Alors, sans doute, Femme Divine. Notons à propos de « dies Veneris », devenu « vendre-di », que « Port-Vendres », cette ville située au pied des Pyrénées orientales, s’appelait autrefois « Portus Veneris » : le port de Vénus.
On a jeté tant de défaveur sur le vendredi, qu'il en est résulté un préjugé singulier contre ce jour, préjugé qui se soutient encore par l'effet d'une tradition sourde, quoiqu'on en ait perdu la raison. Dans l'opinion vulgaire, le vendredi est devenu un jour funeste et de mauvais augure. Et le vendredi, « jour de Vénus », a été remplacé par le dimanche, « jour du Seigneur ». Toujours la substitution des sexes accompagnée du renversement des idées. L'ancienne Loi donnait un jour sur sept à l'union ; la loi masculine fera du dimanche un jour d'abstinence et donnera à la licence masculine six jours sur sept.
Relevons, enfin, que les Templiers, dont l'arrestation eut lieu un vendredi (le 13 octobre 1307), avaient une Divinité féminine représentant l'ancienne Déesse porte lumière, la « Vénus-Lucifer », que leurs ennemis ont ensuite ridiculisé et appelé le « Baphomet », caricature qui la représentait sous la forme d'une femme à tête de bouc.
Dans la Loi morale, formulée par Myriam, surnommée « Ha-Thora » (« La Loi »), le 3ème Commandement disait texto : « Rappelle-toi le jour du repos pour le sanctifier. Six jours tu travailleras et tu feras toute ton œuvre, le jour septième est le repos pour Hevah, ta Déesse. Non tu feras toute, aucune œuvre, toi et ton fils et ta fille, ton esclave et ta servante et ta bête et ton étranger, qui est dans tes portes, car en six jours (Jours solaires) a fait Ælohim les cieux et la terre et la mer et tout ce qui est en eux et il s'est arrêté au jour le septième (la 7ème manifestation phénoménique qui fut la génération). Ce pourquoi Hevah a béni le jour du repos et l'a sanctifié (en en faisant le jour consacré à la Femme pour la génération ; c'est l'origine du sabbat). »
Le sabbat, qui était le samedi saint, était le jour sacré, attendu, où le désir de l'homme, contenu pendant les six jours de la semaine, allait enfin trouver une satisfaction légitime, approuvée, sanctifiée, attendue par la femme elle-même, heureuse de se donner à qui a su la mériter par une chaste attente. C'est la Loi morale réalisée, l'accord entre la Loi de nature qui veut et la Loi morale qui retient.
Les relations sexuelles n'ayant plus été réglementées par LA RELIGION, la licence masculine, dès lors, entraîna un accroissement anarchique de la population mondiale. Ainsi, en cette fin de Cycle, l'explosion démographique planétaire inédite du XXème siècle a vu la population mondiale multipliée par 2,4, et passée de 2.5 milliards d'habitants en 1950, à 6 milliards en 1999 ; elle est de plus de 8 milliards en 2023.
Robert McNamara, ancien secrétaire d’État à la Défense des États-Unis d'Amérique (celui qui ordonna le bombardement massif du Vietnam) et ancien président de la Banque Mondiale (qui imposa aux pays dits « en voie de développement » l’utilisation de moyens contraceptifs comme condition sine qua non pour obtenir des aides financières), membre également du « Council on Foreign Relations » (CFR), de la Commission « Trilatérale », du « groupe Bilderberg » et du « Lucis Trust », puissante association reconnue par l’ONU, et dont dépendent les mouvements pseudo spiritualistes du « New Age », déclarera : « On doit prendre des mesures draconiennes de réduction démographique contre la volonté des populations… Pour réduire la population terrestre il faut augmenter le nombre de décès et diminuer le nombre de naissances… Cela aura lieu, soit par le biais de mesures humaines soit par un coup d’arrêt malthusien ». Ainsi se développera, s'intensifiera et se banalisera l'usage des contraceptifs, des avortements, de la stérilisation et peut-être, bientôt, de l'euthanasie. Et pourquoi ne pas également, et dans le même temps, comme tous les grands « bouchers » de l’histoire, déclencher des guerres ici où là, des conflits mondiaux… nucléaires ; augmenter la souffrance des gens et les pousser au désespoir et au suicide ; provoquer des famines, des épidémies et même des pandémies fictives qui justifieraient un empoisonnement médical « scientifiquement correct » ; ou bien encore encourager la sodomie et finir par défendre la pédophilie ?
On le voit, le mystère de la Chute a une importance capitale, c'est le nœud de notre condition qui prend ses replis et ses retours dans cet abîme.
Une preuve de plus de notre dégénérescence morale est celle-ci : L'ordre est partout, l'homme seul fait exception. L'Univers entier est ordre, l'homme seul est désordre.
Et un vieux dicton allemand dit : « La nature est parfaite partout où l'homme n'y apporte pas son tourment. »
Un choc perpétuel existe entre sa raison et son cœur, entre son entendement et son désir. Quand il atteint au plus haut degré des civilisations, il est au dernier degré moral ; il s'appauvrit en idées, en même temps qu'il s'enrichit en sentiments. Son péché s'étend comme un voile entre lui et l'Univers (et c'est ce qui cause la désunion de l'homme et de la femme). L'unité du monde a été vaincue et l'humanité doit en porter la peine.
L'homme est tombé dans la conception misérable du fini, alors qu'il était né pour l'infini.
C'est le problème fondamental, le problème humain et divin. C'est le dogme intérieur de l'humanité.
Une crise terrible fermente en ce moment, parce que le dogme de la Chute masque les plus grands problèmes philosophiques.


La Nature a donné à chacun des fonctions différentes :
 l'Homme féconde le corps de la Femme, et la Femme féconde l'esprit de l'Homme 

Dans les Mystères de Jérusalem, ancêtres de la Franc-Maçonnerie (Opérative), pour faire comprendre la réaction spirituelle que la sexualité produit chez la femme, on représente l'esprit par une étoile : l'Etoile flamboyante, au milieu de laquelle se trouve la lettre G (ghimel en hébreu). Cette lettre, écrit René Guénon, représente le principe divin qui réside dans le « Cœur » de l’homme « deux fois né ».
Nicolas Berdiaeff, dans son ouvrage « Réflexions sur les destinées de la Russie et de l'Europe » (1927), dit que les femmes jouent un rôle singulièrement important dans le réveil religieux de notre époque. Les femmes sont prédestinées à être, comme dans l’Évangile, les porteuses d’aromates (nourriture de l'esprit). Cette extension du rôle de la femme dans la période future de l’histoire ne signifie pas du tout le développement du mouvement d’émancipation féminine de l’histoire moderne, qui se proposait de rendre la femme semblable à l’homme, de conduire la femme par une voie masculine. C’était là un mouvement antihiérarchique et égalisant, niant la qualité originelle de la nature féminine.
Ce n’est pas la femme émancipée ni rendue semblable à l’homme, mais l’éternel féminin, dit-il, qui aura un grand rôle à jouer dans la période future de l’histoire.
Il appartient donc à la « Nouvelle Science », de rétablir les choses telles que la Nature les a faites, de montrer à chacun ce qu'il est afin de refaire de vraies femmes et de vrais hommes, c'est-à-dire de les rendre tels que la Nature a voulu qu'ils soient.
« Das Ewig-Weibliche zieht uns hinan » : « L'éternel féminin nous entraine vers le haut » (Goethe, Faust).



L'évolution de l'humanité se poursuit continuellement selon la même loi que suit le drame cosmique qu'est ce grand cataclysme moral dont la symbolique a fait un déluge universel. C'est toujours le cas lorsque, dans le grand rythme du devenir, les légions célestes s'opposent victorieusement aux puissances infernales, cela entraîne en conséquence un tel déchaînement des forces démoniaques sur la terre qu'il en résulte un déluge au plan psychique, même si cela ne va pas toujours jusqu'au plan physique.
Des époques lourdes de violentes agitations traversent l'humanité et il est nécessaire qu'au milieu de cette agitation précipitée des conditions universelles, de petits cercles se forment, qui, sous une apparence extérieure modeste, préparent intérieurement l'avenir avec un courage et une volonté de dévouement extrêmes.




« Satan » sait qu'il lui reste peu de temps…
car l'histoire est sur le point de subir un tournant radical de libération du mal et, pour cela, il réagit avec une grande fureur.
(Quand les portes de l'Enfer s'ouvrent, les portes du Ciel s'ouvrent également)



Obey, Buy, Watch TV, Conform, Work, No thought, Consume, Sleep, Stay asleep

DE NOS JOURS. La carence de la plupart des analyses géopolitiques, nous explique Valérie Bugault, dans son ouvrage « Demain dès l'aube… le renouveau », vient du fait que le paradigme d’étude ne prend, le plus souvent, pas en compte la réalité des acteurs en présence. Les rapports de forces sont, la plupart du temps, considérés au regard des seuls États. Or, depuis plusieurs siècles, s’est développé, dans l’ombre, un acteur géopolitique nouveau, anonyme et de nature privé, que Valérie Bugault appelle du terme générique de « banquiers-commerçants » et que nous nommerons « puissances d'argent ».
D’un point de vue méthodologique, cet acteur, nouveau, est déroutant à plus d’un égard. Premièrement, il est anonyme, ce qui rend difficile son appréhension précise et la mesure de sa puissance, relative comme absolue, par rapport aux traditionnels États. Ensuite, cet acteur ne répond pas aux mêmes règles d’engagement que les États. D’une part, les « puissances d'argent » sont des acteurs privés, et non publics, qui répondent donc à des intérêts d’ordre strictement catégoriel, en aucun cas à un quelconque « intérêt général ». Mais, comme par essence ils sont anonymes, on a du mal à discerner leur présence autrement que par des déductions et recoupements d’informations. C’est ici que les questions méthodologiques peuvent apporter une importante plus-value aux analystes et géopolitologues. D’autre part, et peut-être surtout, ces acteurs, qui ne sont pas géographiquement délimités (pas de contraintes géographiques), ne fonctionnent fondamentalement pas selon la même logique que les États traditionnels. Alors que les États, quelle que soit leur taille, sont limités par des frontières et répondent à une logique d’ordre sédentaire, ces nouveaux acteurs politiques (que d’aucuns, tel que Peter Scott Dale, nomment « État profond ») répondent à une logique de type nomade. Or, les grilles d’analyses des géopolitologues sont très largement issues de concepts développés au sein des États dans une logique sédentaire. C’est la raison pour laquelle les analystes politiques ont du mal à concevoir le phénomène nomade élevé au rang d’acteur géopolitique.
Comprendre ce phénomène, nouveau dans son ampleur, car sa création remonte loin dans le temps, est pourtant fondamental car il permet de percevoir que ce nouvel acteur géopolitique a, in fine, un seul ennemi mortel : la présence d’États au sens politique du terme, c’est-à-dire d’États souverains. Ainsi, dans le contexte d’un rapport de force et de puissance, les États sont, par construction, les pires ennemis des « puissances d'argent ».
À ce propos, rappelons que dans un entretien accordé à la revue « Entreprise » (ancêtre de la revue française « L'Expansion »), et publié en juillet 1970, Edmond de Rothschild, déclarait : « Le verrou qui doit sauter à présent, c’est la nation ! » (n°775 du 18/07/1970, p.64)
La première puissance à avoir intégré la caste des « puissances d'argent » en tant que nouvel acteur politique est l'Angleterre. Le choix d'Oliver Cromwell (1599-1658) de développer l'Empire britannique en adossant la puissance des armes à celle des banques a créé un nouveau paradigme politique. Dire cela ne signifie pas que l'Angleterre porte l'acte de naissance de cet acteur géopolitique nouveau, anonyme. Sa naissance est plutôt à rechercher dans les Républiques commerçantes de Gênes, de Florence ou de Venise.
Remarque : Certains auteurs d'ouvrages sur les Templiers ouvrent certaines perspectives sur le rôle que les rivalités financières du capitalisme naissant ont pu jouer dans la destruction de l'Ordre du Temple au XIVème siècle (voir Dossier secret, l'Église de France de MM. P. Lesourd et C. Paillat). Les Templiers étaient, à certains égards, des sortes de rivaux des banquiers italiens qui, de ce fait, les voyaient d'un mauvais œil. Régine Pernoud, dans son ouvrage « Les Templiers », souligne le fait que, déjà, en Palestine, les Templiers avaient eu affaire avec les intrigues des banquiers de Venise, de Gênes et de Pise. En effet, le pouvoir des Templiers contrebalançait celui de Rome, ils avaient avec eux des rois et des puissants. Les Templiers cherchaient à centraliser, dans le Temple de Londres, les annates (taxe « papale »). Ils auraient aussi centralisé les encaisses métalliques qui constituaient la richesse mobilière de la France ; s'ils avaient atteint ce but, la puissance de Rome aurait été remplacée par celle de Londres, et le « Catholicisme Jésuiste » aurait sombré devant le « Christianisme Johannite ». Ce furent les hauts barons anglais qui firent échouer ce projet. Aussi, l'origine des barons d'Angleterre doit être rappelée : Quand, en 1066, Guillaume le Conquérant amena avec lui, du continent, des aventuriers et des mercenaires, il y eut, parmi ses compagnons, des gens pratiques et rusés qui, pour spolier les biens des Saxons d'une façon qui semblait leur donner un caractère d'honnêteté, demandèrent simplement à épouser une Saxonne ; ainsi ils prenaient possession de la femme et des châteaux. C'est l'escroquerie au mariage ; leurs enfants légitimes par ces mariages se virent possesseurs du sol, et dès lors ces nouveaux barons rendirent inaliénable, dans leurs familles, la propriété de ces biens fonciers. L'origine de ces barons nous les montre donc comme des gens peu scrupuleux, ne voyant dans la femme qu'un moyen d'arriver à leurs fins, instituant des privilèges monstrueux, c'est-à-dire des gens qui étaient en tout l'opposé des Templiers, qui gardaient le principe de la Justice, de l'honnêteté et du respect de la Femme. Il devait donc y avoir lutte entre eux. Ces barons établirent donc, dans l'Angleterre traditionnelle, le régime masculiniste, c'est-à-dire l'asservissement de la femme par le mariage, qui laissait à l'homme l'administration de ses biens et tous ses droits.
Notons que c'est lorsque les Templiers furent supprimés de l'échiquier politique que l'Église romaine cessa d'excommunier ceux de « ses enfants » qui pratiquaient l'« usure », c'est-à-dire le prêt à intérêt, dont on sait aujourd'hui les conséquences que la liberté ainsi accordée devait avoir sur l'évolution du monde Occidental.
Cette première « dégénérescence de la monnaie » fut bien le début du « règne de Mammon ».
Dans « René Guénon et les destins de la Franc-Maçonnerie », Denys Roman nous rappelle également que c'est lors des premières années du XIVème siècle que, dans l'Occident chrétien, d'autres « tournants » se produisirent : dislocation de la chrétienté, éveil du nationalisme, laïcisation de la pensée ou déclin des campagnes et essor des villes.
Valérie Bugault dans « Les raisons cachées du désordre mondial », écrit que « La City de Londres, qui acquiert dès 1319 une autonomie politique (c'est-à-dire à peine 5 ans après la destruction de l'Ordre des Templiers), peut être considérée comme étant historiquement le premier paradis fiscal des temps modernes. Elle abrite les plus riches commerçants anglais qui ont obtenu d'Édouard II (souverain faible et/ou corrompu) un statut dérogatoire au droit public. La City est, depuis cette époque, une ville dans la ville, son activité financière échappe à la magistrature de l'État britannique tout en faisant bénéficier l'empire thalassocratique des largesses financières nécessaires à son propre développement. La City a opéré comme une sorte de poste de pilotage de l'Empire britannique conférant aux dirigeants britanniques qui se sont succédé les moyens financiers de développer leur autorité sur le reste du monde. ». Gardons néanmoins à l'esprit que l'argent n'est jamais qu'un moyen et non une fin. Aussi, Caché derrière d'immenses intérêts financiers et géopolitiques, l'enjeu réel est peut-être ailleurs. Fin de la remarque
Après l'Italie, l'acte de naissance de ces « puissances d'argent » est aussi à rechercher dans le premier État à avoir donné une réalité institutionnelle à ces banquiers, la Hollande, via la création en 1609, de la banque d'Amsterdam. Rappelons qu'au Moyen Âge, les Pays-Bas sont au cœur de l'élite commerçante, dite ligue hanséatique. Cette ligue, composée d'associations de commerçants, a prévalu en Europe à l'époque précédent l'avènement de l'Empire britannique. Cette précision permet de donner un aperçu du rôle des Pays-Bas dans l'évolution du système de l'impérialisme financier.
À toutes fins utiles, notons que, Hollandaise en 1626, la colonie de la Nouvelle-Amsterdam sera rebaptisée « New York » par les Anglais lors de son acquisition en 1664. Cette colonie ne deviendra définitivement anglaise qu'en 1674 avec le traité de Westminster.
Si, donc, l'Angleterre de Cromwell n'est pas, stricto sensu, à l'origine du développement de ses « puissances d'argent », elle est néanmoins à l'origine du paradigme consistant à adosser les velléités impériales à la puissance financière naissante des banquiers ; ce phénomène a, mécaniquement, généré l'avènement d'un nouveau modèle de référence dans lequel la puissance politique et militaire est intimement liée au développement de la banque.
Dans les étapes ultérieures, les banquiers se sont internationalisés dans le même temps qu'ils ont commencé à se centraliser par l'instauration du système des banques centrales. Le cartel des banques centrales représente le monopole ultime. Il jouit d’un monopole sur le crédit des gouvernements, et son but est de convertir ce monopole en un monopole, exclusif sur tout : la politique, la culture, l’économie, la religion etc.
Ces institutions sont nées sous le signe de l'imposture : présentées comme des banques d'État, elles disposaient à ce titre de la garantie de l'État (c'est-à-dire des contribuables de l'État) alors que ses capitaux restaient dans des mains privées. L'appropriation par des intérêts privés est le vice initial du concept de banques centrales. C'est ainsi que la banque d'Angleterre (1694), la Banque de France (1800), la Réserve Fédérale américaine (FED, 1913) la Gosbank de l'Union Soviétique (1923) qui est devenue la Banque centrale de la fédération de Russie (1991), la Banque des Règlements Internationaux (B.R.I., 1930), le Système Européen de Banques Centrales (dit SEBC, décidé par le traité de Maastricht en 1992 et entré en vigueur en 1999) reflètent, toutes, un désengagement des instances politique de l'État dans la gestion centralisée des masses monétaires en circulation.
Rappelons que, mensongèrement présentée comme « intimement liée à l'histoire de la nation », la banque de France a été conçue, comme toutes les banques centrales, comme une entreprise capitaliste détenue par des personnes privées. L'idée de sa création a été susurée au premier consul Bonaparte, lui-même alors principal actionnaire, par un banquier, Jean Frédéric Perrégaux lui-même nommé régent de cette banque : « Jean Frédéric Perrégaux… né en 1716... a fait l'apprentissage du commerce et de la finance à Mulhouse où il apprend l'allemand, à Amsterdam et à Londres, puis il s'installe à Paris en 1765... Il est établi qu'il était, depuis le début de la Révolution, un des relais de cette politique par ses distributions de l'argent anglais à plusieurs meneurs… Il apparaît assez clairement aujourd’hui que Perregaux et la banque anglaise, et tous ceux qui gravitaient dans son orbite, finançaient les meneurs de la Commune… » (Fiche Wikipédia) 
Les banques centrales sont aujourd'hui l'élément pivot, fondamental, du système monétaire mondial. En prenant le contrôle des monnaies, ces « puissances d'argent » ont pris le contrôle des économies puisqu'elles étaient en mesure de décider, en toute autonomie et de façon discrétionnaire, de l'affectation des ressources monétaires ; le petit nombre d'hommes, de « Familles », « maîtres » absolus de l'argent et détenteurs de cet énorme pouvoir économique discrétionnaire, distribuent en quelque sorte le sang à l'organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que, sans leur consentement, nul ne peut survivre.
Pour ceux qui l’auraient oublié, cette vérité a été directement précisée par l’un des fondateurs de l’oligarchie financière : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation et je n’aurai pas à m’occuper de ceux qui font les lois ».
Et Napoléon Bonaparte disait : « Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. L'argent n'a pas de patrie ; les financiers n'ont pas de patriotisme et n'ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain. ».
Remarque : Les banques centrales, c'est-à-dire leurs actionnaires cachés derrière l'anonymat, « fabriquent » autant qu'ils veulent, des dollars des €uros, etc. Cet argent est prêté aux différents gouvernements en échange d’obligations qui servent de sécurité à ces banques. Ces obligations sont entre les mains des banquiers privés qui en touchent annuellement des intérêts.
Rappelons qu'en 1982, le fisc des États-Unis accusait une dette d’environ 1.070.241 millions de $. La Réserve Fédérale américaine, la « FED », récolta environ 115800 millions de $ d’intérêts sur une seule année, payés par les contribuables américains. Le capital de ces intérêts va tout droit dans les poches de la « FED », donc dans celles des banquiers privés internationaux. En 1992, les obligations possédées par la « FED » étaient d’une valeur d’environ 5.000.000 millions de $ et les intérêts à payer par les contribuables montent constamment. C’est la « FED » qui a créé tout ce capital en prêtant de l’argent au gouvernement américain et en touchant des intérêts élevés, elle n’a eu qu’à payer les frais d’impression d'une « monnaie de singe » qui rapporte néanmoins de très gros intérêts. Eustace Mullins disait de la FED qu'elle n'était ni « Fédérale », ni une « Réserve », mais simplement un « Syndicat du crime ».
« Cœur nucléaire » du dispositif monétaire international, le système des banques centrales est une escroquerie institutionnelle ; il est une véritable association de malfaiteurs, « faux-monnayeurs », et la plus grande duperie de l’histoire financière des temps modernes. Fin de la remarque
La captation monétaire par les banquiers a historiquement permis à ces derniers de générer de gros conglomérats économiques : les grandes entreprises, elles-mêmes devenues « groupes d'entreprises ». Ces « groupes d'entreprises » sont contrôlés par des personnes privées et disposent, aujourd'hui comme hier, de la force de canon étatique, laquelle évolue de plus en plus souvent, au rythme de la décadence étatique, en milices privées : citons, présentement, la PMC (Private Military Company) « Academi » précédemment connue sous le nom de « Blackwater ». Le poids des PMC et ESSD (Entreprise de Services de Sécurité et de Défense), surtout anglo-saxonnes, a été croissant depuis les années 1990.
Notons qu'une organisation paramilitaire de type PMC a été créée en Russie le 1er mai 2014 : il s'agit du « Groupe Wagner ».
Au sujet de cette « privatisation » de la guerre voici, ci-après, un court extrait du livre « La Stratégie du Choc » de Naomie Klein :
« Au fur et à mesure que la guerre (d'Irak) se prolongeait, même le recrutement, autrefois chasse gardée des militaires, devint une entreprise à but lucratif. Dès 2006, des agences de placement du secteur privé, par exemple Serco ou une filiale du géant de l’armement, L-3 Communications, recrutaient des soldats. Les recruteurs privés, dont beaucoup n’avaient jamais servi au sein des forces armées, touchaient une prime chaque fois qu’ils persuadaient un candidat d’y entrer. Un porte-parole de l’entreprise se vanta du reste en ces termes : « Si vous voulez du bifteck, il faut enrôler plein de gens. » Le règne de Rumsfeld provoqua également un boom dans le secteur de l’entraînement privé : des sociétés telles que Cubic Defense Applications et Blackwater organisaient des séances de formation au combat et des jeux de guerre en direct. Pour ce faire, on conduisait les soldats dans des centres privés, où ils s’exerçaient aux combats de maison en maison dans des villages de simulation. (…) L'accroissement marqué du rôle des entreprises privées en tant qu’objectif stratégique du gouvernement ne fit jamais l’objet d’un débat ouvert. Rumsfeld n’eut pas à mener des batailles rangées avec les syndicats des fonctionnaires fédéraux ni avec les généraux. Les choses se firent à la dérobée, sur le terrain, à la faveur de ce que les militaires appellent des élargissements de mission. Plus la guerre s’éternisait, plus elle se privatisait, et bientôt ce fut simplement la nouvelle façon de faire la guerre. Comme maintes fois auparavant, la crise avait favorisé l’apparition du boom. (…) À eux seuls, les chiffres racontent l’histoire dramatique des « élargissements de mission » au profit des entreprises. Pendant la première guerre du Golfe, en 1991, il y avait un entrepreneur pour cent soldats. Au début de l’invasion de l’Irak, en 2003, la proportion était d’un pour dix. Au bout de trois années d’occupation américaine, elle était d’un pour trois. Moins d’une année plus tard, au moment où le quatrième anniversaire de l’occupation était imminent, la proportion était d’un entrepreneur pour 1,4 soldat américain. Ces chiffres ne concernent toutefois que les entrepreneurs qui travaillent directement pour le gouvernement des États-Unis, et non pour les partenaires de la coalition ni pour le gouvernement irakien, et ils ne tiennent pas compte non plus des entrepreneurs établis au Koweït et en Jordanie ayant confié certaines de leurs fonctions à des sous-traitants. (…) Les soldats britanniques cantonnés en Irak sont déjà beaucoup moins nombreux que leurs compatriotes travaillant pour des entreprises de sécurité privées dans une proportion d’un pour trois. Lorsque, en février 2007, Tony Blair annonça qu’il retirait 1 600 soldats d’Irak, la presse rapporta aussitôt que « les fonctionnaires espèrent que les “mercenaires” sauront combler le vide ». Le gouvernement britannique payait directement les entrepreneurs. En même temps, l’Associated Press chiffrait le nombre d’entrepreneurs présents en Irak à 120 000, c’est-à-dire qu’ils étaient presque aussi nombreux que les soldats américains. Par son ampleur, ce genre de guerre privatisée écrase déjà les Nations Unies. En 2006-2007, le budget de l’ONU pour les activités de maintien de la paix s’élevait à 5,25 milliards de dollars — à peine plus que le quart des vingt milliards de dollars accordés par contrats à Halliburton. Selon les plus récentes estimations, l’industrie des mercenaires vaudrait à elle seule quatre milliards de dollars. (…) Si la reconstruction de l’Irak a indiscutablement été un échec du point de vue des Irakiens et des contribuables américains, elle a été tout le contraire pour le complexe du capitalisme du désastre. Rendue possible par les attentats terroristes du 11 septembre, la guerre en Irak ne marqua rien de moins que la naissance violente d’une nouvelle économie. (…) Telle était l’idée géniale qui sous-tendait le plan de « transformation » de Rumsfeld (En joignant les rangs de l’équipe de George W. Bush en 2001, Rumsfeld avait une mission : réinventer l’art de la guerre au XXIe siècle pour en faire une manifestation plus psychologique que physique, un spectacle plutôt qu’une lutte. Et, surtout, un exercice beaucoup plus rentable que jamais auparavant) : dans la mesure où tous les aspects de la destruction autant que de la reconstruction ont été externalisés et privatisés, on assiste à un boom économique chaque fois que des bombes commencent à tomber, qu’elles s’arrêtent et qu’elles recommencent, d’où un circuit fermé de profits liés à la destruction et à la reconstruction, à la démolition et à la remise en état. Pour les sociétés futées et prévoyantes comme Halliburton et le Carlyle Group, les destructeurs et les re-constructeurs appartiennent simplement à des divisions différentes des mêmes entreprises (La société Lockheed Martin va encore plus loin dans ce sens. Au début de 2007, elle a commencé, selon le Financial Times, à « acquérir des entreprises du secteur de la santé dont le chiffre d’affaires se situe dans les mille milliards de dollars » (…) la société sera en mesure de profiter non seulement des bombes et des avions de chasse qu’elle fabrique, mais aussi de la reconstruction des infrastructures qu’elle a détruites et même des soins prodigués aux personnes blessées par ses propres armements.) (…) L’administration Bush a pris quelques mesures importantes mais peu débattues pour institutionnaliser le modèle de la guerre privatisée élaboré en Irak. Elle en a ainsi fait une caractéristique inamovible de la politique étrangère. »
Remarque : « Je me suis soudainement souvenu de BlackWater alors que j'explorais quelque chose et j'ai trouvé ce blog. C'est un article intéressant avec un contexte supplémentaire pour nos cerveaux de 2022. BlackWater s'appelle maintenant Academi et je suppose que ce changement de nom visait à cacher tout lien possible avec BlackRock qui, avec State Street, Vanguard et Blackstone, semble essayer de dominer économiquement les États-Unis (le principal bénéficiaire des billions imprimés au cours des 12-13 dernières années, avec un assez gros remplissage au cours des dernières années) et peut-être militairement. Que se passe-t-il si Blackrock, Pharma Inc et l'ancien Blackwater s'unissent, avec les 30 ou 40 trillions de dollars qui ont été imprimés depuis 2008 ?
Quoi qu'il en soit, le blog « www.shockedandpersuaded.com » donne un très bon aperçu de ce potentiel, dans lequel nous semblons maintenant vivre, d'un point de vue 2009. » (Richard Seager, BlackWater Meet BlackRock). Fin de la remarque
Les grandes entreprises ont eu besoin, pour asseoir et développer leur volonté hégémonique, de recourir au concept politique du « libre-échange ». Ce dernier est historiquement né en France en 1791 à l'occasion du décret d'Allarde (2 mars 1791) et de la loi Le Chapelier (14 juin 1791). Ces deux « lois économiques » générées par la Révolution dite « française » ont abrogé la capacité des métiers à s'auto-réglementer. Ces lois économiques de la Révolution de 1789 ont, également, interdit aux artisans et ouvriers la possibilité de s'unir et de se réunir, cette restriction n'ayant jamais concerné les unions capitalistiques.
Souvenons-nous qu'à l'époque de la Régence (1715-1723), le désir de vivre fastueusement était difficilement conciliable avec la situation économique de la France. L'argent était rare. Aussi une véritable frénésie d'agiotage s'empara-t-elle de certains grands seigneurs qui profitèrent du marché spéculatif mis en place par John Law. John Law, né en 1671 à Edimbourg en Écosse et mort en 1729 à Venise en Italie, préconisa la création d'une banque d'État, d'un système de crédit et la circulation du papier monnaie. Ce fut en France qu'il mit ses idées en application. Il fonda une banque privée (la Banque générale) en 1716 qui eut le droit d'émettre des billets, puis la Compagnie d'Occident en 1718 (devenue la Compagnie française des Indes) et enfin, pour rembourser la dette publique, et malgré l'opposition des fermiers généraux, un système unissant la Banque, la Compagnie et l'État, qui eut le contrôle du commerce extérieur et des grandes entreprises du royaume. Le crédit public et le commerce furent ainsi provisoirement ranimés et le système imité dans d'autres pays d'Europe. L'imprudence des émissions, la fièvre de la spéculation, et les manœuvres des financiers, finirent par provoquer l'effondrement de son système. John Law, alors surintendant des Finances, dut s'enfuir en 1720.
Signalons au passage que la France a été le pays d’Europe où il a été le plus longtemps interdit de pratiquer l’usure. Et c'est à la Révolution française, avec l'aide de personnalités « savantes » des « Lumières » qui critiquaient cette interdiction et la jugeaient « archaïque » et « obscurantiste », qu'on a fini par légitimer le prêt à intérêt.
Aussi, après 1789, la France est passée d'une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu'existe une représentation populaire, mais cette représentation est, dans les faits, c'est-à-dire concrètement, non pas populaire mais contrôlée par des partis politiques sous influence des « puissances d'argent ».
Remarque : Après le siècle des révolutions « spontanées », la Subversion allait avoir la « chance » inouïe de trouver un « allié » puissant qui allait, jusqu'à aujourd'hui, user du droit d'intervention dans les affaires intérieures des autres pays : au nom d'un nouveau principe de solidarité internationale, celui des états nationalistes et démocratiques s'entraidant à secouer le joug des prétendues tyrannies traditionnelles.
« Qu’est-ce exactement que cette loi du plus grand nombre qu’invoquent les gouvernements modernes et dont ils prétendent tirer leur seule justification ? », écrit René Guénon dans « La Crise du Monde Moderne » (Chap. VI, Le chaos social). « C’est tout simplement, dit-il, la loi de la matière et de la force brutale, la loi même en vertu de laquelle une masse entraînée par son poids écrase tout ce qui se rencontre sur son passage ; c’est là que se trouve précisément le point de jonction entre la conception « démocratique » et le « matérialisme ». C’est le renversement complet de l’ordre normal, puisque c’est la proclamation de la suprématie de la multiplicité comme telle, suprématie qui, en fait, n’existe que dans le monde matériel ; au contraire dans le monde spirituel, et plus simplement encore dans l’ordre universel, c’est l’unité qui est au sommet de la hiérarchie, car c’est elle qui est le principe dont sort toute multiplicité. ».
Jadis les hommes se sacrifiaient pour ce qu'ils aimaient. Aujourd'hui, rendus « libres » à la faveur de la démocratie, ils sont désormais contraints de se faire tuer au besoin pour le diable en personne ou pour l'intérêt du Capitalisme, ce qui revient au même.
Jamais il y a eu davantage d'esclaves sur la Terre que depuis que l'on a érigé le mot « Liberté » en idole, et que l'on y piétine les libertés, à moins qu'il ne s'agisse là d'une Liberté toute particulière, celle qui autorise à mal faire ou, plutôt, qui encourage à faire le Mal.
Toute élévation du type humain demande un régime aristocratique. La démocratie avilit en abaissant les bons, c'est une tyrannie qui s'exerce par un mouvement de traction morale, de bas en haut ; elle fait descendre, elle empêche les meilleurs de s'élever, elle abat les têtes qui dépassent le niveau des médiocres, empêchant ainsi l'éclosion des types supérieurs, elle supprime le respect et rend les petits insolents. C'est pourquoi la démocratie est intimement liée à la conception « égalitaire » si chère au monde actuel, c’est-à-dire à la négation de toute hiérarchie : le fond même de l’idée démocratique c’est qu’un individu quelconque en vaut un autre, parce qu’ils sont égaux numériquement, et bien qu’ils ne puissent jamais l’être que numériquement. Ce n’est donc pas pour rien que « démocratie » s’oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu’il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l’élite. Aussi, une élite véritable, qui ne peut être qu’intellectuelle, n’a rien de commun avec la « force numérique » sur laquelle repose la démocratie ; c'est pourquoi la démocratie ne peut s’instaurer que là où la pure intellectualité n’existe plus, ce qui est effectivement le cas du monde actuel.
Mais plus qu’en démocratie, nous sommes dans une société industrielle, c'est-à-dire selon la définition de Karl Marx, une société « où chaque homme subsiste d'échanges et devient une sorte de commerçant ». Ainsi toutes les fonctions sociales sont subordonnées à la fonction économique, soumises au règne et au caprice de l’argent, puisqu'il est, lui-même, roi de l’économie capitaliste.
Le Marxisme paraît défendre les travailleurs parce qu'il semble vouloir tout remettre au pouvoir de l'État afin d'assurer une meilleure répartition des biens et des fortunes, alors qu'en réalité son but est, en conquérant les masses ouvrières par la ruse, de tout accumuler entre les mains des « puissances d'argent », dissimulées et camouflées derrière des partis politiques qu'elles contrôlent, qu'ils soient socialistes ou communistes.
La doctrine du Marxisme rejette le principe aristocratique observé par la nature, et le remplace par la domination du nombre, autrement dit, Le Règne de la Quantité… et les Signes des Temps. Fin de la remarque
Dans sa « Note sur la suppression générale des partis politiques », la philosophe Simone Weil écrit que « C’est d’une part l’héritage de la « Terreur », d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. ». Précisons que le mot « terrorisme », d'origine française, est apparu pour la première fois en 1794.
Simone Weil nous fait subtilement remarquer que : « Même dans les écoles, on ne sait plus stimuler autrement la pensée des enfants qu'en les invitant à « prendre parti », pour ou contre. (…) Presque partout, et même pour des problèmes purement techniques, l'opération de « prendre parti », de « prendre position », « pour ou contre » s'est substituée à l'obligation de la pensée. C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques et s'est étendue à travers tout le pays presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu'on puisse remédier à cette lèpre qui nous tue sans commencer par la suppression des partis politiques. »
« Les partis, dit Simone Weil, sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice. »
Aussi, le pouvoir politique tel qu'il apparaît aujourd'hui est en réalité un artefact de pouvoir, il est entièrement dévoué au véritable pouvoir, le pouvoir économique.
Nous sommes ici, avec le principe du « mandat représentatif » en pleine tartufferie institutionnelle !
Dans le contexte du mandat représentatif, le véritable pouvoir échoit de façon opaque, anonyme, à ceux qui financent les partis politiques. En effet, le parti qui gagne les élections, et plus généralement « les partis dits de pouvoir » détiennent en réalité les rênes du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le pouvoir de l'ordre judiciaire étant marginal car largement dépendant du pouvoir exécutif. Il en résulte que la séparation des pouvoirs est, structurellement, une apparence contraire à la réalité : alors que l'apparence prévoit des pouvoirs séparés, la réalité donne tous les pouvoirs, sans aucun contrepouvoir institutionnel, aux seuls « fournisseurs de capitaux », c'est-à-dire aux entités qui financent les partis politiques lors de perpétuelles élections. Des élections auxquelles on vous encourage toujours vivement de participer, et qui légitiment, grâce au leurre du « suffrage universel », toutes les actions à venir de ceux qui les gagnent. « Le suffrage universel, considéré à lui tout seul et agissant dans une société fondée sur l’inégalité économique et sociale, dit Mikhaïl Bakounine, ne sera jamais pour le peuple qu’un leurre ; de la part des démocrates bourgeois, il ne sera jamais rien qu’un odieux mensonge, l’instrument le plus sûr pour consolider, avec une apparence de libéralisme et de justice, au détriment des intérêts et de la liberté populaires. »
Dans « Media Control : The Spectacular Achievements of Propaganda », Noam Chomsky explique que dans la société démocratique les citoyens sont divisés en deux grandes classes : l'étroite classe spécialisée (appelée Superclasse mondiale ou Hyperclasse), celle à qui revient la gestion des affaires générales, et les autres, c’est-à-dire la grande majorité de la population, que Walter Lippmann désignait par l'expression de « troupeau sauvage ». Noam Chomsky souligne que le « troupeau » n’est consulté qu’en période électorale pour entretenir chez les « moutons » l’impression de vivre en démocratie et non pas dans un état totalitaire. Une fois que la classe spécialisée est élue, le « troupeau » redevient spectateur, et même, il reste stupide, obéissant et passif, et on le traite à nouveau comme un gamin de trois ans, irresponsable par définition et incapable de connaître ce qui est bon pour lui.
René Guénon va même plus loin et dit, et explique (dans « La crise du monde moderne »), que  la « démocratie », que l'on définit comme le gouvernement du peuple par lui-même, est là une véritable impossibilité, une chose qui ne peut pas même avoir une simple existence de fait, pas plus à notre époque qu’à n’importe quelle autre, mais que la grande habileté des dirigeants, dans le monde moderne, est de faire croire au peuple qu’il se gouverne lui-même ; et le peuple se laisse persuader d’autant plus volontiers qu’il en est flatté et que d’ailleurs il est incapable de réfléchir assez pour voir ce qu’il y a là d’impossible. C’est pour créer cette illusion, dit-il, qu’on a inventé le « suffrage universel ».
On comprend, alors, pourquoi le pouvoir politique se fonde volontiers sur l’ignorance du peuple et s’accroît d’autant que les esprits sont faibles, les gens incultes.
Le « suffrage universel », rappelons-le, c’est l’opinion de la majorité qui est supposée faire la loi ; mais ce dont on ne s’aperçoit pas, c’est que l’opinion, issue de cette « masse » éminemment « plastique », est quelque chose que l’on peut très facilement diriger et modifier ; on peut toujours, grâce au « programme » scolaire ou universitaire « imprimé » dans les esprits, à l’aide d'une propagande et autres suggestions appropriées (démagogie, sondages), mais aussi et surtout par la PEUR, ce véritable « fonds de commerce » des « puissances d'argent » (crises économiques, chômage, violences, virus, guerres, terrorismes, attentats, pandémies, etc.), y provoquer des courants allant dans tel ou tel sens déterminé. C'est ce qu'on appelle la « fabrication du consentement ». Et les médias de masses, pour la plupart subventionnés (stipendiés serait plus juste), tels que la presse écrite, la TV, radio, cinéma, jeux vidéo, publicité, affichage urbain, sites web, « Wiki », etc., aident grandement à la manœuvre en diffusant des mensonges et des hypocrisies à des doses tellement fortes et tellement fréquentes, que la majorité de la population n'est finalement plus à même de réagir, si ce n’est dans la direction voulue par ceux qui gèrent ses choix.
C’est pour cela qu’on a pu dire que « l’opinion, c’est l’erreur du plus grand nombre ».
« Un monde dominé par la Force est un monde abominable, mais le monde dominé par le Nombre est ignoble. La tyrannie abjecte du Nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le Nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux, mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. Il est fou de confier au Nombre la garde de la Liberté. Il est fou d’opposer le Nombre à l’argent, car l’argent a toujours raison du Nombre, puisqu’il est plus facile et moins coûteux d’acheter en gros qu’au détail. Or, l’électeur s’achète en gros, les politiciens n’ayant d’autre raison d’être que de toucher une commission sur l’affaire. Avec une radio, deux ou trois cinémas, et quelques journaux, le premier venu peut ramasser, en un petit nombre de semaines, cent mille partisans, bien encadrés par quelques techniciens, experts en cette sorte d’industrie. Que pourraient bien rêver de mieux, je vous le demande, les imbéciles des Trusts ? Mais, je vous le demande aussi, quel régime est plus favorable à l’établissement de la dictature ? Car les Puissances de l’Argent savent utiliser à merveille le suffrage universel, mais cet instrument ressemble aux autres, il s’use à force de servir. En exploitant le suffrage universel, elles le dégradent. L’opposition entre le suffrage universel corrompu et les masses finit par prendre le caractère d’une crise aiguë. Pour se délivrer de l’Argent, ou du moins pour se donner l’illusion de cette délivrance, les masses se choisissent un chef, Marius ou Hitler. Encore ose-t-on à peine écrire ce mot de chef. Le dictateur n’est pas un chef. C’est une émanation, une création des masses. C’est la Masse incarnée, la Masse à son plus haut degré de malfaisance, à son plus haut pouvoir de destruction. Ainsi, le monde ira-t-il, en un rythme toujours accéléré, de la démocratie à la dictature, de la dictature à la démocratie, jusqu’au jour… » (G. Bernanos, La France contre les Robots)
Remarque : À la fin du XIXème siècle, Saint-Yves d'Alveydre faisait référence à un « système synarchique ». Le terme « Synarchie » signifie proprement « gouvernement avec principes ». La Synarchie est une forme de gouvernement où les hommes qui disposent du Pouvoir sont subordonnés à ceux qui disposent de l'Autorité ; il s'agit là d'une organisation humaine dont on peut trouver les origines dans l'antique organisation sociale gouvernée par une hiérarchie naturelle dans laquelle le Pouvoir Temporel était subordonné au Pouvoir Spirituel. En effet, l'ordre dans la société traditionnelle c'est aussi la structuration de la communauté en plusieurs fonctions ou castes (base naturelle de l’organisation synarchique). Cet aspect est aujourd'hui, en Occident notamment, méconnu (oublié) et incompris. Pourtant cette organisation pleinement organique d'une société, procure de remarquables et d'irremplaçables bienfaits : la stabilité, le savoir-faire de chaque fonction, le respect des autres castes qui ont besoin les unes des autres, partant la solidarité, la confiance et le respect des différences qui sont comprises comme des complémentarités et non des oppositions. Elle permet à des groupes humains différents de coexister le plus harmonieusement possible, sans que l'un empiète sur les autres et déséquilibre l'ensemble pour son malheur. À propos de la « Synarchie » dont parle Saint-Yves d'Alveydre, précisons qu'elle n’a rien de commun avec ce dont on parle ordinairement, et à quoi il semble bien que ceux qui en sont la cause aient donné le même nom tout exprès pour créer certaines confusions. C'est ainsi que la Synarchie s'oppose à tous les gouvernements qui fonctionnent en « Anarchie », c'est-à-dire sans principes, défaut que l’on trouve à la base de toutes les sociétés occidentales modernes et qui permet aux ambitieux les plus rusés ou les plus forts de s'emparer du pouvoir, au besoin en se servant du suffrage universel comme paravent, mais en le méprisant quasi ouvertement dans les « discussions secrètes » d'où dépendra le sort de la Nation. Beaucoup de gouvernés s'imaginent donc qu'ils disposent du pouvoir parce qu'on leur donne un bulletin de vote et qu'on parle de suffrage universel. Mais ils s'aperçoivent bientôt que le système fonctionne à l'encontre de leurs vœux. Cela tient à ce que l'autorité ne se délègue pas, parce qu'elle s'exerce, et appartient à celui qui est capable d'enseigner les autres, parce qu'il est plus avancé dans la « voie de l'initiation ». Mais les « techniciens-profiteurs » du suffrage universel politique et de la démagogie électorale passionnelle se gardent bien de répandre des notions de cet ordre ; en revanche, ils étouffent les grands penseurs soit par la calomnie, soit par une conspiration du silence, qui constituent un véritable assassinat intellectuel. Si malgré tout, un gêneur arrive à répandre sa doctrine, les « gênés » peuvent avoir recours à l'assassinat physique. Fin de la remarque
Dans la « machine à gouverner », à côté du rôle des partis politiques, n'oublions pas celui, non négligeable, des syndicats, capables de créer une situation conflictuelle permanente pour une grande majorité de la population, proie facile de tout conditionnement et aventure, en les affaiblissant et en les appauvrissant moralement et physiquement, dans un mécanisme pervers de la gestion des contraires, qui fragilise également les TPE/PME, ces énormes réservoirs d'emplois qui subissent, elles aussi, et déjà, les affres de la « crise » pour le plus grand bonheur (et profit) des multinationales. En effet, les masses, encadrées dans des organisations guidées par les mêmes mains qui contrôlent les mouvements des capitaux, sont poussées à la grève pour obtenir des augmentations de salaires temporaires, tandis qu'en réalité elles restent victimes de la spirale de l'inflation qui ne leur laisse pas reprendre leur souffle (les avantages des augmentations étant compensés automatiquement par un accroissement des prix), aggravant chaque fois un peu plus leur misère.
Remarque : En ce qui concerne la France, en 2014, Bernard Thibault (Secrétaire Général de la CGT de 1999 à 2013) a fini sa « carrière » au Conseil d'Administration du Bureau International du Travail (organisme, comme l'OMS, rattaché à l'institution mondialiste ONU), tout comme Marc Blondel (ancien Secrétaire Général de FO de 1989 à 2004) ou Yves Veyrier (ancien secrétaire général de FO de 2018 à 2022). Citons également le cas de Thierry Lepaon, successeur de B. Thibault à la CGT, qui a été obligé de quitter ses fonctions en 2015, après 2 ans d'activité, à la suite des révélations du « Canard Enchaîné » sur ses « frais de fonction » pris dans la caisse des adhérents du syndicat. Malgré ses nombreuses casseroles, Thierry Lepaon sera, en 2016, recasé par le gouvernement de Manuel Valls à la présidence de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme, puis, à partir de 2019, coopté par Emmanuel Macron et Edouard Philippe à l'Inspection Général de la jeunesse et des sports. Enfin, rappelons que Nicole Notat, Secrétaire Général du syndicat CFDT de 1992 à 2002, était membre du club « Le Siècle », cette association réunissant ces élites françaises profondément anti-françaises, et dont elle a assuré la présidence du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2013. Etc., Etc. Fin de la remarque.
Nous parlions précédemment de « tartufferie institutionnelle ». Aussi, la croissance exponentielle du taux d'abstention, que nos « élites » pensent de plus en plus, d'ailleurs, à compenser par un abaissement de l'âge du droit de vote, n'est-elle pas la conséquence directe du fait que les électeurs, de plus en plus nombreux, s'aperçoivent qu'après chaque élection, l'élu se retourne contre eux et ne s'occupe, finalement, que des intérêts particuliers de ceux qui sont derrière le financement de sa campagne ? C'est pourquoi le vote représente un véritable « acte de divorce » par lequel l'électeur se sépare de son autorité. Quant aux résultats du « divorce », nous pourrions citer l'exemple du cas général où les citoyens gouvernés désirent une monnaie stable et une saine gestion dans l'administration de l'État, alors que les élus mettent tout en œuvre pour imposer une monnaie malsaine et des déficits publics, ce qui constitue un procédé commode pour piller les gouvernés et ruiner la Nation.
Voici, en France, quelques exemples concrets des conséquences pernicieuses liées au « suffrage universel », ayant eu lieu au cours des cinquante dernières années :
G. Pompidou : Arrivé au pouvoir suprême en 1969, après la démission de Charles de Gaulle, Georges Pompidou, ex-employé de la banque Rothschild comme Emmanuel Macron (on constate que le véritable pouvoir n'a guère évolué en 50 ans, ce qui, en définitive, est la seule chose réellement stable dans ce pays), pond la loi du 3 janvier 1973, également appelée « loi Pompidou-Giscard » ou encore « loi Pompidou-Giscard-Rothschild » (reprise, systématisée et aggravée depuis par l'article 123 du TFUE, Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne), qui modifie les statuts de la Banque de France et donne le coup d'envoi d'une dette qui n'aura de cesse d'augmenter exponentiellement et, ainsi, de vampiriser toutes les richesses nationales produites.
Avant cette loi, quand l’État empruntait de l’argent, il le faisait auprès de la banque de France, qui, lui appartenant, lui prêtait sans intérêt. La loi de 1973, en interdisant à la Banque de France de faire crédit à l’État, condamnait la Nation à se tourner vers des banques privées et à leur payer des intérêts. Ainsi naquit la dette perpétuelle. Aussi, depuis 1974, plus aucun budget de l'état n'a été à l'équilibre.
Aline de Diéguez, dans son ouvrage « Aux sources du chaos mondial actuel », nous rappelle que « Chaque seconde qui passe augmente les intérêts de la dette publique de la France de 2490 € ». Selon les chiffres fournis par Maurice Allais, (1911-2010), prix Nobel d'économie français, 93% de la dette française est attribuable aux intérêts compensés. En septembre 2011, la dette publique qui s'élevait à 1 789 milliards d'€, et les intérêts de la dette à plus de 43 milliards d'€.
En 2023, le montant de la dette est passé à 3 047 milliards d'€, et c'est 55 milliards d'€ que les contribuables français auront versé aux banquiers privés au titre des seuls intérêts de la dette.
F. Mitterrand : Deux ans après sa prise de fonction à l'Élysée en 1981, François Mitterrand trahit tout son programme en prenant le « tournant de la rigueur ».
Une justice à deux vitesses (précisons qu'elle n'est pas spécialement liée à la « Mitterrandie ») : Le 20 février 1988, la police espagnole arrêtait au cours d’une rafle anti-drogue à la sortie d’un pub de Benidorm (Espagne), Jean-Paul Etienne Pasqua, neveu du ministre de l’Intérieur français Charles Pasqua. Il portait sur son abdomen et ses jambes, accrochés avec du sparadrap, près de 2 kilos de haschisch. L’incident a donné lieu pendant le week-end à un contact téléphonique entre le ministre français et son homologue espagnol. Excipant de son illustre parenté, Jean-Paul Pasqua aurait tenté de se débarrasser des quatre policiers qui l’avaient appréhendé en leur proposant une somme de 5 000 francs. À l’époque, l’affaire devait être examinée par le tribunal d’Alicante. Mais à l'issue du contact téléphonique, plus de nouvelles. Le 25 juillet 1986, L’Hebdomadaire « Minute » révélait une autre affaire : « Le 18 février 1986, une patrouille, remarquant un automobiliste en train d’effectuer une manœuvre pour échapper à un contrôle de police, le prend en chasse. L’ayant rattrapé à l’angle des rues Vergniault et Tolbiac, elle le découvre en possession d’un couteau à cran d’arrêt et de 20 grammes de résine de cannabis. Mais il y a plus grave dans son cas : il transporte également un peson, l’instrument de mesure de précision qui sert aux trafiquants à peser la drogue. En vertu de la législation en vigueur, son compte est bon ; garde à vue, mise à disposition du commissaire chef de la brigade des stupéfiants, présentation au parquet. Mais rien de tel ne se passe pour le jeune homme en question : arrêté à trois heures du matin, il sera remis en liberté à trois heures quarante. Pour une raison qui semble lumineuse : il s’appelle Michel Badinter, neveu de Robert Badinter, encore ministre de la Justice au moment des faits. Le neveu Badinter demeurant rue Wurtz, sans profession, a été libéré sans même qu’on lui ait pris sa photo ni ses empreintes digitales, contrairement aux instructions en cours actuellement. Et cela sur intervention de l’état-major de la police judiciaire et du substitut de service, qui a été réveillé pour l’occasion. La protection des pourris et des pourrisseurs étant assurée par la justice même qui devrait les poursuivre implacablement, on ne s’étonnera pas que la consommation de cocaïne fasse dans les milieux branchés des progrès effrayants. Et comment ne pas rappeler l’affaire Christina Von Opel, richissime héritière de la famille de constructeurs d’automobiles, condamnée à dix ans de prison en novembre 1979. La police avait trouvé dans sa villa de la Côte d’Azur une tonne et demie de haschisch. Peu de temps après l’arrivée des socialistes au pouvoir, Christina Von Opel bénéficiait d’une grâce présidentielle en tant que mère de famille. Il est vrai que toutes les mères de famille emprisonnées n’ont pas la chance de voir leur avocat devenir ministre de la Justice. Vous l’avez deviné : son avocat était Robert Badinter... En octobre 1986, lorsque Marylin et Robert Vigouroux (maire de Marseille) se rendirent à Panama pour parrainer la reconduction du contrat de la S.E.M. (Société des Eaux de Marseille), ils y furent reçus comme des chefs d’Etat. Une exposition sur la mode avait été organisée par Marylin Vigouroux à l’ambassade de France et le couple séjourna sur l’île privée du général Noriega. Quelque temps après, « éclatait » le scandale Noriega-trafic de drogue. Cela n’empêcha pas Robert Vigouroux de rencontrer une nouvelle fois le général Noriega lors d’une escale à Panama en 1988. Le maire de Marseille revenait du congrès de la Fédération Mondiale des Villes Jumelées (F.M.V.J.) qui s’était tenu à Lima et le protocole d’accord de jumelage entre Panama City et Marseille fut alors signé. À toutes fins utiles, précisons que la F.M.V.J. est une association fondée en 1957 et dotée de moyens importants pour arriver, à travers des jumelages entre diverses villes du monde, à abattre les frontières entre les nations en vue d'un « conglomérat plus vaste » ; il s'agit d'une organisation mondialiste dont les statuts, il convient de le rappeler, furent rédigés par Robert Badinter, membre du B'nai B'rith. (En ce qui concerne Charles Pasqua, nous conseillons la lecture de « D... comme drogue », d’Alain Jaubert. C'est « stupéfiant ! »)
J. Chirac : Jacques Chirac aura personnifié toute sa carrière une action politique dénuée de toute vision, mais tissée d’arrangements sordides (« détournement de fonds publics », « abus de confiance », « prise illégale d’intérêt », etc.). En 1995 le Conseil constitutionnel a validé, en conscience, les comptes irréguliers de la campagne présidentielle de Jacques Chirac, lui permettant ainsi de devenir, en toute impunité, Président de la République et, donc, assurément « immunisé » contre toutes poursuites judiciaires pendant son septennat et premier mandat. Profitons-en pour rappeler que le Conseil Constitutionnel comprend neuf membres dont 3 sont nommés par le président de la République lui-même, et six autres par les présidents des deux chambres parlementaires ; les anciens Présidents de la République y sont membres de droit à vie. Alors qu'il siégeait encore au Conseil constitutionnel en 2011, J. Chirac sera (le seul président français) condamné en justice pour « détournement de fonds publics » et « prise illégale d’intérêt ». Il ne sera condamné qu'à deux ans d’emprisonnement avec sursis. La délinquance en cols blancs peut dormir tranquille. Il fut un temps où le manque de probité, même au plus haut niveau, était sévèrement sanctionné : sous l’Ancien Régime, l’infraction de détournement de fonds publics était punie de la peine de mort par pendaison. Ce rappel un peu extrême et légèrement ironique montre cependant combien l'exigence d’exemplarité et de probité était encore exigée à cette époque. Aujourd'hui, en matière répressive, c'est une relative impunité (euphémisme) qui s'est substituée à l'exigence d’exemplarité, et les « puissants » qui devraient être, plus que tous les autres, irréprochables, car leur fonction implique de hautes responsabilités sociales, économiques ou politiques, le sont finalement moins, voire même jamais. Après tout, que pourraient-ils bien craindre ?
N. Sarkozy : En 2007, à peine élu, Nicolas Sarkozy « s'assoit » royalement sur le « NON » des français au référendum sur le Traité Constitutionnel de 2005, en validant directement lui-même, et avec la complicité des pantins corrompus du Parlement (s'était plus vite fait), le Traité (scélérat) de Lisbonne, sa copie quasi-conforme.
F. Hollande : Rappelons toute l'hypocrisie dans les propos tenus par François Hollande en janvier 2012, à l'occasion du meeting du Bourget, lors du discours fondateur de sa campagne présidentielle : « Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance ». Pendant que François Hollande terminait son discours, le jeune Emmanuel Macron, futur Secrétaire général adjoint du cabinet du Président Hollande, mais encore banquier d'affaires chez Rothschild & Cie à ce moment-là, était à la City de Londres pour confirmer à ce « monde de la finance » que les mots de Hollande n’avaient pour but que de « rassurer » les électeurs, et qu'il n’était évidemment pas sur une ligne « dure » contre la finance (ça semblait évident avec « Flamby »). Mais surtout, et bien au contraire, la finance est l'amie de François Hollande. En effet, en 2016, Michel Jacob, banquier d'affaires et ancien Directeur Général de la banque Rothschild, racontait une anecdote étonnante : le jour où François Hollande, déçu par la perte de son siège de député en Corrèze, a envisagé en 1993 de devenir banquier d'affaires chez Rothschild. François Hollande et Michel Jacob se sont rencontrés plusieurs fois et Edmond de Rothschild semblait prêt à faire une place au futur président, mais à une seule condition : qu'il abandonne définitivement la politique. Chose à laquelle il n'a pas pu se résoudre, après plusieurs semaines de réflexion. Il est vrai que travailler chez Rothschild aurait demandé un minimum d'effort à François.
E. Macron : Élu à la Présidence de la République en 2017, nous résumerons son quinquennat avec cet extrait du livre de Valérie Bugault, « Les raisons cachées du désordre mondial » (2019),  dans lequel, au chapitre « La France est-elle réellement un État socialiste ? », il est écrit : « Dans l'objectif de hâter sa prochaine disparition volontaire, les autorités politiques en charge de la France relaient avec zèle, voire même anticipent, l'agenda mondialiste consistant à appauvrir matériellement, physiquement et moralement la plus grande masse des gens peuplant la planète au profit de quelques usurpateurs, véritables escrocs économiques qui ont, aujourd'hui, pris l'ascendant sur les pouvoirs politiques des États. La politique généreusement appliquée sur le territoire français est « globaliste » ; elle fait, à ce titre, fort peu de cas des petites gens et des petites et moyennes entreprises pour, au contraire, laisser la part du lion aux multinationales et à leurs propriétaires anonymes. 
Suite à cet extrait du livre de V. Bugault, citons également, celui du « Retour des Grands Temps », ouvrage de Jean Parvulesco paru en 1997, dans lequel, à la page 402, il est fait référence à la « prédestination » et au « rôle » de la France en cette ultime fin de Cycle : « aujourd'hui plus que jamais, parce que, aujourd'hui, ce que l'on veut, ce que l'on compte déjà obtenir, c'est purement et simplement la disparition même de la France, le démantèlement sans retour de sa propre réalité historique et nationale, l'abrogation définitive de sa prédestination suprahistorique, de la mission occulte à l'avant-garde du combat de maintenance de l'Église dans l'histoire et, derrière celle-ci, du combat, dans l'invisible, du Royaume de Dieu, du Sanctum Regnum dont la France restera jusqu'à la fin la figure héroïque, mystique et sacrificielle, la figure de l'amoureuse élection divine qui s'est confidentiellement arrêtée sur elle à ses origines et qui la portera jusqu'à la fin du Saeculum. »
Ainsi, aujourd'hui, la France « macronienne » qui n'a aucune politique, et encore moins de politique socialiste, dans le sens « social » du terme, est en revanche l'un des principaux fers de lance de l'agenda globaliste, lequel prospère sur le développement de la misère humaine
Résultat : celui, disons plutôt « l'avorton sous influence », qui a osé dire : « il n'y a pas de Culture Française » (et on sait comment Michel Audiard, ce digne représentant de cette Culture méprisée et surtout niée, aurait qualifié celui qui « ose » ainsi), a été réélu en 2022 grâce au « suffrage universel », confirmant ce que nous avons déjà dit plus haut, et aussi la phrase suivante : « L’avis de la majorité ne peut être que l’expression de l’incompétence, que celle-ci résulte d’ailleurs du manque d’intelligence ou de l’ignorance pure et simple, car la majorité, sur n’importe quel sujet qu’elle soit appelée à donner son avis, est toujours constituée par les incompétents, dont le nombre est incomparablement plus grand que celui des hommes qui sont capables de se prononcer en parfaite connaissance de cause. » (R. Guénon, La Crise du Monde Moderne).
Encore Macron : Le « dérapage » de Gaël Giraud (Normalien, Directeur de recherche au CNRS, récompensé par le Cercle des économistes, ancien chef économiste à l'Agence Française de Développement, écrivain, etc.) lors d'une interview donnée à la chaîne « Thinkerview » le 23/10/2022, à propos d'Emmanuel Macron :
« L'arrivée d'Emmanuel Macron à Rothschild a été décisive pour lui. Il a été pris sous la coupe de David de Rothschild, l'ancien Pdg de cette banque, qui, si je comprends bien, en 1981, a perdu sa banque à cause de la nationalisation de Rothschild.
« David de Rothschild est un homme tout à fait honorable qui a une revanche à prendre sur les nationalisations de 1981 et qui, lui, a un grand projet eschatologique qui vise la fin des temps, qui est la privatisation absolue du monde, et la médiocrisation de l'Etat, de manière à ce qu'un traumatisme comme les nationalisations de 1981 ne soient plus possibles.
« C'est mon point de vue sur une information qui circule à Paris.
« Emmanuel Macron est le porte flamme de David de Rothschild ; il est un petit peu comme les « enfants soldats » du Congo, c'est-à-dire les enfants qui sont capables de tout. Les « enfants soldats » du Congo sont les enfants à qui, la première chose qu'on leur demande c'est d'aller tuer leurs parents, pour être sur qu'ils ont brûlé tous les vaisseaux et qu'ils sont prêt à tout.
« D'une certaine manière, la personne « Emmanuel Macron » sur laquelle on est très très focalisée, n'est pas très intéressante : c'est un garçon qui exécute un programme qui lui est dicté par d'autres, notamment David de Rothschild, et ce programme c'est la privatisation du monde et la destruction de l'Etat social. »
Conséquences : Massacrer pendant 48h par tous les médias mainstream, accusé de complotisme, d'antisémitisme et de plagiats, Gaël Giraud finira par expliquer qu'il avait « dérapé » et que ça n'était pas ce qu'il voulait dire, etc.
(Aujourd'hui, toutes les valeurs étant inversées, celui dont on dit dans les médias qu'il a « dérapé », c'est celui qui a dit la vérité)
Les médias, un acteur stratégique de premier plan :
Lors d’un banquet donné en son honneur à New York à l’occasion de sa retraite, John Swinton (1829–1901), qui fut un temps rédacteur en chef du New York Times, fit la déclaration suivante à « la presse indépendante » : « Quelle folie que de porter un toast à la presse indépendante ! Chacun, ici présent ce soir, sait que la presse indépendante n’existe pas. Vous le savez et je le sais. Il n’y en pas un parmi vous qui oserait publier ses vraies opinions, et s’il le faisait, vous savez d’avance qu’elles ne seraient jamais imprimées. Je suis payé $250 par semaine pour garder mes vraies opinions en dehors du journal pour lequel je travaille. D’autres parmi vous, sont payés le même montant pour un travail similaire. La fonction d’un journaliste est de travestir la vérité, de mentir radicalement, de pervertir, d’avilir, de ramper aux pieds de Mammon, et de se vendre soi-même, de vendre son pays et sa race pour son pain quotidien. Vous savez cela et je le sais ; quelle folie donc que de porter un toast à la presse indépendante ! Nous sommes des outils et les vassaux d’hommes riches qui commandent derrière la scène. Nous sommes les marionnettes, ils tirent sur les ficelles et nous dansons. Nos talents, nos possibilités et nos vies sont la propriété de ces hommes. Nous sommes des prostitués intellectuels ».
Rapportons encore cette déclaration de David Rockefeller, lors de la réunion du Groupe Bilderberg à Baden-Baden, en juin 1991 : « Nous remercions le Washington Post, le New-York Times, Times Magazine et les autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion pendant au moins 40 ans… Il aurait été impossible pour nous de développer notre plan mondial s’il avait été l’objet d’une publicité quelconque pendant ces années-là. Mais le monde est vraiment plus sophistiqué et préparé à marcher vers un Gouvernement Mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est certainement préférable aux décisions nationales qui se pratiquent depuis des siècles ».
N'est-ce pas la secrétaire d’État, Mme Madeleine Albright qui, à la suite du bombardement de l’Irak à la fin de l’année 1998, admettait que « la chaîne CNN est le seizième membre du Conseil de sécurité des Nations Unies » ? Quelques années plutard, en 2003, au moment de la nouvelle guerre d'Irak, la « News Corporation » de Ruppert Murdoch qui possédait plus de 175 titres de presse écrite et 35 chaînes de télévision dans le monde, agira uniquement en faveur de l’intervention en Irak.
Ruppert Murdoch, membre du « Groupe Bilderberg » et magnat australien à la tête d’un empire multi-media sans frontières, lié au sud-africain et roi des diamants Harry Oppenheimer (à l'origine de son financement) et aux Rothschild, concentre dans ses mains les principaux journaux britanniques, parmi lesquels on note le « Times » de Londres, le journal le plus prestigieux et le plus influent du monde, et le journal populaire britannique « Sun ». La puissance du réseau de « Murdoch » est telle qu'il peut atteindre trois milliards de personnes.
Henri Coston, dans son livre « Les 200 familles au pouvoir » (paru en 1977), au chapitre V intitulé « mass media au service du Grand Capital », commence par rappeler les conséquences, à l'époque, de cette mainmise du Grand Capital sur le secteur « Presse-Livre », et notamment, sur la prise de possession par un seul homme de deux mastodontes de la presse française : le Figaro et France-Soir. « Les journaux, la radio et la télévision, écrit-il, ont été prolixes sur l'affaire du Figaro et sur celle de France-Soir, mais ils l'ont été infiniment moins sur M. Hersant, le nouveau « patron » de ces deux quotidiens parisiens. Ils ont souligné ce qu'il y avait d'anormal dans la prise de possession de ces mastodontes de la presse par un seul homme, mais ils n'ont guère manifesté de curiosité pour le personnage lui-même (hormis quelques rares confrères plus soucieux de démolir un concurrent ou un adversaire politique, que d'expliquer un phénomène social inquiétant). Par exemple, ils ont omis de dire que M. Robert Hersant, à ses débuts, avait pour commanditaire le financier Haïm-David Igoin, homme de confiance de l'Union soviétique, arrêté par la D.S.T. en 1955 pour ce motif (et bientôt relâché), qui administrait pour le compte du Kremlin plusieurs sociétés françaises : Société Parisienne de Banque, Cie France-Navigation, Sté Européenne pour l'industrie et le Commerce, Sté Industrielle et Commerciale des Produits Récupérés, Sté d'Exploitation des Procédés Lafaille, Sté de Location des Sièges Dossiers, Sté de Construction d'Ouvrages Préfabriqués, Sté Parisienne de Banque, devenue Cie Financière de Paris, Consortium du Nord, Cie Française de Cultures et de Participations, etc. [...]Dans ces deux dernières sociétés, liées à la Banque Française de la rue Vivienne, M. Haïm-David Igoin avait placé l'un de ses fidéicommissaires, l'ancien sénateur Lanet, un secrétaire d'Etat du gouvernement Mendès-France (1954-1955). Notons que M. Hersant est un ancien supporter de M. Mendès-France et un ami de M. Edgar Faure (On connaît les sympathies de M. Edgar Faure, qui est l'un des rares politiciens français parlant russe, pour l'Union soviétique) qui a joué un rôle important dans les négociations concernant le Figaro. »
« J'ai longuement expliqué dans « Les Financiers qui mènent le monde » et dans « Le Secret des Dieux » comment « Hachette », qui contrôle une grande partie de la distribution, exerce une dictature discrète mais réelle sur la pensée française. Je n'y reviendrai pas, renvoyant le lecteur à ces deux ouvrages qui expliquent le mécanisme de l'opération. […]Le monopole Hachette, notamment et très officiellement, dans les bibliothèques de gares et du métro parisien, est considéré par les écrivains lucides comme un véritable attentat à la liberté d'opinion. Des hommes de lettres comme Huysmans et Maupassant, Mirbeau et Barbey d'Aurevilly, des journalistes comme Drumont et Rochefort, des hommes politiques aussi différents que Barrès, Clemenceau, Deroulède et Millerand se sont, jadis, indignés du droit que la maison Hachette s'arrogeait déjà dans le domaine de la pensée. […]Aucun des livres dits « exclusivité Hachette » ne pouvait paraître sans un accord formel (c'est-à-dire sans que chaque manuscrit soit passé au crible et soumis à l'approbation d'un censeur de la puissante maison pour être retenu). Que de bons livres, trop peu conformistes, ont été ainsi écartés depuis cinquante ans et plus ! C'est cette censure que Drumont jugeait intolérable : « De quel droit, écrivit-il un jour (les patrons de la Maison Hachette) exercent-ils sur les livres qui traitent des questions sociales une censure qu'ils n'exercent pas sur les obscénités ? De quel droit se permettent-il d'empêcher le public de lire un ouvrage irréprochable en tous points sous le rapport des mœurs, et qui n'a que le tort de pas être suffisamment respectueux pour les Rothschild ? » Depuis quelques années, la situation est plus alarmante encore. Hier, il se trouvait des libraires assez courageux ou simplement connaissant leur métier et bons commerçants qui, se passant du « trust vert » (Nom donné avant la guerre à Hachette en raison de la couleur verte de ses voitures et de la devanture de ses dépôts), commandaient directement à l'éditeur le livre jugé trop non conformiste pour être diffusé par la voie normale. Ce sont ces quelques centaines de libraires qui ont permis à des dizaines de milliers de nos contemporains de lire ce que les financiers qui mènent le monde veulent leur cacher. Pour briser cette opposition latente au monopole, pour empêcher que trop de livres puissent se vendre en dehors du circuit, un malin au service des trusts et des banques eut une idée de génie : retirer aux petits libraires une partie de leur clientèle, donc provoquer à plus ou moins longue échéance leur disparition. Pour ce faire, deux moyens : la vente par correspondance à prix avantageux et les magasins de discount. C'est ainsi que furent créés, ici et là, des entreprises offrant à prix réduits, les derniers ouvrages à succès des grands éditeurs. Quant aux magasins de discount, qui font des remises atteignant 20 % sur les nouveautés de librairie, ils n'appartiennent jusqu'ici qu'à une seule entreprise : la F.N.A.C.. […]Les révélations de « Lectures françaises » furent comme un coup de projecteur donné dans la coulisse de la F.N.A.C. On découvrit alors, tapis dans l'ombre des grandes affaires, les véritables tireurs de ficelles. On s'aperçut que la F.N.A.C., qui s'était présentée au début comme une « Fédération d'Achats des Cadres » était une société anonyme au capital de plusieurs milliards d'anciens francs dont les dirigeants effectifs appartenaient aux oligarchies financières. Exactement comme le « trust vert », avec lequel la F.N.A.C. est d'ailleurs liée. »
Enfin, Serge Hutin, dans son ouvrage « Gouvernement invisibles et sociétés secrètes », dit que Jacques Bergier lui racontait un jour « qu'il existe une série de questions dont il est absolument interdit à la presse de parler et dont la liste se trouve stipulée avec précision sur un petit carnet noir qui, quel que soit le régime politique du pays, car l'interdit est universel, mondial, se trouve remis à tout directeur d'un important organe de presse d'information, qu'il soit tributaire du grand capitalisme ou communiste. ».
V. Giscard d'Estaing : Dès son élection à la présidence de la République en 1974, l'une des premières mesures que prend Valéry Giscard d'Estaing est de proposer l'abaissement de l'âge de la majorité électorale (et civile) de 21 (=7+7+7) à 18 ans (=6+6+6). 
Apocalypse, XIII, 18 : « C'est ici qu'est la sagesse : que celui qui a de l'intelligence compte le nombre de la bête, car c'est un nombre d'homme, son nombre est six cent soixante-six. » Ce nombre d'homme 666 est formé de trois chiffres dont la partie enflée est en bas ; c'est l'opposé de 999 dont la partie enflée est en haut. Ces deux lettres sont une façon d'exprimer le triangle symbolique : ▽ féminin, △ masculin
En rapprochant ce nombre (6 + 6 + 6 = 18) de la XVIIIème lame du Tarot, A. Bertet l'interprète comme l'obscurantisme, la magie noire, la divagation de l'homme hors de l'initiation.
Vingt-et-Un : Dans la Bible, 21 est le chiffre de la perfection par excellence (3 x 7) ; c'est celui des 21 attributs de la sagesse. Le jeu symbolique du Tarot montre bien la vertu totalisante de ce chiffre qui est celui de sa dernière lame numérotée, nommé « LE MONDE », et qui désigne « l'accomplissement, la plénitude, le but atteint ». 21 symbolise la personne « centrée sur l'objet », et non plus sur elle-même ou sur les figures parentales, comme dans les états infantiles. C'est l'individu autonome entre l'esprit pur et la matière négative ; c'est aussi sa libre activité entre le bien et le mal qui partagent l'Univers ; c'est donc le nombre de la responsabilité et, chose curieuse, chez l'homme, la 21ème année a été choisie par beaucoup de peuples comme l'âge de la majorité (Dictionnaire des symboles).
« Rien n'est plus étranger à la sagesse que la jeunesse » écrit Louis Pauwels dans « Les dernières chaînes » (1997). La jeunesse est l'âge de toutes les sottises, de toutes les exactions, elle est le bras séculier de tous les despotes et la matière première de tout militantisme extrême. Dans notre société démocratique et humaniste on encense la jeunesse, alors qu'elle est avant tout grégaire. C'est pour quoi les tyrans ont tant besoin d'elle. De plus, la jeunesse est à tel point magnifiée et parée de toutes les vertus aujourd'hui, que même ceux qui ont dépassé depuis longtemps leur « première jeunesse », cherchent à l'imiter. Montherlant appelait ça « le jeunisme ».
Notons au passage que cette diminution de l'âge de la majorité va permettre la création de nouveaux et nombreux comptes bancaires.
Ainsi, en plus du droit de vote accordé aux français immatures, et de la loi du 3 janvier 1973, dont il est question plus haut, la France doit également à Valery Giscard d'Estaing (accessoirement Co-fondateur de la « French-American Foundation » en 1976, ce programme de formation de traitre à sa Nation), une réforme majeure dans le domaine de l'immigration : la mise en place du « regroupement familial » en 1978 (Chirac était alors 1er Ministre) ; Carl von Clausewitz (1780-1831), officier général et théoricien militaire prussien, disait qu’« Un grand pays de civilisation européenne ne peut être conquis sans l'aide de discordes intérieures. ».
La politique d'intégration des étrangers transformera à partir de là, le modèle d'assimilation culturelle et d'adoption totale de la culture française selon la République « Une et Indivisible », qui « assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion », par un multiculturalisme, libéral, forcé, diviseur et communautaire, selon le modèle anglo-saxon, et conduisant à toute une kyrielle de malheurs sociaux, culturels, économiques et politiques, individuels ou collectifs : entre autres, dumping social, apparition et croissance, au sein d'un peuple, de tensions et de divisions ; perte de l’identité ; éradication brutale de la mémoire et de tous ses symboles ; déracinement et errance culturels ; perte des repères linguistiques que sont la grammaire et la syntaxe, donc de la capacité de bien structurer sa pensée si l’ethnie dominante est d’une autre langue ; réduction de la capacité à s’exprimer correctement pour être bien compris et participer pleinement à la vie collective ; ghettoïsation et paupérisation de pans entiers de la population les moins souples à s’adapter, etc.… sans parler des dangers sanitaires liés aux virus et autres germes inconnus qui peuvent être véhiculés dans ces échanges.
Remarque : « La catastrophe aujourd'hui, c'est que nous avons une immigration qui est organisée systématiquement, en réalité, même plus pour des raisons économiques, parce qu'il y a du chômage, mais pour des raisons raciales, c'est-à-dire pour des raisons de métissage forcé, pour créer du « melting-pot », de la « babelisation » et de l'ilotisme. Donc, c'est un projet de destruction parce qu'en réalité, quand tu mets des musulmans, disons plutôt des maghrébins, et des français de souche dans une banlieue, ce n'est même pas du métissage au sens où ce serait l'addition de deux cultures, c'est la destruction de ces deux cultures par leur télescopage, pour en faire des « libéraux » américains en survêtement, c'est-à-dire des sous-prolétaires de banlieues ethniques, américains. C'est ça que ça donne, et non le génie français plus le génie musulman. Ce qui me terrifie, c'est ce projet de « babelisation », d'ilotisme, de métissage et de destruction, à l'américaine, qui donne ces bandes ethniques typiquement américaines, où tu vois des bandes de latinos, de blacks… c'est comme ça qu'ils s'appellent... qui ont les mêmes codes, la même idéologie, c'est-à-dire qu'en fait, à part « se taper sur la gueule », ils sont tous dans la délinquance, le trafic de drogue, en survêtement avec des chaînes en or ; ils sont tous livrés à la dictature du « sportwear », et c'est à quoi il faut échapper. Alors, je ne dis pas que je suis fasciné par tout ça, et que j'en rêve. Je dis que, malheureusement, il y a eu le « regroupement familial » qui a été organisé, des gens qui sont sur notre territoire, et qu'il faut s'en sortir par le Haut. »  (A. Soral, Interview 2005) Fin de la remarque
Subtilement, pour préparer et accompagner la « marche forcée » immigrationniste dans l'Europe tout entière, et en faciliter l'intrusion, la seconde moitié du XXème siècle allait voir la culture américaine, notamment musicale, envahir l'Europe et ouvrir la voie à une pénétration à grande échelle et à un remplacement progressif de la culture européenne par des traditions non européennes. Elle comprenait d'abord de puissants éléments afro-américains tels que le jazz, renforcés ensuite par les traditions afro-caribéennes comme le Reggae puis, grâce à l'afflux de genres afro-américains apparentés, la Funk, le Rap, le Hip-Hop, etc., faisaient leur apparition. Notons également l'irruption, dans les années 70, du « Raï », genre chanté algérien, mélange d'Arabe, de Rock et de Blues.
« Pour le plus grand nombre de nos contemporains, incapables de supporter le moindre silence qui les mettrait en présence de leur propre vide, écrit Roland Goffin dans « Jeunesse et musique du diable » en 1984, il n’est pas un moment de leur journée qui ne doive être accompagné, scandé, rythmé, tels des galériens sous le fouet, par les « airs », les « tubes » imposés par le « show-business », tolérés sinon favorisés par une semble-société permissive, recherchés, consciemment ou non par le « consommateur » comme l’indispensable drogue. (…) Dans une telle ambiance et devant une société en si complète décomposition, dépourvue de sens, de raison d’être et d’avenir, ajoute Roland Goffin, la jeunesse, toutes catégories sociales confondues, de surcroit sans racines, inconsciente mais décidée à vivre l’instant présent avec le maximum d’intensité et de jouissance, ne pouvait, dans le refus de toute autorité religieuse et sociale devenues parfaitement incrédibles, que servir de magma informe d’où allait naître, entre autres, la subversion musicale, redoutable machine pour abrutir et déréaliser les êtres. »
SEX, DRUGS, ROCK & Contre-CUL...ture
Est-il utile de rappeler que le Rock (issu du Blues et du Rhythm and Blues noirs), apparu au début des années 1950, a permis l’intrusion, dans notre monde, d’influences négatives, sinistres, liées à la violence gratuite, à la drogue (notamment au LSD), aux pulsions les plus basses, au sexe (dans l'argot étatsunien, le terme « Rock and Roll » est un équivalent de « va-et-vient » ; peut-être certains se souviennent de la première apparition TV d'Elvis, en 1956, qui scandalisa l'Amérique puritaine avec son déhanchement « obscène»), et provoquant chez les êtres et par voie de conséquence dans nos sociétés, de graves effets pathologiques aux niveaux physiologique, psychologique et social.
De plus, certains disques enregistrés par les Beatles, les Rolling Stones (notamment « Bridge to Babylon »), Led Zeppelin, Pink Floyd et autres groupes Rock, révèlent que ces enregistrements comportent des messages subliminaux destinés à être diffusé à l’insu du plus grand nombre. Ces messages, traités selon une technique appropriée (enregistrement à rebours camouflé : le message subliminal étant transmis par un « beat », ou un signal à fréquence ultra-sonique) atteignent, comme leur nom l’indique, un individu dans sa zone subconsciente, précisément là où ne s’exerce aucun contrôle rationnel. Par ce procédé, identique à celui qui est utilisé dans la publicité, s’effectue une véritable « persuasion clandestine », grâce à quoi le message anagrammatique est introduit, capté comme tel par le subconscient qui, dans un second temps, le décode et le reconstruit pour enfin le faire émerger au niveau du moi conscient qui, faute d’un discernement préalable, ne peut qu’adhérer, mais dans l’ignorance, au sens réel du dit message, dont le contenu est le suivant : perversion sexuelle, révolte contre tout ordre social, incitation au suicide, à la violence, etc.
Le premier à donner l'alarme sur l'existence de messages gravés à l'envers sur les disques Rock (perceptibles distinctement en faisant tourner à l'envers le texte d’un passage Rock, habituellement en langue anglaise) fut le prêtre catholique Jean-Paul Regimbal (1931-1988), criminologue canadien spécialisé en psychiatrie criminelle qui publia un petit fascicule de synthèse Intitulé « La responsabilité de connaître et de faire connaître » (Rome, éd. UNI-TALSI, 1985). Ce fascicule comprenait une cassette contenant un enregistrement à grand effet où les messages gravés à l'envers des passages musicaux étaient proposés à l'écoute, traduits et commentés. Dans le document (pp. 18 et 23), on pouvait lire la déclaration suivante de Mike Jagger, leader des Rolling Stones : « nous travaillons toujours à diriger la pensée et la volonté des personnes ». Mike Jagger, qui se proclamait « l'incarnation de Lucifer », était membre de la « Golden Dawn », société pseudo-ésotérique, à laquelle appartint le « mage noir » Aleister Crowley, mais aussi des représentants éminents du nazisme. Derrière les Rolling Stones, les Led Zeppelin, etc., s'allonge l'ombre de la City, qui en administre les fortunes, planifie et sponsorise les concerts. Il s'agit souvent de personnages comme Brian Epstein, le manager qui lança les Beatles, ou le banquier Rupert Loewenstein, grand ami des Rothschild anglais, et membre discret, mais éminent, de la Haute Finance britannique (voir « Corriere della Sera », 19 juin 1995).
Un extrait d'un texte de John Todd est révélateur d’une connexion du Rock avec la basse sorcellerie : « de tout temps, dit-il, la sorcellerie a été pratiquée au son du Beat, qui est identique dans les cultes du Vaudou et dans la musique Rock. Impossible de pratiquer la sorcellerie sans cet accompagnement. ».
Aussi, est-ce un hasard si la Loi sur la sorcellerie (Witchcraft Act 1735) fut abolie en Angleterre en 1951, au moment où naissait le Rock ?
Précisons que le Witchcraft Act 1735 a été abrogé en grande partie à l’instigation des « spirites » et par l’intermédiaire du député du Labour Party et « spiritualiste », Thomas Brooks (1880-1958).
Dans le chapitre intitulé « Le déferlement du rock subliminal », extrait de son ouvrage « La Société Fabienne », Guy Boulianne écrit : « Les Beatles (bons garçons) et les Rolling Stones (méchants garçons) sont les deux faces d’une même pièce qui a été frappée par l’Institut Tavistock pour présenter à la jeune génération une nouvelle langue et une nouvelle éducation culturelle autour des prétendues libertés : la liberté de consommer de la drogue et la liberté de devenir une contre-culture. Tout ceci a été fabriqué. ». En effet, quand, par exemple, les Beatles arrivèrent aux États-Unis pour la première fois, en 1964, ils furent assaillis à l'aéroport par des centaines d'adolescentes hystériques. La presse nationale annonça aussitôt que la « Beatlemania » s'était emparée de l'Amérique. Mais en réalité, les jeunes filles avaient été transportées d'un collège du Bronx à New-York, et payées par les promoteurs des Beatles (Brian Epstein entre autres) pour leur séance de hurlements hystériques ; la même année, les Rolling Stones firent leur apparition en Amérique au « Ed Sullivan Show », comme les Beatles un peu plus tôt. Les téléspectateurs eurent cette fois droit au spectacle de la mise à sac du studio par les fans. Notons que le premier vrai succès des Stones fut, en fait, écrit par les Beatles, et ce fut le guitariste des Beatles, George Harrison, qui fit les arrangements pour leur premier contrat d'enregistrement. 
L'opposition entre les « gentils » Beatles et les « méchants » Rolling Stones fut la stratégie utilisée pour mettre la jeunesse dans un étau : l'habituel « diviser pour régner ». Les Beatles pénétraient des couches sociales et culturelles où les Rolling Stones étaient mal vus. Chacun pouvait choisir son camp. Lorsque les Beatles avançaient une nouveauté, les Rolling Stones s'en emparaient pour s'en moquer. Quand les Beatles vantent le voyage psychédélique au LSD, les Rolling Stones font l'apologie de l'héroïne. Quand les Beatles chantent « la paix et l'harmonie », les Rolling Stones proclament leur « foi satanique ». Cela devient si caricatural qu'on comprend que les deux attitudes étaient artificielles, comme un moyen pour semer la confusion dans l'esprit des jeunes. Moins d'un siècle auparavant, les jeunes étudiaient le violon ou le piano, mais la magie de la guitare électrique s'empara de l'espace sonore. On abandonna Bach, Mozart et Beethoven pour se lancer dans le Rock. Toutes ces mêmes sociétés d'enregistrement qui feront plus tard la promotion du hard Rock (Heavy Metal), ont dirigé des opérations secrètes pour détruire l'héritage musical des compositeurs classiques.
EMI (Electrical & Mechanical Instruments) qui avait pris le contrôle des enregistrements de musique classique en faisant signer des dizaines de contrats concernant des interprètes de musique classique allemands, aura un rôle important dans la promotion des Beatles. Rappelons que EMI est à la base une des plus grosses entreprises de production d'électronique militaire, mais aussi un élément-clé de l'establishment du renseignement militaire britannique. Toutes ces curieuses « maisons de disques » (Capitol Records, EMI, etc.) dissimulaient des recherches militaires. La grande majorité des fans du Rock libertaire des années 60 ne se doute pas que les disques de ses idoles « révoltées et antimilitaristes » étaient produits par l'armée et les services secrets britanniques.
La musique Rock est, et a toujours été, une entreprise conjointe avec les services de renseignements militaires britanniques et les réseaux satanistes. L'Angleterre a une vieille tradition de ces deux genres d'activité où se croisent les mêmes acteurs.
Le « mantram » du Rock en langue anglaise (langue « magique » du blues) est une transe, un envoûtement. Cette opération de subversion de l'âme de la jeunesse, qui a été menée par les services secrets anglo-saxons, a orienté la culture sur une voie qui s'écarte de l'évolution régulière.
Aujourd'hui, les résultats sont là : la culture Rock a attaché les âmes à des systèmes affectifs et comportementaux régressifs. La « Techno » n'a plus qu'à cueillir les jeunes pour les livrer à l'abrutissement final où les corps sont possédés par le rythme mécanique d'une bestialité robotique.
Souvenons-nous que la Joie, son sens profond, c'est l'accord des rythmes de la Nature. Si cette harmonie est entravée ou rompue, la souffrance est là.
Guy Boulianne rappelle encore que certaines couvertures d'albums des Beatles, des Rolling Stones, etc., indiquaient de qui provenait leur inspiration. Ainsi, sur la pochette de l’album « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band », les Beatles ajoutèrent les personnages qu’ils semblaient admirer le plus : l’initiateur des psychédéliques Aldous Huxley, le mage noir « 666 » Aleister Crowley, le romancier de la « Beat Generation » William S. Burroughs, le théoricien de la révolution communiste Karl Marx et le dictateur génocidaire Adolf Hitler.
À propos d'Aleister Crowley, rappelons qu'il était l'un des membre éminent de l’« Hermetic Brotherhood of the Golden Dawn » (Fraternité hermétique de l’Aube d’Or), société soi-disant rosicrucienne, créée en 1887 à Keighley, près de Manchester et liée, entre autres, à la « Fabian Society ». L’influence de la « Golden Dawn » sur les affaires européennes fut des plus importantes : elle est considérée par certains auteurs comme « le levain du nazisme » et que de ses rangs sont sortis plusieurs chefs historiques du mouvement. Crowley, mourant de la drogue en 1947, affichait encore une profonde sympathie pour « Sir » Oswald Mosley, membre de la « Fabian Society », grand admirateur de Mussolini, et chef de ce qui était alors le parti fasciste britannique. Le rôle de la « Golden Dawn » dans la création et la diffusion de la « culture » de la drogue, qui en est aujourd’hui à son paroxysme, fut des plus significatifs. De ses rangs sortit Aldous Huxley, frère de Sir Julian, premier directeur général de l’UNESCO, et neveu de Thomas Huxley, un des fondateurs de la « Round Table ».
Les « gestionnaires » (ou « handlers ») des Rolling Stones, des Beatles, etc., étaient tous issus du « Tavistock Institute of Human Relations », c'est-à-dire comme son objet l’indique, pour le contrôle du « comportement de groupe ».
C'est au « Tavistock Institute » que, depuis 30 ans, un service s'était « spécialisé » dans les questions d'identité de genre, et qui, sous couvert de venir en aide aux enfants, s’était transformé en une véritable « usine à trans ». Mais, suite à certaines révélations scandaleuses faites en 2022, la fermeture de ce site a été annoncée.
Ex-clinique psychiatrique créée en 1920 et financée par la « Rockefeller Foundation », le « Tavistock Institute » de Londres, qui changea son nom en 1947 en « Tavistock Institute of Human Relations », fut une véritable agence de guerre psychologique du service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni, sous la direction de John Rawlings Rees (signalons au passage que J.R. Rees, qui était psychiatre, eut pour étudiant Henry Kissinger). C'est le « Tavistock Institute » qui, dans les années 60, en collaboration avec « l'Intelligence Service » (les services secrets anglais), et grâce aux larges subventions de la Fondation Ford, du Centre Britannique d’Etudes sur l’Environnement, du Ministère de la Défense britannique, de l’Université de Harvard et du Conseil des Recherches en Sciences Sociales de Grande Bretagne, pilota l’expérience de la diffusion et de l’emploi de la drogue, surtout de la drogue produite artificiellement (LSD), dans le cadre de ce phénomène socialement déstabilisant, qui fut appelé « contre-culture ».
Profitons-en pour rappeler que le diéthylamide de l’acide lysergique, ou LSD, a été mis au point en 1943 par le chimiste Albert Hoffman qui travaillait alors pour la Société « Sandoz AG », maison pharmaceutique suisse, propriété des banquiers Warburg de Londres. La Société « Sandoz AG » a été absorbée en 1995 par la « Swiss Bank Corporation », la plus grande banque suisse dirigée par le banquier Georges Blum. La « Swiss Bank Corporation », aussi connue sous son nom français, la Société de banque suisse (SBS), a fusionné avec l’Union de banques suisses en 1998 pour former l'un des premiers établissements financiers mondiaux : UBS.
Profitons-en également pour dire que c'est en 1898, en Allemagne, dans les laboratoires Bayer, que fut mise au point l'héroïne (après la seconde guerre mondiale, une partie du cartel pharmaceutique d'IG Farben, qui se trouvait au centre de la machine de guerre d'Adolf Hitler, va revenir à Bayer). L'héroïne est un dérivé du pavot duquel provient l'opium, qui produit également la morphine ; le terme « morphine » tient son nom de Morphée, la divinité grecque qui dispense le « sommeil » aux mortels, c'est-à-dire, dans le cas présent, qui va rendre « amorphe » principalement la jeunesse, afin qu'elle ne puisse manifester sa vigueur et son potentiel. De toutes les substances tirées de l'opium, l'héroïne est celle qui entraîne la plus forte dépendance. Le nom « héroïne » provient du mot « héroïque » du fait que ses inventeurs étaient considérés comme des héros aux yeux des « puissances infernales », autrement dit des « puissances d'argent » qui mènent le monde, en raison du pouvoir immense de manipulation et de destruction dont elles allaient nouvellement bénéficier. Depuis longtemps, et plus que toute autre solution, le recours aux Stupéfiants (y compris les antidépresseurs et autres médicaments psychotropes, poisons « légitimes » du lobby pharmaceutique) est l'arme privilégiée des « meneurs occultes » pour saper les Sociétés et accroître leur mainmise sur le pouvoir.
L’un des personnages les plus en vue de la contre-culture de la drogue était Gregory Bateson, le père des hippies californiens, l’un des cinq savants de pointe du « Tavistock Institute » qui effectuaient des expériences d’« ingénierie sociale » avec usage de la drogue. Signalons qu’en 1967, sous la direction de Andrew Shonfield qui dirigeait le groupe de psychologues du « Tavistock », Ronald David Laing, publia un livre intitulé « The Politics of Expériencee & The Bird of Paradise », qui faisait l’apologie de la schizophrénie et de la drogue, dans lequel il affirmait que « la démence est l’unique forme de santé. » (Ce qui pourrait expliquer, en partie, les décisions de plus en plus « saines » prises, depuis, par toutes les élites mondialistes et leurs marionnettes). L’un des plus étroits collaborateurs à l’époque du « Tavistock Institute » fut Max Horkheimer, l’un des pères de l’« Ecole de Francfort », fondée par la « Fabian Society », qui traitait de sociologie et de psychologie marxiste. C’est de cette école que sortit Herbert Marcuse, qui joua un rôle de premier plan pour préparer la révolution culturelle de 1968 (ancien agent secret américain en 1942, Herbert Marcuse était conseiller, avec ses coreligionnaires Horkheimer et Adorno de cette « École de Francfort », qui cherchait à marier Marx avec Freud, et qui inspira la contestation de la jeunesse en 1968, dirigée par Daniel Cohn-Bendit).
Notons que l'abolition de la Loi sur la sorcellerie, précédemment citée, rendait licites les expérimentations subversives tendant à renverser les anciennes valeurs pour les remplacer par de nouvelles (sexe, drogue, rock, etc.). Aussi, rappelons que c'est à cette même époque que correspondait non seulement la naissance du Rock, mais également le retour d’Aldous Huxley aux États-Unis ainsi que la création du programme « MK-Ultra ». Le programme « MK-Ultra » est l’expérience de guerre chimique officielle de la CIA. C'est une expérimentation dans laquelle le LSD était fréquemment utilisé, et au cours de laquelle des êtres humains, dont beaucoup d'étudiants au sein des nombreux campus, servirent de cobayes et en moururent souvent. « A Woodstock (aout 1969), écrit le journaliste Donald Phau dans « The Satanic Roots of Rock », presque un demi-million de jeunes se réunirent pour qu’on les drogue et qu’on leur lave le cerveau dans une ferme. Les victimes étaient isolées, entourées d’immondices, bourrées de drogues psychédéliques, et on les maintint éveillées pendant trois jours, tout ceci avec la complicité totale du FBI et de hauts fonctionnaires du gouvernement. La sécurité du concert fut fournie par une communauté hippie (truffée d'agents spéciaux) entraînée à la distribution massive de LSD (souvent mélangé à du Coca-Cola). Ce fut de nouveau les réseaux du renseignement militaire britannique qui initièrent tout ».
Le financement original du festival de Woodstock fut opéré par l'héritier d'une grande société pharmaceutique de Pennsylvanie, John Roberts, et deux autres associés dont Joel Rosenmann. Quand il est question de drogue et d'expérimentation psychiatrique, le lobby pharmaceutique n'est jamais loin. 
Ainsi, une fois « ramollis », les USA étaient mûrs pour l’introduction d'autres drogues tels que la cocaïne, le crack et l'héroïne. Dans un discours prononcé en 1961 lors d'une conférence à la California Medical School de San Francisco, Aldous Huxley disait : « Il y aura dès la prochaine génération une méthode pharmaceutique pour faire aimer aux gens leur propre servitude, et créer une dictature sans larmes, pour ainsi dire, en réalisant des camps de concentration sans douleur pour des sociétés entières, de sorte que les gens se verront privés de leurs libertés, mais en ressentiront plutôt du plaisir. ». Ce fut aussi le début d’une époque qui allait rivaliser avec la Prohibition et avec les énormes sommes d’argent qui commenceraient à s’amasser.
Cela doit nous interroger sur la volonté et l'insistance qu'émettent certaines élites au sujet de la dépénalisation de l'usage personnel des stupéfiants, sous prétexte, entre autres, de combattre la toxicomanie. L’exemple des Pays-Bas est là pour nous convaincre de l’inefficacité de la solution proposée. La tolérance de la législation néerlandaise à l’endroit des drogués et le laxisme des autorités espagnoles et italiennes dans le même sens a eu pour résultat une augmentation de la toxicomanie dans les pays concernés, mais aussi une recrudescence du trafic de la drogue en Europe. Derrière ces immenses tragédies se profile un lobby qui semble disposer de moyens colossaux, qui est présent dans tous les pays et qui vise, à travers l’activisme de ses médias complices, ainsi que de ses « experts » et autres marionnettes politiciennes, à modifier la législation en obtenant la dépénalisation des drogues dites « légères », les substances dérivées du cannabis comme la marijuana et le haschisch, et en en minimisant les effets, passage indispensable à créer les futurs consommateurs de drogues « lourdes ». On répand ainsi la conviction qu’une loi doive et puisse seulement réglementer le « droit » des personnes, en particulier des jeunes, à essayer la « légère » ivresse narcotique de ces substances, bien différente, on tend à le souligner, par une fausse symétrie, de celle des drogues « lourdes », qui engendrent des altérations dramatiques du comportement, accompagnées de graves violations de l’ordre public. Une approche réellement scientifique démontre au contraire que le jeune qui s’approche occasionnellement des drogues même « légères » est exposé à devenir très vite consommateur habituel de drogues aussi bien lourdes que légères, entraînant des malaises très graves et progressifs, tels que par exemple la réactivation d’états latents de schizophrénie ou des atteintes plus ou moins étendues aux facultés cérébrales. De plus, dans son livre posthume (Le Pouvoir de la drogue dans la politique mondiale) publié en 1990, Yann Moncomble (1953-1990) reconstruisait les parcours de la drogue, les scandales, les artifices mystérieux et ingénieux par lesquels l’argent sale, tiré de la vente de la drogue est recyclé avec des transferts en temps réel dans des dizaines de banques, pour être transformé en armes pour le terrorisme international ou bien en investissements lucratifs à travers des sociétés domiciliées dans des paradis fiscaux.
Extrait du chapitre intitulé « Cuba, plaque tournante de la drogue au service du communisme », tiré du même ouvrage :
En effet, « il est possible d’affirmer qu’il existe une stratégie soviétique (dont Cuba est l’un des axes) en matière de drogue, écrivait Brian Crozier (L’Express, 19-25 décembre 1986). Celle-ci ne se limite pas à tirer profit d’un marché dont la croissance est monstrueuse. Elle représente une arme de guerre au service des objectifs politiques du Kremlin. » (Brian Crozier : Ancien éditorialiste à The Economist et à la B.B.C., collaborateur à la National Review de New York, éminent spécialiste des relations internationales, auteur de trois grandes biographies, sur de Gaulle, Franco et Tchang Kaï-chek, il s’est surtout intéressé à la stratégie politico-militaire de l’URSS). Le point important, toutefois, est l’emploi délibéré et systématique des stupéfiants pour miner les sociétés occidentales. Ce fait a été constaté conjointement par un remarquable spécialiste américain, le Dr Joseph D. Douglas (ingénieur et analyste politique, qui fréquentait depuis de longues années les services secrets), et par une équipe internationale dirigée par Brian Crozier.
Dès la fin des années 1940, pendant la dernière phase de la guerre civile en Chine, Mao Tsé-toung et ses camarades décidèrent que le trafic des stupéfiants devait faire partie de leur stratégie de destruction de la bourgeoisie. Dans un premier temps, ils concentrèrent leurs objectifs sur les Etats-Unis et le Japon. Vers la fin de 1950, Mao intervint dans la guerre de Corée. Chinois et Nord-Coréens alimentèrent les troupes américaines en opium et en héroïne. Ces opérations furent décrites avec forces détails par des agents secrets du Trésor américain et par les services de renseignements militaires. Par la suite, des transfuges chinois les authentifièrent. En mars 1971, China News, quotidien du soir en langue anglaise de Taipeh, remarquait que la consommation des narcotiques parmi les jeunes des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Europe, augmentait de façon inquiétante.  Nous n’avons aucune preuve de collusion entre les Chinois et les Soviétiques dans ce domaine », écrit Brian Crozier. Cependant, il est certain que les Soviétiques avec l’aide des Nord-Coréens et des Tchèques menèrent une enquête minutieuse sur la tactique et l’équipement des forces des Etats-Unis en Corée. En particulier, ils procédèrent à l’autopsie de cadavres de soldats américains pour tenter de déterminer l’effet des drogues sur les capacités de combat. Les résultats de ces examens se révélèrent inattendus et étonnants : 22% des soldats étaient morts d’un infarctus ou avaient souffert de troubles cardiaques. Les médecins soviétiques n’en revenaient pas. Une consommation excessive de drogues, telle était la seule explication compatible avec les faits. Un chiffre surprenant ressortait aussi de cette enquête : environ 60% des G.I. utilisaient les stupéfiants fournis par les Chinois. Ces découvertes impressionnèrent les Soviétiques, qui lancèrent immédiatement une étude sur l’utilisation de la drogue en tant qu’arme stratégique à déployer contre les sociétés occidentales. Vaste projet auquel participèrent, dès 1956, des civils et des militaires soviétiques, tchèques et nord-coréens, avec l’approbation du Conseil de défense soviétique. En plus des services d’espionnage militaires et du K.G.B., il fut fait appel à de hauts fonctionnaires du ministère soviétique de la Santé et à des membres de l’Académie des Sciences. Le champ d’action était considérable : santé, enseignement, économie, productivité de travail, services secrets, sécurité intérieure et défense. La conclusion fut que les pays les plus vulnérables étaient, dans l’ordre, les Etats-Unis, la France, l’Allemagne de l’Ouest et le Canada. Un gros rapport fut rédigé, auquel le général Sejna (ancien secrétaire du Conseil de défense du Parti communiste tchécoslovaque) eut accès.
Pendant quatre ans, on étudia les moyens, les méthodes, les techniques. L’Union soviétique commença donc à disséminer les drogues en 1960. Deux ans plus tard, Krouchtchev convoque secrètement, à Moscou, de hauts dignitaires des Etats membres du Pacte de Varsovie. Le général Sejna assiste à la réunion. « Khrouchtchev ébauche un programme stratégique où chacun des services secrets des pays satellites aura son rôle à jouer, sous la direction du K.G.B. « Le moment est venu, dit-il, d’exploiter systématiquement les drogues pour arriver à paralyser le monde capitaliste. Il faut aller de l’avant, précise-t-il, aussi vite que possible. » Et il dresse un rapide inventaire des avantages escomptés :
- Le trafic rapportera des devises étrangères, qui serviront à financer des opérations clandestines.
- La santé et le moral des forces américaines seront atteints. Plus généralement, le « facteur humain » des défenses occidentales sera affaibli.
- Les écoles, aux Etats-Unis, constitueront une cible prioritaire, puisqu’elles sont le berceau des futurs leaders de la bourgeoisie.
- Deuxième cible essentielle : la philosophie puritaine et traditionnelle du travail (« the work ethic »). Objectif : miner, et si possible, détruire le goût et la fierté du travail bien fait.
- Autre avantage important que peut provoquer l’utilisation extensive des stupéfiants : la perte d’influence des Eglises et de la religion en Amérique.
- À un stade plus avancé, une société qui se sera adonnée à la drogue sera mûre pour le chaos et la désintégration.
À partir de ce moment-là, les Soviétiques vont mettre leurs pions en branle. 
Le premier sera la fameuse filière cubano-tchèque. En effet, le régime de Fidel Castro joua d’emblée un rôle de premier plan, sans soupçonner, d’ailleurs, initialement, que l’entreprise était complètement contrôlée par les Soviétiques. À cette époque, en effet, Castro affiche un antisoviétisme de bon aloi au sein de la « nouvelle gauche » internationale. Son adjoint, Che Guevara, est le héros de cette clientèle.
Pendant l’été de 1960, Raoul Castro, frère de Fidel, se rend à Prague pour y demander une aide militaire. Les Tchèques ont reçu des Soviétiques la consigne de fournir aux Cubains l’assistance qu’ils réclament.
En outre, leurs services d’espionnage, le S.T.B., les aideront à former des professionnels du renseignement. Un accord est signé à Prague, en présence, encore une fois, du général Sejna, alors secrétaire du Conseil de défense du parti. L’accord prévoit une considérable contrepartie de La Havane. Fidel Castro accueillera d’importants effectifs des services spéciaux tchèques.
Sejna révéla en 1968 que 50% des officiers « tchèques » envoyés à Cuba, étaient en réalité des Soviétiques du K.G.B. qui étaient chargés d’encadrer la pénétration cubaine des réseaux de drogue latino-américains, pour pourrir la jeunesse nord-américaine et pour faire de l’argent et, avec ces profits, payer les achats de transferts illégaux de technologie et éponger le prix des pharamineuses livraisons d’armes aux guérillas. (Fin de l'extrait, pp 107-110)
John Lennon, artiste de plus en plus difficile à contrôler, se confiait lors d’une entrevue en juin 1968 : « Notre société est dirigée par des fous pour des objectifs fous. Je pense que nous sommes dirigés par des maniaques à des fins maniaques et que je suis susceptible d’être jugé fou pour l’exprimer. C’est ce qui est fou à ce sujet. ». ». (J. Lennon a été assassiné le 8 décembre 1980 par un certain Mark Samuel Chapman)
Enfin, rappelons que « Sir » Mick Jagger a fait ses études à la prestigieuse « London School of Economics », université fondée par la « Fabian Society » sur laquelle nous reviendrons. Le chanteur principal des Rolling Stones était un étudiant en finance et en comptabilité à la LSE au début des années 1960, mais il a abandonné pour poursuivre sa carrière dans la musique. C’est la LSE qui, la première, finança les Rolling Stones, leur permettant de devenir l’un des groupes majeurs du Rock’n Roll jusqu’à aujourd’hui, et dont certains grands succès portent les titres suivants : « Sympathy for the Devil », « Invocations of my Demon Brother » et « To their Satanic Majesties ». Ceci peut, éventuellement, permettre d'apporter des éléments de réponses à la question suivante : Pour quel(s) motif(s) sérieux, un simple Auteur-compositeur-interprète, aussi « talentueux » soit-il dans son domaine, et dépravé comme Mick Jagger (débauché, alcoolique et drogué : un exemple pour la jeunesse !) a pu être, en 2003, solennellement adoubé Chevalier par le prince Charles, au nom de la reine ?
Revenons maintenant sur l'illusion du principe de séparation des pouvoirs.
La séparation des pouvoirs telle qu'institutionnellement comprise, alliée au mandat représentatif est, en réalité, une stratégie utilisée par les « puissances d'argent » pour prendre le pouvoir politique à l'intérieur des pays. C'est cette prise de contrôle institutionnelle, à l'intérieur des États européens, qui a permis l'avènement de l'Union Européenne en tant qu'institution. Les institutions européennes ont été, historiquement, faites par et pour les multinationales ; non pour le commerce en général, mais plus précisément pour le commerce des multinationales.
Les Traités européens, tels les traités de Maastricht ou de Lisbonne, qui ne sont que la formalisation politique de cette capture des règles d’organisation des peuples par des intérêts privés, s'opposent à toute possibilité de « patriotisme économique » de la part d'États qui ne doivent jamais privilégier leurs propres entreprises « nationales ». Cette interdiction est sanctionnée, institutionnellement et financièrement, par l'interdiction générale des « aides de l'État » ainsi que par les « recours en manquement » à disposition de la « Commission européenne » pour faire condamner les États réfractaires à appliquer les règles de l'Union. Rappelons que les Commissaires sont nommés (non élus) à la Commission européenne par les chefs d'État ou de gouvernement des États membres, c'est-à-dire en réalité par les actionnaires des multinationales et les banquiers qui ont financé leurs campagnes, et sont donc sous le contrôle de l'oligarchie, dans leurs pays respectifs. La « Commission » aux ordres oligarchiques peut ainsi rappeler à l'ordre (financier) les États qui auraient eu des velléités de déroger à leur propre sabordement. Ce sabordement est, notons-le, « librement » consenti par les États qui s'interdisent, par leur adhésion aux Traités constitutifs scélérats de l'Union Européenne, toute capacité de défendre et de protéger leurs propres ressortissants, personnes physiques ou morales.
D'ailleurs, une nation dans laquelle il y a des gens qui ne sont pas logés, nourris, vêtus, est une nation qui n'est pas gouvernée.
C'est pourquoi les hommes dits politiques (ou les « Jézabel » modernes, ces « femmes perdues » qui les suivent et se font leurs complices) n'ont rien de « politique », ils sont des « hommes de paille », des « hommes-liges », interchangeables et, surtout, de véritables courroies de transmission des « puissances d'argent », réels donneurs d'ordres.
Bien plus prompts à réprimer rapidement et dans le sang un mouvement émancipateur comme celui des « Gilets Jaunes », que de lutter contre la délinquance dans les banlieues, le trafic de drogue et d'armes, les violences en général, la corruption, les paradis fiscaux, le chômage ou la pauvreté… c'est-à-dire, en fait, tout ce qui permet à la ploutocratie de continuer à se maintenir en place et à s'enrichir, nos dirigeants politiques sont choisis pour leur faiblesse morale, leur capacité à mentir, à suivre les ordres, à se soumettre au chantage ou leur volonté de faire avancer le plan de l'oligarchie. Le parti auquel ils appartiennent n’a aucune importance. Au-delà d'une boulimie d'argent et de pouvoir, certains sont aussi les produits d’une vie qui peut inclure la pédophilie, le trafic et la consommation de drogue, la pornographie enfantine, la bestialité, etc. Aussi, ils leur sont donnés de nombreuses occasions de se livrer à leurs vices, ce qui assure leur obéissance et leur solidarité. Et le public ayant une confiance enfantine en ses dirigeants, en particulier les présidents, l’accusation selon laquelle ils pourraient s'adonner à de telles activités reste pour lui quelque chose d'inconcevable.
Il résulte de l'actuelle subversion du pouvoir politique et institutionnel, par les globalistes, une omnipotence de l'État doublée d'une centralisation abusive, deux manifestations hostiles au développement harmonieux de l'espèce humaine :
- L'excès de centralisation nuit ontologiquement à la diversité culturelle humaine.
- L'omnipotence étatique nuit quant à elle à la liberté, à l'intégrité et à la créativité des individus.
Ces deux nuisances ayant pour effet direct et indirect une disparition des notions d'équité, de justice et in fine de civilisation.
La prochaine étape de la stratégie, jusqu'ici gagnante, des « puissances d'argent » sera la mise au point d'une monnaie mondiale. Cette future monnaie, qui chapeautera toutes les monnaies du monde, et qui sera entièrement contrôlée par les élites bancaires globalistes, devra circuler sous forme exclusivement dématérialisée. C'est précisément pour permettre la validation technique de ce projet que les médias et multinationales ont lancé mi-2020, et en grande pompe, la « Libra », cryptomonnaie dématérialisée initiée par Facebook et consœurs (La « Libra » a changé de nom depuis, et est devenue « Diem ») ; elle avait pour fonction politique de permettre la vérification, in vivo, des capacités et limites techniques de la circulation monétaire généralisée sous forme dématérialisée.
Notons, en passant, que le symbole « £ » de la livre sterling provient du « L » que l'on trouve dans le symbole « lb » qui est la version abrégée du mot latin « libra », « la livre », une unité de masse utilisée dans l’Empire Romain. Cette unité a été importée en Angleterre avec l’expression « libra pondo » qui signifie « le poids d’une livre ». Le terme « libra » a fini par disparaître au profit de « pound » dans le langage courant.
La plupart des ministères des finances des différents gouvernements se préparent déjà pour un tel événement. En France, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a dit ceci : « Que Facebook crée un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, que ça devienne une monnaie souveraine, il ne peut pas en être question ». Les promesses des politiques n'engagent que les naïfs qui y croient. En attendant, on prépare subtilement les esprits. Rappelons pour l'anecdote que Bruno Le Maire était présent à la réunion Bilderberg qui s'est tenue du 30 mai au 2 juin 2019. Il était accompagné de l’ancien président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, devenu depuis banquier chez Goldman Sachs, puis Président du board du GAVI, l'alliance pour les vaccins, depuis janvier 2021 ; avec lui se trouvait également l’Allemande Ursula von der Leyen qui allait devenir le nouveau président de la Commission européenne le 1er décembre suivant.
Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) est l’un des mécanismes clés dans le cadre du financement de la future monnaie mondiale que les élites bancaires globalistes contrôleront, et qui débouchera, par la force des choses, sur un gouvernement mondial ploutocratique désigné du doux nom de « Nouvel Ordre Mondial ».
Le FEM, « validé » par le biais des Nations Unies en 1992, lors de la conférence sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de « Sommet de Rio », est une organisation financière indépendante gérant le système de financement destiné, soi-disant, à mener des actions pour la préservation de l'environnement, dans le cadre du « développement durable ». Il accorde, entre autres, des subsides au projet lié à la lutte contre les effets du pseudo réchauffement climatique. « Pseudo », en effet, car il est avéré que la température, plus élevée dans les temps anciens, s'abaisse graduellement ; le mensonge du « réchauffement climatique » (ou « climarnaque ») est destiné, en partie, à faire croire que les « élites » actuelles et leurs scientifiques dits « sérieux » peuvent apporter tous les progrès, même ceux du climat.
Remarque : On observe dans la Nature deux espèces de mouvements : des mouvements « spontanés » et des mouvements « transmis ». Cette seconde cause de mouvement engendre des déplacements qui déterminent la plupart des phénomènes météorologiques en dérangeant la stabilité de l’enveloppe gazeuse de la terre. Nous voyons que c’est cette cause qui détermine la chute des corps à la surface terrestre. Mais cette réaction constante de l’Azote vers la terre, qui lui a pris sa place dans l’espace, n’est pas la seule réaction qu’il exerce. Il tend aussi à se dilater dans une autre direction, c’est-à-dire vers les régions célestes de l’infini. De ce côté il est contenu par l’action dynamique des radiations qui le frappent incessamment. Mais les radiations ne sont ni immuables ni éternelles, elles sont, au contraire, dans un état constant de variabilité. Or, chacun des changements qui surviennent dans leur mode d’action se traduit, dans les profondeurs de notre atmosphère, par un changement d’état de la réaction de l’Azote. L'Azote (appelé « Ether » dans l'antiquité, « Akâsha » chez les Hindous ou « Akéréné » dans la Science de l'A-Vesta) est une substance qui n'est pas seulement dans notre atmosphère, mais au-delà, partout, et dans l'univers entier, sous des états de condensation ou de raréfaction qui dépendent du milieu dans lequel elle s'épand :
- Si la pression des radiations devient moins forte, l’Azote se dilate dans l'atmosphère ; tous les corps qu’il comprimait se dilatent aussi : c’est la chaleur ;
- Si la pression devient plus forte, l’Azote augmente sa réaction vers la terre, il comprime plus fortement les corps qui en occupe la surface : c’est le froid ;
- Si la pression en plus ou en moins est accidentelle, si elle n’intéresse qu’un seul point de l’atmosphère, il en résulte un changement de densité qui, en se propageant aux couches les plus voisines y détermine « un courant ». C’est le vent ;
- Si un seul faisceau de radiation vient à manquer subitement, c’est un vide subit qui est offert au besoin d’expansion de l’Azote et dans lequel il se précipite en tournoyant : c’est une trombe, une tornade, un cyclone. Le mouvement commencé dans les régions élevées de l’atmosphère se propage de haut en bas. Lorsqu’il atteint la surface terrestre, le bouleversement des éléments atmosphériques, qui en résulte, détermine toutes sortes de ravages.
Ainsi donc tout ce qui se passe sur la terre à une cause cosmique ; tout dépend de l’action des astres. C’est dans les profondeurs de l’océan céleste qu’il faut aller chercher la cause de la plus légère brise qui souffle autour de nous. La terre y est étrangère. L’esprit de l’homme, perdant de vue l’Univers, s’est confiné dans son petit monde et a voulu y trouver la cause de tout ce qui existe. C’est là une méthode mesquine que la science de l’Univers détruira.
Terminons cette « Remarque » en rappelant que la lumière blanche engendrée par la radiation solaire, les lumières colorées engendrées par les radiations stellaires et l’azur céleste produit par l’Ozone, forment un ensemble de couleurs que nous voyons plus ou moins pendant le jour. Mais, dans l’hémisphère nocturne on ne voit plus rien, tout s’efface, toutes les couleurs disparaissent et « le noir » forme le fond de notre horizon. Cette couleur noire, qui couvre tout en l’absence des étincelles qui font la lumière, est celle de l’Azote qui remplit l’espace. Fin de la remarque
Le FEM a précisément pour objet de prêter de l’argent aux pays les plus pauvres afin qu'ils atteignent les objectifs fixés dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la Convention sur la diversité biologique, etc. L’idée est que l’argent du FEM retourne ensuite pour rembourser les donations de nos gouvernements en prêts (c'est-à-dire nos impôts). Mais lorsqu’un pays ne peut rembourser ses emprunts au FEM, il doit céder une partie de son territoire aux banquiers : FEM, FMI, Banque Mondiale. La superficie totale des terres concernées peut atteindre 30% de la surface de la Terre. Si la terre ne peut être offerte en garantie, on fait en sorte que le pays meurt de faim : telle est la véritable origine de la pénurie alimentaire ayant eu lieu en Argentine et à Haïti, entre autres, en 2007 et 2008.
Le coup de génie des banquiers fut donc d’avoir fait passer leur FEM par le biais du système des Nations Unies, lors du « Sommet de Rio », grâce à la cooptation des hauts fonctionnaires ministériels de 179 pays, entérinant ainsi le vol du monde.
À l'origine, le FEM est issu du 4ème Congrès Mondial des Terres Sauvages (4th World Wilderness Congress) organisé en 1987 par le président de la Banque privée Edmond de Rothschild, le Baron Edmond de Rothschild lui-même, et parrainé par l’« International Wilderness Foundation » dont il était l'un des administrateurs. Quelque 1 500 banquiers et dirigeants parmi les plus puissants du monde ont assisté à ce congrès présidé par l'homme d'affaires, homme politique et multimilliardaire canadien, Maurice Strong (1929-2015), agent de « N. M. Rothschild & Sons » à Londres, et Directeur de l’« Earth Council », créé par lui en 1992 au Costa Rica pour coordonner la réalisation des programmes de l’« Agenda 21 », élaborés au sein du « Sommet de Rio » ; un « Earth Council », dont, rappelons-le, Klaus Schwab (auteur du livre « Great Reset »), actuel président du « World Economic Forum », est membre-fondateur.
Maurice Strong, ancien Secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur l'environnement, et membres fondateurs du Groupe « d'experts » Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) créé en 1988, a été visé personnellement par l'enquête sur le scandale du programme « Pétrole contre nourriture » de l'ONU en Irak.
Rappelons aussi que Al Gore, ancien sénateur et vice-président des États-Unis sous l'ère « Clinton », qui a évoqué l’environnement en tant que question politique, et qui est donc surtout connu pour sa « lutte », avec l'aide du GIEC, contre les effets du réchauffement climatique, est aussi le cofondateur (avec le chef de la gestion d’actifs de Goldman Sachs, David Blood) de « Generation Investment Management LPP », fonds d'investissements dans « l'économie durable », qui recueille des capitaux d'investisseurs du monde entier et en particulier de nombreux fonds de pension américains. Al Gore s’est lancé également dans le négoce de certificats d’émissions de CO2, et est aujourd'hui membre du conseil d'administration d'Apple, important actionnaire et conseiller de Google, et membre du conseil d'administration du Forum économique mondial de Klaus Schwab.
On constate dans cet exemple, et au-delà des beaux discours trompeurs mais « nobélisés » (Al Gore a reçu le prix Nobel de la paix en 2007) et « oscarisés » (« Une vérité qui dérange » a été récompensé par 2 Oscars en 2007) par les promoteurs du « système », toute l'hypocrisie et le caractère toujours bassement mercantile de tous ces médiocres individus au service de l'oligarchie.
Remarquons qu'un grand nombre de « nobelisés » sont des mondialistes (Voir l'ouvrage de Yann Moncomble « La Trilatérale et les secrets du mondialisme »).
Indiquons, pour clore le thème sur la préservation et la protection « institutionnelles » de la nature et de l'environnement que, de 1961 à 1976, le premier Président de WWF (World Wide Fund for Nature, anciennement World Wildlife Fund), en français « Fonds mondial pour la nature », était Bernhard de Lippe-Biesterfeld, plus connu sous le nom de prince Bernhard des Pays-Bas, dont on dira encore deux mots plus loin. Le second (de 1976 à 1981) fut John H. Loudon, qui était, en même temps, président de la compagnie pétrolière Shell (les compagnies pétrolières sont les « chantres » de l'écologie comme chacun sait). Le troisième, jusqu'en 1996 sera le Prince Philip Mountbatten, Duc d'Édimbourg, le mari d’Élisabeth II, la reine d'Angleterre. À toutes fins utiles, rappelons ces propos très éloquents du Prince, publiés le 8 août 1988 par l’agence de presse allemande « Deutsche Press Agentur », et repris par le journal The Guardian du 21 juin 2009 (titre : « Did I say that ? Prince Philip, the Queen's consort, 1988 ») afin d'apporter un certain éclairage sur les préoccupations dominantes dans le milieu de ce que l’on appelle les « élites mondiales » : « Au cas où je me réincarnerais, je voudrais revenir en tant que virus mortel, pour contribuer à résoudre le problème de la surpopulation ».
Ont également fait partie de la direction du WWF des personnages comme Robert O. Anderson, président de la compagnie pétrolière « Atlantic Richfield Oil Company », président honoraire de l’« Aspen Institute », propriétaire de « The Observer », membre du Bilderberg et de la « Trilatérale » ; Aurelio Peccei co-fondateur du Club de Rome ; Thomas Watson président d’IBM, membre de la « Pilgrims Society » et l’un des sponsors du « Lucis Trust » ; Luc Hoffman, de la multinationale pharmaceutique « Hoffman-Laroche », propriétaire de l’établissement de Seveso où fut produite la terrible dioxine ; Russel Train, ancien président de l’Agence américaine pour la Protection de l’Environnement, membre du CFR, de la « Trilatérale » et conseiller de « Union Carbide » l’usine qui, à Bhopal, en Inde, a provoqué un désastre écologique accompagné de la mort de milliers de personnes.
A signaler que le Conseil d’administration du WWF compte parmi ses membres Rudolf Ion Joseph Agnew, président de « Consolidated Gold Fields » de Londres, groupe de mines d’or sud-africaines contrôlées au début du siècle par Cecil Rhodes qui, voué à la grandeur de l’empire britannique, avait fondé avec William Stead, pour atteindre son but, la « Round Table ». Agnew est aussi conseiller de la « Société pour la défense de la Faune et de la Flore », ce qui souligne évidemment le grand intérêt que la Haute Finance montre pour l’écologie et la protection de la nature.
Ainsi, nous comprenons que le véritable pouvoir aujourd'hui n'est pas à rechercher dans l'apparence des arcanes politiques, il se cache derrière l'anonymat des capitaux et dans les paradis fiscaux.
Le véritable pouvoir auxquelles sont soumises les populations, maintenues dans la naïveté et l'inconscience, est économique : il appartient aux principaux détenteurs de capitaux de la planète ; lesquels ont tant et si bien œuvrés depuis des centaines d'années qu'ils sont devenus propriétaires directs et/ou indirects de la majeure partie des actifs tangibles de ce monde. Depuis le XVIIIème siècle, les principaux banquiers sont étroitement interconnectés entre eux et ont des intérêts communs et liés. Les activités de ces banquiers sont structurellement internationales, leurs intérêts pouvant être qualifiés d’apatrides, ou plus exactement de supranationaux, en ce sens qu’ils n’ont aucun rapport avec un quelconque « intérêt national » au sens culturel et géographique du terme « national ». Aussi, les USA, la France et leurs alliés ne sont plus depuis le début du XXème siècle, au bas mot, gouvernés par ce qu'on appelle un phénomène politique, qui représente l’intérêt commun, mais par un cartel d’entreprises dirigé par les principales banques globales d’investissement qui ont, depuis Oliver Cromwell, leur quartier général à Londres dans cet ensemble d’intérêts complexes qu’on désigne d’un mot symbolique : la « City », véritable « Citadelle » de la Finance Internationale.
Rappelons, à ce sujet, ce que René Guénon écrivait dans les « Etudes Traditionnelles » d'avril 1938, à propos du rôle contre-initiatique, c'est-à-dire d'agent de « forces obscures », par lui attribué à Benjamin Franklin (1706-1790), et qui avait suscité dans le journal « France-Amérique du Nord » (numéro du 30 janvier 1938), la curiosité et l'incompréhension de M. Gabriel Louis-Jaray : « Dès lors que nous disions que ce personnage (B. Franklin) semble bien avoir été surtout « l’agent de certaines influences extrêmement suspectes », il ne pouvait qu’être parfaitement évident, pour tous nos lecteurs, que les influences en question étaient celles de la « contre-initiation ». Nous voudrions attirer l'attention du lecteur sur le fait que la Tradition met en relation le « pouvoir de la Foudre » avec l’Initiation. Or, n’est-il pas étrange que B. Franklin ait dû, précisément, sa réputation au « détournement de la foudre » ? »
Précisons qu’en hébreu la foudre est désignée par le mot « Barak » et la bénédiction par celui de « Berakhah », le « feu électrique » (appelé, dans la vision d’Ezéchiel, d’un mot intraduisible : le « Haschmal ») situé au centre du « Char » ; il est intéressant de constater que le « feu divin » du « Char », est « Haschmal » et que ce mot désigne, de nos jours, l’électricité en hébreu moderne. Ajoutons à cela que Jean et Jacques sont appelés « Boanerges » par le Christ (Marc 3:17), ce qui signifie « Fils du Tonnerre » et se traduit aussi par « fils de l’Energie » ; il semble donc bien que les deux « Boanerges » aient disposé d’une sorte de maîtrise de la foudre, qui est énergie électrique, c'est-à-dire énergie spirituelle et véhicule d’information divine : « Les disciples Jacques et Jean voyant cela dirent : Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ? » (Luc 9:54).
Aussi, à propos du « détournement de la foudre », René Guénon ajoute : « Il va de soi que c’est là quelque chose qui dépasse de beaucoup le point de vue de « politique extérieure » auquel l’auteur de l’article déclare avoir voulu se borner ; cette expression implique d’ailleurs, en elle-même, une conception « particulariste » dans le cadre de laquelle rien de ce qui fait l’objet de nos études ne saurait rentrer. Du reste, si nous ajoutons que Cromwell nous paraît bien aussi avoir joué antérieurement un rôle tout à fait du même genre que celui de Franklin, M. Gabriel Louis-Jaray comprendra peut-être qu’il ne s’agit pas là simplement de politique « anglaise » ou « anti-anglaise », mais de quelque chose où, en réalité, l’Angleterre, l’Amérique ou d’autres nations (la Russie de Poutine aujourd'hui ?) peuvent être « utilisées » tour à tour, suivant les circonstances, pour des fins qui n’ont sans doute pas grand-chose à voir avec leurs intérêts particuliers ».
En 1935, Sir Stanley Baldwin, ministre britannique, constatait : « Les Etats, fut-ce la couronne d’Angleterre, ne sont plus maîtres de leur destinée. Des puissances qui nous échappent font jouer dans mon pays comme ailleurs des intérêts particuliers et un idéalisme aberrant. ».
Avant lui, Benjamin Disraeli, considéré comme l'un des plus éminents hommes d'Etat britanniques, n'hésitait pas à dire : « Les gouvernements de ce siècle n'ont pas affaire seulement aux gouvernements, aux empereurs, rois et ministres, mais encore aux sociétés secrètes, éléments dont il faut tenir compte et qui, au dernier moment, peuvent mettre à néant tous les arrangements, qui ont des agents partout, des agents sans scrupules qui poussent à l'assassinat, et peuvent, s'il le faut, amener un massacre » (Discours d'Aylesbury, 20 novembre 1876).
Et enfin, bien que membre de la « Pilgrim’s Society » et de la « Fabian Society », Clément Attlee, Premier Ministre Britannique de 1945 à 1951, sorte de « François Hollande » anglais de l'époque, confirmait : « Depuis des lustres, nous savons qu'il existe dans ce pays un pouvoir différent de celui qui siège à Westminster : la City de Londres, une dénomination avantageuse pour un groupe d'intérêts financiers, en mesure de défier le gouvernement de ce pays. Ceux qui contrôlent le capital peuvent poursuivre dans ce pays et à l'étranger une politique contraire à celle qui est déterminée par les électeurs. ».
Sin City

« La Grande Prostituée, sise au bord des grandes eaux, avec laquelle se sont prostitués les rois de la terre, et qui a grisé les habitants de la terre avec le vin de sa débauche » (Apocalypse XVII.2)
Guy Boulianne, dans son ouvrage « La Société Fabienne », écrit ceci au sujet de la « Cité de Londres » :
« La Cité de Londres est un État maçonnique, privé, indépendant et souverain qui occupe environ un kilomètre carré au cœur de la région métropolitaine de Londres, au sommet du centre de commerce romain d’origine en Grande-Bretagne, connu comme l’ancienne ville romaine de Londinium, établie en 43 après JC. La cité de Londinium deviendra rapidement la capitale de la Bretagne romaine et servira de grand centre impérial jusqu’à ce qu’elle soit finalement abandonnée au Ve siècle. »
Par « État maçonnique » entendez ici Maçonnerie moderne dite « spéculative », issue de la rédaction des Constitutions de la Grande Loge d’Angleterre publiées en 1723, et non pas Maçonnerie ancienne dite « Opérative » qui trouve son origine dans les « Mystères », c'est-à-dire dans un enseignement donné dans le secret pour continuer à expliquer les lois de la Nature. Précisons encore que, lorsque certains régimes totalitaires interdirent la Franc-Maçonnerie c'est l'« Opérative » qui était visée et non la « spéculative », car ces régimes ne lui pardonnent pas d’enseigner les moyens de penser et d’agir librement.
Remarque : Au Chapitre 23 verset 5 du second livre de Samuel, il est dit : « Il n'en était pas ainsi de ma maison ; mais Elle m'a établi dans une alliance éternelle, bien ordonnée, et ferme en toutes choses. Elle est toute ma délivrance et tout mon plaisir, et ne fera-t-elle pas fleurir ma maison ? »
L'alliance éternelle et bien ordonnée dont parle le verset 5 fait allusion à la fondation d'une immense fraternité secrète qui a été éternelle en effet, puisqu'elle est devenue la Franc-Maçonnerie.
La Franc-Maçonnerie est d’origine hébraïque, tous les mots de passe sont des vocables hébreux, ses légendes sont tirées de l’histoire du peuple d’Israël. Cependant, Joseph de Maistre, dans « Mémoire au duc de Brunswick » (1782), dit ceci : « Tout annonce que la Franc-Maçonnerie vulgaire est une branche détachée et peut-être corrompue d’une tige ancienne et respectable ». « C’est bien ainsi qu’il faut envisager la question, précise René Guénon qui ajoute qu'on a trop souvent le tort de ne penser qu’à la Maçonnerie moderne (ou « Maçonnerie spéculative »), sans réfléchir que celle-ci est simplement le produit d’une déviation, et une dégénérescence au sens d’un amoindrissement consistant dans la négligence et l’oubli de tout ce qui est « réalisation » du point de vue initiatique. Les premiers responsables de cette déchéance, à ce qu’il semble, ce sont les pasteurs protestants, Anderson et Desaguliers, qui rédigèrent les Constitutions de la Grande Loge d’Angleterre, publiées en 1723, et qui firent disparaître tous les anciens documents (Old Charges) de l’ancienne « Maçonnerie Opérative » sur lesquels ils purent mettre la main, pour qu’on ne s’aperçût pas des innovations qu’ils introduisaient, et aussi parce que ces documents contenaient des formules qu’ils estimaient fort gênante. Ce travail de déformation, les protestants l’avaient préparé en mettant à profit les quinze années qui s’écoulèrent entre la mort de Christophe Wren, dernier Grand-Maître de la Maçonnerie ancienne (1702), et la fondation de la nouvelle Grande Loge d’Angleterre (1717). Cependant, ils laissèrent subsister le symbolisme, sans se douter que celui-ci, pour quiconque le comprenait, témoignait contre eux aussi éloquemment que les textes écrits, qu’ils n’étaient d’ailleurs pas parvenus à détruire tous, puisqu’on connaît une centaine de manuscrits sur lesquels ils n’avaient pu mettre la main et qui ont échappé à la destruction. Voilà, très brièvement résumé, ce que devraient savoir tous ceux qui veulent combattre efficacement les tendances de la Maçonnerie actuelle, bien qu'il y a eu ultérieurement une autre déviation dans les pays latins, celle-ci dans un sens antireligieux, mais c’est sur la « protestantisation » de la Maçonnerie anglo-saxonne qu’il convient d’insister en premier lieu. ». 
Jean-Théophile Desaguliers : pasteur presbytérien et physicien, élève de Newton, était un huguenot français exilé en Angleterre. Violemment antifrançais et anticatholique, il complota toute sa vie contre la France et y réalisa plusieurs voyages secrets, notamment à Bordeaux où il fut à l'origine de l'infiltration d'une loge opérative anglophile existante, qui fut le fer de lance de la Grande Loge de Londres (GLL) en France. Rappelons simplement que Bordeaux fut un des creusets où se forgea la Révolution française, ce qui explique encore que dans la première phase révolutionnaire ce furent les girondins, majoritairement francs-maçons « spéculatifs », qui dominèrent la situation.
James Anderson : pasteur lui aussi, était avant tout un « voluptueux », au sens le plus baudelairien du terme, évoluant dans les milieux libertins et occultistes londoniens, et nous verrons que c'est grâce à ses relations avec l'un des plus grands débauchés du royaume, le duc Philippe de Wharton, qu'il va opérer la phase finale de sa subversion en 1723. Signalons la curieuse étymologie d'« Anderson » : « Ander » ou  « Andros » qui signifie « mâle » ou « homme », et « son », « fils », ce qui donne « Fils de l'homme » qui prend le contrepied du « Fils de la Femme ».
Rappelons qu'à l'époque où l'on inventa la légende de Jésus « Fils de l'homme », les anciennes coutumes gynécocratiques régnaient encore, et ceux qui étaient restés fidèles à l'ancienne Loi appelaient encore l'enfant du nom de sa Mère ; même à Rome, malgré les nouvelles lois, Mécène portait le nom de sa mère parce qu'il gardait les anciennes coutumes de l'Etrurie dont il était originaire. Avec « Anderson », on sent l'importance de donner une nouvelle impulsion au masculinisme contre lequel le mouvement des Cathares, les Troubadours, la Chevalerie et l'Ordre des Templiers avaient entamé la puissance ; aussi, chose curieuse, lors de la Révolution, les hommes demandèrent leurs « droits », eux qui, déjà, les avaient tous, et qui, pendant tout le Moyen Age et même la Renaissance, avaient vécu en despotes, dépassant de beaucoup leurs « droits ».
Dans son ouvrage « Initiation féminine et initiations de métier, Études Traditionnelles », René Guénon nous fait remarquer que dans la Franc-Maçonnerie moderne, nous trouvons l’existence d'une « Maçonnerie mixte », ou « Co-Masonry », comme elle est appelée dans les pays de langue anglaise, qui représente tout simplement une tentative de transporter, dans le domaine initiatique lui-même qui devrait encore plus que tout autre en être exempt, la conception « égalitaire », si chère au monde moderne, qui, se refusant à voir les différences de nature qui existent entre les êtres, en arrive à attribuer aux femmes un rôle proprement masculin, et qui est d’ailleurs manifestement à la racine de tout le « féminisme » contemporain, notamment celui, obscène et profane, des « Femen » et autres « Pussy Riot », ou celui, agressif, des « chiennes de garde », aboyant contre tous les hommes sans distinction ; un féminisme parodique et vulgaire qui nuit au Vrai Féminisme (antique et spirituel) qui tend, malgré tous les obstacles, à renaître de ses cendres… tel le retour du « Saint-Esprit ». Fin de la remarque
G. Boulianne écrit encore : « À ce jour, la « City » est une entité distincte du reste de la Grande-Bretagne, agissant en tant qu’État débiteur du monde occidental. Ses « citoyens » sont les débiteurs-fiduciaires des comptes militaires étrangers de l’Empire romain, au sein du système administratif de la Cité de Londres : l’occultisme du Vatican. »
Dans son dictionnaire étymologique des noms géographiques, André Cherpillod dit que le nom de « Nuremberg » (Nürnberg, dérivé du vieux haut allemand Nuremberc : NEU-ROM-BERG) signifie « la Montagne de la Nouvelle Rome » ; une « Montagne » contre laquelle Isaïe mettait en garde lorsqu'arriverait la fin des temps (Is II.2). Aussi, qu'est-ce donc que cette « Nouvelle Rome » issue de « Nuremberg », cette parodie de justice, si ce n'est la « City », sans oublier d'y annexer sa pure création, l'ONU, ainsi que la fondation de l'État d'Israël ? Au sujet de ce dernier, citons l'ouvrage de Marcel Bulard, intitulé « Le Scorpion, symbole du peuple juif dans l’art religieux des XIVème, XVème, XVIème siècles » : L’auteur, parti de l’examen de peintures de la chapelle Saint-Sébastien de Lans-le-Villard (Savoie), a rassemblé tous les documents similaires qu’il a pu découvrir, et il en a fait une étude très détaillée, accompagnée de nombreuses reproductions. Il s’agit de figurations du scorpion, soit, sur l’étendard porté par la Synagogue personnifiée, soit plus fréquemment, dans la représentation de certaines scènes de la Passion ; dans ce dernier cas, René Guénon écrit (Formes traditionnelles et cycles cosmiques) que « l’étendard au scorpion est généralement associé à des étendards portant d’autres emblèmes et surtout les lettre S P Q R, manifestement pour indiquer à la fois la participation des Juifs et celle des Romains, chose assez curieuse et qui semble avoir échappé à l’auteur ». « On pourrait remarquer aussi, ajoute-t-il, que ces mêmes lettres, disposées dans un autre ordre (S Q R P), évoquent phonétiquement le nom même du scorpion. Quant à l’interprétation de ce symbole, écrit encore Guénon, l’auteur, s’appuyant sur les « Bestiaires », ainsi que sur la poésie dramatique de la fin du moyen âge, montre qu’il signifie surtout fausseté et perfidie ».
Pour l'anecdote (mais pas que), citons cet extrait du livre de Jüri Lina (qui semble avoir eu accès à une bonne partie des archives soviétiques secrètes au moment de la « Perestroïka »), intitulé « Sous le signe du Scorpion » : « L‘empire soviétique fut instauré à 14h04, le 8 novembre 1917, dans la capitale de la Russie, Saint-Pétersbourg. En astrologie, le soleil était précisément juste au centre du signe du Scorpion. Ainsi, le Scorpion peut être considéré comme le symbole et le gardien du pouvoir soviétique. (...) Dans le règne animal, ajoute-t-il, il est une créature venimeuse, vivant de préférence dans les ténèbres. Il est réputé pour piquer ceux de son espèce… qui se mettent en travers de son chemin. »
La « City » est cette « New Babel-Babylone », à laquelle se réfère l'Apôtre Jean lorsqu'il parle de la « Grande Cité », cet épicentre du séisme instigateur du « Nouvel Ordre Mondial ». D'un point de vue géographique, faisons remarquer que l’urbanisation nous donne parfois l’impression que la Tamise coule au milieu d’une immense plaine. Mais en réalité, le fleuve est en fait relativement encaissé, souvent entouré de collines aujourd’hui densément peuplées.
La « City » est le centre financier du monde qu’on appelle souvent le « kilomètre carré le plus riche du monde ». Toutes les grandes banques et sociétés internationales géantes de la City de Londres qui contrôlent le monde sont membres de l’une ou l’autre des Douze sociétés de grande distribution établies à Guildhall.
La « City », est une cité dans la cité, un État dans l'État. La « City » n'est pas soumise à de nombreuses lois qui gouvernent le reste de la Grande-Bretagne. La « City » est administrée par une société privée, la « London Corporation », qui s'arroge toutes les fonctions d'un Conseil Municipal et qui contrôle une police privée et des tribunaux privés. La « City » est dirigée par son propre exécutif : le « Lord Maire » qui ne doit pas être confondu avec le Maire de l'agglomération de Londres ; les électeurs de la « City » ne sont pas ses résidents mais les sociétés privées qui y opèrent.
La « City » contrôle directement ou indirectement tous les maires, conseils, conseils régionaux, banques multinationales et transnationales, sociétés, systèmes judiciaires (par le biais de Old Bailey, Temple Bar et les Cours royales de justice de Londres), mais aussi le FMI (Fond Monétaire International), la BM (Banque Mondiale), la Banque du Vatican (par l’intermédiaire de Torlonia, filiale italienne de Londres de NM Rothschild & Sons), la BCE (Banque Centrale Européenne), la « FED » (Réserve fédérale américaine elle-même contrôlée secrètement par huit banques à participation britannique), la B.R.I. en Suisse (Banque des Règlements Internationaux qui est également sous contrôle britannique et supervise toutes les banques de réserve du monde entier y compris la Banque centrale de la fédération de Russie et la Banque populaire de Chine, toutes les deux membres de la BRI). Toutes les grandes banques et sociétés en Nouvelle-Zélande et en Australie sont contrôlées directement ou indirectement par la ville de Londres.
C'est par l'intermédiaire de la « Fabian Society », fondée le 4 janvier 1884 à Londres, pour assurer la pénétration de ses idées dans les élites et, ensuite, « tenir les universités et les collèges », qu'on s'intéressa de près à l'enseignement.
Des Sociétés similaires existent au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Elles comptent des branches spécifiques pour les jeunes et pour les femmes. 
Le « fabianisme », explique G. Boulianne, « est un mouvement radical basé à Londres dans le but de renverser l’ordre existant et d’établir un gouvernement mondial socialiste contrôlé par ses dirigeants et par les intérêts financiers qui leur sont associés. ».
Précisons tout de suite que le nom « FABIAN » choisi pour cette organisation provient du nom du général romain Quitus FABIUS Maximus (nom porté par les « Fabii », membres de la gens « Fabia » de la Rome antique). C'est lui qui, au IIème siècle avant notre ère, vint en Gaule et tailla en pièces les tribus confédérées d'Arvernie qui luttaient pour l'indépendance gauloise et contre l'invasion romaine. Ce nom est aussi une indication précieuse sur la méthode ou la tactique adoptée par cette « Organisation » : à l'instar de son ancêtre, le général romain Quintus Fabius Maximus Verrucosus, qui avait comme surnom « Cunctator » (le Temporisateur) dans sa lutte contre Hannibal, les « Fabiens » se déclarent partisans de la tactique d'étude et d'attente afin de frapper fort au moment choisi (rappelons en passant, que les Templiers furent supprimés brusquement de l'échiquier politique au moment où ils s'y attendaient le moins).
Aussi, pour les hommes de la « Fabian Society », la réorganisation de la société sur des bases socialistes devait s'établir selon le même modèle : une pénétration lente, patiente et discrète, d’en haut, à travers la fondation d’écoles et d’universités qui forgeraient les futurs cadres des États, des administrations publiques et privées, des industries, en un mot les technocrates.
Un historien « insider » (« de l’intérieur ») de la « Fabian Society », Harry W. Laidler, qui au début du XXème siècle contribua à créer aux U.S.A., grâce à la collaboration de l’écrivain Upton Sinclair, de Jack London et d’autres, des « noyaux Fabiens » d’où sortit l’administration Roosevelt et les gouvernements suivants, a écrit dans son « Histoire du socialisme » : « Le socialisme Fabien estime que la transition (inéluctable) du capitalisme vers le socialisme doit s’effectuer graduellement. Il prévoit la socialisation de l’industrie au moyen d’agences politiques et économiques bien contrôlées ; les classes moyennes sont, au besoin, le meilleur vecteur pour introduire et développer la technique d’une administration destinée à un nouvel ordre social... »
En 1941, le président de la Fabian Society (il le fut à plusieurs reprises de 1939 à 1957) George Douglas H. Cole (1889-1959), professeur de théorie sociale et politique à Oxford, reprenait ce thème en soutenant l’équivalence de toutes les formes de socialisme pour réaliser à l’échelle mondiale le « nouvel ordre Fabien », en utilisant dans ce but : « aussi bien les partis sociaux-démocrates, les travaillistes et d’autres d’Europe et du Nouveau Monde, que le communisme en Russie, ou divers groupes minoritaires ailleurs, du moment qu’entre eux il n’y a aucune différence d’objectif mais seulement de méthodes. » (Pierre Faillant de Villemarest, « Nomenklature mondialiste », dossier « Socialisme et Sociétés Fabiennes »)
Et le politologue français Pierre Faillant de Villemarest, citant des sources originales : « Le dogme Fabien, lit-on dans les publications internes de Londres, est de rester en même temps l’inspirateur de tous les socialismes et d’être toujours présent à gauche, au centre et à droite. » (« La lettre d'information », n°3/1991).
Sur l’équivalence des diverses formes de socialisme, il est intéressant de noter ce que déclarait en 1971 dans le « New York Times », Walter Lippmann, bras droit du « Colonel » House, membre éminent de sociétés de la zone du POUVOIR comme la « Pilgrims », la « Round Table », la « Fabian Society », directeur du C.F.R., c'est-à-dire le « Council on Foreign Relations » (l'Institut américain pour les Affaires Internationales, véritable « gouvernement de l'ombre » des États-Unis), de 1932 à 1939, président du Harvard Socialist Group, journaliste au « New York Herald ». En 1971 il affirmait dans les colonnes du « New York Times » : « Tant qu’un gouvernement mondial ne sera pas possible, il s’agira de créer un socialisme diversifié. »
Aussi, que furent le fascisme ou le nazisme, sinon des socialismes nationaux, qui se disaient opposés au communisme, socialisme international par antonomase ? Le socialisme « Fabien » à vocation technocratique était, par contre, et est toujours réservé aux démocrates, et il convient à un gouvernement mondial de la Haute Finance, comme cela fut publiquement explicité, encore en 1932, par la bouche d’un de ses représentants très autorisé, le financier James Paul Warburg : « On doit promouvoir une économie planifiée et socialiste et ensuite l’intégrer dans un système socialiste de dimensions mondiales. ».
« Le socialisme, écrit Nicolas Berdiaeff dans « Le nouveau Moyen Âge, Réflexions sur les destinées de la Russie et de l'Europe » (1927), représente le prosis de l’humanisme, la crise de l’autoaffirmation humaine, formulée dans la démocratie. Le socialisme passe déjà à une autre essence inhumaine, à une collectivité inhumaine, au nom de laquelle tout ce qui est humain est offert en sacrifice. Marx est un antihumaniste ; l’autoaffirmation humaine se transforme chez lui en la négation de l’homme. La démocratie est encore humanitaire (Le socialisme humaniste n’est pas encore le socialisme démasqué). Le socialisme est déjà au-delà de l’humanisme. Le socialisme est une réaction contre l’histoire moderne et un retour au Moyen Age, mais au nom d’un autre dieu. Le nouveau Moyen Age doit ressembler à l’ancien, il aura sa théocratie à l’envers. Mais, lorsque le règne humanitaire prend fin, le règne de l’humanisme séculier, alors se découvrent des abîmes contraires. L’État socialiste ressemble à la théocratie et il a des prétentions théocratiques, parce qu’il est une satanocratie. La société, la collectivité sociale, devient en lui un despote absolu, plus redoutable que les antiques despotes de l’Assyrie ou de la Perse. Wladimir Solovieff disait que, pour vaincre le socialisme, il fallait avoir discerné sa Vérité. On ne peut lutter contre le socialisme avec des « idées bourgeoises » et on ne peut lui opposer la société capitaliste, bourgeoise et démocratique du dix-neuvième et du vingtième siècle.  C’est la société bourgeoise qui a engendré le socialisme, c’est elle qui nous y a menés. Le socialisme, c’est la chair de la chair et le sang du sang du capitalisme. Ils se trouvent sur un seul et même terrain ; c’est un seul et même esprit, ou plutôt une seule et même négation de l’esprit, qui les anime. Le socialisme a hérité l’athéisme de la société bourgeoise et capitaliste du dix-neuvième siècle, la plus athéiste, en vérité, que l’histoire ait jamais connue. La relation de l’homme avec l’homme et de l’homme avec la nature matérielle y était déjà faussée. C’est l’économisme de la civilisation du dix-neuvième siècle, qui, ayant dénaturé l’organisation hiérarchique de la société, a engendré le matérialisme économique, lequel est un reflet exact de l’état réel de la civilisation au dix-neuvième siècle. Alors en effet la vie spirituelle n’était guère qu’un épiphénomène, une adaptation idéologique aux choses d’en bas. L’adoration de Mammon à la place de Dieu est propre au capitalisme et au socialisme également. Le socialisme n’est pas une utopie ou un rêve, c’est une réelle menace et un avertissement aux peuples chrétiens, pour leur rappeler avec rigueur qu’ils n’ont pas exécuté le testament du Christ, mais ont apostasié. On prête parfois un fondement au capitalisme en se disant que la nature humaine est pécheresse, et que le péché ne peut être déraciné de force, tandis que l’essence du socialisme est de supposer que la nature est bonne. Mais on oublie que l’heure historique peut sonner, où le mal de la nature humaine, précisément le péché qu’elle traîne avec elle, prendra une forme nouvelle. C’est la nature pécheresse qui engendre le socialisme. Le capitalisme, en tant que catégorie spirituelle et éthique, a surgi parce que la nature humaine est sujette au mal. Mais le socialisme surgit pour la même raison. L’apostasie de sa foi chrétienne, l’abandon des principes spirituels et des buts spirituels de la vie doivent nécessairement aboutir, après le stade du capitalisme, au stade du socialisme. Ou bien alors il faut commencer à réaliser effectivement le christianisme et se tourner vers la vie spirituelle, rétablir l’harmonie hiérarchique et normale de la vie, subordonner l’économique au spirituel, refouler le politique dans les limites qui lui sont assignées. »
Remarque : Historiquement, rappelons que le socialisme moderne trouve ses origines dans un mouvement féministe incompris à son époque, le « Saint-Simonisme », courant idéologique reposant à l'origine sur la doctrine socio-économique et politique de Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon (1760-1825). C'est le Communisme des premiers Chrétiens (de Saint-Jean) que ce rénovateur moderne proposa comme un exemple à imiter. Ce magnifique mouvement de réveil féministe dût subir la persécution, comme la subissent tous les grands mouvements de la pensée. Ce mouvement fut repris par Charles Fourier (1772-1837), dans la Phalange, et se fondit dans le fouriérisme qui le modifia, le masculinisa et en fît « le socialisme ». Là encore, nous voyons l’avortement d'un mouvement féministe, et sa transformation au profit de l’homme, comme l'avait été, 50 ans avant, le grand mouvement de la Révolution française, et 1.500 ans avant celle-ci, le Christianisme. Fin de la remarque
Pour en revenir à l'enseignement, précisons que la « Fabian Society » s'employa, dans un premier temps, à noyauter les grandes institutions universitaires britanniques en place, c'est-à-dire Oxford et Cambridge. Aussi, dès 1912, « La pénétration des universités d'Oxford et de Cambridge était telle qu'il n'est pas trop osé d'avancer que M. Clifford Allen (président de l'Independant Labour Party) de la section de la « Fabian Society » de Cambridge, était en mesure de mettre sur pied la Fédération des universités socialistes » (A.N. Field Nelson, Socialism Unmasked, p.14).
La même chose se produisit aux États-Unis afin d'avoir la main mise sur les grandes universités américaines, telles Harvard, Columbia, Yale, Princeton ou le M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology).
Les membres des « Sociétés secrètes » comprenaient bien le rôle fondamental de l’instruction, capable d’agir d’abord sur les personnalités en formation puis, grâce aux idées communes « imprimées » dans les individus, sur la nation tout entière. La logique des principes transmis par l’école, c'est-à-dire ce conditionnement exercé par les idées communes, se traduisant ensuite en tendances, réflexes et actions de la collectivité tout entière, qui seront toujours plus consolidés et surtout prévisibles.
Aussi, l'entreprise la plus importante des membres de la « Fabian Society », fut la fondation, sous la haute autorité de Sydney Webb (membre fondateur de la « Fabian Society ») de la London School of Economics en 1894. A.N. Field Nelson (« Socialism Unmasked », p.19) écrit que : « Sydney Webb reçut pour cela l'assistance financière de Sir Ernest Cassel, grand financier international et ancien partenaire de Jacob Schiff et Kuhn & Loeb de New York... Lord Haldane, membre éminent de la « Fabian Society » et ami de longue date de Webb servit d'intermédiaire entre la Fabian Society et Sir Cassel. ». A.N. Field Nelson écrit encore que : « le professeur J. H. Morgan, dans la « Quaterly Review de janvier 1929, demandant à Lord Haldane : « À quoi servira exactement ce financement ? », s'entendit répondre : « Notre objectif est de faire de cette institution une plaque tournante pour dresser et former les cadres du futur État socialiste ». ».
Signalons au passage que Louis Dreyfus, homme de médias et principal financeur de la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron et George Soros sont d'anciens élèves de cette école. John Fitzgerald Kennedy (JFK) fit également ses études à la London School of Economics sous la direction de Harold J. Lasky, membre important de la « Fabian Society » (il en fut chairman entre 1946 et 1948).
Précisons, encore avec A.N. Field Nelson, que les banquiers Jacob Schiff et Kuhn & Loeb de New York, anciens partenaires de Sir Ernest Cassel, sont ceux-là même qui subventionnèrent la révolution bolchévique (consulter notamment l'article d'Henri Coston paru dans « Lectures françaises » n°126 d'octobre 1967, intitulé « Les origines inconnues de la Revolution bolchevique »), prélude à l'ultime et vaste entreprise consacrée à la destruction de la Foi, et cela au milieu de la première « grande » guerre d'enfer des temps modernes, prélude, à son tour, à la décadence de l'Europe et au recul planétaire de l'homme (blanc) au profit des gigantesques « blocs » capitaliste et communiste.
Zbigniew Brzezinsky, dans son ouvrage « Between two ages », écrit : « le marxisme est une victoire de la Raison sur la Foi… une étape vitale et créatrice pour la maturation de la vision internationaliste de l’homme »
Et Nicolas Berdiaeff, dans ses « Réflexions sur les destinées de la Russie et de l'Europe », écrit : « La révolution russe est un grand malheur. Toute révolution, du reste, est une calamité. Il n’y a jamais eu de révolution heureuse. La révolution russe est abjecte. Mais toute révolution est abjecte. Il n’y a jamais eu de révolutions belles, harmonieuses et heureuses. D’autre part, toutes les révolutions ont été manquées. Il n’y a jamais eu de révolution réussie. La Révolution française, que l’on dit « grande », fut elle-même abjecte et manquée. Elle ne fut pas meilleure que la révolution russe, ni moins sanglante ni moins cruelle ; elle fut aussi athéiste, aussi destructive à l’égard de tout ce que l’histoire avait jusque-là consacré. La révolution russe n’est pas ce qu’on appelle « grande », elle n’est qu’une révolution importante, dépourvue d’auréole morale. »
Remarque : En parallèle de cette déchristianisation forcée issue de la révolution bolchévique, commença à se mettre en place un néo-spiritualisme des plus frelaté : « l'interplanétarisme », par l'entremise du phénomène OVNI/UFO (soucoupes volantes) et ses « Aliens » (ou « EBE » : Entité Biologique Extra-terrestre) si chers aux anglo-saxons ; un phénomène basé sur la « théorie des Anciens Astronautes », appelée « contact du paléolithique » en Russie. « L'interplanétarisme » représentant en définitive l'assomption « religieuse » de l'internationalisme prolétarien. Cette nouvelle « religion » s'adressant également aux athées, suscitera, quelques années plus tard, l'enthousiasme quasi mystique autour du programme spatial soviétique (cf l'ouvrage de Jean Robin : « Veilleur où en est la nuit ?). En Russie comme aux USA, les perspectives ouvertes par la seconde guerre mondiale favoriseront l'essor de la « théorie des Anciens Astronautes » : en 1946, par exemple, avec l'auteur de science-fiction Russe, Alexander Kazantsev, et son hypothèse (appelée à avoir un grand avenir) relative à l'énorme explosion qui eut lieu en 1908 en Sibérie, près de la petite rivière de Toungouska ; aux USA, avec l'affaires du « crash de Roswell » en 1947 ou celle du « carrousel de Washington » en 1952. Vient s'ajouter à tout ceci une statistique établie par l'ONU, institution « globaliste » (qui désunit les nations au lieu de les unir), qui laisse entendre que, sur la période de 1947 à 2007, 150 millions de témoignages (sérieux ?) d'observation d'existence d'OVNI ont été recensés. Voilà ensuite des conférences et autre débats dits « sérieux », de scientifiques et/ou ufologues sur les « rencontres du troisième type »,  sur « nos ancêtres » les Elohim, les Néfilim, ces « dieux » revêtus de scaphandres, « descendus du ciel » dans leurs vaisseaux spatiaux, venant créer l'homme à leur image, c'est-à-dire transformant l'homo erectus (homme-singe) en homo sapiens (homme moderne) et pensant résoudre du même coup, l'erreur de la théorie évolutionniste par une nouvelle fantaisie… Avec cet engouement des foules (toujours avides d'erreurs) autour de ce sujet, nous allons voir l'ensemble des médias de masses contribuer grandement, à partir du milieu du XXème siècle, à la vulgarisation du phénomène OVNI : dans la littérature (le Comte de Clancarty, membre de la Chambre des Lords qui, sous le pseudonyme de Brinsley Le Poer Trench, publia Le Peuple du Ciel (1960) et Les Géants venus du Ciel (1962) ; Marc Dem écrira (1974) Les Juifs de l'Espace, etc.) ; au cinéma (Le jour où la Terre s'arrêta (1951), La guerre des Mondes (1953), Les soucoupes volantes attaquent (1956), Starman (1985), Independance Day (1996), Prométheus (2012), etc.) ; à la télévision (Les Envahisseurs (1966), X-Files (1993), etc.).
À propos de cette mythologie « soucoupiste » naissante, qui allait connaître un grand succès, René Guénon, dans « L'erreur Spirite » (en 1923), déjà, écrivait « combien il y a de naïveté dans les illusions que se font certains savants à l'égard des communications interplanétaires », et précisait que « ces illusions procèdent de l'erreur qui consiste à transporter partout des représentations purement terrestres, anthropomorphe… qu'il vaut mieux n'avoir aucune représentation que d'en avoir de fausses… que ce dont il s'agit n'est pas imaginable mais qu'il ne faut pas en conclure que cela n'est pas concevable, car cela l'est au contraire très facilement », et concluait que « une des grandes erreurs des philosophes modernes (…) et qui est elle-même un trait général de la mentalité occidentale (…) consiste à confondre le concevable et l'imaginable ». Rappelons qu'antérieurement au XXème siècle, l'histoire fait aussi état de quelques cas relatifs au phénomène des « soucoupes-hameçons » servant à « pêcher » les âmes crédules. Citons, entre autres, le cas des vaisseaux volants de l'an Mil et celui de la grande vague américaine de 1896-1897. Ajoutons enfin, que c'est la corruption de l'idée d'Ange, « planant dans les régions éthérées », qui a passé dans les esprits extra-terrestres ; croyance qui s'est perpétuée dans le spiritisme moderne (né au milieu du XIXème siècle) et s'est développée jusqu'à aujourd'hui, notamment dans les mouvements de type « New Age » et autres sectes du même genre, sans parler des communautés diverses d’inspiration naturiste, écologiste et pseudo-traditionnelle dans lesquelles les militants de base sont condamnés au bénévolat sous prétexte d'idéalisme pendant que les dirigeants du sommet se remplissent les poches. 
Enfin, toujours à propos de « pseudo spiritualisme », René Guénon, dans « Le Règne de la quantité et les signes des temps » (1945), attirait l'attention sur les « prophéties » qui, en ces dernières années surtout, sont répandues et exploitées de toutes les façons, pour des fins dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles sont fort « énigmatiques ». Prophéties, plutôt « pseudo-prophéties », car il n'y a de prophéties, au sens rigoureux du terme que celles contenues dans les Livres Sacrés. Pour le reste, il ne peut s'agir, au mieux, que de « prédictions ». Et, dans tout ce bric-à-brac nulle trace d'interventions célestes, mais singeries où seul le Menteur trouve son compte. Nous touchons encore ici, à des forces subtiles, psychiques, n'ayant rien à voir avec le spirituel, et dont la finalité est d'aggraver le déséquilibre du monde contemporain.
Une vie extraterrestre « concevable » : Dans tous les Livres sacrés, on expliquait la Cosmogonie. L'Inde antique nous a laissé une Cosmogonie grandiose, mais qui est en opposition avec les conceptions mesquines de la science moderne. Nous y trouvons d'abord l'Espace qui n'est pas contenu, mais contient tout. Dans cet Espace est une substance primordiale, universelle, qui le remplit, et qu'en sanscrit on appelle « Akâsha » (c'est l'Azote ou Æther-Azote). Au sein de cette substance s'agite et rayonne l’Upâdhi, l'élément-force ; c'est la radiation atomique émanée des soleils (étoiles) et projeté, dans tous les sens, dans l'espace immense.
C'est l’Oxygène radiant que notre Soleil projette parce qu'il est son élément comburant. Cette radiation n'est pas seulement une force, c'est aussi un principe chimique.
Cette force radiante ne vient donc pas seulement de notre soleil ; elle vient aussi des étoiles, qui sont multiples et rayonnent dans l'espace sept autres principes chimiques qui génèrent les sept couleurs du prisme. C'est l'origine du Septénaire.
Ces éléments colorés, qui possèdent les mêmes propriétés que l'oxygène, sont : le soufre, le fluor, le chlore, le brome, l'iode, le tellure, et le sélénium.
Chaque soleil a donc ses radiations qui, physiquement et chimiquement ne sont pas celles des autres soleils puisque les matières décomposées par la combustion ne sont pas les mêmes dans tous les astres incandescents. En même temps, chaque soleil a sa couleur, laquelle est déterminée par l’élément actif qui entretient la combustion. Sur une terre éclairée par un soleil rouge c’est, peut-être, le Sélénium qui est l’élément comburant, qui règne dans l’atmosphère et engendre la vie. Sur une terre éclairée par un soleil vert c’est, peut-être, le Chlore qui joue ce rôle actif et, dans ces mondes éloignés de nous, l’oxygène n’est, peut-être, connu que comme un élément secondaire aussi insignifiant, aussi peu utile à la vie que l’est par exemple, l’Iode sur terre.
Ainsi, c'est l’élément comburant d’un soleil qui régit toute l’organisation physique du système, toute l’organisation physiologique des êtres qui y vivent.
Si le « monde » qui recouvre la surface terrestre a, aujourd'hui, une structure déterminée qui, pour nous, est normale, c'est parce que les forces qui agissent aujourd'hui sur notre globe engendrent cette structure. Mais à la surface d'une autre planète, les forces différentes doivent engendrer des formes différentes.
L'homme cherche partout son image ou sa ressemblance, méconnaissant ainsi la grande loi de l'évolution, qui change incessamment les formes, les organes, les tissus. Cependant, aux différents âges d'un même monde on ne trouve pas de différences morphologiques fondamentales, la direction des forces étant toujours la même, mais seulement des différences d'intensité.
Ainsi, après la période azoïque (sans vie), la Terre s'était couverte d'une subite végétation. Mais les espèces apparues dans cette primitive période de vie (époque de transition) ne ressemblaient en rien à celles que nous connaissons actuellement. C'était une végétation bizarre, des Lycopodes, des Fougères arborescentes et bien d'autres perdues aujourd'hui, qui allait être suivie d'une animalité ayant aussi des caractères extraordinaires (de grands sauriens, des chauves-souris gigantesques, etc.). Puis arrive l'époque tertiaire, et toutes les conditions de la vie organique changent encore, une végétation nouvelle surgit et, après eux, issus d'eux, les grands mammifères.
Rappelons que l’Oxygène est un élément récent pour la terre, il l’enveloppe, il règne dans toutes ses couches superficielles, mais pas dans ses couches profondes ; il n’existe pas dans les terrains primitifs. Il est probable même que son arrivée à la terre coïncide avec l’apparition de l’eau et de la vie à la surface de notre planète. Aussi, en étudiant la constitution géologique de la terre, nous constatons que le grand rôle que joue actuellement l’oxygène, pour nous, a été, en partie, rempli par le soufre à une autre époque. En effet, à l’époque crétacée ou tertiaire, le soufre abondait sur la terre. Fin de la remarque
La London School of Economics est rattachée à l'Université de Londres ; à ce titre, elle reçoit une aide financière du gouvernement. D'autre part, si l'on en croit Pierre Hofstetter, « La London School of Economics est l'une des grandes écoles la plus marxisante d'Angleterre » (Le Spectacle du Monde, n°35, février 1965).
G. Boulianne écrit que « La principale organisation radicale de promotion du socialisme en Angleterre fut l’Association internationale des travailleurs, alias la Première Internationale, fondée par Karl Marx le 28 septembre 1864 à Londres au Saint-Martin’s Hall. Le système communiste en Russie était une « expérience britannique » destinée à devenir à terme le modèle socialiste « Fabien » pour la prise de contrôle britannique du monde par le biais des Nations Unies et de l’Union Européenne. »
Rappelons que, en 1905, le Tsar Nicolas II refusa d’accepter la création sur le sol Russe d’une Banque centrale, contrairement à ce qui arrivera en 1913 avec la « Federal Reserve » (« FED ») aux USA ; une banque centrale qui, au moyen du contrôle du crédit, aurait permis aux « puissances d'argent » de contrôler l’économie Russe. D'après Vladimir Volkoff « La Russie impériale gênait les Usuriers pour plusieurs raisons, et d’abord elle dépendait d’eux beaucoup moins que les autres pays européens. ». Le premier organisme bancaire central en Russie a été créé le 12 juin 1860 sous le nom de Banque d'État de l'Empire Russe, qui a été formée sur la base de la Banque commerciale d'État par l'oukaze (décret ou édit) de l'Empereur Alexandre II. Il était précisé dans les statuts que cette banque était destinée au crédit à court terme du commerce et de l'industrie. Au début de 1917, la banque comptait onze succursales, 133 bureaux permanents et cinq bureaux temporaires et 42 agences. Le 7 novembre 1917, date de la « révolution d'Octobre », la Banque d'État Russe a été dissoute et remplacée par la Banque populaire de Russie ; on passera alors d'un Gouverneur de la banque nommé par Nicolas II, à un Président du Conseil d'Administration nommé par le Premier ministre de l'Union Soviétique, en l'occurrence Lénine (rappelons que la famille impériale a été massacrée en juillet 1918). La Banque populaire de Russie existera jusqu'à la création, en 1923, de la Gosbank (banque centrale de l'Union Soviétique). La Gosbank avait un fonctionnement identique à celui de la « FED » américaine. Comme celle-ci, elle puisait l’argent du « rien » et représentait le rêve de tout capitaliste financier. La Gosbank contrôlait les transactions financières soviétiques de plus près encore que les autres banques centrales ne le font dans les pays de l’Ouest. En effet, toutes les transactions entre les entreprises soviétiques passaient par la Gosbank qui pouvait, ainsi, tout surveiller. (Cf. W. Bramley, « Die Götter von Eden », p. 368 ; D. Griffin, « Die Absteiger », p. 96 et suiv.)
Depuis décembre 1991, la Gosbank de l'URSS est devenue la Banque Centrale de la fédération de Russie de Vladimir Poutine.
Dans « La ploutocratie et le communisme », Christian Lagrave nous rappelle, avec beaucoup de précisions, que le banquier Jacob Schiff, de la « Kuhn & Loeb », « le juif le plus célèbre de New York, et l’un des hommes les plus riches du monde (en 1894) » (dixit J. Attali), allait utiliser son immense fortune à œuvrer au profit de ses coreligionnaires et à combattre férocement la Russie impériale. Dès 1894, il s’efforça d’organiser le blocus financier du Tsar. Mais c’est lors de la guerre russo-japonaise que son action devint décisive. « Ce rappel des faits accablants, dit Christian Lagrave, provoque, chez les historiens conformistes ou chez les obsédés de l’anticomplotisme (qui sont souvent les mêmes) deux types de réactions : soit une attitude de dénégation obstinée (type : ce sont des calomnies inventées par les antisémites, ce sont des hypothèses non prouvées et d’ailleurs invraisemblables) soit, quand les faits sont trop évidents, une tentative de justification du type : Jacob Schiff et le Rabbin Wise ont combattu le Tsarisme uniquement pour mettre fin aux pogroms qui terrorisaient les populations juives de Russie (à ce sujet, sur leurs vraies causes et sur leur ampleur réelle, C. Lagrave renvoie le lecteur à Alexandre Soljenitsyne, et ses ouvrages : « Deux siècles ensemble » et « Juifs et Russes avant la révolution »).
Or, le vrai but de Schiff et de ses complices, dit encore C. Lagrave, n’était pas là et la réalité est toute autre. Pour appuyer ses dires, il cite un extrait du livre de Wickliffe Vennard, « The Federal Reserve Hoax » : « La chute de la Russie blanche, la nation Tsariste chrétienne, a été l’œuvre d’un petit groupe minoritaire actif dans les milieux dirigeants, financé par les banquiers internationaux, prenant le contrôle d’une population insouciante. Dans son Plan directeur pour la ruine (de la Russie), Paul Stevens écrit : « La destruction de la Russie Tsariste a été précédée d’une lutte sournoise des banquiers d’Europe occidentale pour accrocher leurs griffes à l’économie russe. Quelles que soient les fautes du régime Tsariste, il faut dire qu’il avait répondu fermement au réseau Amsterdam-Francfort-Paris-Londres-Vienne des banquiers internationaux et des dynasties familiales. Au cours des années, alors que les requins internationaux de la finance avaient consolidé leur règne sur l’Europe occidentale, la Russie avait réussi à conserver une grande partie de son indépendance financière. C’était la politique fixe et longue des Romanoffs pour garder jalousement cette autonomie financière. Le Tsar Nicolas Ier avait confirmé cette politique au milieu du siècle en décrétant qu’aucune banque ne pouvait faire des affaires en Russie si elle était gérée de l’extérieur du pays. Cette politique avait été appliquée sévèrement. ».
Dans « Méditations sur les 22 arcanes majeurs du Tarot », l'auteur anonyme, Valentin Tomberg à ce qu'il semblerait, à propos de la Lame « L'Empereur », écrit ceci : « La pyramide n'est pas complète sans son sommet ; la hiérarchie n'existe pas lorsqu'elle est incomplète. S'il n'y a pas d'Empereur, tôt ou tard, il n'y aura pas de rois non plus. S'il n'y a pas de rois, tôt ou tard, il n'y aura pas de noblesse non plus. S'il n'y a pas de noblesse, tôt ou tard il n'y aura pas de bourgeoisie ni de paysan, non plus. Voilà comment on arrive à la dictature du prolétariat, de la classe hostile au principe hiérarchique qui est cependant le reflet de l'ordre divin. C'est pourquoi le prolétariat professe l'athéisme. »
Remarque : Au cours de l’été 1917, il devint impératif de savoir qui financerait Lénine et Trotsky pour leur coup d’état révolutionnaire. Les Banquiers Internationaux décidèrent que leurs représentants se rencontreraient à Stockholm (Suède) parce que ce pays était neutre et relativement peu fréquenté par les espions internationaux. Parmi les personnes qui assistèrent à la réunion, se trouvaient des hommes qui représentaient les intérêts bancaires de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de France, de Russie et des États-Unis d’Amérique. M. Protopopoff, le ministre russe de l’Intérieur y était, de même que M. Warburg de Hamburg (du B'nai B'rith), frère de Paul Warburg, associé de Kuhn-Lœb & Co de NewYork, qui avait mis au point la législation du Système de Réserve Fédérale en 1910. Nous verrons que dans le but de savoir comment on s’entendrait sur le financement de Lénine et de Trotsky pour renverser le gouvernement russe, des délégués vinrent de toutes les nations en guerre. Il fut décidé finalement que Kuhn-Lœb de New-York mettrait $50.000.000 à la disposition de Lénine et de Trotsky à la Banque de Suède. En 1917, les officiers des Renseignements britanniques et américains rapportèrent ces faits à leurs Gouvernements respectifs. Ce fut à ce moment tragique que le Commander E.N. Cromie mourut en repoussant une foule de révolutionnaires qui attaquait le Consulat de Grande-Bretagne à St Petersburg. Les plans que Jacob Schiff avait dressés pour permettre à Trotsky et à sa cohorte de révolutionnaires professionnels de revenir à St Petersburg via New York « tombèrent à l’eau » lorsque Trotsky fut emprisonné par le gouvernement canadien à Halifax (Nouvelle Ecosse). Le pouvoir que les Banquiers Internationaux exercent sur les gouvernements constitutionnels est ainsi prouvé par le fait qu’ils protestèrent aussitôt auprès des gouvernements concernés. Trotsky et son « gang » de révolutionnaires furent relâchés et ils reçurent un sauf-conduit pour traverser la Zone de blocus britannique. Nous avons une preuve supplémentaire de la complicité des politiciens britanniques dans la Révolution Russe de 1917, grâce à D. Petrovsky qui nous expose le rôle joué par Sir G. Buchanan, ambassadeur de Grande-Bretagne (et membre de la « Pilgrim's Society »). Petrovsky prouve que bien que parfaitement informé de tout ce qui se tramait dans les coulisses, le gouvernement de Lloyd George aida les Banquiers Internationaux à faire entrer Trotsky et ses révolutionnaires en Russie pendant qu’au même moment le Haut Commandement allemand aidait les Banquiers Internationaux à faire passer Lénine et son « gang » de révolutionnaires de Suisse à Petrograd. On fournit à Lénine ainsi qu’à ses hommes de main un wagon de chemin de fer privé pour leur voyage à travers l’Allemagne. M. Petrovsky révèle que Milioukoff, qui avait été nommé ministre des Affaires étrangères par le gouvernement républicain russe au printemps de 1917, fut l’homme qui négocia cette intrigue qui impliquait des nations en guerre. Il est aussi mentionné qu’en remerciement de la coopération du Haut-État-Major allemand, le gouvernement de Grande-Bretagne accepta la requête de Milioukoff, à savoir la libération de M. M. Litvinov. Ce dernier avait été arrêté par les officiers du renseignement britannique en tant qu’espion de l’Allemagne. Les origines de M. Litvinov s’avèrent d’un grand intérêt ; ses parents portaient le nom de Finkelstein. Lorsqu’il rejoignit le Mouvement Révolutionnaire Mondial, il changea son nom en celui de Meyer Wallach. Lorsqu’il décida de s’associer avec Lénine et son parti bolchevique, il changea de nouveau son nom en celui de Maxim Litvinov. C’est le même homme qui fut l’espion des Allemands et c’est encore le même homme qui sera arrêté lorsqu’il essayera de changer les billets de banque de 500 roubles qu’il avait dérobés après avoir lancé une bombe lors du cambriolage de la Banque de Tiflis. Après sa libération par les autorités britanniques, Litvinov retourna en Russie. Il aida Lénine à renverser le Gouvernement Provisoire de Kérensky et le Soviet Menchevik instauré à St Petersburg avant octobre 1917. Litvinov fut le Commissaire des Affaires étrangères de Staline de 1930 à 1939 et fut nommé membre du Comité Central du Parti Communiste en 1935. Assassin, receleur d’argent volé, espion, gangster international et Chef d’orchestre des menées révolutionnaires dans de nombreux pays, toutes ces qualités furent acclamées par les nations du monde lorsqu’il fut élevé à la fonction de Président du Conseil des Nations Unies. Seul un groupe international, tel que les Banquiers Internationaux, pouvait sauver la vie de cet homme et lui assurer la liberté lorsqu’il exécutait les mots d’ordre criminels des comploteurs internationaux. Seuls le pouvoir et l’influence des Banquiers Internationaux ont pu le faire élire Président du Conseil des Nations Unies. Une autre preuve qui vaut la peine d’être citée établit que les Banquiers Internationaux du Royaume-Uni, des États-Unis, d’Allemagne et de Russie travaillèrent ensemble même après que l’Allemagne et la Grande-Bretagne se soient déclaré la guerre. Nous trouvons cette preuve dans une brochure intitulée « Trotsky » (Defender Publishers, Wichita, Kansas), citant une lettre de J.M. Dell et adressée personnellement à Lloyd George (Lloyd George avait été durant des années l’Avocat du Mouvement Sioniste dirigé et financé par les Rothschild). Mais pourquoi continuer ? Il faudrait des livres entiers pour citer toutes les preuves établissant que les Banquiers Internationaux organisèrent, financèrent et dirigèrent la Révolution Russe afin d’obtenir le contrôle d’un énorme territoire pour pouvoir y tester à fond leurs théories totalitaires. En pratiquant des expériences sur un territoire aussi gigantesque que la soi-disant U.R.S.S., ils pouvaient déceler les erreurs et les faiblesses du procédé par tâtonnements. Il aurait été vraiment stupide de leur part d’essayer de diriger le monde entier avant d’avoir accompli cette expérience qui coûta des millions de vies humaines. De telles actions ont toujours fait partie de leur Plan à longue échéance. Ce plan a commencé il y a cinq mille ans et fut remis à jour lors de la réunion qui eut lieu dans l’Orfèvrerie Bauer à Francfort en 1773. A moins que l’on ne décide d’agir en commun, il est probable que ce plan arrivera à échéance lorsqu’ils auront obtenu le contrôle économique et politique après la Troisième Guerre Mondiale. Si l’on permet le déclenchement de la Troisième Guerre Mondiale, la dévastation sera si considérable que les Internationalistes en arriveront à prétendre que seul un Gouvernement Mondial soutenu par une force de police internationale permettra de résoudre les différents problèmes nationaux et internationaux, rendant impossible de nouvelles guerres. Cet argument paraîtra logique à de nombreuses personnes qui oublient toutefois que les dirigeants communistes Orientaux et les dirigeants capitalistes Occidentaux ont l’intention de mettre à exécution en dernier lieu leurs idées de Dictature Athée-Totalitaire. (W.G. Carr, « Des Pions sur l’Échiquier », 1956)
On le voit encore, l’argent n’était pas le seul moteur de ces procédés criminels ; il y avait, au-dessus, un projet messianique d’essence religieuse. C’est ce qu’avait très bien vu Pierre Virion à qui nous empruntons cet extrait de son livre intitulé « Les forces occultes dans le monde moderne » :
« Le communisme soviétique a été l’œuvre de très hautes sociétés secrètes. Est-ce à dire que ce régime politique constitue leur objectif dernier, l’état définitif dans lequel elles abandonneraient le monde, comme si elles bornaient là leur ambition ? Certainement pas. Malgré la menace de le voir se retourner contre elles, elles ne voient en lui qu’un instrument de désorganisation du vieux monde (et de l’Occident en particulier) pour organiser sur ses ruines leur gouvernement mondial. […] En réalité, le but ultime, « ad extra » devrait-on dire, des Hautes Sociétés Secrètes, c’est l’Imperium mundi. Depuis le fameux discours du Chevalier Ramsay qui, s’il n’a pas été prononcé a cependant été écrit, en passant par les déclarations du Convent Maçonnique International de 1847, préparant les révolutions de 1848, puis par L’Alliance démocratique universelle de Mazzini, jusqu’aux toasts si souvent répétés dans leurs banquets : « A la République universelle, fille de la Maçonnerie universelle », ce rêve a toujours hanté les loges maçonniques. En réalité cet Imperium tant recherché consisterait bien moins en une démocratie toute nominale (et à vrai dire chimérique) qu’en un pouvoir collégial occulte unissant de grandes puissances financières aux plus hautes instances initiatiques. »
Ajoutons, pour clore la « Remarque », que dès décembre 1917, Lénine proclama le principe de la liberté sexuelle et dépénalisa l’homosexualité. Il instaura le « bureau de l’amour libre ». La sexualité dite de groupe fut propagée. On voit que le principe de la gestion infantile (et contre-nature) des masses, cher aux socialistes, sont des thèmes récurrents. L’avortement fut légalisé et le viol devint commun. Mais le dénouement de cette expérience mérite d’être médité. Une fois les normes de la moralité transgressées, la sexualité fut prohibée « La sexualité est l’ennemi de la Révolution », Ainsi, une fois la société russe transformée en un troupeau de bétail, il fallait le laisser périr et le repeupler différemment avec d’autres esclaves. Fin de la remarque
« N'oublions pas, écrit Yann Moncomble dans « L'irrésistible expansion du mondialisme », que la Révolution bolchévique fut financée, entre autres, par Max Warburg, l'un des financiers de Paneurope, et que le Traité de Versailles (1919) a été entièrement préparé et mis au point par des hommes tels que le « Colonel » Mandel House, non seulement ami de Warburg, mais également de Coudenhove-Kalergi » et que « tout ce beau monde faisait partie d'organisations secrètes telles que la Fabian Society, la Round Table, le C.F.R., la Pilgrim's Society, etc. ». Rappelons que Edward Mandell House (dont le vrai nom serait Mendel Haus), qui est l’un des fondateurs de la « Pilgrims Society », de la « Round Table » et du « Council on Foreign Relations » (C.F.R.), etait un agent de Rothschild qui a secrètement dirigé les affaires des États-Unis sous l’administration du Président Woodrow Wilson, élu en 1912, réélu en 1916 et prix Nobel de la Paix en 1919 (« Belote, rebelote et dix de der ! » pourrait-on dire.). Pour l'anecdote, le « Colonel » House n’a jamais servi dans l’armée, et le terme « Colonel » n’est qu'une prétention.
Toutes les preuves de cette collusion entre la Haute Finance et les révolutionnaires russes ont été publiées par le gouvernement des États-Unis (Département d'État), en 1931, sous le titre « Paper relating to the foreign Relations of the United States - 1919 - Russia - in three volumes - United States, Governement Printing Office, Washington 1931 ». Précisons que les pièces principales de ce volumineux dossier ont été reproduites dans un numéro spécial de « Lectures françaises » (« La Haute Finance et les révolutions » paru en 1963), mais curieusement « ignoré », (déjà) à l'époque, par la presse de gauche comme de droite. 
Nicholas Murray Butler, qui a été président de la « Pilgrim's Society » de 1928 à 1946, et l'un des « prophètes » du « British-Israël » (Le nom « British » qui est composé de « berith » ou « b'rith », alliance, et « ish », homme ou peuple, signifie « le peuple de l'Alliance »), déclara, le 19 novembre 1937, à Lord Cecil, de la « Round Table », au cours d'un déjeuner à l’hôtel Astor de New York : « Le communisme est l'instrument avec lequel on jettera par terre les gouvernements nationaux en faveur d'un gouvernement mondial, d'une police mondiale, d'une monnaie mondiale » (And Men Wept, par Catherine Palfrey, Baldwin 1954. Our Publications, New York, p. 60, cité par Pierre Virion dans Le Nouvel Ordre du Monde, p. 44.). Nicholas Murray Butler était également le Président de la Columbia University, l’université des « Morgan », les financiers américains des Rothschild.
Ajoutons à cela, les propos tenus en 1920 par Emile Joseph Dillon du Daily Telegraph de Londres, et tirés de son livre (The Inside Story of the Peace Conference, p.497), relatif au Traité de Versailles : « De nombreux délégués ont déduit que « désormais le monde sera gouverné par le peuple anglo-saxon, qui a son tour est influencé par ses éléments juifs » ».
« Je veux être très clair : ne vous inquiétez pas des pressions américaines sur Israël, NOUS, le peuple juif, contrôlons l'Amérique et les Américains le savent. » (Aveu public fait par Ariel Sharon, le 3 octobre 2001, et rapporté par le mensuel « Monde et Vie » dans son numéro de mai 2002).
« NOUS » : Est-ce « Le lobby qui n'existe pas », dixit (ironiquement) François Mitterrand ?
« NOUS » : Est-ce ceux qui « usurpent la qualité de Juifs, les menteurs » d'après Saint Jean dans l'Apocalypse ?
« NOUS » : Est-ce ceux contre lesquels Isaïe (3:12) mettait en garde lorsqu'elle disait : « Oh, mon peuple ! Ceux qui vous guident vous égarent. » (Isaïe 3:12) ?
Précisons à propos des « éléments juifs » cités précedemment que, historiquement, il n’y avait aucun Juif en Angleterre de 1290, date à laquelle le roi Edouard Ier les expulsa, jusqu’au milieu du XVIIème siècle, lorsque Cromwell, qui devait des sommes énormes à leurs banquiers, les rappela.
Remarque : Cromwell se déclarera même comme « un homme appelé à faire de grandes choses en Israël », il désignera les Stuarts comme ayant « dérangé Israël pendant cinquante ans » et il parlera de l’Angleterre comme « notre Israël Britannique » notre « Sion Anglaise ». L'expression « Têtes-Rondes » (Roundheads) désignait les troupes d'Oliver Cromwell, féroces ennemis de l'Angleterre traditionnelle et de l'Eglise. Il était sans doute juif (cela explique la suite de sa politique) et financé par la Communauté juive d'Amsterdam. C'est lui qui fit traduire en justice le roi Charles Ier et veilla à sa condamnation à mort par décapitation. Sa cruauté fanatique le porta en Irlande catholique où les massacres systématiques et les persécutions de la part de ses troupes (de même ensuite en Ecosse) expliquent la haine persistante de la nation irlandaise contre tout ce qui est anglais. Cromwell mourut dans l'impopularité générale.
À propos de l'expression « Têtes-Rondes », rappelons que l'éminent ethnologue Th. Lothrop Stoddard comptait, d'après ses propres statistiques, que 82% des juifs étaient des Ashkénazes, de « race Alpine », ayant comme caractère des « têtes rondes » (Brachycéphales), étaient en réalité Turco-Mongols par le sang, et aucunement des « sémites » (leurs origines remontraient plutôt aux Khazars, un peuple qui vivait dans le Sud de la Russie et le Caucase, qui se convertirent en masse au judaïsme aux VIIIème et IXème siècles après J -C.). Dans le même temps, Th. Lothrop Stoddard établissait que les vrais Juifs, les Sefardim, ou Sépharades, qui ont le crâne allongé (Dolichocéphales), étaient de race Méditerranéenne. Ces deux types, disait-il, sont « aussi éloignés l’un de l’autre que les deux pôles ». Parallèlement, le Prof. John Beaty, auparavant Colonel dans les Services de Renseignements US établit, dans son ouvrage « Le Rideau de Fer autour des USA » (1951), que les Sionistes sont constitués par une tribu russe, appelée Khazars, étymologie d’Ashkénaze, qui sont de sang Turco-Mongol, et qui furent convertis au Judaïsme voici quelques centaines d’années, mais ne sont pas des sémites, ni des Juifs de sang Israélite. En 1948, l'année de la création de l'État d'Israël, l'écrivain C.R. Parker reprit l'idée selon laquelle il y avait deux races de juifs. Pour lui, les sionistes étaient presque tous ashkénazes. Si les séfarades étaient pieux et apolitiques, les sionistes ashkénazes utilisaient sans honte l'influence financière et politique des communautés juives européenne et américaine pour leur campagne en vue d'obtenir un État souverain. (Voir C. F. Parker, « A Short History of Esau-Edmon in Jewry »)
Dans la mesure où tout cela était avéré, on pourrait légitimement mesurer l’imposture que constituerait le soi-disant « antisémitisme », brandit à tout propos et en toute occasion, voire quasi quotidiennement aujourd'hui, par des non-sémites. Cela dit, revenons maintenant à Cromwell.
À l'époque d'Oliver Cromwell et au XVIIIème siècle, les espérances de la restauration d’Israël qui n’étaient encore que des vœux pieux, commenceront à se concrétiser au siècle suivant. Et là, il est intéressant de noter que le sionisme chrétien a anticipé de près d’un demi-siècle le sionisme juif. Avec les conquêtes du peuple anglo-saxon, la métaphore d’Israël et de la Nouvelle Jérusalem passe alors du statut de mythe de libération au mythe d’accomplissement. Se développe la doctrine protestante qu’on appelle l’« anglo-israélisme » (« British-Israël », « le peuple de l'Alliance ») : croyance répandue du temps d'Élisabeth 1ère d'Angleterre, que les Anglo-Saxons seraient les descendants des dix « tribus perdues » d'Israël, donc les véritables israélites (supercherie déjà tentée au Ier siècle de notre ère et rappelée succinctement ci-dessous). Il fallait donc restaurer l'Église « anglo-israélienne » en terre anglo-saxonne, avant la Parousie, et reconnaître en la reine d'Angleterre l'héritière légitime du « Roi David » (Le nom de David est la traduction du nom hébreu « Daud », nom féminin qui était celui de la dernière souveraine, Reine et Mère de Salomon, qui fut martyrisée à Jérusalem après y avoir régné 33 ans). La localisation de ces anciens peuples s’étendrait en fait à tout le monde anglo-saxon, en Grande-Bretagne, en Australie, en Nouvelle-Zélande, à ceux des descendants britanniques de l’Afrique du Sud, au Canada et aux Etats-Unis d'Amérique. Faisons remarquer que, suite au développement de la doctrine du « peuple de l'Alliance » en Angleterre, les Etats-Unis d'Amérique seront le lieu de la fondation en 1843, de l'association fraternelle juive « B'nai B'rith » qui signifie, en langue hébreu, « les fils de l’Alliance ». Les Etats-Unis furent dès le début fondés sur les principes du « fondamentalisme protestant » anglo-saxon, et furent vus par leurs fondateurs comme la « terre promise », où l’histoire doit se terminer par le triomphe planétaire des « dix tribus perdues ». Ce mythe est alors mis en parallèle avec l’hégémonie anglo-saxonne sur le monde, confirmée par les succès frappants de l’Angleterre « maîtresse des mers » et la superpuissance américaine, la seule du monde moderne. Les Anglo-Saxons deviennent la « nation élue », « La graine d’or du monde germano-romain, comme dit Alexandre Douguine (Le Paradigme de la Fin), qui doit établir à la fin des temps sa domination sur toutes les autres nations de la Terre. ». Cet Israël « spirituel » « fera carrière » dans le capitalisme et l’empire colonial pendant que le catholicisme « méditerranéen », lui, déclinera. Au XIXe siècle, avec les conceptions racialistes de la science, ce faux Israël spirituel montrera son vrai visage, et prendra progressivement une dimension proprement raciale. Fin de la remarque
Notons que Julius Évola disait qu'une des tactiques favorites de la « guerre occulte » est d'attirer « toute l'attention de l'adversaire sur des éléments qui ne sont que partiellement ou secondairement responsables » de la Subversion. « Toute la réaction se décharge alors sur ces éléments, devenus des boucs émissaires », ou, comme il l'écrit ailleurs, des « faux objectifs ». C’est notamment sous cet angle, conclu-t-il, qu'il faut analyser l'erreur tenace de ceux qu'obsède un prétendu « complot judéo-maçonnique ». Nuançons tout de même ces propos avec ceux de René Guénon, qui écrit (dans « La Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage ») : « On a parfois reproché à certains de vouloir trouver partout l’influence des Juifs ; il ne faudrait peut-être pas la voir d’une façon exclusive, mais il y en a d’autres qui, tombant dans un excès contraire, ne veulent la voir nulle part. Il y aurait, du reste, ajoute-t-il, une étude bien curieuse à faire sur les raisons pour lesquelles le juif, quand il est infidèle à sa tradition, devient plus facilement qu'un autre l'instrument des « influences » qui président à la déviation moderne ; ce serait là, en quelque sorte, l'envers de la « mission des juifs », et cela pourrait peut-être menez assez loin… ».
Rappelons que le Coran utilise deux expressions différentes pour désigner les juifs : soit « fils d'Israël » (banû Isrâ'îl) quand il s'agit des authentiques dépositaires de la tradition hébraïque, soit proprement « juifs » (yahûd) quand il s'agit des représentants de ses formes déviées.
Remarque : Pendant 516 ans, c'est-à-dire depuis la mort de Myriam (Déesse glorifiée en Égypte et surnommée « Hathor », de Ha-thorah, « la Loi » en hébreu) jusqu'à la mort de Salomon (975 ans avant notre ère), le peuple d'Israël ne forma qu'une nation. C'est sous le régime gynécocratique que le peuple d'Israël avait existé jusque-là, et c'est sur ces fondements que nous allons voir Salomon étayer sa puissance et régner en homme, c'est-à-dire en conquérant cherchant à agrandir son royaume et en ambitieux cherchant à augmenter sa fortune. C'est après la mort de Salomon que la nation se divisa en deux Royaumes. C'est ce qu'on appelle « le schisme de Juda ». Le pouvoir ainsi divisé amena la division de toutes les institutions qui régissent la vie morale. C'est à partir de ce moment que la tribu de Juda prend de l'importance et que le nom qu'elle se donne, « Iehoudim » ou « Yehudim », figure dans l'histoire. Dans le « Livre des Rois », on trouve ce nom pour la première fois pour désigner les révoltés de Juda. C'est de ce nom qu'on fera « Judæi », et de Judæus, qui signifie « de la Judée », on fera « Juif ». Aussi, la première tribu révoltée, Juda, laissera dans l'histoire un nom synonyme de trahison. L'exil ou la captivité de Babylone... En réalité, il y eut plusieurs déportations : la première sous Joyakim, en 599 ; la seconde lors de la destruction définitive de Jérusalem et du Temple, en 588. C'est pendant le séjour des Judéens à Babylone que les hommes, enhardis par ce qu'ils voyaient faire autour d'eux, se perdirent tout à fait. Sous l'influence démoralisatrice des Babyloniens, ils acquirent de nouveaux défauts. Jusque-là, ils avaient été turbulents, envahisseurs par moments, cruels quelquefois, mais ils avaient cependant gardé au fond de l'âme le respect de HeVaH, l'Esprit féminin, ils avaient même respecté la vérité, n'osant pas encore s'affirmer dans le mensonge et se cacher sous la ruse. Les Babyloniens, maîtres en ces matières, devaient leur en donner l'exemple ; leur ville, qui allait bientôt disparaître de la scène du monde, était entrée en pleine décomposition morale. Les vainqueurs Chaldéens, en attaquant les hébreux, avaient, en plus du souci de détruire leurs institutions gynécocratiques, celui de les asservir ; il n'est donc pas étonnant que, dans ce milieu misogyne, les Juifs se soient affermis dans leur révolte contre HeVaH, et que, entraînés par l'exemple, ils aient conçu l'idée d'instituer une religion nouvelle, dans laquelle le Prêtre aurait la première place en même temps que les honneurs et les bénéfices du sacerdoce. C'est donc de cette époque qu'il faut dater la nouvelle période religieuse des Juifs, l'origine du Judaïsme, venant renverser le premier culte, la vraie religion, pour lui en substituer une « qui n'est pas religieuse ». La dissolution religieuse et morale des Juifs engendra une littérature exubérante dans laquelle les scribes et les docteurs, pétris d'orgueil, épuisèrent leur science en de vaines et puériles subtilités. Ils étaient fanatisés par les idées nouvelles que la mauvaise traduction du Sépher (devenu la Genèse) avait fait naître et, sur ces traditions faussées, édifièrent une nouvelle Loi. Au commencement du Moyen Âge, les Israélites dispersés s'étaient répandus sur toute l'Europe. On les appelait Juifs, quoique les vrais Juifs eussent presque tous passé au Catholicisme, et fussent devenus les plus ardents adversaires des anciens représentants des tribus d'Israël. Ce sont les Juifs christianisés, par ironie sans doute qui donnaient aux Israélites leur nom de Juifs qui était discrédité et détesté partout. Aussi, il ne faut pas confondre les Juifs (Charles Maurras parlait de « convoi de bateleurs et d'agitateurs sans patries ») et les Israélites, comme sans doute le faisaient les Romains, et comme le font encore presque tous les historiens modernes. Les Sémites formaient deux partis en lutte. Les Israélites restèrent toujours séparés du monde juif, qui représentait pour eux l'usurpation du pouvoir religieux ; ils gardaient fidèlement leurs principes théogoniques et leur grande loi morale. La confusion qui s'établit entre les Juifs et les Israélites commence au premier siècle. Les Juifs, qui sont partout méprisés, se font appeler « fils d'Israël », croyant par cette supercherie reconquérir l'estime perdue. Au commencement du premier Christianisme, ce sont eux que l'on considère comme des pharisiens hypocrites, des « Hommes sans Thorah », des « Sépulcres blanchis » qui imposent aux autres des devoirs qu'ils ne remplissent pas eux-mêmes et créent dans la société une aristocratie factice basée sur les privilèges qu'ils se donnent. D'un « royaume divisé contre lui-même », ils forment des sectes qui se détestent et se méprisent entre elles autant qu'elles détestent et qu'elles méprisent le genre humain. À la médiocrité, ces fanatiques ajoutent la violence. Après avoir fait eux-mêmes une « nouvelle Loi », on verra surgir des zélotes (zélateurs de la Loi) qui, armés du fer sacré, tueront pour la moindre infraction aux prescriptions dites mosaïques. Derrière eux viendront les Sicaires (en latin « sicarii », les hommes à couteaux) qui feront couler des flots de sang. Cette nouvelle Loi (la Loi de l'homme qui est destinée à remplacer celle de la Femme) est surtout exprimée dans le Talmud et le Deutéronome (le mot Deutéronome veut dire « deuxième Loi »). Mais tous les livres publiés à ce moment sont imbus du même esprit. Ce sont : l'Esdras grec, le Prêtre et III Esdras, publiés après la chute de Jérusalem (en 70). Sous, le règne d'Agrippa Ier, vers 40, parut le « Livre de la Sagesse », appelé en grec « Sagesse de Salomon », livre écrit dans le but de justifier Salomon, le fondateur de la royauté masculine et le véritable promoteur de la révolte des Juifs contre Israël. C'est à ce moment où toutes les idées sont perverties et où l'on veut justifier l'homme et le glorifier, qu'on crée la légendaire sagesse de ce roi, alors qu'il fut débauché (le chapitre 11 du premier livre des Rois lui donne 700 femmes et 300 concubines). Des monarques de l'Orient prirent également le nom de Salomon ou Soliman, on en compte jusqu'à 72. Pendant plus de 1.000 ans, une foule de livres contenant des règles de sagesse pratique et même d'art manuel ont été mis sous le nom de Salomon. Aussi, précisons que le mot « Salomon » ou « Soliman » est un nom générique et symbolique : il est le nom des vainqueurs de la femme, et il indique une ère nouvelle : le règne de « l'homme seul » ! On veut lui faire signifier la Paix, alors qu'il inaugure le règne de la guerre. À ce sujet, disons deux mots à propos de la récente guerre d'Irak menée sous l'impulsion de l'Amérique de G.W. Bush et de la Grande-Bretagne de Tony Blair (ancien président de la « Fabian Society »), et souvenons-nous des opérations de pillages et du saccage intégral du musée de Bagdad, organisés « professionnellement », sous la passivité totale des forces américaines (sous leur protection même affirment certains), et de la destruction systématique de tous ses ordinateurs et archives dans lesquels étaient recensées et photographiées toutes les pièces de l'inventaire, ainsi que du vol de la majeure partie des 40 000 manuscrits et de la totalité des quelques 80 000 tablettes de terre cuite recouvertes d'inscriptions cunéiformes… des tablettes sumériennes dont le décryptage commençait à s'avérer fort instructif en ce qui concerne les influences babyloniennes chez les rédacteurs de l'Ancien Testament… À ce sujet, disons deux mots à propos de la récente guerre d'Irak menée sous l'impulsion de l'Amérique de G.W. Bush et de la Grande-Bretagne de Tony Blair (ancien président de la « Fabian Society »), et souvenons-nous des opérations de pillages et du saccage intégral du musée de Bagdad, organisés « professionnellement », sous la passivité totale des forces américaines (sous leur protection même affirment certains), et de la destruction systématique de tous ses ordinateurs et archives dans lesquels étaient recensées et photographiées toutes les pièces de l'inventaire, ainsi que du vol de la majeure partie des 40 000 manuscrits et de la totalité des quelques 80 000 tablettes de terre cuite recouvertes d'inscriptions cunéiformes… des tablettes sumériennes dont le décryptage commençait à s'avérer fort instructif en ce qui concerne les influences babyloniennes chez les rédacteurs de l'Ancien Testament…  Saddam Hussein aurait-il eu raison, lorsque qu'il désignait les américains comme les « nouveaux Mongols du Moyen-Orient », faisant allusion au pillage de Bagdad en 1248 par les troupes d'Hulagu Khan. Précisons que le terme « Khan », titre de l'autorité masculine, en Tartarie, est l'origine du nom de « Caïn ». Tartare, ou Tatar, est le nom d'un peuple masculiniste qui, autrefois, renversa la Gynécocratie au nord de l'Asie et à l'est de l'Europe. C'est du mot « Tat-Arah » (terre paternelle) que dérive le mot « Tatare » que nous écrivons le plus souvent « Tartare ». Fin de la remarque
Eléonore Marx, fille du fondateur du communisme et Eduard Bernstein, l’un des théoriciens majeurs du socialisme de la fin du XIXe siècle, comptèrent parmi les membres éminents de la « Fabian Society ». Citons également l’écrivain George Bernard Shaw, les économistes John Maynard Keynes et John Kenneth Galbraith ; Annie Besant et Sa Société Théosophique aux conceptions purement occidentales, bien souvent modernes et de connivence avec l'action politique liée à « l'impérialisme britannique », dont René Guénon démonte tous les rouages dans son ouvrage « Le Théosophisme, histoire d’une pseudo religion » (Dans « L'Erreur Spirite », RG précise que « Dès 1850, le modern spiritualism était répandu partout aux États-Unis, grâce à une propagande dans laquelle, fait à noter, les journaux socialistes se signalèrent tout particulièrement ») ; Arthur Balfour et la « Déclaration Balfour », inventée et rédigée en réalité par son conseiller (ancien homme d'état russe et futur Président de l'État d'Israël) Chaïm Weizmann, première étape (finale) dans la création de l'État d'Israël ; Aleister Crowley, qui travailla pour « l'Intelligence Service » en même temps qu'il joua un rôle non négligeable dans « l'avènement » d'Adolf Hitler, fut un des mentors de A. Huxley ; Aristide Briand, qui fut l'un de leurs plus fervents collaborateurs, est un des personnages clés dans la construction de la future « Union Européenne ». C'est lui qui, également, est l'initiateur et le rapporteur de la loi de séparation des Églises et de l'État adoptée en 1905, codifiant la laïcité en France. Aldous Huxley et H. G. Wells furent également membres de la « Fabian Society », mais H. G. Wells la quitta en 1908. Son départ fut principalement occasionné par des conflits d’intérêt et de personnalité avec les dirigeants « Fabiens ». Il devint même l’un des adversaires les plus acharnés de la Société, reprochant à ses membres d’avoir une piètre compréhension des problèmes économiques et éducatifs. Notons cependant que c'est avec H.G. Wells que fera son apparition l'expression « Nouvel Ordre du Monde ». Jusque-là, on ne parlait que d'« Internationalisme ».
Remarque : Citons ce passage du livre de Yann Moncomble (Le Pouvoir de la drogue dans la politique mondiale) dans lequel Aldous Huxley est cité : « Au cours des années 50, le magazine Playboy corsa son ordinaire de pornographie et de science-fiction en se référant à maintes reprises à l’usage de plus en plus fréquent de drogues de « type récréatif ». Dès la sortie de son premier numéro, en 1953, cette publication d’un type assez spécial préconisa ouvertement l’utilisation de la drogue. C’est ainsi que l’article de Sir Arthur Conan Doyle, intitulé « La solution à Sept pour cent », sous forme de roman, constitua une propagande cynique en faveur de l’utilisation de la cocaïne. Le texte en question était accompagné d’une illustration en couleurs occupant une page entière du magazine et montrant Sherlock Holmes s’injectant dans le bras le contenu d’une seringue hypodermique emplie de cocaïne. Une telle publicité éhontée en faveur d’un stupéfiant est malheureusement monnaie courante en 1981 ; en 1953, elle était révolutionnaire. En 1960, la campagne commença pour de bon. Au début de la même année, Playboy publia un assez long article intitulé « Le Jazz et les drogues », qui faisait ressortir le rôle de la cocaïne, de la marijuana et de l’héroïne dans l’opulente sous-culture de la musique de jazz et de rock. En 1962, Playboy devait publier un reportage illustré du rédacteur Dan Wakefield dans lequel ce dernier vantait les effets de la marijuana et préconisait l’usage de cette substance. Avec cet article le « Forum » de Playboy fut officiellement lancé en tant que lobby avéré de la drogue aux Etats-Unis. Son numéro de novembre 1963 était presque exclusivement consacré à toute une série d’articles qui glorifiaient l’utilisation du LSD. L’un de ces articles était dû à la plume de Sir Aldous Huxley, le futurologue britannique et cadre supérieur qui avait été détaché aux Etats-Unis l’année où Playboy sortit son premier numéro, en vue de superviser le fameux projet ci-dessus. Dans ce numéro spécial sur le LSD, Playboy inaugura la carrière publique d’un autre universitaire de Harvard qui travaillait à ce projet, le Dr Timothy Leary. Un mois plus tard, la performance exceptionnelle de Huxley fut suivie d’une interview que cette revue eut avec Lord Bertrand Russell (membre de la Fabian Society), le grand manitou britannique de la drogue et du sexe. Russell donna un sérieux coup de pouce à la glorification par Huxley de l’usage de la drogue en déclarant qu’à son avis, c’était là une déclaration très sensée de nature politique. À cette occasion, rappelons qu'en 1957, Lord Bertrand Russel, dans son ouvrage « The Impact of Science Upon Society », ecrivait que « lorsque les techniques de contrôle psychologique seront perfectionnées, chaque gouvernement qui sera responsable de l'éducation pendant plus d'une génération sera capable de contrôler, sans risque, ses citoyens, sans être obligé de recourir à l'armée ou à la police. ». De 1966 à 1967, Playboy publia une sorte de dialogue continuel entre le gourou du LSD Timothy Leary et Masters & Johnson, l’équipe de sexologie née dans la maison de Hugh Hefner (patron de Playboy). L’article de Leary, probablement sa contribution la plus révoltante à l’usine de propagande de Playboy en faveur de la drogue, était intitulé « Le LSD et le Sexe ». Dès 1972, le Dr Pierre Bensoussan, adepte de l’antipsychiatrie et auteur du livre « Qui sont les drogués ? » souhaite que certaines drogues, telles que la marijuana, le haschisch et le LSD ne soient plus hors-la-loi. Le Dr Bensoussan était un ami de Timothy Leary, ancien professeur à Harvard qui avait tenté de créer au cours des années 60 une « église psychédélique » Favorable aux Black Panthers... L’équipe dirigeante de Playboy a su s’entourer de personnages importants. Le codirecteur de la Playboy Foundation est un avocat de Chicago, Burton Joseph, membre de l’Anti-Defamation League (A.D.L.) ; dans son ouvrage, « Comprendre le pouvoir », Noam Chomsky écrit que « cette organisation (A.D.L.), comme d'autres, ne se préoccupe pas d'antisémitisme mais seulement « de l'opposition aux politiques d'Israël, ou plus exactement l'opposition à leur propre vision belliqueuse des politiques d'Israël ». Joseph Burton fut l’un de ceux qui décidèrent, en septembre 1980, de décerner à Hugh Hefner le prix de l’A.D.L., le « First Admendment Freedoms Awards ». Précisons que L'A.D.L. est une organisation non gouvernementale, fondée par le « B'nai B'rith », chargée de recueillir des informations et de la documentation sur toute expression d’antisémitisme et d’antisionisme qui nuise à ses buts, partout où cela arrive, et de les combattre par tous les moyens ; et, selon Noam Chomsky : « l’un des groupes de pression les plus bruts et les plus puissants des Etats-Unis. [...] Son emploi primaire consiste à adopter toute technique, même malhonnête et ignoble, pour diffamer, réduire au silence et détruire quiconque oserait critiquer l’Etat Saint (Israël, N.d.R.) » ; « Diffamez, diffamez, il en restera toujours quelque chose. » disait Francis Bacon. À propos du B’nai B’rith, Le journal français « Tribune Juive » du 23 décembre 1985, précise que le B’nai B’rith : « est en outre représenté au sein de la plus grande partie des organisations internationales comme l’ONU, l’UNESCO (le Conseil de l’Europe, avec fonctions consultatives, N.d.R.), en tant qu’organisation non gouvernementale et elle a même ses entrées au Vatican. Son influence pousse les candidats à la présidence des États-Unis à se présenter devant lui (le B’nai B’rith) avant chaque élection. ». René Guénon, lui, écrit (Etudes sur la Franc-maçonnerie et le Compagnonnage) que le B’nai B’rith « n’a rien de maçonnique, contrairement à l’opinion répandue dans certains milieux ; peut-être faudrait-il seulement ajouter qu’il vise quelque peu à imiter la Maçonnerie (l’emploi du mot « Loges », notamment, en est un indice), comme toutes les organisations « fraternelles » d’origine américaine. ». Un autre individu a parrainé la célébration par l’A.D.L. des vingt-cinq ans de carrière du grand-père de Playboy ; il s’agit d’Al Adelman, ancien vice-président de la Playboy Corporation ; Al Adelman qui travaillait pour différentes sociétés, s’occupait notamment de l’agence Arthur Ribicoff, une des plus importantes sociétés immobilières de Chicago, qui se révèle être également un des principaux financiers de l’A.D.L., et de la « Charles Allen and Company ». Or, en 1978, le New York Times Magazine a accusé cette dernière société d’être un lien entre la « Caraïbes connection » de la drogue et des jeux. L’argent provenant des opérations de la « Charles Allen and Company » étant recyclé par une société cinématographique, la Columbia Pictures... ». Fin de la remarque
Citons enfin Sir Julian Huxley, le frère d'Aldous, également membre de la « Fabian Society », qui contribuera à la naissance de l’UNESCO, cette organisation permanente des Nations Unies pour l’instruction, la culture et une meilleure compréhension internationale... ce « Vatican de la pensée rationaliste » comme dit Pierre Gerbet (« Les Organisations internationales »), dont Julian Huxley deviendra même le Directeur Général, et à propos de laquelle il n'hésita pas à déclarer : « Nous n’avons plus besoin de recourir à une révélation théologique ou à un absolu métaphysique. Freud et Darwin suffisent à nous donner notre vision philosophique du monde. ».
Il est essentiel de comprendre, cependant, que ce socialisme « Fabien » était loin d’être une affaire à sens unique : les principaux éléments du capitalisme libéral, la grande entreprise, n’étaient nullement antipathiques au communisme. En effet, le noyau du Manifeste du Parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels consistait en des politiques capitalistes monopolistiques comme la centralisation du capital et l’organisation des travailleurs. G. Boulianne rappelle que « Marx et Engels ont commencé leur carrière en tant que journalistes travaillant pour des intérêts capitalistes libéraux. Marx travailla plus tard pour le New York Tribune, dont le propriétaire, Horace Greeley et son éditeur, Charles Anderson Dana, étaient de proches collaborateurs du communiste Clinton Roosevelt, un membre démocrate radical du célèbre Clan Roosevelt, dont les intérêts étaient la banque et la politique, et qui étaient de proches alliés des Vanderbilt. »
Wickliffe B. Vennard, dans son ouvrage « The Federal Reserve Hoax - The Age of Deception », écrit également : « Sans l’aide reçue de Clinton Roosevelt, d’Horace Greeley et des financiers qu’ils représentaient, Karl Marx serait resté un obscur obsédé révolutionnaire. Greeley a donné à Marx et à son Manifeste communiste une audience internationale. Ils ont promu leur camarade Illuminé en le nommant correspondant et analyste politique pour la New York Tribune, le journal de Greeley ».
La formule suprême et la plus parfaite du Capital est, d’après Marx, l’économie politique libérale anglaise, en particulier la théorie du « libre-échange », du « marché universel » d’Adam Smith (1723-1790). Ce philosophe et économiste Britannique fit paraître en 1776 son ouvrage « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » au moment même où les révolutions dites américaine et française proclamaient les « Droits de l'Homme ». Ce livre l'a fait considérer comme le véritable créateur de l'économie politique moderne ; « La Richesse des Nations a exercé une influence sur la formation du socialisme moderne... et s'il ne faut pas chercher dans l'œuvre d'Adam Smith des arguments en faveur de l'interventionnisme, du moins peut-on y trouver des arguments décisifs contre le nationalisme économique » (Fernand Renaudeau, Le Parti Travailliste en Grande-Bretagne).
(Le libéralisme est une machine de guerre contre la Religion, c'est-à-dire contre les principes de la communauté, de la beauté, de la gratuité et de la connaissance ; le libéralisme est une « religion » à l'envers.)
La « Fabian Society » a non seulement adopté les politiques de Marx et d’Engels, mais elle était étroitement liée au même genre d’intérêts. Joseph A Schumpeter, qui a enseigné à David Rockefeller à Harvard, écrit (Capitalism, Socialism and Democracy) : « Les vrais stimulateurs du socialisme n’étaient pas les intellectuels ou les agitateurs qui l’ont prêché, mais les Vanderbilt, les Carnegie et les Rockefeller ». Aussi, au lendemain de la révolution bolchevique, la « Standard Oil of New Jersey », propriété des Rockefeller, achetait 50% des gigantesques gisements pétrolifères du Caucase, bien qu’ils fussent officiellement propriété d’Etat. (Cf. Harvey O'Connor, « The Empire of Oil », Monthly Review Press, New York, 1955, p.270). Carroll Quigley, ancien professeur d'histoire à Princeton et à Harvard, a écrit (Tragedy and Hope) : « c'est l'Union Soviétique qui a insisté pour que le Quartier Général des Nations Unies soit établi aux États-Unis. ». Aussi, est-ce une coïncidence si le terrain sur lequel est construit ce Quartier Général a été donné par les Rockefeller ?
D'un point de vue économique, le Capitalisme monopolistique et le Socialisme sont tous deux les ennemis de la libre concurrence, car la concurrence et les forces du marché, lorsqu'elles ne sont pas « concentrées » dans les mêmes mains, permettent à d’autres de prospérer et, surtout, d’être indépendants. Un gouvernement communiste peut organiser le contrôle social de manière à garantir et à protéger la concentration de la richesse ; le gouvernement communiste peut donner à des cartels le contrôle des matières premières et des marchés, et leur accorder de gros contrats et s’endetter à l’infini auprès d’eux. Chaque secteur de l’économie étant, in fine, contrôlé par une poigné de cartels, réalisant ainsi cette « gestion des contraires » très chère aux organisations secrètes globalistes.
Aujourd'hui, le monde capitaliste et le monde socialiste évoluent vers le même type de société. Le poids de l'administration, l'omnipotence de l'Etat, la puissance des multinationales et des grands intérêts financiers, font que les hommes ne sont guère plus que des pantins en face de ces gigantesques pouvoirs. Ceux-ci aspirent au mondialisme, à une société uniformisée qui leur offrirait, par toutes ses possibilités d'exploitation, une puissance inégalée et un pouvoir absolu.
En 1964, dans « Humanisme et Culture », Edgar Faure écrit : « Le système capitaliste de l’Occident et le socialisme de la Russie (aujourd'hui on pourrait dire des « BRICS ») cheminent l’un vers l’autre, vers la solution de synthèse… ». La « solution de synthèse » dont il est question ici, n'est-elle pas l'aboutissement de cette fausse unification finale dont parle l’Apocalypse, ce processus désagréable qu'aujourd'hui nous voyons bien réellement se mettre en place sous l'appellation de « Globalisation » ou « Nouvel Ordre Mondial » ?
Au début de 1954, Joseph Retinger, un socialiste polonais basé à Londres, membre de la « Round Table », promoteur de l'Atlantic Union Movement (d'où sortiront l'Institut Atlantique et l'OTAN), et proche collaborateur de la « Fabian Society », proposa à ses amis l’idée d’organiser des réunions de personnalités influentes en Europe et en Amérique pour leur donner l’occasion de discuter et de chercher des solutions aux problèmes d’actualité. C'est en mai 1954 que se tint la première conférence de la « Fabian Society » sous la présidence du prince Bernhard des Pays-Bas. Ce fut une réussite. Dès lors, les réunions devinrent annuelles et prirent le nom de « groupe Bilderberg », en relation avec le nom de l’hôtel d'Oosterbeek (Pays-Bas) dans lequel se déroula la première conférence de ce lobby.
Toujours à propos de Joseph Retinger, ajoutons qu'il était un grand ami de Sean Mac Bride (prix Nobel et prix Lénine de la Paix) qui participa à la création de l'OCDE, et qui fut le fondateur de « Amnesty International » (le thème de la convention des droits de l'homme, prélude à la fondation d'Amnesty International, fut popularisée par le socialiste Ernst Bevin, ancien président de la « Society for Socialist Inquiry and propaganda » et membre influent de la « Fabian Society »).
En ce qui concerne « Bilderberg », David Rockefeller, dans ses Mémoires (« Memoirs », pp. 410-411), écrit que « les réunions de Bilderberg doivent susciter une vision apocalyptique de banquiers internationaux tout-puissants qui complotent avec des fonctionnaires peu scrupuleux pour imposer des stratagèmes rusés à un monde ignorant et méfiant ». Une mission plutôt réussie !
Aussi important soit-il, le « groupe Bilderberg » n’est pas au sommet de la structure du pouvoir international qui travaille en coulisse pour la domination du monde. Cette place est réservée à d’autres organisations semi secrètes comme le CFR (Council on Foreign Relations) et la « Commission Trilatérale », fondée en 1973 par David Rockefeller, la « Round Table » et le « Royal Institut of International Affair » (R.I.I.A.) plus connu sous le nom de « Chatham House » (certains disent plutôt « Shatan house »), ou la très discrète « Pilgrim's Society », pour ne citer que celles-là.
Yann Moncomble nous fait remarquer « les étranges alliances entre le CFR, la « Trilatérale » et les dirigeants du Kremlin... mais, ajoute-t-il, le public doit ignorer cet état de fait. Il faut qu'il continue de croire à l'opposition farouche Communisme-Capitalisme. » (La Trilatérale et les secrets du mondialisme). À la fin des années 90, l'ex-président et co-fondateur de la « Trilatérale » avec D. Rockefeller, Zbigniew Brzezinsky, déclarait à la revue Encounter : « un moment arrivera où il sera possible d'exercer une surveillance sur chacun des citoyens du monde entier » (Proximo Milenio, n°42, décembre 1996, pp. 56-60).
Remarque : Né à Varsovie en 1928 (mort en 2017) et diplômé de Harvard, Zbigniew Brzezinsky devint bien vite une créature de David Rockefeller. Théoricien et architecte de la « Commission Trilatérale », il fut aussi l'un des artisans principaux de la révolution informatique et l'« instructeur » du personnage Jimmy Carter dont, après son élection à la présidence des USA, il fut un proche conseiller. Membre des plus fameux cercles mondialistes, il est présent au Bilderberg, au CFR, à l'Institut Atlantique, à l'Institut International d'Etudes Stratégiques, à l'Institut Aspen, aux Conférences permanentes bilatérales russo-américaines de Darmouth, et à l'Institut des Affaires Internationales italien comme personnage de confiance des potentats d'Outre-Atlantique. Il agit en étroite liaison avec son coreligionnaire Henry Kissinger à l'intérieur d'un cercle exclusif de la Georgetown University, l'un des grands Think-Tank de l'Establishment, le groupe de pouvoir américain. Le groupe de Darmouth naquit pratiquement en même temps que la Pugwash (1960), association réservée aux cercles scientifiques qui, tous les deux ans, réunissait, à portes closes, l'élite de Wall Street et des Instituts de Recherche Soviétiques. La Pugwash fut créée à l'initiative du milliardaire canadien Cyrus Eaton à Pugwash (Nouvelle-Ecosse). Eaton était prix Lénine pour la paix et proche parent de Herman Joseph Eaton, ex-président du B'nai B'rith. On y retrouvera entre autres Albert Einstein, « membre fondateur de la Société des amis de la Russie bolchévique » et Georgij Arkadevic Arbatov, ancien conseiller de Gorbatchev, lié aux Rockefeller. Robert Charroux, dans son livre « L'énigme des Andes », au paragraphe intitulé « La conjuration de Pugwash », rappelle que « Le plus coupable des criminels de guerre fut sans doute Albert Einstein qui convainquit les présidents des USA Roosevelt et Truman de faire usage de la puissance nucléaire contre le Japon et, au besoin, contre l'Allemagne. ». 
Quant au groupe de Darmouth, il avait comme but la recherche des moyens de convergence dans le domaine politique, diplomatique, économique et universitaire entre Américains et Soviétiques ; à partir de 1964 les Conférences étaient sponsorisées par le Groupe Rockefeller. Le groupe a perdu de l'importance après la « chute » du communisme, voulue par les clans mondialistes.
Précisons au sujet d'Harry Truman, cet ancien vice-président devenu président des USA après le décès de Franklin Roosevelt en avril 1945, qu'il est celui qui ordonna la pulvérisation d’Hiroshima par une bombe à l’uranium le 6 août 1945, et qui, exultant à l’annonce du résultat, s'exclama : « This is the greatest thing in history ! ». Ce « psychopate » récidiva trois jours plus tard sur Nagasaki, avec une bombe au plutonium « pour comparer ».
Et c'est ce même personnage qui, à peine 2 mois avant le drame, déclarait à la conférence de San Francisco, le 26 en juin 1945 : « Avec la brutalité et la destruction en rythme croissant, la guerre moderne, si nous ne réussissons pas à la contenir, détruira, en dernière instance, toute la civilisation. »
On sait aujourd’hui que ce double « feu nucléaire » contre les japonais, ce crime contre l'humanité, bien réel et prouvé celui-là, n’obéissait à aucune nécessité militaire, puisque Tokyo et 66 autres villes japonaises avaient déjà été réduites en cendre sous un déluge de bombes incendiaires, et que l’empereur avait accepté le principe de la capitulation. Hiroshima et Nagasaki n’étaient qu’une démonstration de force destinée à faire de la menace nucléaire l’instrument d'une nouvelle étape vers un gouvernement mondial unique fondé sur la terreur. De plus, et à toutes fins utiles, notons que, en 1945, Hiroshima et Nagasaki étaient les deux seules villes catholiques du Japon et, selon Jean Parvulesco : « pour cela même choisies pour être frappées, destinées à l'anéantissement. » (Le Retour des Grands Temps)
La décision de Truman d’inaugurer la bombe atomique fut aussi le véritable déclencheur de la « Guerre froide » et de la « course à l’armement ». Aussi, quatre ans plus tard, en août 1949, les Soviétiques testeront leur première bombe atomique au plutonium.
Harry Truman était une sorte de « docteur Frankenstein » qui, après avoir déclenché la terreur nucléaire, enfanta la monstrueuse CIA ; pour « info », c'est aussi le zélote… disons plutôt « zélé » président américain qui soutint et reconnut l’État d’Israël à peine dix minutes après sa proclamation, le 15 mai 1948. Fin de la remarque
Relevons en passant que la majorité des banques et firmes associées à l'URSS de 1919 à 1945, sont celles qu'on retrouve, sous des noms parfois modifiés, au sein de la « Commission Trilatérale », cette Commission chargée d'organiser un « grand ensemble » politico-industriel groupant États-Unis, Europe et Japon ; un ensemble destiné à parler d'une seule voix avec l'URSS et la Chine, et préfigurant le Nouvel Ordre Mondial (Extrait de « À l'ombre de Wall Street » de Pierre de Villemarest, ancien officier de Renseignement de l'armée française jusqu'en 1950).
Remarque : Tout comme lors de la Guerre de 1914-1918, qui a permis au communisme de prendre le pouvoir en Russie, la deuxième Guerre mondiale permettra au communisme (de Staline) d'étendre son emprise, avec l'approbation (et le soutien) de la haute finance. Puis, après Khrouchtchev, qui succèdera à Staline et qui sera l'artisan d'une « déstalinisation » de l'URSS (il dénoncera les crimes de Staline au Congrès du PC en 1956), et d'une « Détente » avec les USA, une nouvelle phase débutera au milieu des années 1980 avec l'arrivée, à la Direction du Parti Communiste, de Mikhail Gorbatchev, futur prix Nobel de la Paix (comme Barack Obama) qui, de 1985 à 1987, mettra en œuvre un programme de « réformes » économique et politique, appelé « Perestroïka » (Restructuration), et qui aboutira à la désintégration de l'URSS, conséquence indispensable à la mise œuvre d'une plus grande « efficacité économique » et d'une « démocratisation des institutions » ; une sorte de test, à grande échelle (régionale) du « Grand Reset » avant l'heure ; « Pour faire une révolution, disait Julian Huxley, l’alternative démocratique est la plus désirable et la plus permanente ; la méthode totalitaire s’autodétruit à la longue. » (« Tempo dì Rivoluzione », Mondadori, 1949, p.16 ). Ainsi, l’économie soviétique gorbatchévienne se libéralisera grâce aux injections massives de la Haute Finance, et, dans le même temps, l’économie occidentale poursuiva à rythme soutenu sa socialisation. Relevons que la prolifération du rock en Russie est un sous-produit de la « Perestroïka ». À ce sujet, Jacques Delacroix nous rapporte que « Jusqu'en 1981, la musique rock était encore décrite dans la Grande Encyclopédie soviétique comme monotone, banale et esthétiquement scabreuse et attribuée à l'influence pernicieuse de la culture bourgeoise et à l'imitation aveugle des modes occidentales. » (« Maitreya : le nouveau Messie ? Du dévoilement du plan du chaos planétaire à l'émergence de " l'Instructeur mondial " »).
Notons au passage que le mensonge d'État concernant le massacre de Katyn imputé par la propagande communiste au régime nazis, mais qui fut, en réalité, perpétré sur ordre de Staline par le NKVD (la police politique) ne sera dévoilé que lors du lancement de la « Perestroïka », favorisant un peu plus la désintégration programmée de l'Union Soviétique et sa transition vers une nouvelle « République ». Mikhail Gorbatchev, qui démissionnera en décembre 1991, laissera place à Boris Eltsine, évidente « marionnette » intérimaire et fortement alcoolisée, qui sera élu, dorénavant au suffrage universel, Président de la nouvelle « République Fédérative de Russie » (afin de se donner une image de sobriété, Boris Eltsine inaugura son mandat avec une campagne musclée contre la consommation de vodka qui, d'ailleurs, fut l’une de ses mesures les plus controversées). Il tiendra ce rôle jusqu'en décembre 1999, lorsqu'il démissionnera à son tour. Son incapacité pour raison de « santé » (Eltsine sombrait de plus en plus dans l’alcoolisme) et son incompétence, qui seront mises à la disposition des projets des globalistes, permettront de préparer l'avènement et le long règne d'un nouvel acteur politique majeur, et plus « moderne » : Vladimir Poutine. C'est ainsi que le 31 décembre 1999, au moment où la guerre en Tchétchénie interdisait tout débat sérieux, quelques oligarques organisèrent une discrète passation des pouvoirs d’Eltsine à Poutine, sans élections à la clé. Pour beaucoup aujourd'hui, Vladimir Poutine est devenu une sorte de « Superhéros » luttant contre le « Nouvel Ordre Mondial », à l'instar de son ex-homologue étasunien et milliardaire, Donald Trump, tant vanté et glorifié, lui aussi, par une dissidence peut-être un peu trop naïve. Ancien Officier du KGB, les Services de renseignements soviétiques, et donc issu du « système » (Poutine a passé 17 ans au KGB avant que Boris Eltsine fasse de lui, en 1998, le directeur du FSB, ex-KGB), rappelons que le premier geste de Vladimir Poutine en tant que président fut de signer la loi qui mettait son prédécesseur à l’abri de toute poursuite judiciaire, que ce fût pour des actes de corruption ou pour les assassinats de manifestants en faveur de la « démocratie » commis par l’armée pendant qu’il était au pouvoir. De plus, bien que figure centrale de l’exécutif de la nation Russe depuis 1999, rappelons qu'une commission parlementaire britannique a publié en mai 2018 un rapport alertant sur le fait que la « City » serait devenue un centre de blanchiment d'argent pour les hommes d'affaires russes et pour Vladimir Poutine et son entourage, ce qui a valu à la capitale britannique le surnom de « Londongrad ». Enfin, rappelons également, et en parallèle, qu'en hâtant l’effondrement de l’empire américain, Donald Trump (à l'instar de M. Gorbatchev en URSS) agit comme un allié objectif des intérêts globalistes de la « City » dont le seul objectif est l’avènement d’un gouvernement mondial. Car précisément, le gouvernement mondial ne pourra voir le jour que sur les décombres des États, tout empires soient-ils. Fin de la remarque
« Le socialisme Fabien, dit G. Boulianne, est un « mélange » de fascisme, de nazisme, de marxisme et de communisme réunis. Cependant, c’est beaucoup plus mortel, ajoute-t-il, parce que c’est beaucoup plus intelligent et subtil. La seule différence entre le socialisme Fabien et le communisme réside dans le fait que les communistes s’emparent de votre maison en envoyant directement la « police secrète » frapper à votre porte. Les socialistes Fabiens le font beaucoup plus subtilement et intelligemment en augmentant progressivement les impôts fonciers et les taxes foncières, et enfin, lorsque vous ne pouvez pas les payer, ils envoient leurs « inspecteurs des impôts locaux » de votre région pour vous enlever votre maison, mais, au final, le résultat est le même. ».
« La « guerre contre le terrorisme » du Premier ministre britannique Tony Blair (ancien président de la « Fabian Society » redisons-le) et du président George Bush Junior, écrit G. Boulianne, était une stratégie classique du socialisme Fabien. ».
Remarque : L’assaut des USA de G.W. Bush et de la Grande-Bretagne de Tony Blair pour envahir l’Irak fut lancé en mars 2003, selon la méthode Shock and Awe (« choc et stupeur ») ou « Rapid Dominance », une stratégie développée en 1996 par la National Defense University ; il s’agit d’écraser rapidement l’adversaire et briser sa volonté par l’emploi d’une très grande puissance de feu, afin de « paralyser l’ennemi ou surcharger tellement ses perceptions et sa compréhension des événements qu’il serait incapable de résistance sur le plan tactique et stratégique. » Fin de la remarque
Margaret Thatcher, lorsqu’il lui fut demandé en 2002 quelle était sa plus grande réussite, répondit : « Tony Blair et le New Labour. »
La « Fabian Society » est à l'origine de la création, en 1900, du parti travailliste anglais et de sa transformation, en 1990, en « New Labour » ainsi que, comme nous l'avons dit plus haut, de la « London School of Economics ».
Peter Sutherland (1946-2017), qui a été le président de la London School of Economics, était également très actif au niveau international ; il a occupé les fonctions de commissaire européen à la concurrence (1985-1989), secrétaire-général fondateur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) (1993-1995) et président de Goldman Sachs International (2005-2015). Artisan des grandes libéralisations de l'Union Européenne, il a aussi été qualifié de « père de la mondialisation » (Sutherland a siégé au comité de direction du groupe Bilderberg jusqu'en mai 2014, a été Président d'honneur de la Commission trilatérale à partir de 2010, et est l'ancien président de la Commission trilatérale « Europe » de 2001 à 2010). Peter Sutherland a aussi été le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations unies pour les migrations internationales, et l’un des principaux promoteurs de l’islamisation en Europe à la fin des années 2000.
« Lectures Françaises » d'avril 2001, nous apprend aussi qu'à partir de 1989, le bureau des Nations Unies du Haut-Commissariat pour les réfugiés a été la centrale qui a orchestré les migrations de masse des musulmans nord-africains en Europe et des slaves des pays de l’Est. Ainsi a-t-il été assigné à la France un quota de 24 millions d’émigrants qui en effaceront littéralement le visage et l’histoire. Les États ont même changé leurs lois pour accepter un afflux massif et rarement contrôlé d’extra-communautaires sur leurs territoires.
Aussi, faisons remarquer que l'action antiraciste est l'une des sphères d'action du mondialisme.
En France, rappelons que le M.R.A.P. (Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et pour la Paix), scission de la L.I.C.A. (Ligue Internationale Contre l'Antisémitisme), fut créé en 1949 par des éléments communistes, et son premier président, André Blumel, ancien collaborateur de Léon Blum et président-adjoint de France-URSS, fut l'un des 6 signataires socialistes du pacte de l'unité. La L.I.C.A., quant à elle, fut fondée en 1929 par le Franc-Maçon socialiste Bernard Lecache (de son vrai nom : Lifschitz). Signalons au passage qu'il faudra attendre cinquante et un ans pour que la L.I.C.A. s’aperçoive qu’il manquait le mot « racisme » à son nom, et adopte sa définition actuelle : L.I.C.R.A.
Yann Moncomble rappelle que, dans les années 1970, les affiches du PC avaient pour slogan : « Anticommunisme = racisme » (Y. Moncomble, « Les Professionnels de l'anti-racisme »).
Citons également cette phrase parue dans « Jewish Voice » (Juillet-Août 1941) : « L’anticommunisme est de l’antisémitisme ». Rappelons aussi les propos du Rabbin Stephen Wise, conseiller du Président Roosevelt, ami intime du « Colonel » Edward Mandel House et fondateur de la « Federation of American Zionists » : « Certains l’appelle “marxisme”, moi, je l’appelle “judaïsme” » (The American Bulletin, 5 mai 1935).
Peut-être ces propos justifient-ils ceux de Louis-Ferdinand Céline, extraits de son ouvrage « Les beaux draps » (1942), et que nous nous permettons de retranscrire ci-après : « Le juif n'a peur de rien… Il a peur que d'une chose : du Communisme sans les juifs. Le bonheur sans Marx et ses fils… Ça alors c'est la fin du monde… ».
Afin de fermer la parenthèse de « l'antiracisme institutionnel », disons deux mots au sujet de l'association française « SOS Racisme » : Fondée en 1984, dont on trouve l'origine dans des cercles proches du Parti socialiste, l'association « SOS Racisme » a été créée dans le sillage du mouvement « la Marche pour l'égalité et contre le racisme » (appelée aussi « Marche des Beurs » ; Beurs = Rebeu, c'est-à-dire « Arabes » en Verlan) qui eut lieu en 1983. Les fondateurs et parrains de « SOS Racisme » sont (entre autres) Julien Dray, Bernard-Henri Lévy, Marek Halter et Harlem Désir, premier Président de l'Association. Rappelons que Harlem Désir, de son vrai prénom « Jean-Philippe », fut poursuivi pour avoir traité un policier sénégalais de « sale nègre ». Le nom de l'organisation, en lui-même, est aussi un paradoxe, presque une provocation : « SOS racisme ». Appelle-t-on le mal au secours ? On connaissait « SOS Amitiés », « SOS Médecins », on aurait dû dire « SOS Antiracisme ». Enfin, souvenons-nous que Serge Malik, l'un des fondateurs du mouvement (qui en démissionnera), a écrit un livre intitulé « Histoire secrète de SOS Racisme » dans lequel il dénonce une instrumentalisation politique de l'antiracisme à travers « SOS Racisme ».
Pour revenir à la « Fabian Society », ajoutons que « Des liens étroits de la London School of Economics avec les régimes islamiques subversifs ont été révélés, dit G. Boulianne, lorsque des câbles diplomatiques ont annoncé que le fils de Muammar Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi, avait pris des dispositions pour que 400 « futurs dirigeants » libyens reçoivent une formation en leadership et en gestion à la London School of Economics. » (Saïf Al-Islam a obtenu un doctorat de philosophie à la LSE).
Profitons-en pour signaler que l’Institut d'Etudes Politique de Paris, appelé aussi « Science Po », d'où Emmanuel Macron est sorti diplômé en 2001, est géré par la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP), une organisation financée par la Fondation Rockefeller, et qui fonctionne en partenariat avec d’autres entités associées à Rockefeller, telles que la London School of Economics et la School of International and Public Affairs de l’université Columbia (d’où Barack Obama est diplômé).
Pour la première fois en 2007, un modèle de la « London School of Economics » se matérialise, sous forme institutionnelle en France par la création de « l'école d'économie de Paris » dont le nom officiel en « français » est « Paris School of Economics ». Son inauguration a été placée sous la présidence de Dominique de Villepin dont on oublie, peut-être en raison des effets sur « l'opinion », de son « beau » discours sur l'Irak à l'ONU en 2003, qu’il est un ancien de la « Harvard Business School », ce qui indique une formation « internationaliste », à l'instar des programmes « Young Leaders », c'est-à-dire des programmes de formation des agents de l'Oligarchie : autrement dit, une formation de traitre (conscient ou pas) à sa Nation.
Aussi, et plus que jamais, l'expression de Louis Pauwels : « Rien n'est plus étranger à la sagesse que la jeunesse », prend ici tout son sens.
Voici, ci-dessous, une liste non exhaustive de quelques « Young Leaders » français, d'hier et d'aujourd'hui :
« French-American Foundation » : François Hollande, Alain Juppé, Jacques Toubon, Marisol Touraine, Pierre Moscovici, Emmanuel Macron, Édouard Philippe, Najat Vallaud-Belkacem, Cédric Villani, Delphine O, Christine Ockrent, Nicolas Dupont-Aignan, Laurent Wauquiez, Fleur Pellerin, Arnaud Montebourg (et Stéphane Israël son ancien directeur de cabinet devenu PDG d'Arianespace), Laurent Joffrin, Matthieu Pigasse, Denis Olivennes, Anne Lauvergeon, Alain Minc, Nathalie Kosciusko-Morizet, François Léotard, Amélie de Montchalin, Valérie Pécresse, le Lieutenant-Colonel de l'Armée de Terre Erwin Bruder (il a été nommé chevalier de la légion d’honneur à 31 ans).
« France China Foundation » : Olivier Véran, Edouard Philippe et Sibyle Veil, PDG de Radio France depuis 2018, et camarade de promotion d'Emmanuel Macron à l’ENA.
« Young Global Leaders » du Forum Economique Mondial de Klaus Schwab : Gabriel Attal, Emmanuel Macron, Amélie de Montchalin, Marlène Schiappa et Caroline Malcolm, conseillère auprès du directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE.
Favorisant ainsi le cours des choses et agissant dans les divers partis politiques, leur jeu au niveau des politiques intérieures nationales, en plus du « diviser pour régner », est clair : 
À « gauche » on met tout en œuvre pour détruire la famille, l’éducation, l’ordre, en un mot la structure portante d’une société traditionnelle, au nom d’un laïcisme libéral, égalitaire et pacifiste ;
À « droite », on s'efforce de détruire la petite industrie, l’artisanat, les petites entreprises agricoles, le petit commerce au nom de l’accroissement de la richesse dans la société, du libre-échange, du libéralisme économique ;
Le « centre » s’emploient à détruire et à effacer dans le cœur du peuple, au nom de l’Humanité, des Droits de l'Homme, de l'écologie et de l’amitié entre les peuples, l’idée et la signification du mot même de Nation, le tout, soutenu par une publicité tapageuse favorisant la transition vers une société multiethnique et multiraciale, voire asexuée, afin d'éradiquer, en Occident, tout ce qui reste d’attachement à la religion, aux traditions qui ont fleuri autour d’elle, aux racines culturelles et historiques d’un peuple. Citons, à cette occasion, la multinationale de l’habillement « BENETTON » (surtout connue dans les années 1980) ; Luciano Benetton était membre de l'« Aspen Institute » comme Silvio Berlusconi, comme l'ancien « Rockefeller » italien et patron de la multinationale FIAT, Gianni Agnelli, ainsi que Robert McNamara, Jacques Delors, Samuel Huntington, Zbigniew Brzezinski, Henry Kissinger ou Georgij A. Arbatov du cercle restreint des anciens conseillers de M. Gorbatchev. Georgij A. Arbatov, qui était lié aux Rockefeller, a défini un jour le Fonds Monétaire International comme des « néobolcheviques qui aiment exproprier l'argent des autres peuples, en leur imposant des règles de gestion économique et de politique étrangères et non démocratique et en étouffant toute liberté économique » (Samuel Philips Huntington, « The clash of Civilisations ? » dans la revue « Foreign Affairs », été 1993).
Remarque :  « L’Aspen Institute for Humanistic Studies », auquel appartiennent ou appartenaient aussi les Italien(ne)s Giorgia Meloni (première femme à la présidence du Conseil des ministres italien en octobre 2022), Francesco Cossiga (Président de la République de 1985 à 1992), Romano Prodi (ex-Président de la Commission Européenne de 1999 à 2004), naquit en 1949 dans le Colorado, grâce à Robert M. Hutchins, haut dignitaire de la maçonnerie britannique, président de l'université Rockefeller de Chicago, directeur de la Fondation Ford dans les années cinquante, qui fut impliqué dans les années Soixante dans un trafic de drogue. En effet, Hutchins était en rapport avec Aldous Huxley avec lequel il collabora activement en entreprenant un programme pour l'étude des effets des drogues. Sous le prétexte d'« études humanistes » et sous la direction savante des initiés du R.I.I.A. et de la « Fabian Society », bastions des mondialistes, l'Aspen a réussi à coopter des personnalités du monde politique et industriel pour les orienter vers des analyses et des prospectives « globales », des lois mondialistes au sens technocratique, pour ensuite les faire insérer dans les programmes de gouvernement de leurs pays respectifs, réussissant ainsi à constituer un réseau qui relie à l'échelle internationale les classes dirigeantes des différents pays. Le chef de l’Aspen Institute a été longtemps Robert O. Anderson, ancien secrétaire au Trésor américain, l’un des directeurs du C.F.R., membre du Bilderberg et de la Trilatérale, et dirigeant de la multinationale du pétrole Atlantic Richfield Corporation (A.R.C.O.). Les thèmes obligés, jusqu’à il y a quelques années, étaient : l’Union Européenne, les financements pour les pays de l’Est et l’ex-Union Soviétique, propositions et solutions pour conférer un plus grand pouvoir aux Nations Unies et à ses organismes. Fin de la remarque
Ainsi, comme nous le disions précédemment, nous assistons, périodiquement, à l'« humaine comédie » des élections où le citoyen « souverain », « libre » et « indépendant », vote et s’agite pour la gauche, la droite ou le centre, alors qu’en réalité il baigne à son insu dans les idées massifiantes de cosmopolitisme et dans l’indifférence pour toutes les valeurs, poison qu’il absorbe en doses toujours plus grandes jusqu’à l’engourdissement de son esprit ; pauvre pantin qui, dans cette société dite de « communication » où le langage, vide de tout contenu symbolique, n’est plus qu’un système de signes, de slogans et de conventions, bien appropriés à un monde où ne règnent qu’incohérence, discontinuité, instantanéité, où l'on se fait gloire de n’avoir ni père ni mère, ni généalogie, se déplace dans le cercle tracé préalablement par des meneurs occultes, avec tout ce que cela comporte, et dont témoigne tragiquement la quotidienneté européenne et même mondiale.
D'un point de vue général, l'énorme pouvoir actuel des « puissances d'argent » est lié à la gestion exclusive qu’ils ont de l’économie via le contrôle des monnaies. En 1881, le président des États-Unis, J.A. Garfield, élu en 1880 (et assassiné... en 1881), disait : « Celui qui contrôle la monnaie d'un peuple, contrôle ce peuple. ».
Les banquiers ont, peu à peu, établi un système de prédation capitalistique qui, à son tour, leur a permis de prendre le contrôle du phénomène politique (national et international), par la corruption ou l’intimidation (n'appelle-t-on pas cela un système mafieux ?), organisant en conséquence un système législatif qui leur soit de plus en plus favorable. L'accaparement des monnaies a finalement permis à ces « puissances d'argent » d'orienter la création de richesse dans leurs seules poches privées.
Remarque : « … nous voilà parvenus à l'époque contemporaine et à la prédominance de la culture occidentale, plus précisément anglo-saxonne, portée à l'extrême dans son expression américaine et au règne du dollar voué à la production effrénée et au négoce des quantités. D'abord, à la suite de la première guerre mondiale, où beaucoup de pays n'ont plus d'or, puis suite au krach boursier de 1929, le système monétaire qui était basé sur l'or s'effondre. Survient la deuxième guerre mondiale, avec la même conséquence que précédemment, et, au sortir de la guerre, les États-Unis, qui occupent une position de supériorité incontestable, imposent le dollar qui, seul, est convertible en or. Puis, à la suite de diverses péripéties impliquant de nombreuses banques et banquiers occidentaux, la convertibilité du dollar en or est abandonnée en 1971 et la disparition du système monétaire international engagée. Le dollar « $ » règne en maître, et il va progressivement intégrer sous sa bannière toutes les autres monnaies et leur imprimer consciemment ou inconsciemment les symboles inversés de la contre-tradition, à savoir 2 barres, parfois simplifiées en un seul trait, au travers des monnaies modernes. Tout d'abord, la livre sterling « £ », qui au milieu de son sigle L, fut dès avant la première guerre mondiale, la première à introduire une barre en travers du L. Puis, dans un espace de temps relativement court, l'euro « € », qui inscrit deux barres dans son travers, le yen japonais deux barres sous le Y (¥), le yuan chinois une barre sous son Y (¥), sans oublier le Rouble russe (₽), et pour finir, en 2009, à notre grande stupeur, la roupie indienne, une barre sous le R (₹) de roupie en dévanagari. Ainsi, le pays dernier refuge de la tradition, s'abandonne officiellement aux démons du monde moderne. Citons la déclaration que fit M. Ambikar Soni, ministre indien de l'époque : « le nouveau symbole donnera à la monnaie indienne son identité propre. Il distinguera la roupie des autres monnaies et mettra en lumière la force et la mondialisation de l'économie indienne ». Maintenant, il faut bien comprendre que tous ces sigles et symboles monétaires internationaux ne sont que des signes d'allégeance et de soumission au roi dollar, nouveau roi du monde inversé. » (Y. Le Cadre, Vers La Tradition, n°138, pp.62-63).
Le symbole du dollar, disent certains, est le résultat de la composition d'un bâton et d'un serpent qui s'enroule sur lui : le bâton signifie le commandement et le pouvoir, tandis que le serpent qui monte en ondulant signifie le progrès accompli à travers la puissance de l'argent (progrès entendu dans l'acception de chemin vers le Gouvernement mondial). Fin de la remarque.
Tant que le destin des monnaies restera l’apanage des banquiers mondialisés, et continuera en conséquence à échapper aux peuples qu’elles contraignent, nous assisterons à la continuation de la mise sous tutelle financière, économique, juridique et politique de ces derniers… c'est-à-dire, et en définitive, à leur esclavage.
Si l’on retourne aux fondamentaux, il apparaît en effet que la monnaie, et son pendant qu’est la dette, conjuguée au principe de l’entreprise anonyme qu’elle a juridiquement autorisé à se mettre en place, sont les armes du servage d’aujourd’hui au même titre que l’épée et la lance étaient celles du servage d’hier.
Remarque : « La fortune de tout un peuple, raflée, retenue, gérée par quelques-uns, disait Edouard Drumont, est devenue, grâce au système capitaliste basé sur la société anonyme, un instrument de domination. »
« Je constate toujours avec regret l'ignorance du public pour tout ce qui touche aux questions d'argent. Il ne comprend pas qu'un « petit nombre d'hommes », qui ne sont que de simples dépositaires, disposent à leur gré de la masse énorme d'argent dont il est, lui, le public, le véritable propriétaire. Cela me conduit à examiner, une fois encore, le fonctionnement de la société anonyme. Car, j'insiste particulièrement sur ce point, c'est grâce au système de la société anonyme que les financiers se sont rendus maîtres des grandes affaires dont, cependant, ils ne possèdent qu'une infime partie du capital. Vous pensez bien que ce n'est pas avec son seul argent qu'un banquier, fût-il aussi riche que Rothschild, a pu construire, par exemple, nos grands réseaux de chemins de fer dont chaque kilomètre de voie coûtait 400 000 francs or. Les millions ne suffisaient plus, il fallait des milliards. C'est alors qu'on découvrit, tout bonnement, qu'il y avait « quelqu'un de plus riche que M. de Rothschild : M. Tout-le-Monde ». De cette constatation naquit l'idée d'intéresser un plus grand nombre de gens à cette entreprise, d'en faire des copropriétaires. La société anonyme, qui ne servait guère qu'au financement de certaines compagnies de navigation, reçut son statut : une loi, promulguée en 1867, autorisa toutes les entreprises à se transformer en sociétés anonymes, donc à faire appel au public. Grâce à cette nouvelle législation, les financiers allaient pouvoir développer leurs affaires …avec l'argent des autres. La manipulation des assemblées générales qui élisent les administrateurs permet aux oligarchies financières de se maintenir à la tête des grandes entreprises et partant de régenter l'économie française et de dominer l'État. » (H. Coston, Les 200 familles au pouvoir) Fin de la remarque
Dans ces temps actuels de paradoxe, c’est-à-dire de « renversement » (renverse-ment), où les esprits semblent s’habituer à tout voir à l’envers, c'est le renversement symbolique en général qui est le propre de la « contre-initiation ». Aussi remarquons que le « Milieu » qui, dans les traditions antiques, symbolisait l’idée d'un « Centre » spirituel suprême, un « Point » où se manifeste l’« Activité du Ciel », désigne aujourd'hui un terme caractérisant et matérialisant un groupe de personnes qui vivent de tous les trafics illicites interdits par la morale ou la loi.
Il en va ainsi pour tout symbole traditionnel, le swastika par exemple, dont il serait idiot de limiter l'origine au nazisme hitlérien, ou bien pour le double triangle hébraïque, auquel sa naissance figurative au temps des rois d'Israël vaut l’appellation de « sceau de Salomon » ou d’« étoile de David », mais dont la signification supérieure date de l’âge primordial et est même à proprement parler intemporelle.
« L'utilisation du faisceau des licteurs par le « fascisme » mussolinien, comme celle du svastika par le « nazisme » hitlérien, dit René Guénon, constituent, pour des symboles traditionnels, une « profanation », au sens étymologique de ce mot. »
Ajoutons à cela que, dans son ouvrage « Formes traditionnelles et cycles cosmiques », René Guénon fait référence à « une curieuse étude de M. Paul Maury intitulée « Le Secret de Virgile et l’architecture des Bucoliques », dans laquelle il est écrit que « 666 est aussi « un nombre pythagoricien, nombre triangulaire de 36, lui-même triangle de 8, l’Ogdoade double de la Tétrade » ; et René Guénon d'ajouter que 666 « est essentiellement un nombre « solaire » », et nous fait remarquer « que le sens qui lui est donné dans l’Apocalypse ne constitue pas un « renversement des valeurs » comme le dit l’auteur, mais représente en réalité une application de l’aspect opposé de ce nombre, qui possède à la fois en lui-même, comme tant d’autres symboles, un sens « bénéfique » et un sens « maléfique ». »
(À propos du double sens des symboles, et du nombre 666 en particulier, René Guénon précise encore (dans « Symboles de la Science sacrée ») que « s’il est le « nombre de la Bête », il est tout d’abord un nombre solaire », et, comme il l'a dit ailleurs (dans « Le Roi du Monde »), « il est celui d’Hakathriel ou l’« Ange de la Couronne ». »)
Ainsi les dirigeants de la « guerre occulte » savent choisir les symboles véhiculant les influences contre-initiatiques qu'ils veulent répandre sur le monde et contre lesquelles nous devons nous préparer à livrer la décisive « Bataille d'Armagueddon » que Bram Stoker, l'auteur de « Dracula », appelle la « Dernière Bataille », c'est-à-dire la « Grande Bataille de l'Invisible ».

Darkness : l'Empire des Ténèbres
(Avènement du Règne de la Bête)

ONU, UNESCO, OMS, FMI, OIT, etc. Ces organismes internationaux sont en réalité à l'origine d'une dégradation constante de la vie politique, de l'économie, de la santé et de la culture des nations. Jamais il n'y a eu plus de haine et de conflits entre les pays que depuis que l'ONU existe. L'OMS empoisonne et vaccine les masses pour, au mieux, les abrutir. L'UNESCO nivelle les cultures par le bas. Le FMI endette les pays riches et dépossède les plus pauvres. La science détruit l'environnement sous l'œil complice des organismes mondiaux chargés de le protéger, etc.
Voici quelques informations largement connues ayant trait à Greenpeace et à son financement en particulier : Rappelons tout d'abord avec Pierre Faillant de Villemarest (La « lettre d'information », n°10/1985), que Greenpeace est une association « écologiste » fondée en 1971 à Vancouver (Colombie britannique), région sous influence britannique. Elle a été financée par les Fondations Rockefeller et Carnegie, ainsi que par le magnat du pétrole Armand Hammer et par d’autres institutions mondialistes telles que le « World Order Institute » (organisme dont le but est de faire parvenir au dépassement de l'idée d'Etat-nation par le biais de diverses aides : alimentaires, financières et matérielles), et cela au moins depuis 1973. Jacques Delacroix (dans son ouvrage « Maitreya : le nouveau Messie ? Du dévoilement du plan du chaos planétaire à l'émergence de " l'Instructeur mondial " ») nous rappelle que début avril 1989 l'organisation « écologiste » Greenpeace recevait près de 10 millions de dollars provenant des revenus réalisés sur un disque enregistré par des rock-stars britanniques et édité à Moscou. Un groupe rock composé de satanistes « The Shamen » avait sorti un album intitulé « In Gorbatchev we trust » (En Gorbatchev nous croyons), produit par la société « Demon records » ; le disque porte le numéro « DIABLE 666 » et sur la couverture apparaît une photo de Gorbatchev avec une couronne d'épines, entouré de formes et couleurs psychédéliques. Dans une chanson, le refrain répète : « M.D.M.A Zing ». « MDMA » est le terme chimique de l'Ecstasy, cette drogue qui inonda particulièrement l'Europe dès la fin des années 80.  Le reste des revenus, dont le montant s'élève à près de 20 millions de dollars, alla dans les caisses de la Fondation soviétique internationale pour la survie de l'humanité, dans le conseil d'administration de laquelle siègent des représentants de Greenpeace. Greenpeace fait aussi partie des mouvements que parraine l'organisation sataniste « Lucifer Trust ». Créé le 11 novembre 1922, et émanation de la « Société Théosophique » et donc de la « Fabian Society », le « Lucifer Trust », devenu aujourd'hui le « Lucis Trust », est une organisation non gouvernementale à statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies avec sièges à New York, Londres et Genève. C'est de cette puissante association, reconnue par l’ONU, que dépendent les mouvements pseudo spiritualistes du « New Age ». C'est au « Lucis Trust » qu'a été confié la salle de méditation de l'ONU à New York. Cette « Chambre de la Méditation », dont toutes les dimensions nous ramènent au chiffre 18 (dont on a déjà dit deux mots), a été inaugurée en novembre 1957 comme lieu de culte du « Dieu que l’homme adore sous de nombreux noms et de multiples formes ». À la base, les principaux commanditaires du « Lucis Trust » sont : la Fondation Rockefeller ; Greenpeace International ; Amnesty International ; l’ONU ; l’UNESCO ; l’UNICEF. Le « Lucis Trust » a eu pour membres, entre autres, Robert McNamara, ancien président de la Banque Mondiale, membre du CFR, de la Trilatérale, du groupe Bilderberg ; Mikhail Gorbatchev ; Thomas Watson, président d’IBM et ancien ambassadeur américain à Moscou ; Paul Volker, ex-directeur de la Fédéral Reserve (FED) ; George Schultz, ancien directeur de la banque J. P. Morgan ; Robert Muller, directeur, en 1970, du Bureau du Secrétaire Général des Nations Unies ;  Norman Cousins, personnage important de l’ONU, membre de la « Fabian Society » et professeur à la Columbia University qui, rappelons-le, est l’université des « Morgan », les financiers américains des Rothschild ; Mark Tannenbaum, représentant de l'American Jewish Committee (contrôlé par le B'nai B'rith), seul rabbin présent au Concile Vatican II, etc.
Les institutions internationales actuelles découlent directement de l'état du rapport de force qui s'est dessiné entre les XVIème et XXème siècles et qui suppose un face-à-face entre les multinationales et les États. L'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), qui a vu le jour en 1994, a définitivement entériné le fait que les États ont perdu, au moins temporairement, ce rapport de force.
Les institutions internationales actuelles ratifient et scellent deux réalités qui se superposent :
En premier lieu, le « fait politique », qui suppose la représentation politique de « l'intérêt commun du groupe », a disparu au profit du « fait économique », qui suppose la prééminence des intérêts privés catégoriels des gros conglomérats économiques. Les principales institutions internationales chargées de pérenniser la mise sous tutelle des États par les multinationales sont : l'OCDE, le FMI, la Banque Mondiale, l'OMC, etc., il faut ajouter à cette liste toutes les instances qui leur font cortège, et, en particulier, les différents centres d'arbitrage internationaux, instances juridictionnelles privées de règlement des conflits au profit exclusif des intérêts des multinationales.
En second lieu, les institutions internationales qui se prétendent favorables à l'intérêt commun (ONU, UNESCO, OMS, TPI, etc.) sont en réalité, et structurellement, instrumentalisées par les détenteurs du pouvoir économique dominant afin de faire advenir un « nouvel ordre politique », c'est-à-dire le « Nouvel Ordre Mondial » qui sera la matérialisation politique, au niveau mondial, de leur domination monopolistique.
Le contrôle des économies, aux échelles locale et internationale, par les prédateurs économiques met les États sous dépendance et leur fait perdre, de facto, leur légitimité politique, les condamnant ainsi à disparaître.
L'ONU (Organisation des Nations Unies) est une « Babel » de langues, des flots de paroles prononcées depuis une tribune où chaque chef d’Etat doit pontifier sur les grands problèmes internationaux ; dans la seule année 1982 l’ONU avait produit plus de sept cents millions de pages de documents, fruit de vingt-neuf mille heures de réunion. On en vient vraiment à se demander si la fonction assignée à l’Organisation est réellement celle de donner la parole à quiconque la veut et rien de plus. Ce serait cependant une naïveté de le penser. Le vrai pouvoir des Nations Unies ne réside pas dans les décisions politiques concrètes, qui sont le plus souvent de portée médiocre, mais dans les fonctions IDÉOLOGIQUES, dans l’INFLUENCE politique qui découle de leur autorité en tant qu’instance de légitimation.
Les Nations Unies sont le Cheval de Troie de la Conspiration Internationale et le fer de lance du Mouvement Révolutionnaire Mondial ou Nouvel Ordre Mondial.
Certains passages ci-après, sont extraits du livre de G. Boulianne « La Société Fabienne » (« Fabian Society ») : Jusqu’en 1899, les « Fabiens » s’étaient peu intéressés à l’Empire et aux échanges extérieurs. Entre 1900 et 1904, la situation va changer notamment à travers deux documents rédigés par George Bernard Shaw : « Fabianism and the Empire » (1900) et « Fabianism and the Fiscal Question » (1904). Dans le premier document, Shaw voit l’impérialisme comme le nouveau stade de la politique internationale dont les « Fabiens » doivent s’occuper pour le sauver des conflits de classe et des intérêts privés. Parallèlement, il insiste sur l’importance de prendre au mieux et d’utiliser économiquement les territoires ouverts au commerce par les armes et accessoirement de posséder une armée suffisante pour défendre l’Empire. En dehors de la Grande-Bretagne, le but ultime de la « Fabian Society » a été l’établissement d’un gouvernement socialiste mondial. Le souci de la « Fabian Society » vis-à-vis de l’organisation internationale fut articulé dès le début dans les documents « Fabiens », comme le Gouvernement International qui fut à l’origine de la création, trois ans plus tard, de la « Société des Nations » (future ONU).
Leonard Woolf, Konni Zilliacus, Philip Noel-Baker, Arthur Salter et l’Américain Walter Lippmann, qui était l’un des contacts « Fabiens » du président américain Woodrow Wilson, étaient parmi les principaux « Fabiens » impliqués dans la création et la gestion de la « Société des Nations ».
Né à New York dans une famille juive aisée, Walter Lippmann entre à Harvard en 1906. Lecteur assidu d’auteurs de la « Fabian Society », et des intellectuels fondateurs de la « London School of Economics » (les Webb, Herbert George Wells ou George Bernard Shaw), rejetés des clubs élitaires de cette Université, il crée, en 1908, avec huit autres étudiants le « Harvard Socialist Club » dont il devient président. En 1910, Il suit les cours de Graham Wallas, un professeur de science politique de la « London School of Economics » (LSE) invité à Harvard. Cette rencontre est décisive et Lippmann, comme avant lui Graham Wallas, un ancien membre éminent de la « Fabian Society », s’éloigne du socialisme pour se rapprocher du libéralisme. Dans « Public Opinion » (1922), Lippmann étudie la manipulation de l’opinion publique. Selon lui, pour « mener à bien une propagande, il doit y avoir une barrière entre le public et les évènements ». Il décrit alors l’avenir qu’il entrevoit. Il conclut que la démocratie a vu la naissance d’une nouvelle forme de propagande, basée sur les recherches en psychologie associées aux moyens de communications modernes. Cette propagande implique une nouvelle pratique de la démocratie. Il utilise alors l’expression « manufacture of consent » qui signifie littéralement la « fabrique du consentement ». Pour Ronald Steel, Walter Lippmann, un ami de Jean Monnet, fut de ceux qui plaidèrent en faveur du plan Marshall et de la constitution d’une union économique en Europe.
A partir des années 1920, le gouvernement mondial a été particulièrement promu par le département des relations internationales de la LSE (financé par le « Cassel Trust »), où Noel-Baker organisa des cours tels que le cours de politique internationale sur « l’organisation internationale pour la promotion des droits et des intérêts politiques et économiques communs », qui a également promu des livres de « Fabiens » sur le même sujet, comme « International Government » (le gouvernement international).
En 1941, la « Fabian Society » crée le « Bureau international Fabien » qui est présidé par Noel-Baker, qui participait à la recherche et à la propagande sur les questions internationales et promouvait divers projets internationalistes, tels que l’Union de l’Empire britannique avec l’Amérique et la Russie. Sans surprise, le prochain projet « Fabien » fut l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui fut créée en 1944 avec la participation des « Fabiens » socialistes tels que les Rockefellers (famille dont le vrai nom est Steiner) et de leur Conseil des relations extérieures ou C.F.R. (Council on Foreign Relations).
C'est Alger Hiss, qui était membre du CFR, qui écrivit la plus grande partie de la Charte des Nations Unies, et qui fut le premier secrétaire général de l’ONU pendant la première session tenue à San Francisco en juin 1945. Alger Hiss était un espion Soviétique, reconnu parjure (Il fut compromis dans une « affaire » d’espionnage en faveur de l’U.R.S.S. qui, le 22 janvier 1950, lui coûtera cinq ans de prison).
Conçues pour succéder à la « Société des Nations », l'ONU a pour membres permanents la Grande-Bretagne socialiste, l’Amérique démocratique, la Russie communiste et la Chine national-socialiste et, depuis leur création, elles sont dominées par des socialistes comme Paul-Henri Spaak, Trygve Lie, Dag Hammarskjold et bien d’autres, qui étaient tous étroitement liés aux « Fabiens » de Londres et avaient acquis une position dominante dans le monde socialiste pendant la guerre, lorsque les dirigeants socialistes européens s’étaient réfugiés à Londres.
Inutile de dire que la « Fabian Society » était une fervente partisane de l’ONU. Dans les années 1950, elle est allée jusqu’à modifier ses « bases » en s’engageant à appliquer la Charte des Nations Unies (du « parjure » et « espion » soviétique Alger Hiss, rappelons-le) et à créer des « institutions internationales efficaces ».
Alors qu’elle agissait pour le gouvernement mondial par le biais d’organisations internationales apparemment « traditionnelles » comme l’ONU et d’institutions « éducatives » comme la LSE, la « Fabian Society » a également mis en place un réseau international de partis socialistes et d’autres organisations fonctionnant sous l’égide de « l’Internationale socialiste », dans le but de coordonner le socialisme mondial.
Avant longtemps, « l’Internationale Socialiste » a été en mesure d’annoncer ouvertement : « L’objectif ultime des partis de l’Internationale Socialiste n’est rien de moins que le gouvernement mondial. » Dans un premier temps, ils cherchent à renforcer les Nations Unies… « L’adhésion à l’Organisation des Nations Unies doit devenir universelle. ». Cette position a été reprise par les partis socialistes (tous membres de « l’Internationale Socialiste Fabien ») du monde entier. Par exemple, le Parti travailliste britannique (Labour Party) a déclaré : « Le Parti travailliste est resté fidèle à sa conviction de longue date en ce qui concerne l’établissement de la coopération Est-Ouest en tant que base pour un renforcement des Nations Unies en voie de développement vers un gouvernement mondial. (…) Pour nous, le gouvernement mondial est l’objectif final et les Nations Unies l’instrument choisi. ».
Le gouvernement mondial est resté, depuis, l’objectif central de la « Fabian Society » et a été vigoureusement promu par des dirigeants tels que Peter Mandelson, Tony Blair et Gordon Brown.
Le 13 février 2001, au sein du comité permanent mixte du gouvernement fédéral chargé d’enquêter sur les traités (l’Australie devant soutenir un statut de la Cour pénale internationale des Nations unies qui affecterait la « souveraineté » de tous les Australiens), à la critique d’un groupe patriotique australien, le sénateur Chris Schach du Parti travailliste s’exclama, sarcastique : « Laissez-moi vous dire que je suis membre de la Société Fabienne depuis plus de vingt ans. Vous en avez donc rencontré un et vous pouvez dire à vos amis que je suis une personne diabolique en faveur d’un gouvernement mondial. Je tiens vraiment à vous signaler que, si vous connaissez un peu l’histoire du général romain Fabius, une DATE très importante approche. C’est l’anniversaire de l’une de ses grandes batailles, lorsqu’il a vaincu les Carthaginois il y a 2 200 ans. C’est une date à laquelle les Fabiens du monde entier, d’une salle secrète des Nations Unies, se lèveront et imposeront un gouvernement mondial. Vous pourrez peut-être trouver, en lisant un texte ancien, quelle sera cette DATE. Elle sera bientôt disponible, mais je suggérerais que ce soit quelque chose que vous pourriez trouver très utile d’aller enquêter.
DATE : 201, de Didon à Annibal ou de Tyr à la défaite de Carthage en passant par les guerres puniques.
Carthage a été fondée par Didon. Didon, qui est un surnom, s'appelait en réalité Elissar.
Elissar était la Reine de Tyr, principale ville de Phénicie. La Phénicie était une colonie celtique. 
D'après les traditions, notamment celle des Abyssins, il s'agirait de la fille du roi de Tyr. Mais cela prouve que ceux qui propagent ces légendes n'ont pas une connaissance réelle de l'Histoire, car, quelques années après l'époque de Daud, c'est-à-dire vers 898 avant notre ère, nous voyons Didon quitter la Phénicie, parce que le pouvoir gynécocratique y est attaqué. Comment, au 10ème siècle avant notre ère, y aurait-il eu des rois à Tyr, alors que les grandes luttes de cette époque ont justement, pour but d'empêcher l'institution de cette royauté ?
Cette reine de Tyr eut une puissance considérable dont l'histoire classique ne nous rend pas compte, mais dont les traditions occultes nous font entrevoir l'importance. C'est à elle, cachée sous le nom d'Hiram, qu'on donne le plus grand rôle dans la construction du Temple, c'est elle qui en aurait fourni les matériaux qui furent envoyés de Tyr.
Rappelons que les 3 fondatrices des Mystères de Jérusalem (devenus la Franc-maçonnerie « Opérative »), Triptyque sacré que les « trois points » de l'Ordre ont représenté depuis, ont été cachées : la première, Daud, derrière un roi David légendaire. La seconde est Balkis, appelée la « Reine de Saba », seule Reine à qui on a laissé son sexe, mais qui a été couverte de boue et présentée comme une femme satanique. La troisième Reine est Elissar, qui devint, dans l'histoire des prêtres, l'Architecte Hiram, ou la fille d'un roi de Tyr. Nous pouvons juger l'influence immense que cette dernière a dû avoir dans le monde par la manière dont la tradition en parle. Elle dit : « Son pouvoir était immense ; Il avait sous ses ordres plus de trois cent mille ouvriers de tous pays, parlant toutes les langues, depuis le sanscrit de l'Himalaya, jusqu'au langage guttural des sauvages Lybiens. ». C'est du nom de cette reine Elissar que semble venir le nom donné au lieu où régnaient la Vérité, le bonheur et la paix : les Champs-Elysées, séjour des âmes heureuses, qui n'aurait été qu'une représentation de la vie des initiés. C'est pour imiter cette montée au ciel spirituel que des faux prophètes se font appeler Elie et Elisée.
Quoi qu'il en soit de la légende d'Hiram, elle contient un fait de la plus haute importance : c'est l'existence d'une force inconnue qui s'ignore elle-même : c'est la force morale de la Femme.
Le gouvernement de Carthage, était la copie de celui des « Sofetim », c'est-à-dire le régime gynécocratique. Et ce serait aussi cette reine qui aurait fondé les Mystères de Gadès (Cadix), copiés sur ceux de Jérusalem. C'est cela que Théophile, Cailleux appelle « la Judée en Europe ». Mais il se trompe en attribuant à la reine de Jérusalem ce qui a été fait par la reine de Tyr.
Carthage était l'antithèse de Rome : elle représentait la Femme ; Rome, c'était l'homme. Aussi était-elle destinée à être vaincue. Les soldats romains mettaient leur gloire dans le triomphe, ils combattaient comme l'homme, pour vaincre. Les Carthaginois étaient moins soucieux de la gloire militaire ; cependant, ils avaient une marine nombreuse et une cavalerie excellente, composée de Numides, mais qui ne leur appartenait pas, qui pouvait leur échapper et qui leur échappera, en effet, au moment décisif. Et puis il y avait entre cette nation gynécocratique et les soldats masculinistes des intérêts contraires. Les Romains, eux, étaient tous soldats, tous rompus aux fatigues de la guerre, et ils luttaient pour une cause qui leur plaisait : la conquête, le triomphe d'un Etat qui exalte l'homme. Puis ils étaient protégés par une ceinture de colonies, par des municipes et des villes alliées, dont tous les hommes les soutenaient, dont la population n'avait de volonté que celle du Sénat, et qui se levait comme un seul homme quand il s'agissait d'attaquer ce qui restait de la puissance du vieux monde féministe. Aussi Carthage fut abandonnée à la première agression des peuples qui l'entouraient ; ses soldats, fatigués du joug gynécocratique, étaient assoiffés d'indépendance et tout disposés à se révolter contre leur nation au lieu de la défendre. Leur inconstante humeur les portait vers l'ennemi, au lieu de le combattre ; ils voyaient dans les Romains des révoltés contre les croyances et les mœurs dont ils étaient eux-mêmes fatigués ; la religion romaine, plus tolérante que celle de Carthage, était plutôt leur affaire ; le régime brutal de Rome convenait bien mieux à leur caractère batailleur que le travail paisible des Carthaginois. En même temps, les superstitions romaines les attiraient par leur caractère de mystère. Carthage était devenue un Etat puissant. Vers 250, elle possédait presque toute l'Espagne et y imprimait son caractère de galanterie chevaleresque, qui n'a jamais cessé d'y régner. Le culte de la Femme, institué alors, avait pris une telle force dans le cœur de l'homme que, lorsque le Christianisme triompha, c'est à la Vierge Marie que l'Espagne rendit un culte. Carthage entretenait garnison à Malte, elle possédait les Baléares et d'autres îles. Sur les médailles de Carthage se trouvait la tête de Cérès, la lionne Déesse, devant laquelle les hommes s'inclinaient. Le culte théogonique s'était donc conservé là, grâce aux traditions gynécocratiques de cet Etat. Malgré les efforts d'Annibal (247-183), Carthage fut vaincu en 201 par le Général romain Scipion l'Africain (235-183). La défaite d'Annibal par les Romains fut le dernier coup donné au régime féministe.
(Suite et fin de « Chris Schach ») : « Vous ne saviez probablement pas que nous, les Fabiens, avons pris le contrôle de la CIA, du KGB, du MI5, de l’ASIO (L'Australian Security Intelligence Organisation est le service de renseignement intérieur australien), du FMI, de la Banque mondiale et de nombreuses autres organisations. Je pense que si vous allez enquêter sur toutes ces questions, vous constaterez que votre complot contient peut-être quelque chose que vous avez révélé et que nous, les Fabiens, allons réaliser dans un proche avenir. » (Joint Standind Committee on Treaties : « Statute for an International Criminal Court ». Commonwealth of Australia, Official Committee Hansard. By the Authority of the Parliament. Sydney, 13 février 2001, p. TR 74). 
À toutes fins utiles, ajoutons à ce qui vient d'être dit, ce passage de l'ouvrage de Yann Moncomble (« Du viol des foules à la Synarchie ou le complot permanent », p. 50) : « Nous n’avons pu, malgré nos recherches, trouver confirmation de ce que vous allez lire, mais vu l’importance, nous avons décidé de l’inclure, au cas où cela se vérifierait. Voici : « Des plans ont été élaborés pour l'O.N.U. afin que celle-ci disparaisse pour instaurer à sa place un Tribunal Mondial qui s’emparera de toutes les propriétés, épargnes et dépôts en banque. Chaque homme, chaque femme, chaque enfant recevra un numéro et une certaine somme d’argent. Cette monnaie est déjà prête pour ce but et n’attend que le moment où l’on s’en servira. Cet argent se trouve déjà aujourd’hui déposé et empilé en banque. Ce projet ou plan, conçoit une Union parfaite de l’Église et de l’État, ainsi qu’une forme unique d’adoration. Quand les personnes recevront leur numéro (et chacune doit en recevoir un) cela leur donnera le droit assuré d’acheter et de vendre. ». À ce moment-là, une personne présente se leva et demanda à l’orateur : « Qu’adviendra-t-il des minorités qui s’élèveront contre ce plan ? » Il lui fut répondu : « Leur numéro sera barré de noir afin de leur interdire le droit d’acheter et de vendre, et ainsi, ils seront par force amenés à l’anéantissement. ».
Si cela se vérifiait, les humanistes de l’ONU n’auraient rien à envier aux pires despotes et tyrans que la Terre ait portés… Tout ceci rappelle étrangement l’Apocalypse (Ch. 13, v. 16 et 17) : « Elle (la Bête) fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, ont mis une marque sur la main droite ou sur le front, et que nul ne pût acheter ou vendre, s’il n’avait pas la marque du nom de la Bête ou le nombre de son nom. » (Version du chanoine Crampon).
La B.R.I. (Banque des Règlements Internationaux), dont le siège se trouve à Baal… Bâle en Suisse, est une institution financière dotée de la totalité des prérogatives diplomatiques d'un État, elle a tous les privilèges, notamment en matière d'immunité de ses membres, et ne rend de compte à personne.
Selon Carroll Quigley (Tragedy and Hope) : « La B.R.I. est généralement considérée comme le sommet de la structure du capitalisme financier, dont les lointaines origines remontent à la création de la Banque d’Angleterre en 1694 et de la Banque de France en 1803. » 
Carroll Quigley introduit la Banque pour les Règlements Internationaux par ces paroles : « (Après la première guerre mondiale) les pouvoirs du capitalisme financier avaient un autre objectif lointain : créer rien moins qu’un système mondial de contrôle financier concentré dans des mains privées, capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie mondiale. Ce système devait être contrôlé par les critères féodaux des banques centrales du monde, qui agissaient de concert, grâce aux accords secrets auxquels elles parvenaient au cours de fréquentes rencontres et conférences privées. Le sommet du système devait être la Banque pour les Règlements Internationaux de Bâle, en Suisse, une banque de propriété privée et placée sous le contrôle de banques centrales mondiales, elles-mêmes « sociétés privées de capitaux » (« Corporations » en anglais).
La B.R.I. a été créée au tout début des années 1920 par une initiative de :
- Haljmar Schacht, qui était alors un fonctionnaire subalterne auprès de l'autorité bancaire allemande créée par les alliés à l'issue de la 1ère guerre mondiale et qui devint ministre de l'Économie du Troisième Reich de 1934 à 1939 ; précisons qu'il fut un des trois seuls accusés de Nuremberg qui furent acquittés, tous les autres ayant été condamnés à mort ou à la réclusion perpétuelle.
- Norman Montagu, qui était le gouverneur de la banque centrale d'Angleterre.
- John Foster Dulles, secrétaire d'État des États-Unis d'alors, et qui servit d'intermédiaire commun à tout ce beau monde. En 1942, John Foster Dulles définissait les objectifs de la guerre : « un gouvernement mondial, la limitation immédiate et sévère des souverainetés nationales, le contrôle international de toutes les armées et de toutes les marines, un système monétaire universel, la liberté d’immigration dans le monde entier, l’élimination progressive de toutes les restrictions douanières (droits et impôts) au commerce mondial, et une Banque mondiale sous contrôle démocratique. » (« Times », 16 mars 1942).
- J-P Morgan, banquier d'affaires. Notons qu'en 1926, le banquier Thomas William Lamont, principal associé de la banque J.P. Morgan, était créditeur pour 100 millions de dollars d’un prêt à Mussolini (le prêt était destiné à « stabiliser la Lire », et avec elle, le régime Fasciste). À toutes fins utiles, rappelons que, alors qu'il en était le propriétaire, J-P Morgan ne participa pas à la prestigieuse croisière inaugurale du Titanic, et, par conséquent, échappa « miraculeusement » à la catastrophe. En revanche, ce ne fut pas le cas pour trois personnalités de premier plan qui étaient opposées à la création de la FED, future banque centrale étasunienne (dont nous dirons quelques mots ci-après) : il s'agit de Benjamin Guggenheim, Isidor Strauss et Jacob Astor (ami et mécène de Nicola Tesla) qui périrent dans le naufrage quelques mois avant la création de la FED.
À ce sujet, permettons-nous une petite digression. Nous avons vu, précédemment, qu'en 1917, les Banquiers Internationaux soutenaient les Mouvements Bolchevik et Sioniste. Le gouvernement britannique était donc conscient de la situation préoccupante qui se développait en Russie : « Nous en avons la preuve, écrit William Guy Carr, par le fait qu’il discuta de cette question et qu’il prit la décision d’envoyer Lord Kitchener en Russie pour réorganiser les armées russes. ». Rappelons que Lord Kitchener partit de Scapa Flow à bord du « H.M.S. Hampshire », navire qui fut mystérieusement coulé dans la nuit du 5 Juin 1916. On mentionna la disparition de Lord Kitchener et de tout l’équipage à l’exception d’une douzaine de marins qui regagnèrent la terre ferme à bord d’un radeau. « Le gouvernement britannique annonça que le « H.M.S. Hampshire » avait été coulé par un sous-marin allemand ou par une mine allemande. Mais nous avons la preuve, écrit encore W. G. Carr, que c’était un mensonge. J’ai enquêté, dit-il, sur cet événement à fond. Dans un précédent ouvrage publié en 1932, « Hell’s Angels of the Deep » (« Les Anges de l’Enfer des Profondeurs »), j’ai donné la preuve que le « H.M.S. Hampshire » n’avait pas été coulé par une mine ou une torpille allemande mais par un acte de sabotage ou, suite à une erreur de jugement de l’officier navigant. Les preuves techniques que j’ai rassemblées m’ont convaincu que le « H.M.S. Hampshire » avait sombré après avoir heurté des récifs immergés des bas-fonds du Nord. Il est difficile de croire qu’un navigateur expérimenté et qualifié ait pu commettre une telle erreur de jugement. Je persiste à croire qu’un saboteur a déréglé les aimants du compas de navigation : les gyros-compas ne constituaient pas alors l’équipement réglementaire et même les bateaux qui en possédaient, considéraient les modèles du type « Sperry » comme dangereux. Je le sais de ma propre expérience. ».
Terminons cette petite digression « Kitchener », en rappelant que le document ambigu, abusivement appelé « Déclaration Balfour » reflète toute la duplicité de la politique étrangère de ce qu'on a appelé la « perfide Albion ». Il contredisait la promesse faite en 1916 au Chérif Hussein de la Mecque par Lord Kitchener, ministre de la guerre, de former un royaume arabe recouvrant toute la péninsule arabique et le Croissant fertile.
La B.R.I. est, à l’origine, des cartels internationaux basés en Allemagne et dirigés par les Britanniques, qui furent créés dans les années 20. Les deux principaux cartels étaient le trust chimique « IG Farben » et le Cartel international de l’Acier. John Foster Dulles était l’avocat de Richard Merton, fondateur du cartel « IG Farben » (les initiales « I.G. » sont l'abréviation de « Interessengemeinshaft », qui signifie « groupement d’intérêts » ou simplement « cartel »). Liquidé après la 2nde guerre mondiale, les actifs d'IG Farben ont été scindés en neuf sociétés : BASF, Hoechst et BAYER (société mère de MONSANTO) d’une part, et six autres sociétés plus petites, dont AGFA. L’histoire de ce cartel est très intéressante, car on y trouve une très étroite imbrication des intérêts allemand et anglo-saxon : IG Farben était notamment connu pour avoir financé la campagne de Adolf Hitler. Remarquons que, durant la guerre, le siège d’IG Farben, ce cartel censé également avoir produit (entre autres) le gaz des chambres de la mort des camps de concentration, n’a jamais été bombardé, alors que le reste de la ville (Francfort) etait dévasté par les bombes alliées, et ses populations civiles exterminées dans le même temps. Peut-être est-il utile de rappeler que le siège d'IG Farben fut établi dans un immeuble construit sur le campus Westend, un gigantesque quartier privé appartenant à la famille Rothschild depuis 1837. Après la guerre, IG Farben deviendra même le quartier général suprême des forces alliées européennes et le lieu principal de l'application du Plan Marshall (qui a largement financé la reconstruction d'après-guerre de l'Europe), ainsi que le siège des forces d'occupation américaines, notamment celui de la CIA, ce qui a conduit à son surnom « le Pentagone de l'Europe ».
Ce cartel était associé à « l’ordre économique nouveau », ancêtre du « Nouvel Ordre Mondial », déjà recherché par l’Allemagne nazie. Concrètement, sans la B.R.I., l'Allemagne nazie n'aurait jamais pu financer ses préparatifs de guerre. La B.R.I. a ainsi été la principale machine ouvrière de la 2ème guerre mondiale.
Remarque : À propos d'IG Farben, l’historien G. Edward Griffin dit : « Les années précédant la deuxième Guerre mondiale virent naître un cartel « international » qui avait son siège central en Allemagne, qui contrôlait l’industrie chimique et pharmaceutique dans le monde entier et auxquels 93 pays coopéraient. C’était une force politique et économique puissante dans certaines parties de la Terre. Ce cartel s’appelait I.G. FARBEN. (…) Jusqu’à la déclaration de la deuxième Guerre mondiale, le groupe I.G. Farben était devenu le konzern industriel le plus important en Europe et l’entreprise de chimie la plus importante du monde. Il faisait partie d’un cartel d’une puissance et d’une grandeur gigantesques, fait unique dans toute l’histoire ».
« I.G. Farben, écrit J. van Helsing (Les sociétés secrètes et leur pouvoir au XXe siècle), avait développé, en 1926, une méthode pour obtenir de l’essence à partir du charbon et conclut donc en 1949 un contrat de licence avec la « Standard Oil » (de Rockefeller). Cette dernière donna à I.G. Farben 546.000 de leurs actions ordinaires d’une valeur de plus de 30 millions de dollars. Deux ans plus tard, I.G. Farben signait le contrat ALIG avec Alcoa-Aluminium. I.G. Farben produisait environ la moitié de l’essence allemande et, plus tard, construisit des raffineries, juste à côté des camps de concentration. Les prisonniers furent contraints d’y travailler comme des forçats pendant qu’on produisait dans les raffineries le gaz pour les chambres à gaz. Le groupe I.G. Farben était un des plus importants konzerns contrôlés par les Rothschild et écoulait des sommes d’argent énormes dans l’économie allemande et particulièrement aux futurs SS. Le comité directeur d’I.G. Farben comptait parmi ses membres Max et Paul Warburg (de la Federal Reserve/FED) qui possédaient des grandes banques en Allemagne et aux États-Unis. Deux autres membres du Conseil d’administration furent C. E. Mitchell membre du conseil d’administration de la « Federal Reserve » et de la « National Oil Bank », et H. A. Metz de la « Bank of Manhattan ». Hermann Schmitz, président de I. G. Farben faisait partie, en même temps, du comité directeur de la « Deutsche Bank » et de la « banque pour le règlement international des comptes » (B.R.I.) ». Fin de la remarque
« Faites l’expérience de lire certaines pages des admirables pamphlets une première fois en acceptant la version officielle des historiens de cour et une seconde fois en adoptant le point de vue révisionniste et vous me comprendrez. Vous mesurerez à quel point le mensonge du siècle, comme nous l’appelons, fausse tout jugement sur l’histoire de la seconde guerre mondiale et de ses suites. Car, il va de soi, pour commencer, que si les « chambres à gaz » hitlériennes n’ont pas existé, le grand crime de la dernière guerre devient ou Hiroshima, ou Nagasaki, ou Dresde, ou Katyn, ou Vinnitsa ou encore la plus formidable opération policière et épuratrice de tous les temps : celle qui a permis, après les hostilités, d’abominables règlements de compte à travers toute l’Europe ensanglantée, qui se poursuivent d’ailleurs encore aujourd’hui par des exécutions en URSS et par des emprisonnements à vie dans des prisons allemandes, françaises, italiennes, etc. Ce qui, dans vingt ans, frappera le plus chez Céline, c’est sa perspicacité ; aujourd’hui, elle fait encore peur, y compris à certaines catégories de céliniens. » (R. Faurisson, Céline devant le mensonge du siècle, Le Bulletin Célinien, 1982)
Citons aussi Maurice Bardèche qui, dans son livre « Nuremberg ou La Terre promise » (publié en octobre 1948), conteste aux Alliés le droit légal et moral de juger les dirigeants du IIIème Reich pour des actes qu'ils avaient « peut-être » commis, et exprime des thèses dites « négationnistes » dont voici quelques arguments  : « Si la délégation française trouve des factures de gaz nocifs, elle se trompe dans la traduction et elle cite une phrase où l'on peut lire que ce gaz était destiné à “l'extermination”, alors que le texte allemand dit en réalité qu'il était destiné à “l'assainissement”, c'est-à-dire à la destruction des poux dont tous les internés se plaignaient en effet ; et d'autre part, en examinant les factures, on s'aperçoit que certaines d'entre elles sont destinées à des camps qui n'ont jamais possédé de chambre à gaz.  »
« Qu'elles aient existé ou non, les chambres à gaz fournissent l'un des moments principaux du récit fondateur dans lequel s'enracinent la légitimité de l'État israélien, de ses revendications territoriales, ainsi que de sa politique envers les Palestiniens, mais aussi la légitimité des institutions politiques occidentales postérieures à la Deuxième Guerre mondiale. » (L. Tristani, « Intolérable intolérance », extraits de textes en forme de supplique, contenus dans un recueil coécrit par cinq auteurs, dont trois juifs et un ancien résistant, et adressé aux magistrats de la Cour d'Appel de Paris en défense de Robert Faurisson, 1981)
Remarquons que le communisme de Marx est une « image-miroir » du nazisme hitlérien : tous deux ont été créés par le cartel des banques centrales, et tous deux sont socialistes. La seule différence est que l’un exalte la race tandis que l’autre met en avant la classe sociale. On retrouve là, le mode opératoire habituel si caractéristique chez les globalistes : la subtile « gestion des contraires ». Du reste, c’était Goebbels en personne qui, en 1936, devant le congrès du parti national-socialiste proclamait : « Notre bataille contre le bolchevisme n’est pas une bataille contre, mais pour le socialisme ». Tandis que l’économiste libéral autrichien Friedrich von Hayek, prix Nobel en 1944, aimait rappeler ces paroles de Hitler : « Fondamentalement le national-socialisme et le marxisme sont identiques ».
La FED (Federal Reserve System) est la Banque centrale américaine créée, en décembre 1913, par le Federal Reserve Act. Cette loi, passée en catimini pendant les fêtes de fin d’année, était le fruit de menées politiques de longue date des principales banques internationales pour établir un contrôle centralisé sur la monnaie américaine. Ce contrôle s’est finalement matérialisé par la loi de 1913 qui a été préparée, en secret, sur l’île de Jekyll Island par une petite coterie de banquiers influents et d’hommes politiques à leur solde dont le noyau dur se trouvait à Londres.
Voici un extrait de l'exposé critique du Sénateur J. Thorkelson (Montana), à la séance de la Chambre des représentants le 19 août 1940, relatif aux relations anglo-américaines et notamment sur l'influence qu'exercent certaines « Organisations » sur la vie politique américaines (document publié dans l'Unité de Montréal, de juin-juillet 1957, et reproduit par Yann Moncomble dans son ouvrage « Les vrais responsables de la troisième guerre mondiale ») : « Je voudrais que vous remarquiez tout particulièrement que ceci se passait en 1913 (accord sur le passage de navires dans le canal de Panama), et que cette année-là fut l'année même où nous avons changé de gouvernement pour faire place à une république qui était une semi-démocratie ; ce fut l'année où nous détruisîmes le gouvernement constitutionnel, la sécurité internationale, et où nous pavâmes le chemin afin de pouvoir devenir une colonie de l'Empire britannique. Ce fut également cette année-là qu'en adoptant la loi sur les Réserves Fédérales, nous plaçâmes notre Trésor sous le contrôle et la domination de la Banque d'Angleterre et des groupes bancaires internationaux qui commanditent maintenant le mouvement du « British-Israël » aux Etats-Unis. Ce fut aussi l'année qui précéda la Grande Guerre, dans laquelle nous fûmes impliqués, comme chacun le sait, en 1917 ; toutefois, ce que le monde ne sait pas, c'est que nous étions moralement mêlés à la guerre de 1914 lorsque J.P. Morgan & Co. commencèrent à financer la Triple entente. (...) En 1913, un groupe de banquiers internationaux se réunit d'urgence sur l'Île Jekyll, vis-à-vis de Brunswick (Géorgie). Pour cette réunion secrète, tous les habitants de l'île avaient été évacués. Des gardes empêchèrent les non invités d'approcher pendant tout le temps que dura la Conférence. Par la suite, on apprit que c'était à cette occasion que le « gouvernement invisible » du monde avait décidé l'institution du Federal Reserve Act et de la Federal Reserve Bank, qui devaient enlever au Gouvernement américain et au Congrès leur pouvoir sur l'émission de la monnaie et du crédit ; à cette même occasion, l'orientation de la guerre déjà décidée (1914-1918) avait aussi été arrêtée. »
Rappelons que Thomas Jefferson, Président des États-Unis de 1801 à 1809 et principal auteur de la Déclaration d'Indépendance, avertissait déjà en 1802 : « Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise ».
Le célèbre poète américain Ezra Pound (1885 - 1972) a été détenu 15 ans comme « prisonnier politique » à l’hôpital psychiatrique Saint-Elizabeth parce qu'il dénonçait la dangerosité des pouvoirs de la « FED » et du cartel bancaire, cause, pour lui, des maux de l’humanité. Il remettait également en question les motifs d’entrée en guerre de l’Amérique. (cf « Les Secrets de la Réserve fédérale » par Eustace Mullins)
Franklin Delano Roosevelt, président américain durant la Seconde Guerre mondiale (discrètement au courant des manœuvres de « l'Etat Profond ») disait : « En politique rien n’arrive par hasard. Chaque fois que survient un événement, on peut être certains qu’il avait été prévu pour se dérouler de cette façon. ».
Remarque : Un historien contemporain, Bruno Riondel, a retracé les activités politico-financières de la famille Roosevelt :
Descendante d’un couple d’immigrés judéo-hollandais : Claes Maartenszen van Rosenvelt, et son épouse Jannetje Samuels, fille de Thomas Samuels et de Margaret Harne, c'est au 17ème siècle que la famille Roosevelt vint s'intaller à la « Nouvelle-Amsterdam » (aujourd’hui New York).
En 1784, l’arrière-arrière-grand-père de F.D. Roosevelt, Isaac Roosevelt, s’associa avec Alexander Hamilton pour créer la première banque new-yorkaise, la Banque de New York (première banque centrale américaine et ancêtre de la « FED » ; elle était structurée comme la Banque d’Angleterre). Sur le plan politique, Hamilton, homme des puissances financières, partisan de la création d’une Banque centrale américaine à la fin du XVIIIème siècle, s’opposait en cela à Thomas Jefferson qui en refusait l’idée. En 1786, Isaac Roosevelt devint président de la Banque de New York et, en 1789, Hamilton devint secrétaire d’État au Trésor. En 1930, un membre de la famille Roosevelt siégeait encore au conseil d’administration de la Banque de New York, W. Emlen Roosevelt. Il y côtoyait Cleveland Dodge qui avait été l’un des artisans de l’ascension de Woodrow Wilson à la présidence des États-Unis, en 1912. Au milieu du 19ème siècle, un autre membre de la famille Roosevelt, James Roosevelt, fut un élu du Corps législatif de l’État de New York. Selon ses biographes, il aurait été un agent de liaison entre le parti démocrate et Wall Street, transmettant les directives de la Bourse aux politiciens qui en recevaient des financements, notamment de la Banque de New York, en partie propriété des Roosevelt. Théodore Roosevelt, président des États-Unis, au cours de la première décennie du XXème siècle, monta, avec l’aide de Wall Street, en 1912, un tiers parti chargé de nuire à la réélection du président Taft et de contribuer au succès de Woodrow Wilson qui fut l’homme de main des promoteurs de la Federal Reserve. Plus curieusement, un autre parent de Franklin D. Roosevelt, Clinton Roosevelt, descendant du fondateur de la Banque de New York, fut l’auteur, en 1841, d’un manifeste de nature socialiste intitulé « The Science of Government founded on Natural Law », dans lequel il imaginait la création d’un pouvoir totalitaire placé aux mains d’une élite qui serait chargée de mettre au point une législation permettant un contrôle étroit des masses. La famille Roosevelt est un bon exemple de ces familles liées à l’oligarchie mondialisée et qui agissent à l’interface des domaines financiers et politiques. Fin de la remarque
Signalons que l’une des méthodes employées depuis plus d’un siècle par les globalistes pour faire progresser leur agenda et faire du « crime légitime », qu'on appelle la guerre, un « business », est le « casus belli » : citons entre autres ceux de 1898 avec le « USS Maine », de 1915 avec le « RMS Lusitania », de 1941 avec « Pearl Harbor », de 1964 avec les « incidents du golfe du Tonkin », de 2001 avec le « 9/11 ».
En 1968, dans son livre « The Rich and the Super-Rich », Ferdinand Lundberg, historien américain des « grandes fortunes », écrit : « Loin de sauver le monde en 1914-1918, les magnats de l'industrie, tant américains qu'étrangers, ont été les principaux promoteurs de la guerre. Ce sont eux qui ont poussé les États-Unis dans ce conflit sous le prétexte d'assurer la liberté des mers et le triomphe de la démocratie. La responsabilité de la plupart des difficultés que connait le monde contemporain incombe aux gouvernements des grandes puissances qui ont pris part à la guerre de 1914-1918, et aux détenteurs de grosse fortunes (Whitney, mc Cormick, Morgan, Rockefeller et d'autres) qui leur ont apporté leur appui. Ils ont favorisé, entre autres, la naissance du communisme totalitaire, engendré par la situation. »
En 1922, paraissait « La Mobilisation des Consciences, La Guerre de 1914 », de G. Demartial. Dans la deuxième édition, l'auteur écrit : « Ce livre est le procès des hommes qui ont fait l'opinion pendant la guerre. Aucun n'a seulement essayé de se justifier. Ils ont fait défaut tous. C'est donc que rien de ce qu'ils ont soutenu était soutenable. Et j'avais raison de dire qu'on a tant tué que parce qu'ils ont tant menti. Cependant ce sont les mêmes hommes qui acclament la Société des Nations (ex-ONU), que dis-je, qui y siègent. Ce sont eux qui disposeront demain de l'armée internationale. Comme c'est rassurant ! ».
Plus haut, nous disions que la FED était contrôlée secrètement par huit banques à participation britannique. À sa création, les actionnaires les plus importants de la « FED » étaient :
1. Rothschild Banks de Londres et Berlin
2. Lazard Brothers Bank de Paris
3. Israel Moses Sieff Banks d'Italie
4. Warburg Bank de Hambourg et Amsterdam
5. Lehman Brothers Bank de New York
6. Kuhn Loeb Bank de New York
7. Chase Manhattan Bank de New York
8. Goldman Sachs Bank de New York
De plus, en 1973-1974, deux commissions d'études du Sénat ont mené une enquête sur les 324 premières sociétés américaines ; elles ont constaté que celles-ci étaient en fait sous la coupe de HUIT grands établissements financiers : la « Morgan Guaranty Trust Co. », la « Bankers Trust Co. », la « First National City Bank », la « Chase Manhattan Bank », la « Bank of New York », la « Stade Street Bank and Trust Co. », la « Merril Lynch Pierce Fenner and Smith » et la « Cede and Co. » (groupe de boursiers de New York).
L'OMC est l'Organisation Mondiale du Commerce : issue des accords de l’OMC négociés signés en avril 1994 à Marrakech dans le cadre des négociations du GATT, l’OMC est entrée en vigueur en janvier 1995. L’OMC, qui n’est pas une agence de l’ONU, entretient néanmoins des liens étroits avec cette dernière. Cette organisation est dotée d’un Organe de Règlement des Différends qui lui permet, sur le modèle de l’arbitrage, de sanctionner financièrement les États membres qui porteraient préjudice à la liberté d’investissement des multinationales, par exemple en raison de l’édiction de normes protectrices des consommateurs d’un bien ou des usagers d’un service. D’un point de vue politique, l’OMC s’inscrit dans l’ordre international ‒ initié par la B.R.I. puis par les accords de Bretton Woods ‒ qui consiste à œuvrer à la disparition institutionnelle des États de façon à imposer, silencieusement, un futur gouvernement mondial ; gouvernement mondial que tout le monde appellera de ses vœux afin de résoudre et de supprimer les excès du commerce. Autrement dit, l’OMC s’inscrit dans la stratégie des mondialistes consistant à créer un problème, en organisant la disparition des États-nations, de façon à, ensuite, apporter la solution préparée d’avance par leurs soins, consistant en la création d’un gouvernement mondial régulateur qu’ils contrôleront totalement ; les concepts de liberté individuelle et collective et de démocratie tombant ainsi dans les oubliettes de l’histoire.
L'UE (Union Européenne) est une organisation à vocation politique de nature supranationale, centrée sur les principes de la liberté du commerce et du libre-échange généralisé, regroupant les pays situés sur le territoire européen. Son origine remonte à la période d'après-guerre, au moment de la signature, en 1948, du traité fondateur (le traité de Bruxelles) de ce qui alors s'appelait l'Union Occidentale (UO). Cette superstructure correspond au versant civil et politique de la médaille dont le versant militaire est représenté par l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) créée en 1949. À cet égard, il importe de rappeler que l'OTAN, sous commandement américain officiel, est en réalité une « force » qui a été créée sous l'impulsion des globalistes anglais (« Fabian Society » en tête) sous la poussée d’une prétendue menace Soviétique. L'UE agit juridiquement, sur le modèle anglo-saxon, au moyen du « lobbying » qui est la transcription juridique, et donc la légalisation, de ce que le droit continental traditionnel appelait « corruption d’agents publics ». Précisons qu’en l’espèce il ne s’agit pas tant de corrompre des agents publics que d’organiser, ab initio, les règles publiques, politiques et sociétales, en fonction des seuls intérêts bien compris des principaux détenteurs de capitaux. Ainsi, les « agents publics » sont non seulement corrompus mais aussi et surtout choisis, dès le départ, en fonction de leur aptitude à satisfaire la politique décidée par les principaux détenteurs de capitaux.
Cette organisation internationale bafoue ouvertement et officiellement le principe de séparation des pouvoirs pourtant désigné depuis le XVIIIe siècle comme étant la substance de tout régime démocratique. Elle est dirigée par les principaux propriétaires de capitaux, cachés derrière l’anonymat des multinationales. Cette évolution institutionnelle n’a été rendue possible que parce que les principaux propriétaires de capitaux contrôlaient déjà préalablement les régimes politiques des pays européens ; concrètement, cette domination s’est installée au moment des Révolutions du XVIIIe siècle, par l’instauration, partout en Europe, à la mode anglaise, du parlementarisme dit représentatif organisé autour des partis politiques. Les institutions européennes sont l’évolution politique logique du renversement qui a eu lieu au XVIIIe siècle lorsque la caste des « banquiers commerçants » a décidé de renverser, une fois pour toutes, l’ordre politique en vigueur dans les pays européens, lequel était fondé d’une part sur la religion catholique (le clergé) et d’autre part sur la Royauté de droit divin. Initiés comme des révolutions nationales, ces renversements politiques avaient, dès le début, vocation à devenir une norme internationale ; cette propension internationaliste se manifestant à mesure que se renforcerait le pouvoir international de ses initiateurs.
Le MES est un dispositif financier mis en place par et pour les États membres de la zone euro en réponse à « la crise » de la dette publique. Au sein du « Pacte budgétaire », il remplace, depuis le 1er juillet 2012, les MESF (mécanisme européen de stabilité financière) et FESF (fonds européen de stabilité financière). Le Traité instituant le MES, entré par effraction dans « l’ordre juridique européen », crée une nouvelle institution financière internationale, dotée de la personnalité juridique et habilitée à lever des fonds sur les marchés financiers afin « d’aider », sous conditions de cessions d’actifs publics, les États en difficulté et de sauver certains établissements bancaires privés en péril. Il va sans dire que ce fonds est abondé par les principaux États membres qui, comme la France, doivent eux-mêmes s’endetter sur les marchés pour fournir leur part. Il s’agit, comme d’habitude en matière financière, d’un mécanisme subtil permettant de faire peser sur les ressortissants des États membres les pertes financières tandis que les principales banques prêteuses s’enrichissent du même montant : un système de vases communicants qui permet à « Mammon », sur le modèle de l’alchimie, de retirer aux peuples leur richesse (solve), et de la concentrer (coagula) en quelques mains, c'est-à-dire de transformer les richesses publiques en richesses privées.
Le FMI (Fonds Monétaire International) est une institution financière internationale née en juillet 1944 des accords de Bretton Woods. Cette organisation a pour vocation d’assurer la stabilité du système monétaire international et d’en gérer les éventuelles crises. Comme toutes les institutions financières internationales, le FMI a pour vocation de déposséder les États de leur gestion souveraine des monnaies et de centraliser, au niveau mondial, la gestion monétaire et financière dans les mains privées des banquiers.
La BM (Banque Mondiale), anciennement BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement), est, à l'instar du FMI, issue des accords de Bretton Woods qui ont instauré les grandes lignes du système international encore en place aujourd'hui.
Nous avons brièvement vu, ci-dessus, que les Paradis fiscaux et les institutions du type B.R.I. constituaient des défis de premier ordre pour les États politiques. Ces « paradis terrestres artificiels » sont les seuls véritables ennemis actuels des États. Ils autorisent une permanente fuite des capitaux des États vers les places financières obscures, appauvrissant les États en réduisant, de façon mécanique, leur capacité budgétaire.
Faire disparaître la prétendue indépendance et intégrité de la B.R.I., ainsi que de tous les paradis fiscaux de la planète, serait simple à mettre en œuvre : il suffirait qu'un ou plusieurs États envoient des corps militaires à l'assaut de cette forteresse financière pour qu'il n'en reste rien.
Remarque : « Du point de vue géopolitique, le paradis fiscal est un instrument d'affaiblissement des États. Élément essentiel qui solidifie l'édifice monétaro-économique global, le paradis fiscal permet d'abord l'opacité des propriétaires des capitaux et une sauvegarde de leurs avoirs financiers en échappant à toute imposition. Ce mécanisme de concentration du capital rend possible, à son tour, la subversion des organisations internationales et des États. Le paradis fiscal opère un abaissement structurel du rôle politique des États de deux façons. D'une part, il permet aux propriétaires majoritaires des banques anglo-saxonnes de subvertir les États en corrompant les hommes politiques. D'autre part, la notion même de paradis fiscal indépendant est un détournement juridique de la notion d'État. Aujourd'hui, les États sont, plus que jamais, les acteurs d'une pièce de théâtre dont le scénario et les bénéfices leur échappent. Les paradis fiscaux dissimulent, en réalité, l'objectif des « puissances d'argent » qui est d'assurer (avec la complicité de leurs « marionnettes » politiciennes) le financement de leur hégémonie en appauvrissant les États jusqu'à la complète disparition de ces derniers de la scène institutionnelle. Les paradis fiscaux sont devenus, à leur corps défendant, le talon d'Achille de la mondialisation. Ces paradis, nouvellement constitués en réseau, ont pour caractéristique d'agir au moyen de trusts anonymes. Il suffirait que des États dignes de ce nom suppriment la validité des transactions juridiques avec les trusts anonymes, et de manière générale, avec tout type de structures juridiques permettant l'opacité pour les propriétaires de capitaux, afin de tarir une grande partie du drainage des fonds vers les paradis fiscaux anglo-saxons. Ceci porterait un coup, peut-être décisif, à l'oligarchie à la manœuvre, en supprimant une partie de ses revenus disponibles. Dans le même temps, une telle action permettrait aux États de récupérer une partie substantielle des revenus qui leur échappent. Les États retrouvant ainsi des marges de manœuvre budgétaire de façon indolore pour leurs ressortissants, personnes physiques et morales. » (V. Bugault, les raisons cachées du désordre mondial) Fin de la remarque
Les dominants capitalistiques ont utilisé d'autres armes, toujours de nature juridique, pour appauvrir et dénaturer les États. Parmi ces armes citons :
L'OCDE, ses études économiques internationales et ses modèles de conventions fiscales internationales. Parées de vertus civilisatrices, elles ont toutes pour point commun d'asseoir la suprématie des multinationales sur les États.
L'OCDE est l'Organisation de Coopération et de Développement Economique : l’OCDE a succédé à « l’organisation européenne de développement économique » dont le rôle était d’assurer la mise en œuvre et la répartition en Europe du plan Marshall. L’OCDE est aujourd’hui une organisation internationale chargée d’élaborer des études à vocation économique ainsi que de proposer des modèles de Traités internationaux, en particulier en matière fiscale. Elle est également chargée d’assurer la coordination économique des différents pays du monde, par exemple en matière de prix de transfert, d’évasion fiscale, etc. Il faut préciser que bien plus que la lutte véritable contre l’évasion fiscale, l’OCDE est chargée de suivre les techniques utilisées pour l’évasion fiscale et de proposer un semblant de lutte en s’abstenant de mettre en lumière et en cause : les véritables techniques utilisées par et pour l’évasion fiscale ; les véritables enjeux politiques et géopolitiques des paradis fiscaux en termes de pouvoir ; enjeux qui s’apprécient sur la longue durée. Les études de l’OCDE sont couramment relayées par des organismes privés à vocation globale telle que les « fat four » et autres cabinets d’avocats et de conseils à vocation supranationale ; impliquent, pour leur élaboration, la participation active des multinationales et grosses PME à implantation géographique multiple. En tant que pilier de la politique globaliste, l’OCDE est chargée de préparer la mise en place d’une politique économique mondiale par la création de normes homogènes à travers tous les continents et sur tous les pays. L’OCDE est par exemple impliquée dans les travaux menés depuis dix ans pour aboutir à la création d’un impôt sur les sociétés unifié au niveau européen. L’OCDE est un acteur clef de la politique économique qui s’élabore peu à peu au niveau international et qui aboutira à la création du futur gouvernement mondial qui n'est, en définitive, que de l’impérialisme « Britannique » revisité.
Nous trouvons également comme « arme » l'utilisation de la « soft law » (« droit mou » ou « droit souple » en français ; les juristes français ont pu également parler de « flexible droit », « droit flou », « droit gazeux »), qui n'a de « soft » que le nom, dans un environnement tout acquis à la cause anglo-saxonne. L'objectif de la « soft law » est d'imposer l'utilisation du droit anglo-saxon dans tous les pays du monde. D'un point de vue géopolitique, la prétendue « soft law » est une arme chargée de créer des « coutumes », des habitudes de fonctionnement économique qui, à terme, justifieront l'implantation des législations impératives. La « soft law » est chargée d'uniformiser les « coutumes économiques » au niveau international, justifiant les futures règlementations économiques impératives centralisées au niveau mondial.
Le libre-échange est une autre arme massive de destruction de la substance des États. Cette arme a vu son accroissement brutal de sa dangerosité au moment de la création de l'OMC en 1994. L'OMC, dont l'objectif avoué est de faciliter le commerce, devrait préciser officiellement que son objectif réel est de favoriser l'accaparement mondial des richesses par les multinationales.
Enfin, la récente création et prolifération d'armées de proxy, formées de mercenaires, est une autre attaque juridique contre les États. Elle manifeste de façon évidente la méfiance que les « principaux détenteurs de capitaux » entretiennent vis-à-vis des forces de l'ordre étatiques traditionnelles. Les attaques militaires, officielles, officieuses ou par mercenaires interposés (l'une des dernières en date fut l'attaque massive de la Syrie par des hordes de mercenaires soutenus par les « puissances d'argent » qui utilisent les États occidentaux comme des armes pour asseoir leur propre hégémonie politique), voire aussi la stratégie de la tension et les opérations ou attentats « sous faux drapeau » orchestrés par les armées secrètes de l'OTAN (Gladio, etc.) et autres réseaux clandestins du « Stay-behind », sont une manifestation de force employée par les « principaux détenteurs de capitaux » pour faire disparaître les États indépendants. Outre la captation des richesses que ces guerres permettent, elles ont aussi, et sans doute surtout, pour objet la disparition effective de tout contrepouvoir politique réel.
Remarque : Dans la plupart des pays du monde, l'État actuel est l'État profond, c'est-à-dire une réelle ploutocratie cachée derrière une démocratie coquille vide. Cette étape, qui a souvent pris le chemin indirect et sournois du contrôle bancaire, utilise, parfois, lorsque c'est nécessaire, des méthodes plus musclées. C'est ainsi que la prise du contrôle étatique par l'oligarchie n'a, historiquement, fait l'économie d'aucun coup d'État, permanent ou non. Citons les exemples récents du Vénézuela, de la procédure de destitution de Dilma Rousseff comme présidente du Brésil en 2016 ou encore la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch en 2014. La France n'a pas échappé à ce type d'expérience, qui fut rondement menée par l'oligarchie française contre Charles de Gaulle en 1969, sans même parler du soutien actif des USA dans le putsch d'Alger par l'OAS en 1961. Toutes les révolutions de couleur, de fleur ou autre nom jovial, sont une émanation de cette première tactique, consistant, pour les oligarchies (locales ou coalisées), à s'emparer des institutions étatiques des différents pays du monde. La seconde étape consistant en la collaboration des élites économiques des différents pays. Fin de la remarque
Ci-après, le processus « standard » des actions des globalistes pour prendre le contrôle des zones géographiques « instables » :
01. On arme les camps opposées (désaccords d’intérêts, ethniques ou religieux) et on attise les rivalités ;
02. Les populations, effrayées par des actes terroristes, fuient vers les villes dans l'espoir d'une meilleure protection. La faim et la misère se développent ;
03. Les médias de masses commencent leur propagande et diffusent les images des atrocités dans le monde entier ;
04. Dans les pays développés on recueille des aides médicales et alimentaires à envoyer dans les zones de crise ;
05. Les O.N.G. n'aidant qu'une seule des parties opposées, sont militairement attaquées par l’autre. C'est à ce moment que commence l’intervention des Nations Unies ;
06. Sous les motifs les plus divers, les « forces de la paix » envoyées par l’ONU se retrouvent au milieu de tirs croisés et sollicitent des renforts ;
07. La « fabrication du consentement » opérée par le battage médiatique ayant fait son œuvre, les opinions publiques des différents pays sont convaincues de contribuer à l’effort « pour la paix » en envoyant des renforts (troupes et matériel) ;
08. Arrivé à son paroxysme, le conflit peut être alors contrôlé à volonté ou intensifié ;
09. Selon le Plan, les protagonistes, en coulisses, assistent à la destruction du pays ou à l’épuisement des parties en lutte ; on appuie secrètement le parti qui sera à la tête du futur nouveau gouvernement ;
10. Le pays est enfin mis sous le contrôle des Nations Unies. Les « forces de la paix » s'en iront lorsque le nouveau gouvernement sera devenu le fidèle porte-voix du Nouvel Ordre Mondial ;
11. La reconstruction du pays commence : le nouveau gouvernement s’endette auprès des institutions financières internationales (BM, FMI) et, en échange, met à la disposition de la haute finance toutes ses richesses nationales (naturelles, voies de communication, productions, ressources de son peuple, etc.) ;
12. La boucle est bouclée : la dépendance du pays vis-à-vis des « puissances d'argent » est accomplie (« Mission Accomplished » comme disaient G.W. Bush et ses « Faucons » en Irak). La colonisation intensive du pays a commencé.
En 2011, l’OTAN a fomenté et conduit une « révolution » en Lybie, l'un des derniers pays au monde qui n’avait pas encore de banque centrale. Maintenant la Lybie en est dotée. Rappelons que l’une des premières décisions du Conseil National de Transition, lors de la conférence du groupe de contact sur la Libye qui se tenait à Paris en mars 2011, a été la création d’une banque centrale assujettie aux normes de la Banque des Règlements Internationaux (BRI).
Remarquons qu’au cours des révolutions « spontanées », les « rebelles » n’attaquent jamais les banquiers, leurs domaines ou leurs banques.
Les États qui continueront à être dupes des banquiers sont d’ores et déjà leurs futures victimes désignées. Les victimes impériales des banquiers de la City sont déjà innombrables : Empire napoléonien, empire d’Europe central, empire britannique. Il reste à y ajouter, l’empire américain, dont le déclin est maintenant inéluctable, et tous ses potentiels candidats successeurs, en particulier les actuelles Russie et surtout Chine : la Banque centrale de la Fédération de Russie, qui fonctionne sur le modèle des banques centrales occidentales, est membre à part entière de la B.R.I. ; la Banque populaire de Chine est aussi membre de la B.R.I..
Ajoutons que, dans le contexte actuel d'assujettissement quasi total des États au « phénomène économique globaliste », les instances juridictionnelles internationales, du type TPI (Tribunal Pénal International) et Parquet Européen, voire même les juridictions nationales, sont, par nécessité, soumises à la dérive du phénomène politique étatique : ils rendent, en raison du déséquilibre des forces entre États et multinationales, des jugements forcément biaisés en faveur des seconds. Les plus gros intérêts financiers, qui sont adossés aux plus puissantes armées (lesquelles reposent sur les plus puissants banquiers, conformément au nouveau modèle défini par Cromwell), y remportent systématiquement la mise.
« En fin de comptes, la justice universelle si souhaitée, rendue timidement par le Tribunal Pénal International, ne peut que s'appliquer pour les atrocités commises par les perdants (Le TPI a condamné hier un général serbe bosniaque pour le génocide de musulman à Srebrenica). Ceci a toujours été ainsi. Le procès de Nuremberg, par exemple, jugea les responsables nazis de la seconde guerre mondiale. Mais notre justice humanitaire ne s'est jamais interrogée sur les centaines de milliers de civils tués par les bombardements alliés sur la ville de Dresde, et sur les japonaises Hiroshima et Nagasaki » (Alfredo Abiàn, La Vanguardia, éditorial du 3 août 2001)
Autrement dit, tant que les banquiers siégeant à la City de Londres continueront à organiser les règles du jeu mondial, ils resteront les seuls bénéficiaires des mouvements géopolitiques de tectonique des plaques politiques.
Est-il utile de préciser que le « Brexit », c'est-à-dire le retrait de la Grande-Bretagne des institutions européennes, est un mouvement qui est né dans les cercles de pouvoir de la City de Londres ? Son promoteur, le très médiatique Nigel Farage, avait lui-même, comme d'ailleurs sa seconde épouse, fait toute sa carrière à la City et dans la haute finance. Ce mouvement a, d'autre part, été soutenu par des membres éminents de l'oligarchie apatride ayant son quartier général à la City.
Et, comme prévu, depuis janvier 2020, la Grande-Bretagne est sortie de l'Union Européenne lors de l'adoption de l’« Accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne », car telle était la volonté des « puissances d'argent » qui œuvrent depuis la « City of London ». Profitons-en pour rappeler que le Traité de Maastricht prévoyait initialement que tous les membres de l'Union Européenne rejoignent la zone euro une fois les critères de convergence remplis, et que seul « Londres » n'a pas été obligé d'adopter l'Euro.
Du point de vue des oligarques mondiaux apatrides siégeant à la City, le Brexit ne doit surtout pas générer la sortie de la France des institutions européennes ; la France devra donc disparaître, de façon à lui interdire définitivement toute velléité d'indépendance.
Il s'agit ici du dernier acte de la pièce de théâtre, sous forme de jeu de rôle, qui a débuté avec la signature du traité de Rome et de la C.E.C.A..
Dans le « Règne de la Quantité » (publié en 1945), René Guénon voyait déjà s’esquisser (dans le projet européen), l’idée d’une organisation qui serait comme la contrepartie, mais aussi par là même la contrefaçon, d’une conception traditionnelle ; une organisation qui serait l'expression de la « Contre-initiation » dans l'ordre social ; et quel que soit son sigle ou son code : C.E.C.A., C.E.E., C.E.D. ou U.E., cette organisation ne pourrait jamais être que la parodie profane d’un modèle traditionnel rattaché à des principes spirituels à jamais révolu, un univers physique, sans transcendance, où ne régneraient que des pseudo-valeurs morales humaines, utilitaristes, marchandes, techniques, derrières lesquelles sont camouflées des forces autrement malfaisantes.
Remarque : À partir du milieu des années 1990 une extraordinaire croissance du nombre de participants à des rituels sataniques eut lieu dans plusieurs villes italiennes dont Turin, mais aussi à Londres et Amsterdam qui, elles, furent particulièrement des foyers de satanisme où s'implanta, en 1995, la « Church of Satan ». Coïncidence, c'est cette année-là que, dans la « vieille » Europe, surgit ce pseudo culte populaire qu'est « Halloween », qui infiltra le jour de « la Toussaint » et le parodia dans un enchevêtrement de sorcières, de Ketchup et autres horribles monstres d'origine « yankee » ; parodie grandissante d'un culte de pacotille, devenue annuellement incontournable, mais aux forces néanmoins obscures, destinée essentiellement aux enfants et aux jeunes adolescents (qui sont les plus vulnérables à la manipulation) et encouragés par des parents crédules et/ou infantilisés. Fin de la remarque
Dans son livre « Demain dès l'aube... le renouveau », Valérie Bugault écrit : 
« En réalité, nous vivons dans un contexte d'imposture généralisée dans lequel le phénomène économique a définitivement « rivé le clou » au phénomène politique. Les États, au sens politique du terme, sont devenus des vestiges historiques que les tenanciers économiques veulent faire disparaître au plus vite. Encore faut-il préciser que par « phénomène économique », il faut comprendre la domination absolue de l'économie par des multinationales, alors qu'au demeurant ces multinationales ont des propriétaires anonymes communs ou de même lignage (ou filiation).
« Sous couvert d'anonymat capitalistique, quelques familles chapeautent tout l'édifice capitalistique mondiale.
« Nous sommes aujourd’hui arrivés, avec l’avènement des institutions dites européennes, au point culminant qui consiste en l'institutionnalisation du « phénomène économique » en lieu et place du « phénomène politique ». La mise en concurrence économique et juridique des États est en réalité une façon judicieuse d'imposer aux États l'intérêt, bien compris, des multinationales. La concurrence est, en réalité, le moyen technique d'imposer la loi du plus fort. En l'occurrence, il s'agit du plus fort sous le prisme économique et capitalistique, ce plus fort étant chapeauté par l'anonymat. Peu importe que ce plus fort soit un terroriste, un assassin, un voleur et un menteur, car il est, de toute façon, anonyme.
« L'histoire démontre largement que les différentes « qualités » que sont l'aptitude au mensonge, l'absence d'état d'âme, l'absence de toute empathie et bienveillance vis-à-vis de la vie, la volonté hégémonique de prédation… sont précisément celles qui définissent le « plus fort économiquement ».
« Ce que les « puissances d'argent » oublient vraisemblablement, ajoute encore V. Bugault, est une autre loi intangible de l'humanité : la loi du Talion. Rien ne leur assure, à priori, que les souffrances qu'ils auront infligées aux peuples au travers des âges ne se retourneront pas contre eux, le jour où lesdits peuples les auront identifiés comme leur seul « ennemi » réel. Il n'existe pas de moyen, pour les plus gros détenteurs de capitaux, de s'assurer à l'aide d'un quelconque « produit dérivé », contre un éventuel retour de flamme que leur outrecuidance et leur violence auront provoqué.
Remarque : « Il faut savoir que la police de New-York a récemment eu un don colossal de Wall Street (4.6 millions de $)… en fait, c'est pour transformer la police citoyenne en milice pour les protéger parce qu'ils ont peur… effectivement, on peut tout faire avec un chéquier, sauf arrêter les balles… un moment donné, le problème des mecs de Wall Street ce sera de rester vivants dans leurs tours, parce qu'à un moment, si les mecs (les « Indignés », les « 99% ») montent dans leurs tours… ils seront morts… c'est ça le vrai danger de l'oligarchie impériale, c'est qu'elle a le pouvoir… et son vrai danger c'est de finir définitivement comme ont fini Mussolini, Hitler, etc... c'est-à-dire que leur vrai problème c'est les pleins pouvoirs ou la mort… c'est une fuite en avant, il n'y a pas de ligne médiane… c'est comme un mec… voilà, si on arrête de pédaler, le vélo tombe… c'est-à-dire qu'ils sont obligés d'aller vers le pouvoir absolu parce que plus la contradiction s'exacerbe, plus on voit leur violence, plus il faut qu'ils en rajoutent dans le pouvoir et la violence… parce que s'ils organisent un référendum, au bout il y a leur mort, il y a leur exécution physique… donc il faut bien regarder le mouvement des Indignés authentiques aux États-Unis… » (A. Soral, vidéo Entretien de novembre 2011, À propos du mouvement « Occupy Wall Street » aux USA) Fin de la remarque
« La période intermédiaire, dans laquelle nous vivons actuellement, poursuit V. Bugault, est sociologiquement instable : elle oscille perpétuellement entre crise et stabilité. À l'image du nomadisme des capitaux, cette période est le témoin de l'affirmation de la soumission du mode de vie sédentaire au mode de vie nomade ; non pas le mode de vie relatif au concept de transhumance, mais au contraire celui qui est exclusivement tournée vers la prédation par quelques personnes n'apportant aucune plus-value à la collectivité, sur ceux qui produisent la richesse par leur travail, leur talent, leur inventivité, leur ingéniosité, leur créativité…
« Le pouvoir économique actuel, caché derrière des hommes politiques de paille interchangeables, est structurellement hors de tout contrôle ; une collectivité ne peut mettre en œuvre des contrôles que sur un pouvoir dont elle connaît l'existence, l'origine et la nature. Les collectivités humaines ne sont pas en capacité de lutter contre un ennemi caché, qui reste non identifiable.
« La première condition du renouveau civilisationnel, consiste donc à faire apparaître juridiquement la réalité, qui transparaît derrière l'anonymat des capitaux, au grand jour.
« D'une façon générale, les choses se présentent de la façon suivante : le rapport de force acquis entre l'intérêt privé de la caste des « banquiers-commerçants » et l'intérêt général, politiquement représenté, est extrêmement défavorable aux populations.
« L'avenir doit donc être envisagé, au niveau collectif, dans les termes suivants : Les peuples veulent-ils continuer à aller dans cette voie ?
« La question, qui reste ouverte au niveau international, reçoit, en France, un commencement de réponse avec le mouvement populaire des « Gilets Jaunes ». Car, à l'évidence, la seule réelle revendication de ce mouvement est de récupérer le contrôle politique que les Français, certains d'entre eux, de plus en plus nombreux, ont compris avoir perdu. L'unique revendication des « Gilets Jaunes » est de récupérer leur droit politique à s'autodéterminer en fonction de leurs différents intérêts collectifs, et de leurs intérêts communs.
« Les cartes sont actuellement, dans les mains des populations civiles : ces dernières ont enfin, phénomène unique dans l’histoire, la possibilité de reprendre leur destin en main ; ce qui signifie, très précisément, qu’elles ont la possibilité de réinstaurer des gouvernements politiques en lieu et place des ersatz actuels entièrement aux mains des puissances financières. Les peuples auront ce qu’ils méritent : ils recevront, s’ils acceptent de se prendre en charge des fruits extrêmement bénéfiques… mais l’accepteront-ils ? Là est la question.
« Les « Gilets Jaunes » français, dit Valérie Bugault, sont l'antidote au futur gouvernement mondial dictatorial et prédateur. »
Rappelons que le mouvement des « Gilets Jaunes » a été interrompu (tout comme l'affaire « Epstein » qui commençait sérieusement à inquiéter) suite à l'apparition soudaine du « CORONA virus ». Coïncidence, le « CORONA virus », lui, a commencé au moment du lancement officiel de la 5G dans le monde, c'est-à-dire début 2020, alors que les discussions préalables autour de cette technologie faisaient déjà l'objet de nombreuses contestations et notamment concernant l'effet sanitaire des ondes électromagnétiques et l'impact environnemental de cette technologie.
Relevons, en passant, quelques autres « coïncidences » qui eurent lieu peu de temps avant le début du « blockbuster dystopique » sur la pandémie du « CORONA virus », qu'il est difficile d’expliquer par le hasard : 
1- Septembre 2019 : soudaine accélération de l'effondrement financier (débuté en 2008), malgré la « perfusion » de centaines de milliards de Dollars, dans le but de maintenir en vie la « Pieuvre » financière. 
2- Octobre 2019 : exercice de simulations d'une pandémie dans laquelle étaient également simulés le confinement, les réactions face au « complotisme », aux rumeurs et aux fake news, ainsi que les « conflits » des médias, etc.
3- Décembre 2019 : en France, alors que le « CORONA virus » n'est toujours pas là, un projet de loi est déposé en catimini au Sénat pour autoriser les mesures de confinement. 
4- Janvier 2020 : on interdit la vente libre de l'hydroxychloroquine.
5- Le virus apparaît pour la première fois dans une ville chinoise (où se trouvait un laboratoire « P4 »).
Remarque : Le 17 juillet 2014, 298 passagers trouvèrent la mort dans le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, en Ukraine.  Cet avion, abattu par un missile de longue portée « Sol air » lancé par des « séparatistes » selon les médias de masse, transportait 108 virologues à destination du Japon, au Forum de la Santé, organisé par Bill Gates. D'aucuns pourraient encore y voir un énième complot relatif au « coup d'envoi » qui aurait été donné pour la mise en œuvre d'un projet concernant une pandémie fictive, désormais débarrassé des virologues sérieux et intègres, c'est-à-dire des « obstacles » qui auraient pu gêner ledit projet. Fin de la remarque
La 5G a été officieusement lancée mi-2019 dans 4 pays, néanmoins des tests avaient été préalablement effectués dès juin 2017... en Chine.
Les premiers pays au monde à se servir officiellement de la technologie « 5G » sont les USA, la Corée du Sud et le Japon, et figurent dans le top 10 des pays les plus touchés par la « pandémie ». Il est très important de noter que le réseau 5G utilise les mêmes ondes électromagnétiques (EMF) que le « système de contrôle de foule » du Pentagone, c’est-à-dire le système d’armes non létales à énergie dirigée développé pour l’armée américaine (Active Denial System). L'ADS a été développé en secret et son existence a été révélée en 2001, mais la plupart des détails sur les effets de l'ADS sur les humains restent classifiés. Le 22 septembre 2004, Raytheon a obtenu une licence de la FCC (Commission Fédérale des Communications) pour faire une démonstration de la technologie aux forces de sécurité, aux militaires et aux organismes de sécurité.
En janvier 2007, une première unité de l'armée de l'air des États-Unis est équipée de cet appareil. En juillet 2010, l'ADS a été déployé en Afghanistan, mais n'a pas été mis en service. Les rapports de l'époque ont noté les problèmes opérationnels avec le système. En 2012, un centre de recherche en Russie indique qu'il travaille sur cette technologie. En novembre 2014, une entreprise chinoise présente un système utilisant cette technologie.
Ce déploiement mondial à grande échelle permet aussi de constater que le retour de l'existence d'un monde multipolaire suite au déclin de l'empire des USA n'est qu'une illusion. Du reste, l'oligarchie ne contrôle-t-elle pas, par le biais de la B.R.I., les finances de toutes les banques centrales, dont la banque centrale de la Fédération de Russie et celles de la Banque Populaire de Chine ?
Tom Wheeler, président de la FCC sous l'administration Obama, dans son discours tenu au National Press Club de Washington en 2016, disait, au sujet de la technologie 5G « qui doit arriver quelles qu'en soient les conséquences » : « La 5G rapportera des dizaines de milliards de dollars pour ses propriétaires à travers des conséquences « imprévues et involontaires. ».
Par conséquent, la cinquième Génération des standards pour la téléphonie mobile (associée à un empoisonnement médical « scientifiquement correct » organisé lors d'une campagne de vaccinations dans le cadre d'une pandémie factice) pourrait donc être une arme de guerre, testée et déployée, cette fois-ci, à l'échelle planétaire afin de prendre le contrôle de tous les aspects de ce qui est vivant sur Terre.
Et tout cela sans parler des éventuelles manipulations génétiques de certains produits alimentaires, susceptibles de transformer une nourriture naturelle indispensable à la vie en une alimentation riche en certains éléments et appauvrie en d'autres, afin d'être adaptée au même projet.
Rappelons que l'industrie pharmaceutique est liée aux géants de l'agroalimentaires dans le monde (Nestlé, Kellogs, Proctor and Gamble, Monsanto, etc.), et grâce à ce vaste réseau planétaire, l'oligarchie peut orchestrer des attaques concertées sur le corps humain et ses facultés mentales et psychologiques par le biais de drogues, de vaccins et d'additifs alimentaires.
La mise en œuvre de tels processus malfaisants, voire génocidaires, n'est pas nouvelle, et a toujours été l'apanage de ce qu'on appelle l'« Antéchrist » ou l'« Imposteur » (c’est le sens du mot arabe « dajjâl ») : qu’on le conçoive comme un individu ou comme une collectivité, son ultime production doit consister en la « robotisation » ou plutôt la « zombification » systématique des masses asservies par des idéologies totalitaires.
Dans son livre « Le Règne de la quantité et les signes des temps », René Guénon brosse le tableau final de ce processus que nous résumons ainsi : la société « contre-traditionnelle », dénuée de toute spiritualité, portant partout la division, c'est-à-dire la « marque du diable », où la machine envahit tout, où l'être humain lui-même est réduit, dans toute son activité, à ressembler le plus possible à un automate, « cadavre psychique » constitué de « résidus » animés artificiellement et momentanément par une volonté infernale, donne l’idée la plus nette de ce qui arrivera aux confins mêmes de la « dissolution finale ».
Ces techniques totalitaires par excellence de la prise du pouvoir, entrent dans le cadre des événements apocalyptiques qui marquent la fin d'un cycle terrestre, c'est-à-dire la « fin d'un monde » qui n'est jamais, et ne peut jamais être autre chose, finalement, que la fin d'une illusion.
Talbot Mundy (1879-1940), dans « The nine unknown men », écrit : « De toutes les sciences, la plus dangereuse serait celle du contrôle de la pensée des foules, parce qu’elle permettrait de gouverner le monde. ». Talbot Mundy, alias Wiliam Lancaster Gribbon, fut pendant vingt-cinq ans membre de la police anglaise des Indes… « agent supérieur de l'Intelligence Service britannique aux Indes (et ailleurs) » précise Jean Parvulesco dans « La Spirale prophétique ». Son roman « The nine unknown men » (Les Neuf Inconnus) est cité dans l'ouvrage « Le Matin des Magiciens » de L. Pauwels et J. Bergier. Les auteurs racontent que « Les Neuf Inconnus » serait le nom d'une société secrète, apparue en Inde au IIIe siècle av. J.C., qui détenait des secrets importants destinés à empêcher un mauvais usage de l'intelligence humaine.
L’« Adversaire », qui mène le bal et tire les ficelles, se pourrait réjouir, s’il ne demeurait ceux qu’éclaire « l'Œil du Cœur », ceux du « Centre de tous les centres », « in medio ecclesiae ». Là se tient, dans l’Unité des complémentaires la « vertu » : In medio stat Virtus.
On sait qu’en russe le « juste milieu » se dit : Zolotaya ceriedina « le Milieu d’Or », il s’agit ici de l’Or spirituel (celui de la Jérusalem Céleste, en hébreu : Yerouschalaïm Schel Zahav, « Jérusalem tout en Or »). C’est le Centre énergétique des hommes de la « Voie du Milieu » et des « Boanerges » (Fils du Tonnerre), de « l’Invariable Milieu », Bouclier de Saint-Michel, le Prince de la Milice Céleste, unissant Ciel et Terre, Haut et Bas et condensant les Forces du Puissant pour repousser les assauts de tout ce qui vient des mensonges du « Malin ».
Aussi, lorsque les élites satanistes s'offrent un « Bal masqué » planétaire ritualisant Éros et Thanatos, il est du devoir des Esprits libres d'interrompre la « fête ».

Egarés que nous sommes dans le monde coronal, notre temps et notre espace se replient l’un sur l’autre, laissant la voie à l’anxiété, à l’impatience, au doute, à la perte d’humour, au sentiment d’impuissance, à l’hyperexcitation, à la superstition, à la paranoïa, etc. Ces affects, s’ils questionnent, témoignent d’une overdose informationnelle à laquelle nous sommes confrontés constamment et instantanément, depuis que le coronavirus a kidnappé l’espace-temps médiatique et polarisé notre attention sur des informations clivées et courtes, sans cesse chassées par d’autres, sans que nous puissions savoir si nous avons affaire à une information vérifiée, une rumeur, une « fake news », un montage, un complot, une manipulation, etc.
(A. Berrichi)

Dans cette phase de désinformation chaque fois plus accélérée où nous évoluons désormais, seul le recours aux signes, aux symboles et aux mythes qui nous ont été fournis de façon permanente depuis les origines jusqu'à notre moment existentiel actuel, peut permettre un décryptage nous dévoilant, à titre individuel, car sur le plan collectif il est déjà trop tard, les clés de sortie de la crypte-labyrinthe dans laquelle nous galopons sans autre but évident que celui d'accélérer le temps ; chevauchée qu'il est désormais possible de définir comme une inexorable fuite en avant et en aveugle... dans une consommation effrénée : « Homo consommatus », vers une consumation finale : « Consummatum est ».
(B. Acquin)

Nous sommes arrivés à un moment de l'histoire où nous devons d'urgence redéfinir le sens de la civilisation.
(H. Miyazaki)
L'Erreur pour les gouverner tous, l'Erreur pour les trouver.
L'Erreur pour les amener tous et dans les Ténèbres les lier.

Nos oreilles, habituées dès nos premières années à entendre leurs récits mensongers, et nos esprits imbus de ces préjugés depuis des siècles conservent comme un dépôt précieux ces suppositions fabuleuses... en sorte de faire apparaître la vérité comme une extravagance, et de donner à des récits adultérés la tournure de la vérité.
(Sanchoniathon)

L'histoire n'est que les ruines d'un grand édifice que chaque génération d'hommes a cherché à détruire, en le masquant sous des mensonges, entassant des décombres sur des décombres, des ruines sur des ruines.
(T.-M. de La Tour d'Auvergne)

Nous ne pouvons pas insister longuement sur la logique historique avec laquelle les déformations, de plus en plus graves, de la Tradition initiatique, se sont installées en directrices de l’humanité, et s’imposèrent aux individus, en dénaturant, dès leur naissance, les cerveaux et les notions. Les premières lois, physiologiques et hygiéniques, furent désintéressées ; plus tard, les lois civiles et criminelles ne furent utiles qu’à une partie de l’humanité, et tout d’abord à cette partie qui les inventa. Ainsi, la liberté initiale, contrainte par les lois, devint tantôt un droit, tantôt un devoir.
À côté des lois vinrent les codes, puis les états de légalité et de justice, la jurisprudence et toutes formes judiciaires, amoindrissants du droit initial, et négatifs de la liberté première.
Les lois suscitent le pouvoir, restrictif de la liberté, établi dans le but de prêter la force à la loi, dont la nécessité et la justice essentielle n’étaient point suffisantes pour en assurer l’exécution volontairement consentie. Le pouvoir appelle la contrainte, la violence, le bon plaisir, le « droit du plus fort » et tous les systèmes politiques basés sur la coercition et l’autocratie.
Dès lors, libre carrière est donnée à tous les illogismes et à toutes les dégénérescences. Le pouvoir, qui s’est manifesté, non pas avec justice, mais avec une apparence de justice qui lui sert d’excuse, de palliatif et de bouclier, pour défendre la loi générale, se met au service des fantaisies des individus ; s’appuyant sur ce principe, faux en soi, que la force doit protéger la loi, l’individu qui a la force proclame loi son caprice, et se sert de cette force pour imposer son caprice aux autres individus dénués de force. Ainsi chaque morcellement de la loi générale, c’est-à-dire, chaque addition faite aux législations, correspond à une nouvelle manifestation du pouvoir, de plus en plus arbitraire et restrictive, d’où confusion conséquentielle, et identification de la force et du droit.
Quand les possesseurs du pouvoir ont perdu de vue l’essence divine, dont, en la ravageant, ils firent sortir le Droit humain, ils ne sentent plus que l’avantage matériel de la force, et ils s’en servent pour opprimer ce qui reste de divin dans le droit. Alors s’établissent les sociétés politiques basées sur la contrainte, les autocraties, les monarchies héréditaires dites, par une dérision suprême, de droit divin, ce droit dont elles sont précisément la négation concrète : ces régimes amènent avec eux tous les abus du pouvoir sans frein moral et sans contrôle intellectuel : les armées, les guerres, les impôts, les persécutions de tout genre, les inquisitions, les peines corporelles, etc. Et toutes ces créations de la pire médiocrité humaine s’imposent catégoriquement à une espèce, dont les meilleurs cerveaux se dépriment par le nivellement obligatoire au plus bas degré de l’échelle intellectuelle, nivellement où l’hégémonie du plus fort trouve et maintient par les pires méthodes son unique garantie.
Telle est l’organisation du Désordre matériel que l’on appelle l’Ordre social. Du physique, ce désordre monte à l’intellectuel, et se nomme l’erreur. L’individu crée des masques à la vérité générale ; de faux sacerdotes se substituent aux initiés véritables ; le respect intérieur se traduit en un culte extérieur, une liturgie hylique. Les hiérarchies sacrées se conforment aux hiérarchies profanes, dans leur autocratie, dans leur extérieur, dans leurs passions. La tradition devient une religion, puis se particularise en plusieurs religions ; les religions se matérialisent et, sous l’influence démiurgique, tombent dans la superstition et dans les plus basses pratiques.
Tel est l’état intellectuel et social du plan humain que la Gnose appelle l’Empire du Démiurge, tel que l'a fait ou, pour mieux dire, l'a contrefait l’individualisme égoïste de l’espèce.
(Simon et Théophane)

Les découvertes post-coperniciennes montrent que les mouvements des astres ne s'opèrent pas selon des cercles parfaits. L'idée d'une perfection céleste, correspondant à la perfection de l'âme, s'évanouit. Avec Darwin, l'homme cesse d'être centre... Cet exilé de l'axe de l'Univers, ce seigneur déchu de la création, va se diviser et se déliter intérieurement en cet exil. Descartes réduit sa vie consciente à l'exercice de la raison. Kant lui retire le noyau de l'âme. Hegel le met sous la dépendance d'une dialectique de l'esprit inscrite dans l'histoire. Marx lui dénie toute autre réalité que sociale et économique. Freud le condamne à une obscure tragédie sous le fatum du sexe. Pavlov substitue au for intérieur le conditionnement. Les béhavioristes en font une simple mécanique des stimuli-réponses. Bref, il n'est plus le centre de rien, et rien ne l'autorise plus à se centrer lui-même. Ces catastrophes dégagent de la lumière. Elles font aussi de l'obscurité. Sous le couvert de connaissances, se développent des théodicées de l'anti-divin, des philosophies de l'anti-conscience, et des sciences humaines de l'homme-mort. Somme toute, des manières scientistes de cacher la condition humaine. Des idéologies du cadavre psychologique. L'esprit public est prié de ne considérer comme crédible que la pensée courte. Celle-ci est l'alliée naturelle de la tyrannie politique. La pensée courte s'est emparée du pouvoir culturel. À y regarder de près, elle ne s'est pas emparée du savoir véritable. En réalité, deux voies demeurent ouvertes à la transcendance : la science et la métaphysique. Le scientisme exclut à la fois la science et la métaphysique, qui sont les possibilités complémentaires d'une perpétuelle résurrection de l'homme éternel.
(L. Pauwels)

Le Mépris des valeurs intellectuelles est à la racine du monde moderne. En réalité, ce mépris dissimule une profonde ignorance de la nature de ces valeurs. Mais cela nous ne pouvons perdre nos forces à le faire comprendre à une époque qui, chez les intellectuels et les artistes, a produit en grande proportion des traitres, et, dans le peuple, a engendré une collectivité, une masse qui ne veut pas savoir que l'Esprit, c’est-à-dire l'intelligence, doit guider la marche du temps (...) Il y a l’ésotérisme musulman et il y a l’ésotérisme brahmanique ; il y a la Genèse occulte, l’ésotérisme juif du Zohar, et du Sepher Ietzirah, et il y a ici au Mexique le Chilam Balam et le Popol-Vuh. Qui ne voit que tous ces ésotérismes sont les mêmes et veulent en Esprit, dire la même chose. Ils indiquent une même idée géométrique, numérale, organique, harmonieuse, occulte, qui réconcilie l’homme avec la Nature et avec la Vie.
(A. Artaud)

La civilisation moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : de toutes celles que nous connaissons, elle est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, la seule aussi qui ne s’appuie sur aucun principe d’ordre supérieur. Ce développement matériel qui se poursuit depuis plusieurs siècles déjà, et qui va en s’accélérant de plus en plus, a été accompagné d’une régression intellectuelle qu’il est fort incapable de compenser. Il s’agit en cela, bien entendu, de la véritable et pure intellectualité, que l’on pourrait aussi appeler spiritualité. La déchéance ne s’est pas produite d’un seul coup ; on pourrait en suivre les étapes à travers toute la philosophie moderne. C’est la perte ou l’oubli de la véritable intellectualité qui a rendu possibles ces deux erreurs qui ne s’opposent qu’en apparence, qui sont en réalité corrélatives et complémentaires : rationalisme et sentimentalisme. (...) Pourquoi rencontre-t-on tant d’hostilité plus ou moins avouée à l’égard du symbolisme ? Assurément, parce qu’il y a là un mode d’expression qui est devenu entièrement étranger à la mentalité moderne, et parce que l’homme est naturellement porté à se méfier de ce qu’il ne comprend pas. Le symbolisme est le moyen le mieux adapté à l’enseignement des vérités d’ordre supérieur, religieuses et métaphysiques, c’est-à-dire de tout ce que repousse ou néglige l’esprit moderne ; il est tout le contraire de ce qui convient au rationalisme, et tous ses adversaires se comportent, certains sans le savoir, en véritables rationalistes ; Pour nous, nous pensons que, si le symbolisme est aujourd’hui incompris, c’est une raison de plus pour y insister, en exposant aussi complètement que possible la signification réelle des symboles traditionnels, en leur restituant toute leur portée intellectuelle, au lieu d’en faire simplement le thème de quelques exhortations sentimentales pour lesquelles, du reste, l’usage du symbolisme est chose fort inutile. Cette réforme de la mentalité moderne, avec tout ce qu’elle implique : restauration de l’intellectualité vraie et de la tradition doctrinale, qui pour nous ne se séparent pas l’une de l’autre, c’est là, certes, une tâche considérable ; mais est-ce une raison pour ne pas l’entreprendre ?
(R. Guénon)

Qu’est-ce exactement que cette loi du plus grand nombre qu’invoquent les gouvernements modernes et dont ils prétendent tirer leur seule justification ? C’est tout simplement la loi de la matière et de la force brutale, la loi même en vertu de laquelle une masse entraînée par son poids écrase tout ce qui se rencontre sur son passage ; c’est là que se trouve précisément le point de jonction entre la conception « démocratique » et le « matérialisme », et c’est aussi ce qui fait que cette même conception est si étroitement liée à la mentalité actuelle. C’est le renversement complet de l’ordre normal, puisque c’est la proclamation de la suprématie de la multiplicité comme telle, suprématie qui, en fait, n’existe que dans le monde matériel ; au contraire dans le monde spirituel, et plus simplement encore dans l’ordre universel, c’est l’unité qui est au sommet de la hiérarchie, car c’est elle qui est le principe dont sort toute multiplicité ; mais, lorsque le principe est nié ou perdu de vue, il ne reste plus que la multiplicité pure, qui s’identifie à la matière elle-même.
D’autre part, l’allusion que nous venons de faire à la pesanteur implique plus qu’une simple comparaison, car la pesanteur représente effectivement, dans le domaine des forces physiques au sens le plus ordinaire de ce mot, la tendance descendante et compressive, qui entraîne pour l’être une limitation de plus en plus étroite, et qui va en même temps dans le sens de la multiplicité, figurée ici par une densité de plus en plus grande ; et cette tendance est celle-là même qui marque la direction suivant laquelle l’activité humaine s’est développée depuis le début de l’époque moderne. En outre, il y a lieu de remarquer que la matière par son pouvoir de division et de limitation tout à la fois, est ce que la doctrine scolastique appelle le « principe d’individuation », et ceci rattache les considérations que nous exposons maintenant à ce que nous avons dit précédemment au sujet de l’individualisme : cette même tendance dont il vient d’être question est aussi, pourrait-on dire, la tendance « individualisante », celle selon laquelle s’effectue ce que la tradition judéo-chrétienne désigne comme la « chute » des êtres qui se sont séparés de l’unité originelle. La multiplicité envisagée en dehors de son principe, et qui ainsi ne peut plus être ramenée à l’unité, c’est, dans l’ordre social, la collectivité conçue comme étant simplement la somme arithmétique des individus qui la composent, et qui n’est en effet que cela dès lors qu’elle n’est rattachée à aucun principe supérieur aux individus ; et la loi de la collectivité, sous ce rapport, c’est bien cette loi du plus grand nombre sur laquelle se fonde l’idée « démocratique ».
En parlant de l’individualisme moderne, nous avons considéré à peu près exclusivement ses manifestations dans l’ordre intellectuel ; on pourrait croire que, pour ce qui est de l’ordre social, le cas est tout différent. En effet, si l’on prenait ce mot d’« individualisme » dans son acception la plus étroite, on pourrait être tenté d’opposer la collectivité à l’individu, et de penser que des faits tels que le rôle de plus en plus envahissant de l’État et la complexité croissante des institutions sociales sont la marque d’une tendance contraire à l’individualisme.
En réalité, il n’en est rien, car la collectivité, n’étant pas autre chose que la somme des individus, ne peut être opposée à ceux-ci, pas plus d’ailleurs que l’Etat lui-même conçu à la façon moderne, c’est-à-dire comme simple représentation de la masse, où ne se reflète aucun principe supérieur ; or c’est précisément dans la négation de tout principe supra-individuel que consiste véritablement l’individualisme tel que nous l’avons défini. Donc, s’il y a dans le domaine social des conflits entre diverses tendances qui toutes appartiennent également à l’esprit moderne, ces conflits ne sont pas entre l’individualisme et quelque chose d’autre, mais simplement entre les variétés multiples dont l’individualisme lui-même est susceptible ; et il est facile de se rendre compte que, en l’absence de tout principe capable d’unifier réellement la multiplicité, de tels conflits doivent être plus nombreux et plus graves à notre époque qu’ils ne l’ont jamais été, car qui dit individualisme dit nécessairement division ; et cette division, avec l’état chaotique qu’elle engendre, est la conséquence fatale d’une civilisation toute matérielle, puisque c’est la matière elle-même qui est proprement la racine de la division et de la multiplicité.
(R. Guénon)

Notre monde gît dans un matérialisme dont l'épaisseur ne cesse de croître. Les hommes sont aujourd'hui, pour l'immense majorité, des « aveugles qui guident des aveugles ! ». Ne sachant d'où il vient et où il va, l'homme moderne est constamment manipulé et mené sur des chemins qu'il ne voit pas. Au mieux il parvient à discerner le présent, sans du reste avoir de prise sur lui.
Actuellement, les peuples dépérissent, la plupart des héritages spirituels et culturels tombent en cendres. Le monde moderne abrutit toujours davantage les hommes pour mieux les asservir au règne de la quantité et les préparer à acclamer l'« Antéchrist ».
La confusion enténèbre le monde. D'un côté, on prétend avec ostentation et d'une voix forte, protéger les identités. De l'autre, dans les faits, on pousse au métissage et partant à l'uniformité. Cela apparaît très clairement dans toutes les représentations que la société se fait d'elle-même, et de son avenir, par la publicité, les slogans, les médias, les personnes en vue, une bonne partie de la littérature, les déclarations politiques, les réalisations « artistiques » et autres. Les forces qui dirigent le monde actuel œuvrent pour un brassage des populations, pour leur mélange et leur nivellement, afin que disparaissent toutes les entraves à leur volonté de domination et de puissance. Un leitmotiv révélateur, mot d'ordre de la contre-Tradition, martèle la nécessité d'abaisser toutes les barrières. Quand il se réalisera pleinement, les hommes seront sans protection, le monde livré aux puissances infernales pourront se déchaîner en toute impunité. Toute analogie et tout lien avec le supra-monde seront détruits, toute différence balayée. La force brutale et sans scrupule de la matière imposera son joug tyrannique. L'humanité sera aux portes de l'Enfer. Le souffle putrescent de l'oubli éteindra toute lumière dans les yeux et les âmes des hommes transformés en zombis.
Une civilisation mondiale se met en place. Cette construction est aujourd'hui à un stade avancé. La même culture, à quelques détails locaux près, imprègne un toujours plus grand nombre de pays. Les multinationales et les groupes financiers s'affairent aussi dans ce sens pour le domaine économique. Les religions défendent de plus en plus les principes énoncés dans la déclaration des Droits de l'homme. Elles n'ouvrent plus sur une métaphysique et une ascension spirituelle, mais s'enferment sur une morale humaniste et rationnelle donc unidimensionnelle. Quant au domaine politique, sous la puissante influence de l'économie, il voit quelques grands « blocs », regroupant la plupart des états, converger vers le même type de société.
C'est également un temps d'éparpillement et plus encore, pour prendre un terme actuel, d'atomisation. Les hommes sont noyés dans une multiplicité apparente qui masque à peine l'uniformité réelle. Aussi, à l'« ère » de la communication, jamais les êtres humains ne se sont sentis autant isolés et perdus.
Dans un tel monde tout ordre et toute organisation sont au plus limités, le plus souvent illusoires et subversifs. En effet, de par sa nature et sa puissance en cette fin de cycle, le monde moderne exerce une formidable pression sur tout ce qui relève de la forme. De plus, tout homme est plus ou moins contaminé par les virus du dernier âge comme l'individualisme ou le rationalisme. Il est certain que le monde présent, par le rythme de l'existence, sont environnement, l'éducation réductionniste, les pollutions mentales et physiques, a atrophié certaines facultés humaines. Incontestablement, les hommes des sociétés traditionnelles n'avaient pas les mêmes réflexes, les mêmes considérations, le même état d'esprit, les mêmes sensations et bien sûr le même regard sur le monde que le moderne. Il y a là non seulement deux types de sociétés radicalement différentes, mais aussi deux genres d'hommes qui n'ont en commun que leurs configurations physiques.
Par conséquent, il est vain d'espérer en un ordre temporel tant qu'il n'y a pas d'ordre intérieur en chaque homme. Sinon, il ne saurait y avoir qu'une contrefaçon, en l'occurrence celle qui se structure actuellement.
(C. Levalois)
1927

Le désordre moderne a pris naissance en Occident, et, jusqu’à ces dernières années, il y était toujours demeuré strictement localisé ; mais maintenant il se produit un fait dont la gravité ne doit pas être dissimulée : c’est que ce désordre s’étend partout et semble gagner jusqu’à l’Orient. Certes, l’envahissement occidental n’est pas une chose toute récente, mais il se bornait jusqu’ici à une domination plus ou moins brutale exercée sur les autres peuples, et dont les effets étaient limités au domaine politique et économique ; en dépit de tous les efforts d’une propagande revêtant des formes multiples, l’esprit oriental était impénétrable à toutes les déviations, et les anciennes civilisations traditionnelles subsistaient intactes. Aujourd’hui, au contraire, il est des Orientaux qui se sont plus ou moins complètement « occidentalisés », qui ont abandonné leur tradition pour adopter toutes les aberrations de l’esprit moderne, et ces éléments dévoyés, grâce à l’enseignement des Universités européennes et américaines, deviennent dans leur propre pays une cause de trouble et d’agitation. Il ne convient pas, d’ailleurs, de s’en exagérer l’importance, pour le moment tout au moins : en Occident, on s’imagine volontiers que ces individualités bruyantes, mais peu nombreuses, représentent l’Orient actuel, alors que, en réalité, leur action n’est ni très étendue ni très profonde ; cette illusion s’explique aisément, car on ne connaît pas les vrais Orientaux, qui du reste ne cherchent nullement à se faire connaître, et les « modernistes », si l’on peut les appeler ainsi, sont les seuls qui se montrent au dehors, parlent, écrivent et s’agitent de toutes façons.
Déclarons-le très nettement : l’esprit moderne étant chose purement occidentale, ceux qui en sont affectés, même s’ils sont des Orientaux de naissance, doivent être considérés, sous le rapport de la mentalité, comme des Occidentaux, car toute idée orientale leur est entièrement étrangère, et leur ignorance à l’égard des doctrines traditionnelles est la seule excuse de leur hostilité. Ce qui peut sembler assez singulier et même contradictoire, c’est que ces mêmes hommes, qui se font les auxiliaires de l’« occidentalisme » au point de vue intellectuel, ou plus exactement contre toute véritable intellectualité, apparaissent parfois comme ses adversaires dans le domaine politique ; et pourtant, au fond, il n’y a là rien dont on doive s’étonner. Ce sont eux qui s’efforcent d’instituer en Orient des « nationalismes » divers, et tout « nationalisme » est nécessairement opposé à l’esprit traditionnel ; s’ils veulent combattre la domination étrangère, c’est par les méthodes mêmes de l’Occident, de la même façon que les divers peuples occidentaux luttent entre eux ; et peut-être est-ce là ce qui fait leur raison d’être. En effet, si les choses en sont arrivées à un tel point que l’emploi de semblables méthodes soit devenu inévitable, leur mise en œuvre ne peut être que le fait d’éléments ayant rompu toute attache avec la tradition ; il se peut donc que ces éléments soient utilisés ainsi transitoirement, et ensuite éliminés comme les Occidentaux eux-mêmes. Il serait d’ailleurs assez logique que les idées que ceux-ci ont répandues se retournent contre eux, car elles ne peuvent être que des facteurs de division et de ruine ; c’est par là que la civilisation moderne périra d’une façon ou d’une autre ; peu importe que ce soit par l’effet des dissensions entre les Occidentaux, dissensions entre nations ou entre classes sociales, ou, comme certains le prétendent, par les attaques des Orientaux « occidentalisés », ou encore à la suite d’un cataclysme provoqué par les « progrès de la science » ; dans tous les cas, le monde occidental ne court de dangers que par sa propre faute et par ce qui sort de lui-même.
La seule question qui se pose est celle-ci : l’Orient n’aura-t-il à subir, du fait de l’esprit moderne, qu’une crise passagère et superficielle, ou bien l’Occident entraînera-t-il dans sa chute l’humanité tout entière ? Il serait difficile d’y apporter actuellement une réponse basée sur des constatations indubitables ; les deux esprits opposés existent maintenant l’un et l’autre en Orient, et la force spirituelle, inhérente à la tradition et méconnue par ses adversaires, peut triompher de la force matérielle lorsque celle-ci aura joué son rôle, et la faire évanouir comme la lumière dissipe les ténèbres ; nous dirons même qu’elle en triomphera nécessairement tôt ou tard, mais il se peut que, avant d’en arriver là, il y ait une période d’obscuration complète. L’esprit traditionnel ne peut mourir, parce qu’il est, dans son essence, supérieur à la mort et au changement ; mais il peut se retirer entièrement du monde extérieur, et alors ce sera véritablement la « fin d’un monde ». D’après tout ce que nous avons dit, la réalisation de cette éventualité dans un avenir relativement peu éloigné n’aurait rien d’invraisemblable ; et, dans la confusion qui, partie de l’Occident, gagne présentement l’Orient, nous pourrions voir le « commencement de la fin », le signe précurseur du moment où, suivant la tradition hindoue, la doctrine sacrée doit être enfermée tout entière dans une conque, pour en sortir intacte à l’aube du monde nouveau.
Mais laissons là encore une fois les anticipations, et ne regardons que les événements actuels : ce qui est incontestable, c’est que l’Occident envahit tout ; son action s’est d’abord exercée dans le domaine matériel, celui qui était immédiatement à sa portée, soit par la conquête violente, soit par le commerce et l’accaparement des ressources de tous les peuples ; mais maintenant les choses vont encore plus loin. Les Occidentaux, toujours animés par ce besoin de prosélytisme qui leur est si particulier, sont arrivés à faire pénétrer chez les autres, dans une certaine mesure, leur esprit antitraditionnel et matérialiste ; et, tandis que la première forme d’invasion n’atteignait en somme que les corps, celle-ci empoisonne les intelligences et tue la spiritualité ; l’une a d’ailleurs préparé l’autre et l’a rendue possible, de sorte que ce n’est en définitive que par la force brutale que l’Occident est parvenu à s’imposer partout, et il ne pouvait en être autrement, car c’est en cela que réside l’unique supériorité réelle de sa civilisation, si inférieure à tout autre point de vue. L’envahissement occidental, c’est l’envahissement du matérialisme sous toutes ses formes, et ce ne peut être que cela ; tous les déguisements plus ou moins hypocrites, tous les prétextes « moralistes », toutes les déclamations « humanitaires », toutes les habiletés d’une propagande qui sait à l’occasion se faire insinuante pour mieux atteindre son but de destruction, ne peuvent rien contre cette vérité, qui ne saurait être contestée que par des naïfs ou par ceux qui ont un intérêt quelconque à cette œuvre vraiment « satanique », au sens le plus rigoureux du mot : « Satan » en hébreu, c’est l’« adversaire », c’est-à-dire celui qui renverse toutes choses et les prend en quelque sorte à rebours ; c’est l’esprit de négation et de subversion, qui s’identifie à la tendance descendante ou « infériorisante », « infernale » au sens étymologique, celle même que suivent les êtres dans ce processus de matérialisation suivant lequel s’effectue tout le développement de la civilisation moderne.
Chose extraordinaire, ce moment où l’Occident envahit tout est celui que certains choisissent pour dénoncer, comme un péril qui les remplit d’épouvante, une prétendue pénétration d’idées orientales dans ce même Occident ?
Les représentants authentiques des doctrines traditionnelles n’éprouvent de haine pour personne, et leur réserve n’a qu’une seule cause : c’est qu’ils jugent parfaitement inutile d’exposer certaines vérités à ceux qui sont incapables de les comprendre ; mais ils n’ont jamais refusé d’en faire part à ceux, quelle que soit leur origine, qui possèdent les « qualifications » requises ; est-ce leur faute si, parmi ces derniers, il y a fort peu d’Occidentaux ? Et, d’un autre côté, si la masse orientale finit par être vraiment hostile aux Occidentaux, après les avoir longtemps regardés avec indifférence, qui en est responsable ? Est-ce cette élite qui, toute à la contemplation intellectuelle, se tient résolument à l’écart de l’agitation extérieure, ou ne sont-ce pas plutôt les Occidentaux eux-mêmes, qui ont fait tout ce qu’il fallait pour rendre leur présence odieuse et intolérable ? Il suffit que la question soit ainsi posée comme elle doit l’être, pour que n’importe qui soit capable d’y répondre immédiatement ; et, en admettant que les Orientaux, qui ont fait preuve jusqu’ici d’une incroyable patience, veuillent enfin être les maîtres chez eux, qui donc pourrait songer sincèrement à les en blâmer ? Il est vrai que, quand certaines passions s’en mêlent les mêmes choses peuvent, suivant les circonstances, se trouver appréciées de façons fort diverses, voire même toutes contraires : ainsi, quand la résistance à une invasion étrangère est le fait d’un peuple occidental, elle s’appelle « patriotisme » et est digne de tous les éloges ; quand elle est le fait d’un peuple oriental, elle s’appelle « fanatisme » ou « xénophobie » et ne mérite plus que la haine ou le mépris. D’ailleurs, n’est-ce pas au nom du « Droit », de la « Liberté », de la « Justice » et de la « Civilisation » que les Européens prétendent imposer partout leur domination, et interdire à tout homme de vivre et de penser autrement qu’eux-mêmes ne vivent et ne pensent ?
Sauf des exceptions d’autant plus honorables qu’elles sont plus rares, il n’y a plus guère en Occident que deux sortes de gens, assez peu intéressantes l’une et l’autre : les naïfs qui se laissent prendre à ces grands mots et qui croient à leur « mission civilisatrice », inconscients qu’ils sont de la barbarie matérialiste dans laquelle ils sont plongés, et les habiles qui exploitent cet état d’esprit pour la satisfaction de leurs instincts de violence et de cupidité.
(R. Guénon)
Pauvre humanité, tu veux des génies et tu martyrises ceux que le ciel t'envoie !
Vulgus vult decipi, ergo decipiatur

Tous les systèmes de gouvernement seraient bons si l'homme était meilleur ou plus intelligent. Mais il faut qu'il soit extrêmement intelligent pour être à peu près bon. La clef de tous les malheurs des peuples, c'est leur stupidité. Toutes les explications politiques ou économiques ne sont que des ornements littéraires autour de cette stupidité foncière, à peu près incurable et qui ne s'est pas sensiblement amendée depuis les temps historiques. L'humanité ne semble pas menée par la raison, ni même par le sentiment, mais par des forces étrangères et inconnues. Peut-être subit-elle l'influence de certains climats cosmiques, de certaines zones éthériques qu'elle traverse au cours de son voyage dans l'espace et le temps ? Elle n'a en propre que sa stupidité collective qui l'empêche toujours de suivre les avertissements de ceux qui, instinctivement ou intelligemment, entrevoient où ces forces la mènent.
(M. Maeterlinck)

Le conseil le plus nécessaire demeurera inconnu, ou, s'il est connu, ne sera pas écouté.
(L. de Vinci)

Les gouvernants ont plutôt tendance à se distinguer par leur impéritie (c'est-à-dire par leur incompétence dans la profession ou plus souvent dans la fonction qu'ils exercent). C’est le peuple qui s’asservit, qui se coupe la gorge, qui, ayant le choix ou d’être serf ou d’être libre, quitte la franchise et prend le joug, qui consent à son mal. Plus que la peur de la sanction, c’est d’abord l’habitude qu’a le peuple de la servitude qui explique que la domination du maître perdure. Ensuite viennent la religion et les superstitions. Mais ces deux moyens ne permettent de dominer que les ignorants. Vient le « secret de toute domination » : faire participer les dominés à leur domination. Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bêtes curieuses, les médailles, les tableaux et autres drogues de cette espèce étaient pour les anciens peuples les appâts de la servitude, la compensation de leur liberté ravie, les instruments de la tyrannie.
(E. de la Boétie)

Seule la bêtise humaine donne la notion de l'immensité.
(E. Renan)

L'Homme il est humain à peu près autant que la poule vole. Quand elle prend un coup dur dans le pot, quand une auto la fait valser, elle s'enlève bien jusqu'au toit, mais elle repique tout de suite dans la bourbe, rebecqueter la fiente. C'est sa nature, son ambition. Pour nous, dans la société, c'est exactement de même. On cesse d'être si profond fumier que sur le coup d'une catastrophe. Quand tout se tasse à peu près, le naturel reprend le galop. Pour ça même, une Révolution faut la juger vingt ans plus tard.
(L.F. Céline)

La télévision a été inventée dans un but très précis. En ce début du 21ème siècle, elle touche des milliards d'êtres humains pour lesquels, d'un avis unanime, la vie sans la télévision serait insupportable et impensable.
Elle est associée à un grand nombre d'inventions : la radio, le cinéma, le télégraphe, le téléphone, le radar, l'enregistrement magnétique, etc. Mais la télévision est le point culminant absolu, l'invention supérieure capable de capter l'attention et l'intérêt à titre constant, c'est-à-dire l'esprit et les désirs de milliards de gens. C'est l'invention la plus hypnotique, la plus importune, la plus puissante et par conséquent la plus dangereuse de toutes.
Si le contrôle n'est pas le but ultime de la télévision, alors pourquoi, en 2001, le ministre de la Culture de l'Inde a-t-il annoncé que chaque foyer indien devait être équipé d'urgence d'un téléviseur, quitte à casser les prix ? La télé pourvoirait-elle aux besoins alimentaires ?
Tout en regardant la télé, on se fait injecter de l'énergie rayonnante, non pas sous la forme de la Lumière naturelle ambiante provenant du soleil, mais avec cette « lumière de la télévision » si caractéristique, tout artificielle, projetée dans une intention bien précise. Elle est projetée sur le spectateur par l'écran fluorescent au moyen du canon à électrons littéralement pointé vers la personne se trouvant devant le poste de télé. Cette énergie pénètre le spectateur et affecte les glandes endocrines ainsi que les subtils organes éthériques qui jouent un rôle si crucial dans le développement et l'éveil spirituel.
La lumière est une nourriture pour les cellules. La nature met ses enfants à un régime de lumière bien équilibré. Chaque fois que le régime est modifié, comme dans le cas de la lumière artificielle, certaines altérations des cellules se produisent, entraînant une détérioration du corps humain (les yeux, les couches optiques, l'épiphyse et l'hypophyse) et de ses organes spirituels (corps subtils et chakras). Ces organes délicats ne sont pas conçus pour les expositions fatales que constitue le bombardement journalier par la lumière fluorescente à haute énergie et par certaines quantités de rayons X.
La télévision, dit-on, transforme les gens en êtres sans âme, en zombies. 
Examinons cela de plus près en posant un autre problème à savoir la pulsation ou le battement du poste récepteur. 
Ce qui est visé ici, c'est la question du rythme et son influence sur l'état vibratoire du sang et sur les corps subtils. Le battement mécanique produit par certaines formes de « musique » moderne conduit essentiellement à une régression vers la magie archaïque et, en ce sens, est un phénomène déplorable. La croissance potentielle de l'âme est remplacée par un esclavage effectif de l'âme. Or la télévision, dans votre salle de séjour, produit un battement électronique tout aussi dangereux.
Cette constante pulsation lumineuse est responsable de nombreuses migraines et détériorations visuelles. Elle a encore d'autres effets sérieux. On a signalé l'apparition croissante d'épilepsie parmi ceux qui sont particulièrement sensibles à ce genre de pulsation. Il y a encore l'effet d'hypnose : une pièce sombre, les yeux au repos, le corps tranquille, le regard sur une lumière scintillant constamment, tout cela crée des conditions optimales pour une transe hypnotique. Ce n'est pas sans raison que tant de personnes sensibles se plaignent de se sentir hypnotisées, fascinées, vidées mentalement, ou se sentent comme des zombies, etc. 
Une technique extrêmement astucieuse appelée « suggestion subliminale » s'intègre aux pulsations du tube au moyen d'images éclair envoyées à la fréquence du battement, bien plus rapide que la vue. La pulsation rythmique du poste de télévision est, entre autres effets, responsable de l'hyperkinésie des enfants et, en général, d'un état d'agitation accrue dans les véhicules supérieurs de l'homme. Les corps subtils prennent des surcharges électrostatiques et sont stimulés alors qu'il n'y a pas d'exutoire facile à cette agitation. Afin de se débarrasser de cette sensation, on est poussé à ... regarder la télé afin de supprimer temporairement la sensation d'être mal dans sa peau. Une personne consciente ne se laissera pas séduire par le culte de l'image. Elle refusera d'abdiquer sa liberté intérieure et elle respectera son âme en lui offrant d'autres divertissements que des stimulations superficielles. Mais la télévision n'est pas le seul péril. Elle est le chef de file d'un développement que l'on appelle « révolution ou explosion des médias » (ordinateur, téléphone portable, « G »énération des standards pour la téléphonie mobile, jeux vidéo, appareils connectés, etc.).
L'ensemble de l'évolution de la soi-disant « explosion des télécommunications » n'est autre qu'une réaction négative planifiée pour contrer les rayonnements spirituels de la nouvelle ère. L'humanité montre les signes d'un réveil massif et cela représente une menace immédiate pour certaines hiérarchies visibles et invisibles. Si ces hiérarchies se trouvaient soudain privées de leurs troupeaux d'adorateurs qui grouillent dans la sphère matérielle, leur règne serait réduit à néant. C'est pourquoi cette gigantesque machination a pris naissance en vue de maintenir les êtres humains à l'intérieur du cercle enchanté de la technologie électromagnétique. Pour les maîtres du jeu, c'est une question de survie.
Étant donné qu'une prise de conscience croissante s'effectue chez d'innombrables êtres humains, cet éveil doit être réduit à néant par des efforts implacables et continus pour maintenir les masses sous la fascination du progrès et du loisir constant.
La vision intérieure croissante doit être aveuglée par des images artificielles. L'écoute intérieure croissante doit être assourdie par des sons. L'éveil intérieur doit être submergé de sensations. 
Dans ce combat inégal, l'humanité a déjà perdu, mais l'individu sérieux s'en sortira, s'il ne reste pas dans l'ignorance des réels enjeux de l'ère nouvelle.
(J. LaBruyère)

L’homme démocratique se juge libre aussitôt qu’il n’est plus astreint à quelque autre contrainte que celles qui l’obligent à survivre. En échange de cette absence de contrainte, qui autorise quiconque le peut et s’y plaît à vivre sa vie de façon larvaire, l’homme démocratique consent à se soumettre à une suite presque infinie d’interdits et de limitations qui feront peu à peu de sa vie quotidienne une parodie d’existence d’une morosité et d’une grisaille telles que la mort elle-même pourra lui sembler préférable.
Le moderne est à tel point confit en la dévotion de son esclavage que toute véritable liberté lui paraît impie et menaçante. Être libre, pour l’homme de la Tradition, est un art alors que pour l’homme moderne « être libre » est, au mieux, un « droit » dont il se satisfait en ne l’exerçant jamais. Ainsi les modernes peuples d’esclaves passent à travers les vestiges des grandeurs et des libertés anciennes avec une haine et un dédain qui sont l’avers de leur invraisemblable prétention. La morgue du moderne « égalitaire », son indifférence à l’endroit de toute recherche et défense de l’équité sont à proportion du pouvoir qui ne cessa de croître et contre lequel, bientôt, toute résistance politique sera vaine. Le Règne de la Quantité, pour s’être subdivisé en idéologies rivales n’en obéit pas moins à son fondamental labeur d’uniformisation et de massification. C’est bien l'une des ruses les plus simples et les plus opératives du Diable que d’avoir subdivisé son règne de telle sorte que les abominations et les malignités de telle idéologie n’ont d’autre effet que de nous précipiter dans une autre. Ainsi le Diable se plaît à nous faire tourner en rond, comme des animaux attachés, absurdement persuadés d’être libres alors que nous cheminons dans la sinistre circonférence qu’il nous assigne.
(L.-O. d’Algange)

La sottise d’un grand nombre et même de la majorité des hommes, à notre époque surtout, et de plus en plus à mesure que se généralise et s’accentue la déchéance intellectuelle caractéristique de l’ultime période cyclique, est peut-être la chose la plus difficile à supporter qu’il y ait en ce monde. Il faut y joindre à cet égard l’ignorance, ou plus précisément une certaine sorte d’ignorance qui lui est d’ailleurs étroitement liée, celle qui n’est aucunement consciente d’elle-même, qui se permet d’affirmer d’autant plus audacieusement qu’elle sait et comprend moins, et qui est par là même, chez celui qui en est affligé, un mal irrémédiable. Sottise et ignorance peuvent en somme être réunies sous le nom commun d’incompréhension ; mais il doit être bien entendu que supporter cette incompréhension n’implique aucunement qu’on doive lui faire des concessions quelconques, ni même s’abstenir de redresser les erreurs auxquelles elle donne naissance et de faire tout ce qu’il est possible pour les empêcher de se répandre.
(R. Guénon)

Le Peuple est « plasticité », « Réservoir » d'où tout peut être tiré, le meilleur comme le pire, suivant la nature des influences qui s'exerceront sur lui. Miroir en quelque sorte reflétant le modèle qui lui est proposé, son visage renvoie les traits de ceux qui le gouvernent, médiocrité pour médiocrité, noblesse pour noblesse.
(R. Goffin)
La Nature, si elle rencontre une fortune adverse, réussit mal,
comme toute autre semence hors du sol qui lui convient.

Personne, dans l’état présent du monde occidental, ne se trouve plus à la place qui lui convient normalement en raison de sa nature propre ; c’est ce qu’on exprime en disant que les castes n’existent plus, car la caste, entendue dans son vrai sens traditionnel, n’est pas autre chose que la nature individuelle elle-même, avec tout l’ensemble des aptitudes spéciales qu’elle comporte et qui prédisposent chaque homme à l’accomplissement de telle ou telle fonction déterminée. Dès lors que l’accession à des fonctions quelconques n’est plus soumise à aucune règle légitime, il en résulte inévitablement que chacun se trouvera amené à faire n’importe quoi, et souvent ce pour quoi il est le moins qualifié ; le rôle qu’il jouera dans la société sera déterminé, non pas par le hasard, qui n’existe pas en réalité (ce que les hommes appellent le hasard est simplement leur ignorance des causes), mais par ce qui peut donner l’illusion du hasard, c’est-à-dire par l’enchevêtrement de toutes sortes de circonstances accidentelles ; ce qui y interviendra le moins, ce sera précisément le seul facteur qui devrait compter en pareil cas, nous voulons dire les différences de nature qui existent entre les hommes. La cause de tout ce désordre, c’est la négation de ces différences elles-mêmes, entraînant celle de toute hiérarchie sociale ; et cette négation, d’abord peut-être à peine consciente et plus pratique que théorique, car la confusion des castes a précédé leur suppression complète, ou, en d’autres termes, on s’est mépris sur la nature des individus avant d’arriver à n’en plus tenir aucun compte, cette négation, disons-nous, a été ensuite érigée par les modernes en pseudo-principe sous le nom d’« égalité ». Il serait trop facile de montrer que l’égalité ne peut exister nulle part, pour la simple raison qu’il ne saurait y avoir deux êtres qui soient à la fois réellement distincts et entièrement semblables entre eux sous tous les rapports ; et il ne serait pas moins facile de faire ressortir toutes les conséquences absurdes qui découlent de cette idée chimérique, au nom de laquelle on prétend imposer partout une uniformité complète, par exemple en distribuant à tous un enseignement identique, comme si tous étaient pareillement aptes à comprendre les mêmes choses, et comme si, pour les leur faire comprendre, les mêmes méthodes convenaient à tous indistinctement.
On peut d’ailleurs se demander s’il ne s’agit pas plutôt d’« apprendre » que de « comprendre » vraiment, c’est-à-dire si la mémoire n’est pas substituée à l’intelligence dans la conception toute verbale et « livresque » de l’enseignement actuel, où l’on ne vise qu’à l’accumulation de notions rudimentaires et hétéroclites, et où la qualité est entièrement sacrifiée à la quantité, ainsi que cela se produit partout dans le monde moderne…
Naturellement, quand nous nous trouvons en présence d’une idée comme celle d’« égalité », ou comme celle de « progrès », ou comme les autres « dogmes laïques » que presque tous nos contemporains acceptent aveuglément, et dont la plupart ont commencé à se formuler nettement au cours du XVIIIe siècle, il ne nous est pas possible d’admettre que de telles idées aient pris naissance spontanément. Ce sont en somme de véritables « suggestions », au sens le plus strict de ce mot, qui ne pouvaient d’ailleurs produire leur effet que dans un milieu déjà préparé à les recevoir ; elles n’ont pas créé de toutes pièces l’état d’esprit qui caractérise l’époque moderne, mais elles ont largement contribué à l’entretenir et à le développer jusqu’à un point qu’il n’aurait sans doute pas atteint sans elles. Si ces suggestions venaient à s’évanouir, la mentalité générale serait bien près de changer d’orientation ; c’est pourquoi elles sont si soigneusement entretenues par tous ceux qui ont quelque intérêt à maintenir le désordre, sinon à l’aggraver encore, et aussi pourquoi, dans un temps où l’on prétend tout soumettre à la discussion, elles sont les seules choses qu’on ne se permet jamais de discuter. 
Nous avons parlé d’« idées », mais ce n’est que très improprement que ce mot peut s’appliquer ici, car il est bien évident qu’il ne s’agit aucunement d’idées pures, ni même de quelque chose qui appartienne de près ou de loin à l’ordre intellectuel ; ce sont, si l’on veut, des idées fausses, mais mieux vaudrait encore les appeler des « pseudo-idées », destinées principalement à provoquer des réactions sentimentales, ce qui est en effet le moyen le plus efficace et le plus aisé pour agir sur les masses. À cet égard, le mot a d’ailleurs une importance plus grande que la notion qu’il est censé représenter, et la plupart des « idoles » modernes ne sont véritablement que des mots, car il se produit ici ce singulier phénomène connu sous le nom de « verbalisme », où la sonorité des mots suffit à donner l’illusion de la pensée ; l’influence que les orateurs exercent sur les foules est particulièrement caractéristique sous ce rapport, et il n’y a pas besoin de l’étudier de très près pour se rendre compte qu’il s’agit bien là d’un procédé de suggestion tout à fait comparable à ceux des hypnotiseurs.
(R. Guénon)

Le désordre social a été engendré par l'erreur ancestrale devenue l'erreur religieuse. La Religion, c'est la force morale qui gouverne les hommes même à leur insu, puisque c'est elle qui fait les mœurs et les mœurs sont au-dessus des lois. Elles font les lois. Donc le régime religieux est au-dessus du régime politique, même lorsqu'une religion cesse d'exister comme puissance reconnue, si sa morale persiste et perpétue le mensonge social.
On ne change pas une nation en changeant sa politique. On la change en réformant ses mœurs, et pour réformer les mœurs il faut changer les idées.
Pour cela il faut deux choses : d'une part, faire la lumière sur l'ancien fonds de traditions qui sert de base à la vie morale et sociale, c'est-à-dire faire l'histoire réelle des religions ; d'autre part, étudier les lois de la Nature, créer une science impartiale, dégagée des idées préconçues que les préjugés religieux et sociaux ont ancrées dans l'esprit des hommes.

La Vérité est simple, c'est l'erreur qui est compliquée

Les souvenirs lointains de l'histoire de l'Iran nous disent qu'il y eut autrefois dans ce pays une race de créatures appelées « Dives ». Cette race était regardée comme excellente et supérieure, puisque son nom, resté dans les langues, a servi à désigner l'Etre suprême et le don de l'Esprit le plus élevé. Ce nom renferme tout ce que, aujourd'hui encore, les hommes admirent et honorent le plus sur la Terre. Rappelons que Rabelais parlait d'une « Dive bouteille ».
Les hauts faits des Dives, leurs qualités, les mettaient au-dessus des hommes (mais non au-dessus de la Femme).
Si on en a fait une espèce distincte, ce n'est pas parce qu'elles sont surnaturelles, c'est parce qu'elles sont surmasculines. Quand l'homme a pris la première place dans le monde, son orgueil a tout embrouillé, il a mis alors dans l'espace ce qui le dépassait en sagesse et en esprit. C'est ainsi que les Dives sont devenues des Êtres surnaturels, mais aujourd'hui le surnaturel s'évanouit devant l'histoire réelle.
Chez les Perses, l'assemblée des sages s'appelait le Divan. Ce mot répond à celui de Conseil dans les temps modernes.
Le mot « Divan » signifie aussi un recueil d'ouvrages, de poésies, une source d'instruction donnée par les « Dives ». Les Arabes leur donnent le nom commun de « Jin » (racine du mot femme en grec, « gyn », « gun », « gunè »).
Le mot Divan, qui sert aussi et encore chez les Arabes, les Turcs et les Persans, à désigner des recueils littéraires qui renferment les œuvres de certains auteurs (le Divan de Hafiz, de Djelaleddin, de Roumi, etc.), est un mot resté dans les langues, mais il sert bien plus, aujourd'hui, à désigner un siège allongé sur lequel on se couche qu'à désigner un livre sacré.
En effet, ce mot, « Divan », dérivé également de « Dêvâ », la Femme (mot composé des mêmes lettres que le mot « Véda », le livre Sacré de l'Inde, mais placées autrement) ou « Diva » (la Déesse), employé pour désigner le livre, est resté comme une ironie : la Dêvâ tombée, avilie, est devenue le Divan.
Autre exemple : Le Christos mystique, l'Etre sacré, prend, dans la doctrine des premiers Chrétiens gnostiques, le nom de « Sophia », la sagesse féminine. Or le mot Sophia eut le même sort que le mot Divan. Après avoir désigné la Femme dans sa suprême sagesse, il arriva à désigner le meuble sur lequel l'homme aimait à la voir étendue, le « sopha » ou « sofa ».
Mais les femmes ne se laissaient pas attaquer sans répondre. On leur attribue l'idée de donner à ce meuble un autre nom : « canis pedes » (d'où canapé), « chien à mes pieds » (d'après Fabre d'Olivet, Les Vers dorés).
La psychologie, qui est la clef de l'histoire, nous donne encore bien d'autres lumières.
Faisons remarquer que l'on trouve des mots sanscrits dans l'ancienne Celtide ; ainsi, de même que la Meuse signifie « Muse », la Dive est une rivière qui se jette dans la Manche près de la petite ville de Dives (Calvados).

La guerre du Mahâbhârata, qui est regardée par les savants comme fabuleuse, est considérée par les Hindous et les occultistes comme un fait historique. C'est la lutte de sexes entre les Sûryavanshas et les Chandravanshas.
La Bhagavad-Gîtâ est la partie centrale du poème épique Mahâbhârata. Le Mahâbhârata chante les exploits de Krishna contre les parties méridionales de l'Inde et la conquête de l'île de Ceylan. Il parle aussi de son ennemi Hanoumat (Hanuant, Hanuman), être moitié dieu et moitié singe, ainsi que de son armée composée de la même espèce de créatures. Il est bien évident que ce sont des hommes qui sont ainsi désignés par les femmes, et qui garderont plus tard le nom d'« humanité » dérivé de celui de leur chef « Hanoumat ». Avant cette époque, la race dont nous faisons partie s'appelait « la race divine », de Dêvâ, Dévi ou Diva, la Femme.
Après avoir eu pour cause première le double aspect de la lune (cause des sexes), c'est-à-dire le culte des principes mâle et femelle, la lutte se termine par l'adoption des cultes solaire et lunaire distincts.
C'est ce qui nous explique que les Hindous avaient des dynasties solaires et lunaires, gynécocratiques et androcratiques, c'est-à-dire féministes et masculinistes.
On trouve une profonde signification physiologique et psychique dans toutes les légendes sexuelles. Ainsi, une allégorie représente Soma (germe fécondant de l'homme) par la lune ; il est produit par le « barattement » de l'océan de vie à une époque très ancienne où les Rishis trayaient la Terre dont le veau était Soma ou la lune. Deus Lunus, Phoebé, a donc représenté le roi Soma avant de représenter les Déesses. Voilà une façon d'expliquer l'origine des sexes bien obscure. Il est évident que Soma représente le pôle sexuel, donc inférieur de l'homme, et que c'est la polarisation sexuelle masculine qui en est la cause, et cette polarisation avait pour principe l'action de la lune sur l'arbre embryon. Mais comment retrouver la loi des sexes dans un symbolisme si peu clair ?
Quoi qu'il en soit, un grand fait est acquis, c'est l'intervention de la lune dans la symbolique sexuelle.
Lunus est le symbole des hommes en Syrie et en Mésopotamie, où la lune était adorée comme un Dieu, jamais comme une Déesse, ce qui fut expliqué par une superstition masculine par Spartien qui disait qu'on croyait que ceux qui prenaient la lune pour une Déesse et non pour un Dieu seraient constamment esclaves de leurs femmes, mais qu'au contraire ceux qui la tiendraient pour un Dieu seraient toujours les maîtres. Les Palmyriens adoraient la lune sous le nom de Malachbelus. Ils la représentaient comme un homme avec un croissant dans le dos. Chez les races sémitiques, le soleil fut longtemps féminin et la lune masculine. Cette dernière conception avait été tirée par eux des traditions atlantéennes.
L'ignorance des causes premières de cette distinction et des principes occultes expliquant la loi des sexes conduisit les nations au culte anthropomorphique des idoles (l'homme-Dieu).
Pendant la période dont il n'est pas parlé dans les livres du Pentateuque, c'est à-dire depuis l'exil de l'Eden (Âge d'Or) jusqu'au déluge allégorique (la révolte de l'homme), les Sémites adorèrent Diviniser, « le souverain des hommes », qu'on n'osait pas nommer ; c'est la Déesse, c'est la Soffet, on nous dira : c'est « le Juge », symbolisé par le soleil, on dira d'elle « le soleil de Justice ».
Le soleil était « la Reine du Ciel », jusqu'au jour de la révolte. Alors, la Déesse fut ridiculisée, et Astarthé devint Astaroth et fut représentée par la lune.
La lune en Egypte était l'œil d'Osiris, et nous voyons le soleil représenté par un chat (caricature du sphinx), et le chat, étant l'animal aimé par la Femme, devint le symbole féminin. Plus tard, ce fut la lune qui fut représentée par le chat, appelé « Man » en égyptien.
La Déesse solaire Pasht, à figure de chat, veille en écrasant sous sa patte le serpent des ténèbres, l'homme méchant, son éternel ennemi. Cette représentation anticipait la Vierge écrasant la tête du serpent sous son talon. Le chat était tenu en grande vénération dans la ville de Bubaste, qui portait un deuil sévère lors de la mort des chats sacrés. Là, Isis était représentée par une lune à tête de chat.
En Grèce, nous voyons Sémélé qui est, selon Nonnos, « portée ou élevée au ciel » après sa mort. C'est son ascension. Là, elle préside sous le nom de Reine du Monde ou de l'Univers.
A son nom, comme au nom d'Hathor, d'Hécate et des autres Déesses, tous les démons tremblent. Mais quand vint le jour de la révolte, on fit de Diane (cette belle Déesse du jour ; Diane vient de « Dia », qui signifie jour, lumière, et « ana », ancien) une Diana-Luna. Et on nous racontera dans les Métamorphoses d'Ovide que Diane se couchait dans la lune sous la forme d'un chat lorsqu'elle cherchait, avec d'autres Divinités, à échapper à la poursuite de Typhon (anagramme de Python, le serpent, animal rampant et ancien emblème de l'homme pervers, symbolisant ce qui est bas, lâche, vil).
Maen (lune) est masculin d'abord. Le lunus des Latins est masculin aussi au début, il deviendra plus tard « luna ».
Quand l'homme met la femme sur le plan sexuel masculin et se met, lui, sur le plan spirituel féminin, c'est que sa raison s'est obscurcie, il a perdu la science qui l'éclairait et ne se laisse plus guider que par ses instincts, c'est le commencement de la folie. Cela exaspère la Femme, qui devient pour lui « la Déesse vindicative », le Dieu jaloux des Hébreux.
Dans les Mystères séléniques, toutes les grandes Déesses sont rabaissées au rôle sexuel : Nephtys ou Neit, Proserpine, Milytta, Cybèle, Isis, Astarthé, Vénus et Hécate.
Les féministes se vengent en renvoyant le symbole lunaire à leurs ennemis, Apollon, Dionysos, Adonis, Bacchus, Osiris, Athys, etc., toutes personnalités légendaires qui n'ont été que le reflet des Déesses, donc ce qu'est la lune en face du soleil. Et c'est pour symboliser ce reflet que la Déesse porte un miroir dans lequel l'homme en se regardant fait de la spéculation (de « spéculum », miroir). Socrate, qui inventa le Dieu mâle, unique et surnaturel, qui devait jouir d'une si grande faveur pendant tant de siècles, fonda une Ecole de Philosophie, instituant la « spéculation » professionnelle, qui est l'imitation pour le lucre. D'où les deux significations du mot spéculation : « philosophie » et « affaire ».
Maintenant, on comprendra facilement que ce qu'on appelait « le monde sub-lunaire », c'est le monde gouverné par l'homme, Lunus.
Toutes les Déesses lunaires avaient un double aspect, l'un divin (le primitif) et l'autre infernal (le secondaire), toutes étaient les Vierges-Mères d'un fils, « le soleil » (le dieu), né d'une façon immaculée.
Le symbolisme des Divinités lunaires est mélangé d'une façon si inextricable qu'il serait impossible de séparer les uns des autres des glyphes tels que l'œuf, le lotus, les animaux sacrés, l'ibis par exemple et le serpent, si nous ne connaissions l'origine de ces emblèmes et l'usage qui en a été fait dans les luttes de sexes.
Les Pères de l'Eglise, qui adopteront toutes ces idées sans les comprendre, feront de la lune le symbole de Ihaveh/Yahvé : HeVaH est le nom générique de la Femme, d'où dériva le nom Eva des modernes ; en changeant les voyelles de place, c'est-à-dire en écrivant le nom à l'envers, on en fit HaVeH, puis, en ajoutant le yod hébraïque devant le nom (dans certaines langues, comme l'hébreu, le « I », devenu le « Y o d », servira à représenter le sexe masculin), il devint IHaVeH (YaHVé), qui servit à faire le JeHoVaH des modernes.

L'action de la Femme supprimée de l'histoire a été cachée dans le Mythe d'abord, puis dans le Mystère, et le Mystère est la base des religions : ce qu'on nous prescrit d'adorer doit rester caché ; le symbolisme qui représente les choses sacrées est un Mystère ; les cérémonies du culte sont des Mystères.
Bien plus, dans l'antique religion de l'Inde, de l'Egypte, de la Grèce, les grandes solennités religieuses sont appelées « des Mystères ». Et c'est là qu'on se rend en grande pompe et avec un profond respect.
Rien n'a été placé, dans l'imagination des peuples, au-dessus de ces antiques Mystères.
Ce qu'on faisait dans les Temples pour célébrer ces imposantes cérémonies a toujours été un sujet de curiosité pour les hommes, parce que les lois de la Nature, qui y étaient expliquées et célébrées, ne leur ont jamais été révélées qu'avec de grandes difficultés et après des épreuves sévères.

Quand les hommes renverseront le culte féminin, ils donneront à Hermès le rôle rempli par la Déesse Thoth (« Tho » veut dire « monde » et « The », comme le « Ti » chinois que l'on retrouve dans « Chang-Ti », indique la « souveraineté suprême » ; Tho-the, « monde divin » devient Tho-oth quand on change la terminaison des noms féminins). C'est lui, Hermès qui va expliquer les lois de la Nature que l'antique Déesse avait trouvées par sa faculté divine, son intuition féminine que le Sphinx symbolisait. Hermès prendra à la femme son beau titre de Trismégiste, pendant qu'il représentera la Déesse Toth par le singe pour se venger d'avoir été appelé cynocéphale par les féministes.
« Hermès », est le nom générique des prêtres égyptiens qui sont venus, dans le cours des siècles, jeter le voile du mystère sur toutes les antiques vérités. C'est ainsi que le mot « révélation » qui est le mot consacré par les religions, a une signification contraire à celle qu'on suppose : il veut dire « re-voiler » et n'a été employé que par les « Hermès » qui ont caché la science, qui l'ont voilée, puis re-voilée sous de nouveaux symboles, et c'est alors qu'ils l'ont imposée au peuple. Le mot propre, que nous devrions employer, est « dévoiler ».
La Déesse avait fait la science. Le Prêtre, en prenant sa place et en donnant sa divinité à l'homme, voulut aussi lui donner le savoir. Il l'imite en tout, lui prend son costume, sa robe (d'où le verbe dé-rober ; « rob », en anglais), et, comme elle, veut enseigner, mais une seule chose l'arrête : la science. Le Prêtre ne comprend pas cela, ne peut pas trouver en lui le fond de Vérité qui est dans la Déesse, ne comprend pas la cause de cette sagesse, de cette autorité mais il en a vu le prestige, et c'est cela qu'il envie et qu'il veut se donner par des apparences de sagesse et de sainteté. Il est persuadé qu'il peut faire ce que fait la femme. A la loi Divine il va opposer la loi humaine, et c'est l'origine de l'erreur, le commencement du surnaturel.
Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, dans le « Dictionnaire des Symboles », rappellent qu'Hermès (devenu Mercure chez les romains) est un des symboles de l'intelligence industrieuse et réalisatrice mais aussi une force limitée à un niveau quelque peu utilitaire et facilement corruptible. Ils ajoutent que « Hermès » signifie « l'intellect perverti : il est le protecteur des voleurs », forme de perversion intellectuelle qui se retrouve dans tous les types d'escroquerie, d'habilité malicieuse, d'astuce et de roublardise.

La dernière civilisation traditionnelle d’Occident, en l’occurence le Moyen Age chrétien, connut une des plus importantes métamorphoses historiques du récit mythologique, dont le contenu spirituel survécut, principalement aux XIIème et XIIIème siècles, dans l’épopée chevaleresque et dans la poésie lyrique.
Dans cet ordre d’idées s'avère spécialement significatif le symbolisme de la Dame, non seulement dans les romans héroïques de chevalerie, mais aussi dans la littérature des troubadours provençaux, dans le « donnoi » occitan qui, via son homologue italien (la poésie des Fidèles d‘Amour), exerça sa riche influence jusque sur les œuvres de Dante et de Pétrarque. Ce symbolisme renvoie en effet aux entités féminines qui, dans la plupart des traditions spirituelles, portent secours aux héros mythologiques dans leur conquête de l’immortalité.
Presque toutes les légendes relatives aux origines de l’humanité mettent en scène, dans un contexte paradisiaque, la recherche héroïque d’un état spirituel entreprise par un héros avec l’aide d'une déesse ou d’une « vierge royale » figuratrice de la « jeunesse éternelle ». C’est le mythe grec d’Hébé (dont la parenté phonétique avec l'Ève biblique est frappante) portant assistance à Héraklès au jardin des Hespérides (équivalent hellénique de l’Eden hébraïco-chrétien). C’est la Sabitu de la légende chaldéenne, la « vierge » qui attend Gilgamesh, « assise sur le trône des mers ». C'est la Teoyamicqui des anciens Aztèques, chargée de guider le héros vers la « Maison du Soleil », tout comme la « vierge royale » des Celtes indique à Condla Cain, dans la légende irlandaise, le chemin de l'ile d’Avallon.
Les entités féminines de la mythologie symbolisent donc, à l’instar de la Dame des Troubadours et des chevaliers du Moyen Age, une impulsion transcendantale qui, par une sorte de glissement sémantique, finit par se confondre avec son objectif, c’est-à-dire l’état spirituel qui motive la quête héroïque. En outre, cette dernière est souvent présentée comme le retour à une vérité perdue, comme des retrouvailles spirituelles qui impliquent un effort dépassant les limites de l’humain. Ainsi est née cette catégorie de légendes où il est question d'un héros qui doit réveiller une femme endormie ou délivrer une princesse retenue prisonnière par une entité monstrueuse, tantôt un ogre, tantôt un dragon. La légende de la belle endormie fait partie du corpus mythologique des anciens Germains. On peut y noter une nouvelle et curieuse coïncidence avec un élément symbolique important de la Bible. Selon la tradition hébraïco-chrétienne, l'accès au Paradis terrestre est gardé, après la chute d’Adam et Eve désormais expulsés du jardin d’Eden, par les épées flamboyantes des Chérubins. Or, c’est précisément une « barrière de feu » que le héros du mythe germanique doit franchir pour pouvoir atteindre la belle Sigrdrifa et la réveiller. Celle-ci semble donc bien figurer la spiritualité perdue dont la reconquête a pour prix l’exploit d'un héros et inaugure, sous les auspices de la lumière retrouvée, un nouveau cycle du devenir humain.
La littérature épique hindoue possède un thème analogue qui en dévoile ipso facto la profonde signification cosmogonique. Aux origines de l'actuel Manvantara (durée d’un cycle humain), les forces de vie sont retenues prisonnières par un dragon que le héros fondateur Indra a pour mission de combattre et de vaincre, libérant ainsi la puissance vitale dans un geste analogue à celui d’Apollon tuant le python ou à celui de l’aigle de l'ancienne mythologie mexicaine qui maîtrisa un serpent dans ses serres à l’endroit même où fut fondé l’empire Aztèque. Dans les trois cas, l’animal chtonien symbolise la sauvegarde qui constitue le résidu du cycle antérieur et qui contrarie l'éclosion du nouveau printemps spirituel. D'autres figurations de cette sauvagerie sont évidemment les monstres légendaires qui barrent aux héros restaurateurs la route menant à la « princesse lointaine », symbole de la Connaissance oubliée.
(D. Cologne)

« Anciennement, le « Peuple » avait, dans une large mesure, l’allure naturellement aristocratique qui découle de la religion ; quant à la « Plèbe », composée des hommes qui ne cherchent ni à se dominer ni à fortiori à se dépasser, elle ne pouvait déterminer le langage général ; ce n’est que la démocratie qui cherche d’une part à assimiler la plèbe au peuple et d’autre part à réduire celui-ci à celle-là ; elle anoblit ce qui est vil et avilit ce qui est noble ». Malgré son allusion restrictive au langage, ce texte de Fritjof Schuon peut intégralement s’appliquer à notre actuelle société où domine scandaleusement la mentalité du « Çoudras ». La fin d’un cycle, le nôtre, est un temps omni-récapitulatif. Tout ce qui, en des siècles plus fortunés, était resté latent, souterrain, occulté, tenu sous le boisseau perce la croûte des interdits, tous les possibles émergent à l’existence et d’abord ce que religion, morale, coutumes, éducation, résorbaient, refusaient, comprimaient : l’universel fumier se répand sur la terre entière et symétriquement aux fouilles archéologiques, aux exploitations minières et pétrolières, aux viols des espaces marins et sidéraux, est venu le temps de l’irrépressible besoin d’une archéologie, d’une fouille des entrailles somatiques et psychiques. Par les béances pratiquées vers les abysses humaines surgissent vomissures hoquetées et oiseaux noirs d’un sous-monde en révolte. Ce temps est celui des Çoudras qui est en correspondance avec la phase, non plus matérialisante, mais avec la phase dissolvante, non plus anti-traditionnelle, mais contre-traditionnelle (cf. René Guénon). La grande muraille du matérialisme s’effondre qui, à la fois, nous isolait du Ciel mais nous protégeait des Enfers, laissant place aux puissances délétères aux substances psychiques inférieures qu’émettent, dégagent, libèrent d’eux-mêmes ou de lieux divers des êtres négatifs. Jusqu’ici enchaînées dans le sous-sol de nos terres et le subconscient de l’homme, les voici libérées, envahissantes comme un gaz subtil. Rien donc d’étonnant que les choses, les êtres de ce temps prennent cette allure dissolue, rampante et larvaire : véritables chamanes subvertis. Tout à la fois contrefait et contrefacteur, déstructuré et déstructurant, ainsi est le Çoudras fait d’apparence, d’illusion, de fantasmagorie. Temps des Çoudras, temps de l’informe et des êtres plastiques, temps de la passivité, de l’asservissement volontaire, temps propice à la suggestion diabolique dénoncée par René Guénon, ce procureur du ciel. Suggestion et sujétion, il est des coïncidences verbales qui sont tout autre chose que de simples jeux de mots... En politique, dans les sciences, dans l’alimentaire et le vestimentaire, en sport et en spectacle, tout est « suggestion », publicité et propagande, tout conspire pour décerveler les troupeaux humains. La « société babelique » qui s’est construite est une immense concasseuse des minicerveaux de sub-citoyens en transit vers la roboïté et l’extinction existentielle. En dépit d’une société qui tient en haine toute forme de beauté, il est encore des « Êtres Différenciés » comme aurait dit Julius Evola, respectueux d’antiques valeurs, pour réagir continûment à l’incroyable agression de la vulgarité, à l’insupportable laideur de notre environnement, l’humain compris, qui constitue l’« Ambiance » délétère propre à notre basse-époque qui est celle de la « Confusion des Castes ». Cernés de tous côtés par les essaims sifflants des fils de Belzébuth, aussi sonores qu’ils sont creux, harcelés de « Zombies » asexués, envahis, submergés par le flot chaotique de leurs vaines productions : musique, théâtre, cinéma, télévision, littérature, habitat, publicité, jusqu’à l’animation commerciale et touristique, nous ployons sous le faix de leur médiocrité prétentieuse, et des immondices d’une société que nous n’avons ni voulue, ni faite, que nous récusons et que pourtant il nous faut subir. Certes, nous savons bien qu’aucune société traditionnelle, même à l’apogée de sa manifestation, au zénith de sa maturité, n’a pu empêcher qu’elle ne connût en elle quelque poche de pus. Mais jamais le pus ne s’était à ce point si complaisamment répandu, imposé, et les cris et gesticulations des « Ilotes » ne s’y étaient débondés qu’à l’intérieur des limites de leurs âtres appropriés : ne s’y rendaient, ne s’y complaisaient que les larves et les déchus ; et quant aux autres hommes, il leur était tout de même possible de vivre en une cité où tout, nature comprise, leur parlait selon un langage de beauté, fût-ce sous des formes simples et rudimentaires. Mais de nos jours, dans ces temps infortunés et d’abomination c’est la canaille qui tient le haut du pavé et prétend à l’exemplarité, exerçant son insane « Imperium » sur toute la terre et pourrissant toutes les mentalités. « Hier » n’allait à la laideur que celui qui en avait le goût, mais Hic et Nunc c’est elle qui s’impose à Nous et Nous dicte sa loi. Redisons-le, il serait puéril d’imaginer un monde traditionnel exempt de laideur. Celui-là aussi a charrié ses immondices, mais jamais il n’aurait eu l’effronterie de les déifier, jamais il n’aurait été en situation d’en imposer la loi et le culte ainsi qu’il en est dans notre monde moderne. Mais précisons que Çoudras et classe sociale ne se recoupent point. En période de subversion plus qu’en tout autre, la fonction sociale est aussi éloignée que possible de la nature de ceux qui la remplissent : il est sage de ne pas confondre Çoudras et « gens du peuple », qui rarement ont la scélératesse, la vulgarité d’une certaine classe moyenne. Sont Çoudras, par exemple les aristocrates au blason indiscernable de l’étiquette vinaire, qui transforment leurs terres en parc de loisirs ou réserves animalières. Çoudras cette « noblesse » d’argent ou d’affaires, les histrions du spectacle hoqueteux, contorsionneux, gémissant ou éructant. Çoudras les pâles démiurges de pellicule ordurière, pornographique où gesticulent truands, policiers, drogueurs et drogués, Çoudras gens de plume, architectes, industriels, etc., qui défigurent, enlaidissent, polluent nos cités, nos corps et nos âmes. Çoudras, en bref, tous les pense-petit, les vise-bas qui forment la grande majorité de nos semblables. Mais ne viendra-t-il pas enfin ce temps où l’ordure réintégrera son lieu souterrain, ses égouts, où la terre se fendra pour engloutir ce monde subverti, fabriqué tout exprès par et pour des corps sans âme, dont l’existence est une offense continue faite à la Nature et à l’Homme et qu’enfin nous soit rendue une cité de Lumière, au sein de laquelle vivre avec les hommes ne soit plus un enfer ?
(R. Goffin)

Malgré les efforts déployés par l'antitradition pour occulter ses manœuvres de politique internationale, une partie du public se montre de moins en moins dupe. C'est en déchirant progressivement un rideau de leurres que des individus déterminés parviendront à entrevoir ce qui a été dissimulé aux peuples de la planète. Alors on découvrira que sous prétexte d'établir la mondialisation il s'agissait en réalité d'arracher ces peuples (quelle qu'en soit l'ethnie) à leurs terres ancestrales, physiquement mais surtout moralement, afin de leur imposer une existence uniquement fondée sur la dévotion de l'argent... et la crainte d'en être dépourvu ! Le sentiment tenace qu'il existe un organisme directeur secret contrôlant toute la haute finance afin de remodeler le monde, en défaisant ou refaisant des nations lorsque nécessaire, conduira inévitablement à l'interrogation suivante : dans quel but ? La réponse est déjà connue des esprits rebelles qui, parallèlement aux orchestrateurs de l'antitradition, possèdent une vision cyclique de l'histoire : faire en sorte qu'au moment où le dernier Âge s'achèvera, les conditions requises pour le retour de la Tradition ne soient plus réunies et que les peuples se révèlent dans l'incapacité d'exister selon des valeurs (non cotées en bourse !) qui constituaient la normalité du monde traditionnel et sont maintenant en exil des consciences. Des valeurs nommées droiture, honneur, humilité, fidélité, don de sa personne et, au sens médiéval du terme « Cœur », c'est-à-dire le courage inséparable de la générosité.
(P.-G. Sansonetti)

Light, Lumière, Lux, Luke... Skywalker : A New Hope

Quand la violence s’empare du Monde, priez pour qu’L soit là !
(M. Max)

L’illusion n’est pas morte, elle s’acharne même avec une violence sans précédent, équipée de toutes les armes que nous avons obligeamment fourbies pour elle, mais ce sont les derniers soubresauts d’un colosse aux pieds d’argile, qui est un gnome, en vérité, un énorme gnome casqué et mandibulé. Les anciens sages de l’Inde le savaient bien, qui avaient divisé l’évolution humaine en quatre cercles concentriques : celui des hommes de connaissance (les brâhmanes) qui régnaient au commencement des temps humains en l’« âge de vérité » ; puis celui des nobles et guerriers (les kshatriya), où il ne restait plus que les « trois quarts de la vérité », puis celui des marchands et bourgeois (les vaïshya), qui ne possédait déjà plus qu’« une moitié de la vérité », et enfin le nôtre, l’âge des « petits hommes », les shoûdra, les serviteurs (de la mécanique, de l’égo, du désir), le grand prolétariat des libertés enrégimentées, l’« Âge Noir », Kali Youga, où il reste plus de vérité du tout.
(Satprem)

L'œuvre tout entière de Dante est comme le testament du moyen âge finissant ; elle montre ce qu'aurait été le monde occidental s'il n'avait pas rompu avec sa tradition ; mais, si la déviation moderne a pu se produire, c'est que, véritablement, ce monde n'avait  pas en lui de telles possibilités, ou que tout au moins elles n'y étaient que l'apanage d'une élite déjà fort restreinte, qui les a sans doute réalisées pour son propre compte, mais sans que rien puisse en passer à l'extérieur et s'en refléter dans l'organisation sociale. On en était dès lors arrivé à ce moment de l'histoire où devait commencer la période la plus sombre de « l'âge sombre », caractérisée, dans tous les ordres, par le développement des possibilités les plus inférieures ; et ce développement, allant toujours plus avant dans le sens du changement et de la multiplicité, devait inévitablement aboutir à ce que nous constatons aujourd'hui : au point de vue social comme à tout autre point de vue, l'instabilité est en quelque sorte à son maximum, le désordre et la confusion sont partout ; jamais, assurément, l'humanité n'a été plus éloignée du « Paradis terrestre » et de la spiritualité primordiale. Faut-il conclure que cet éloignement est définitif, que nul pouvoir temporel stable et légitime ne régira plus jamais la terre, que toute autorité spirituelle disparaîtra de ce monde, et que les ténèbres, s'étendant de l'Occident à l'Orient, cacheront pour toujours aux hommes la lumière de la vérité ? Si telle devait être notre conclusion, nous n'aurions certes pas écrit ces pages, pas plus d'ailleurs que nous n'aurions écrit aucun de nos autres ouvrages, car ce serait là, dans cette hypothèse, une peine bien inutile.
(R. Guénon)

Le symbole, soit la représentation formelle est, pour ainsi dire, indispensable à la préhension du Divin. C'est pourquoi les religions sont nécessaires ; elles sont autant d'étapes sur la route du « devenir » spirituel et répondent, chacune pour soi, aux aspirations que ne parviendrait point à formuler, sans elles, la masse ignorante, bien que désireuse de se rattacher à quelque chose de supérieur. En toute connaissance de cause, on ne saurait incriminer les religions d'avoir « matérialisé » de tant de façons l'Idée divine. Leur rôle ne consiste-t-il pas à mettre à la portée du vulgaire la vérité immédiate, incompréhensible pour celui-ci tant qu'il n'est point parvenu à la vivre en soi-même ?
(Th. Darel)

Elle (la coquille) évoque d'abord ce réceptacle au sein duquel le mollusque peut se développer et secréter sa perle. Par extension, c'est la cavité qui reçoit la matière vivante fluide et informe et lui permet de cristalliser son fruit brillant autour du grain-semence qu'elle contient. C'est pourquoi, depuis toujours, elle signifie la féminité réceptrice et maternelle, l'engendrement dans les parois de la matrice. Certains coquillages sont, du reste, directement associés à la vulve et portés chez certaines peuplades comme symboles de fécondité.
On connait, sous ce rapport, notamment dans un tableau de Crivelli, des représentations de la maternité de la Sainte Vierge, où celle-ci est figurée tenant son fils sous un dais en forme de coquille, au centre duquel pend par un fil, une perle en forme d'œuf. Il s'agit d'une image de l'engendrement du Verbe en tant que son primordial et parole divine créatrice. En effet, le Souffle-Esprit, « spirant » dans la conque, produit le son primordial. Et dans l'Apocalypse, la voix de l'Alpha et de l'Omega est dite comme celle des « Grandes Eaux » : Son jailli de l'abîme et qui ordonne les mondes. Tout provient de cette « perle » ou de cet œuf primordial de toutes les cosmogonies.
La perle est une pierre précieuse « vivante », non pas tirée du minéral mais de l'animal qui l'engendre à l'intérieur de lui-même. Et parler de son éclat, c'est l'appeler son « orient », ce qui rappelle la lumière originelle.
Plus précisément, la coquille, vivant dans les eaux, se réfère au psychisme, dont les courants et les fluides sont régis par la lune. Et lorsque la coquille est assimilée à la Vierge-Mère, c'est en tant qu'elle incarne l'« anima mundi », l'âme de la création.
C'est donc dans l'âme-conque qu'il faut « entendre » la voix de l'Alpha et de l'Omega insufflée par l'Esprit, si l'on veut que l'incarnation divine s'y réalise. Elle prend la sonorité A-Om de la première et de la dernière lettre de l'alphabet grec, ou des initiales de la salutation angélique « Ave Virgo Maria ». Ce son primordial est vocalisé de même par les Orientaux sous la forme Aum ou Om, qui est dite contenir toutes les lettres, les consonnes et les voyelles.
Mais seule une vierge peut recevoir l'annonciation de son engendrement, l'énonciation du Verbe. D'ailleurs, la perle symbolise aussi la pureté, parce qu'elle est un trésor caché préservé de la souillure extérieure, mais aussi et surtout parce qu'elle nait d'un réceptacle inviolé.
L'âme qui aspire à posséder la perle doit donc revenir à la virginité et à l'innocence par les purifications préparatoires que nous avons vue et par la vibration sonore puissante et terrible des « Grandes Eaux », qui la nettoie d'un seul coup de ses pensées, de ses images, de ses affections, en la frappant de son rythme et en la submergeant entièrement. Le son de la conque arrête par sa propre vertu la cacophonie du mental, les discours de la raison comme le fracas tourbillonnant des passions. Venu du silence de l'abîme divin, il provoque en celui qui le reçoit le silence, d'où, à son tour, pourra sortir le Verbe, la Parole créatrice, le Nom de Vérité qui dissipe tous les mots vides du langage humain. Cette vibration ébranle l'âme pour la rendre réceptive. Elle arrête son bavardage incessant, chasse ses représentations, aplanit ses préjugés, élimine ses distractions qui l'écartèlent à tous les vents. Elle est la voix criant dans le désert, qui prépare le chemin de la Lumière.
(G. de Sorval)
Il y a deux formes de destin :
un destin vertical et un destin horizontal


Le Calame est ce qui fait le canal par lequel descend l'Or... et là c'est le divin qui va couler pour donner forme à la volonté divine... à la connaissance divine... et la feuille blanche est ce support réceptacle qu'est l'humain... On doit être horizontal, blanc, vierge et réceptif, pour recevoir la volonté divine, et la feuille blanche est l'état de notre Cœur pour recevoir la volonté divine.
(S. Rezki)

La conscience « écoute » en silence comme on « écoute » intérieurement, afin d'évoquer de la nuit de l'oubli une chose que l'on a connue antérieurement. Mais il y a une différence capitale entre le « silence écoutant » de la contemplation et le silence provenant de l'effort de se rappeler. Dans cette seconde circonstance, c'est l'horizontale du temps qui joue (passé et présent) tandis que le « silence écoutant » de la contemplation se rapporte à la verticale (à ce qui est en haut et à ce qui est en bas). Lorsqu'on se rappelle, on établit en soi un miroir intérieur pour y refléter le passé ; lorqu'on « écoute en silence » dans l'état de contemplation, on fait aussi de sa conscience un miroir, mais ce miroir a la tâche de refléter ce qui est en haut. C'est l'acte de se rappeler dans la verticale.
Il existe en effet deux espèces de mémoire : la « mémoire horizontale », qui rend le passé présent, et la « mémoire verticale », qui rend ce qui est en haut présent en bas.
Que faut-il donc pour faire descendre le reflet de ce qui est en haut, ici, dans le domaine de la conscience à l'état de veille ?
Il faut « s'asseoir » c'est-à-dire établir un état de conscience actif-passif, ou l'état de l'âme qui écoute attentivement en silence. Il faut être « femme », c'est-à-dire dans l'état d'attente silencieuse, et non dans celui de l'activité qui « parle ».
Il faut « couvrir d'un voile » les plans intermédiaires entre le plan dont le reflet est attendu et le plan de l'état de veille où ce reflet s'actualisera. Il faut « couvrir le chef » d'une « tiare à trois étages » c'est-à-dire s'attacher à un problème ou question tellement graves qu'ils portent sur les trois mondes et sur ce qui est au-dessus.
Il faut enfin « avoir les yeux tournés vers le livre ouvert sur les genoux » c'est-à-dire entreprendre l'opération psychurgique complète dans le but d'objectiver son résultat, dans le but de « continuer le livre de la Tradition », d'y ajouter quelque chose.
Or, toutes ces règles pratiques de la Gnose se trouvent clairement indiquées dans la Lame « la Papesse ». C'est une femme, elle est assise, elle porte une tiare à trois étages, un voile suspendu au-dessus de sa tête couvre les plans intermédiaires qu'elle ne veut pas percevoir, et elle regarde un livre ouvert sur ses genoux.

Si autrefois il n'était pas utopique d'attendre une aide de l'extérieur, d'une organisation ou d'un peuple plus « sain », cela n'est plus possible aujourd'hui. Le monde moderne s'est immiscé partout où il le pouvait. Rien n'est à sa place et tout est mélangé ou en passe de l'être. Devant cet éclatement et les multiples parodies qui tiennent le monde, il faut au contraire se recentrer. À l'uniformité doit être opposé l'unité spirituelle qui s'exprime par la réalisation spirituelle de chacun, à l'individualisme et à l'égoïsme s'oppose la découverte de son être, à la fermeture et au repli sur la modernité qui se conjugue avec l'éparpillement hors de soi doit succéder une recherche et une concentration intérieure pour que soit possible l'accès à d'autres dimensions, au mondialisme réducteur l'universalisme, au cosmopolitisme destructeur le dialogue des différences en n'oubliant pas que l'on se comprend non pas par l'échange matériel et physique, qui est au plus un épiphénomène, mais par l'élévation spirituelle.
(C. Levalois)

Quand on élève un enfant, pas quand on l'éduque, mais quand on « l'Élève », ce qui n'est pas la même chose, la femme doit faire le travail « Intérieur » et l'homme le travail « Extérieur ».
C'est la femme qui créée toute la spiritualité chez l'homme, toute la réflexion intérieure ; l'homme prend l'enfant, l'amène dans le monde, et lui fait voir ce qu'il y a à l'extérieur.
Si l'on regarde dans la langue des Oiseaux, et que l'on écrit les mots « HOMME » et « FEMME », la première chose que l'on constate, c'est qu'il n'y a que les deux premières lettres qui changent.
Le « M » veut dire « la Création » et le « E » c'est « le Monde ». Les lignes horizontales figurant, de bas en haut, dans la lettre E, c'est d'abord le matériel, puis le spirituel et enfin le divin, toutes trois reliées à une ligne verticale représentant l'Unité. C'est pour ça que le E c'est le Monde. D'ailleurs, si l'on retire la « matière » du E (du monde), il reste le « F », le « Feu ». 
Donc, ça veut dire que la Femme, c'est le « F » (le « Feu ») et le « E » (le Monde). Donc, c'est la Femme qui amène le Feu dans le Monde, c'est-à-dire l'Esprit, le « Spiritus ». C'est pour ça que la Femme est toujours l'intercesseur entre les hommes et les Dieux.
Aussi, quand l'homme s'est rendu compte que c'était un pouvoir, il l'a pris pour lui. Mais à l'origine, ce sont les femmes qui sont l'intercesseur, voire les Vesta, les Pythies, etc.
Dans le mot « HOMME », le « H » c'est l'Équilibre et le « O » c'est le Corps et l'Esprit ; l'élément O est le corps dans la totalité.
En conclusion, le principe est le suivant :
« FE » c'est la Femme qui fait descendre le Feu (F) dans le Monde (E) ;
« HO » c'est l'Homme qui récupère ce Feu, fait l'Équilibre (H), et grâce à son Corps et son Esprit (O), le met dans la Matière.
Autrement dit : dans le Monde, la FEmme amène le « Feu » et l'HOmme « a chaud ».
(P. Burensteinas)

Le grand risque, de nos jours comme de tout temps, ce n’est pas de mourir du covid, de la peste ou du choléra, c’est d’oublier et de trahir, tout autant que notre patrie terrestre, la patrie céleste de notre âme, ainsi que notre véritable destination. C’est, s’adapter au monde de la finitude, consentir à la condition mortelle, à l’absurde, au néant. Elle est intéressante aussi, cette expression de « pass sanitaire ». On ne remerciera jamais assez les zélateurs de la novlangue. Il s’agit en l’occurrence d’un certificat de conformité et de docilité qui ouvre les portes d’un paradis mirifique, fait de cafés et de restaurants, cinémas, discothèques, piscines et parcs d’attractions, etc. Bref, tout ce qui se consomme et fait plaisir immédiatement, tout ce qui « divertit » au sens pascalien, rapporte de gros sous au système et fait tourner la machine sans âme. Or, le pèlerin spirituel cherche, lui, des passages, des trouées vers le Ciel, une issue vers le Haut vers les mondes supérieurs et invisibles par qui il se sait convoqué et auxquels il se sent mystérieusement apparenté. Ce que visent le pèlerin, l’homme de désir, le chevalier au « Cœur d’amour épris », c’est l’Absolu, qui se révèle absolument libre, délié de tout.
(J. Kelen)

Quand plus rien n'est attendu, survient ce qui dépasse toute attente humaine


La Fête reprendra, mais spontanément ; la Braise est là, il suffira d'un jour de grand Vent.
(M. Parent)

Au bout du compte, toute existence est une énigme, jusqu’à ce que nous trouvions la clé.
(D. Lynch)

On dirait que nous approchons d'une période spirituelle. Il y a dans l'histoire un certain nombre de périodes analogues, où l'âme, obéissant à des lois inconnues, remonte pour ainsi dire, à la surface de l'humanité et manifeste plus directement son existence et sa puissance. Cette existence et cette puissance se révèlent de mille manières inattendues et diverses. Il semble qu'en ces moments l'humanité ait été sur le point de soulever un peu le lourd fardeau de la matière.
(M. Maeterlinck)

Je ne répondrai pas dans ce cahier aux nombreuses interrogations que pose cette étude (géographie sacrée). Chacun s'interrogera, sachant que s'interroger, poser la bonne question, c'est déjà avancer vers la vérité. Cette étude contient des informations sous-jacentes qui permettront à chacun de poursuivre sa propre quête. Certains ne voudront voir ici que le fruit du hasard, qu'ils gardent donc les yeux fermés ! (Ils ont des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne pas entendre ...). D'autres espèreront peut-être trouver trésor ou richesses matérielles, qu'ils reçoivent cet avertissement, « Que s'écarte tout de suite celui dont l'esprit n'est pas pur et qu'il sache qu'il y a des lieux qui ne se laissent pas violer impunément ! ».  Que celui qui recherche sincèrement la lumière soit encouragé. Qu'il sache qu'il n'y a pas d'acte isolé dans l'univers. Tout ce qui se fait ici-bas retentit à l'autre bout du monde. L'homme est une parcelle de l'univers. Son cœur est incliné comme l'axe terrestre, le nombre de ses pulsations et de ses respirations dans un jour est en rapport direct avec celui de la grande année précessionnelle. Tous les organismes vivants accordent leurs rythmes particuliers aux grands rythmes cosmiques. L'homme ne peut se réaliser que dans sa communion avec l'univers. Se mettre en harmonie avec le monde, c'est déjà participer au divin.
Telle était la sagesse des anciens. 
(J.-L. Omnès)

Le fond du Cœur c'est l'Amour. Le Cœur ne vit que lorsqu'il aime. Il est alors pareil au soleil. Et la chasteté est l'état de l'être humain où le Cœur, devenu solaire, est le centre de gravité.
En d'autres termes, la chasteté est l'état de l'être humain où le centre nommé dans l'ésotérisme occidental « le lotus à douze pétales » (« anähata » en Inde) est éveillé et devient le soleil du « système planétaire » microcosmique. Les trois lotus situés au-dessous de lui (à dix pétales, à six pétales et à quatre pétales) commencent alors à fonctionner en harmonie avec la vie du Cœur (lotus à douze pétales), c'est-à-dire « selon la loi solaire ».

Nous devons réapprendre à percevoir avec le Cœur.
(J. Trudell)

Le Cœur est le siège et le conservateur de la vie individuelle au sein de la vie cosmique. Les religions le savaient qui ont fait du Cœur le symbole sacré et les bâtisseurs de cathédrales qui ont érigé le lieu saint au Cœur du temple. Ils le savaient aussi ceux qui, du sein des traditions les plus reculées, des rites les plus voilés, faisaient abstraction de l'intelligence discursive, imposaient le silence à leur cerveau, pour entrer dans le sanctuaire et s'y élever, par-delà leur être relatif, jusqu'à l'Être de l'être.
(Th. Darel)

La réapparition du « centre perdu » signifierait la manifestation dans le monde corporel d'influences spirituelles (en tant qu'« activité de présence ») et de « messagers » extraordinaires chargés d'une « mission » spéciale. Il existe cependant une condition : le monde devrait être prêt à les recevoir ou, au moins, à avoir un « désir » pour eux et à prendre conscience de la situation désastreuse actuelle.
« Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matthieu 18:20).
Ce n'est pas un blasphème de paraphraser l'expression évangélique en disant : « là où trois ou quatre sont assemblés en nom de Ma Dame, je suis au milieu d'eux ».
(M. A. Tamas)

Un « pouvoir occulte » d’ordre politique et financier ne devra pas être confondu avec un « pouvoir occulte » d’ordre purement initiatique, et il est facile de comprendre que les chefs de ce dernier ne s’intéresseront pas du tout aux questions politico-sociales en tant que telles, et pourront même au contraire avoir une très basse considération pour ceux qui se consacrent à ce genre de travail. Un autre point à garder présent est que les Supérieurs Inconnus, de quelque ordre qu’ils soient et quel que soit le domaine dans lequel ils veulent agir, ne cherchent jamais à créer des « mouvements ». Ils créent seulement des états d’esprit, ce qui est beaucoup plus efficace, mais, peut-être, un peu moins à la portée de n’importe qui. Il est incontestable que la mentalité des individus et des collectivités peut être modifiée par un ensemble systématique de suggestions appropriées ; au fond, l’éducation même n’est rien d’autre que cela, et il n’y a ici aucun « occultisme ».
Un état d’esprit déterminé a besoin, pour s’établir, de conditions favorables, et il faut profiter de ces conditions si elles existent, ou en provoquer la réalisation.
(Le Sphinx)


Je ne vois pas avec mon œil, mais à travers lui

« Voici mon secret : on ne voit bien qu’avec le Cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
« L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
« C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
« C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose… fit le petit prince, afin de se souvenir.
« Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose.
« Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir. »
(Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, extrait)

La Porte qui demeure ouverte

Si le visible parle aux sens et s'adresse en première ligne à l'être externe, l'invisible parle à l'Âme et la pénètre.
Mais nous avons été si habitués à ne plus voir qu'avec nos yeux, que nous avons perdu la connaissance de nous-même, c'est-à-dire de cet « Univers intérieur » qui ne peut être vu.
Toutefois, selon Pierre Teilhard de Chardin, la conscience humaine peut retourner au point où les racines de la matière disparaissent de la vue. Alors commence pour le « chercheur » la période d'introspection que l'on qualifie de « retour sur soi », de « rentrée en soi-même » ou, plus simplement, d'« examen de conscience ». Cette conscience, il s'agit, après l'avoir reconnue dans ses effets, de la reconnaître dans sa cause et de faire appel à ce qu'elle renferme d'indestructible, de vivant et d'éternellement semblable à elle-même. 

Pour voyager loin, voyagez léger

Eva de Vitray Meyerovitch, considérée comme une très grande spécialiste du soufisme et de l’Islam, expliquait en 1982, dans la revue Question de que, sous l’effet du symbolisme, la pensée est incitée à un effort personnel, à une curiosité provoquée, à une recherche. Le premier pas sur la voie de la connaissance mystique, ou plutôt initiatique, sera ce pressentiment d’un au-delà de ce qui n’était perçu que comme une réalité concrète. Dès lors, commence le voyage de l’extérieur vers l’intérieur, de « l'Écorce » vers le « Noyau » ; de l’apparence à l’inconnu.
« Sois à l'écoute, disait-on dans la vieille Afrique, tout parle, tout est parole, tout cherche à nous communiquer une connaissance... La parole est un fruit dont l'écorce s'appelle bavardage, la chair éloquence, et le noyau bon sens. » (Tierno Bokar)
Paule Amblard nous dit que « Le symbole est une fenêtre sur l'invisible... Cette ouverture, cette élévation qui nous dépouille de tout attachement à la matière, ce Cœur qui s'ouvre, écoute et perçoit au-delà du sens naturaliste. Cette acceptation de la mort et ce retour en enfance. Redevenir enfant ne signifie pas infantile, au contraire, il s'agit de retrouver cette pureté, cette nudité, cette spontanéité, cette confiance d'enfant... une confiance aimé par le Ciel. »
« O toi qui cherches le chemin qui conduit au secret, dit Ibn Arabi, reviens sur tes pas, car c’est en toi que se trouve le secret tout entier » (Les Illuminations de la Mecque).
Tout est donc dans le « premier geste » qui consiste à refaire de soi une « page blanche », vierge d'empreintes, à redevenir un « petit enfant » aussi complètement qu'il est possible ; c'est, pourrait-on dire, ce que l'initiation maçonnique désigne symboliquement comme « le dépouillement des métaux ».
Ainsi, selon l'Evangile de Saint Matthieu, si nous redevenons comme des « petits enfants », nous entrerons dans le « Royaume des Cieux ».
Ayez une Âme d'enfant et la Nature vous dira ses secrets.
Et Paule Amblard d'écrire dans son ouvrage (Un Pèlerinage intérieur) : « Il y a dans la vie une source intuitive qui nous pousse au-delà de notre raison. On répond à ce que cette force nous dicte sans trop se demander pourquoi. Ce n'est pas une réaction à un événement, pas une pulsion, mais quelque chose de plus enfoui, une certitude des choses qui dure une seconde mais qui transforme votre vie lorsqu'on la suit. ».
Cette « Intuition » intellectuelle (de « INTUIRI », regarder, c'est-à-dire voir ce qui est perçu intérieurement sans intermédiaire et intégralement) et supra-rationnelle dont il semble qu'on ait perdu jusqu’à la simple notion, c’est véritablement la « connaissance du Cœur », suivant une expression qui se rencontre fréquemment dans les doctrines orientales.
Pour les modernes, le Cœur se trouve réduit à ne plus désigner que le centre de l’affectivité, alors que pour les Anciens, il était regardé comme le siège de l’intelligence, non pas de cette faculté tout individuelle qu’est la raison (La « Smriti » des doctrines hindoues : connaissance discursive et proprement humaine, « lumière » réfléchie, car indirecte et tout extérieure, correspondant symboliquement à la lune), mais de l’Intelligence universelle dans ses rapports avec l’être humain qu’elle pénètre par l’intérieur, puisqu’elle réside ainsi en son centre même, et qu’elle illumine de son rayonnement (La « Shruti » des doctrines hindoues : fruit de l'inspiration directe, connaissance intuitive et supra-humaine, « lumière » directe correspondant symboliquement au soleil).
Blaise Pascal, dans les Pensées, écrit : « C'est le Cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce qu'est la foi, Dieu sensible au Cœur, non à la raison. »
« Le Cœur est fait pour s'accorder, dit Jacqueline Kelen (dans « Le temps de la Bonté »), la raison pour distinguer et séparer. »
La connaissance du Cœur, c'est la perception directe de la Lumière intelligible, de cette Lumière du Verbe dont parle « saint Jean » au début de son Évangile, Lumière rayonnant du « Soleil spirituel » qui est le véritable « Cœur du Monde ».
Ceci donne l’explication d’un symbolisme suivant lequel le Cœur est assimilé au soleil et le cerveau à la lune.
« Je me sens comme un nouveau-né qui a devant lui toute la vie en couleurs irisées. Où est parti mon sentiment de vide intérieur ? Où sont passées mes peurs ? Où est resté le monde qui m’absorbait auparavant ? Le Sacré-Cœur, tu m’as sorti d’un long sommeil ! Tu m’as montré l’existence d’un grand mystère qui a un rapport direct avec moi. ». Le jeune homme se retourna et jeta un coup d’œil rapide sur son ancienne vie restée quelque part en bas. Il savait qu’il ne reviendrait plus jamais là où règne l’indifférence, où la raison de l’homme justifie toutes les iniquités qui le poussent au crime contre lui-même. Cet univers n’avait plus d’emprise sur lui : ce jour-là il avait ressenti, pour la première fois de sa vie, la joie qui signifiait qu’il existait un autre monde, plus parfait, et qu’il était dans son Cœur. Il suffisait d’écarter les valves serrées de la coquille pour faire apparaître la perle d’une blancheur éclatante, son âme généreuse. Les rayons du soleil entourèrent le jeune homme d’un cercle étroit, l’aidant à laver les souillures des vêtements de son esprit. Les idées se succédaient, illuminant comme par un coup de lumière son cerveau. Il débordait déjà de pensées altruistes dirigées vers le monde entier. Projetée par les rêves de son Cœur, une auréole tissée des rais du soleil apparut soudain face à la Lune, qui fondit dans le ciel. Elle comprit qu’elle venait de perdre un voyageur des nuits. Ce jour-là il changea de camp, devint fils du Soleil. « Quelle joyeuse perte ! » pensa la Lune… » (Z. Dushkova, Le Destin secret d’un pays : Dialogue avec le Cœur de France)
Quand le Soleil de la Connaissance spirituelle se lève dans le ciel du Cœur (centre de l’être), dit le Védânta, il chasse les ténèbres (l’ignorance qui voile la Vérité), il pénètre tout, enveloppe tout, et illumine tout. Celui qui a fait le pèlerinage de son propre « Soi », un pèlerinage dans lequel il n’y a rien concernant la situation, l'espace ou le temps, qui est partout, qui procure une félicité permanente et une délivrance définitive de tout trouble ; celui-là est sans action, il connaît toutes choses, et il obtient l’Éternelle Béatitude.
C’est la réalisation de ce que l’ésotérisme musulman appelle l’« Identité suprême », le « Cela » dont parlent les Upanishads ; c'est l'Etat correspondant au « Jîvan-mukti » de la doctrine hindoue.
Le discernement du Cœur (apprendre « par le Cœur » et non « par cœur ») permet de séparer la paille et le grain, l’esprit de la lettre. C’est cette faculté de l’âme qui donne le sens des « causes premières ».
Felix qui potuit rerum cognoscere causas ! : Heureux celui qui peut connaître les causes premières des choses !
Cette expérience est à ce point merveilleuse que le fait, pour un individu, de la vivre, bouleverse complètement sa conception du monde et le reste de sa vie.
Aussi, la connaissance ne peut être acquise que par une compréhension personnelle que l’homme doit trouver seulement en lui-même : « Connais-toi toi-même », disait l’expression inscrite sur le fronton du temple de Delphes ; maxime dont une des variantes modernes se retrouve dans l'investigation du « ko 'ham » ou « Qui suis-je ? » védantique de Ramana Maharshi ou dans le fameux hadîth de la tradition islamique : « Man arafa nafsahu faqad arafa Rabbahu » (« Celui qui se connaît soi-même connaît son Seigneur »).
Aucun enseignement « conventionnel » n’est capable de donner la connaissance réelle. Sans cette compréhension, dit René Guénon, aucun enseignement ne peut aboutir à un résultat efficace. Et l’enseignement qui n’éveille pas chez celui qui le reçoit une résonance personnelle ne peut procurer aucune sorte de connaissance (« Être ce que l’on connaît ») ; toute vraie connaissance est un ressouvenir. C’est pourquoi Platon dit que « tout ce que l’homme apprend est déjà en lui » et qu'Ibn Sina (Avicenne) exprime ainsi : « Tu te crois un néant et c’est en toi que réside le monde. ».
« … le souvenir pur, écrit Henri Bergson, est une manifestation spirituelle. Avec la mémoire, dit-il, nous sommes bien véritablement dans le domaine de l'esprit. » (« Matière et Mémoire »)
Jean Parvulesco parle aussi d'une « voie de communication avec la centrale polaire inconnue de notre mémoire la plus abyssalement immémoriale, la voie de la « rencontre providentielle » avec certains livres. ».
À propos du mot « Logos » qui vient du mot « Lego » (dérivé de « Legein ») : cueillir, rassembler, choisir, trier, discerner, et aussi LIRE... dans son ouvrage « Le Zodiaque », Marcelle Senard dit que toute lecture comprise suppose une opération d'analyse et de synthèse qui choisit le sens particulier de chaque mot et en opère la liaison synthétique d'où émane le sens de la phrase. Toute lecture est aussi une liaison entre la pensée de l'auteur et celle du lecteur, « liaison-union » qui engendre une pensée nouvelle. La possibilité de cette union créatrice de deux esprits au moyen du son, de son signe et de son sens est due à l'action hermétique : lire, lire et relire.
« Pro captu lectoris habent sua fata libelli » (Selon les capacités du lecteur, les livres ont leur destin), dit également Terentianus.

Le Livre de soi-même est le seul qui n'est fermé pour personne

Toutes les expériences, toutes les choses extérieures qui l’entourent ne sont pour l'homme qu’une occasion pour l’aider à prendre conscience de ce qu’il a en lui-même. Cet éveil est ce que Platon appelle anamnésis, ce qui signifie « réminiscence ». Si cela est vrai pour toute connaissance, ce l’est d’autant plus pour une connaissance plus élevée et plus profonde, et quand l’homme avance vers cette connaissance, tous les moyens extérieurs et sensibles deviennent de plus en plus insuffisants jusqu’à perdre finalement toute utilité. S’ils peuvent aider à approcher la sagesse à quelque degré, ils sont impuissants à l’acquérir réellement, quoiqu’une aide extérieure puisse être utile au début, pour préparer l’homme à trouver en lui et par lui-même ce qu’il ne peut trouver ailleurs et particulièrement ce qui est au-dessus du niveau de la connaissance rationnelle. Il faut, pour y atteindre, réaliser certains états qui vont toujours plus profondément dans l’être, vers le Centre qui est symbolisé par le Cœur et où la conscience de l’homme doit être transférée pour le rendre capable d’arriver à la connaissance réelle. « Ainsi, dit Ibn Arabi, il n'y a de Connaissance de la Vérité Suprême provenant de la Vérité même que par le Cœur ; ensuite cette connaissance est reçue par l'Intellect, de la part du Cœur. »
Ces états qui étaient réalisés dans les Mystères antiques étaient des degrés dans la voie de cette transposition du mental au Cœur.
Ceux qui se font initier, assure Aristote, apprennent moins quelque chose, qu'ils ne font l’expérience de certaines émotions et ne sont plongés dans un état d'esprit particulier ; « Ne pas apprendre mais éprouver », dit-il à propos des Mystères d'Eleusis ; « Non pas apprendre mais subir la vérité », disent également les moines orthodoxes à propos de l'acquisition des états conduisant à la Réalisation spirituelle.
C'est ainsi que le Pèlerinage est une figure de l'Initiation, de sorte que le « Pèlerinage en Terre Sainte » est, au sens ésotérique, la même chose que la « Recherche de la Parole perdue » ou la « Queste du Saint Graal » ; expressions qui se rattachent à un symbolisme que l'on retrouve dans presque toutes les traditions, et qui font allusion à quelque chose qui, à partir d’une certaine époque, aurait été perdu ou tout au moins caché, et que l’Initiation (« et-Taçawwuf » en Arabe) doit faire retrouver.
Il s'agira, alors, d'atteindre ce « Centre » spirituel auquel tous les autres « centres » sont subordonnés ; différents noms lui sont donnés : on l'appelle « Paradis » en Occident, « Pardes » chez les chaldéens ou « Paradêsha » en sanscrit ; un autre terme le désigne, c'est « Thulé », la « Tula » des Toltèques ; précisons que « Tula », en sanscrit, signifie « Balance », terme qui renvoie par sa désignation à un « Centre suprême » en parfait équilibre, un lieu de plénitude et de perfection ; c'est « le lieu divin où se concilient les contrastes et les antinomies » comme disent les initiés musulmans, ou le Centre de « la roue des choses » suivant l’expression hindoue. 
« Thulé », disent Jean Gheerbrant et Alain Chevalier (Dictionnaire des symboles), symboliserait la limite extrême où finit le monde (humain) et où commence l'Autre monde (divin). « À cette limite, ajoutent-ils, se trouve la connaissance suprême ou révélation primordiale. » 
À ce propos, il importe de se rappeler que, dans toutes les traditions, les lieux symbolisent, toujours, essentiellement, des états. Notons aussi que l'expression « Terre Sainte », ainsi que les désignations équivalentes suivantes : « Terre Pure », « Terre des Saints », « Terre des Bienheureux, « Terre des Vivants », « Terre d'Immortalité », qui se rencontrent dans la tradition de tous les peuples, s'appliquent à un Centre spirituel. Aussi, ce n’est pas par hasard si les Templiers qui étaient spiritualistes dans le sens le plus élevé et le plus vrai du mot, c'est-à-dire qui attendaient tout de la pensée abstraite, qui seule peut atteindre à la connaissance des vrais principes et percer le voile sombre qui dérobe aux hommes les secrets de la Nature, étaient « Gardien de la Terre Sainte ».
Dans la poésie scandinave ce Centre mystique est « As-gard » ou « Mid-gard » (« Mid », milieu ; Royaume de Mide ou du « Milieu » dans l’ancienne Irlande ; Mide est resté sous la forme anglicisée « Meath » qui est l'ancien mot celtique « medion », milieu), que l'on retrouve dans les poésies sanscrites sous l'appellation « As-gartha ». « As » signifie, dans une infinité de langues, l'unité centrale, l'être unique, Dieu. C'est de ce mot très antique que dérive le nom donné à l'Asie ; « As-gard » est la ville des Divines unités (Gard ou Ward signifie ville ou enceinte où se gardait les femmes et les enfants ; et Charles André Gilis de rappeler, dans « La petite fille de neuf ans », que « Le sens premier du GAR en sanskrit est semblable à celui de la racine arabe : il s'agit avant tout d'un creux, d'une cavité, d'un refuge »). Ce nom ne se rencontre que dans l'histoire sacrée, la mythologie. C'est un Centre religieux, c'est la « Jérusalem mystique », la « Cité Divine » ou « Brahma-pura » de la tradition hindoue (« Brahma », Principe divin ; « Pura », Ville), « Cité céleste, qui est la Consciente, Éternelle et Nirvanique Unité. »
Le « As » scandinave vient de « Is » dont nous retrouvons la racine dans Isis, Issa, Aisha, Isthar, Israel, Isaac, Ishwara ou Island et même Paris.
Précisons également que le mot sanscrit « Chakra » désigne des « Centres spirituels » localisés dans le corps humain. Aussi, il est dit que le septième (et dernier) Chakra, appelé « CORONAL », correspondant au niveau de conscience le plus élevé, c'est-à-dire au « Soi », permet une connexion avec la « partie éternelle présente en chacun de nous » ; ajoutons à cette précision que la comptine suivante : « Une oie, deux oies, trois oies, quatre oies, cinq oies, six oies, c'est toi. » indique que la dernière oie de la série, la septième, celle qui vient après toutes les autres, n'en est plus une ajoutée aux autres, mais « Soi ».
Situé dans la « contrée suprême », ce Centre est la représentation symbolique de ce retour au « Centre du monde » en son « Cœur » ; René Guénon nous rappelle que dans toutes les traditions, « Cœur du Monde » et « Centre du Monde » sont des expressions équivalentes, car, en tant que le Cœur est considéré comme le Centre de l’être, c’est aussi en lui que réside réellement le « sens de l’éternité ».
« Terre du Milieu » pour J.R.R. Tolkien, ce retour au « Centre » figure ce « Cheminement » permettant de retrouver et de se réapproprier ce « sens de l'éternité », cet « État » que toutes les traditions nomment « État primordial », ou « État édénique », et dont la restauration constitue le premier stade de la véritable Initiation.
La Licorne, cette bête fabuleuse d'origine orientale, est liée à l'accès au Nirvana, c'est-à-dire au retour au Centre et à l'Unité. Elle était figurée sur maintes planches de traités alchimiques, et était destinée à désigner aux hermétistes occidentaux le chemin vers l'Or philosophal, vers la transmutation Intérieure qui s'effectue lorsque l'androgyne primordial est reconstitué. En Chine, le nom de la Licorne, « Ki lin » (Qilin, K'ilin, Kiling ou Kirin), signifie « yin yang ». (Dictionnaire des symboles)
Julius Evola définit l'Initiation comme une réalisation de la Connaissance au moyen d'une sorte de dessillement, tout comme si, à la suite d'une opération chirurgicale, « l’Œil aveugle », que l'on peut identifier avec l'« Œil de la Connaissance » ou « troisième Œil » de la tradition hindoue, voire aussi l'« Œil du Cœur » (aynul-qalb) de l’ésotérisme islamique, c'est-à-dire « l’Œil de l'Âme » se rouvrait et se mettait à voir.
« Tu souriras alors, en connaissant si simples, les notions qui te paraissaient si abstruses lorsque tu n'étais qu'un profane, et tu avoueras qu'il n'était pas d'explication possible, avant l'investigation personnelle, destinée à préparer ton esprit à recevoir les semences du vrai. » (E.J. Grillot de Givry, Le Grand Œuvre) Et c'est dans ce sens qu'il est dit que nul ne peut être initié que par soi-même ; « Aide-toi, le ciel t’aidera » nous dit la sagesse populaire.
C'est pourquoi la Vérité ultime n’est pas quelque chose qui reste à découvrir, mais quelque chose qui reste à être compris par chacun, et chacun doit faire le travail pour lui-même.
« Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais pas trouvé » dit le Christ aux Paiens ; « Je trouve et ensuite je cherche pourquoi j'ai trouvé » dit Jean Cocteau, à propos de la Gnose.
Précisons enfin, que le mot initiation dérive d’initium et que ce terme signifie proprement « entrée » et « commencement ».
Dans son ouvrage Le Zodiaque, Marcelle Senard écrit que le mot initiation, de IN-ITIA, qui signifie « entrer dans », correspond au « commencement du mouvement introspectif vers le Centre de l'Être, grâce auquel l'intelligence pénètre dans le mystère du Soi intérieur qui n'est encore pour elle que les ténèbres de l'inconscient. » Ainsi, le Conscient devient capable de percevoir l'essence de son propre mystère : l'ARCANUM. Alors, le but ultime de l’Initiation est d’aller à la rencontre de nous-mêmes et de rétablir l’Unité en nous (aller « de l'impossible à l'Un possible » pourrait-on dire). C'est l’Entrée dans une « Voie » qu'il reste à parcourir par la suite, et qui est destinée surtout à réaliser son propre perfectionnement physique, intellectuel, moral et psychique. C'est le commencement d’une nouvelle existence au cours de laquelle seront développées des possibilités d’un autre ordre que celles auxquelles est étroitement bornée la vie de l’homme ordinaire.
M. Senard ajoute qu'« On peut rapprocher Arcanum de l'Arche sainte des Hébreux, de même origine étymologique et qui a la même signification symbolique. ». ARCANUM signifie « secret » ou « caché » (latin), et est en rapport avec ARCEO qui veut dire « enfermer » ou « contenir », ainsi qu'avec le mot « commencement » du grec ARKHÊ.  
ET IN ARCADIA EGO : tout d'abord hésitant, puis déterminé à relever le défi, un homme décide d'entreprendre une aventure qui le conduit à quitter son monde ordinaire pour un territoire extraordinaire et mystérieux. Endurant des épreuves multiples, rencontrant des ennemis, mais aussi des alliés, il parvient à atteindre l'endroit le plus périlleux de son voyage, le lieu le plus éloigné de son point de départ, celui où l'objet de sa quête est caché. Alors survient l'épreuve suprême, celle dans laquelle il devra affronter la mort, non celle qui détruit mais celle qui libère. Sorti vainqueur de ce combat, il s'empare de sa quête et prend le chemin du retour. Revenu de cette mystérieuse aventure et transformé par l'expérience, cet « ARCHER », « Aventurier de la Vie », devenu un Héros, voire un Héraut, obtient la faculté de conférer des pouvoirs à son prochain, et ainsi d'améliorer le monde.
Ce chemin périlleux, jalonné des chimères de l’irrationalité et d’épreuves, est aussi traversé par ces Dames dont Dante dit que « pourtant ne sont pas femmes ».
À ce propos, ajoutons que, dans « les Demeures Philosophales », le mystérieux alchimiste moderne Fulcanelli précise que l'Alchimie est « un travail de femme et un jeu d'enfant ».

Muse, dis-moi l'industrieux héros qui erra si longtemps

« La vérité se révèle plutôt au Cœur de l'homme qu'à sa raison », dit Hippolyte Destrem, parce que le Cœur de l'homme est inspiré par l'Esprit féminin.
Il était endormi, mais son Cœur veillait.
Pour trouver la Vérité, il n'y a que deux voies à suivre : celle de la Science et celle de l'Amour.
La Religion, c'est la voie de l'Amour.
L'Amour, c'est le « Lien moral » qui unit l'homme à l'Esprit féminin, et c'est ce « Lien » qui est la Religion ;
 c'est la « Chaîne d'Or », le « Rayon céleste », l'« Axis Mundi » ou la « Colonne vertébrale » de la Manifestation Universelle ; c'est le « Cordon » métaphysique par quoi l’Humanité tient toujours à l’Essence ; rien ne l’a rompu ; rien ne l’a relâché, et cela sera ainsi tout le long du temps.
L'un des livres sacrés des chinois porte le titre de « Tao-Te-King ». Suivant les anciens dictionnaires chinois, « Tao » signifie « un chemin », « le moyen de communiquer d'un lieu à un autre » ; ce « chemin », dont il est également parlé dans la première sourate du Coran sous l'appellation de « chemin droit » (Eç-çirâtul-mustaqîm) par opposition avec le chemin des « égarés » (Ed-dâllin), n'est-il pas ce Lien moral qui relie l'homme à l'Esprit féminin ?
L'Esprit est le reflet de soi-même, en plus beau. L'Esprit est la seule Étoile fixe qui ne varie jamais à travers la révolution de la Nature.
Dans les « Mystères de Jérusalem », on représente l'Esprit par une étoile : l'Étoile flamboyante, au milieu de laquelle se trouve la lettre G ; « Cette lettre, écrit René Guénon, représente le principe divin qui réside dans le « cœur » de l’homme « deux fois né ». » (Aperçus sur l'Initiation).
L’Esprit, dit Basilide, c’est l’Âme de l’Âme, pour ainsi dire ; il s'unit à elle, il l’éclaire, il l'arrache à la terre et l'élève avec lui dans le ciel.
« Elle monte toujours. Il faut qu'elle atteigne une région déserte que ne hantent plus les oiseaux qui pourraient troubler le mystère. Elle s'élève encore... Elle demande un dernier effort à ses ailes, et voici que l'élu des forces incompréhensibles la rejoint, la saisit, la pénètre et, qu'emportée d'un double élan, la spirale ascendante de leur vol enlacé tourbillonne une seconde dans le délire hostile de l'amour. » (M. Maeterlinck, La vie des AbeillesLe vol nuptial)
Les Egyptiens figuraient l’âme humaine sous la forme d’une abeille ; une conception que l’on retrouve chez les Bantou et les Chagga pour qui « sous tous les rapports, les abeilles sont des êtres humains » (B. Gutmann, L'Apiculture chez les Dschagga).
Platon dit que les âmes des hommes sobres se réincarnent sous forme d'abeille.
Ainsi, l'Âme possède les moyens voulus pour procéder à sa transmutation spirituelle, pour opérer, en toutes ses parties, le miracle des « Noces de Cana », Mariage parfait et céleste.
Ce Mariage a pour symbole l'Ancolie, cette fleur mystique dont Léonard de Vinci et son école ont orné leurs œuvres. Or, cette fleur, de sexe androgyne est, d'après l'enseignement du Moyen Age, le symbole de l'Union, celle de la nature divine et de la nature humaine. Dans les vieux fabliaux qui nous content son emploi dans les coutumes médiévales, l'Ancolie est la fleur du parfait amour, c'est la fleur de l'Initié.
Aussi, ce Mariage, cette « endogénie de l’être transcendant », se trouve représenté symboliquement de mille manières : par l’Union de l’Esprit et de la Force, celle du Feu et de l’Eau ; c'est aussi le Ciel qui pénètre la Terre ; « C’est comme lorsqu’un homme et une femme s’unissent et qu’une conception a lieu, précise André Préau, qui ajoute aussitôt qu'il s’agit bien d’une seconde naissance, non plus physique, mais spirituelle. » (Le Secret de la Fleur d'Or du Suprême Un)
Gustav Meyrink faisant référence à cette Union, dit « Mais si un homme réussit à franchir le « Pont de la vie », c’est un bonheur pour le monde. Mais une chose est nécessaire : un seul ne peut y réussir, il a besoin pour cela d’une Compagne. L’Union d’une force masculine et d’une force féminine. C’est là le sens secret du Mariage, que l’humanité a perdu depuis des millénaires. » (Le Visage vert).
« Le résultat du mariage, c'est un être sphérique qui monte vers les Dieux, avec une force extraordinaire, dit Claude Gaignebet... Ainsi, la règle du mariage c'est de refaire la sphère... c'est le mariage avec soi-même, avec sa propre part féminine. On parle toujours de notre nature double, mais personne n'essaie de s'épouser sérieusement, n'essaie de reconstituer un ensemble sphérique, parfait, invincible. Soi-même réconcilié avec soi-même, ça fait peur de toute évidence... Groddeck nous invite à être enfantin, pas infantile... et se retrouver complet comme l'enfant tranquille. » (Entretien, Du mariage comme accès au divin)
« Se retrouver complet » c'est d'abord comprendre qu'une « rupture » a eu lieu et qu'une « réparation », ou plutôt une « reconstitution », s'impose.
D'un point de vue exotérique, cette opération de « reconstitution » n’est pas sans rappeler une pratique traditionnelle très caractéristique qui est aux origines du mot « symbole », de « sumbolon », en grec (sum-bolon ou ballein, qui unit, rassemble), qui désignait la tessère coupée en deux, dont deux hôtes gardaient chacun une moitié transmissible aux descendants ; ces deux parties « rapprochées » ou « mises ensemble » permettaient de faire reconnaître leurs porteurs. Dans l’ordre ésotérique, chez les Pythagoriciens notamment, ce terme comportait également l’idée de « mise en commun », de « complémentarité », mais de quelque chose d’un ordre plus intime... idée que l'on retrouve dans la réalisation du « samâdhi » (substantif du verbe « samâdha », rassembler complètement), de la Bhagavad-Gitâ. Enfin, souvenons-nous que l'antonyme étymologique du mot « symbole » est le mot « diable » (de dia-bolos ou ballein, qui désunit, diviseur).
Ce « complément » de l'homme, ce « Double », c'est son Âme immortelle, suprême mystère de l'existence de l'homme.
Nous retrouvons, entre autres, cette représentation du « Double » dans les Upanishads (Mundaka Upanishad) : « Deux oiseaux, compagnons inséparablement unis résident sur un même arbre ; l’un mange le fruit de l’arbre, l’autre regarde sans manger », ainsi que, à l'époque médiévale, sur l'un des Sceaux de l'Ordre du Temple, « L'Un chevauche, l'autre est chevauché ».
Arthur Lillie, parlant de la Déesse Durgâ (principe féminin primordial primitif) et du Lion, animal sur lequel elle est représentée chevauchant (India in primitive Christianity), écrit : « Le Lion est la monture de Durgâ et son signe favori. Ensemble, ils forment le Sphinx, la grande énigme que l'homme doit résoudre s'il veut vivre. ».
« Celui-là ne peut pas errer, qui est conduit par une Étoile », dit Léonard de Vinci ; véritable bénédiction qui contraste avec la légendaire malédiction du « Hollandais volant » ou celle qui est cachée derrière le mythe du « Juif errant », une ERRANCE qui n'est que la conséquence de l'ERReur et de l'ignorANCE.
Jean Parvulesco parle d'une « Souveraine amante », Henry Corbin de la « Fravarti », et les Fedeli d’Amore de la « Madonna Intelligenza » ; Saint Bernard l'appellera, ou plutôt rappellera son nom antique « Notre-Dame », et l'usage se généralisera par la suite sous l'aspect de la construction d'immenses « Vaisseaux de Pierre », ces Cathédrales qui allaient étonner le monde.
Pour Maurice Maeterlinck, cette « Fiancée », cette « Compagne », c'est la « Bonté invisible » : « Il suffit qu'elle soit là. Elle a beau se cacher, dès qu'elle lève la tête, qu'elle déplace un anneau de ses chaînes ou qu'elle ouvre la main, la prison s'illumine, les soupiraux s'entrouvrent à la pression des clarté intérieures... tout se tait, les regards se détournent un instant et deux âmes s'embrassent en pleurant sur le seuil. » (Le trésors des humbles).
La littérature bouddhiste décrit avec pittoresque cette réunion sous le nom de Sahaja « nés ensemble ».
L’initiation, en tant que « seconde naissance », dit René Guénon, n’est pas autre chose au fond que l’« actualisation », dans l’être humain, du Principe même qui, dans la manifestation universelle, apparaît comme l’« Avatâra éternel » (Aperçus sur l'Initiation, La naissance de l'Avatâra).
Dans la méditation, Jill Purce dit que l'aspiration mystique qu'a l'Âme de l'homme pour l'Esprit est portée à sa maturation de sorte que la dualité de l'Esprit et de l'Âme fusionne en la « conjonction » du conscient et de l'inconscient dans le Cœur (La Spirale Mystique).
C'est la réalisation du « Mysterium Magnum » des anciens.
Au passage, soulignons que c'est du mot « mystique » qu'on fit « mystère ». Le mot « mystique » veut dire « initié à la doctrine cachée ». Mais les adversaires de la Vérité firent de « mystique » le mot « mystification ». Ainsi, en face des « initiés » qui gardaient la connaissance des lois de la Nature, apparurent les « mystificateurs » qui leur donnaient une signification renversée.
La doctrine des Soufis proclame qu’on peut atteindre la connaissance par l’amour et la dévotion, et recommande la méditation (étymologiquement, « Méditer » c'est se rendre au milieu, « dans le Mille », c'est diriger l'Esprit au Centre, vers la Connaissance qui est au Cœur de nous-mêmes).
Et Léonard de Vinci dit : « Tu ne saurais comprendre ce que tu n'aimes pas ».
Nous retrouvons ce rapport étroit de l'amour et de la connaissance dans le mythe de Thésée : amoureuse de Thésée, Ariane lui donne l'Épée (symbole du combat pour la conquête de la connaissance) avec laquelle il détruit le monstre Minotaure (la libération des passions), puis elle lui communique le secret (le « Fil d'Ariane », la Science sacrée) au moyen duquel il parvient à sortir du Labyrinthe (symbole de l'erreur et du mensonge).
La confrontation avec le « Golem » de Gustav Meyrink, qui peut être interprétée dans le sens d'une « guerre sainte », figure une descente dans les profondeurs de l'inconscient. Annie Amartin-Serin indique, au sujet de cette confrontation, que « Ce sont autant d'épreuves dans un parcours initiatique ouvrant sur une renaissance, une libération de son moi spirituel (...) Cette délivrance permet le triomphe de son moi idéal ». Ainsi, le personnage de Pernath parvient à cette Union mystique, à cette Délivrance à laquelle il aspirait à travers son amour pour la figure angélique de Myriam.
Précisons que le Yoga, dont le terme signifie « Union », a pour but la réalisation de l’Union de l’être humain avec « l’Universel », c'est-à-dire le « Principe Divin » : « Le Yogî, ayant traversé la mer des passions, est uni avec la Tranquillité et possède le « Soi » dans sa plénitude » ; c’est l'accomplissement de la « Grande Paix » de l’ésotérisme islamique, ou la réalisation de la « Pax Profunda » de la tradition rosicrucienne.
L'homme devient un « Ouvrier avec Dieu », voire même un « Ami de Dieu » (Walî Allâh).
Une fois que l'on a saisi l'essence de cette transformation, de cette « Eau changée en Vin », c'est-à-dire de cette « Conversion » comprise dans son sens originel, celui de « métamorphose intellectuelle » impliquant une sorte de « retournement » (« Retour-ne-ment ») qui permet de passer « de la pensée humaine à la compréhension divine », de nombreux évènements et tendances qui nous entourent de près ou de loin et demeuraient inexplicables, trouvent une cohérence.
« L'Âme, après avoir bu dans le Cellier intérieur le Vin mystérieux de la plus haute Sagesse de Dieu, a oublié toutes les choses de ce monde. Les connaissances d'autrefois, et même toutes les sciences humaines, lui semblent n'être qu'une pure ignorance en comparaison de cette Science qu'Elle vient d'acquérir. » (Le Cantique Spirituel, Strophe XVIIe).

Le Cœur est le transformateur principal du Feu divin
Il est le chemin qui mène de l'homme à « Dieu »

« Reconnais la grandeur de Dieu afin de la réaliser en ton Cœur » dit le Papyrus Insinger, l'un des plus anciens écrits existants sur les enseignements de la Sagesse égyptienne.
Précisons que dans les anciens hiéroglyphes égyptiens, le Cœur était représenté par un Vase, une Coupe (l'ancien mot désignant un vase était vaissel, qualifiant aussi un « Vaisseau »). On a observé également que, d'un point de vue symbolique, le Cœur pouvait être représenté par la forme d'un triangle inversé, référence au principe passif ou féminin de la manifestation universelle ; dans l'Inde, le triangle inversé est l'un des principaux symboles de la Shakti, l'élément féminin de l'Être.
Dans Mysterium conjunctionis (tome II), Carl Gustav Jung déclare que la « transformation » est un miracle qui ne peut s'accomplir sans l'aide de « Dieu ». Sans doute, car, dans tout l'Univers, il n'y a pas autre chose que l'Amour et « Dieu ».
C'est pourquoi le Royaume de « Dieu » se trouve aussi au-dedans de soi : Regnum Dei intra vos est.
« Alors, soudainement, à son heure, Dieu vient. Cette expérience capitale est une perception certaine, immédiate, de Dieu. La certitude absolue se fait jour que l'on n'est pas seul au dedans de soi. Il semble que, sur tous les points, on se sente en contact avec un être de même nature, sympathique, incommensurablement plus sage, stable et désintéressé. C'est une impression analogue, mais plus complète et plus intime, à celle que l'on éprouve aux côtés d'une personne tendrement aimée et en qui l'on a une entière confiance. » (H. G. Wells, Dieu, l'invisible Roi).
Par la divine compassion de ce divin Ami, à la Terre, paix et salut !
Cette description d'Herbert George Wells est à rapprocher de « l'Antar-Yâmî » des doctrines hindoues, ainsi que du « Nafs Nâtiqa » du Califat ésotérique, de « l'Invariable Milieu » de la tradition chinoise, ou du « Moteur immobile » d'Aristote ; c'est « l'Ordonnateur interne » car il dirige toutes choses de l’intérieur, résidant lui-même au point le plus intérieur de tous qui est le Centre, au point unique qui est le Cœur, « Îlot immuablement fixe au milieu de la mer perpétuellement mouvante » ; autrement dit, « l'Îlot Trésor ».
Nous retrouvons cette analogie dans le thème du « compagnon de route », à l'instar de ce personnage anonyme que Moïse rencontre au cours de son voyage, et dont l'histoire est relatée dans le Coran, en son Centre, sourate XVIII, sourate « Al-Kahf », sourate de la Caverne : la « Caverne » n’est autre que la cavité du Cœur, ce « Point d'appui immuable » qui représente le lieu de l’Union de l’individuel avec l’Universel, ou du « Moi » avec le « Soi » nous rappelle RG (Études sur l’Hindouisme).
« Un point d'appui, donnez-moi un point d'appui, et je soulèverai le monde ! » dit Archimède.
Le point d'appui dont il est question ici, est donc, non pas seulement la cavité mystérieuse où s'élabore la vie rythmée du sang au sein d'un organisme, mais « la profondeur en soi », qui recèle l'ultime puissance de l'être, celle qui fait de l'homme un esprit incorporel en même temps qu'un centre à la double polarité, relative et absolue, mais un Tout enfin, qui est en secret cette « Chambre haute » où le « Fils » se réfugie pour communier avec « Dieu », c'est-à-dire avec le « Roi du Monde » ; c'est le point de contact de l’humain avec le Divin, cette « âme vivante » que Dante appelle « l'esprit de la vie, qui demeure dans la plus secrète chambre du cœur ».
Dans la Bhagavad-Gîtâ qui est la partie centrale du poème épique Mahâbhârata, nous voyons Krishna (représentant le « Soi », l'Immuable, l'Esprit Universel) guidant Arjouna (désignant le « moi », l'humain, l'individuel) tous deux représentés comme « montés sur un même char » : les deux qui sont montés sur le même char sont la même chose que les deux oiseaux dont il est question dans les Upanishads. Ce « char », et quelques fois « chariot », est ce véhicule « de Feu » qui apparaît, entre autres, dans le récit biblique a propos du prophète Elie ou d'Hénoch ; attelé au « vigoureux coursier » dans le Zend-Avesta ; conduisant Hermès dans l'Arcane sept du Tarot ou figurant dans le « Currus triumphalis Antimonii » de Basile Valentin, et même matérialisé dans une œuvre d'art, tel le Char cultuel de Strettweg.
Toutes les initiations, toutes les doctrines mythologiques, dont le but était l'accession de l'entitée humaine à la conscience suprasensible et aux états supérieurs de l'être, ne tendaient qu'à alléger l'Âme du poids de la matière, à l'épurer, à l'éclairer par l'irradiation de l'intelligence, afin que, désireuse des biens spirituels et s'élançant hors du « Cercle des générations », elle pût s'élever jusqu'à la Source de son existence. C'est la parabole de l'Enfant prodigue, parcours d'un être singulier accédant après diverses épreuves à sa dignité et à sa liberté en renouant avec sa filiation divine.
« Spirale mystique » ou aventure de l'Âme venue ici-bas, qui se grise et s'éparpille parmi les plaisirs de l'existence terrestre, puis, après cette vie passée dans la « Caverne » se retourne ou se réveille, tel le Phénix renaissant de ses cendres, et entreprend de retourner à l'éternelle demeure, berceau lumineux où Elle recouvre sa splendeur.

Où « l'homme animal » finit, « l'homme divin » commence

Dans le conte de « La Belle au Bois dormant », le Prince charmant, sur son Cheval blanc, et après maintes aventures dangereuses, parvient dans la forteresse de la Princesse endormie, la réveille et l'épouse.
« La Dame de la Maison Endormie est une figure familière des contes de fées et des mythes. Elle est la belle des belles, la réponse attendue, la récompense suprême du héros. Elle est la mère, la sœur, la maîtresse, l'épouse. Tout ce qui a été attirance, promesse de joie dans le monde profond du rêve, voire dans celui, visible, des villes et des forêts, était autant de signes prémonitoires de son existence. Car elle est l'incarnation de la perfection promise : la certitude pour l'âme qu'à la fin de son exil dans un monde d'imperfection organisée, la félicité, connue autrefois, sera retrouvée : la mère rassurante, la mère nourricière, la mère « bonne », jeune et belle, celle que nous avons connue et aimée dans le plus lointain passé. Le temps l'a recouverte ; mais elle habite toujours les profondeurs, dormant hors la durée, dans le tabernacle du temple ou dans les profondeurs obscures du cœur. » (J. Campbell, Le Héros aux mille et un visages)
Dans la littérature sacrée hindoue, il est aussi question de Chevalerie et de « l'Açvamedha » ou « sacrifice du cheval », ce qui est considéré comme le « Sacrifice » de l'ordre le plus élevé. Le Cheval figure traditionnellement l'impétuosité des désirs. Notons au passage l'importance du symbolisme chevalin, que l’on retrouve dans diverses représentations de la Parousie universelle (La monture blanche est un attribut notamment commun au Christ glorieux et au Kalki-avatârâ de l'Apocalypse hindoue). Quand l'homme fait corps avec le cheval, il n'est plus qu'un monstre mythique, le « Centaure » : il s'est identifié avec les instincts animaux et, par là, aux ténèbres du monde chtonien et au « feu souterrain » ; et Jean Robin de préciser dans l'un de ses ouvrages (« Veilleur où en est la nuit ? »), que le mot « cauchemar » se dit en anglais « nightmare », qui signifie la « jument de nuit ». Le Cheval représente donc l'instinct animal de l'homme qu'il lui faut discipliner, maîtriser, apprivoiser. Alors s'opère en lui une « transformation » : il devient « Pégase », le « Cheval ailé » de la légende grecque, qui s'élève au-dessus du danger du pervertissement, vers les hautes régions spirituelles et sublimes. Alors, le Cheval est bien réellement la « plus belle conquête de l'homme ».
Dans la tradition islamique, le cheval céleste, qui porte en arabe le nom d’al-Burâq, est souvent représenté avec des ailes dans l’iconographie traditionnelle. Al-Burâq est issu du Paradis, c’est le cheval de l’Ange Gabriel et la monture emblématique des prophètes (notamment Mohammed qui monta le cheval ailé pendant toute la première partie du Voyage Nocturne...). Les ailes d'Al-Burâq, dit C.A. Gillis, « lui servent à s’élever dans les sept Cieux planétaires, qui correspondent au domaine subtil, alors que les ailes des anges leur permettent de dépasser ce degré en leur conférant la maîtrise des états supra-individuels. La fonction d’al-Burâq dont l’éclat rappelle celui de la foudre et la blancheur celle de l’éclair concerne le degré de l’homme véritable ».
Remarque : Le premier livre de Fulcanelli (Le Mystère des Cathédrales) s'achève sur un blason porteur d'un hippocampe, « ce cheval marin doté d'ailes, suggérant qu'il vole quand ailé (à peu près phonétique de Fulcanelli) » écrit Richard Khaitzine (Paris Secrets et Mystères, pp.164-165). Jacques Grimault (dans L'affaire Fulcanelli) ajoute que « l'hippocampe, celui que l'on voit au centre de l'écu final (anagramme de Fulcanelli), en dernière page du « Mystère des Cathédrales », symbole unique de Fulcanelli, est la partie du cerveau liée à la mémoire. Or, les auteurs de la renaissance italienne comme Dante, Guilio Camillo, Giordano Bruno, ou Campanella et sa Cité du Soleil (à rapprocher du symbole fulcanellien d'Héliopolis), ajoute-t-il, sont des italiens qui ont rédigé des traités sur l'Art de la Mémoire. ». Fin de la remarque
En Afrique de l'Ouest, chez les Ewe, le dieu de la « pluie » (la pluie est universellement considérée comme le symbole des influences célestes reçues par la terre) sillonne le ciel sur une étoile filante qui est son cheval. Chez les Bambara du Mali, les initiés de la société Kwore, dans leurs rites pour appeler la « pluie », enfourchent des chevaux de bois, qui représentent les chevaux ailés, sur lesquels les génies qu'ils évoquent mènent leurs batailles célestes contre ceux qui veulent empêcher la chute des « Eaux fécondantes ». D'un point de vue général, le symbole du cheval chez les Bambara, englobe les notions de vitesse, de créativité spirituelle et d'immortalité : il est donc très voisin de Pégase, ce « Nuage porteur d'eau féconde », monture des conquérants spirituels.
Signalons en parallèle certaines légendes développées autour du personnage de Quetzalcóatl, le serpent à plumes des Mayas, ce personnage d'« homme-dieu » qui était comparé au Phénix ; l'une d'elles affirmait qu'il était chaste avant d'être tenté par de mauvais compagnons, de se saouler et de commettre un acte charnel. Plus tard, pour donner l'exemple aux autres, il renonça à son royaume en se donnant la mort par le feu. Bien que son corps fût dévoré par les flammes, son cœur se transforma en Vénus, la planète de l'Amour. L'idée de « jumellité » était associée à Quetzalcóatl : parfois il était représenté par Vénus (l'Esprit), parfois par le chien Xolotl (la matière). Et, à ce propos, remarquons que le chien, « dog », est le contraire de dieu, « god ».
Mircéa A. Tamas, dans son ouvrage « Les Trois Mousquetaires selon René Guénon », nous rappelle que la tradition hindoue a gardé un texte très célèbre (« Nalopâkkhyâna », L'Histoire de Nala), considéré comme « l'une des plus belles légendes du Mahâbhârata » et une illustration parfaite de la « science des dés », en corrélation avec l'Amour et les Chevaux. Pour commencer, Mircéa A. Tamas nous dit que Nala est présenté comme « l'Éros » hindou et que, d'après le poète grec Anacréon, le jeu préféré d'Éros était le jeu de dés : on dit qu'Éros, était le « maître » de ce jeu de hasard. Précisons en passant que le mot « hasard » provient de l'arabe « az-zahr » qui signifie « chance, dé ». Il y avait autrefois, nous dit le conte indien, un roi nommé Nala qui était fort, doué d'aimables qualités, beau et habile dans l'art de gouverner les chevaux... Mais Nala, possédé par Kali, le démon du jeu (de dés), perd son royaume et tous ses biens. Ensuite, Nala, en échange de son enseignement de la « science des chevaux » apprend la « science des dés ». La « science des dés » est une science traditionnelle et supra-individuelle (un « secret initiatique »). Nala apprend alors que l'obscure volonté du Destin s'oppose à la Volonté divine de la Providence, et que, dans cette opposition, l'homme avec une volonté chaotique et rebelle reste dominé par le Destin, tandis que l'homme avec une volonté en harmonie avec la Volonté divine, et collaborant avec la Providence, subjugue le Destin et obtient la « Délivrance », le bonheur absolu de la réalisation spirituelle. Le jeu de dés (hasard, Destin) représente donc, ici, la dispersion, la désunion, alors que la « science des dés » permet de réunir, de rassembler ce qui est épars.
Arrêtons-nous, ici, un instant sur le mot « viril », et insistons sur le fait qu'il sert actuellement à indiquer tout ce qui est masculin. Il exprime entre autres une idée de force, mais de force génératrice. Or, le mot « viril » ne signifie pas seulement « force », il signifie aussi « vertu », la vertu masculine, c'est-à-dire le contraire de la force génératrice, la continence. Mais cette signification du mot s'est altérée et on a confondu « vir » avec « vis », (force). Le mot « vertu » du latin « virtus » dérive du mot « vir » (homme), et forme le mot « virilité » qui indique le courage MORAL de l'homme. La base de la vertu, était pour l'homme, la résistance à son instinct ; il faisait acte de courage moral s'il résistait à l'entraînement sexuel ; pour cela il lui fallait mettre en jeu la volonté. De là, courage, volonté, vertu, étaient considérés comme des actions viriles, morales, parce que c'est chez l'homme seulement que les impulsions de l'instinct ont de fatales conséquences.
Victor Hugo a dit très justement : « Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent. ».
Aussi, comme les Pères de l’Eglise le répètent, les hommes vertueux sont les hommes justes, ceux qui assurent l’harmonie, ou Justice, entre le divin et l’humain, sans jamais les confondre, selon la vision verticale qu’impose la présence de l’Esprit (Shekinah, en hébreu) dans le « Saint-Palais », le « Palais intérieur » ou « Saint des Saints » qui est le Cœur du Temple, c'est-à-dire la « Maison de Dieu ». Autrement, comme chacun sait, selon l’Evangile, ce sont les « marchands » qui envahissent le « Temple ».
Le Chevalier, en tant qu’homme vertueux, ou homme juste, qui connait à la fois la Rigueur des épreuves imposées à l’homme intérieur et la Miséricorde dans le sens humain qu’il développe pour la protection des faibles et des opprimés, est le témoin vivant de cette verticalité ; Messager du Verbe dont l’Épée est le symbole le plus éclatant (l'Épée, arme tranchante donnée à la vertu pour combattre le vice, mais plus encore pour séparer la Lumière d'avec les Ténèbres), le Chevalier doit être un homme droit, ce dernier mot n’étant pas entendue dans un sens moraliste, mais, bien plus, dans le sens d’une vitalité de la connaissance.
C'est ainsi que seul le « Prince » (charmant), c'est-à-dire celui qui, par le développement de sa conscience supérieure, est amené à rechercher le monde des « Principes », des causes et des origines, est digne de célébrer « l'Açvamedha », et de se voir ouvrir les « voies du divin ».
« Ainsi devras-tu dégager de toi l'être immortel qui dort son calme sommeil et le tendre vers la clarté divine. Comme du ver naît le papillon, de l'homme rampant naîtra l'ange à l'esprit lumineux. Cherche en toi les mystères que tu veux connaître : l'homme possède en lui le miroir profond qui réfracte la Vérité. Mais, de même qu'un lac troublé agité par le vent reflète imparfaitement l'azur, l'âme agitée ou troublée par les passions ne peut refléter dans toute sa pureté la Vérité sacrée. Calme donc en toi les vains tourments de la vie, libère-toi des attaches d'en bas, et la révélation attendue t'apparaîtra éblouissante et claire. Que ton seul ennemi soit l'ennemi caché en toi, car c'est toi-même qu'il faut vaincre. » (M. Boué de Villiers, Les Chevaliers de la Table Ronde).
Homme de la Terre, en vérité, nul n’est ton ami ni ton ennemi plus que toi-même !
Cette « lutte » de l’homme contre les ennemis qu’il porte en lui-même, c’est-à-dire contre tous les éléments qui, en lui, sont contraires à l’ordre et à l'unité, se retrouve dans la conception islamique de la « grande guerre sainte » (El-jihâdul-akbar) qui, contrairement à la « petite guerre sainte » (El-jihâdul-açghar) d'ordre extérieur et social, est de nature purement intérieure et spirituelle. Notons que le mot « guérison » a la même racine que le mot « guerre », car la guérison peut s'entendre, d'une part, comme la lutte et la victoire sur le désordre corporel qu’est la maladie, et, d'autre part, comme la lutte et la victoire sur les tendances désordonnées et inférieures que l'homme porte en lui-même.
« Le guerrier, écrit Gérard de Sorval, a toujours su, au long de ses combats et de sa route que l'arme maitresse de la guerre sainte est la paix intérieure, et le cantonnement du soldat, le Jardin scellé de la Joie. Le désir de l'Amour fut sa force et son guide. L'Amour est maintenant le souverain absolu de son être, et lui est son Fidèle. En ce combat livré entre l'Amour et la mort, l'Amour qui traverse tout, embrase tout, renverse tout, « abaissant les superbes et élevant les humbles », n'a cessé d'être le Maître et le Seigneur Invincible. Cette guerre sainte n'eut en vérité jamais lieu que selon les apparences du temps et de l'espace. Hic et nunc, elle n'est qu'un sourire de l'Immuable. » (La Marelle, ou les Sept Marches du Paradis).
« L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux » rappelle Alphonse de Lamartine.
« En chacun de nous il y a un Roi. Parle-lui et il apparaîtra », dit aussi un proverbe scandinave.
Et, d'après le Zend-Avesta, Ahoura-Mazda, principe de la vie et de la science, promet : « Mais à la fin des temps, je vous rétablirai dans votre premier état, et vous retournerez en moi. ».
Les différents cultes qui ont passé sur la terre n'avaient pas d'autre but et obéissaient au même esprit. La connaissance de « Dieu » a été partout offerte comme le terme de la sagesse, sa ressemblance comme le comble de la perfection, et sa jouissance comme le suprême objet de tous les désirs.
« La vision de Dieu dans la femme est la plus parfaite de toutes. », dit le Soufi.
Le Bonheur, rappelle Eckhart von Hochheim (dit Maître Eckhart), est l'état créateur dans lequel on se trouve lorsque l'Âme comprend Dieu.

La Nature a donné à chacun des fonctions différentes :
l'homme féconde le corps de la Femme, et la Femme féconde l'esprit de l'homme.
ΛL
Elle est la lumière qui éclaire, élève, vivifie ; c'est le splendide soleil qui illumine le désert de la vie masculine, car l'esprit de l'homme est une terre fertilisable, mais sur laquelle pèsent d'éternelles ténèbres s'il est laissé à lui-même. Si cette terre est fécondée par l'Esprit féminin, elle peut voir germer une magnifique moisson de sublimes pensées, de sentiments profonds, de louables actions, mais l'homme laissé à sa solitude est néant.
Le vilain crapaud ne devient-il pas le beau prince lorsque la princesse l'embras(s)e ?
L’homme seul est en mauvaise compagnie.
« Il m’a abandonné, dit Jérémie (2-13), moi, la source d’eau vive, pour se tailler des citernes, citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau. »
Les citernes taillées par l'homme ne peuvent être que percées. L’homme qui veut se suffire à soi-même, par soi-même, reste sur sa soif. Dans l'éloignement de sa source, ses entreprises ne peuvent qu’aboutir à « Babel », dont la racine est « BaL », dont le sens premier est « rien », et qui fournit le nom des idoles, des « Baals », ces « non-dieux » ou « faux dieux », avec le redoublement du « Beth » dans la confusion des langues.
Dans le Livre de Tobie, L'Ange incognito qui va servir de guide, de « Compagnon de route », à Tobie dit qu'il se nomme Azarias ; ce nom formé sur le terme hébreu « ezer », qui signifie « aide », est aussi employé dans la Genèse pour désigner la femme que le créateur donne comme « aide » à Adam. C'est le secours prodigieux que Dieu propose à l'homme seul ou en détresse afin de le relever.
Le retour à la Femme est toujours un retour à la Sagesse ; mais il excite toujours la rage envieuse des hommes pervertis, qui veulent faire régner le mal. L'éternelle Sagesse, la Raison universelle, la lumière de l'Esprit est en même temps la loi du Cœur ; elle rend l'amour sacré, elle en fait un culte en l'épurant. C'est dans ce culte seulement que l'homme trouve la Vérité absolue, qui est le souffle divin de l'Esprit féminin, qui le purifie quand il en reçoit l'effluve. Sans cette Sagesse, tout est chancelant. Elle élève l'homme et le rend digne d'adresser son hommage à la Divinité.
L'histoire de Shahryar et de Shéhérazade ne tient qu'à un fil. Dans ce face à face amoureux, qui défie la mort et l'usure, si Shahryar cesse d'écouter le chant, s'il se met à rire des fables de la femme ou si Shéhérazade elle-même perd Cœur et renonce à conter, l'enchantement cesse et tombe le couperet de la réalité. Shéhérazade mourra, l'amour s'envolera loin des dômes de Bagdad et loin du palais du sultan. Et lui-même, Shahryar, ne sera plus qu'un homme comme les autres.
L'amour n'est pas la peur. Il n'est pas la dépendance, la jalousie, la possessivité, la domination, la responsabilité, le devoir, l'apitoiement sur soi-même, ou tout autre aspect qui passe habituellement pour de l'amour. Si l'on peut les éliminer, non pas en les forçant, mais en les faisant s'écouler, comme la pluie fait s'écouler la poussière déposée sur une feuille depuis de nombreux jours, alors peut-être pourra t-on surprendre cette fleur étrange que l'homme s'efforce de trouver.

Au lieu de se dégrader en étouffant son sens spirituel par des boissons fortes ou des drogues produites par « l'antitradition », l'homme, en abandonnant tout pour l'amour divin, retrouvera la claire vision et la santé dans le jus non fermenté des fruits savoureux. Nous serons guéris et nous guérirons les autres par la puissance de l'esprit. Nous remplacerons la lettre qui tue dans les guerres de religions et de sectes par l'intuition qui regarde au dedans, la fleur parfaite de la vie qui fleurira, comme le Lotus, le roi des Lys, en sortant des profondeurs silencieuses.


Il n'a jamais douté, il s'attendait à tout. Il attendait que la foudre le saisisse, que la lumière le noie au beau milieu de l'hiver. Il attendait tant de la grâce qu'il est aujourd'hui cette étoile dansante, toute simple, qui veille sur le toit de la grange. Son existense à elle seule est un sens mais nul ne le remarque : il est si nu, si léger, il se fond dans l'air du jour, dans le sourire des passants. Il est simple, il n'a jamais douté. Il est l'évidence de « Dieu » et son entier mystère.
(J. Kelen, L'éternel masculin)
Heureux les heureux.
(J.L. Borges).


Seul peut être réellement joyeux celui qui est réellement vertueux.
La joie est un signe sûr, elle scelle toujours une alliance de l'Homme avec la Nature, de l'Homme avec la Divinité, de l'Homme avec son Frère.




Notre monde court au désastre, mais il n'est pas trop tard pour démontrer le pouvoir de l'amour.
(Mairead Corrigan)

Oui, ils doivent servir amour de tout leur Cœur, les amoureux, car l'amour n'est pas un péché, mais une vertu qui rend bons les mauvais et meilleurs les bons. Il apprend à l'homme à bien faire chaque jour ; d'amour procède aussi chasteté, car qui met en lui toutes ses pensées ne peut, dans la suite, mal agir. Que celui-là donc qui veut avoir une valeur véritable tourne vers amour son Cœur et son espoir, car amour inspire les actions nobles et qui plaisent, fait vivre les hommes comme ils doivent, amène la joie et délivre de la tristesse.

Éveille-toi ! Éveille-toi, Ô dormeur du pays des ombres, debout ! Fais de toi un champ sans limite !
Je suis en toi, tu es en moi, en mutuel amour...
De l'amour les fibres lient chaque homme à l'autre...
Regarde ! Nous sommes Un.
(William Blake)

Celui qui croit en moi fera aussi les Œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes... Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même, et l'Esprit féminin qui demeure en moi, le « Saint-Esprit », c'est Lui qui fait les Œuvres... Je suis dans l'Esprit féminin et l'Esprit féminin est en moi... En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en l'Esprit féminin, que vous êtes en moi et que je suis en vous.
(Jean, chap. XIV - revu et corrigé)
C'est ce « Seigneur » que Philippe a toujours connu, non « l'autre » dont on lui reprochait d'ailleurs la méconnaissance.




L'Amour idéal est pour l'homme un lien d'un si grand prix, un tel élément de bonheur, que tous ceux qui l'ont ressenti le placent au-dessus de tous les autres éléments de la félicité humaine. Il faut considérer en lui non seulement le bonheur qu'il fait éprouver, mais encore la perfection qu'il donne à toutes les puissances de l'Âme. De tous les sentiments qu'il nous est donné de concevoir, il est celui qui nous élève le plus au-dessus des faiblesses et des vulgarités de la pure sensation, celui qui produit dans l'intelligence les manifestations les plus poétiques, celui qui fait naître dans la volonté les résolutions les plus nobles.


Le Bonheur est la seule chose qui se double si on le partage


Avec l'avènement de moyens de communication rapides, certains visionnaires ont prédit qu'un jour viendrait où la tradition que charrient les siècles perdrait sa forme et ses contours comme la glace qui fond. Des réseaux d'individus se constitueraient peu à peu, puis l'élargissement des cercles les ferait se rencontrer, se recouvrir pour se refermer autour d'un nouveau Centre pour l'humanité, le vieux Centre du monde, une fois de plus dévoilé.
Mais d'ici-là, et reprenant les propos de Louis Pauwels, peut-être traverserons-nous encore des enfers provisoires. Peut-être la pensée va-t-elle s'abaisser davantage. Oui, cela est possible. Nous croyons deviner d'admirables possibilités. Elles peuvent être gâchées. Tout est possible. Il importe. Toujours, comme toujours, des hommes, dans l'ombre, s'entretiendront de l'essentiel. Leurs voix murmureront, à la lisière des pourritures : « Que faire, que dire, pour empêcher la nuit de tomber ? ».
Et, comme toujours, reparaîtra l'Aurore pour saluer ces courageux.



AURORA : Golden Hour rising
(Il n’y a de nouveau que ce qui est oublié)



Mon Dieu ! C'est plein d'étoiles !

Mais ne t'ai-je pas parlé de la féminité de la Manifestation ? Et toi-même, as-tu pu demeurer insensible au charme de cette Eau jonchée de milliards de nymphéas stellaires ?
Mon fils, ô mon fils ! Sur cette terre égarée où la pierre attend avec une sainte patience que tu lui dises qu'elle vit, mais où Adam finit par se désenchanter de tout, même du pouvoir de n'être qu'un avec Dieu, mon enfant, mon enfant, n'as-tu jamais entendu résonner en toi l'heure parfaite de l'univers ?
(O.V. de Lubicz-Milosz)



Le Vert, couleur centrale de l'Arc-en-ciel, garde un caractère étrange et complexe, qui tient de sa double polarité : le Vert du bourgeon et le Vert de la moisissure, la vie et la mort. Il est l'image des profondeurs et de la destinée.
Le Vert est aussi la couleur du secret, de la connaissance cachée, de l'envers des choses : l'envers est ce qui est en Vert, et ce qui est tout Vert est ce qui est ouvert, c'est à dire l'inverse du verrou.
Enfin, tendez l'oreille : c'est la couleur du Verbe, de la Vertu et de la Vérité.



On n'impose que les erreurs, la Vérité se laisse toujours discuter


VÉRITÉS
Vérité ! Éternel sujet des discordes du monde ! cherchée par les uns, cachée par les autres, aimée passionnément, ou persécutée follement, mais revendiquée toujours par ceux qui ont voulu régner sur la terre, alors qu'aucun d'eux ne la possédait. Et si vous demandez pourquoi elle a ce prestige, on vous dira que c'est parce que tout au fond de l'histoire se trouva un temps où la VÉRITÉ était la base même du pouvoir. Celui qui SAVAIT enseignait et cela lui conférait une puissance sociale, une autorité (1). C'était l'Âge d'Or, l'époque bienheureuse où régnait le Droit naturel, « Jus Naturale ». Cela dura pendant une longue période de temps, toute la première jeunesse de l'humanité, et c'est pour cela que l'atavisme (2) rend à l'enfance actuelle (3), quand elle n'est pas pervertie par le milieu social, la spontanéité du vrai instinctif. Le mensonge n'a été introduit dans le monde qu'avec l'usurpation et pour la justifier.
(1) « Dans les temps les plus anciens, les hommes n'étaient distingués entre eux que par la connaissance ; ensuite on prit en considération la naissance et la parenté ; plus tard encore la richesse en vint à être considérée comme une marque de supériorité ; enfin dans les derniers temps, on ne juge plus les hommes que d'après les seules apparences extérieures. » (Texte Arabe cité par René Guénon dans le n° 247 des Études traditionnelles)
(2) L'atavisme, c'est ce que dans les religions orientales on appelle le Karma (parfois nommée réincarnation (*) ou transmigration), c'est la somme de tous les actes du passé nerveux. L'atavisme, cette suggestion qui nous vient de l'ascendance, et semble être hors de notre conscience actuelle, nous suggère des actions que notre raisonnement n'a pas prévues et pesées, elle fait de nous, au moral, des automates, agissant en dehors du domaine de notre vie consciente actuelle. Les convictions acquises par nos aïeux dans le cours de leur évolution, qu'elles soient vraies ou fausses, nous dominent à notre insu, sollicitent notre adhésion, créent en nous une suggestion que notre moi conscient discute souvent et même rejette comme un facteur d'erreur. La substance nerveuse possède la propriété de garder presque indéfiniment les traces de tout ce qui l'a impressionnée une fois. C'est ce qui explique la mémoire. La moindre de nos actions s'enregistre dans notre substance médullaire et, pour peu qu'elle se répète, s'y grave. C'est pour cela que ce qui est difficile au début devient facile, puis spontané, puis involontaire. Cette loi contient toute l'histoire de la mentalité humaine, elle explique la persistance des habitudes ancestrales.
(3) « Comme nous avons déjà dit, un enfant est la meilleure audience et le meilleur gardien du dépôt initiatique, et une méthode importante pour assurer la transmission ininterrompue et la survie de la tradition spirituelle est la voie « enfantine ». Les enfants constituent un milieu parfait où la sagesse éternelle est préservée inaltérée, tandis qu'un adulte serait tenté de changer quelque chose, d'ajouter, de modifier, d'interpréter, essayant d'imposer son originalité et son égoïsme… Ainsi, un enfant est la meilleure audience pour les contes de fées, dans un parfait concert avec le fait que le héros des contes de fées ou des histoires sacrées est très jeune, un enfant. Le héros est non seulement très jeune, il est « le plus jeune », parce qu'il y a une raison particulière pour présenter l'« élu » non seulement comme un enfant, mais aussi comme « le plus jeune », « Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c'est celui-là qui est grand » : dans les contes de fées, le plus jeune frère (ou la sœur) est « élu » pour être le héros initiatique. » (Mircea A. Tamas, Les Trois Mousquetaires selon René Guénon, Pas littérature mais conte de fées)
(*) « le mot sanscrit « Karma », dérivant de la racine verbale « kri », faire (identique au latin creare), signifie simplement « action », et rien de plus ; les Occidentaux qui ont voulu l’employer l’ont donc détourné de son acception véritable, qu’ils ignoraient, et ils ont fait de même pour un grand nombre d’autres termes orientaux. » (R. Guénon, La Gnose, Les Néo-Spiritualistes, note de bas de page)

La Vérité est le Retour à l'Origine
La Vérité est Victoire sur l’Oubli


A LONG TIME AGO IN THE PAST FAR, FAR AWAY...
Les forces agissantes de la Maternité ont créé une humanité droite, docile, disciplinée.... d'abord, jusqu'au débordement des passions de l'homme. Mais, pendant cette époque primitive, quel Paradis était la Terre !... Nulle révolte ! nul mensonge ! nulle rébellion !
Dans tous les hommes, à moins qu'ils ne soient des monstres, le souvenir maternel a laissé dans l'Âme une impression profonde faite de respect et de tendresse sacrée.
Si tous les enfants étaient élevés dans la Vérité, il n'y aurait pas d'homme méchant.
La base légitime et idéale du pouvoir de la Femme réside dans sa nature spirituelle et maternelle. Elle produit l'œuvre de la création. Elle fait naître l'enfant, elle le guide, elle le soutient, elle est la source de la lumière qui l'éclaire.
En dehors de cette cause idéale, il n'en existe aucune qui légitime la domination du monde. Par la vertu de cette cause naturelle, tout enfant créé bénéficie de la nature bienfaisante maternelle, réelle, vraie, connue.
Les premières naissances, qui devaient beaucoup occuper les femmes, ont laissé, dans les sciences antiques, l'empreinte de la sollicitude qui les entourait. Partout nous retrouvons l'enfant entouré de soins incessants par les Fées, les Marraines, les Anges gardiens, etc. En Egypte, sept divinités belles et sages veillaient sur le nouveau-né et présidaient à ses destinées. On les représentait sur les maisons (quand il y en eut), dans les habitations, sur les monuments. Elles étaient les Génies tutélaires. Ces préoccupations nouvelles dans la vie des femmes durent amener de grands changements dans les relations des deux adolescents primitifs. Chez la femme, ce fut l'éveil de l'amour maternel qui succéda à l’étonnement, à la curiosité des premiers moments, amour fait d'intérêt pour ce petit être qui surgissait d'une façon si imprévue et de la tendresse qui résultait, surtout, du contact intime de cette vie qui cherche l'abri maternel, la chaleur et le lait de la Mère. Ce sentiment grandissait et devenait bientôt cette affection profonde qui domine toute la vie de la Mère et lui inspire un dévouement sans borne. Quant à l'homme, il eut sans doute aussi un mouvement de curiosité, même d'intérêt et d'affection pour ce petit être que sa sœur naturelle venait de mettre au monde, mais cela ne l'empêcha pas de suivre les impulsions de sa nature, qui étaient autres, et, en voyant se prolonger cette préoccupation nouvelle de la Femme qui lui créait un amour dont il n'était pas l'objet, un commencement de jalousie naquit (1) et ce fut le germe de discordes futures.
(1) « Que les directeurs de notre enseignement à tous les degrés n'aient pris aucune peine pour ouvrir aux jeunes générations ces vues nouvelles sur les profondeurs de notre passé, c'est chose qui, si extraordinaire qu'elle semble au premier abord, n'étonne plus ceux que l'expérience de la vie a instruits des excès auxquels peut se porter le mâle sous l'influence de la jalousie de sexe. Volontiers, aurait-on plutôt jeté un voile sur cette malencontreuse trouvaille. Ni dans l'enseignement primaire ni dans l'enseignement secondaire on n'a voulu faire usage de la clef rongée par le temps, mais si merveilleusement adaptée à la serrure qu'un imprudent venait d'exhumer. Nos enfants n'ont encore, à l'heure actuelle, d'autres notions sur les origines de la famille que celles qu'ils dérivent de la Bible, et l'immense majorité s'en tient là toute sa vie. Nos jeunes gens apprennent encore les prétendues fables de la mythologie, sans qu'on leur indique ce que ces mystères cachent de vérité, partant d'intérêt. Et ces données inintelligibles, absurdes, parce que tronquées, faussent leur sens au lieu d'éclairer leur raison. Elles restent dans leur cerveau à l'état de contes de fées, et la maladroite imitation des anciens, à laquelle ils s'appliquent plus tard comme littérateurs et artistes, leur mise en œuvre de tout cet Olympe où ils ne comprennent rien, me fait l'effet d'un de ces carrosses à brancards soigneusement ouvragés, construit par un ouvrier ignorant lorsque, dans quelque cinquante ans, l'automobilisme aura anéanti la traction par chevaux. » (Extrait de la préface de l'ouvrage « Das Mutterrecht », « Le droit de la mère dans l'Antiquité », de Johann Jakob Bachofen)

Après un temps plus ou moins long, la maternité plusieurs fois reproduite constitue des groupes, formés d'une Mère et de ses enfants. Ce fut la première ébauche d'une famille, un lien unissant ces nouveaux êtres à leur Mère, un autre lien, l'affection fraternelle, les unissant les uns aux autres. Ils eurent des intérêts communs, un même nid, dans lequel ils avaient passé ensemble leurs premières années, un petit coin de terre, qui avait été le théâtre de leurs ébats. La Mère vivait au milieu de ses petits, dont elle était la source de vie et le génie tutélaire, elle les couvait, les soignait, les allaitait, tant que cela leur était nécessaire, et ne les délaissait que lorsqu'ils n'avaient plus besoin d'elle.
Tous les mammifères restés à l'état de nature nous donnent encore l'image de ce groupement familial dans lequel le mâle n'a pas de rôle ; il a cherché la femelle, dans un moment de besoin physiologique, mais, après le besoin satisfait, il s'est éloigné sans se douter des conséquences de son acte.
Cette première famille, dont la Mère est le centre, a gardé sa forme primitive pendant de longs siècles.
La période pendant laquelle la Mère, toute-puissante, a régné sans trouble, est celle qui a été désignée par le mot « matriarcat », mot qui est entré dans la littérature historique pendant le XIXème siècle et qu'on doit à Johann Jakob Bachofen.
Le monde, alors, était divisé en tribus, et la tribu n'était que la famille agrandie. C'est la tribu qui deviendra la bourgade, puis la cité.
Une Déesse-Mère régnait sur une petite tribu, qui, agrandie, devint une province, à laquelle souvent elle donnait son nom. La Déesse Arduina donna son nom aux Ardennes.
Les tribus matriarcales pouvaient avoir de 400 à 550 âmes ; au-delà on se divisait, mais le souvenir de la primitive famille se conservait pendant de longs âges et les anciennes Mères, dont le nom restait attaché à la tribu, furent longtemps vénérées par leurs descendants, de là le culte des ancêtres.

Le régime matriarcal s'explique par ce fait que le Père naturel ne s'attache pas à la Mère et à l'enfant, ne connaît, du reste, pas l'enfant né de lui ; et l'enfant qui ne porte que le nom de sa Mère, qui est le nom de la tribu, ne connaît pas son Père, ne sait même pas qu'il en a un. En effet, les premiers témoins de l'enfantement d'une femme ignorèrent d'abord complètement la cause qui l'avait produit, et du reste ne s'en préoccupèrent pas ; ce n'est que dans la période que l'on peut appeler moderne, c'est-à-dire historique, que cette cause a été connue.
Le mot « Patar », dans le sanscrit primitif, ne signifie pas celui qui féconde, mais celui qui protège. C'est le frère de la Mère. C'est pour cela que longtemps c'est lui, l'oncle, qui s'occupe surtout de l'enfant, et, quand les hommes de cette époque parlaient de la descendance, ils ne disaient pas « nos fils », ils disaient « nos neveux ».
L'enfant grandissait dans sa famille naturelle, qui était sa famille maternelle, n'ayant, quand il était homme, ni responsabilité, ni charges ; donc, pas non plus cette hypocrisie née avec les devoirs factices imposés dans le monde masculiniste. L'amour était libre, mais subordonné à la loi d'hygiène morale qui le réglementait et que la Mère avait inculquée à son fils dès son enfance.
Le monde primitif était fait pour le bonheur de l'homme ; on n'y voyait pas de misère, pas de malheur, pas de crime.
L'autorité brutale que l'homme a voulu exercer sur la femme et sur l'enfant, sous prétexte de paternité, a apporté le malheur dans le monde et désorganisé la famille. C'est la grande erreur sociale des temps masculinistes.
Faut-il rappeler encore que le droit maternel n'est pas l'apanage d'un peuple, mais régit toute une époque, qu'il n'est pas non plus particulier à une race, mais qu'il est déterminé par l'uniformité des mêmes lois primitives ?

LES CASTES
La pierre fondamentale de l'ordre social dans l'Inde, c'est la division en castes.
La première origine des castes (base naturelle de l’organisation synarchique) se trouve dans la primitive religion naturelle. Religion signifie relier, pour se relier, il faut observer les rapports mutuels des êtres différents : masculin et féminin ; violer cette loi en nivelant les sexes que la nature a faits dissemblables, c'est créer le désordre.
Primitivement, au-dessus des divisions masculines se trouvait le sexe féminin, sexe spirituel, sexe à part. C'est pour cela que l'on disait : les dêvas et les hommes, ce qui plus tard est devenu les dieux et les hommes.
Cette division si naturelle de l'humanité suivant les facultés de chacun avait donné tant de force à la primitive organisation sociale, qu'elle fut la base réelle du bonheur de tous, résumé dans ce beau titre : « l'Âge d'Or », et de la grande civilisation qui dura si longtemps et qui fut le fonds dans lequel toutes les nations ont puisé.
C'est la prétention à l'égalité qui germe dans le Cœur des envieux, des niveleurs, qui causa tous les désordres dont l'humanité eut à souffrir dans les temps d'erreurs et de despotisme.
« Le système des castes dura sans s'altérer pendant l'immense période de 50 siècles », dit Marius Fontane.
La première caste était celle des Dêvas. Toute femme y participait, parce qu'elle représentait le privilège de la nature féminine, et non des facultés spéciales. Cependant, au sommet de la caste divine étaient les grandes Déesses, puis les Prêtresses qui dirigeaient la vie morale, qui instruisaient les enfants, qui étaient les éducatrices, celles qui dirigent et éclairent la vie humaine.
C'est après cette séparation des sexes que les hommes sont divisés en trois catégories, qui représentent les degrés de l'initiation dans les anciens Mystères (1).
(1) « Du blanc, du rouge et du bleu, symbolisant les trois premières castes, on voulut, lors des événements qui précédèrent immédiatement la Révolution française, faire les symboles respectifs des trois classes correspondantes de la nation : Clergé, Noblesse et Tiers-État (et c’est là l’origine véritable du drapeau tricolore de la France) ; mais, malheureusement, ces classes n’avaient aucun des caractères des véritables castes. C’est également sur les trois plans correspondants que l’on doit comprendre les trois termes : Liberté (spirituelle et intellectuelle), Égalité (morale ou sentimentale), Fraternité (sociale au sens purement matériel) ; il ne faut pas oublier que ces trois mots constituèrent une devise maçonnique, c’est-à-dire une formule initiatique, avant d’être livrés à l’incompréhension de la foule, qui n’en a jamais connu ni le sens réel, ni la véritable application. » (R. Guénon, La Gnose, L'Archéomètre, note de bas de page)

La première division des hommes, Les « Kshatriyas » (ou Kshatras), supposait l'action, la décision, mais la soumission à l'esprit divin dont on comprenait l'étendue. C'est cet homme là qui lisait le Véda. Nous le voyons ici rattaché à la Déesse par le cordon ombilical comme l'enfant est attaché à sa mère. La Déesse est sa Mère spirituelle, il a l'honneur de la servir, ce qui se reflète sur toute sa vie, qui est une manifestation chevaleresque de politesse, de prévenances et d'égards.

La deuxième division des hommes, Les « Vaiçyas » ou marchands, cultivateurs, demandait, outre l'aptitude pour les affaires commerciales, la loyauté, la probité.

La troisième catégorie, celle des Çoudras, n'avait besoin que de l'aptitude pour le travail.

Cette division sociale représentait une loi réellement divine, c'est-à-dire érigée suivant la connaissance de la nature humaine.
C'est la science absolue, qui engendre la justice intégrale.
D'après cette loi, ce sont les Dêvas qui enseignaient la science qu'Elles avaient elles-mêmes déposée dans leurs Livres sacrés, Elles qui les expliquaient, Elles seules qui exerçaient le sacerdoce. Elles pratiquaient la médecine, Elles rendaient la justice parce que la Femme supérieure, seule, sait où est le Bien et où est le Mal.
En dehors de toutes les castes se trouvaient les Parias, les rejetés, ceux qui, doués d'une mauvaise nature, s'étaient révoltés contre la Vérité, contre la justice, contre la Loi morale. C'était les avilis, ceux qui avaient perdu le sens moral, c'était les décastés de toute catégorie. On les tenait à l'écart, leur présence était une souillure, ils étaient mis au ban de la société.

Dans son livre sur les castes, M. A. M. Hocart signale le fait que « dans l’organisation de la cité, les quatre groupes sont situés aux différents points cardinaux à l’intérieur de l’enceinte quadrangulaire ou circulaire » ; cette répartition n’est d’ailleurs pas particulière à l’Inde, mais on en trouve de nombreux exemples chez les peuples les plus divers, notamment en Chine avec le « Ming-tang » (voir R. Guénon, La Grande Triade, Ch. XVI) ; et, le plus souvent, chaque point cardinal est mis en correspondance avec un des éléments et une des saisons, ainsi qu’avec une couleur emblématique de la caste qui y était située. Dans l’Inde, les Brahmanes occupaient le Nord, les Kshatriyas l’Est, les Vaishyas le Sud, et les Shûdras l’Ouest ; on avait ainsi une division en « quartiers » au sens propre de ce mot, qui, à l’origine, désigne évidemment le quart d’une ville, bien que, dans l’usage moderne, cette signification précise paraisse avoir été plus ou moins complètement oubliée. 
Ces raisons se fondent essentiellement sur le fait que le plan traditionnel de la cité est une image du Zodiaque ; et l’on retrouve immédiatement ici la correspondance des points cardinaux avec les saisons : en effet, le solstice d’hiver correspond au nord, l’équinoxe de printemps à l’est, le solstice d’été au sud et l’équinoxe d’automne à l’ouest. Dans la division en « quartiers », chacun de ceux-ci devra naturellement correspondre à l’ensemble formé par trois des douze signes zodiacaux : un des signes solsticiaux ou équinoxiaux, qu’on peut appeler signes « cardinaux », et les deux signes adjacents à celui-là. Il y aura donc trois signes compris dans chaque « quadrant » si la forme de l’enceinte est circulaire, ou sur chaque côté si elle est quadrangulaire ; cette dernière forme est d’ailleurs plus particulièrement appropriée à une ville, parce qu’elle exprime une idée de stabilité qui convient à un établissement fixe et permanent, et aussi parce que ce dont il s’agit n’est pas le Zodiaque céleste lui-même, mais seulement une image et comme une sorte de projection terrestre de celui-ci.
D’après ce qui vient d’être dit, on voit que la répartition des castes dans la cité suit exactement la marche du cycle annuel, celui-ci commençant normalement au solstice d’hiver ; il est vrai que certaines traditions font débuter l’année en un autre point solsticial ou équinoxial, mais il s’agit alors de formes traditionnelles en relation plus particulière avec certaines périodes cycliques secondaires.
Et, pour justifier plus complètement le caractère « zodiacal » du plan traditionnel des villes, nous citerons quelques faits qui montrent que, si la division de celles-ci répondait principalement à la division quaternaire du cycle, il y a des cas où une subdivision duodénaire était nettement indiquée. Nous en avons un exemple dans la fondation des cités suivant le rite que les Romains avaient reçu des Étrusques : l’orientation était marquée par deux voies rectangulaires, le « cardo », allant du sud au nord, et le « decumanus », allant de l’ouest à l’est ; aux extrémités de ces deux voies étaient les portes de la ville, qui se trouvaient ainsi exactement situées aux quatre points cardinaux. La ville était partagée de cette façon en quatre quartiers, qui cependant, dans ce cas, ne correspondaient pas précisément aux points cardinaux comme dans l’Inde, mais plutôt aux points intermédiaires ; il va de soi qu’il faut tenir compte de la différence des formes traditionnelles, qui exige des adaptations diverses, mais le principe de la division n’en est pas moins le même. En outre, et c’est là le point qu’il importe de souligner présentement, à cette division en quartiers se superposait une division en « tribus », c’est-à-dire, suivant le sens étymologique de ce mot, « une division ternaire » ; chacune des trois « tribus » comprenait quatre « curies », réparties dans les quatre quartiers, de sorte qu’on avait ainsi, en définitive, une division duodénaire.
Un autre exemple est celui des Hébreux, qui est donné par M. Hocart lui-même, bien qu’il ne semble pas remarquer l’importance du duodénaire : « Les Hébreux, dit-il, connaissaient la division sociale en quatre quartiers ; leurs douze tribus territoriales étaient réparties en quatre groupes de trois tribus, dont une tribu principale : Juda campait à l’est, Ruben au sud, Éphraïm à l’ouest et Dan au nord. Les Lévites formaient un cercle intérieur autour du Tabernacle et étaient aussi divisés en quatre groupes placés aux quatre points cardinaux, la branche principale étant à l’est. » À vrai dire, il ne s’agit pas ici de l’organisation d’une cité, mais de celle d’un camp tout d’abord, et, plus tard, de la répartition du territoire d’un pays tout entier.
(R. Guénon, Symboles fondamentaux de la Science Sacrée, Le Zodiaque et les points cardinaux)

(1) Dans son ouvrage « Autorité Spirituelle et Pouvoir Temporel », René Guénon écrit à propos des Hindous et la Loi de Manu (Manu chez les hindous, comme Ména chez les égyptiens - devenue Ménès - signifient Mère) : « Le principe de l’institution des castes, si complètement incompris des Occidentaux, n’est pas autre chose que la différence de nature qui existe entre les individus humains, et qui établit parmi eux une hiérarchie dont la méconnaissance ne peut amener que le désordre et la confusion. C’est précisément cette méconnaissance qui est impliquée dans la théorie « égalitaire » si chère au monde moderne, théorie qui est contraire à tous les faits les mieux établis, et qui est même démentie par la simple observation courante, puisque l’égalité n’existe nulle part en réalité »

Il y a deux manières de faire revivre le passé : l'une consiste à le remettre sous nos yeux en y réintégrant les deux sexes qui en ont été les auteurs ; l'autre expose sommairement ce que les hommes de l'époque étudiée on dit ou fait, en se gardant de rien ajouter au témoignage de ceux qui se justifiaient de crimes, de délits, de fautes commises ; ceux-là multiplient les références parce qu'ils savent que les gens sincères peuvent leur reprocher leur partialité, puisqu'ils suppriment le rôle joué par la femme à l'époque qu'ils étudient. Ceci prouve qu'il y a toujours eu, dans le monde, deux partis bien tranchés représentant les deux sexes : primo, des féministes affirmant leurs droits naturels et cherchant la justice dans le présent et dans le passé ; deusio, des masculinistes donnant les droits féminins aux hommes et défendant leur usurpation par des ruses, des hypocrisies, des mensonges. L'histoire écrite par les auteurs masculins s'occupe exclusivement de ce que font les hommes : la guerre d'abord, la conquête, le commandement, puis l'industrie et quelques notions concernant la vie privée, les mœurs, et ce qu'ils entendent par le mot religion. Tout cela dans le but d'affirmer les droits donnés aux hommes par les codes masculins. Quant à la vie morale et spirituelle des femmes, il n'en est jamais question ; non seulement on néglige ce chapitre, mais on l'amoindrit en le désignant dédaigneusement sous le nom de fables ou de Mythologie. C'est cependant cette partie de l'histoire qui explique toutes les origines, en même temps que toute la vie intellectuelle des peuples.


Les mythes disent à tous que les Dieux existent,
mais ils ne disent leur nature et leur vertu qu'à ceux qui sont capables de les connaître.


LA SCIENCE ANTIQUE
Quels étaient donc ces premiers instructeurs de l'humanité qui expliquèrent à l'homme la Nature et ses mystères, la vie et ses lois ? La tradition de tous les pays fait remonter cette première science à une « race divine ». Puis, quand vint la religion moderne qui résuma tous les Dieux en un seul, on déclara que « la Révélation vient de Dieu ». Mais ceux qui parlaient ainsi s'appuyaient sur une tradition altérée ; si nous remontons à sa source, nous ne trouvons pas un Dieu, mais des Dieux, et si nous cherchons quel était le secret de leur nature divine, nous devons remonter plus haut encore, et dans ce passé lointain, nous ne trouvons plus des Dieux, mais des Déesses, et forcément nous constatons que c'est cette primitive Divinité, la Déesse, la puissance supérieure (intellectuelle), qui a instruit les hommes. Nous comprenons alors que la source de toute vérité, c'est l'Esprit féminin.
Déesse est le nom générique de toutes les femmes supérieures et qui n'indiquait alors que les qualités morales inhérentes au sexe féminin. Pas de surnaturel ; partout les mêmes principes, c'est-à-dire les mêmes commencements, avaient pour base la nature même, encore inviolée.

Longtemps la science primitive régna sur le monde, elle fut la base des grandes civilisations de l'antiquité. En ce temps-là, on connaissait les lois de l'Univers, l'origine de la vie, les véritables lois de l'Evolution des êtres, la loi morale et tout ce qui fait l'objet des recherches des savants modernes.
Il convient de préciser d'emblée, à propos du terme « Dieu », qu'il ne faut pas faire la confusion entre sa signification en tant que puissance cosmique qui organise l'Univers (Macrocosme), c'est-à-dire la radiation des astres incandescents qui a été appelée « Elohim » chez les hébreux, « Brahm » chez les hindous, ou « Ptah » chez les égyptiens, et celle représentant la Déesse-Mère, la femme, qui est la créatrice de l'enfant (Microcosme), et donc la Divinité terrestre qui crée l'humanité, et qui la crée mâle et femelle car la mère enfante les deux sexes, les dirige et les instruit. Elle seule est Créatrice ; les « Elohim » organisent, mais ne créent pas, ce sont des puissances physiques, des forces. Chez les égyptiens, « Ptah », cette puissance cosmique, ce rayonnement solaire a été personnifié par la Femme-Déesse, que l'on comparait au Soleil parce qu'elle possédait en Elle l'esprit qui éclaire, c'est « la Pierre qui contient la Lumière solaire ». Précisons encore que le mot « Dieu », d'abord écrit « Diev » vient du mot sanscrit « Devâ » ou « Diva » ou « Devi » (de « Div », briller ou rayonner)  qui signifiait la « Femme lumière », la « Femme Esprit » ; de là « Dyaus », « Zevos », et « Zeus » (le V et l'U se confondent) ; on retrouve la même racine dans le « Div » du Zend (langue des anciens iraniens), le « Dew » du Slave, le « Divos » latin et tant d'autres dérivés. C'est au moyen âge seulement que le V de « Diev » fut remplacé par un U et que l'on écrivit « Dieu ». Aussi, en Russie, on appelle encore la jeune fille Diéva. Les premières femmes régnantes, les Dévas, les Fatas, les Génies, les Almées, les Izeds, les Archanges, etc., représentent d'abord l'Esprit universel. L'art antique leur a toujours donné des figures féminines. C'est pourquoi l'idée de maternité sera liée à l'idée de Divinité. Plus tard, suivant l'évolution de l'idée divine, après une période intermédiaire entre le régime maternel et le régime paternel, alors que la Grèce eut accouplé Hermès et Aphrodite pour en faire un Dieu-couple, « l'Hermaphrodite » ou « l'Andro-gyne », c'est-à-dire le partage des facultés, l'égalité des sexes, il ne sera plus laissé place qu'à un Dieu unique (1), anthropomorphe, mâle, inutile, inconnu et incognoscible, relégué hors du monde, sur le trône de sa déserte immensité, et dont l'existence ne semble servir que de ferment de discorde entre les hommes.
« Il n’est pas surprenant, dit Bernard de Montréal (La Genèse du réel), que l’homme moderne, malgré sa science, soit plus moyenâgeux que l’homme du passé. Comme les dieux n’ont pas été remplacés par sa réalité moderne, l’homme est sans source et sans identité, limité à sa vie matérielle et la mort qui l’achève. »
Dans son entreprise mondialiste, la Société moderne vise à poursuivre à sa façon la transformation de la présente humanité en robots, en « transhumains » et autres cadavres psychiques, où les morts-vivants croient vivre !
Mais Bernard de Montréal d'ajouter : « L’humain plus évolué se dissociera, le temps venu, des idéologies globales et recouvrera son identité. »
(1) L'évolution religieuse faisait monter l'homme dans la hiérarchie divine.
Symboliquement, la puissance religieuse masculine eut trois degrés :
Elle commença par le Poséidonisme, l'homme ténèbre qui éteint les lumières, noie l'Esprit ; c'est le Tellurisme.
De là, elle monte dans le ciel, mais y occupe la seconde place : c'est la phase lunaire.
Enfin, l'ambition de l'homme grandissant avec son orgueil, il prend la première place, il devient un Dieu solaire. Alors, dans la confusion qui règne, le soleil devient la Terre.
C'est pour cela que le nom de l'astre radieux « Sol » devient le nom du terrain sur lequel nous marchons.

LE GRAND ARCHITECTE DE L'UNIVERS (MÂ EL-BANNÂ)
Les sociétés secrètes conservent depuis longtemps la vieille tradition qui enseigne que la Déesse était appelée « le Grand Architecte De L'Univers » ; mais la création qu'elle accomplit n'a rien de surnaturel : elle fonde des villes et elle crée l'enfant.
Dans toutes les Ecritures primitives, il était parlé des Architectes (archi-tekton, en grec, de « tekton », charpente, ce qui soutient une œuvre) (1) synthétisés par le « Théos collectif », le Panthéon, c'est-à-dire toutes les Déesses qui par une série de fondations, font naître tout ce qui concourt à organiser la vie spirituelle et la vie matérielle qu'on exprimait symboliquement par le Ciel et la Terre.
C'est ainsi que Cérès est appelée « législatrice » ; que Junon est représentée avec des créneaux sur la tête, parce qu'elle fonda des villes. Elle est le Ciel sur la Terre ; on l'appelle Juno-Lucina, et on l'adore dans des fêtes appelées « les Calendes ».
Hera (2) est appelée « Souveraine ». Vénus-Uranie, ou Vénus-Lucifer, porte le flambeau de l'esprit qui dirige et organise.
Les Déesses ne créent pas matériellement, mais spirituellement. Le travail matériel est fait par les « remueurs », les « moteurs », en hébreu « malakim » (messagers), qui sont au service des Déesses (3).
Le nom d'archives, qui a la même racine qu'architecte, était donné aux écritures relatives aux origines.
Les archi-tektons sont synthétisés par le Démiurge, qui tire le Kosmos (l'organisation sociale) du néant, du chaos. (Kosmos désigne le ciel terrestre, c'est-à-dire la vie heureuse de l'époque matriarcale.)
Chaque nation a son « genius loci » (génie local), partout représenté par une femme qui explique la Nature, en connaît les lois, et concourt à former le Démiurge, l'intelligence universelle.
Elle est en même temps la Mère, créatrice de l'enfant (d'où l'idée de création attribuée à la Divinité) et organisatrice de la vie sociale.
(1) Architekton vient de « archein » (commander) qui vient de « arché » (commencement : celui qui a commandé au commencement), et « tekton » (charpentier), de « teuckein » (fabriquer).
« Il n’est pas sans importance, en ce qui concerne plus spécialement la tradition chrétienne, de remarquer, comme l’a fait déjà M. Coomaraswamy, qu’on peut facilement comprendre par-là que le Christ devait apparaître comme le « fils du charpentier » ; les faits historiques, comme nous l’avons dit bien souvent, ne sont en somme qu’un reflet de réalités d’un autre ordre, et c’est cela seul qui leur donne toute la valeur dont ils sont susceptibles » (R. Guénon, Etudes Traditionnelles, Maçons et Charpentiers)
(2) Il existe encore dans la Franc-Maçonnerie moderne un Rite dit « d'Hérodom », qui est considéré comme la continuation directe du Rite qui a précédé tous les autres. On l'appelle aussi « Rite de Kilwinning », et encore « Rite ancien et de Perfection ». On a beaucoup cherché l'étymologie du mot « Hérodom », sans rien trouver parce qu'on n'est pas remonté assez loin dans l'histoire des sociétés secrètes. On y retrouve le mot latin « hœres », héritier, au génitif pluriel « hœredum », et, pour comprendre la réelle signification de ce mot, il faut se rappeler que Junon est appelée Souveraine, « Hera », en grec, et que ceux qui avaient hérité étaient appelés « Hérès ». Ceux qui servaient Junon étaient les « Hérésides », et c'est de ce mot qu'on a fait « Héritier ».
(3) « L’Architecte est celui qui conçoit l’édifice, celui qui en dirige la construction », dit le F∴ Nergal lui-même. et, sur ce point encore, nous sommes parfaitement d’accord avec lui ; mais, si l’on peut dire, en ce sens, qu’il est véritablement « l’auteur de l’œuvre », il est pourtant évident qu’il n’en est pas matériellement (ou formellement, d’une façon plus générale) « le créateur », car l’architecte, qui trace le plan, ne doit pas être confondu avec l’ouvrier qui l’exécute ; c’est exactement, à un autre point de vue, la différence qui existe entre la Maçonnerie spéculative et la Maçonnerie Opérative. » (R. Guénon, La Gnose, À propos du Grand Architecte de l'Univers, note de bas de page)


Un des arguments les plus communs pour justifier la subordination des femmes est celui-ci :
Elle a toujours existé !
S'appuyant sur l'histoire qui nous raconte à sa façon le passé de nos aïeules, on affirme que, de tous temps, les choses étaient ainsi.

 

La tradition antique personnifia toujours la science et les lettres par neuf femmes qui furent les neuf grandes Révélatrices. Par la suite, les Sociétés secrètes qui ont continué les Mystères antiques les ont symbolisé par Neuf Sœurs.
Quelles étaient en réalité ces neuf sœurs ?
Les voici :
1- La Déesse Toath (Thoth), en Egypte, auteure des 42 livres sacrés. Les Egyptiens font remonter leurs saintes Ecritures à un « Révélateur » considéré comme un être divin, surnaturel, c'est-à-dire au-dessus de la nature masculine. Ce Révélateur égyptien est appelé Toath. Il est dit « l'écrivain de la Vérité », « le Seigneur des paroles divines », « le Seigneur des Écrits sacrés » ; on l'appelle « Trois fois grand ». 
Son nom s'écrit avec la première lettre hiéroglyphique « Tho » qui veut dire « monde » ; on y ajoute la racine « The » qui indique la « souveraineté suprême », Tho-the, « monde divin », devient Tho-oth quand on change la terminaison des noms féminins. Dans les hiéroglyphes, TOATH est désigné par les mots Nuter Aa Heonet, qu'on traduit mal à propos par Dieu trois fois grand, parce que le mot Nuter (Nouter ou Noutir) ne signifie pas « Dieu » il signifie Nature ou Renouvellement (par la maternité), donc, ici, il désigne la Divine Mère. Thoth est la Déesse des lettres, celle qui a créé le langage articulé et donne des noms à tous les objets, ce qui est bien le rôle d'une Mère qui dirige et instruit ses enfants. Elle invente l'écriture, elle fonde la science et la médecine « qui a mis en fuite les ténèbres de l'ignorance ; elle chasse la nuit de l'âme, l'erreur et les mauvais principes émanés de l'homme ». (Livre des Morts, chap. XLIV). C'est Thoth qui établit la religion (Théogonie) et créa les cérémonies du Culte ; elle fit connaître aux hommes l'astronomie et la science des nombres, la géométrie, l'usage des poids et mesures. Un des livres sacrés de Thoth comprenait une description de la Terre, un autre était spécialement consacré à la description de l'Egypte. 
2- Sarasvati aux Indes, auteure du Véda.
3- Yao en Chine, auteure des King.
4- La Voluspa chez les Celtes, auteure de l'Edda.
5- Dercéto, surnommée Istar ou Astarthé, en Phénicie, auteure de la Cosmogonie Phénicienne.
6- Ardui-Anaïta, surnommée Ariane ou Ariadne, auteure de l'A-Vesta en Perse. Un autre surnom d'Ardui-Anaïta, c'est « Diana ». Les Parsis (anciens Mazdéens) remplacent souvent le mot « A-Vesta » par le mot Dîn, qui signifie Loi en zend. Din fait Dina et Diana, et l'expression « Dæna A-Vesta » serait synonyme de Diana. « Diana » a donc signifié la Loi avant d'être le surnom d'une Déesse, comme la Loi d'Israël, « Ha-Thora », sera le surnom de Myriam, la Déesse « Hathor », qui en est l'auteure.
7- Krishna aux Indes, auteure de la Bhagavad Gitâ. Si nous lisons la Bhagavad-Gitâ dans la traduction anglaise de Charles Wilkins (1787), nous voyons qu'il appelle Krishna « Fille royale de Dropadi » ; si nous lisons le même livre dans la traduction d'Eugène Burnouf, faite un siècle plus tard, nous constatons qu'il a supprimé les passages qui indiquaient le sexe de Krishna.
8- Hemœra en Grèce, auteure des livres attribués à Homère.
9- Myriam Hathor en Egypte, auteure du Sépher qui servit à faire le premier livre du Pentateuque, la Genèse biblique (qui en sera la caricature, une « père-version »). Un temple lui a été consacré dans la ville de Denderah
Une des femmes qu'on donne à Moïse s'appelle Séphora. C'est ironiquement, sans doute, qu'on lui donne comme nom le titre du livre de Myriam, le Sépher.
L'expression « Satan est le singe de Dieu » peut aider grandement à comprendre quelques-unes des plus sombres énigmes (et « singeries ») du monde moderne, dit René Guénon.
Ces femmes sont appelées ironiquement des « Sephiroth » ou « Avatâra ». On en compte dix, comme les incarnations de Vishnou ; neuf déjà venues et une attendue…
Le nom de Vishnou vient de la racine Vâsh ou Vish qui veut dire « pénétrer ».
Le mot « Vash » résonne dans le nom français « Vache », animal sacré, encore vénéré dans certaines civilisations et religions, et dont le lait est le produit de la fécondation aboutie, liquide nourricier extrait d'une structure ayant engendré. Il représente la « liqueur » de la doctrine tirée d'une structure bien « traite ».
C'est la « Voie/Voix Lactée », le Chemin de Compostelle, le lait stellaire qui nourrit le « nouveau-né » philosophal.
Les grandes Femmes qui ont plané au-dessus des sociétés humaines et les ont guidées à travers les vicissitudes et les orages vers la Vérité ont toujours été le mystérieux levain qui de temps en temps soulevait les âmes.
Vishnou a donc besoin du dernier état de savoir dans les consciences humaines pour sauver la situation.
Aussi, nous allons, tout au long des articles du blog, passer en revue l'œuvre de ces grandes femmes dont plusieurs ont été supprimées de l'Histoire ou ont été masculinisées.
 
La grande perturbation

L'apparition du Sépher avait provoqué un grand mouvement d'idées. Par toute la Terre on discuta les Principes exposés dans l'œuvre de la Déesse « Hathor » (Myriam). Ce sont les Phéniciens qui auraient apportés dans la Celtide l'histoire, cachée dans les Mystères de Jérusalem, de la grande Myriam, et c'est à partir de ce moment que cette histoire se propage et devient la base du culte d'une Déesse nouvelle, « Maria » que l'on cachera plus tard derrière le mot « Hiram » ; car « Hiram » doit se lire de droite à gauche comme lisent les Hébreux et non de gauche à droite suivant l'usage des Européens : Hiram alors devient Maria, le heth « H » final en hébreu se prononce « A » ; Maria est devenue « Marie » chez les Gaulois. Maria est dite aussi « Marjolaine », dont on trouve trace dans une quantité de souvenirs antérieurs à l'invasion romaine. Mais cet événement eut un résultat inattendu ; il provoqua un déchaînement de jalousie pour la grande Déesse égyptienne et une formidable réaction contre son œuvre, à cause des révélations qu'elle faisait sur les causes de la déchéance masculine. Le grand mouvement qui allait se produire dans le monde celtique était la conséquence fatale de la psychologie masculine, le résultat de la crise de l'adolescence qui se produisait partout et jetait dans l'humanité un ferment de révolte contre les contraintes imposées par l'autorité maternelle. Cela provoqua une violente réaction chez certains hommes (les hommes commencèrent à mener une vie vagabonde, cherchant à s'emparer des femmes, à les violenter, à les asservir, volant leurs biens, détruisant leurs constructions). Et le premier qui prit, chez les Celtes, la direction d'un mouvement d'opposition fut le fameux Ram dont le nom est resté dans l'histoire comme celui d'un formidable perturbateur. « Le cycle de Ram, dit M. O. Susan, fut le cycle de la brute, du mâle maléfiant, de l'homme-bélier-chef. Ce fut le cycle de l'asservissement du faible par le fort. Ce fut le cycle de la négation de la Femme. Ce fut le cycle de la chute morale de l'homme ».
Ram va appuyer sa prétention de dominer le monde sur la force d'une armée composée des castes inférieures appelées « Folk » (Folk ou Volg, d'où vulgaire, foule, en latin vulgus). Cette classe était considérée comme composée de ce qui suit, ce qui sert, mais ne dirige pas, et de la classe guerrière qui s'intitula « Leyt », c'est-à-dire « élite », les plus forts ayant toujours eu la prétention d'être les meilleurs. Les Folk (peuple) et les Leyt (guerriers) s'unirent contre les intellectuels qui formaient une caste supérieure. De ces deux mots Leyt-Folk, contractés, on fit « Leyolk » qui est devenu « laïque ».
Cet évènement fut appelé le Déluge de Ram ; il fut aussi appelé le Déluge d'Og-Gygès, parce qu'il établit le culte d'Oghas, le grand ancêtre. Le mot Og fut opposé à celui de Ma-gog (la Mère). Le mot déluge est symbolique et indique la vague humaine qui déferla sur le monde pour le bouleverser. Ram, Tamerlan, Gengis-Khan, Alexandre, César, sont des hommes de déluge, des hommes de nuit détruisant sur leur passage les œuvres de l'esprit féminin, semant partout des ruines où régnaient des idées, brûlant les livres pour cacher les Vérités. Les conquérants menaient des essaims de barbares qui terrorisaient le monde. C'est ce Ram celtique que les hindous appellent Râma (Ramachandra), le grand perturbateur et usurpateur du régime féminin en Asie, mot qui signifie « terre des Déesses » ; c'est lui que le Tibet, la Chine, le Japon et les immenses régions du Nord de l'Asie honorent sous le nom de Lama ; de Ram « l'homme-Bélier » on fit « Lam », qui signifie « agneau » ; ce nom lui resta, et le voilà devenu l'agneau, l'être doux, comme la frêle jeune fille ; c'est le commencement de la (divine) comédie, mais les suites furent si terribles que de « Lam » on fit les mots lamenter, lamentable, lamentations. Lam, qu'il fait signifier agneau, c'est « Mal » retourné.
Ram est aussi connu sous le nom de « Fo », de « Pa », de « Pa-pa » (monarque paternel) ou de « Pa-si-pa » (Père des pères). C'est lui qu'en Perse on a appelé Giam-Shyd (Djamchid) et dont on a fait le premier monarque du monde. Ce sont ses « exploits » héroïques qui sont relatés dans le Râmâyaṇa. Les Orientaux ont donné à ce « vainqueur » le nom de « Dhulcarnein » ou « Dhû-l-Qarnayn », qui signifie « aux deux cornes » (ou « le bicornu ») ; c'est l'épithète des conquérants « qui ont subjugué les deux extrémités du monde, l'Orient et l'Occident ». Les disciples de Ram étaient appelés « Ramsès » en Egypte. Le mot « Ramadan » vient de Ram. Le nom RAM provient du surnom retourné de Myriam « Hathor », MAR.
Après Ram, Alexandre eut le même surnom (la tradition arabe le désigne sous le nom d’ElIskandar dhûl-qarnein) ; il fut le second « vainqueur » de l'Asie dans la mémoire des Orientaux.
Au sujet du mot « corne », précisons qu'il est originellement le nom donné aux hémisphères cérébraux ; quand la corne s'élève vers les lobes frontaux, l'intelligence augmente ; quand elle s'abaisse vers l'occiput, l'esprit s'affaiblit. C'est avec la corne abaissée que seront représentés les démons. On ne représentera les diables avec la corne relevée qu'au Moyen Age et par esprit d'opposition. Les noms « corne », « crâne », « corniche » ou bien « couronne » (en latin CORONA ; Kether en hébreu), se rattachent à la racine indo-européenne KRN (d'où kronos, karanon, keraunos, kernunnos, etc.) qui exprime essentiellement les idées de « puissance » et d’« élévation » ; dans le mot arabe « qarn » (corne) et les mots hébreux « qérén » (rayon de lumière) et « qâran » (rayonnement, irradiation), dont la racine sémitique proche de KRN est QRN, nous retrouvons, d'une part les idées d’« élévation » et de « luminosité » (remarquons que le mot « corne » a aussi pour racine HRN, d'où le mot anglais « horn ») ; d'autre part celle de « courbure » évoquant le déplacement circulaire ou l’idée de cycle et, plus ordinairement, de « siècle » (cette dernière signification entraîne parfois, chez certains, une curieuse méprise, croyant que l’épithète « dhûl-qarnein » appliquée à Alexandre veut dire que celui-ci aurait vécu « deux siècles »). En parlant de cycle, observons que, à l’intérieur même des racines sémitiques, QR et KR se font écho sur les points d’importance fondamentale. En effet, alors que le QR arabe évoque la « mémorisation » et la « commémoration », le KR hébreu indique précisément « conserver la mémoire des choses » donc « se rappeler », c'est-à-dire « revenir sur soi ». Dans le cadre du souvenir ou de la mémoire, « dhikr », en arabe, n'est-il pas un retour que l’on fait sur soi, ce que fait également un cycle ?
Supprimer la mémoire collective dissout la nation, laquelle fait alors place au troupeau. Peut-être est-ce cela que cherchent les meneurs occultes du jeu, aux fins d'assurer plus facilement leur domination sur les ilotes modernes dont ils rêvent ?
Les racines QRN ou KRN, dans leurs significations essentielles d'élévation et de puissance, se trouvent tout à fait voisin de l’indo-européen KER, qui contient aussi l'idée d'un cercle ou d'une enceinte, et donc de ce caractère enveloppant et protecteur. Notons à ce propos que, à l'aurore des temps celtiques, la grande Déesse Kerridwen (Kéridven ou Céridven), Déesse maternelle, source primordiale de la vie, et Mère des sciences, dont les Grecs et les romains feront Cérès, était aussi regardée comme la voix vivante qui expliquait la périodicité des heures et des temps. C'est pour cela que de son nom « Kéridven » on a fait « Keer », qui signifie « une période de temps », d'où « Keer-mon », cycle lunaire (« période », signifie mois lunaire ; « mæn », lune), c'est la Néoménie, nouvelle lune de printemps. Comme ces choses constituaient l'enseignement religieux, de « Keer-mon » on fit « Cœre-monia » (cérémonie), et aussi « Keer-messe » (kermesse). Les Grecs ont fait de « Keer » le mot « kairos » qui signifie simplement « temps ».
« Dans l’obscuration et l’oubli des sciences sacrées, il y a une question de race et de latitude. Les savants de la Chine et de l’Inde n’ont rien oublié, mais nous avons été séparés d’eux par des barbares. Seuls les Ninivites, destructeurs des sciences védiques, et les Sémites, copistes insuffisants et cruels des sciences égyptiennes, ont créé un hiatus entre l’antiquité et la contemporanéité, entre la science orientale et la recherche occidentale. C’est en passant à côté, à travers, ou par-dessus ces races médiocres, que nous retrouverons notre voie, et que l’humanité moderne se rattachera dignement à ses ancêtres du cycle de Ram. »
(Matgioi, La Voie Métaphysique)

Espérance

Au milieu de ces formidables luttes, une seule chose reste dans le monde gynécocratique : l'Espérance.
Au premier siècle de notre ère, par exemple, nous voyons Johana (cachée sous le personnage de Saint-Jean), cette grande femme, fondatrice du premier Christianisme, le seul vrai, l'auteure de l’Apocalypse, qui, découragée après toutes ses luttes, toutes les persécutions subies, met son dernier cri d'espérance : « Si la femme n'a pas triomphé avec nous, elle triomphera dans l'avenir », après que le règne de l'homme aura apporté au monde toutes les tribulations qu'elle annonce.
La Femme vaincue ne voulut jamais croire que la Vérité pût être à jamais effacée de l'esprit humain, que la raison de l'homme fit un naufrage complet. Elle gardait l'espérance de jours meilleurs. L'idée s'était ancrée en elle qu'un temps viendrait où les choses seraient remises à leur place, rétablies dans leur ordre primitif.
Cette croyance devint profonde et générale. La Femme primitive avait été la révélatrice des lois de la Nature, la fondatrice de la Religion ; une autre Femme reviendrait qui se ferait assez forte pour être Tout à la fois la Justicière des hommes et la Salvatrice des femmes. Cette rédemptrice viendrait reprendre et achever l'œuvre des premiers jours. Elle rétablirait, dans le monde, l'enseignement des lois de la Nature qu'Elle retrouverait par la force de son génie, et referait l'histoire en y réintégrant le monde gynécocratique effacé par l'homme. Elle referait le monde, tel qu'il fut dans les temps primitifs, elle lui rendrait sa science, sa morale, sa Religion, et cela quand les hommes auraient tout renversé ! Chaque femme qui naissait repassait par les mêmes phases de la lutte. Toutes, impatientes du joug qu'elles supportaient, irritées des contraintes nouvelles qu'on voulait leur imposer, se firent, de la liberté à reconquérir, un but à atteindre. Il y avait en chacune d'elles un germe de révolte. C'est que la violence comprime les élans de la Nature, mais ne les supprime pas, et, en les comprimant, elle ne fait qu'accumuler des forces pour l'explosion.

Une Vierge viendra qui écrasera la tête du serpent et régénérera la race coupable

« Kâna el-insânu hayyatan fil-qidam. » (« L’homme fut serpent autrefois. »), nous rappelle une expression arabe.
Certains, encore aujourd'hui, parlent de « reptiliens » dirigeant la terre en gardant les humains dans l'ignorance. Un terme, évidemment, à prendre au sens figuré et non au sens propre.
L'antiquité a donné un grand rôle au serpent.
Tout le monde connaît la légende biblique du serpent et de la pomme, mais personne ne sait comment cette histoire a été inventée. Dans l'original du livre fameux, cette histoire n'existe pas. Elle a été introduite dans la version grecque faite deux siècles avant notre ère, on ne sait par qui, quoique l'on nous dise qu'elle fut faite par 70 docteurs, en réalité 72 (comme le nombre de grammairiens ayant révisé les poèmes homériques, œuvres originales de la déesse Hemœra), mais on préféra admettre un nombre rond, d'où son nom de Version des Septante. Il s'agissait de cacher sous un langage équivoque un épisode se rapportant à la vie sexuelle. L'original disait brutalement que l'ardeur sexuelle, qui régnait dans toute la nature, tourmentait les hommes. C'est de cela qu'on fera le serpent, l'esprit tentateur qui va séduire Eve et l'entraîner avec lui, vers ses œuvres basses. Mais tout cela va être retourné : c'est la femme qui sera la tentatrice, ce n'est plus l'homme, c'est elle qui va l'inviter à mordre à la pomme de luxure. Pourquoi cette pomme ? Parce que, dans le texte primitif, le péché de l'homme entraîne une déchéance morale, trouble son cerveau, l'incite au mal. Tout cela est exprimé en latin par le mot Malum. Ouvrez un lexique latin et vous verrez que ce mot signifie mal, péril, fléau, calamité, malheur, châtiment, peine ; malum habere (être puni du plaisir) ; tort, dommage, préjudice, faute, vice, pernicieux, funeste, etc. Mais, si malum veut dire tout cela, il signifie aussi pomme. « Malum punicum », grenade ; et en général graines, semence contenue dans la pomme (Malus, arbre, pommier).
C'est sans doute parce que cette graine, sacrifiée par l'homme, a été l'origine de toutes sortes de malheurs, que Malus (pomme) est devenu le symbole de la discorde, Malum discordiæ, mais aussi la source de la Mélancolie.
N'y aurait-il pas, éventuellement, un rapprochement à faire entre Habel ou Abel (de la légende de Caïn et Habel) et le mot pomme en anglais : Apple ?
Le serpent, animal rampant (ancien emblème de l'homme pervers), symbolise ce qui est bas, lâche, vil.
Le Serpent est le « Prince de ce Monde ».
Satan est souvent appelé en grec διάβολος, le détracteur ou l'accusateur, d'où on fait le « Diable ». Dans l'Apocalypse, il s'appelle aussi le « Dragon », le « Serpent » ; on sait que, dans le symbolisme, le dragon c'est l'antiféminisme.
N'est-ce pas l’Archange Saint-Michel (à figure de Femme) qui, à la fin des temps, doit remporter la victoire finale du Bien sur le mal, en terrassant (c'est-à-dire maîtrisant mais sans le tuer) Satan représenté par un dragon ? Faisons remarquer que Saint-Michel (« Michaël » en allemand) est aussi appelé « Mikael » en hébreu, qui est l'anagramme du mot arabe « Al Kemi » d'où « Alchimie » ; c'est aussi l'anagramme de « Malaki » qui, selon l'interprétation kabbalistique signifie « mon ange » ou plutôt « mon envoyé », et correspond au mot hébreu « Maléak » qui a le même sens.
« Satan » c'est le détracteur de la femme, son éternel calomniateur, parce que perpétuellement il lui attribue sa nature, ses vices, ses fautes. La marque du « démon » est de prendre toutes choses à rebours. Et, lorsque toutes les valeurs sont inversées, un « monde » devient un « démon »... Ainsi, aujourd'hui, plus que jamais, et par contrecoup, Jérusalem, la « Ville de la Paix », devient celle de la guerre permanente, pendant que les « unions » des Nations dites « Unies » nous donnent, quotidiennement, le spectacle de la plus incoercible désunion.
On représenta par les deux serpents du caducée les deux aspects du pouvoir de l'homme : le Roi, le Prêtre. Ensemble, mêlant la force à la ruse, ils vont torturer l'humanité... serpents qui, entourant la terre, enserrent le monde matériel et humain dans une venimeuse limite.
Le caducée est un des attributs du dieu Hermès.
Quand les hommes renverseront le culte féminin, ils donneront à Hermès le rôle rempli par la Déesse Thoth. C'est lui, Hermès qui va expliquer les lois de la Nature que l'antique Déesse avait trouvées par sa faculté divine, son intuition féminine que le Sphinx symbolisait. Hermès prendra à la femme son beau titre de Trismégiste, pendant qu'il représentera la Déesse Toth par le singe pour se venger d'avoir été appelé cynocéphale par les féministes.
Précisons que « Hermès », est le nom générique des prêtres égyptiens qui sont venus, dans le cours des siècles, jeter le voile du mystère sur toutes les antiques vérités. La Déesse avait fait la science. Le Prêtre, en prenant sa place et en donnant sa divinité à l'homme, voulut aussi lui donner le savoir. Il l'imite en tout, lui prend son costume, sa robe (d'où dé-rober), et, comme elle, veut enseigner, mais une seule chose l'arrête : la science. Le Prêtre ne comprend pas cela, ne peut pas trouver en lui le fond de Vérité qui est dans la Déesse, ne comprend pas la cause de cette sagesse, de cette autorité mais il en a vu le prestige, et c'est cela qu'il envie et qu'il veut se donner par des apparences de sagesse et de sainteté. Il est persuadé qu'il peut faire ce que fait la femme. A la loi Divine il va opposer la loi humaine, et c'est l'origine de l'erreur, le commencement du surnaturel.
Dans chaque pays on trouve un terme générique pour désigner la fonction nouvelle (sacerdotale) que l'homme va prendre : chez les juifs il y aura le « Lévite » et le « Kohen » ; on trouve également certains personnages légendaires, qui n'ont aucune réalité historique, mais qui servent à donner un fondateur à un dogme nouveau : en Perse il y aura Zoroastre, aux Indes Vyâsa, Odin chez les scandinaves et les Grecs inventeront la légende d'Orphée ; rappelons à propos de cette légende qu'Eurydice meurt de la piqûre d'une vipère à la cheville (le serpent, symbole de l’homme qui attaque la femme en bas, dans son sexe), en fuyant la poursuite d'Aristée (la fuite de la femme devant l'homme). Elle descend aux Enfers (c'est-à-dire dans la nouvelle vie sociale), et c'est là qu'Orphée la cherche.
L'homme qui asservit la Femme prétend toujours la libérer.
La Femme est la Déesse trempée dans des « eaux » qui la rendent invulnérable, excepté au talon, où le serpent pourra la mordre et où elle sera blessée. Belle allégorie qui montre qu'elle ne peut pas être attaquée de front, loyalement, franchement, mais seulement par la bassesse qui la mord par en bas : mordre la Femme au talon, c'est-à-dire l'attaquer par en bas, c'est l'attaquer dans son sexe, en lui imputant les péchés de l'homme.
Il est des peuples qui remplacent le Serpent par le Scorpion, lequel blesse la Femme au pied.
« Hermès » est l'emblème de la parole qui crée et interprète tout, dit Eusèbe. Il va interpréter en effet, mais si sa parole crée, ce ne sera que l'erreur. C'est ainsi que le mot « révélation » qui est le mot consacré par les religions, a une signification contraire à celle qu'on suppose : il veut dire « re-voiler » et n'a été employé que par les « Hermès » qui ont caché la science, qui l'ont voilée, puis re-voilée sous de nouveaux symboles, et c'est alors qu'ils l'ont imposée au peuple. Le mot propre, que nous devrions employer, est « dévoiler ».
Pour « Hermès », les anciens cultes sont appelés impurs parce qu'ils glorifient la Femme ; on cherche à les supprimer et on établit dans toute l'Egypte le culte mâle appelé pur : c'est l'origine du Phallicisme (Pylones et obélisques furent des symboles du sexe mâle ; les Féministes leur opposeront l'Arc de Triomphe).
Pour imiter la Déesse Hygie, « Hermès » prétendra guérir, et le caducée sera le symbole de sa médecine, celle qui tue, à l'instar de celle du « lobby pharmaceutique » actuel : votre mauvaise santé est la garantie de ses profits et de sa toute-puissance.
« Hermès » représente aussi l'argent, les transactions commerciales ; il fait de la science un commerce, du temple un marché. Il est le Dieu des voleurs (et des banquiers) en attendant Mercure qui l'imitera ; aussi, fait de la religion une affaire et, en même temps, un privilège qu'il veut garder pour lui et ceux qui le soutiennent.
« Hermès » a changé plusieurs fois de nom, de religion, passant de la doctrine aux dogmes, de l'idéologie au système, de religieux à laïc, ou d'un lieu géographique à l'autre, mais, opportuniste et rusé, « Il » est toujours là aujourd'hui, et ses « réseaux » sont puissants.
Comme les femmes ont comparé l'homme vil, qui les attaque lâchement, au serpent, Hermès appelle le serpent le plus spirituel de tous les êtres ; il symbolisait pour lui la Sagesse et la Perfection Divine et représentait la Régénération et l'immortalité de l'âme.
Aussi, le « diable » est assurément fort habile, mais pourtant il ne peut jamais s'empêcher d'être ridicule par quelque côté !
Les dégénérés ont fait du serpent une divinité qu'on adore.
Le serpent, l'homme vil, a mille noms. Chez les Chinois, c'est Kong-Kong (ou Gong-Gong), à la face d'homme et au corps de serpent, qui détruit l'humanité par ce grand cataclysme moral dont la symbolique a fait un déluge universel, quand on a tout caché sous des allégories.
Ce soulèvement, provoqué par l'invasion de la barbarie des hommes forts, des brutes, dans le monde régi par des femmes, est devenu une grande inondation parce que, dans le symbolisme antique, on représentait l'Esprit de Vérité par le feu qui brille, par la torche qui éclaire, et l'erreur qui est son contraire par l'eau qui éteint le feu ; l'eau, symbole de l'ignorance qui éteint les lumières, devient le domaine du dieu mâle, Poséidon ou Neptune, et on créé le baptême par l’eau, par opposition à la purification spirituelle par le Feu : en Grèce, on a le déluge d'Ogygès, celui de Deucalion et de Pyrrha ; en Scythie, celui d'un autre Deucalion ; chez les Hindous, celui de Satyavrata ; chez les Mexicains, celui de Coxcox ; chez les habitants de la Floride et les Apaches, celui de Massou ; les Frisons appartiennent à la race « de la chute de l'homme » ou « Déluge de Lao », que quelques symbolistes font remonter à 12.000 ans environ avant le submergement de l'Atlantide ; le déluge des Brahmanes fut appelé Dinapralaya. La légende du déluge universel a inspiré Raphaël qui nous a montré les hommes dans l'eau cherchant à y entraîner les femmes. Donc, à son époque, on savait encore ce que signifie le symbolisme.
En Egypte, le serpent, symbole du mal et des ténèbres, c'est Apophis, l'adversaire de la grande Déesse Séti (Apophis, en grec, ou Apofis, en égyptien, est une inversion du mot « Sophia », la Sagesse en grec) ; une fois son culte supprimé et ses images détruites, quand on parlera encore de Séti, ce sera pour la ridiculiser sous le nom de Soutekh, personnalité féminine honnie, avilie, ou sous celui de Sekhet à tête de lionne que surmonte le disque du soleil, son ancien emblème qu'on n'a pas encore supprimé, mais on y ajoute le serpent, et alors on l'appellera Set, d'où Satan, et sous ce nom elle va représenter l'homme perverti. Et la grande Isis, après avoir représenté le soleil, représentera la lune qu'on lui mettra entre des cornes de vache et, comme Séti, portera sur son front le serpent d'or, l’Uræus, qui avait servi à représenter l'homme pervers.
Nous trouvons aussi Typhon chez les Égyptiens (anagramme du « Python » des Grecs, menaçant Léto), qui personnifie les fléaux de la Nature et les maux du corps et de l'âme. Les hommes-serpents sont nombreux en Egypte. On les appelle les 72 conjurés de Typhon. 
La Déesse solaire Pasht (Bastet, Bast), à figure de chat, animal aimé par la Femme et tenu en grande vénération dans la ville de Bubaste, veille en écrasant sous sa patte le serpent des ténèbres, l'homme méchant, son éternel ennemi ; cette représentation anticipait la Vierge écrasant la tête du serpent sous son talon.
En Syrie, c'est Nahash. C'est celui-là qui est le héros de la légende d'Adam et Eve.
Chez les Perses, le méchant est représenté par le serpent Ophinéus.
Dans les tablettes chaldéennes, on mentionne le vaisseau d'Ea, Déesse de la mer, qui serre le cou du serpent à sept têtes. Dans les Védas, Indra (appelé aussi Shakra) lui tient la tête basse sous les flots écumants.
Les Druides représentaient le serpent (l'homme méchant) par Hu.
Thoth était représentée par la tête d'Ibis, et cet oiseau lui était consacré.
L'Ibis était un oiseau sacré parce que sa spécialité était de faire la chasse au serpent qui personnifie l'esprit du mal, le mensonge, la fausseté et la ruse.
D'autres oiseaux sont symboliquement représentés comme ennemis et destructeurs des reptiles : dans l'ancien Mexique, le « royaume du Grand Serpent » est vaincu par l'apparition de l’Aigle, Oiseau solaire des Aztèques ; dans la tradition indienne, l'oiseau mythique Garuda, « roi des oiseaux » et « véhicule » de Vishnou, combat contre le Nâga ; Krishna, incarnation de Vishnou, danse sur les sept têtes du Nâga. Les Dravidiens de l'Inde avaient une tradition semblable.
L'oiseau et son ennemi symbolisent l'opposition entre le Ciel et la Terre, entre l'ange représentant les états supérieurs et le démon assimilé aux états inférieurs, entre le monde céleste et le monde infernal.
Remarquons néanmoins qu'il existe des exceptions où, sous un aspect bénéfique, le serpent s'unit à l'oiseau, telles que le Quetzalcóatl (serpent « ailé » ou « précieux jumeau ») des anciennes traditions américaines appelé également « Etoile du matin » et « teotecpatl » qui signifie « Pierre divine » (voir l'ouvrage de Edward King, vicomte Kingsborough, Les antiquités du Mexique, vol. VI, p. 100) ou, plus simplement, le serpent « Nâginî », non pas celui des aventures d'Harry Potter, mais celui de la mythologie védique et hindoue, ou encore « Uachet » appelé la « dame de la flamme » en Egypte. Ajoutons encore qu'en cyclologie nous trouvons le « Feu-Serpent », ce qui est le sens du mot sanscrit « Koundalini », un des noms du « Serpent Astral » (principe vital du Monde) ; « Koundalini » est le terme qui sert également à désigner le principe qui, dans l’homme, correspond à ce qu’est le « Serpent Astral » dans le monde.
Un 25ème degré des Mystères fut créé par des chevaliers qui, étant en Palestine lors des Croisades, avaient trouvé des Israélites captifs des Musulmans et les avaient délivrés. Ceux-ci, en reconnaissance leur firent connaître la tradition du « Serpent d'airain », qui s'était perpétuée en Judée. La révélation de cette tradition qui leur fut faite est l'origine de la fondation de l'Ordre des Templiers.
À propos du « serpent d’airain », signalons que c'est en réalité le même mot qui en hébreu signifie « serpent » (nahash) et « airain » (nehash) ; on trouve en arabe un autre rapprochement non moins étrange : nahas « calamité », et nahâs « cuivre ».
Au Louvre, on peut voir Minerve assise et menacée dans sa sagesse et dans sa dignité par des serpents qui s'élèvent autour d'elle.
Enfin, il y a peu, une expression était également explicite quant à son application concrète qui allait s'avérer extrêmement néfaste pour l'Humanité, telle « le serpent monétaire », ce dispositif économique « venimeux », finalisant, avec la mise en place de la « dette », le traité de Maastricht puis celui de Lisbonne, le monde « orwellien » dans lequel nous sommes aujourd'hui, l'U.E., devenue cette « abomination de la désolation » avec l'aide du Dollar, évidemment.
« Vous avez de l’argent, mais vous n’avez pas d’âme ! »
(Alejandro Jodorowsky, El Topo)
Faisons remarquer que le sigle du Dollar n'est pas un « D » mais un « S » comme... « Serpent » ou « Snake », dans sa version US ; ce « S » est barré de deux traits verticaux : n'y aurait-il pas là une allusion à peine voilée aux colonnes du fameux Temple de « S », celui du veau d'or, et à ses non moins fameux « marchands » ?
« Le commerce est, par son essence, satanique. L’esprit de tout commerçant est complètement vicié. Pour le commerçant, l’honnêteté elle-même est une spéculation de lucre. Le commerce est satanique, parce qu’il est une des formes de l’égoïsme, et la plus basse, et la plus vile. »
(Baudelaire, Mon Cœur mis à nu)

Prophéties 

C'est par l'intuition des Femmes de toutes les époques que les vérités primitives nous sont rendues ; c'est par elles seulement que l'antiquité se dévoile au philologue dans toute sa beauté et dans toute sa vérité. Ce sont leurs aperceptions si lucides qui faisaient prévoir l'avenir, non parce qu'un Dieu surnaturel le révélait (ce sont elles qui sont les Déesses), mais parce que l'évolution humaine devait répondre à un enchaînement logique de faits que ces primitives inspirées apercevaient très clairement. L'intuition serait alors une faculté qui peut s'exercer à longue distance, ce qui supprimerait pour notre cerveau la notion du temps. Quel problème à méditer !
C'est dans les grandes inspirées du VIIIème siècle avant notre ère que le vrai caractère des Prophétesses d'Israël se révèle.
Dans leurs pensées d'avenir, ce n'est pas la nation qui les préoccupe, c'est le parti de la Vérité et de la Justice, représenté alors par les fidèles partisans de HeVaH ; c'est ce parti qui est sous-entendu dans ces mots : « le Peuple d'Israël ».
Dans leurs écrits règne l'idée dominante que tous les peuples de la Terre finiront par se convertir à HeVaH et que cette conversion inaugurera une ère de prospérité et de bonheur. Nous l'attendons encore !...
(HeVaH, nom générique de la femme, est devenu HaVeH en écrivant le nom à l'envers, puis, plus tard, en ajoutant devant le nom le « Yod » hébraïque ou « I », lettre idéographique qui symbolise le sexe masculin, on écrira IHaVeH qui deviendra le « Jéhovah » des modernes.)
La seule prédiction des événements futurs qu'Isaïe fait est celle dans laquelle elle déclare à la « Maison de David » que HeVaH lui donnera un signe rassurant : « La vierge concevra, elle enfantera un fils qu'elle nommera Emmanuel, c'est-à-dire « HeVaH avec nous ».
Cet enfant (qui peut être un livre), donné miraculeusement à la Terre, sera un rejeton de la lignée de Jessé, une fleur née de sa racine. On l'appellera le « Dieu fort », le Père-Mère des siècles futurs, le Prince de la Paix. Il sera exposé comme un étendard en vue des peuples, les nations viendront lui offrir leurs prières, et son sépulcre sera glorieux.
La fin du Livre de Daniel est consacrée à l'annonce du retour de la puissance féminine, dans un temps déterminé, après que le règne de l'homme aura produit l'abomination de la désolation.
C'est à Daniel que l'on reporte l'erreur, généralement répandue depuis, que le Prophète est celui qui prédit l'avenir, que la Prophétie est l'annonce d'événements futurs. Le mot Prophète ou Prophétesse veut dire « qui parle », et le mot Prophétie indique le discours tenu. C'est le Logos des Hébreux. C'est parce que Daniel était intuitive qu'on fait d'elle une voyante et un devin.
La prophétie de Daniel représente les phases de la domination masculine par quatre bêtes, qui s'élèvent successivement de la mer.
(On sait que, ici, la mer représente symboliquement les passions, l'ignorance, tout ce qui éteint les lumières de l'esprit)
C'est d'abord un lion ailé, représentant la Prêtresse antique.
Puis un ours, l'homme grossier et sensuel.
Puis un léopard ailé, le Docteur, le philosophe.
Puis une bête à dix cornes, le peuple, la solidarité entre les forts pour le triomphe de l'injustice. Cette bête est la plus épouvantable de toutes : c'est la bête actuelle, représentée surtout par les masses ignorantes et crédules, « la conscience animale de l'humanité » comme disait Bernard de Montréal, qui obéissent aveuglément à toutes les injonctions des dégénérés qui les gouvernent. C'est cette abomination qu'annonce également « Saint-Jean » : « Et je vis monter de la mer une Bête qui avait dix cornes et sept têtes » alors, « la terre entière, prise d'admiration, suivit la Bête... Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation. Et tous les habitants de la terre l'adoreront » (Apocalypse 13, 1 à 7).
Mais tout le monde ne se soumet pas.
Les Gilets Jaunes (quel que soit le pays) sont les Cathares modernes. Ce mouvement est la Gestation du vrai « Grand Reset », favorable, celui-là, à l'humanité tout entière. La persécution dont il fait l'objet n'est plus religieuse mais laïque, quoique, dans cet actuel « Règne de la Quantité », l'argent, ou le « Business » comme on dit aujourd'hui, semble être la religion, celle des intégristes du libre-échange. Cependant, derrière ces mots se cache toujours le même projet de domination, et les oppresseurs ont toujours ce même instinct inquisitorial de violence et de cupidité. Notre monde divisé, et même atomisé, à dessein, va-t-il encore être violemment rejeté en arrière, comme ce fut le cas après le massacre des Cathares, et connaître de nouvelles souffrances qui viendront s'ajouter à celles déjà existantes ? Ou bien ses éléments vont-ils, telle une production d'anticorps participant activement à une défense immunitaire en détruisant les agents pathogènes qui s'attaquent à leur organisme, s'unir, se solidariser et lutter, unanimement, contre le mal qui règne sur Terre, ce « cancer » séculaire et rongeant, ce « pan-satanisme » qui infeste et infecte le monde moderne, le terrasser, et entrer, enfin pleinement, dans cette ère nouvelle de paix et de prospérité pour tous que l'antiquité a aperçu comme un phare brillant dans un avenir lointain ?
« C'est ce qui s'entend de ce temps auquel le Saint-Esprit mettra le feu de l'amour divin par toute la terre et qu'il fera son déluge. Car il y a trois déluges, qui tous les trois sont tristes et qui sont envoyés pour détruire le péché. Le premier déluge est celui du Père éternel, qui a été un déluge d'eau ; le second a été celui du Fils, qui a été un déluge de sang ; le troisième est celui du Saint-Esprit, qui sera un déluge de feu. Mais il sera triste, aussi bien que les autres, puisqu'il trouvera beaucoup de résistance et quantité de bois vert qui sera difficile à brûler. »
(Marie des Vallées)
« Il y aura un temps où on vivra en esprit. Il durera jusqu'à la fin du monde, et a commencé avec le bienheureux Benoît. Dans l'un on a été sous la loi, dans l'autre nous sommes dans la grâce, dans le troisième, que nous attendons prochainement, nous serons sous une grâce plus abondante. Le premier est l'âge de la servitude servile, le second de l'obéissance filiale, le troisième de la liberté. Le premier est l'âge de la crainte, le second de la foi, le troisième de la charité. Le premier est l'âge des vieillards, le second celui des jeunes gens, le troisième celui des enfants. »
(Joachim de Flore, Expositio in Apocalypsim)
« Joachim ne s’est pas cru autorisé, en dépit de la conscience qu’il avait des rythmes de cette algèbre cosmique initiée par les Chaldéens, à donner la clef de la terrifiante formule : 666. C’est un code simple pourtant. 666 est une multiplication. Qui multiplie en effet 6 x 6 x 6 obtient 216. Il suffit d’y ajouter le 0, supposé inconnu de l’antiquité, mais en réalité crypté, pour déterminer la durée pendant laquelle le soleil séjourne dans un signe zodiacal. 2 160 est bien « le chiffre de la Bête » qui devait ruiner la Rome papale : c’est le chiffre d’un temps. Ce même temps qui abolit les mythes et dévore même les dieux. En dépit de toutes les fantaisies et les délires que le chiffre a inspirés, 666 reste l’indication d’une date (2160) à laquelle il a été prévu que le soleil finirait de visiter cette « étable » de Bethléem où le Poisson est né. »
(Philippe Camby, Préface de L’évangile éternel de Joachim de Flore traduit et annoté par E. Aegerter)


LA TRADITION ANTIQUE
Si les premiers efforts de la pensée humaine ont créé une science qui n'a jamais été dépassée et que, de toutes parts, on cherche aujourd'hui à reconstituer, c'est que, dans la jeunesse de l'humanité, la femme avait parlé. La découverte qu'elle fit des lois de la Nature a été l'origine, la source, la base de toutes nos connaissances. Première révélatrice des vérités naturelles, elle est restée elle-même, dans le souvenir atavique de l'homme, l'idéal lointain, la suprême personnification religieuse ; son ombre s'est traînée dans toutes les religions, c'est la vierge devant laquelle l'esprit de l'homme s'incline, souvenir confus de la première Théogonie.
C'est ainsi que la très haute antiquité a possédé des notions vraies de toutes les sciences, et ces notions ont même pris des développements poussés si loin dans les détails, dans la précision des faits, que, pour nous remettre à leur hauteur, nous devons donner une vigoureuse impulsion à nos sciences modernes qui se traînent si péniblement par les sentiers de l'empirisme et de la routine.
Mais la tradition s'est emparée de ces notions que la femme avait apportées, et les a transmises à travers les siècles en les altérant.
Les conceptions théologiques que l'on nous représente comme ayant régné à l'origine de la vie humaine sont, dans la forme qu'on leur donne aujourd'hui, le travestissement de la pensée féminine, pensée travestie parce qu'elle est exprimée par des hommes qui n'en comprennent pas le sens, et, dès lors, devenue grotesque et ridicule comme le serait un homme affublé de vêtements de femme.
La métaphysique qui se greffe sur la théologie est le même travestissement un peu modifié. Quant à la science moderne (1), celle du moins qui supprime complètement la forme primitive traditionnelle, même travestie, c'est-à-dire tout l'apport de l'esprit féminin, celle-là, c'est le néant.
Citons, à ce propos, toute l'œuvre de Newton (2), esprit nébuleux (dont on sait aujourd'hui les rapports avec les milieux occultistes de son temps et dont on pourrait considérer la loi de la gravité comme une contrefaçon de la « musique des sphères » pythagoricienne) qui a entravé le progrès des sciences physiques, comme l'esprit nébuleux de Darwin (3) a entravé celui des sciences naturelles.
Cette prétention d'appeler science ce qui est le renversement de toute vérité, démontre l'obscurité qui règne dans les esprits dominés par des passions troublantes.
Dans Le règne de la quantité et les signes des temps, René Guénon fait remarquer que « les sciences profanes dont le monde moderne est si fier ne sont bien réellement que des « résidus » dégénérés des antiques sciences traditionnelles, comme d’ailleurs la quantité elle-même, à laquelle elles s’efforcent de tout ramener, n’est pour ainsi dire, sous le point de vue où elles l’envisagent, que le « résidu » d’une existence vidée de tout ce qui constituait son essence ; et c’est ainsi que ces prétendues sciences, laissant échapper ou même éliminant de propos délibéré tout ce qui est véritablement essentiel, s’avèrent en définitive incapables de fournir l’explication réelle de quoi que ce soit. ».
Le sens caché, le sens ésotérique des faits, des textes, des livres religieux, ne semble pas pouvoir être compris par la généralité des hommes (4) : c'est pour cela que l'antiquité avait institué l'usage de l'initiation, conférée seulement à ceux qui voulaient bien se soumettre à une longue étude et qui consentaient d'avance à accepter les conclusions de la science. Mais ceux qui veulent voir clair dans les choses abstraites a priori, c'est-à-dire avec leurs seules facultés, ne voient rien, et ils nous le prouvent bien, puisque leur premier mot est toujours une négation. Ceci renvoie à cette réponse cinglante que fit un jour René Guénon : « Nous écrivons pour instruire ceux qui sont aptes à comprendre, non pour solliciter l'approbation des ignorants. ».
(1) « Les prêtres à penser prêchant la « bonne science » sont nombreux. Stephen Hawking représente pour le grand public la réussite de cette science officielle, envers et contre tous. Son dernier ouvrage, l’univers dans une coquille de noix, ressasse les thèmes scientifiques idylliques ainsi que les stars de ce club très fermé que sont les scientifiques « sérieux »… La manipulation est une constante dans ce monde officiel.
« Hawking est un scientifique positiviste pure et dure issue du « système ». Il est le faire valoir des théories scientifiques humanistes aujourd’hui imposées à la conscience collective. Son instrument : Les mathématiques, sa logique : A la mesure des bons films hollywoodiens, avec un début, big bang et une fin à la Française, big crunch. Sa sagesse : « Les mouvements apparents des planètes dans la voûte céleste s’expliquent par les lois de newton et n’influent en rien sur notre destinée… ». Le fait même de voir une étoile briller dans le firmament, en dehors de son action photomagnétoélectrique qui est évidente sur les corps matériels, influence notre destinée. C’est sans commentaires.
« Hawking et ses confrères ont souvent une vision crue du monde à venir. Dixit : « Je ne m’attends pas moins que la limitation de la taille du cerveau, qui doit passer par le col de l’utérus, disparaisse sitôt que nous aurons appris à faire pousser des bébés hors d’un corps maternel (d’ici une centaine d’année, je suppose…) Les implants électroniques neuronaux permettrons de disposer d’une mémoire accrue…». En attendant ce meilleur des mondes possibles, monsieur Hawking repose l’existence théorique de l’univers sur les mathématiques. Les mathématiques sont une des structures théoriques permettant à la plupart des dogmes scientifiques de se maintenir comme acquis pour nos contemporains. Les mathématiques ont « le pouvoir » de justifier « sur le papier ou sur l’écran » des théories qui sont fausses. ». (Extrait du site l'Ecole Helvétique des Runes)
(2) L’histoire de l’hypothèse de Newton est l’histoire de toutes les hypothèses. Un jour, un homme observe un phénomène, il s’arrête, il regarde, il s’étonne, il cherche, puis il se fait à lui-même une réponse quelconque : c’est une hypothèse. Elle pourrait être juste, mais elle est, presque toujours, fausse, parce que les lois de la Nature sont cachées, complexe, et que, pour les connaître, il faut de longues études ou une inspiration extraordinaire, éclose, soudain, dans une tête de génie. Tel n’était pas le cas de Newton, car il est possible de démontrer que toutes les théories qu’il a jetées dans la science sont fausses.
(3) Les premiers hommes qui resplendissaient de la pureté morale de l'Enfant, de sa naïveté, de sa droiture, de son exquise sensibilité, ne sont pas plus les fils des singes qu'ils ne sont le vieil Adam des théologiens fait de toutes pièces par un Dieu inconnu.
(4) « Certaines vérités ne nous paraissent invraisemblables que, tout simplement, parce que notre connaissance ne les atteint pas. » dit Amadou Hampâté Bâ.

LA SCIENCE PRIMITIVE : EXEMPLE DANS LA TRADITION HINDOUE
L'Inde antique nous a laissé une cosmogonie grandiose, la plus hardie des théories philosophiques, et qui a survécu, mais qui est en si grande opposition avec les conceptions mesquines de la science moderne, que peu de personnes la comprennent.
Nous y trouvons d'abord l'Espace qui n'est pas contenu, mais contient tout. C'est l'extension sans bornes.
Dans cet Espace est une substance primordiale, universelle, celle qui a servi de thème aux dissertations philosophiques de toutes les époques, dont l'alchimie parlait comme d'une chose mystérieuse. Elle est le fond de la Nature manifestée et, cependant, cette substance qui est tout, n'est rien pour nos sens.
On en parle sous divers noms dans toutes les cosmologies, on y fait allusion dans toutes les philosophies, c'est le Protée de la Nature, toujours fuyant et toujours présent. Nous la touchons sans nous en douter, nous la regardons sans la voir, nous la respirons sans en avoir conscience, nous l'entendons et la sentons sans avoir la moindre notion de sa présence, car elle se trouve dans chaque molécule ; en un mot, c'est le véhicule de tous les phénomènes. On appelle cette substance « Akâsha » en sanscrit.
C'est l'Azote (Æther-Azote), substance qui n'est pas seulement dans notre atmosphère, mais au-delà, mais partout, mais dans l'univers entier, sous des états de condensation ou de raréfaction qui dépendent du milieu dans lequel elle s'épand. Elle est dans les corps organisés et constitue le fond matériel de la substance vivante (Voir les articles Cosmogonie et La Vie).
Au sein de cette substance s'agite et rayonne l’Upâdhi, l'élément-force, qui fait la vie, qui anime et féconde le grand souffle « source vivante de la vie », cause sans cause. C'est la radiation des astres incandescents, l'atome radiant émané des soleils et projeté, dans tous les sens, dans l'espace immense ; c'est l’Oxygène radiant que notre Soleil projette parce qu'il est son élément comburant.
Mais d'autres étoiles projettent d'autres éléments actifs comme lui.
Cette force est septuple dans les doctrines primitives. C'est-à-dire qu'il n'y a pas un seul élément radiant, l'oxygène, il y en a sept autres de couleurs différentes.
Les sept radiations colorées sont les « sept gouverneurs », les « sept constructeurs », les esprits, c'est-à-dire les forces qui guident les opérations de la Nature et dont les atomes animés se répandent partout (Ces éléments colorés, qui possèdent les mêmes propriétés que l'oxygène, sont : le soufre, le fluor, le chlore, le brome, l'iode, le tellure, et le sélénium.).
L'Oxygène solaire, Esprit de lumière, dont l'énergie est emmagasinée dans le soleil, est une force immense dont le pouvoir se manifeste par des phénomènes multiples et éternels.
Milton semble l'apercevoir quand il dit : « Radieuse effluence de radieuse essence incréée ».
Il n'y a, dans la Nature, ni repos ni cessation de mouvement.
Ce qui paraît du repos n'est que le changement d'une forme en une autre, et le changement d'état de la substance se fait en même temps que le changement physique.
La substance universelle « Akâsha » (l'azote), appelée dans l’antiquité Æther, et la radiation-force Upâdhi, sont l'alpha et l'oméga de l'Etre, les deux sources de l'existence absolue de la vie.
Platon dit de ces Principes : « ce qui compose et décompose les corps organisés ».
La matière se manifeste sous quatre états : solide, liquide, gazeux, radiant, représentés par la terre (solide), l'eau (liquide), l'air (gazeux), le feu (radiant).
De ces quatre états, l'ignorance des prêtres fera, plus tard, quatre éléments, et l'on arrivera même à les confondre avec les corps simples. Le même système de confusion se produira partout ; alors la radiation, au lieu d'être une force aveugle, deviendra une « pensée Divine », une « idéation ».
L'antiquité sacerdotale ou philosophique, qui altéra toutes les idées du monde primitif, appellera la substance impondérable l'Ether de l'espace et en fera l'attribut d'un Dieu ; cela deviendra le Pater Æther des Grecs et des Latins.
Virgile disait de Jupiter « Pater omnipotens Æther » et « Grand Æther » (Géorgiques, L. II, 325) pour dire qu'il est tout, qu'il occupe tout l’espace à lui tout seul.
Ces comparaisons de la puissance de l'homme avec les forces cosmiques devinrent des erreurs régnantes et firent perdre de vue la primitive explication des lois qui régissent la Nature.
L'homme était plus préoccupé d'affirmer sa puissance que de chercher ces lois.
Le Principe actif qui émane du soleil, l'Oxygène à l'état radiant, l'afflux spirituel, puisqu'il nous donne la vie et l'intelligence, pénètre le voile de la matière cosmique (de l'azote qui nous entoure) et tombe sur la terre comme une force radiante qu'un obstacle arrête.
Les Hindous l'appellent « Brahm », qui vient de « brih », qui veut dire mouvoir avec effort, épandre, croître, fructifier.
C'est l'énergie solaire que ce mot résume dans une onomatopée ; car il y a dans le mot « Brahm », prononcé avec force, une image de la puissance de la radiation solaire qui arrive, frappe et s'arrête.
Dans Brahma est personnifié le principe de vie : « Paramâtman », l'Etre, l'âme universelle qui pénètre tout, et dévoile un aspect de lui-même.
Brahma est le principe-Force émané des astres incandescents ; il fut connu depuis les premiers jours et expliqué sous une forme simple, mais sûre.
« Tout ce qui existe est émané de Brahma ; comme le fil sort de l'araignée, l'arbre de la semence, le feu du charbon, la rivière de la source, la vague de la mer, ainsi l'univers (les êtres) sort de Brahma qui a déployé sa splendeur ».
Brahma est une idée abstraite, non une figure, c'est pour cela qu'il n'a ni temple ni autel.
Le temple est fait pour s'abriter, se cacher, se réunir à l’autel pour déposer ou se reposer. Ce sont les objets du culte humain.
Brahma, la grande force qui émane du grand soleil, règne dans l'espace ; le ciel est son temple ; toute la terre, sur laquelle il se pose, est son autel.
Mais les soleils évoluent, ils s'allument et s'éteignent ; dans ces mutations, leur force radiante perd sa puissance, quoique l'élément comburant, actif, ne soit pas détruit, mais dispersé, incorporé dans de nouveaux composés chimiques. Cette loi de l'évolution des astres est représentée par les périodes d'activité et de repos (1) de l'élément radiant, appelées les jours et les nuits de Brahma, les inspirations et les expirations du principe créateur.
On appelle « Manvantaras » les périodes actives de l'élément cosmique, qui féconde et anime la terre, et « Pralayas » ses périodes, de repos. La vie d'une planète est appelée un Pralaya solaire.
Des milliards d'années s'écoulent entre ce réveil d'un soleil et son inaction dans l'extinction, après laquelle doit survenir, pour nous, la grande nuit cosmique.
Le terme « Roue » est l'expression symbolique qui désigne un monde ou un globe. Les femmes primitives savaient que la terre est un globe tournant.

Le livre des ordonnances de Manou (2) commence par l'histoire de la Création ; il nous montre la nébuleuse planétaire entrant dans la période d'organisation lorsqu'elle commence à être fécondée par la radiation solaire (3).
C'est d'abord l'eau, ou un liquide quelconque, qui se forme par synthèse chimique (4), puis les germes multiples de vie.
Burnett, dans sa traduction, résume la création organique en ces termes :
« Ecartant les ténèbres, le soi-existant se manifesta et, voulant produire des êtres de son essence, ne créa d'abord que l'eau seule. (Le-soi-existant, c'est le principe actif qui émane des astres incandescents à l'état radiant au moment où ils s'allument).
« Dans cette eau il jeta de la semence, cette semence devint un œuf d'or (le germe primitif).
« Le soi-existant est qualifié de « ténèbres imperceptibles, sans qualités définies, indiscernables, inconnaissables ».
(La radiation des astres est invisible).
« Ayant habité cet œuf d'or pendant toute une année (une période), celui que le monde appelle Brahma brise cet œuf en deux, forme le ciel de sa partie supérieure et la terre de sa partie inférieure ».
Ceci est symbolique. La partie supérieure, c'est la tête, le divin ; la partie inférieure, c'est le sexe, l'humain. Longtemps, dans le symbolisme antique, le sexe féminin fut appelé « le ciel » et le sexe masculin « la terre ».
Cette histoire de la création a été traduite par Loiseleur Deslongchamps d'abord, puis par d'autres.
Voici une des dernières versions :
« Ce monde était dissous dans le non-être imperceptible, sans propriétés distinctes, ne pouvant tomber sous les sens, ni être imaginé par la pensée. C'était le sommeil de la Nature.
« Quand vint l'heure du réveil, celui qui existe par lui-même (le corps actif), qui n'est pas à la portée des sens extérieurs, développant sa nature avec les cinq éléments et les principes subtils, parut brillant de lumière, et sa présence chassa la nuit.
« Celui que l'intelligence seule conçoit, qui échappe aux sens, qui est sans partie visible, éternel, âme universelle, que nul ne peut définir ni comprendre, développa sa puissance ».
(1) Ce temps d'arrêt fut appelé « Noah », mot qui signifie « repos de la Nature ». De ce mot on a fait Noé.
(2) Manou veut dire « Intelligence législative », qui préside sur la terre d'un déluge à l'autre. Le Manou actuel est le Rishi Satyavrata, surnommé Vaivaswata, « fils du Soleil », de « Vivaswat », le Soleil.
(3) Ce qui prouve qu'elle existe avant l'incandescence du soleil. Voilà un fait qui renverse la théorie de Laplace sur la formation de la terre.
(4) Nous expliquons comment dans l'article intitulé « La Vie »

La lettre M est la rune MAN ou MANNAZ, «  » (vieux Futhark ou alphabet runique), qui forme la racine de Manu.
Les runes sont les premières lettres alphabétiques du monde.
Mannas est le titre symbolique des premiers fondateurs des empires. Mannas, c'est la Mère (On lui a fait un masculin Menos, puis Man, homme)
Manu (ou Manou) chez les hindous, comme la « Ma » celtique ou Ména (devenue Menés) chez les Egyptiens, signifie « Mère ». Ce sont les premiers législateurs (Mères législatrices ou Dhyan-Chohans dans l'Inde primitive) car, en effet, c'est la Mère seule qui règne et qui fait des lois dans la première famille. On appelait les féministes « Philo-Mena ».
La racine sanscrite Mâ qui veut dire mesurer, forme le mot Mâtri (qui a fait Matri-monial, dont les hommes ont fait patrimoine) qui veut dire Mère, et qui signifie celle qui mesure ou dispensece dont procèdece qui engendre.
« Cérès législatrice » est suivie de toutes les Mères, dont le nom dérivera de la mère Celtique « Ma ». Ce mot « Ma » a servi de racine au mot Mère dans toutes les langues (tri, Mater, Madre, Mama, Mamoushka, Maman, 媽媽 phon = Mama en chinois, etc).
Dans la langue celtique, le mot Ma, répété, a fait Mama.  On s'est étonné que le mot français Mère n'ait pas la même racine ; c'est qu'il a une autre origine : il signifie Mère spirituelle. Il y a donc en français deux mots pour désigner la même personne : Maman et Mère.
Selon Werner von Bülow, la rune MADR, «  » (qui est la rune « Man » en Futhark récent) qui correspond à la lettre latine M, symbolise l'origine supérieure et la connaissance.
Dans l'Edda, la rune MADR a le sens de sagesse, et, selon Rudolf Gorsleben, elle s'applique à tous les êtres supérieurs.
Selon A. Fabre d'Olivet (La langue hébraïque restituée, t.1), la racine MA décomposée en ses lettres signifie : M = signe maternel ; A = unité, principe, puissance.
« Ma = tout ce qui tend à l'agrandissement de son être, à son entier développement ; tout ce qui sert d'instrument à la puissance génératrice, et la manifeste à l'extérieur... »
Gog et Magog sont des dénominations du couple humain : Gog, c'est l'homme ; Magog, c'est la Femme. Magog a formé les mots Majesté, Magister, Magistrat, Magda (grande), que nous retrouvons dans Matmat (les grands). Magda a fait Magnitude, Magnificence, Magnanimité. La défaite du pouvoir féminin par le peuple fut appelée déMagogie.
Les Ethiopiens avaient apporté en Egypte un culte du nord de l'Europe où leur doctrine avait pris naissance chez les Celtes. Le régime éthiopien fut une réaction contre la débauche des Ramessides (disciples de Ram ou Ramsès ; Le nom de « Ram » provient du surnom retourné de Myriam/Mariam, « Mar »). Il s'agissait d'une restitution de la Religion naturelle basée sur le culte de la Déesse maternelle, Mère des hommes, créatrice de l'enfant. Cette Déesse maternelle était représentée à Thèbes par une statue de Cérès entourée de Mamelles pour montrer qu'elle a nourri l'humanité (Diane fut surnommée « Pédotrophe », qui nourrit les enfants). Il semble que cette Déesse s'est appelée d'abord Mammon ou Mammosa, nom qui serait devenu Ammon pour lui ôter le caractère trop féminin que la lettre M lui donnait. Dans les « Etudes Traditionnelles » (avril-mai 1950), R. Guénon écrit que « Ce qui est étrange aussi, c'est que ce mot (Amon) a précisément en hébreu le sens d'Artisan, d'Architecte.... Quant au nom du dieu égyptien Amon il a une signification différente, celle de caché, de mystérieux. ». Aujourd'hui, le mot « Mammon » avec son « M » est resté, mais il ne désigne plus que l'argent, et correspond à la richesse ou le gain, souvent mal acquis (c'est le système couramment utilisé d'inversion des valeurs et qui, actuellement, est à son apogée).
Mag (Nature) est la racine du mot Magie, qui est la Science de la NatureMagicienne signifie scrutateur de la Nature : l'enseignement des magiciennes reposait sur la puissance de leur esprit qui leur faisait connaître les lois de la Nature sans s'égarer dans un sens ou dans l'autre. Cela s'appelait « la Magie blanche ». Le mage ou le prêtre qui veut l'imiter tombe tout de suite dans le miracle (de l'ancien français MIRAIL = miroir), en cherchant à sortir de sa nature pour s'élever jusqu'à celle de la Femme ; il dépasse les bornes de la puissance humaine. Cela s'appelle « la Magie noire ». Alors, tout devint absurde et incohérent, et le mot « magie » ne représentera plus que l'idée d'un pouvoir surnaturel, voire malfaisant.
Phonétiquement, on retrouve la lettre M dans l'impératif présent du Verbe Aimer : Aime. Et, chose « curieuse », remarquons que le verbe « AIMER » est l'anagramme de « MARIE ».
L'hiéroglyphe de la Vierge représente la lettre M qui symbolise l'Eau de l'abîme primordial dont le souffle de l'Esprit fit naître l'Univers. En Égypte, la masse d'Eaux primordiale (la Mer) ou potentialité universelle était appelée mw et représentait une onde en « zigzag », une vague souvent individualisée sous la forme d’une vulve en V : 


Le V est souvent fermé en un triangle. Morphologiquement le triangle « tête en bas », concave, est associé au sexe féminin, à l'eau, YONI pour les Hindous. 
En hébreu, la lettre M s'appelle MEM et signifie Mère, le principe féminin, matériel, substantiel, etc. Elle est l'une des trois lettres sacrées nommées « MÈRES »
La lettre M, première du nom de Myriam, Maria, Marie (de Mare, eau en latin), est une lettre mystique, sacrée dans toutes les langues orientales et occidentales de l'antiquité.
C'est la lettre initiale du mot grec Métis ou sagesse divine, de Mimra, le Verbe ou Logos (d'où le Memrah de Haveh), de Mâyâ, la Mère, de Maât, déesse de la Vérité, de la Justice, de la Raison ; en Egypte Mout, en Grèce Minerve, de Myrrha, la mère du Logos chrétien,...



L'homme éparpillé n'a de la femme qu'images émiettées ; de la totalité il ne peut saisir qu'une facette. Au lieu de reconstituer l'unité, de voir sous l'apparent l'éternel, il multiplie les miroirs et effigies. Seul celui qui est un et nu peut regarder la femme sans voile, nudité insupportable, insoutenable sauf à l'être pur.
(Jacqueline Kelen)



Toutes les sciences, toutes les institutions, émanent d'une source unique : celle des Institutrices Elyséennes (1).
Les prêtres de toutes les religions les ont altérées et les ont propagées dans tous les pays en les masculinisant ; c'est le fond de la mythologie.
Mais remontons à la source de cette Ecole unique et nous verrons qu'un nom est resté pour la représenter : c'est Minerve.
Le mot Minerve (min-erve) est composé de min, minne, minni en islandais (2), qui signifie mémoire, esprit, intelligence (en latin mens). Ment en Irlandais signifie encore institution, institut, et, dit Ihm, « pour ainsi dire, mentis cultura. Le mot Mentor, dans la même langue, signifie eruditus, institutor, savant, pédagogue ». Mentor vient de men (esprit) et tor abrégé de thorah (loi). Erve signifie « culture », par extension « champs labourés », mais primitivement « culture de l'esprit » (Agriculture céleste pour Laboureurs du Ciel).
D'autre part, le surnom de Minerve, Athéné, est formé de At-aland, qui a la même signification que Atlante ou Athélé.
Il faut donc croire qu'une Déesse a été réellement connue sous le nom d'Athélé « et même par ceux, dit Athénagore, qui traitent la chose avec le plus de mystère, c'est-à-dire par les savants qui sont les mieux instruits de l'origine de la nature de la Déesse ».

Ce qui prouve, du reste, que Minerve fut une femme réelle, c'est qu'on l'appelle la Déesse aux yeux pers (3). Et Homère donne constamment à Minerve le surnom de Glaucopis, Déesse aux yeux bleus. Pausanias veut expliquer pourquoi elle a les yeux pers (verts). Donc, Minerve fut la première maîtresse d'école, c'est elle qui a fondé ce que, plus tard, on appellera les Collèges des Druidesses.
On se sert du mot Druidesse pour désigner les grandes femmes de la Celtide qui dirigeaient la vie spirituelle de la nation, mais ce nom n'est pas celui qu'on leur donnait et ne semble avoir été employé par les Grecs et les Latins que pour donner un féminin au mot Druide, qui représenta le degré supérieur de l'initiation quand on institua des Mystères.
Il est certain que, puisque les Déesses conféraient aux initiés des Mystères qu'elles avaient fondés des titres tels que Barde, Vate, Druide, elles ne pouvaient pas, elles-mêmes, porter un titre qui aurait été le féminin de celui qu'elles donnaient à leurs élèves. C'est pour cela que le mot Druidesse ne se trouve nulle part avant le premier siècle de notre ère.
(1) Les Champs Élysées est le lieu géographique d'où est partie la première impulsion qui a créé la grande civilisation des temps anciens.
(2) Minnie est le prénom d'un des principaux personnages de Walt Disney, c'est une petite souris ou Maus, ou Mouse, mais au départ, dans l'esprit, assurément une Muse.
(3) On devinait la patrie des Cimbres à la couleur de leurs yeux. Cérès est appelée « la blonde », Vénus aussi. La plus célèbre des Sibylles se nommait Erythrée, Sibylle rouge ou rousse.


On s'est habitué à rapprocher le nom de Minerve de celui des Muses et du Mont Parnasse.
Ceci a une cause lointaine qu'il faut expliquer.
Parnasse se disait antérieurement Larnassas (voir Noël, Dict. de la Fable), mot qui signifie Ecole. Il dérive du verbe laren ou leeren, enseigner en anglo-saxon. Lar signifie doctrine, et Lareow, Maître ou interprète de la parole divine. Il existe dans la Belgique plusieurs endroits nommés Lærne, Leerne, Lerne ; c'était des lieux consacrés à l'instruction du peuple.
« Les dieux Lares étaient, dans leur origine, des précepteurs du public. Diane était réputée Lare » (De Grave, Ch. E., t. I, p. 96).
Il s'est donc formé, chez les Celtes, une catégorie de Maîtresses d'Ecole qui a porté différents noms. On les appelle souvent des Normes (d'où normale), et on nous représente trois Normes fondant un collège chez les Germains et les Scandinaves ; de là le mot Dryade (dry, trois). Mais le nom qui a surtout été conservé est Druidesse, féminin de Druide.
D'où vient-il ?
Fabre d'Olivet dit (Etat social de l'homme, t. I, p. 165) : « Le mot Drud signifie l'enseignement radical, le principe de la science. Il vient du mot rad ou rud (mots qui ont fait irradier et radiation), qui veut dire une racine. De là le latin radix, l'anglais root, le gallois gredham, etc. »
Chez les Irlandais, il est quelquefois question de Druidesses appelées ban-drui, et plus souvent de ban-filé, qui, comme les filé, étaient à la fois devineresses et poétesses.
Or ban signifie Mère. Ce mot ban-drui voudrait donc dire Mère-Enseignante.
Dans la mythologie, on résumera cet enseignement en quelques mots, on dira que la parole des femmes éclairées était l'oracle des voyantes. On nous parle de l'enseignement des Prêtresses qui était oral (1), et on nous dira aussi que, si elles ont laissé des écrits, ils ont été détruits.
Mais ce qui est certain, c'est qu'elles ont laissé une tradition qui s'est perpétuée de Mère en fille, et c'est cela qui est le fond même de l'éducation.
Dans l'île de Trinacrie, qui serait l'Angleterre, les compagnes de Minerve sont appelées Etairoi. « Nom encore en usage en Flandre », dit de Grave (t. II, p. 163).
C'est de ce nom qu'on a fait hétaïre (prêtresse) (2).
(1) « Etre soi-même, tenir parole, est-ce cela le fruit de l'être humain ? Qui tient parole de nos jours ? Le pécher originel de la parole a causé un refoulement vers l'écrit. L'écrit existe au moment même où la parole n'est plus tenue. Un seul être qui ne tient pas parole suffit pour que la lettre s'incarne en tombeau de l'oral, comme cela est déjà arrivé il y a longtemps. C'est ainsi qu'entre l'écrit et l'oral existe une troisième voie, silencieuse. Simplement le silence extérieur du chant intérieur. Le silence est votre musique intime. Elle révèle ce qui est en dessous et en dessus, voile ce qui est entre-deux. Pour protéger sa composition, son ordre, son harmonie. Le silence est une réponse à de nombreuses questions. » (Ecole Helvétique des Runes)
(2) Les Hétaïres grecques n'étaient pas les ennemies des hommes, elles étaient des intellectuelles qui voulaient faire respecter leur liberté individuelle, mais elles savaient mêler les sentiments aux choses de l'esprit, elles n'étaient rebelles à aucune manifestation de la nature. Elles ne combattaient que le vice, le mensonge et l'oppression.
Périclès voulait briller par la parole, mais le talent lui manquait et c'est Aspasie qui lui préparait ses discours. C'est ainsi que les Hétaïres devinrent pour les hommes des Amies, des Compagnes, nom resté comme synonyme de Maîtresse.

A l'époque reculée où l'homme n'avait encore pour mœurs que ses instincts, on avait remarqué combien sa nature le portait à l'opposition, à la contradiction, à la domination.
C'est pour enrayer ses mauvais instincts que les Mères instituèrent une discipline élémentaire (1) qui est toujours restée depuis dans la société, et qu'on désigne encore par les mots « éducation », « convenance », « savoir-vivre », « manières comme il faut ».
C'est cette retenue des mauvais instincts qui fut d'abord la Religion. La connaissance que l'on avait des lois qui régissent la nature humaine avait fait comprendre que l'homme doit être discipliné, « apprivoisé », pourrait-on dire, afin de pouvoir vivre dans la société des femmes, des enfants et même des autres hommes.
On institua donc une règle de vie commune, dont l'homme comprenait la nécessité, car il s'y soumettait volontairement. C'est dans cette vie calme et bien organisée qu'on élevait son esprit vers la pensée abstraite et qu'on lui donnait les moyens de vaincre les sens dont on sut bientôt que l'usage abusif mène à la folie.
Dans cette société idéale, l'homme ne s'appartenait pas à lui-même, il était à la vie familiale qui devint la vie sociale, et c'est cela qu'on exprime par le mot civilisé (civis, citoyen, à Rome, était l'homme affilié à la communauté).
Toutes les communes, toutes les républiques furent primitivement des associations de vie et de travail, sous les auspices d'une Déesse nationale. Et ces républiques ont été puissantes tant qu'un même lien unissait les citoyens entre eux comme des frères, et les unissait avec la Déesse comme avec une Mère.
La dissolution des Etats, c'est-à-dire le désordre, commença quand certains hommes, troublés par le mauvais esprit qui engendre l'orgueil, voulurent mettre leur personnalité au-dessus des autres, s'affranchir des lois établies et dominer les faibles. Cette révolte fut le commencement de l'erreur sociale, c'est-à-dire de l'injustice.
L'éducation était encore donnée chez les Gaulois par les grandes prêtresses et prophétesses que les Romains trouvèrent dans la Gaule et dans la Germanie lorsqu'ils allèrent combattre les guerriers de Vercingétorix et d'Arminius.
Dion parle de Gama, vierge voyante des Marcomans ; Strabon, des prophétesses chez les Cimbres ; il dit des Gauloises qu'elles sont « fécondes et bonnes éducatrices ».
(1) De disciple, discipulus, latin, de discere, s'instruire.


Ces premières institutrices n'enseignaient pas seulement l'astronomie, la physique et la biologie, elles avaient acquis la connaissance des propriétés des plantes et en avaient fait la base de l'art de guérir, premier mot des sciences médicales. Et c'est pour cela que Minerve est surnommée Bélisama, quelquefois aussi Hygie ou Hygiœa. Ceacht est la Déesse de la médecine chez les Irlandais. Telles sont les institutrices philanthropes qui ont été nommées Helisiens, Heilige (médecin).
Nous comprenons maintenant combien les femmes qui savaient tant de choses devaient avoir de prestige dans ce monde primitif.
Nous disions qu'on a rapproché le nom de Minerve de celui des Muses et du mont Parnasse. Nous venons d'expliquer l'origine du mot Parnasse, il nous reste à expliquer celle du mot Muse. Dans le pays des Atlantes qu'on appela les Champs Elysées, le séjour des Muses (les savantes) s'appelait Hélicon. Le pays, Hel-land, avait donné son nom au fleuve qui le traversait ; on l'appelait Hélium, pris symboliquement pour le soleil, parce qu'il arrosait la maison sainte, le ciel appelé Hemel. « Junon et Minerve étaient surnommées hélotes, qui veut dire surveillantes du Hel », dit de Grave (t. II, p. 92).

Helléniste vient de Hélium, qui veut dire Hel-Land. Hel ou Hal a toujours servi à désigner un paradis (Wal-Halla, devenu Waux-Hal, jardin délicieux).
Aussi, le fleuve appelé d'abord Hélium finit par s'appeler du nom même des Déesses qui vivaient sur ses bords, les Muses. Et c'est ainsi que dans la géographie ancienne la Meuse s'appelle Mosa (1).
(On sait que M. Cailleux donne une origine celtique à toutes les civilisations qui auraient commencé entre la Meuse, l'Escaut et le Rhin.)
(1) Muse, Mosa : « MOUSA veut dire initiatrice, et a donné naissance à musique, l'art du son qui exprime les états d'âme et qui est produit par la vibration ou les ondes de l'élément Air. Le son jouait un rôle prépondérant dans l'éducation initiatique. » (Marcelle Senard, Le Zodiaque : Clef de l'ontologie, appliqué à la psychologie)

Nous avons donc trouvé le centre où s'est élaborée la science antique. Voyons maintenant la façon dont elle s'est propagée dans le monde ancien. Nous trouvons qu'elle a trois succursales : l'une en Phénicie, une autre dans la Thrace, et la troisième en Etrurie.

Thrace
Attique et Atlante sont une même dénomination. Les Hellènes, enfants du Hélium, ont transporté en Grèce les usages de leur nation et leurs dénominations.
« Delphes a été fondée au pied du Mont Parnasse par les Hyperboréens », dit de Grave.
La fondation de l'oracle de Delphes marque une époque très remarquable dans les fastes de la Grèce, c'est l'ère de la civilisation de ce pays.
« On donna à l'endroit où l'on construisit la ville de Delphes le nom d'OMPHALOS (nombril) ; on y érigea un temple dans lequel on plaça un monument de pierre blanche figurant un nombril, auquel fut attaché un ruban, en forme de cordon ombilical, et on sculpta sur la pierre l'image de deux aigles. » (De Grave, T. I, p. 92.)
Voilà du symbolisme facile à expliquer.
Le gouvernement maternel est représenté par le cordon ombilical qui attache l'enfant à sa mère ; et les deux enfants, représentés par les deux aigles, montrent que la mère enfante des fils et des filles qui doivent vivre en paix sous l'égide maternelle.
Comme Helf, dans les langues du Nord, signifie moitié, on s'est figuré que d'Helf (ou Delphes) voulait dire milieu (milieu de la Terre) ; c'est une erreur. Cela signifie égalité des sexes devant la mère, et cela répond, évidemment, à une prétention de domination masculine ; les Grecs, donnant partout à l'homme le rôle de la femme, on a sans doute voulu lui rappeler qu'il n'est que la moitié de l'humanité. Delphes devint le siège de la religion, le centre des sciences et l'académie de la Grèce.
La ville de Delphes fut, plus tard, appelée Pytho (de Put qui signifie puits ou caverne), d'où les noms de Pythie, pythonisse (écrits comme ils doivent l'être, Puthie, puthonisse, qui dérivent du verbe putten (puiser), d'où cette expression : un puits de science).
Les Mystères de Samothrace furent apportés du Nord ; Pausanias appelle cette ville « une colonie de réfugiés ». (De samen, ensemble, et trechein, ce qui veut dire voyager, émigrer, se réfugier.)
Eleusis vient de El-hus, qui est synonyme de Hem-el (ciel, maison sainte), quoique écrit autrement. On sait que les Galates portèrent leur divinité Gala-thée dans la partie centrale de l'Asie Mineure.


Phénicie
De Grave, savant belge, a écrit, en 1806, un ouvrage intitulé République des Champs Elysées. Nous y lisons ceci (T. 1, p. 109) : « Les Phéniciens sont originaires de la côte septentrionale de la Gaule. Il existait, dans ces endroits, des peuples de ce nom du temps de César, ce sont les Veneti de la Gaule. »

Strabon nous donne les premières idées de cette origine en disant que les Vénitiens de l'Adriatique étaient une colonie de Vénètes gaulois. Vénitien et Phénicien sont des termes équivalents, le ph grec remplace notre lettre V.
Dans son ouvrage « Études anté-historiques : les Atlantes », Godefroy de Roisel précise : « Quelques savants ont déjà soutenu que les phéniciens ne sont qu'une ancienne colonie Galloise ; et voici leur raisonnement. Les Veneti, peuple de la troisième Lyonnaise, s'étendaient le long de l'Atlantique. Au temps de César, ils avaient encore une grande supériorité maritime sur les peuples voisins, et possédaient à peu près tous les ports de la Gaule, situés sur cette côte, ainsi que les petites îles de l'Océan connues sous le nom de Veneticæ insulæ. D'un autre côté, Strabon nous apprend que les Vénitiens de l'adriatique étaient une colonie des Veneti Gaulois ; et il est reconnu que les noms de Veneti, Vénitiens, Phéniciens ont une origine commune. L'on peut affirmer sans témérité que les Phéniciens étaient sortis de l'Armorique, pays maritime des Gaules, duquel provenait également la colonie adriatique ; avec d'autant plus de raison qu'ils avaient les mêmes dieux, professaient les mêmes sciences, et possédaient les mêmes esprits entreprenants, non-seulement que leurs congénères les Vénéti, mais que toute la race Galloise. »
Il y a plus : on sait que le mot Phénicie vient du mot Phénix. Or, si nous écrivons ce mot avec un V au lieu du ph, nous avons Venix, dont les Latins ont fait Vénus. Et les Vénètes sont les disciples de Vénus. En Gaule, ils avaient une importante colonie sur le territoire où l'on fondera la ville de Vannes.
Les noms de villes phéniciennes se retrouvent également dans le nord de l'Europe.
On y trouve les Sidoniens-Atlantes, qui auraient fondé la ville de Sidon. On les appelle aussi Sithoniens. Par le mot Sithoniens on doit entendre les colons de Sithium, dans la Mœrinie gauloise. « La patrie des Saxons portait le nom de Morinie, mot que plusieurs écrivent Mœres. » (De Grave, T. III, p. 219)
Les Sithoniens sont les Morisènes, qui s'écrit Morigènes. Morigène signifie aussi né des Mœres, c'est le même mot que Mœrini. Sa signification n'est pas douteuse, c'est le pays où règnent les Déesses-Mères (Mœres).
Quelques-uns, pour cacher cette origine, ont fait venir Morini de mor (mer), disant que, autrefois, mor, devenu mar, est devenu finalement meer. Et alors Morin veut dire marin et non Mœrini (de Mère ou maternel). Et, pour soutenir cette origine, on nous dit que les Suèves vénéraient Isis sous la forme d'un bateau (1) et que Suève vient de swenen (voguer). Mais tout cela ne prouve-t-il pas que les relations qui s'étaient établies entre le centre primitif de la culture et les diverses succursales se faisaient par mer ? Il y a longtemps que l'on sait que les Phéniciens étaient de hardis navigateurs.
Parmi les villes sacrées de l'Assyrie, nous trouvons Istha-Kar. « Ce nom devrait être écrit Ysdham-Khaîr, c'est-à-dire ville divine », dit Fabre d'Olivet, parce que, dans l'ancienne langue des Celtes, Is est le nom de la Divinité.
Du reste, Fabre d'Olivet ajoute : « Dans l'ancien idiome des Iraniens, Isdham signifie Dieu ou Génie, comme il le signifie encore en hongrois. »
Ajoutons que le mot Kar, qui complète le nom, signifie chez les Celtes demeure, maison.
(1) Marcelle Senard, dans son ouvrage Le Zodiaque clef de l'ontologie appliqué à la psychologie, dit : « Le mot Paris signifie Bar-Isis, ou vaisseau d'Isis (qui « fluctuat nec mergitur »), le mot égyptien Bar ayant le sens d'enceinte, réceptacle, de tout objet capable de contenir en son sein, vaisseau, etc. ». Et selon W. von Bûlow, la rune BAR signifie la montagne qui cache et protège, mais en même temps engendre et manifeste la naissance, le Fils.

Etrurie
Celles que nous avons appelées les premières institutrices sont désignées chez les Latins par le mot Dryades, mot qui signifie dans la mythologie Nymphes des forêts. Les Germains les appellent les Dames des forêts et des eaux. On disait aussi Hamadryades. Mais on ajoute que Dryade vient de Drud, et nous avons vu que drud sert à désigner l'enseignement des sciences. Voici comment Dottin l'explique (Etudes sur l'antiquité celtique, p. 364). « Il est probable, dit-il, que le dratis drasidæ dryaridæ d'Ammien Marcellin repose sur une mauvaise lecture, ou est la traduction d'une étymologie populaire. Pour les copistes de Lucain et les historiens de l'Histoire d'Auguste, l'étymologie grecque de druide est si bien passée dans le domaine public que les druides et les druidesses sont devenus des dryades, driadæ, dryadæ. »
Voilà une explication qui met après ce qui est avant et fait venir les dryades des druides, alors que ce sont les druides qui ont remplacé les dryades. Nous n'avons pas à nous en étonner, c'est ainsi qu'on a écrit l'histoire.
Citons encore de Grave, qui dit (T. I, p. 87) :
« Les savants élyséens, en propageant leur sublime doctrine, se sont affilié tous les grands peuples de la Terre, partout ils ont laissé des traces de leur science qui, souvent, nous serviront d'éclaircissement dans des points difficiles ».
Et ailleurs (p. 84), le même auteur dit ceci :
« Originairement, les savants étrangers sont tous frères des druides. Les brahmanes, les mages de Perse, les prêtres Chaldéens, les pontifes d'Egypte, les philosophes grecs, les druides, ont tous une patrie commune ; et cette patrie, c'est la République Elyséenne ou des Atlantes, qu'on peut regarder, sous ce rapport, comme une OFFICINA GENTIUM. C'est de cette région que sont partis les savants philanthropes qui ont civilisé et endoctriné les nations : les brahmanes conviennent eux-mêmes qu'ils sont étrangers aux Indes. Le Zend-Avesta suppose la patrie primitive des prêtres chaldéens au 50ème degré de latitude, où la nuit la plus longue est le double du jour le plus court (1). Les mots brahmanes et mages expriment dans la langue néerlandaise (flamande) la véritable profession de ces savants ; brachman signifie Gymno-Sophiste, savant d'école et Mage naturaliste ou scrutateur de la nature divine et humaine. » (2)

(1) « Sous quelle latitude vivaient ces grands initiateurs de l'humanité ? M. Guyméner nous l'apprend encore. « Ce législateur de la Perse, écrit-il à propos de Zoroastre, avait recueilli, dans ses voyages au nord de l'Asie, des notions astronomiques qu'il communiqua à ses disciples, et qui prouvent leur origine. Ainsi, en disant que le plus long jour de l'été était le double du jour le plus court de l'hiver, il indique la latitude de la Tartarie qui est de 49°, à peu près celle de Paris, où effectivement le plus grand jour est d'environ seize heures, et le plus court d'à peu près huit heures, tandis que la latitude de la Perse, étant beaucoup moins haute, cette indication ne peut s'y appliquer.
« Zoroastre avouait donc tenir du nord ses doctrines astronomiques antérieurement établies, suivant le 49° degré de latitude. Or, quel peuple pouvait les lui avoir fournis ? Seraient-ce les Indiens, qui ne surent même pas les conserver, et qui, du reste, habitèrent une contrée beaucoup plus méridionale ? Seraient-ce les Touraniens, chez lesquels aucun collège sacerdotal ne paraît jamais s'être établi, et qui oublièrent plus promptement encore les connaissances scientifiques ? Nous ne trouvons que les occidentaux, dont l'antique civilisation est attestée par tant de témoignages, et qui florissaient vers le 49° parallèle. Ce ne fut que dans les Gaules que les dépositaires de la doctrine sacrée se disaient Autochtones ; et l'impossibilité de placer autre part le centre de l'antique apostolat en établirait suffisamment, si nous ne devions encore le constater par la comparaison des dogmes religieux. » (Godefroy de Roisel, Études anté-historiques : les Atlantes, p.134)
(2) L'Avesta, Le Livre sacré des anciens Iraniens, se divisait en vingt-et-une sections (« Nackas » en zend, « Nosks » en pehlvi), nombre symétrique produit par sept et trois, qui jouent un si grand rôle dans le Parsisme. Composé de deux racines galliques, le mot « Nackas » résume l'idée du bien triomphant sur la terre comme au ciel, et celle de rédemption. « Nac, Nagt, Nacht, signifie la négation, le non être, l'obscurité ; au figuré le fini ou le mal. Les flamands écrivent encore indifféremment Nagt ou Nacht pour désigner la nuit. « Kas de Kassen » signifie chasser, repousser, faire fuire dans le but de détruire. Chasser la nuit, dissiper les ténèbres, c'est faire triompher la science, la lumière. « Nagt-Kars, ou comme le prononce un des plus vieux patois flamands, « Nachtkas », signifie encore chandelle de nuit. » (G. de Roisel, Études anté-historiques : les Atlantes, p.348)

ORIGINE LOINTAINE DE L'ERREUR SOCIALE
Le désordre social a été engendré par l'erreur ancestrale devenue l'erreur religieuse.
La Religion, c'est la force morale qui gouverne les hommes même à leur insu, puisque c'est elle qui fait les mœurs et les mœurs sont au-dessus des lois. Elles font les lois.
Donc le régime religieux est au-dessus du régime politique, même lorsqu'une religion cesse d'exister comme puissance reconnue, si sa morale persiste et perpétue le mensonge social.
On ne change pas une nation en changeant sa politique. On la change en réformant ses mœurs, et pour réformer les mœurs il faut changer les idées.
Pour cela il faut deux choses :

1° Faire la lumière sur l'ancien fonds de traditions qui sert de base à la vie morale et sociale, c'est-à-dire faire l'histoire réelle des religions.
« Comment ne s'aperçoit-on pas, écrit René Guénon, que la prétendue « science des religions », telle qu'elle est enseignée dans les milieux universitaires, n'a jamais été en réalité autre chose qu'une machine de guerre dirigée contre la religion et, plus généralement, contre tout ce qui peut subsister encore de l'esprit traditionnel, que veulent naturellement détruire ceux qui dirigent le monde moderne dans un sens qui ne peut aboutir qu'à une catastrophe ? » (Regnabit, La Réforme de la Mentalité moderne)
2° Etudier les lois de la Nature, créer une science impartiale, dégagée des idées préconçues que les préjugés religieux et sociaux ont ancrées dans l'esprit des hommes et qui influencent les savants eux-mêmes, puisqu'ils mettent les préjugés religieux et sociaux, c'est-à-dire la fausse morale, au-dessus de la recherche de la vérité. Ils partent de la même erreur que les prêtres, une erreur lointaine qu'ils considèrent comme inattaquable.
Renan avait raison quand il disait : « La prochaine révolution ne sera pas politique, elle sera religieuse et morale ».

ORIGINE DE LA RELIGION
Faire l'histoire des religions et des systèmes philosophiques qui ont surgi autour d'elles, c'est faire l'histoire de la psychologie humaine.
L'évolution religieuse, c'est l'évolution psychique de l'homme déroulée à travers les siècles. Elle répond à des lois aussi certaines que celles qui régissent les phénomènes physiques et les phénomènes biologiques.
L'état psychique de l'homme jeune a eu comme résultat de faire naître la manifestation sentimentale, qui dure depuis les temps les plus reculés, qui durera éternellement, et qu'on appelle, dans les temps modernes, la Religion.

LA RELIGION PRIMITIVE
En remontant dans le passé pour chercher l'origine de la Religion primitive, nous découvrons qu'elle était basée sur les lois de la Nature, qu'elle était naturelle. Et c'est en cela qu'elle diffère des religions modernes qui, toutes, sont basées sur la violation de la Nature, qui sont surnaturelles (1). Et comme toutes les erreurs triomphantes sont intolérantes, elles ne se laissent pas discuter, parce que leurs prêtres ont une conscience vague des absurdités qu'ils enseignent. Comme tous les usurpateurs, ils condamnent, avec la dernière rigueur, le régime antérieur au leur, celui qu'ils sont venus renverser.
« Aimez la Religion : défiez-vous des religions », tel est le premier précepte de l'antique philosophie chinoise.
L'évolution religieuse a donc eu deux grandes phases bien tranchées :
- La Religion naturelle.
- Les Religions surnaturelles.
L'histoire des religions, c'est l'histoire des luttes de sexes, des luttes de la vérité et de l'erreur, du bien et du mal, de la justice et de l'injustice. C'est parce que c'est l'histoire des luttes de sexes que si peu d'hommes consentent à chercher et à dire toute la vérité dans cette question réputée dangereuse.
Elle contient un grand danger, en effet, pour les prêtres de tous les cultes qui s'appuient sur le mensonge, puisqu'elle lève entièrement le voile qui cachait la Vérité.
Leur sécurité relative vient de ce qu'ils s'appuient sur l'ignorance universelle. C'est que, pour faire l'histoire vraie des religions, il faut connaître l'évolution de la pensée humaine et l'évolution des sentiments, et cette histoire complexe restait à faire.
La nature fondamentale de l'humanité a toujours été la même ; il n'y a de différences que suivant les âges et le sexe. Et c'est justement cette différence sexuelle qu'il importe de connaître pour comprendre l'histoire. « Plus on avancera dans les études anthropologiques, disait M. de Quatrefages, plus on reconnaîtra que, si les peuples, les races diffèrent, l'homme, l'espèce, sont les mêmes sur toutes les terres, sous tous les climats ».
Il faut donc pour faire briller la Vérité et établir la Justice, un frein qui entrave les instincts pervers de l'homme ; ce frein, c'est la Religion, ce lien sacré qui unit l'homme à la Femme.
« La Religion, c'est la conciliation vivante et heureuse de la dépendance et de la liberté », dit M. Auguste Sabatier dans La Religion de l'autorité et la Religion de l'Esprit.
On ne peut pas mieux dire.
La Religion naturelle ne peut être conçue sans une autorité qui soit investie du droit et du pouvoir de réduire à l'unité les opinions dissidentes.
Cette autorité réside dans la Déesse.
La morale doit avoir sa racine dans la croyance en la Femme Divine, car le sentiment naturel du bien et du mal, sans aucune pratique pour réveiller en l'homme la conscience de son imperfection et le besoin de s'élever vers l'idée éternelle du bon et du juste, ne suffirait pas pour conduire l'homme à l'accomplissement de ses hautes destinées.
L'Idée Divine, dans l'esprit de l'homme, ne provient pas de l'enseignement qui lui est donné ; elle provient d'un atavisme lointain qui lui remémore les idées confuses de sa jeunesse phylogénique. Dans le passé perdu, l'homme a su qu'il existait au-dessus de lui un être supérieur à lui en puissance intellectuelle et en grandeur morale, un pur Esprit. Ce fut d'abord la vierge adolescente, la Femme jeune, puis l'idée s'amplifia dans son cerveau et grandit jusqu'au surnaturel dont il dota la Divinité.
La Religion naquit d'un phénomène psychique et le culte fut primitivement individuel, réduit à un couple, l'homme et la femme qui sont le Prêtre et la Déesse, créant ensemble un lien d'amour.
L'idée divine, comme nous l'expliquons, a pour conséquence le sentiment religieux, c'est-à-dire le lien qui unit l'homme à la Divinité. C'est ce qui explique qu'un savant comme Burnouf dit : « Certes, j'admets que l'idée de Dieu est la base et le fond de notre raison ». Mais, lorsque les hommes changent la nature de la Divinité, en font un homme ou un être invisible, le sentiment pour elle ne peut plus exister.
Si l'idée divine est universelle, c'est parce que la Religion naturelle a régné partout au début des sociétés humaines. Burnouf, décrivant cette Religion naturelle, dit (Science des Religions, p. 191) :
« La Religion est un acte intellectuel par lequel l'homme reconnaît une puissance supérieure, et un acte d'amour par lequel il s'adresse à sa bonté. Ces actes ne sont point des abstractions et ne peuvent s'expliquer que par des raisons scientifiques. Ce sont des réalités où l'homme est acteur depuis les temps les plus anciens, ce sont des œuvres qu'il n'a cessé d'accomplir aux époques de haute civilisation comme aux époques de barbarie ou de décadence. Il faut donc admettre, à moins d'accuser d'insigne folie le genre humain tout entier, que les formules sacrées, ainsi que les rites et les symboles, couvrent quelque chose de réel, de vivant et de permanent qui donne à toutes les religions leur durée et leur affinité.
« Cet élément doit jouer dans leur longue et multiple histoire le même rôle que la vie dans les corps organisés. L'anatomie et la morphologie, qui donnent l'analyse des formes externes ou internes de ces derniers, n'expliquent rien si elles n'ont sans cesse, à côté d'elles, cette idée de la vie qui anime et produit ces formes mêmes. Mais, du moment où elles font intervenir comme moyen d'explication un principe vivant, elles cessent d'être purement descriptives et deviennent la physiologie. De même, si la notion mystérieuse qui se cache sous les formules sacrées est négligée, ni l'archéologie, ni la linguistique ne peuvent rendre compte de la naissance et du développement des religions, non plus que de leurs analogies entre elles. Ce fonds commun, qui persiste à travers l'humanité, leur échappe ; les mythologies ne paraissent plus que des amusements ou des inventions des poètes, et ce fait immense de l'empire exercé par les religions sur les hommes, de cette puissance mystérieuse qui a rempli d'autels les cités, chargé des générations entières de labeurs exécutés par elles avec allégresse, souvent aussi armé les nations les unes contre les autres, bouleversé les États, renversé les dynasties, ce fait demeure sans raison d'être, la science est muette devant lui.
« Il y a donc dans les religions une idée fondamentale qu'il faut avoir sans cesse à l'esprit, quand on parcourt les faits constatés par la linguistique et par l'archéologie, car c'est cette idée qui donnera l'interprétation des faits. La science cesse alors d'être une pure analyse et prend sa place dans l'ordre des sciences physiologiques (et psychologiques). Cette idée peut se lire cent fois en termes simples et sans formules symboliques dans le Véda ; puis, une fois qu'on l'y a saisie, on la retrouve partout dans les religions des temps postérieurs ; elle y anime les cérémonies du culte, se cache sous les symboles, donne aux expressions dogmatiques leur sens, leur portée et leur unité, s'épanouit enfin en doctrines morales, en pratiques et en conséquences de toute sorte, dont le génie des peuples et la différence de milieu suffisent pour expliquer, la diversité. »
Burnouf dit encore (Science des Religions, p. 428) :
« Si tous les faits d'observation étaient ramenés aux vérités absolues et rangés dans le domaine de la science, il n'y aurait plus aucune diversité entre les opinions ; toute discussion serait terminée. La raison est donc le principe d'unité entre les hommes. (Mais les déraisonnables, qui sont les hostiles, ne peuvent entrer dans l'union.)
« En outre, la psychologie a démontré que c'est par l'effet des vérités absolues que nous attribuons quelque vérité à nos autres conceptions.
« La raison est donc le principe d'unité entre tous les hommes. La raison est le fond primordial de la pensée. Chez les Grecs, elle a reçu le nom de Logos ou de Verbe. Dans le Véda, elle porte celui de Vâk (en latin Vox) qui a la même signification. C'est ce que les religions et les philosophies appellent « l'idée de Dieu » (c'est-à-dire émanée des Déités). Cette idée constitue donc le fond de la pensée à tous les degrés. Elle engendre la métaphysique. »
C'est vers cette unité de pensée que convergent toutes les analyses faites dans les sciences physiques et naturelles. La science qui la résume et qui permet d'en faire la synthèse est celle qu'on a nommée métaphysique ; son rôle commence où finit celui des sciences particulières.
La femme commence où l'homme finit.
Burnouf dit encore (page 415), après avoir parlé de la faculté de concevoir la vérité absolue dont les mathématiques ne sont qu'une partie :
« Les mathématiques pures n'ont qu'une très faible portée philosophique et s'accommodent de tous les systèmes. Les quantités qu'elles ont pour objet sont les diverses formes de cette possibilité d'être que les Asiatiques ont appelée Mâyâ et que Platon nommait aussi la Mère, le lien, la dualité. Or, quelle que soit la métaphysique à laquelle on s'arrête, cette Mâyâ est la condition inévitable de tout phénomène réel ou seulement possible ; elle a donc en elle quelque chose d'absolu ; c'est ce qu'avaient compris les Indiens et Platon ».
Burnouf trouve que cette pensée primordiale est la forme unique de laquelle dérivent toutes les formes individuelles de la pensée (c'est-à-dire qu'elle est la forme de la raison pure qui règne en l'esprit féminin, tandis que chez les hommes les formes individuelles sont multiples).
L'histoire des religions s'explique par deux éléments psychologiques : l'amour et la haine, la soumission et la révolte, l'humilité et l'orgueil. Mais l'Axe, le « Pôle », autour duquel tournent ces sentiments est l'antique Déesse. Impossible de rien comprendre aux religions si l'on ne connaît pas cette cause première du sentiment religieux.
Le consentement et les dissentiments de l'homme expliquent la diversité des dogmes. Il consent à croire la Vérité ou il la nie, la discute et la remplace. Alors apparaît l'Erreur avec toutes les oppressions qui l'imposent.
C'est par le consentement que se forme l'orthodoxie, qui a pour point d'appui l'autorité.
Il y a entre toutes les orthodoxies de la Terre une somme de dogmes communs qui représentent la Religion naturelle primitive, un résidu des croyances qui ont subi des déviations locales, mais toujours avec le même but : faire passer l'autorité morale de la Déesse au Prêtre usurpateur et, pour y arriver, altérer les anciennes croyances dans une forme divine concrète.
Mais, comme ces altérations sont différentes chez les différents peuples, ce sont justement elles qui sont les causes de luttes, de guerres, de persécutions ; le fonds primitif disparaît, on ne le discute pas, on ne le comprend plus. Si on le connaissait, on verrait que tous les peuples ont le même fonds commun de croyances, puisque tous ont commencé par adorer le divin féminin, tous lui ont rendu un culte qui n'a pas beaucoup varié d'un endroit à l'autre. Les doctrines naissent les unes des autres, mais d'abord elles ne sont toutes qu'une seule doctrine. « Les diverses formes religieuses peuvent s'éclairer mutuellement à condition qu'on s'oriente vers un sommet. », dit Marie-Magdeleine Davy (L'Homme intérieur et ses métamorphoses).
Ce sont les diverses formes dissidentes qui, pour les hommes, sont devenues « l'orthodoxie ».
A mesure que la doctrine fondamentale se revêt de formules conventionnelles qui la dévient du sens primitif, sous prétexte de la rendre plus conforme aux conditions nouvelles ou locales, c'est-à-dire aux intérêts masculins des prêtres, une réaction se produit, la contradiction naît, c'est-à-dire l'effort pour renverser l'interprétation nouvelle et ramener l'idée à son origine, et ce n'est que sous l'oppression que la pensée s'éteint, s'arrête, hésite, du reste pour reprendre son élan aussitôt que la liberté renaît.
La chute des orthodoxies masculines (les religions surnaturelles), n'intéresse pas la Religion naturelle. Bien plus, cette chute la dégage des obstacles qui l'obstruent et l'étouffent. Le dogme de l'homme, du Prêtre, est une force oppressive qui impose l'erreur.
Nous qui venons à la fin des temps, nous avons sous les yeux la multitude innombrable de débris dont l'histoire est jonchée : débris de livres, débris de monuments, de traditions, de langues, de rites et d'institutions. Notre tâche est d'en comprendre la signification morale et d'en extraire la Science des Religions qui n'a pas été faite jusqu'ici.
Et c'est cela qui remettra la paix dans le monde, car c'est autour du mot Religion que toutes les passions humaines se sont déchaînées. Les discussions, les luttes, les guerres ont, presque toutes, été provoquées par un mot dont, aujourd'hui, on ne comprend plus la signification.
(1) Le surnaturel est une conception moderne qui caractérise une ère de décadence intellectuelle et d’ignorance que le genre humain a traversée mais dont nous sommes à la veille de sortir.

LE PREMIER CULTE DE LA RELIGION NATURELLE
Après avoir donné un premier aperçu sur ce qu'a été la Divinité dans la jeunesse de l'humanité, nous avons maintenant à chercher ce qu'a été le premier culte, et nous comprendrons que ces deux manifestations qui sont restées au fond de toutes les religions, sont la représentation exacte des facultés psychiques des deux êtres humains.
La vérité est la manifestation de l'Esprit féminin ; le Culte est la manifestation des sentiments masculins.
Le premier culte, c'est l'hommage que rend l'homme à la Femme, ce sont les prévenances qu'il a pour Elle, les précautions qu'il prend pour éviter de lui déplaire, l'effort qu'il fait pour se rendre aimable, c'est-à-dire digne d'être aimé.
C'est la loi naturelle des devoirs de l'homme, dictée par sa conscience et par ses sentiments, c'est-à-dire par ce qu'il y a de plus fort dans la nature humaine.
Le culte comprend quatre manifestations principales :
- L'Adoration
- La Prière
- L'Offrande
- La Communion

L'Adoration
Le culte spontané et instinctif que les premiers hommes ont rendu à la Femme a été la plus haute expression du sentiment religieux. Sa première manifestation est l'adoration exprimée par des louanges, par des prières, manifestée par des dons, par des actes.
La Divinité était adorée quand le mot « Déesse » désignait la Femme vivante. La « Dulie » était une sorte de culte d'affection et de société que l'homme trouvait naturel de rendre à la Femme.
Si le mot « Dulie » a fini par signifier « le culte des Anges », c'est parce que le symbolisme antique a couvert sa personnalité réelle de figures idéales, dont le surnaturel plus tard s'est emparé.
Le mot dévotion, resté dans les religions, vient de Dévaïté, qui vient de Dévâ. Dévotion voulait dire : « Culte pratiqué avec amour ». Les dévots étaient les fervents serviteurs et adorateurs de la Déesse. Le mot dévoué dérive de Dévaïté. Il est toujours employé par l'homme comme l'expression de son hommage. Celui qui termine une lettre en disant à la Femme qu'il respecte : « Je suis votre dévoué serviteur » continue l'ancien culte théogonique.
Parmi les dérivés du mot « Dévaïté » se trouve vovere, d'où vouer, aveu, avouer, ex-voto, qui tous ont un peu gardé leur signification primitive. En effet, vouer son amour, en faire l'aveu, avouer ses sentiments, ses désirs, les représenter par des objets (ex-voto), ce sont toujours là les phases diverses de l'adoration ; aussi le culte naturel est-il resté dans la vie de l'homme, son atavisme le lui restitue quand il traverse l'âge ontogénique, qui représente, dans sa vie actuelle, l'époque des temps primitifs.
C'est la manifestation spontanée de ces sentiments qui fait la vie morale de l'adolescent. Retrouver l'état d'âme de ses ancêtres de l'Âge d'Or est l'idéal, le rêve de sa vie, sa Religion. C'est ce dévouement atavique qui le grandit en le mettant au-dessus des mauvais instincts. Et c'est ainsi que la Religion naturelle est le principal facteur du progrès moral des sociétés.

La Prière
Après l'adoration, le premier acte de tous les cultes, c'est la Prière.
Quelle est son origine ? À quelle Divinité l'homme s'adresse-t-il pour obtenir ce qu'il désire ?
Et d'abord qu'est-ce qu'il désire ?
La réponse est facile. L'homme désire la Femme, et c'est à Elle que, dans son adoration fervente, il adresse ses prières ; c'est Elle qu'il implore à genoux, une supplication passionnée dans le regard : c'est à Elle qu'il demande des faveurs et des grâces.
La prière cherche à être l'expression des ardeurs secrètes de l'âme. C'est d'abord un acte intérieur de la pensée qui peut se passer des formules du langage, mais l'homme a besoin d'épancher son âme et la première forme de la prière fut le soupir. Il est resté dans les traditions religieuses. Le mot qui le traduit est le « aom » (« Aum » ou « Om ») des Hindous, cette aspiration pleine de désirs, devenue pour eux un mystère.
Le « aom » se retrouve dans le « Amen » des Hébreux, que les catholiques ont adopté.
Ce sont ensuite des invocations faites en un tendre langage d'où résultera le tutoiement, cette forme intime du discours qui, dans certaines langues, comme l'anglais, reste consacrée à la parole adressée à la Divinité.
« L'essence religieuse, dit l'amiral Réveillère, est la foi en une puissance surhumaine, accessible à la prière. »
C'est le besoin d'épanchement qui pousse l'homme à la louange publique.

Les Offrandes
En même temps que l'homme adresse à la Femme sa prière, il lui offre des présents. L'amour le rend généreux, il est heureux de se dévouer pour celle qu'il aime et de lui offrir ce que la Nature produit de plus beau, des fleurs, des fruits ; et si, pour les atteindre, il doit faire un effort, accomplir un travail, cela n'aura que plus de prix.
A une époque où la culture de la terre et la domestication des animaux occupait surtout l'activité humaine, il est naturel que les offrandes faites à la Femme par l'homme aient été d'abord les fruits de la terre et les animaux capturés.
Suivant une tradition rapportée par Porphyre (Traité de l'Abst., L. II), les premiers hommes n'offraient sur les autels des dieux que des fleurs, des fruits et des touffes d'herbes.
La galanterie fut rustique au début, elle est toujours un peu pastorale, parce qu'elle rapproche l'homme de la Nature. C'est la générosité, le dévouement, l'abnégation de cette belle jeunesse primitive qui reparaît, par atavisme, dans le désintéressement de notre jeunesse actuelle, dans sa tendance vers l'idéal.
Ces beaux sentiments, antérieurs à l'invention de la monnaie, ont été altérés ou détruits par l'amour de l'argent qui a tari la source de la générosité primitive.

La Communion
Ce chapitre de l'histoire des religions est celui dont on s'est le plus occupé et que l'on a le plus caché. Si on en parlait tant, c'est justement parce qu'on voulait en dénaturer la signification. On la connaissait mal du reste, cette signification ; elle est toujours restée pour l'homme le mystère des mystères.
Cette quatrième manifestation du culte, après l'Adoration, la Prière et l'Offrande, a eu deux interprétations dans l'évolution religieuse : La première féminine : elle signifiait l'union des Esprits. La seconde masculine : elle signifie alors l'union des sexes.
Pour la femme, la communion de pensée est le plus grand bonheur qui puisse exister, c'est cela qu'elle demande à l'homme parce que son opposition est ce qui la fait le plus souffrir.
Elle veut être aimée en Esprit et en Vérité.
Ceci demande une explication :
On ne sait pas assez qu'il existe deux amours : l'amour féminin et l'amour masculin, résultant de la psychologie inverse des sexes.
Ce qui aime en nous, c'est le système nerveux, qui contient notre principe de vie. Et l'amour est une manifestation de la vie.
Or, en vertu de la polarité sexuelle, ce Principe monte chez la Femme et descend chez l'homme.
Il est expliqué plus loin dans un article, mais il faut le considérer ici comme facteur de l'amour.
C'est parce que ce facteur a deux directions différentes dans les sexes, qu'il y a conflit dans l'amour.
Mais la femme étant arrivée plus vite que l'homme à la plénitude de ses facultés, pendant l'adolescence de l'humanité, c'est elle qui impose à l'homme ses conditions psychiques, donc son amour.
L'union des sexes fut au début l'union des esprits.
L'amour masculin, n'étant pas encore arrivé à s'affirmer, ne pouvait pas encore avoir de désirs ou d'exigences à imposer.
C'est cet amour spirituel, cette communion des esprits, qu'on appellera plus tard l'amour sacré, qui restera le fond des religions, car, quoique le développement de la sexualité masculine le déviera ou l'obscurcira, il laissera cependant sa trace dans l'atavisme de l'homme, qui en aura toujours, dans la jeunesse au moins, un vague pressentiment, et quelquefois même c'est cet amour idéal qui s'imposera à lui et qui triomphera de son amour bestial. 
Le premier hommage de l'homme à l'Esprit féminin, c'est la foi.
Car, si la Déesse accueille la prière de l'homme, elle lui demande, en échange, la foi. Elle veut qu'il croie à sa parole, à son Verbe qui est Vérité, et c'est Elle, sous le beau Ciel de cette époque heureuse, qui lui explique la Nature. C'est elle qui fait la première science, par son intuition , pendant que l'homme institue le premier culte par son amour.
- La Femme est le Saint-Esprit qui ne peut pas errer.
- Elle est le Logos, celle qui parle, le Verbe Divin qui enseigne.
- Elle est Sophia, la sagesse (sagesse antique).
- Elle est le feu sacré, l'amour pur.
Burnouf dit : « Agni, le feu de l'amour, reçoit l'hommage de tous les êtres, il est omniscient, connaît les origines, les races divines, les hommes et leurs secrets ».
S'il existe au fond du Cœur de l'homme une aspiration vague vers le mystère caché dans l'antique RELIGION NATURELLE, c'est que sa conscience cherche, par atavisme, à reprendre le chemin du bonheur primitif que la jeunesse phylogénique connut dans une époque lointaine.
C'est pendant cette époque que l'homme connut le bonheur intense que donne la lucidité de l'esprit, la connaissance acceptée, c'est-à-dire la foi, cimentée par le renoncement volontaire aux entraînements des mauvais instincts, le sacrifice de l'orgueil fait à la raison et à l'amour. Car la Religion naturelle, c'est un lien moral qui unit l'homme dans un amour pur à un être moralement supérieur à lui.

L'AMOUR
L'Amour, c'est ce que l'humanité a toujours cherché, il est le but de l'homme et le rêve idéal de la Femme, il est la grande force qui régit l'Univers, il peut tout, le bien comme le mal, il domine les temps et les âges, il se trouve à la source de toutes les religions, il est la religion même dans son principe ; toutes les philosophies l'ont discuté, il règne dans l'histoire des rois et dans les légendes populaires, il a été, tour à tour, béni et maudit, permis jusqu'à la licence et défendu comme le plus grand des crimes. Il est la source de mille préjugés religieux ou sociaux qui, presque toujours, résultent du malentendu qui règne sur cette question entre les hommes et les femmes, acteurs indispensables de cette idylle, mais qui ne la comprennent pas de la même manière.
L'homme, malgré l'expérience de l'histoire, n'a pas encore compris que l'amour de la femme est un phénomène qui a une réaction spirituelle : c'est ce qui le sanctifie.
La femme, malgré les désillusions de ses aïeules, ne veut pas encore savoir que l'amour masculin est un phénomène qui a une réaction brutale : c'est ce qui le condamne.
Pendant que chez la femme le fluide d'amour aspire à monter, chez l'homme il aspire à descendre(1). C'est sur cette différence que fut basée la grande lutte de sexes dans l'antiquité ; elle dure encore.
Faire luire sur cette question la lumière définitive de la science, c'est donner à l'humanité le moyen de sortir de l'état de malaise général que le malentendu sexuel a causé dans le monde. Il faut, une bonne fois, que chaque sexe sache comment l'autre aime et pense, afin d'éviter les heurts qui blessent l'amour-propre et finissent toujours par faire de deux amoureux deux ennemis irréconciliables.
(1) « Il y a en sanscrit, pour signifier l’Amour, deux mots de sens opposés, qui contiennent tous deux, comme consonnes, les lettres M et R, c’est-à-dire les deux premières zodiacales du Triangle des Grandes Eaux. Le premier mot est « Mâra », qui signifie aussi la Mort (de la racine « mri », mourir) ; l’Amour est ici l’Attraction cosmique, donc fatale, des sexes dans l’unité banale de l’Espèce ; celle-ci n’a pas pour objet le bonheur des individus, mais la reproduction corporelle, et, conséquemment, la mortalité des règnes végétal, animal et humain.  Le second mot est « Amra », qui signifie littéralement l’Immortalité (de « a » privatif, et « mri », mourir) ; l’Amour est ici l’Attraction divine, donc providentielle, des âmes bisexuées, à travers le corps ; cette puissance n’a en vue que le bonheur des individus par leur libre élection mutuelle ; elle les libère des fatalités héréditaires de l’Espèce. C’est pourquoi Moïse dit : « Tu quitteras ton père et ta mère pour suivre ta femme, et vous ne serez tous deux qu’un seul être organique. » C’est donc de la suprême individuation et de l’Autonomie de l’Homme et de la Femme qu’il s’agit ici, et, par conséquent, de leur immortalité dans le Dieu Vivant lui-même. À proprement parler, le mot « Amour » ne devrait être employé que dans le second sens, car le latin « Amor » est identique au sanscrit Amra. » (R. Guénon, La Gnose, L'Archéomètre, note de bas de page)

L'HISTOIRE RECTIFIÉE
L'Histoire réelle de la Terre et de ses habitants n'a jamais été faite, les hommes ne l'ont pas voulu, ils ont jeté un voile sur la moitié des temps et les ont retranchés des fastes du monde.
Et cette partie supprimée est cependant la plus importante, puisqu'elle contient l'explication des principes, c'est-à-dire des premières actions des hommes, de leurs premières idées, de leurs premiers travaux et des impressions reçues dans la jeunesse ancestrale, qui se sont gravées dans le cerveau humain d'une façon si profonde que l'atavisme les fait renaître dans chaque enfant qui recommence la vie.
Et ceci nous explique pourquoi nous avons deux espèces de connaissances : celles qui furent acquises dans le monde primitif qu'éclairait la lumière de la Vérité, et celles qui furent acquises par la suite dans un monde déjà livré à l'erreur et au mensonge.
Synésius, évêque de Ptolémaïs, initié aux Mystères, qui fut un des disciples les plus assidus, les plus fidèles et les plus brillants d'Hypatie, dit que « les âmes humaines émanent de deux sources : l'une lumineuse, qui coule du haut des cieux ; l'autre ténébreuse, qui jaillit de la terre, dans les abîmes profonds de laquelle se trouve son origine »

LES AGES DE L'HUMANITÉ D'APRÈS LE VÉDA (1)
Les Hindous partagent la durée du monde en quatre âges (Yougas) :
1. Le Krita-Youga, qui a été (suivant Nathaniel Halhed) de 3.200.000 ans. La vie de l'homme alors était de 100.000 ans, et sa stature de vingt-et-une coudées (10 mètres 50 centimètres), la hauteur de l'arbre qui fut son état primitif. Cette mesure est restée celle de son canal intestinal (voir l'article consacré à Nos véritables origines).
2. Le Trêta-Youga, qui a été de 2.400.000 ans, et les hommes vivaient 10.000 ans.
C'est la première enfance que la Kabbale appelle « l'homme de terre », l'homme-enfant couché sur la terre.
3. Le Dwâpara-Youga, qui a duré 1.600.000 ans, et la vie humaine y fut réduite à 1.000 ans.
(La seconde enfance et l'adolescence).

4. Le Kali-Youga, c'est l'âge actuel, l'âge de ténèbres et de souillures qui doit subsister 432.000 ans, et la vie humaine y est bornée à 100 ans.
« Ne sommes-nous pas arrivés à cette époque redoutable annoncée par les Livres sacrés de l’Inde, nous dit René Guénon, « où les castes seront mêlées, où la famille même n’existera plus » ? Il suffit de regarder autour de soi pour se convaincre que cet état est bien réellement celui du monde actuel, et pour constater partout cette déchéance profonde que l’Évangile appelle « l’abomination de la désolation ». Il ne faut pas se dissimuler la gravité de la situation ; il convient de l’envisager telle qu’elle est, sans aucun « optimisme », mais aussi sans aucun « pessimisme », puisque, comme nous le disions précédemment, la fin de l’ancien monde sera aussi le commencement d’un monde nouveau. » (La Crise du monde moderne, p.14)
Le commencement de cet âge de ténèbres est placé à 3.101 ou 3.102 avant notre ère (2).
La durée de ces âges nous semble considérablement exagérée (3).
A côté de l'interprétation géologique et paléontologique des âges de la terre, une interprétation morale a été donnée des quatre âges védiques.
Krita-Youga, « Age de l'action accomplie », c'est-à-dire la période où tout ce qui doit être pratiqué l'était pleinement.
Ceci est le grand mystère de la vie sexuelle de Vishnou, caché dans les âges suivants.
L'âge où la justice, comme dit Manou, « se maintenait ferme sur ses quatre pieds ». Il n'y avait alors ni Dieux ni démons. Le Véda est unique, c'est-à-dire non encore distingué en Rig, Sâma et Yadjour. Vishnou, l'âme de tous les êtres, était blanc.
« L'âge Krita était celui où régnait la vertu éternelle. Il n'y eut, pendant toute la durée de ce Youga, ni maladies, ni perte de sens (folie) ; il n'y avait alors ni malédiction, ni pleurs, ni orgueil, ni aversion, ni guerre, combien moins la paresse, ni haine, ni improbité, ni crainte, ni même souci, ni jalousie, ni envie... » (Traduction de M. Foucher).
Trêta-Youga, « Age des trois feux sacrés ». C'est la période où commencent les sacrifices. La justice perd un pied. Les hommes offrent leur culte à des formes visibles (les femmes Déesses) ; Vishnou devient rouge, éveil de l'amour.
Dwâpara-Youga, âge qui suit les deux précédents. La justice perd un second pied, c'est-à-dire ne subsiste plus qu'à moitié. Le Véda devient quadruple et les cérémonies du culte se divisent. Vishnou passe au brun (moralement, c'est-à-dire devient impure dans l'esprit des hommes).
Kali-Youga, « Age de discorde », c'est la période actuelle, où il ne reste plus qu'un pied à la justice. Les prescriptions des Védas ne sont plus observées, les bonnes œuvres et les sacrifices sont négligés, et Vishnou est devenu noir (coupable et condamné, c'est-à-dire calomnié).
Le devoir, la cérémonie, le sacrifice et la conduite suivant les Védas s'éteignent, on voit circuler dans le monde les calamités des temps, les maladies, la paresse, les péchés, la colère et sa suite, les soucis, la crainte et la famine. Ces temps arrivés, la vertu périt de nouveau. La vertu n'étant plus, le monde périt à son tour ; avec le monde expiré meurent encore les « Puissances divines » qui donnent le mouvement au monde. Tel est cet âge Kali, qui a commencé il y a longtemps.
Ces quatre époques forment un grand âge. Mille de ces réunions font un jour de Brahma, et quatorze Manous régnent dans cet intervalle (4).
A la fin du règne de Brahma arrive une dissolution de l'univers, lorsque les trois mondes (les trois parties du Monde, l'Asie, l'Afrique, l'Europe), la terre et les régions de l'espace sont consumés par le feu.
Nous expliquons à l'article Cosmogonie cette fin bien réelle des planètes.
Lorsque les trois mondes ne sont plus qu'un immense océan, Brahma, qui est un avec Nârâyana, rassasié de la destruction de l'univers, dort sur son lit de serpents.
Le « Jour de Brahma » (qui est l'existence d'un soleil) est encore désigné par le terme de Kalpa, qu'il faut se garder de confondre avec celui de Youga.
Le Mahâ-Youga, ou période de quatre Yougas, est la millième partie d'un Kalpa.
Le Kalpa, ou « Jour de Brahma », mesure une seule période de l'existence de l'univers. Dans la conception des Hindous, une telle période est suivie d'une autre égale en longueur, appelée « Nuit de Brahma », où l'univers reste dans l'état de dissolution (c'est la période cométaire, l'extinction lente d'un soleil), Brahma restant plongé dans le sommeil. A son réveil, un nouveau Kalpa commence pour faire place à une nouvelle nuit, et ainsi de suite.
Un jour de Brahma est rempli par les règnes successifs de quatorze Manous. Chacun de ces règnes forme une période dite Manvantara. Les quatorze Manvantaras coïncident avec mille Mahâ-Yougas ; chaque Manvantara comprend, à peu près, soixante-et-onze périodes de quatre Yougas.
Dans le Kalpa présent, six Manvantaras sont déjà écoulés. On trouve dans les lois de Manou le nom des six personnages qui, durant ce temps, ont « dirigé le monde ».
Le Manou actuel est le Rishi Satyavrata, surnommé Vaivaswata, « fils du Soleil » (de Vivaswat, le Soleil).
La fin du monde actuel est ainsi annoncée dans les Védas :
A la fin du Kali-Youga, la Divinité descendra vengeresse et consommatrice ; le cheval blanc de la mort et de l'initiation complète, appuyant son quatrième pied sur la terre, donnera le signal de la fin du monde. En dernier lieu, Vishnou descend elle-même sur la terre pour y venir chercher les âmes pures, juger l'univers et abattre le vieil arbre dépouillé de son fruit.....
Vishnou reste paisible, plongée dans un sommeil divin, jusqu'au moment où, se réveillant, elle reforme un monde nouveau où elle régnera au milieu des élus.
La dégénérescence de l'humanité est constatée par les Védas dans les versets suivants :
« Le premier âge se distingue par le culte général de l'Etre suprême (la Théogonie), le second par l'accomplissement des sacrifices, le troisième par l'acquisition de la richesse, le quatrième par l'égoïsme et la dissipation ».
C'est bien là la progression décroissante des facultés morales et mentales des hommes qui dirigent le monde. D'abord l'idée pure, la science ; ensuite l'idée altérée, cachée ou symbolisée ; en troisième lieu l'intérêt, l'égoïsme, les jouissances matérielles en dehors de toute idée élevée.
Ce quatrième degré est celui qui règne actuellement parmi les hommes qui ne sont pas encore régénérés par la Nouvelle Science. Cette diminution de l'intelligence est en relation avec la diminution de la durée de la vie. Cette dégénérescence ne s'est pas effectuée rapidement dans l'individu, mais lentement dans la race.
Manou dit encore : « La vie, le bonheur, la souffrance, les vertus et les vices sont, dans ce monde, proportionnés à la durée des âges ».
Ceci est rigoureusement vrai, puisque les individus vivent d'autant moins longtemps qu'ils occupent les échelons les plus bas de l'échelle zoologique ; la longueur de la vie augmente avec l'augmentation de l'intensité sensitive qui génère l'intelligence. Les hommes qui usent leurs facultés nerveuses dans les plaisirs abrègent leur vie, ceux qui les emploient à l'étude la prolongent. (Voir l'article Psychologie et loi des sexes)
« Dans les âges suivants, la justice, par l'accroissement des richesses et de l'égoïsme, est obligée de lutter avec le vol, le mensonge et la fraude ; le bien diminue d'un quart sur la terre ».
C'est l'âge de la décadence. L'Âge d'Or n'a duré que le temps qu'a duré la chasteté de l'homme. Par sa vie sexuelle, il est entré dans une voie de décadence qui n'a fait que s'accentuer et a mené les races à la folie qui engendre l'état sauvage et, finalement, l'extinction définitive.

« À la suite des époques qui virent naître et mourir des civilisations, des races, des continents, la terre actuelle tout entière, avec ses civilisations périmées, ses races qui n'en sont plus tant elles sont abâtardies, ses croyances cristallisées dans des formes de foi s'excluant les unes les autres, ne voit-on pas cette terre qui est la nôtre fournir la preuve flagrante d'une fin qui appelle un recommencement ? » (Th. Darel, L'Expérience Mystique et le Règne de l'Esprit, p.27)
(1) Grand Livre Sacré de l'Inde
(2) Fréret l'a fixé dans ses recherches chronologiques au 16 janvier 3.102. Kali signifie, en sanscrit, tout ce qui est noir, ténébreux, matériel, mauvais. De là le mot latin Caligo, et le mot français Gali matias ; matias vient du grec et veut dire discours. Les dynasties primitives gynécocratiques, dites impériales, s'éteignirent mille ans après le commencement du Kali-Youga, environ 2 000 ans avant notre ère. Ce fut à cette époque que l'Inde se divisa en plusieurs souverainetés indépendantes.
(3) Le temple d'Eléphanta, dans l'île d'Eléphanta, fut construit, dit-on, par Ellou ou Ella qui régnait dans le Dwâpara-Youga, il y a huit mille ans. (Dictionnaire d'architecture de Bosc, au mot Indienne architecture).
(4) Rappelons que le mot Manou veut dire « Intelligence législative », qui préside sur la terre d'un déluge à l'autre. Les Hindous admettent l'apparition de quatorze Manous. Nous sommes arrivés au septième. On croit que le Manou des Hindous a été copié par le Minos de l'île de Crète.

LUTTE DES HOMMES POUR LE POUVOIR SPIRITUEL
Pendant que les plus audacieux s'emparaient du pouvoir religieux, d'autres formaient un parti d'opposition, un pouvoir laïque, en perpétuelles luttes avec les premiers, et toujours leurs discordes avaient pour prétexte « la Vérité » que ni les uns ni les autres ne possédaient.
Les Prêtres prétendaient l'enseigner, en se basant sur une tradition qu'ils avaient altérée. Les laïques leur montraient leurs erreurs et voulaient substituer à leurs dogmes des dogmes nouveaux, fondés sur des hypothèses forgées de toutes pièces dans leur imagination et qu'ils enseignaient au nom de la raison, quoique ces dogmes laïques, instables du reste, n'avaient pas plus de valeur que ceux des Prêtres. Ils en avaient même moins (1) parce que, au fond du dogme religieux, on retrouvait la science antique, l'Absolu féminin, tandis que dans la science des hommes cet Absolu, quand on l'apercevait, était condamné au nom de la raison de l'homme qui créait le relatif. En réalité, ces luttes n'avaient qu'un but : conquérir le pouvoir en dirigeant l'Instruction publique et en enseignant aux jeunes générations que le gouvernement des vainqueurs était le meilleur des régimes.
(1) « Selon l’ordre hiérarchique normal, l’initié est au-dessus du « clerc » ordinaire (fût-il théologien), tandis que le « laïque » est naturellement au-dessous de celui-ci. » (René Guénon, note de bas de page, L'Esotérisme de Dante)



« Il y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements. »
(Honoré de Balzac)

COMMENT ON A ÉCRIT L'HISTOIRE
Il est des gens naïfs qui croient que l'histoire est le récit exact des faits du passé. Ils semblent ignorer que le monde est, depuis longtemps, régi par le mensonge et que le désordre de la société actuelle en est la conséquence.
Il est curieux d'étudier comment cet ordre de choses a commencé, quels ont été les mobiles des premières erreurs voulues, et quels hommes, les premiers, ont eu l'audace de les écrire.
A toutes les époques, il y a eu des partis qui, voulant s'emparer d'un pouvoir auquel ils n'avaient pas droit, ont appuyé leurs prétentions sur une idée, un système, une théorie religieuse ou sociale, qu'ils ont propagée par violence, par fraude ou par ruse. Deux moyens furent notamment employés pour faire disparaître les témoignages gênants de la splendeur du régime féminin : la destruction et l'altération des textes.
L'ère de destruction s'ouvrit au VIIIème siècle. On précise même la date : cela commença en 747 avant notre ère, c'est-à-dire au moment où la classe sacerdotale se constitua (1).
Un roi de Babylone nommé Nabou-Assar, rempli d'un orgueil fanatique et irrité des éloges qu'il entendait prodiguer au régime antérieur, s'imagina qu'il suffisait de faire disparaître sa trace dans l'histoire pour remplir l'univers de son nom et rendre sa domination légitime. Il fit effacer toutes les inscriptions, briser toutes les tables d'airain et brûler tous les papyrus. Il voulait que l'époque de son avènement au trône fût celle qui commençât l'histoire. Et cette idée devait triompher ; l'histoire antérieure au régime masculin devait, pendant longtemps, être effacée.
Nous savons qu'une semblable idée était venue aux Romains, qui, après l'établissement d'une république qui ne laissait aucune place à la Femme, firent détruire les livres de Numa (2) qui contenaient certainement des faits qui faisaient connaître le régime gynécocratique, encore existant à son époque.
Il paraît également certain qu'on fit aussi détruire les monuments et les écrits des Thraces et des Volsques.
Le souvenir d'un pareil événement s'est perpétué aux Indes. On sait assez qu'il eut lieu en Chine et que l'empereur Tsinchi-hoang-ti alla encore plus loin que Nabou-Assar, en défendant sous peine de mort de garder aucun monument littéraire antérieur à son règne (voir l'article du blog consacré à la Chine).
Ce système est resté dans les habitudes de tous les conquérants, de tous les usurpateurs, il a même pris des proportions formidables dans les religions modernes.
N'oublions pas que la fameuse Bibliothèque d'Alexandrie a été brûlée trois fois, que les papes chrétiens ont fait détruire un grand nombre de monuments antiques, que les archives du Mexique et celles du Pérou ont disparu pour satisfaire le zèle fanatique d'un évêque espagnol.
En ce qui concerne le XXème siècle, et plus particulièrement en France, Robert Charroux (1909-1978) rappelle comment, à Paris, « On » mis sous séquestre puis fit disparaître les Tables astronomiques brahmaniques dites de Tirvalour, attestant la haute antiquité de la science aux Indes ; il souligne également comment, en 1926, « On » ruina frauduleusement le crédit du plus riche gisement archéologique du globe : Glozel ; il fait remarquer, enfin, comment « On » mis à nouveau sous séquestre la Bibliothèque préhistorique de Lussac-les-Châteaux en 1937.
Et plus récemment, lors de la guerre d'Irak menée sous l'impulsion des États-Unis d'Amérique, souvenons-nous des opérations de pillages et du saccage intégral du musée de Bagdad, organisés « professionnellement », sous la passivité totale des forces américaines (sous leur protection même affirment certains), et de la destruction systématique de tous ses ordinateurs et archives dans lesquels étaient recensées et photographiées toutes les pièces de l'inventaire, ainsi que du vol de la majeure partie des 40 000 manuscrits et de la totalité des quelques 80 000 tablettes de terre cuite recouvertes d'inscriptions cunéiformes... des tablettes sumériennes dont le décryptage commençait à s'avérer fort instructif en ce qui concerne les influences babyloniennes chez les rédacteurs de l'Ancien Testament...
Puis, lorsque ces partis triomphaient, ils avaient soin d'abord d'écrire l'histoire passée, la montrant comme une longue préparation de leur triomphe qu'ils justifiaient par une aspiration des foules existant depuis longtemps.
(N'est-ce pas de là que viennent les mots « predate » (antidater) et « pré-dateur » ?)
Pour répandre l'histoire ainsi écrite, ils créaient un enseignement obligatoire dans lequel ils ne manquaient pas d'avilir leurs ennemis, ceux qu'ils avaient vaincus et qu'ils représentaient toujours comme des barbares ou des gens de mauvaises mœurs (3). Eux-mêmes se représentaient comme des sauveurs apportant tous les progrès.
Or, tout cela était mensonge et il importe aujourd'hui de rechercher la vérité cachée, c'est-à-dire le plaidoyer des vaincus, leur véritable état social et moral.
En rétablissant le rôle de la Femme dans l'histoire, en rectifiant les falsifications des textes, nous retrouvons une science grandiose, nous refaisons la véritable évolution humaine et nous l'envisageons non seulement dans le passé, mais dans son avenir, car la science a une grande puissance, celle de faire connaître le futur, par des déductions infaillibles du passé.
Partout la vérité s'imposa à la Femme Divine, et partout Elle la déposa dans les Livres devenus sacrés. En comparant entre elles toutes ces Ecritures, nous y trouvons les mêmes récits, mais avec des altérations différentes.
Cependant, les altérations sont si grossières, si maladroites, si inintelligentes, qu'il ne faut pas une science bien profonde pour les rectifier, il faut seulement de la bonne foi, ce que n'ont pas toujours les savants modernes qui continuent l'œuvre du Prêtre, en laissant dans les textes des noms d'hommes sur des personnages d'une féminité certaine, le mot Dieu où il faut Déesse, le masculin pour le féminin. C'est une habitude prise, un accord tacite entre tous les hommes qui craignent de donner à la Femme des idées d'émancipation ou de revendication qui épouvantent le sexe mâle comme une menace.
Une autre méthode nous donne des résultats certains. C'est celle qui se base sur les différences de la mentalité chez les deux sexes. L'homme et la femme ne pensent pas de même, ne parlent pas de même, leurs sentiments diffèrent, leurs intérêts sont dissemblables. L'Esprit de la Femme est voué à la pensée abstraite, l'idée vient d'Elle, elle est la manifestation d'une réserve nerveuse génératrice des facultés cérébrales spéciales à son sexe. L'homme ne fait pas cette réserve, il dépense sa vie, les éléments de sa spiritualité, pendant son évolution sexuelle (voir l'article du blog consacré à la Loi des sexes). La Femme possède un au-delà cérébral qui lui permet de trouver et de comprendre les causes cachées qui régissent la Nature. L'homme ne peut trouver par lui-même ces causes, son champ cérébral ne s'étend pas jusque-là, il voit des faits isolés, ne les enchaîne pas en longues théories, seule façon de prouver, il ne classe pas les faits, mais généralise sans ordre.
C'est parce qu'il sait qu'il n'a pas cette faculté créatrice des idées abstraites qu'il s'appuie sur la Révélation, cette voix du dehors qui lui dit ce qu'il faut croire.
Quand des hommes plus audacieux que les autres voulurent s'élever jusqu'à l'Esprit féminin, ils s'égarèrent dans les nuages de l'imagination, perdirent la notion du réel, grossirent les objets, amplifièrent les choses, dépassant les limites (telle la grenouille de la fable de La Fontaine) ou retombant lourdement dans les minuties de la vie matérielle ou dans le délire de la vie sentimentale et sexuelle. Les ailes artificielles de ces Icares ne les ont jamais élevés bien haut. Du reste, n'oublions pas que c'est l'intérêt qui dicte les actions de la vie humaine, non l'Amour de la Vérité.
Nous allons donc étudier l'histoire cachée, falsifiée, dénaturée, chercher la source lointaine de nos croyances, de nos traditions, de nos préjugés ; nous allons nous efforcer d'éclairer les hommes sur les erreurs du passé, de les rectifier et de rétablir partout le rôle glorieux de la Femme, effacé par les Prêtres de toutes les religions et les misogynes de tous les pays.
Nous nous appliquerons surtout à révéler aux hommes de bonne foi les œuvres de l'esprit féminin, nous essaierons de leur faire connaître la science cachée, les livres condamnés. Nous sortirons de l'oubli les vérités étouffées et nous mettrons en pleine lumière l'histoire si attachante des Mystères de l'antiquité.
(1) « Il est un fait assez étrange, qu’on semble n’avoir jamais remarqué comme il mérite de l’être : c’est que la période proprement « historique » (la seule qui soit vraiment accessible à l’histoire ordinaire ou « profane »), remonte exactement au VIème siècle avant l’ère chrétienne, comme s’il y avait là, dans le temps, une barrière qu’il n’est pas possible de franchir à l’aide des moyens d’investigation dont disposent les chercheurs ordinaires. À partir de cette époque, en effet, on possède partout une chronologie assez précise et bien établie ; pour tout ce qui est antérieur, au contraire, on n’obtient en général qu’une très vague approximation, et les dates proposées pour les mêmes événements varient souvent de plusieurs siècles. L’antiquité dite « classique » n’est donc, à vrai dire, qu’une antiquité toute relative, et même beaucoup plus proche des temps modernes que de la véritable antiquité et l’on pourra suffisamment juger par là jusqu’à quel point les modernes ont raison d’être fiers de l’étendue de leurs connaissances historiques ! Tout cela, répondraient-ils sans doute encore pour se justifier, ce ne sont que des périodes « légendaires », et c’est pourquoi ils estiment n’avoir pas à en tenir compte ; mais cette réponse n’est précisément que l’aveu de leur ignorance, et d’une incompréhension qui peut seule expliquer leur dédain de la tradition ; l’esprit spécifiquement moderne, ce n’est en effet rien d’autre que l’esprit antitraditionnel. Au VIème siècle avant l'ère chrétienne, il se produisit, quelle qu'en ait été la cause, des changements considérables chez presque tous les peuples ; ces changements présentèrent d'ailleurs des caractères différents suivant les pays. Dans certains cas, ce fut une réadaptation de la tradition à des conditions autres que celles qui avaient existé antérieurement, c'est ce qui eut lieu notamment en Chine. Chez les Perses, il semble qu’il y ait eu également une réadaptation du Mazdéisme. Dans l’Inde, on vit naître alors le Bouddhisme, qui, quel qu’ait été d’ailleurs son caractère originel, devait aboutir, au contraire, tout au moins dans certaines de ses branches, à une révolte contre l’esprit traditionnel, allant jusqu’à la négation de toute autorité, jusqu’à une véritable anarchie, au sens étymologique d’« absence de principe », dans l’ordre intellectuel et dans l’ordre social. En nous rapprochant de l’Occident, nous voyons que la même époque fut, chez les Juifs, celle de la captivité de Babylone ; et ce qui est peut-être un des faits les plus étonnants qu’on ait à constater, c’est qu’une courte période de soixante-dix ans fut suffisante pour leur faire perdre jusqu’à leur écriture, puisqu’ils durent ensuite reconstituer les Livres sacrés avec des caractères tout autres que ceux qui avaient été en usage jusqu’alors. » (R. Guénon, La crise du monde moderne)
(2) Remarquons que Numa, qui est considéré comme le législateur de la cité de Rome, porte un nom qui est le retournement syllabique exact de celui du Manu hindou, et qui peut en même temps être rapproché du mot grec « nomos », loiRappelons à nouveau que le mot Manu (ou Manou) veut dire « Intelligence législative », qui préside sur la terre d'un déluge à l'autre.
(3) Afin de faire toute la lumière sur les véritables « barbares » de la seconde guerre mondiale, voir l'ouvrage de Saint-Loup, « Hitler ou Juda ? Un second procès de Nuremberg ».
À propos de la guerre de Sécession, qui n'a réglé aucun des problèmes américains et surtout pas la question noire (on peut aisément s'en apercevoir encore actuellement), nous aurions tort de réduire ce conflit Nord-Sud à une lutte simpliste, c'est-à-dire entre adversaires et partisans de l'esclavage, ainsi que les « vainqueurs » tentent, par tous les moyens de nous le faire croire depuis des années. Rappelons simplement que l'étendard de la Confédération, le Stars and Bars, comportait treize étoiles représentant chacun des douze états du Sud, la treizième correspondait à la nation indienne constituée par la totalité des tribus qui, en quelque sorte, étaient venues chercher refuge auprès des « affreux esclavagistes » du Sud, afin d'échapper au génocide des « généreux libérateurs » Nordistes.
Les indiens d'Amérique, bien avant certains, avaient compris que les « Yankees » représentaient avant tout et par-dessus tout, une civilisation mercantile et cynique, basée sur le profit à n'importe quel prix : la civilisation « rapace » de l'aigle pygargue, devenu depuis l'emblème national des USA.
« L'Amérique allait naître de ce conflit (la guerre de Sécession) dans lequel sombrerait une civilisation... Mais le Nord vainqueur demeure l'ennemi haï et défié, dans la mesure où il représente une civilisation mercantile, basée sur le profit, par opposition à la civilisation aristocratique du Sud, basée sur l'honneur. » (James Mc Pherson, La guerre de Sécession)

FONDATION DES MYSTÈRES
On comprend facilement qu'au milieu de la persécution qui obligeait les femmes à se cacher pour pouvoir librement exprimer leur pensée et la communiquer aux autres, on ait institué un enseignement donné dans le secret pour continuer à expliquer les lois de la Nature.

« Tous les anciens écrivains qui ont traité des anciens Mystères conviennent que l'origine des initiations se perd dans la nuit des temps et qu'elle remonte aux premiers âges de la civilisation des peuples ; la célébration des Mystères est le fond de la première religion, elle nous retrace tous les dogmes essentiels de la vraie croyance religieuse. Dans le commencement, le cérémonial des initiations a été simple et modestement adapté au sujet, comme il arrive dans toute institution primitive.
« Il a varié en passant chez les nations étrangères (qui ont substitué des Prêtres aux Prêtresses), en raison du zèle religieux qu'on a mis à l'adopter et du luxe qui régnait dans chaque pays où il s'introduisait.
« Les Mystères les plus estimés pour le fond de piété étaient ceux de Samothrace ; les plus célèbres pour la pompe et la magnificence étaient les Mystères d'Eleusis près d'Athènes. Ces derniers étaient appelés les Mystères par excellence ; et le sanctuaire d'Eleusis passait pour le grand Temple de la Grèce.
« Eleusis vient de Elusium Campus (Champs Elysées). On le fait dériver de venir, arriver, pour désigner l'arrivée de Cérès dans l'Attique. » (De Grave, La République des Champs-Elysées, t. III, p. 234.)
On appelle Démiourgos la Déesse qui préside aux initiations. On a toujours interprété ce mot par celui d'Architecte ou Créateur du monde (monde physique, elle crée les villes, monde biologique, elle crée l'enfant).
On a donné à ce mot Démiourgos la signification de facteur du peuple et de fondatrice des nations policées, ou architecte du monde moral.
C'est la Loi des sexes, surtout, qu'il fallait cacher, et c'est le premier culte qui avait été le fond de la religion théogonique qu'on voulut perpétuer. Tout le symbolisme se rapporte à cette question qui domine toutes les autres, puisqu'elle explique l'Esprit.
C'est pour cela qu'on faisait les initiations symboliques dans des endroits circulaires ou ovales, destinés à représenter la forme de l'œuf d'où tout vient. De là ce dicton latin : Omne vivum ex ovo.
C'est de Vénus qu'on a fait le mot véniel et une infinité d'autres mots qui ont tous un caractère sacré.
Remarquons que ce qui est sacré est caché, parce que c'est cela qui était empêché et persécuté. Il existe une petite collection d'autels votifs au Musée des antiquités gallo-romaines des Augustins de Toulouse. Sur ces autels se trouve représenté le sexe féminin et au-dessous le swastika. Nous laissons aux lecteurs perspicaces le soin de faire le rapprochement entre ces deux images... 


LES MYSTÈRES
Théophile Cailleux nous dit (Origine celtique de la Civilisation, p. 124) :
« Les mystères avaient pour objet la reformation de l'homme ; ils le prenaient brut et, le travaillant à neuf, s'attachaient à retrancher de son Cœur jusqu'aux dernières fibres de la vie sensuelle, à lui enlever sa première âme, et, quand ils en avaient fait un homme nouveau, ils lui inspiraient un souffle créateur qui lui rendait une seconde vie.
(Dans les Dionysies, Bacchus, le nouveau fidèle, est nommé Bimater ; de même que les poésies sanscrites, parlant des Brahmanes, les nomment « les deux fois nés », Dwidja. Dans le même cas, Circé appelle Ulysse « deux fois mort ».)
« Les hommes qui avaient subi cette mue formaient une génération mystique, une famille de frères qui, nés d'une mère commune, anéantis dans sa volonté, ne vivant plus que de son âme, lui appartenaient de tout leur être ; aussi ne se présentaient-ils jamais devant la grande Déesse sans être parés d'un signe de dépendance. Le siège de cette puissante transformation était aux bouches du Hélion (la Meuse), désignée sous l'emblème de Nehal Ennia (sa statue a été découverte en 1647 dans l'île Walcheren) ; sa fécondité mystique était figurée par les fleurs et les fruits qui remplissaient son giron (ainsi nous comprenons ce que nos pères appelaient le giron de l'Eglise) ; autour d'elle étaient ses enfants dévoués, les Druides, portant comme marque de servitude un collier d'or, qui était, selon Strabon, leur principal attribut.
« Quand les émigrations celtiques propagèrent au loin cette religion, les colonies fondées relevaient toujours de l'Eglise originaire ; elles en faisaient une statue hiéroglyphique et l'hommage rendu à cette déité s'adressait à la primitive et véritable Sion. Cette image se composait de symboles exprimant les opérations virtuelles de Nehal Ennia.
« C'est aux bouches sacrées des grands fleuves que les nations les plus anciennes ont placé leurs mystères (Meuse, Rhin, Escaut, Nil, Gange (1), etc.). Les îles que forment leurs deltas étaient une retraite naturelle, facilement accessible aux populations primitives ; elles y déposèrent leurs objets précieux, en interdirent l'accès aux profanes et les déclarèrent Tabou (sacrées). C'est ainsi que l'île Scaldia, la plus célèbre de celles que forment les jonctions complexes de ces trois fleuves (le Rhin, la Meuse et l'Escaut), fut surnommée l'Escaut Tabula (2). Toute la région qui avoisine ces trois fleuves est donc pleine de mystères. C'est là que le peuple des Celtes a sa racine ; c'est là qu'il a grandi, qu'il s'est fortifié dans la lutte, qu'il s'est fait tel que nous le voyons. » (Cailleux, Origine celtique de la civilisation, p. 18).
La Meuse est appelée le fleuve du soleil. Tacite, Pline, Ptolémée, Homère, appellent la Meuse Hélion, le Soleil.
Elle est aussi appelée Musœus (Muses). On lit dans Métaphraste, l'historiographe byzantin, que le saint ermite Sabas se noya, chez les Goths, dans le fleuve Musœus. Et Cailleux dit (p. 117) :
« Le berceau des anciennes religions est aux bouches de la Meuse, au centre de l'antique pays des Celtes ; c'est de là qu'elles se propagèrent dans les autres régions.
« Ce sont les historiens de Rome qui ont fait connaître les Celtes. Dans César, ils nous apparaissent comme livrés aux recherches de pure spéculation. Dans Tite-Live, ils franchissent leurs barrières pour répandre au loin leurs émigrations et leurs idées.
« Nul peuple, à aucune époque, n'a élevé plus haut ses recherches et propagé plus loin ses découvertes ».
La colonisation de l'Inde par les anciens Celtes est connue (3). (Voir l'article « Celtes et latins »)
(1) « Les phéniciens qui, dans les temps reculés exploitaient les mines d'or et d'argent, alors existantes dans les Cévennes, avaient, avec une juste raison, choisi cet endroit pour en faire l'entrepôt de leurs richesses, ainsi que l'indique son nom. (…) Ganges, en latin, Agantippus (en occitan, Gange), est formé des mots phéniciens Hagan-Tzibbô, qui signifient littéralement « l'Enclos de l'or ». Ce nom, rarement prononcé dans toute son étendue, devenait, même en phénicien, le mot abrégé Gantzi. C'est-à-dire, le Trésor. C'est de là que dérive le mot Ganges. » (Fabre d'Olivet, Mes souvenirs et La Langue d’Oc rétablie dans ses principes)
(2) Géographie de Ptolémée
(3) « Le mot salien (de Franc-saliens) dans l'antique langue des Gaules signifiait sauteur. Les prêtres et prêtresses saliens imitaient dans leurs danses magiques les mouvements des astres ; il y a dans les doctrines hindoues beaucoup de traditions saliennes. Ram, fondateur des Brames, était du reste, d'après Fabre d'Olivet, un schismatique gaulois. » (Francis André, La vérité sur Jeanne d'Arc, p.112)

LES MYSTÈRES DRUIDIQUES
Dans la Grande-Bretagne et dans la Gaule, on faisait des initiations symboliques dans des endroits circulaires ou ovales, destinés à représenter l'œuf d'où tout vient.
Les lieux d'initiation étaient découverts ; les cérémonies se faisaient à ciel ouvert.
On devait les construire avec de la terre et des pierres brutes, non souillées par un outil métallique. Les métaux, le fer, étaient en abomination, parce que c'étaient les hommes ennemis qui les travaillaient et qui les faisaient servir à des arts abominables, à des crimes.
Les initiés portaient une chaîne spéciale qui les faisait reconnaître et admettre dans les lieux secrets.
La principale époque d'initiation était le 1er mai, le mois de Maya. Il était défendu de consigner par écrit les rites et les doctrines secrètes.
Les mystères avaient trois degrés :
1°) Les Bardes.
2°) Les Faids ou Vates.
3°) Les Druides.
Au premier degré, l'aspirant était revêtu d'un vêtement tricolore représentant les couleurs sacrées :
- blanc, symbole de lumière,
- bleu, symbole de vérité,
- vert, symbole d'espérance.
Au deuxième degré, il était habillé en bleu.
Au troisième degré, quand il avait triomphé de tous les obstacles et était arrivé au sommet de la perfection, il recevait une tiare rouge et un manteau flottant d'une blancheur éclatante.
Dans les dialectes celtiques, ce manteau blanc semble conférer la sagesse, et on confond le mot blanc et les mots sage, spirituel, savant. On dit encore en allemand weiss (blanc) et wissen (savoir). En anglais, white (blanc) et wit (esprit), wisdom (sagesse).
Dans les épreuves, on représentait la mort de la Femme pendant la grande persécution et sa résurrection ; elle renaît engendrée par la matrice de la grande Coridwin (Cerridwen, Kerridwen, Korridwen, Karridwen).
Les Druides représentaient le serpent (l'homme méchant) par Hu. Des ailes déployées représentaient l'esprit divin.

Dans les Mystères de la Celtide, on comparait les deux évolutions mâle et femelle au flux et au reflux de la mer, l'une qui va en avant, l'autre en arrière. Back, qui signifie dos, voulait dire rétrogradant. Le flux et le reflux sont appelés Ebbe. (C'est de ce mot qu'on fit Eubage, prêtre divinatoire.)
L'escarpolette sacrée est aussi une imitation du flux et du reflux. En grec, on l'appelle Aiôrani. Ce symbole est l'origine d'une expression restée dans le langage ironique : « C'est une balançoire », ce qui veut dire quelque chose qui nous ennuie et qui revient toujours.
L'endroit où l'on célébrait les Mystères qui étaient les plus renommés s'appelait Is. On disait Is-la-Grande. C'était le nom de la Divinité féminine, la Mère universelle.
De ce nom viendra Isis, Isca, Ichalis, Isa (1), Isha en arabe, Ischen en Mexicain, mot qui signifie jeune fiancée pour les peuples qui ont perdu la tradition.
Le pays des Déesses celtiques est appelé Is-land ; il s'étendait dans tout le Nord de l'Europe.
Ajoutons à ceci que Cybèle était Matrice des Galates et que son nom mystique est Rhéa en grec, Râ en égyptien, et nous allons voir que de ces deux noms réunis, Is et , on a fait Isra-el (el est un article). On fait aussi Bel-isa-ma, surnom de Vénus.
Bel signifie cloche dans les langues du Nord. De là les Tours de Bel, (d'où Belfort, Beffroi de bel, cloche et ferté, tour). Ce sont les anciens héméroscopes des Déesses, d'où elles étudiaient les astres, mais aussi les tours d'où elles voyaient venir l'ennemi. En cas de danger, on sonnait la cloche.
On a gardé les cloches dans tous les cultes qui ont copié les anciens Mystères (2).
Parmi les officiants des Mystères se trouvaient des jeunes filles, celles que chez les Israélites on appelait des Almées ; chez les Celtes, on les appelle Girl (de girdle, qui signifie ceinture). On les nomme aussi Bride (du verbe to breed, qui veut dire instruire, élever, parce que dans les Mystères l'homme s'instruit, il s'élève en recevant le baptême du feu-Principe, qui le régénère, tandis qu'il monte vers l'Esprit féminin). C'est ce mot Bride qui fit appeler le pays Brid-tania, terre des vierges choisies.
La terminaison tania se retrouve dans Aquitania, Lusitania. Elle vient peut-être de Tanit.
Le bois sacré où ils avaient lieu s'appelait chez les Grecs Orgas, en anglais Orchard (verger). L'aire sur laquelle ils se faisaient se disait floor, qui signifie plancher. Mais le mot floor a donné lieu a une équivoque, on en a fait le mot floral, qui est resté. Et l'on nous dira que la rose et la violette, qui désignent les florales, étaient consacrées à Vénus.
Les jeux floraux de Toulouse sont les souvenirs de ce mythe. L'ile de Chypre a été longtemps au pouvoir des Phéniciens. Lorsque les Grecs s'en emparèrent, ils y trouvèrent le culte de Vénus, dont ils firent Aphrodite (3).
« On a retrouvé dans l'île une quantité de figures de la Venus de Chypre, toutes ces statues portent une fleur à la main et sont reconnaissables à la couronne dont leur tête est ceinte et aux autres riches ornements du cou, de la tête et des bras ; ces statues, en terre cuite et de fabrication grossière, étaient faites à la hâte pour être vendues autour des temples ou pour être livrées aux navigateurs qui en faisaient commerce au loin. »

(1) Flavius Josèphe dit que les Hébreux donnent à la Femme le nom de Issa.
(2) « si les clochers n’ont pas été construits, à l’origine du moins, pour y placer des cloches, la cloche, en tout cas, symbole de la Voix divine, se trouve depuis longtemps logée au sommet du clocher, lieu élevé qui, de ce fait, est un rappel approprié de la montagne. Toute l’Apocalypse n’est-elle pas remplie du grondement de voix formidables venues d’en Haut et qu’accompagne le son des trompettes célestes ? Il convient ici de rappeler que la cloche, comme le cercle, possède un pouvoir protecteur. De sa position éminente, elle lance autour d’elle des vibrations sonores qui se propagent en ondes concentriques et chassent les influences démoniaques. Ce pouvoir prophylactique, au sens propre du terme, est-il donné au bronze parce qu’il est le produit d’un mariage heureux de l’étain et du cuivre dont l’harmonie communicative se transmet au milieu ambiant dès que celui-ci en reçoit la résonance. » (John Deyme de Villedieu, Déroulement et enroulement de la Manifestation, partie IV, vers la tradition)
(3) « La question de la « Terre Sainte » pourrait aussi donner la clef des rapports de Dante et des « Fidèles d’Amour » avec les Templiers ; c’est là encore un sujet qui n’est que très incomplètement traité dans le livre de M. Valli. Celui-ci considère bien ces rapports avec les Templiers (pp. 423-426), ainsi qu’avec les alchimistes (p. 428), comme d’une incontestable réalité, et il indique quelques rapprochements intéressants, comme, par exemple, celui des neuf années de probation des Templiers avec l’âge symbolique de neuf ans dans la Vita Nuova (p. 274) ; mais il y aurait eu bien d’autres choses à dire. Ainsi, à propos de la résidence centrale des Templiers fixée à Chypre (pp. 261 et 425), il serait curieux d’étudier la signification du nom de cette île, ses rapports avec Vénus et le « troisième ciel », le symbolisme du cuivre qui en a tiré son nom, toutes choses que nous ne pouvons, pour le moment, que signaler sans nous y arrêter. » (René Guénon, L'Esotérisme de Dante)

LES INITIATIONS DRUIDIQUES
Si nous n'avions pour nous guider que ce que les anciens ont dit de l'institution druidique, nous n'aurions à ce sujet que des idées très fausses, ceux qui en ont parlé ayant complètement supprimé le rôle des femmes, alors que c'était ce rôle qui était prépondérant.
Tous les classiques qui puiseront leurs renseignements dans les ouvrages des masculinistes grecs et latins répéteront l'opinion de César qui dit : « Les leçons que les Druides donnaient à leurs disciples roulaient en grande partie sur la nature et le mouvement des astres, sur la grandeur du monde et des terres, sur l'histoire naturelle, sur la nature et la puissance des dieux immortels. »
Cependant, ce ne sont pas les Druides qui donnaient cet enseignement, c'était la Déesse Vénus-Uranie elle-même, puis, après elle, les Dryades qui la remplaçaient, et qu'on appelait Vénérables du nom de la fondatrice des Mystères.
Quant aux dieux immortels dont parle César, on ne pouvait pas enseigner ce qui les concernait, puisqu'ils n'étaient pas encore inventés.
Pomponius Mêla, écrivain du premier siècle, parle de la doctrine des Druides dans le même sens que César (Livre III, ch. 2) : « Les Gaulois, dit-il, font grand cas de l'art de l'éloquence ; ils ont pour maîtres des sciences les Druides ; ceux-ci font profession de connaître la grandeur et la forme de la terre et du monde, le mouvement du ciel et des astres et les volontés des dieux. »
En réalité, les Prêtresses enseignantes étaient les Presbyteroi, Mater-idea ou Déesses-Mères (1). Il y avait ensuite les Scaldes, psalmistes qui accompagnaient les chants religieux du son de la lyre ou de la harpe.
Les Druides étaient les étudiants, les initiés qui formaient trois catégories :
Les Druides.
Les Bardes.
Les Ovates qui étaient ce que sont les novices dans les ordres modernes.
On nous dira, et c'est peut-être vrai, que l'enseignement durait vingt ans, pendant lesquels les élèves apprenaient des chants sur l'astrologie, la théologie, la physique. Le but des Mystères était aussi de cultiver la justice et de respecter les Déesses, ce que traduit ce vers de Virgile :
« Apprenez par notre exemple à être juste et à respecter les dieux. »
Naturellement, il met Dieux pour Déesses.
On montrait aux initiés la souffrance causée par l'injustice des hommes, et, comme contraste, le bonheur céleste dans le monde de Vérité.
Il s'agissait d'impressionner l'homme jeune en lui montrant la conséquence du mal qu'il se fait à lui-même par le vice.
A la fin des cérémonies, on adressait aux initiés ces deux paroles : Konx, ompax, que personne n'a expliquées.
Lorsque l'on commençait la cérémonie de l'initiation, un héraut posté à la porte du sanctuaire introduisait les candidats et écartait les autres en criant à haute voix : ABITE PROFANI, loin d'ici, profanes.
Ce héraut posté à la porte du temple a pris, plus tard, le titre de surveillant, Kœr, qui est la même chose que SKOPIA en grec, spécula, observatoire, et Kœren. La même chose aussi que episkopein (observare), surveiller.
C'est du mot episkopein que les Grecs ont formé episkopos (évêque), qui voulait dire semblable à un gardien posté sur un observatoire pour veiller à ce qui se passe dans les lieux circonvoisins. Combien les mots ont changé de signification !... Il faut les reprendre à leur origine pour montrer comment les idées ont évolué avec le temps. Ce sont ces surveillants, devenus des évêques, qui devaient un jour prendre la direction des Mystères et en exclure les femmes (2).
Le surveillant, appelé d'abord Mært, dans la langue celtique des Belges, fut considéré comme minime, c'est-à-dire ministre. Lorsqu'il arrivera à prendre la première place, de son premier nom Mært il fera Mars, le dieu de la guerre.
Les prêtres de toutes les religions ont gardé le caractère sacré que l'initiation leur conférait en leur donnant le titre de héros bienfaiteurs.
Mais cela ne leur suffisait pas, ils se firent appeler des demi-dieux.
Certains croient que leur nom appellatif était Mage. « Ils donnent le nom de Druides à leurs Mages », dit Pline. Mage vient de Mag (nature), et signifie scrutateur de la Nature.
Il est certain que l'enseignement qu'ils recevaient s'occupait de la nature de l'homme, de ses besoins, de ses faiblesses, de ses devoirs. C'est sur cette science qu'étaient basées les institutions sociales.
La connaissance de la Nature tenait lieu de règles et d'inspiration.
Les savants Prêtres qui ont porté en Perse la doctrine des Elyséens ont conservé le nom de Mages, parce que dans cette nouvelle terre le mot n'a pas changé d'acception (Mage, c'est Maya). Mag, racine de magie, est la science de la Nature (3).
C'est sur cette science qu'était fondé le culte divin. La révolution dans les idées religieuses a entraîné sa chute. Au lieu de regarder la Magie comme une science de la Nature, on est parvenu à attacher à ce mot l'idée d'un pouvoir surnaturel et malfaisant. On a prodigué le nom de Mage aux personnes qu'on croyait posséder l'art ou le pouvoir de changer l'ordre naturel des choses, d'opérer des sortilèges et des prodiges, et on a fini par traiter Circé de magicienne, de sorcière, d'enchanteresse. (Voyez de Grave, Ch. El, T. III, p. 121.)
Le grand prestige qui est resté attaché aux sciences exactes et aux méthodes mathématiques vient de ce que c'est pendant cette époque de vérité qu'elles ont pris naissance. Depuis, on a gardé les mots, mais on n'a plus compris la profondeur des lois trouvées par ces méthodes.
« On donnait le nom de mathématiciens, dit de Grave, aux savants d'un pays où les géomètres portaient le titre de Mathématiciens. Ce peuple, c'est la Belgique ; ce mot est composé de trois mots flamands, « met de mate », qui signifient avec la mesure.
« On donnait le nom de mathématiques aux sciences dont les opérations étaient assurées par des mesures prises à l'aide des instruments ou à l'aide des nombres, et qui, de là, sont appelées sciences exactes. Le mot mathesis vient visiblement de mate, mesure. »
Si la première science est venue de cette partie de la Celtide qui est devenue la Belgique, « on comprendra pourquoi le nom de Belge se trouve chez tous les anciens peuples et toujours avec la signification de grand et vénérable », dit Cailleux (Origine Celtique, p. 343). Balech en irlandais, Balk en sanscrit, signifient grand et sacré.
Seulement, rappelons que les habitants des deux Bretagnes sont appelés Belges par Ptolémée et Strabon.
(1) Louis Pauwels (L'homme éternel, p.312) écrit : « On a retrouvé, dans quarante sanctuaires exhumés, de nombreuses sculptures et divers objets cultuels. Ces éléments permettent de reconstituer, partiellement, la religion des premiers citadins du monde (jusqu’à preuve du contraire). Les sanctuaires semblent avoir été tous dédiés à la Déesse-Mère. La présence de cette Déesse suggère qu’il existe un lien entre tous les cultes à l’aube de l’humanité. Ne figure-t-elle pas parmi les statuettes de l’ère solutréenne, découvertes à Vilendorf en Autriche, à Brassempouy dans les Landes comme dans la grotte de Grimaldi à Menton ? Ne la retrouve-t-on pas chez le Tchouktchi esquimau ? Là, tantôt elle s’appelle la Mère du Mort, tantôt elle porte d’autres noms selon ses attributions  multiples mais dont l’essentielle est la fécondité. En Sibérie également le Chaman ne s’adresse-t-il pas à la Maîtresse de la Terre qui le renvoie à la Mère de l’Univers pour obtenir l’autorisation de prendre au lasso les animaux qui assurent sa subsistance ? Des statuettes représentant la Déesse rudimentairement n’ont-elles pas été exhumées à Jarmo, vieilles de près de neuf mille ans ? À Eshmun en Mésopotamie, comme à Baalbek ne l’adorait-on pas ? En Égypte, elle s’identifie à Maat. En Chaldée, elle existe tantôt mince comme une sylphide, tantôt callipyge. Et n’est-ce pas elle que représentent les mères allaitant leurs enfants dans les figurines en terre cuite de Tell Obeid ? On a cru la reconnaître à Mohenjo-Daro, dans la vallée de l’Indus, et depuis l’époque védique elle occupe une place de choix dans le Panthéon indien. La Reine de l’Eau au Mexique (de l’eau, source de la vie) comme celle de la Fécondité des Minoens, d’abord stéatopyge puis élancée, tantôt nue, tantôt vêtue et parée, s’identifient à elle. Au Louristan, il y a environ cinq mille cinq cents ans, on trouve d’elle diverses représentations. Et en Anatolie quatre mille ans après la disparition de Çatal  hüyük elle demeure présente. Les chaînons manquent, mais on est tenté de la retrouver dans le culte de maya, la Mère de Gautana Bouddha comme dans la vénération de Marie, mère de Jésus. Permanence de cette Déesse-Mère de l’univers ? Dans les statues trouvées à Çatal hüyük elle est exclusivement callipyge. L’une de celles-ci la représente en train d’accoucher d’un taureau (préfiguration du culte de  Mithra ?). Des  peintures murales indiquent qu’elle avait le pouvoir de ressusciter les défunts (« mort » morale). Sa couleur comme celle de la vie était le rouge. »
(2) Rappelons que le nom anglais du « Fou » dans le jeu d'échecs est « Bishop », évêque.
(3) À propos de la divinité Perse « Ahura-Mazda », G. de Roisel, dans « Études anté-historiques : les Atlante » ecrit ceci :
« As, Ans, Ah, racine morinienne, signifie unité, puissance et souveraineté. Dans les langues du nord de l'Europe, As veut dire encore le premier, le chef ; et l'as de nos jeux de cartes a conservé la même signification. Ura vient du mot gallois Uras, Urah, Urhan, dont la racine Ur signifiait bleu, lumière et vie chez les protoscythes. Quant à Mazda, l'étymologie en est des plus simple. Maz, qui se prononce Matz est le même mot que Magt, Mahtg en gothique, Macht en allemand. Il signifie force, puissance, énergie. Maz ou Mag représente la force qui se manifeste éternellement dans la substance, et correspond au second caractère de la triplicité divine. Très anciennement, Mag, d'après les linguistes et notamment les lexicographes Wachter et Irhe, signifiait nature, c'est-à-dire la vie universelle. C'est de cette racine que dérive le nom des mages, qui étaient les sectateurs de la doctrine de la vie manifestée, les scrutateurs de la nature, comme les appelle Philon. De Mag, et dans le sens d'autorité, vient majeur, magistrat, magnat, etc. Dans quelques provinces françaises on donne encore le nom de mèges aux sorciers. En argot, Dieu est appelé Mège. »


ENSEIGNEMENT DONNÉ DANS LES MYSTÈRES
Un des surnoms de Vénus est Uranie, parce que c'est elle qui fonde l'astronomie, c'est-à-dire qui fait une science bien ordonnée de la connaissance des lois du ciel et des mouvements des astres.

Rappelons que chez les Grecs, la puissance cosmique était appelée Ouranos, d'où Uranie ; son nom vient de Varouna, un des noms hindous donnés à la même puissance et dont la racine var signifie couvrir.
Donc, elle étudie l'influence de ces mouvements sur les mondes planétaires, elle fait l'Astrologie qui est une science, tandis que la Cosmographie qui régnera plus tard n'en sera jamais qu'une copie grossière.
Elle étudie la nature et les effets de l'année solaire, elle partage la révolution annuelle du soleil en différentes sections ou saisons ; puis elle règle les mois d'après le cours de la lune.
L'étude des couches terrestres lui a fait comprendre que notre monde a été créé en six temps, six fécondations solaires différentes dont les prêtres ignorants feront six jours.

Elle établit les mesures du temps telles que les Chaldéens les emploient et les enseignent :
- Une génération ….........……... 30 ans
- Deux générations ……………. 60 ans
Une ère, Naros, de 600 ans, et le Saros de 3.600 ans. Il y avait aussi une grande période de 432.000 ans qui contenait 120 Saros.
L'historien Bérose assure que c'est cette période de 432.000 ans que les Chaldéens assignent à l'existence du monde, depuis la création jusqu'au déluge. C'est la grande année. Il y a aussi des petites années. (Voir de Grave, La République des Champs Élysées, t. III, p. 163.)

LE CULTE DES ARBRES
Les Mystères, qui perpétuaient le culte de la Nature, célébraient une grande fête au solstice d'hiver devenu la Noël.
C'était une représentation symbolique du retour à la vie, de la remontée du soleil. Cette date marquait le vrai début de l'année astronomique : c'était en même temps une occasion de rappeler la grande science de Myriam (voir l'article sur « l'Israélisme ») si odieusement dénaturée par Ram (1), et de raviver son culte, jamais éteint, du reste. On expliquait, dans les Mystères, que l'Arbre de Vie est, en même temps, l'Arbre de la science, que c'est en étudiant son développement que l'on comprend comment l'homme sort de la terre, croyance qui était générale. On savait que l'homme était arbre avant de devenir homme. Toute la science antique s'éclairait par cette connaissance (voir l'article sur « nos véritables origines »).
Au solstice d'hiver, à Noël, on allait en procession, à minuit, visiter les images de Myriam placées dans des petites chapelles sur des arbres. On tenait en main des flambeaux allumés pour symboliser la lumière de l'Esprit et on marchait en chantant des hymnes qu'on a longtemps appelés des « Noëls ». On arrivait ainsi devant l'Arbre qui portait l'image de Marie et, là, les Dryades expliquaient l'Origine végétale, l'Arbre de Vie et les lois de son évolution.
Par la suite, dans les pays du Nord où le froid était intense au mois de décembre, et où la terre était souvent couverte de neige, on fut obligé, par mesure d'hygiène, de modifier la cérémonie. On décida alors d'apporter l'Arbre à la maison au lieu d'aller le trouver où il était, et de continuer l'antique Mystère dans un lieu couvert et chaud.
L'Arbre de Noël est une coutume du Nord, les peuples du Midi ne le connaissent pas, ils ont toujours continué à célébrer la fête de l'Arbre en plein air.
En Egypte, tous les ans le peuple se rendait en foule à Saïs, au Temple d'Isis, pour y célébrer les Mystères de la mort d'une Déesse dont Hérodote veut taire le nom. Dupuis, dans son Origine de tous les Cultes, dit (t. II, p. 10) : « Lorsque le temps de l'anniversaire de cette fête était arrivé, la plupart des Egyptiens s'embarquaient sur le Nil dans des barques bien illuminées et tout le fleuve, jusqu'à Sais, était couvert de bateaux dont l'éclat dissipait les ténèbres de la nuit. Arrivés à la ville, ils allaient rendre leurs hommages à la Déesse, dans le lieu sacré qui conservait sa statue, et ils allumaient des bougies autour du Temple et autour des tentes où ils campaient eux-mêmes en plein air, en sorte que, toute la nuit, Saïs était illuminée de feux sacrés. Ceux qui ne pouvaient se rendre à ces solennités allumaient également des flambeaux dans leur ville, de façon que non seulement Saïs, mais l'Egypte entière était éclairée par une illumination universelle. »
Comme dans les pays du Nord la température rigoureuse de l'hiver avait fait supprimer la procession aux flambeaux, c'est sur l'Arbre qu'on mit les petites lumières que, dans les anciens Mystères, les fidèles tenaient à la main.
Avec le temps, la cérémonie se modifia encore. Dans les familles pauvres, on se contente d'une bûche au lieu d'un arbre. La bûche de Noël est le tison sacré, image de l'ardeur vivifiante du soleil. On l'allumait au solstice d'hiver et chacun venait y présenter des branches vertes qu'il éteignait ensuite et gardait dans, sa maison pendant l'année.

(1) Egalement connu sous le nom Ramachandra ; c'est ce Ram celtique que les Hindous appellent Râma, le grand perturbateur et usurpateur du régime féminin en Asie (les disciples de Ram étaient appelés Ramsès en Egypte) ; c'est lui que le Tibet, la Chine, le Japon et les immenses régions du Nord de l'Asie honorent sous le nom de Lama. Il est connu sous le nom de Fo, de Pa, de Pa-pa (monarque paternel) ou de Pa-si-pa (Père des pères). C'est lui qu'en Perse on a appelé Giam-Shyd (Djamchid) et dont on a fait le premier monarque du monde..

SYMBOLE DE VIE ET DE FÉCONDITÉ
La coutume de la bûche de Noël était générale en Europe. On la retrouve en Provence, en Dauphiné.
Chez les Germains, on consacrait du bois comme symbole de la vie végétale ancestrale, et cette consécration inspirait un profond respect, une crainte religieuse, parce qu'elle représentait l'enseignement des lois de la Nature donné par la Dryade ou la Saga, dans la silencieuse obscurité de la forêt.
Nous avons quelques documents rappelant le culte de l'Arbre, mais, comme ils ne nous sont arrivés que corrigés et déformés par les prêtres masculinistes, il faut d'abord les rectifier pour en comprendre la portée. Il faut se rappeler que, partout où l'on avait mis Myriam et sa Loi (Thorah), on mit par la suite Thor et les dieux mâles. Ainsi, nous trouvons un sanctuaire appelé Thorhont, desservi par les Longobards idéens. Son nom veut dire Lucus consecratus deo Thor, forêt consacrée au dieu Thor.
C'était très probablement un endroit qui avait été consacré d'abord à l'ancien culte de l'Arbre.
C'est devenu Saint-Tron, dans le pays de Liège (Lucus sacer). On y a fait bâtir un monastère vers 670. Ayant été détruit en 800 par les Normands, on en a fait construire deux autres.
Les Catholiques nous diront que Saint-Tron est le nom de son patron primitif.
Il y avait à Gand une forêt sacrée, Eeck-houte (dans le quartier appelé maintenant Saint-Pierre). Le culte qu'on exerçait dans ce bois a fait dire à Baudemand, dans la vie de Saint-Amand, que les habitants de Gand adoraient les arbres et les forêts.
Avec le temps, on chercha à retrouver l'origine végétale, la science primitive ; ainsi, selon Schrieckius, le mot Adam est le même que Ærd-man, homme créé de terre (ærde).
« Dieu ayant créé l'homme et la femme les a appelés Adam. » Ce nom n'est donc pas celui d'un seul individu, il appartient à toute l'humanité.


LES FORÊTS SACRÉES
Les Dryades étaient logées à portée des forêts sacrées. Le nom de munster que portaient les chefs-lieux de leur résidence est un terme qui signifie lieux consacrés aux Mystères ou à l'observation des astres. Mun-Sterren (ou Mu-Sterren) signifie étoile monitoire, constellation, réunion des Déesses monitoires.
De ce mot on a fait My-stère, qui doit être écrit Mu-stère, et qui signifie « secret des Déesses », c'est-à-dire un secret qui commandait la vénération (1) des peuples, mais qu'il ne convenait pas d'approfondir, si bien que Mystère signifia choses occultes, ou choses sexuelles, cachées, et, peu à peu, Mun-stère signifia Ecole secrète où on enseigne des choses cachées.
En latinisant le mot munstère, les prêtres ont fait munsterium ou monastère.
« Les auteurs qui ont traité de l'usage des Forêts sacrées ont bien remarqué que ce culte a été universel et qu'il date des temps les plus reculés », dit de Grave.
On sait qu'on rendait des oracles dans la forêt de Dodone et dans celle de Daphné.
Voici en Angleterre une forêt (munster) appelée West-Minster.
Minster, comme munster, indique que sur cet emplacement il y avait une maison religieuse consacrée aux Mystères, et cette maison était un mona-stère, c'est-à-dire qu'elle abritait un seul sexe. Le local, ou le sanctuaire, où il fut bâti, portait le nom de Thorney, qui venait sans doute de Thorah (la Loi). Ce lieu était jadis une forêt sacrée (lucus sacer), d'où le mot LHWN, origine du mot Londres (d'après Gambden), qu'on fait signifier ville construite d'arbres et de bois.
Londres (London) est nommée par les Cambro-bretons, habitants originaires du pays, Lundain, et par Ammien Marcellin Lundinum ; le mot lund signifie lucus (forêt).
Lunder signifie une forêt en langue islandaise.
Rappelons que West-Minster est devenu le Palais du Parlement britannique.
Mais l'usurpation masculine a eu des étapes.
Sous le régime mythologique grec, cette maison fut consacrée au culte d'Apollon.
Sulcardus, cité par Cambden, assure qu'il se trouvait là un temple delubrum Apollinis. C'est de ce chef que l'Angleterre porte encore dans ses armoiries la lyre ou la harpe d'Apollon, et que les Eaux de Bath sont appelées, dans l'itinéraire d'Antonin, Aquæ Solis, eaux consacrées au soleil.
L'ancienne signification du mot mun-stère était avertir, faire ressouvenir, c'est-à-dire instruire. Men signifiait conduire, et mener a fait Mentor. (Voyez de Grave, La République des Champs Élysées, t. III, p. 218.)
Quel était donc ce mystère qu'on enseignait si secrètement ? Tout simplement la Loi des sexes ; c'est cette Loi, ce dualisme qui est représenté dans les Mystères par deux colonnes, et que l'on retrouve dans une multitude de symboles qui ont été altérés, et dont la forme ultime seule a persisté, telles la Toison d'or, la Pierre philosophale, la transmutation des métaux.
La Grande Déesse Vénus, qui vint rétablir la Vérité après le déluge de Ram, le déluge du péché (en flamand Sond-vliet), fut considérée comme une Némésis vengeresse, et ce n'est que dans le Mystère qu'elle put rétablir l'enseignement de la Vérité. Un de ses surnoms, Nehal, signifie cessatio, requies. On en a fait Noé.
(1) Mot qui vient de Vénus.


Némésis vengeresse
Selon le poète Fortunatus, Némus ou Némésis signifie temple ou plutôt Forêt sacrée qui servait de temple (1).
Le Concile de Septines-en-Hainaut (en 743 de notre ère) prohibe les cérémonies dans l'intérieur des bois et les nomme Nimides, (de Némésis). Il a un paragraphe intitulé De sacris sylvarum quas Nimidas vocant.
Némésis est une Déesse qui inspirait aux hommes une sainte horreur.
De son nom on fit numen nemestrenus, qui présidait aux forêts sacrées. En le masculinisant, on fera Nemetes, et alors il deviendra un surnom de Jupiter.
Numen sera le nom du lion tué par Hercule. Ce sera le premier de ses travaux.
(1) « Le culte a ses lieux consacrés, non pas des édifices mais une enceinte dans une lande ou une clairière au Cœur d'une forêt ; le terme gaulois est « nemeton » qui signifie simplement « espace délimité. » (A. Grenier, Les Gaulois, p. 304)

Les deux colonnes
Dans les sociétés secrètes, on a gardé deux colonnes symboliques représentant les deux sexes.
Quelle est l'origine de ce symbole ?
Voici ce que dit de Grave à ce sujet (Ch. Elys., t. III, p. 133) :
« Ce que dit Jablonski de Seth mérite une attention particulière, à cause du passage curieux de Flavius Josèphe sur Seth. Selon lui, Adam aurait prédit la destruction du monde, soit par le feu, soit par l'eau. Seth (1), désirant sauver la mémoire des découvertes faites dans les sciences et l'astronomie jusqu'à son temps, fit bâtir deux colonnes, l'une en briques, l'autre en pierres de taille, sur lesquelles il grava toutes ces connaissances, afin que, si la première venait à crouler par la violence des eaux, l'autre pût résister et transmettre à la postérité ces inscriptions précises. »
Josèphe ajoute que ces colonnes existaient encore de son temps dans la Terre SIRIAD, mais il ne spécifie pas la terre qu'il entend par Siriad. Manéthon place les colonnes de Thoth dans un pays auquel il donne aussi le nom de SIRIAD.
De Grave dit encore :
« Ecrire sur la pierre, c'était graver (grafier), graver des lettres dans la pierre ou le bois. Les personnes chargées de ces inscriptions scientifiques étaient les secrétaires des corps savants. Hérodote, en parlant des Hyperboréens et des Arimaspiens, fait mention, en même temps, d'une caste de personnes qu'on appelait griffons, et dont la fonction était de garder l'or (symbolique). Ils étaient les greffiers dépositaires du trésor des sciences, des arts et des institutions des astronomes ari-maspiens, toute la philosophie de l'Age d'or. »
« Les prêtres égyptiens, dit Jamblique, déterminent et règlent tout d'après les colonnes de Thoth (tas Ermou stylas), et c'était au pied de ces colonnes que Platon et Pythagore étaient venus s'instruire et puiser les principes de leur philosophie. »
Nous citons ces passages pour montrer les opinions régnantes à une époque où on ne connaissait plus rien de l'histoire. Les Grecs donnaient aux inscriptions mystérieuses des Egyptiens le nom d'hiéroglyphes, gravures sacrées (ieros, sacré, et glyphein, graver).
Manéthon appelle les hiéroglyphes dialecta sacra.
Cependant, on cherchait partout l'origine de ces premiers graveurs et on les rapprocha des Hyperboréens.
Les Runes, dit-on, nom qu'on donne aux lettres sacrées des Scandinaves, sont synonymes de Mystère. Rune viendrait de reyen (sculpter, graver). On trouve encore des inscriptions runiques gravées sur des colonnes ou des cippes en Danemark et en Suède ; elles y sont spécialement consacrées à des épitaphes.
L'écriture runique est formée de lignes perpendiculaires en forme de colonnes, « I » romain ; ce ne sont que les lignes accessoires à cette colonne qui constituent la différence des lettres.
Les runes sont les premières lettres alphabétiques du monde.
(1) Il faut se rappeler que Seth est le nom masculinisé de la Reine Séti. (Voir l'article sur l'Egypte)

La Toison d'or et la Pierre philosophale
Le secret de la Pierre philosophale était le secret de la doctrine philosophique écrite sur des pierres. Ce fameux secret qu'il fallait cacher concerne l'Esprit féminin qui est symbolisé par le feu ou par l'or.

Le mythe dit : « Les dieux ne pouvaient user légitimement de l’or et furent maudits dès qu’ils se le furent approprié. » On a compris, sans doute, que l’or est un symbole, puisqu’il régit les attributs sexuels. Les dieux, ayant profané l’or sacré, furent maudits, ils moururent ; telle est la faute, la chute. Mais la résurrection viendra quand l’or sera restitué aux Ondines. La femme seule peut sauver l’homme et lui restituer la science (ceci est le sujet de la Tétralogie de Wagner) ; ce qui est or dans un sexe devient plomb vil dans l’autre sexe.
Cette symbolique de l'or va nous expliquer l'origine de la légende mythique de la Toison d'or.
Conquérir la Toison d'or, c'est s'emparer, par la force, des honneurs et du respect que confère l'Esprit. C'est conquérir la position donnée par la supériorité spirituelle, ce n'est pas conquérir l'Esprit, qui ne se conquiert pas.
Cette prétendue conquête exaspérait les femmes, qui comparaient l'homme inférieur, l'homme-matière, au vil plomb, et qui le montraient voulant s'égaler à l'Or de l'Esprit-lumière de la Déesse.
L'Esprit-feu est appelé Agni dans la langue des Hindous. Les latins en feront ignis, mais ceux qui ne comprennent pas feront de Agni agneau, et l'être sans tache, la Femme dans sa pureté physiologique, sera comparée à l'agneau. De là le nom d'Agnès.
C'est Ram qui prétend avoir fait cette conquête, puisqu'il s'est fait appeler agneau (Lama). Mais, plus tard, une mythologie plus touffue surgira et embrouillera par ses explications ridicules tous les anciens Mystères. Ainsi, Suidas nous apprend que la Toison d'or était une peau de mouton sur laquelle était écrit l'art de changer les métaux en or. On sait que les anciens attribuaient cette vertu magique à la pierre nommée philosophale.
La Toison d'or était l'emblème du ciel physique (les Champs Elysées), et du Ciel moral, la Vertu.
Les poètes et les historiens grecs disent que les Argonautes ont réussi, qu'ils sont parvenus à enlever la Toison d'or et qu'ils ont apporté ce précieux trésor dans leur patrie. Mais, si on ne dit pas ce qu'on en a fait, ce qu'elle est devenue, et où elle est gardée, c'est que le trésor qu'ils ont enlevé, ce sont les Livres sacrés, les grands poèmes, les Rituels des Sibylles, dont ils ont fait une littérature masculine dont les Grecs se glorifieront comme s'ils en étaient les auteurs. Et c'est après qu'ils auront fait cette œuvre de rapine spirituelle qu'ils diront que les Celtes n'écrivaient pas, que leur enseignement était oral et qu'on n'a rien retrouvé de leurs livres.
Voici ce que les auteurs classiques disent des Druides : « Les Prêtres de ces temps-là faisaient usage des lettres grecques, mais ils auraient cru profaner la sainteté de leur doctrine et de leurs rites s'ils eussent confié à l'écriture le dépôt sacré de leur tradition. L'enseignement était oral, c'est-à-dire se faisait religieusement dans la forme où il fut établi. »
Et ceci fait dire à M. Lizeray : « Ces poèmes n'ont pas pu être perdus. Ils ont sans doute formé le fond des rapsodies et des légendes qui firent le tour du monde » (Christ. prim., p. 39).
Suidas nous a conservé sur la nature de la Toison d'or la tradition allégorique (1).
« Objet du célèbre voyage des Argonautes sur le vaisseau Argo, construit par Minerve ; le bois du mât était tiré de la forêt de Dodone. C'était un voyage scientifique.
« On connaît la fable de Phryxus et de sa sœur Hellé, qui, montés sur un bélier, s'enfuirent à travers les mers de Grèce dans la mer Noire. Hellé tomba et se noya dans la mer de Thrace, accident qui fit donner à cette mer le nom d'Hellespont. Phryxus aborda dans la Colchide, chez Aétès, frère de Circé, où il déposa la Toison d'or. »
De Grave, qui défend sa thèse de l'origine celtique, ajoute : « Phryxus a tant de ressemblance avec la Phrygie ou la Frise qui était le domaine de Circé et Hellé avec Helland, qu'il n'est pas difficile de reconnaître dans ces deux noms l'emblème des habitants de ces deux principales cités de la République des Atlantes. »
(1) Celle des Argonautiques qui portent le nom d'Orphée et passent pour être un poème d'Onomacrite qui n'a vécu que 550 ans avant l'ère actuelle.


L'Alchimie au Moyen Âge
Al-Chimie, l'art sacré des anciens temples théogoniques, était tombé aux mains des mages empiriques, qui, ne pouvant plus s'élever jusqu'aux idées abstraites, avaient fait de cette science un art, en la faisant descendre des hauteurs du génie féminin jusqu'aux bas-fonds des mentalités les plus troublées.
Alors, tout devient confus et intéressé. On ne cherche plus pour savoir, mais pour jouir, pour se procurer l'or qui donne le pouvoir. Mêlant les anciens symboles qui avaient caché les qualités psychiques des êtres sous des formes matérielles, on prit la représentation symbolique pour la réalité, l'or pur, emblème de la spiritualité supérieure, pour un corps simple, et, partant de là, on fit une chimie bizarre où les idées les plus hétéroclites se heurtaient.
Si nous demandons des définitions, voici ce que dit Roger Bacon : « L'Alchimie est la science qui enseigne à préparer une certaine médecine ou Élixir, lequel, étant projeté sur les métaux imparfaits, leur communique la perfection, dans le moment même de la projection. »
Paracelse dira aussi de l'Alchimie : « C'est une science qui apprend à changer les métaux d'une espèce dans une autre. »
Partie d'un dualisme représenté par l'or et l'argent, représentant les deux sexes, elle arrive à un androgyne représenté par un corps à deux têtes, et enfin à l'unité, suivant la même évolution qu'avait suivie l'idée divine :
1°) Les Déesses ;
2°) Les Dieux ;
3°) Le Dieu unique.
Dans cette conception, l'ancien principe du mal étant devenu « le Dieu », on en conclut qu'il s'est transmué, l'argent qui le représentait est devenu de l'or. Et comment s'est fait le miracle ?
Pour l'expliquer, on reprend la thèse enseignée par les anciennes Prêtresses : « l'amour féminin élève l'esprit, purifie le sexe » (symboliquement, le feu purifie tout). Mais, comme c'est un homme qui va parler, suivant sa psychologie masculine, il va mêler son amour impur à tout cela, sans même se douter de la confusion, et il dira que l’élixir projeté sur les métaux imparfaits les ennoblit. (Suite dans l'article sur le Moyen Âge)

Le secret de l'OR 
L'OR, c'est l'O qui est dans l'R, c'est-à-dire la « Rosée » céleste, 
C'est à l'ORient qu'il faut aller chercher l'OR, et c'est à l'Aurore ou plutôt à l'« Heure OR », qu'on pourra le trouver.
Celui qui va chercher l'OR c'est le Héros, celui des contes de Fée, autrement dit le RO, le contraire de l'OR.


L’Alchimie est la science de l’Or naissant (1)
Gnose aurorale et aurifère, elle suscite, entre le Ciel et la Terre, la robe tournoyante des synesthésies et nous révèle au mystère de la Présence : ce pénultième instant de l’apothéose où nous prenons conscience de nous-même, pour la première fois, in illo tempore. Dès lors, nous sommes médiateurs entre le Sensible et l’intelligible, entre les Hauteurs célestes et les profondeurs telluriques... Une connivence s’est divulguée entre les minéraux enclos dans les profondeurs de la terre et les vastes mouvements du Ciel. Des images anagogiques nous portent, de reflets en reflets, jusqu’à la certitude irradiante de la gemme philosophale. Les couleurs s’harmonisent aux astres. Mercure domine le vert, Jupiter domine le gris, Vénus domine le bleu et le rouge sombre, Mars domine l’iris et l’éclatement paonnant et le Soleil enfin domine le Rouge Parfait, le rubis des sages, l’Apogée de l’Oeuvre Royal, aboutissement ultime du mariage du soufre et du mercure dont le sel est l’officiant, témoignant ainsi de la pérennité de l’équilibre ternaire qui est le fondement de toute sagesse hermétique. L’homme (se substituant au Temps) devient alors lui-même la Pierre Philosophale de la nature déchue et l’agent de la translucidification universelle. Le principe de cette réincrudation humaine se déployant en régénération cosmique, est le Feu Secret dont l’or et le soleil visibles ne sont que l’écrin et le tabernacle.
Ni mystique sentimentale, ni métallurgie para-scientifique, l’Alchimie est une pyrosophie fondée sur la maîtrise des éléments et la connaissance de l’Ame du monde qui nous donne accès au déchiffrement des signes que la Nature inscrit « sur les ailes, sur les coquilles des œufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux et les pétrifications...» ainsi que l’évoque admirablement Novalis au commencement des Disciples à Saïs. Ce Monde de l’Ame, intermédiaire entre l'essence et la substance, ce monde immémorial dont la conscience nous reconduit aux sources de la Mémoire, l’Alchimiste, par la science sacrale et élémentale qui lui est propre, en devient l’exégète non dans une titanique volonté de transformation technicienne, mais dans un dessein de transfiguration et de rédemption. Ainsi, s’abreuvant aux sources limpides de Mnemosyne, gardienne de la Tradition, l’Alchimiste peut s’orienter dans le labyrinthe, substituer la ferveur d’être à la volonté de posséder et affronter victorieusement les pouvoirs iniopes d’Hypnos et de Thanatos. L’ubiquité de la matière première de l’Oeuvre n’a d’autre sens ; elle indique la nécessité de retrouver la présence éparse et occultée du divin afin d’en rassembler les lueurs dans une étoile qui soit l’étoile du désir au ciel de l’Homme, Étoile qui orienta le voyage de Gérard de Nerval et dont l’Alchimiste, orant et laborant, guette l’apparition sur la surface des eaux mercurielles, Étoile qui annonce l’assomption et l’advenue glorifiante du rubis irradiant des Christosophes.
Ainsi qu’en témoignent presque tous les traités d’Alchimie, le Grand-Oeuvre commence par l’enténèbrement de la « descente aux enfers ». Avant d’œuvrer et de vivre, l’Alchimiste doit mourir. Avant l’albification de l’œuvre au blanc et la rubification de l’œuvre au rouge qui achève la régénération de l’Homme et de la Nature, l’adepte doit affronter le chaos, le « Dragon noir » de la matière indifférenciée. De même que l’initié des Mystères Orphiques devait participer à la souffrance et à la mort du Dieu afin de renaître, les yeux dessilés, dans l’ordre harmonieux de la Sagesse, l’alchimiste doit aller jusqu’à l’obscurcissement le plus profond, la noirceur la plus désespérante afin de discerner les principes fondamentaux de la matière. Avant d’ex-hausser le corps glorieux dans la clarté ignée et séraphique de la Terre céleste, l’adepte de l’Art Royal devra descendre dans l’opacité la plus intime de la substance, aux confins des ténèbres telluriques non pour s’y perdre mais pour y découvrir l’étincelle du Feu incréée, la racine même de l’extrême diaphanité, « étincelle d’or de la lumière nature » enclose dans la torpeur, l’oubli et le sommeil abyssal de la substance, étincelle graciante susceptible d’incendier de transparence tous les cieux et toutes les terres. Dans ce sens l’âme humaine est supérieure à celle des Anges car, ainsi que l’écrit Jacob Böhme, « les Anges ne voient que jusque dans la pompe céleste ; mais l’âme voit le céleste et l’infernal car elle vit entre l’un et l’autre ».
Le véritable dessein de l’Alchimie (dont les principes n’ont guère varié de Zosime le panapolitain à Fulcanelli) n’est point la fabrication artificieuse de tel ou tel métal précieux mais bien l’affirmation magnifique, au sens que Saint-Pol Roux donne à ce mot, de la fonction médiatrice de l’âme humaine. Comme l’écrit Pic de la Mirandole « l’alchimiste sait unir et pour ainsi dire marier terre et ciel, énergies inférieures et énergies supérieures ». Cette fonction médiatrice est celle même de la Tradition. L’herméneute œuvre sur l’écrit de la même manière que le spagyriste œuvre sur la matière, l’un et l’autre sont ouverts au secret, sensibles au Désir, attentifs aux signes et aux infimes variations ; la subtilité est leur loi ; ils n’imposent pas mais écoutent et regardent, l’un le sens qui « ne se montre point, ne se dissimule point mais fait signe », l’autre le bruissement léger et les changeantes couleurs de la substance, langage synesthésique aussi nommé « langue des oiseaux ». Dans cette perspective, qui est celle d’une poétique hermésienne, le langage du Livre renvoie à celui du Monde (et inversement) selon une dialectique miroitante, un jeu de correspondance, une féérie de regards échangés et d’enchantement « dont le secret gît au mystère du cœur » (cf. Mallarmé) et le cœur même de ce mystère c’est la prunelle qui nous voit et en même temps reflète notre image... Et tel est peut-être le sens de ce « Miroir de l’Art » dont parle le Cosmopolite et d’où l’on voit le monde entier des choses et par lequel on peut apprendre les « trois parties de la Sapience ».
De toutes les mystiques ayant eu cours ces derniers siècles en Occident, l’Alchimie est sans doute celle qui refusa avec la plus magnifique véhémence le dilemne Esprit/Corps, celle aussi qui s’opposa de la manière la plus inspirée au désenchantement des apparences préconisé par cette théologie dualiste (dont le rationalisme moderne est l’héritier ingrat). De toutes les mystiques occidentales, l’Alchimie est aussi la plus érotique, celle qui affirme avec le plus d’insistance les vertus intensificatrices du monde sensible et dont la Quête initiatique est la plus indissolublement liée à la Quête amoureuse, celle enfin dont les images témoignent le mieux de cette « âme tigrée » que Gilbert Durand, s’inspirant de Hugo, évoque superbement dans ses essais.
Dans un monde dominé par les normes profanes (utilitaires et sociales) la gnose aurorale de l’Alchimie apparaît, dans le fabuleux foisonnement de son imagerie, comme une somptueuse rébellion du vivant, de la Poésie et de la Présence contre l’abstraction et le puritanisme rationaliste qu’il soit « théologique » ou « matérialiste ».
Est-il besoin de préciser que cette présence vivante et créatrice, que nous retrouvons dans les jeux, les rêves et les clairières musiciennes du Désir, n’est possible que dans une vue-du-monde ouverte sur les Hauteurs vertigineuses de l’immuable, cette voûte azurescente du graal miroitant, rayonnant royaume de la Deïté imprononçable ? Sans cette aperture verticale vers l’ouranienne splendeur de l’Éternité, la Présence prise dans la succession linéaire de la durée, est condamnée à n’être qu’un point insaisissable entre le passé et le futur, un improbable atome temporel aussitôt détruit que perçu.
Dans l’Athanor, le « chêne creux », s’opère donc la congélation de l’Esprit et la solution du Corps de sorte qu'Eve se change en aigle blanc afin de retrouver le ciel d’or dont elle est issue.
« Tout l’Art consiste en des feux légers » écrit Zozime le panapolitain. Mais ces feux doivent s’accorder aux saisons minérales et l’adepte devra s’attacher tout particulièrement à rendre son feu subtil au printemps minéral (ce printemps qu’immortalise l’architecture romane où la pierre semble déjà changée en lumière). La limpide apogée de ce printemps coïncidera avec l’apothéose (la déification) de l’alchimiste et l’apparition de floraisons célestes sur les jardins de la Mer. Mais la rêverie élémentale ne deviendra œuvrante, la nostalgie de l’Âge d’Or ne sera transfigurée dans le pressentiment du rubis philosophal que si l’alchimiste sait comprendre le monde selon les rois et les puissances du Désir.
Afin d’ensemencer des métaux et parfaire le mariage du Ciel et de la Terre, l’alchimiste devra s’affirmer « Homme de Désir » car (et ici s’ébauche la mathématique hermésienne) les quatre éléments sont vivants et désirants, les sept métaux (en correspondance astrologique et musicale avec les planètes) croissent, meurent et renaissent et les trois principes n’ont de sens que lorsque le sel est l’officiant des noces spagyriques du soufre et du mercure. Le principe de ce Désir est désigné diversement : Archée du ciel, Miroir de justice, sophia supracéleste, Ether, Quinte-essence ou Ame du monde. Mais il importe de dire ici que cette hétéronomie du Désir est loin d’être gratuite car elle montre la nature chatoyante du principe, sa puissance diffractante, pluralisante, arpège ou arc-en-ciel qu’oriente cet « hyperespace » ou l’inaudible et l’invisible transparaissent soudainement dans le monde sensible laissant deviner ces abysses princières qui échappent au savoir empirique.
Henry Corbin compare la découverte de cet « hyperespace » (ou « monde imaginal ») à la découverte des lois de la perspective.
Un semblable renouveau enchante le poète contemporain lorsque s’ouvre pour lui le monde visionnaire de l’imagination métaphysique. Le sens profond de la Rosée du chaos, ce symbole étrange et merveilleux qui intitule notre propos, s’éclaire dans sa dualitude aurorale et génésique. Cette rosée, irise, certes, les apparences extérieures satisfaisant ainsi l’exigence de la beauté « merveilleuse » d’André Breton non moins qu’à celle de la beauté « étrange » de Baudelaire, mais elle divulgue en outre quelques éclats des profondeurs chaotiques d’où elle provient nous disant ainsi, par la subtile prosodie de ses couleurs, la connivence essentielle de la liturgie cosmogonique, de l’amour sensible et de la création poétique dont le pouvoir est de nous restituer à la bruissante origine du Monde : cet espace limpide et royal où le virtuel tournoie dans sa pure plénitude lumineuse.
(1) texte de Luc-Olivier d’Algange, intitulé « La Rosée du Chaos », et paru dans le n° de mai 1984 du magazine « Vers la Tradition »

LES MYSTÈRES ÉGYPTIENS
C'est après que les Egyptiens se soient révoltés contre l'Esprit féminin qu'on y institua les Mystères.
Hérodote nous dit que ce fut en Egypte que furent établies ces fêtes appelées Pan-Egyries, avec la pompe des cérémonies et les processions.
Les Grecs n'ont fait que les copier. Les grandes solennités de la Grèce, telles que les Pan-Athénées, les Thesmophories, les fêtes d'Eleusis, avaient été apportées d'Egypte.
Ce sont les Prêtresses, antérieures aux Hermès (prêtres), qui formaient la caste sacerdotale qui gouvernait l'Egypte (les Pharaons).
Elles formaient des familles consacrées qui, à l'exclusion de toutes les autres, s'occupaient des fonctions du culte.
Les Pharaons sont des magistrats sacerdotaux, toujours représentés en costume de femme.
Clément d'Alexandrie a décrit la hiérarchie sacerdotale des Egyptiens. Il y avait cinq grades suivant les degrés d'initiation aux livres du rituel : le chantre, le devin, le scribe, la Prêtresse en robe portant le sceptre et le vase sacré, le prophète ou le prédicateur président du Temple qui portait l'eau sainte et étudiait tous les livres hiératiques.
Les Mystères égyptiens étaient de grandes solennités qui attiraient les multitudes.
« Dans les Mystères d'Isis, l'Hiérophante tirait du sanctuaire des espèces de grimoires chargés de caractères hiéroglyphiques dont les lignes s'entrelaçaient et formaient des nœuds et des roues. C'était la langue sacrée dont on donnait l'explication » (Apulée, Métamorphoses, 1,11).
Suivant Ebers : « La doctrine des mystères est expliquée dans les inscriptions de la salle d'entrée du tombeau des Rois à Thèbes. Elles contiennent la louange de Râ (Déesse de la Raison) dont on invoque tour à tour les 75 manifestations principales (imitée dans les litanies de la Vierge). Ces textes ont été commentés par M. Ernest Naville dans la litanie du Soleil. Le texte du Livre des Morts, l'hymne au Soleil conservé à Boulaq et interprété par Stern et Gréhant, les inscriptions des sarcophages et des murs du temple de Ptolémée, le traité de Plutarque sur Isis et Osiris, les Mystères des Egyptiens par Jamblique et le discours d'Hermès Trismégiste sur l'âme humaine renferment les principaux détails que nous avons sur l'enseignement secret des Egyptiens ».
Mais Ebers se trompe quand il mentionne un discours d'Hermès parmi les enseignements secrets. Les Hermès (les prêtres) ont renversé la religion primitive, ils ont attribué à Osiris les Mystères d'Isis et tous leurs bienfaits. C'était donc contre eux qu'on les avait institués, non avec eux.
L'enseignement secret était destiné à expliquer aux hommes les lois morales qui les lient aux Divinités et les lois qui régissent l'Univers.
Leur but, suivant Plutarque, était de fortifier la piété et de donner à l'homme des consolations (non à la femme). Quelles étaient ces consolations ?
L'espoir d'un avenir plus heureux, le moyen, après la mort de l'âme par le péché, de revenir à une félicité durable, en revenant au bien.
(C'est de cette idée que les Prêtres ont fait la félicité éternelle dans un Paradis.)
« Nous y avons reçu des leçons qui rendent la vie plus agréable », dit Cicéron.

Plus d'informations sur ces Mystères dans l'article sur l'Egypte.

LES MYSTÈRES D'ÉLEUSIS
Les Mystères d'Éleusis étaient les plus célèbres de l'antiquité.
On les appelait simplement « les Mystères ». Cicéron dit d'eux :
« Les rites sacrés et augustes d'Éleusis, auxquels des hommes venaient des parties les plus reculées du monde pour y être initiés ».
Ils furent d'abord célébrés exclusivement à Éleusis, mais de là s'étendirent dans presque toute l'Europe.
Dans ces Mystères, on représentait symboliquement la défaite de la Femme. La Déesse Cérès cherchait sa fille Proserpine ravie par Pluton et conduite dans le monde infernal de l'Homme.
Le chef de ces Mystères était appelé Hiérophante ou Révélateur de choses sacrées. Il lui était adjoint trois assistants :
1°) le Dadouchos ou porteur de torche,
2°) le Céryx ou héraut,
3°) le Ho Epi Bono ou secrétaire de l'autel.
On célébrait les grands et les petits Mystères.
Les petits étaient préparatoires, c'était un premier degré qui durait un an. Après ce temps, le candidat pouvait être initié aux grands Mystères, si on l'en jugeait digne.
Un cérémonial imposant faisait comprendre l'importance des grandes vérités qui allaient être dites. (Pour plus d'informations au sujet des Mystères d'Éleusis, voir l'article sur « la Grèce antique »)


LES MYSTÈRES DE JÉRUSALEM
Au Chapitre 23 verset 5 du second livre de Samuel, il est dit : « Il n'en était pas ainsi de ma maison ; mais Elle m'a établi dans une alliance éternelle, bien ordonnée, et ferme en toutes choses. Elle est toute ma délivrance et tout mon plaisir, et ne fera t-elle pas fleurir ma maison ? »
L'alliance éternelle et bien ordonnée dont parle le verset 5 fait allusion à la fondation d'une immense fraternité secrète qui a été éternelle en effet, puisqu'elle est devenue la Franc-Maçonnerie (1).
Les luttes soutenues par la Reine Daud (devenue le « roi David ») avaient fait comprendre à cette grande femme que la puissance féminine, qui s'affaiblissait, ne reprendrait ses forces que dans une organisation nouvelle, mais secrète, qui permettrait aux défenseurs de l'ancien régime gynécocratique de se réunir, de s'instruire, de se concerter pour l'action contre l'envahissement du pouvoir masculin qui s'imposait par la force.
Elle comprit que les femmes ne pouvaient plus lutter ouvertement et qu'il leur fallait désormais trouver un moyen de se réunir pour s'entendre et continuer à enseigner l'antique vérité, sans être inquiétées par leurs ennemis.
On retrouve partout cette préoccupation des femmes antiques qui leur fait chercher « la sécurité », ce qui prouve bien que les hommes les persécutaient, qu'ils empêchaient leurs réunions, par ruse ou par violence, en même temps qu'ils les livraient à la raillerie et à la calomnie des « impies », c'est-à-dire des envieux, des hommes pervers.
C'est alors que nous voyons naître l'institution d'une grande Société secrète, et jeter les fondements d'un Temple, sanctuaire respecté où les femmes et leurs alliés s'entourent de grandes précautions, pour empêcher l'introduction parmi elles de ceux qui pouvaient les trahir.
Ce sont ces femmes qui, avec Daud, posèrent la première pierre de ce Temple mystique. Nous disons mystique parce qu'on va y déposer l'arche qui contient le Sépher de Myriam (la Genèse, premier livre du Pentateuque), et que le mot mystique, comme mystère, désigne tout ce qui nous vient de cette grande Femme.
Cependant, c'est à Salomon que la Bible masculine attribuera la construction du Temple, et le récit en sera même fait avec un si grand luxe de détails que nous considérons cette exagération comme une preuve de sa fausseté. C'est en mentant qu'on explique le plus et qu'on prend le ton le plus affirmatif.
Daud entreprit donc de faire construire à Jérusalem un Temple, qu'elle appela la Maison de Hevah.
Elle y employa des richesses immenses et en fit un édifice somptueux, qui eut une renommée mondiale et qu'on venait voir de partout. Le nom sacré de Hevah, הדה, était sur le fronton. Lorsque le Temple eut été bâti, le Livre ainsi que l'arche furent déposés dans le sanctuaire.
Cette construction était faite de façon à rappeler, dans les détails, la science de Myriam qu'on allait y enseigner. Sept marches s'élevaient devant l'entrée pour rappeler les sept Elohim. La construction était située de façon que l'estrade était à l'Orient. Dans la salle était un endroit appelé l'Oracle, où se plaçait l'Orateur, car c'est surtout pour enseigner que le Temple fut édifié.
La Bible vulgaire raconte la construction du temple d'après les renseignements des prêtres de la religion juive, qui ne furent jamais initiés aux Mystères de Jérusalem, et n'en connurent jamais que ce qu'on en révélait aux profanes ; aussi leur histoire est pleine de confusion et d'inexactitude.
La reine Daud ne fut pas seule à fonder l'Institution secrète qui devait se propager jusqu'à nous à travers la Franc-Maçonnerie.
Elle eut deux collaboratrices : deux Reines-Mages (2) (ou Magiciennes) qui, avec, elle, formèrent le Triptyque sacré que les trois points de l'Ordre ont représenté depuis.
L'une est Balkis, reine d'Ethiopie (appelée la reine de Saba), l'autre est une reine de Tyr, que l'on a cachée derrière le nom d'Hiram 1er : en vérité, le mot « Hiram » doit se lire de droite à gauche comme lisent les Hébreux et non de gauche à droite suivant l'usage des Européens : Hiram alors devient Myriam ou plutôt Maria. Le heth (H) final en hébreu se prononce A. (Suite dans l'article consacré à l'Israélisme)

(1) La Franc-Maçonnerie est d’origine hébraïque, tous les mots de passe sont des vocables hébreux, ses légendes sont tirées de l’histoire du peuple d’Israël. Cependant, Joseph de Maistre, dans « Mémoire au duc de Brunswick » (1782), dit ceci : « Tout annonce que la Franc-Maçonnerie vulgaire est une branche détachée et peut-être corrompue d’une tige ancienne et respectable ». « C’est bien ainsi qu’il faut envisager la question, précise René Guénon qui ajoute qu'on a trop souvent le tort de ne penser qu’à la Maçonnerie moderne (ou « Maçonnerie spéculative »), sans réfléchir que celle-ci est simplement le produit d’une déviation, et une dégénérescence au sens d’un amoindrissement consistant dans la négligence et l’oubli de tout ce qui est « réalisation » du point de vue initiatique. Les premiers responsables de cette déchéance, à ce qu’il semble, ce sont les pasteurs protestants, Anderson (*) et Desaguliers, qui rédigèrent les Constitutions de la Grande Loge d’Angleterre, publiées en 1723, et qui firent disparaître tous les anciens documents (Old Charges) de l’ancienne « Maçonnerie Opérative » sur lesquels ils purent mettre la main, pour qu’on ne s’aperçût pas des innovations qu’ils introduisaient, et aussi parce que ces documents contenaient des formules qu’ils estimaient fort gênantes. Ce travail de déformation, les protestants l’avaient préparé en mettant à profit les quinze années qui s’écoulèrent entre la mort de Christophe Wren, dernier Grand-Maître de la Maçonnerie ancienne (1702), et la fondation de la nouvelle Grande Loge d’Angleterre (1717). (...) Cependant, ils laissèrent subsister le symbolisme, sans se douter que celui-ci, pour quiconque le comprenait, témoignait contre eux aussi éloquemment que les textes écrits, qu’ils n’étaient d’ailleurs pas parvenus à détruire tous, puisqu’on connaît une centaine de manuscrits sur lesquels ils n’avaient pu mettre la main et qui ont échappé à la destruction. Voilà, très brièvement résumé, ce que devraient savoir tous ceux qui veulent combattre efficacement les tendances de la Maçonnerie actuelle, bien qu'il y a eu ultérieurement une autre déviation dans les pays latins, celle-ci dans un sens antireligieux, mais c’est sur la « protestantisation » de la Maçonnerie anglo-saxonne qu’il convient d’insister en premier lieu. ». De plus, René Guénon, dans son ouvrage « Initiation féminine et initiations de métier, Études Traditionnelles », nous fait remarquer que dans la Franc-Maçonnerie moderne, nous trouvons l’existence d'une « Maçonnerie mixte », ou « Co-Masonry », comme elle est appelée dans les pays de langue anglaise, qui représente tout simplement une tentative de transporter, dans le domaine initiatique lui-même qui devrait encore plus que tout autre en être exempt, la conception « égalitaire », si chère au monde moderne, qui, se refusant à voir les différences de nature qui existent entre les êtres, en arrive à attribuer aux femmes un rôle proprement masculin, et qui est d’ailleurs manifestement à la racine de tout le « féminisme » contemporain.
Et Robert Ambelain de conclure : « Ce nouveau rite allait lancer la FM sur une nouvelle voie... qui tendrait à saper certaines valeurs qui font la dignité de l'homme, par l'athéisme, le matérialisme, le laxisme menant à l'amoralisme désagrégateur. » (La Franc-Maçonnerie oubliée).
(2) Nous disons Reines-Mages, alors qu'il faudrait dire « magiciennes », parce que c'est le nom qui leur est resté depuis que ces trois Reines ont été copiées par les trois Rois-Mages, mis dans la légende de la naissance de Jésus.
(*) « Pour en revenir à Anderson, un journal, en annonçant sa mort en 1739, le qualifia de « très facétieux compagnon », ce qui peut se justifier par le rôle suspect qu’il joua dans le schisme spéculatif et par la façon frauduleuse dont il présenta sa rédaction des nouvelles Constitutions comme conforme aux documents « extraits des anciennes archives » ; A. E, Waite a écrit de lui qu’« il était surtout très apte à gâter tout ce qu’il touchait » ; mais sait-on que, à la suite de ces événements, certaines Loges opératives allèrent jusqu’à prendre la décision de n’admettre désormais aucune personne portant le nom d’Anderson ? Quand on songe que c’est là l’homme dont tant de Maçons actuels se plaisent à invoquer constamment l’autorité, le considérant presque comme le véritable fondateur de la Maçonnerie, ou prenant tout au moins pour d’authentiques landmarks tous les articles de ses Constitutions, on ne peut s’empêcher de trouver que cela n’est pas dépourvu d’une certaine ironie… » (R. Guénon, Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome 2)

LES MYSTÈRES DE MITHRA (culte masculin)
Le Mehardjan ou le jour de Mithra, du mois Mithra, n'était d'abord qu'une fête qui se distinguait à peine entre les autres. Plus tard le Mehardjan, on ne sait trop comment, devint le point de ralliement autour duquel se rangèrent les doctrines et les croyances auparavant éparses.
Les mystères de Mithra, avec leurs 12 épreuves qui ne duraient pas moins de 80 jours, et dont quelques-unes pouvaient compromettre la vie, avec leur sept degrés d'initiation, avec leurs cérémonies symboliques, avec leurs dogmes, leur liturgie, leur morale, en étaient venus à organiser une société, à constituer un monde. C'était tout un culte, toute une religion.
On appelait les initiés au 1er degré Corbeaux, au 2ème Griffons, au 3ème Soldats, au 4ème Lions, au 5ème Perses, au 6ème Héliodromes, au 7ème Pères. (Pour plus d'informations au sujet du Mithriacisme, voir l'article sur « la Perse et les hindous »)

LES MYSTÈRES JOHANNITES
Dans l'ouvrage « Psychologie comparée de l'Homme et de la Femme », il est consacré un chapitre, intitulé « Les trois robes », aux fonctions que l'homme remplit en portant la robe de la Femme et qui étaient la base même du régime gynécocratique : le Sacerdoce, la Justice, l'Enseignement. Ces trois usurpations furent le sujet de violentes récriminations, puis finalement donnèrent l'occasion de fonder des Mystères.
Déjà, le sacerdoce qui avait créé un Dieu mâle avait été comparé au crocodile qui dévore l'humanité : c'était le monstre marin dont on avait fait la baleine de Jonas. Dans sa gueule monstrueuse, il engouffrait les femmes (Ionah est le nom du sexe féminin, Yoni en sanscrit).
Mais l'ange de Lumière, Iblis, la Femme, s'avançait vers le monstre, armée du bouclier qui représente la Raison et du glaive (la parole) pour le combattre. Et, en effet, elle avait recommencé la lutte.
Voici que maintenant un nouveau danger surgit. Des hommes vont encore prendre la robe de la Femme, et pourquoi faire cette fois-ci ?... Pour rendre la Justice, pour prendre la place de la Dame ; Thémis va changer de sexe.
Ce grade s'appellera la Cour.
Ce sera le 23ème dans les Mystères Johannites.
Il est donné comme le second chapitre dans la série des grades philosophiques de la Maçonnerie Noire. Noire, en effet, car c'est une époque de terrible obscurité ; toute vérité est persécutée, le pouvoir de ceux qui propagent l'erreur grandit, et la raison n'est plus écoutée.
Mais comment l'homme va-t-il rendre la justice, puisqu'il ne sait pas où est le Bien, où est le Mal ?
Un ancien symbole représentait le Bien par des dalles blanches et le Mal par des dalles noires, alternées et formant la mosaïque sur laquelle on marchait ; c'est pour conserver ce symbolisme que le triangle féminin était blanc et le triangle masculin noir. (plus d'informations sur les Mystères Johannites à l'article sur « Les origines et l'histoire du Christianisme »)

MYSTÈRE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION
Dans toutes les Écritures antiques, la Maternité est considérée comme immaculée et les Déesses-Mères sont dites Vierges-Mères.
Ce cas n'est pas une exception, il s'applique à la généralité des femmes.
C'est que, dès cette haute antiquité, on connut la loi du Sexe féminin, et ce qui le prouve, c'est qu'elle est expliquée dans tous les Livres sacrés.
Il n'est pas étonnant qu'à une époque où l'on faisait à la femme un crime de sa sexualité, on ait donné à celui dont on voulait faire un Dieu une Mère Vierge, croyant ainsi rehausser sa valeur morale. Cela prouve l'ignorance de ces hommes, qui ne savaient pas que toute femme est pure dans la conception, ainsi que l'exprimaient les quatre mots cachés sous les initiales I. N. R. I.
La Maternité est immaculée parce que le sexe féminin ne participe pas à la chute dans le péché, et cela parce que son élément de vie n'est jamais donné à la génération ; elle le garde en elle. C'est pour cela qu'elle est l'Être en soi. Ses actes sexuels ne portent pas la vie au dehors, mais la portent en elle-même ; en remontant suivant sa polarité spéciale, elle féconde son propre esprit.
Et c'est cela qu'indique le mot Vierge.
Quand on parle devant des libres-penseurs de l'Immaculée-Conception, ils s'esclaffent et répondent : « Quelle bourde ! comment peut-il y avoir une conception immaculée, c'est-à-dire opérée autrement que par les procédés des modernes ? »
Cette réponse prouve qu'ils ne connaissent pas la loi des sexes, pas plus du reste que l'évolution des langues. S'ils connaissaient cette dernière évolution, ils sauraient que le mot Vierge signifie intégrité de l'Esprit. La première religion ne s'occupait que du plan spirituel. C'est dans les religions masculinistes qu'on a mis la psychologie féminine sur le plan sexuel, et alors le mot virginité est devenu intégrité du sexe.
La question n'est donc pas de savoir si la femme, vierge ou non, est plus ou moins sexuée, mais de savoir qu'elle est autrement sexuée, et c'est ce que toute l'antiquité théogonique savait. (Suite à l'article intitulé « Vierge Marie et Mystère de l'Immaculée Conception ») 


LES MYSTÈRES DE LA KABBAH (Kaaba, Ka'ba ou Ka'aba)
Au nombre des cérémonies religieuses, il faut citer les fêtes de la Kabbah, en arabe « al-kabbah ». Pendant l'occupation des Maures, la langue espagnole apporta certaines modifications aux mots barbaresques, « al-kabbah » devint alcoba et par la suite « al-cove » en français. Les secrets de l'alcôve correspondent aux secrets de la kabbale, mais ce qu'ils expriment aujourd'hui diffère considérablement de l'origine ; qu'on en juge : ces cérémonies ou mystères sacrés, ont eu pour théâtre principal la ville de la Mecque, dont l'établissement parait remonter à six ou sept cents ans avant notre ère.
C'est là, sur l'emplacement occupé, dix siècles plus tard, par les adeptes de Mohammed ou Mahomet (on oublie que celui-ci n’est que la déformation de Mohammed), et depuis consacré à sa mémoire, que se célébraient ces fêtes, dont la réputation attirait une grande affluence de monde. De petites constructions carrées, composées de quatre murs sans toit, étaient, pour la circonstance, recouvertes d'une toile, dont les coins retombant jusqu'à terre étaient retenus par une grosse pierre. Selon les pays et le climat le décor changeait. Tantôt c'était des espèces de cabanes rustiques faites de branchages, ornés de fleurs ; ailleurs on choisissait des anfractuosités de rocher, décorées de verdures... en Grèce, dans la période préhellénique, elles étaient faites de lauriers et de myrtes ; à Cythère se voyaient des bosquets enchanteurs.
C'est là que la femme parée de sa jeunesse, entourée de fleurs et de mystère, attendait celui qu'elle aimait : l'heureux élu devait rapporter, comme preuve de sa victoire, une branche de verdure. C'est de là qu'est venu ce proverbe : « Aller cueillir des lauriers. »
Comme on peut en juger, la clef de ces cérémonies mystérieuses était l'union naturelle, de la femme avec l'homme, dans l'amour, mais poétisée, embellie du prestige dont le sexe féminin était entouré et du respect qu'inspirait la noble fonction de la maternité.
Pour terminer cette note sur les « mystères de la kabbah » il convient d'ajouter que tout souvenir n'est pas mort en ce qui les concerne ; il existe encore un témoin authentique quoique muet, dans la principale mosquée de La Mecque. C'est un petit édifice carré appelé « Kaabah », la « Maison sacrée », « Maison de Dieu », dira-t-on, quand on mettra le nom divin au masculin ; c'est le point vers lequel les musulmans doivent se tourner dans leurs prières.
Rappelons que dans des temps reculés, lorsque les émigrées de l'Inde se répandirent dans toute l'Asie, elles firent un séjour dans la partie de l'Arabie qui touche au Golfe Persique et y laissèrent des souvenirs dont l'histoire a gardé la tradition. Aussi, longtemps avant l'Islamisme la Mecque fut une de leurs stations. Sur les collines voisines de la Kaabah, se trouvait l'habitation des Déesses Icâf et Nayila. C'est dans la Kaaba qu'avaient lieu les réunions secrètes des femmes, c'est là qu'elles célébraient leurs « Mystères ». Primitivement on disait Qoubbah, mot qui signifiait, dit le Coran, lieu d'Abraham. Une fois par an, les femmes y recevaient les hommes pour la fécondation annuelle qui avait lieu au printemps : d'où la Pâque, fête de l'œuf. Cet endroit fut donc consacré par le pèlerinage annuel qui réunissait les hommes et les femmes, dans un temps où la lutte des sexes avait créé le divorce social, les hommes vivant entre eux, les femmes entre elles.
Un grand nombre d'images de femmes se trouvaient dans la Kaabah.

Après cela, les partisans de l'erreur masculine, qui pèse sur le monde des siècles, peuvent de concert avec les instigateurs de mensonge et de superstitions, continuer à nier malgré l'évidence, l'histoire véridique de nos ancêtres ; le règne de la femme, sa vertu, la puissance morale qu'elle exerça aux âges primitifs ; ils sont libres ; mais rien n'y fera.
Nous sommes dans une période de critique historique ; la femme est entrée dans la lice et le flambeau de la vérité éclaire ses pas.

LA LOI MORALE ENSEIGNÉE DANS LES MYSTÈRES
Dans tous les Mystères on enseignait la Loi morale. En Grèce, nous trouvons deux mots qui la résument : le Nectar et l'Ambroisie.
Ces mots, cependant, ne sont pas d'origine grecque, ils viennent de la vieille langue celtique parlée dans le nord de l'Europe.


L'AMBROISIE
L'Ambroisie est la nourriture des dieux, dit la Fable qui cache, mais la science, qui dévoile, nous expliquera ce mot suivant son sens réel ; elle nous dira sans détour : c'est le plaisir des Déesses et le gage de leur incorruptibilité, il donne la vie, il est le symbole de l'immortalité.
Ambroisie vient d'ambre. Cela nous explique pourquoi on portait comme témoignage d'immortalité une amulette appelée Heimel-ita (céleste pierre), dont la plupart était en ambre.
On trouve dans toute l'Espagne des Piedras hitas, qu'on peut rapprocher des Pierres noires de Bénarès. Ailleurs on en a fait la Pierre angulaire.
C'est dans les temps primitifs, et dès la première jeunesse de l'humanité, que s'établirent les idées relatives à des fonctions qui tenaient une grande place dans la vie.
M. Cailleux nous apprend que, dans l'Armorique, les trônes où siégeaient les immortelles forment le vaste cromlech de Carnac. (Origine celtique des civilisations, p. 260).
Il y avait donc déjà des conventions, des usages, qui allaient devenir des rites.
En Ibérie, nous dit le même auteur, on retrouve les monuments de Carnata, que nous prononçons Grenade (en espagnol Granada). Là aussi, le beau temple construit par les anciens Ibères s'appelait Kalat-al-Ahmra (le château des momies ambrées) (1). C'est de ce mot ambre que vient Al-Ambra.
Chez les Étrusques, le personnage déifié par l'ambre, dans les temples sculptés de Corneto, se nommait Embratur, mot que les Latins prononçaient Imperator.
L'ambre, « si fameux encore au temps des Romains, qui pourtant avaient oublié sa destination déifique », dit Cailleux, servait de comparaison aux Ibères, qui disaient « fin comme l’ambre », précieux comme l'ambre ; et les Espagnols disent encore qu'il est vivo, sagaz, penetrante.
Les dolmens sacrés formaient un demi-cercle, au centre duquel se trouvait une pierre plus grande que les autres et d'où l'on voyait au loin, ce qui prouve qu'on observait, qu'on craignait un ennemi qui pouvait venir.
Les légendes bretonnes disent que, sur cette pierre centrale, se tenait le grand lama Ambrosius que l'ambre avait rendu immortel.
Ces légendes ont été faites avec les antiques souvenirs, dénaturés dans la période postérieure, qui renversa les rôles, mettant l'homme à la place de la femme.
Le souvenir des pierres sacrées est resté dans les légendes et dans le symbolisme : Apollonius de Rhodes, décrivant les Mystères de Cybèle dans l'Asie Mineure, signale la Pierre noire qu'il appelle Mêlas lithos. A Hiérapolis, on l'appelle Helio-Kepel, pyramide du Hélion (Hélion, fleuve sacré, était le nom de la Meuse). En jurant sur cette pierre, on jurait donc par le Hélion, le fleuve sacré du Soleil. Les Almées, les Héliades, les Amazones avaient pour temple une enceinte cyclopéenne au milieu de laquelle était une pierre noire, où brûlait le feu de Vesta ; c'étaient les Vestales de Rome, les Sabines de Cures, les Vierges choisies du temple Curicancha à Cusco.
« Leur nom d'Amazone vient du grec Aï-masia » (2), dit Cailleux, qui ajoute : « Ces pierres brutes dont on avait formé les antiques castels sur les bords de la Meuse...»
Il y a ici confusion entre un symbole abstrait et une idée concrète.
Quand les antiques vérités furent cachées, on créa toutes sortes de fables pour les expliquer, ainsi celle-ci :
« Phaéton conduit le char du Soleil. Précipité par la foudre dans les flots de l'Èridan, ses sœurs le pleurent et les larmes précieuses de la douleur tombent dans les flots sans s'y mêler, se consolident sans perdre leur transparence, et, revêtues d'une belle couleur d'or, elles deviennent cet ambre jaune si précieux aux anciens. »
Donc, dans la mythologie des Grecs, ce qui représentait le plaisir des Déesses devient un signe de douleur. Et pourquoi cette douleur ?... Parce qu'un homme est mort !
On nous dit encore que cet ambre jaune était jeté sur le rivage par les flots de la Baltique, que c'est une production des mers du Nord. Sans doute parce que ce sont les femmes du Nord qui, les premières, ont expliqué la loi des sexes.
Sur une carte insérée dans le premier volume des anciens Mémoires de Saint-Pétersbourg, on voit l'Eridan, qui se jette dans le golfe de Riga, et qui porte aujourd'hui le nom de la Dwina. Dans ce golfe sont les îles appelées par Hérodote Electrida-insulæ. Hérodote remarque que le nom d'Eridan n'est pas grec (Livre III), qu'il est barbare, c'est-à-dire étranger.
Diodore dit aussi que l'ambre se recueille dans une île appelée Basilée.
(1) Le mot momie a dû être introduit dans la suite par ironie parce qu'il désigne la mort, alors que les hommes se moquaient de l'immortalité des Déesses. Dans certains idiomes, on a continué à appeler la fille la môme. (Revoir ce qui a été dit à l’article consacré à l’Égypte, sur les momies).
(2) Les différentes étymologies données du mot Amazone ne nous paraissent pas exactes. D'abord il faut penser que la lettre A est un article ; la ; il reste mazone, qui nous semble signifier disciple de Mazda. Ce serait donc le nom général des Mazdéennes. Et, Mazda signifiant Grande, les A-mazones seraient les Grandes.


LE NECTAR
Le Nectar est le plaisir des hommes. Il a une tout autre signification : il donne la mort, et de son nom on fait nex, nekros (mort), necare (tuer). (Nectar, latin néant, ne-ens, participe présent d'esse, être).
Mais quand on dit que le Nectar versé par les hommes est le plaisir qui tue, il faut entendre par là : qui tue l'âme seulement (1), non le corps qu'il fortifie, au contraire.
De là cette expression : « péché mortel ».
De même, l'immortalité donnée à la femme par l'ambroisie est l'immortalité de son âme, non de son corps ; de son âme pendant sa vie, non après. C'est le péché véniel (de Vénus).
Nous savons comment, parties de là, toutes les croyances relatives à l'âme sont nées et se sont déviées de leur signification primitive.
Le Nectar donne la mort à l'homme parce qu'il représente une partie de sa vie qu'il sacrifie. (voir l’article sur la « psychologie et la loi des sexes »)
Partant de cette idée, on voulut imposer à l'homme des réserves, alors que, devant lui, on glorifiait l'Ambroisie qui donne la vie. C'est cette vue qui fut, pour lui, « le supplice de Tantale ».
Il refusa de croire à la réalité de cette loi. On lui expliqua, d'abord, que l'homme qui se nécrose en éprouve une réaction amère ; on appela cette réaction Pikros (amère). Les Grecs disaient aussi amartema, les Latins peccatum et les Celtes sunde.
C'est du mot pikros (amer) que l'on fit le mot péché.
Le péché est mortel, il tue l'âme.
Le Nectar est appelé « goudron des morts ».
Le mot Nicaragua vient de Necker (mort) et æghe (île), d'après M. Cailleux.
« En thibétain le mot pour péché est « scorpion » qui implique l'idée de quelque chose de vile, de venimeux, de griffeur, de mordicant. » (L. A. Waddell, Lamanisme, p.175)
Pour graver dans l'esprit de l'homme la loi physiologique et psychique qu'il refusait d'admettre, on institua des représentations symboliques destinées à faire comprendre ce qu'on appelait « la mort de l'âme ». Des danses sacrées exécutées dans les temples brahmaniques (et qui existent encore) étaient des pantomimes édifiées sur ce thème : la femme disputant l'homme, au péché. Et c'est ce qu'on représenta dans les premiers Mystères.
A Babylone, on appelait Zogone l'homme qui, dans les fêtes sacrées, était sanctifié (choisi), placé sur un trône, puis mis à mort, pour indiquer que la mort suit le péché.
Pour représenter cette fête symbolique, les histrions étaient 13, le sort désignait le treizième qui servait de victime, et ses douze compagnons procédaient sur lui à la cérémonie suivie de mort. Mais cette mort devait être d'abord un simulacre.
La syllabe nec, première du mot nectar, servit à désigner la négation, parce que le scepticisme naît de la nécrose.
Chez les Latins, pour indiquer l'arrêt dans l'évolution, on disait : nec plus ultra, ce qui voulait dire : tu n'iras pas au-delà, tu n'iras pas plus loin.
Plus tard, l'orgueil a donné une autre signification à ce dicton.
Dans la Franc-Maçonnerie, Nekam Adonaï signifie : mort au dieu mâle des Juifs.
L'idée des sacrifices humains est liée à l'idée de mort, c'est pourquoi on arrive à faire des sacrifices aux funérailles (d'où la messe des morts).
Tout le symbolisme a pour but de montrer que l'amour physique tue l'homme, de lui faire comprendre que, quand le feu de la vie et de la pensée se retire de lui, il ne laisse plus que ses membres glacés à la terre.
On appelle Nécropoles les villes masculinistes. Et on appelle nécro-mancien l'homme qui se fait dieu (de mantis, divin).

Mantis a fait manteca (beurre), et le Rig-Véda parlera beaucoup du beurre clarifié (le Soma).
(1) Dans le « Livre des Morts » égyptien, Marcelle Senard explique que « le défunt dévoré par son propre désordre (le péché, la faute) est le type Scorpion exclusivement destructeur, celui qui se donne la mort par sa propre piqûre, qui se détruit par son venin, par son péché contre l'Ordre. » (Le Zodiaque clef de l'ontologie appliqué à la psychologie)

LES PARIAS HINDOUS ou CHÂNDÂLAS
La pierre fondamentale de l’ordre social dans la primitive humanité c’est la division en castes.
La première origine des castes se trouve dans la primitive religion naturelle. Religion signifie relier, pour se relier, il faut observer les rapports mutuels des êtres différents : masculin et féminin ; violer cette loi en nivelant les sexes que la nature a faits dissemblables, c’est créer le désordre.
La première caste était celle des Dêvas. C’est pour cela que l’on disait : les dêvas et les hommes, ce qui plus tard est devenu les dieux et les hommes. Toute femme participait à cette caste, parce qu’elle représentait le privilège de la nature féminine, et non des facultés spéciales. Cependant, au sommet de la caste divine étaient les grandes Déesses, puis les Prêtresses qui dirigeaient la vie morale, qui instruisaient les enfants, qui étaient les éducatrices, celles qui dirigent et éclairent la vie humaine.
C'est après cette séparation des sexes que les hommes sont divisés en trois catégories, qui représentent les degrés de l'initiation dans les anciens Mystères.
En dehors de toutes les castes se trouvent les Parias, les rejetés, ceux qui, doués d'une mauvaise nature, se sont révoltés contre la Vérité, contre la justice, contre la Loi morale. Ce sont les avilis, ceux qui ont perdu le sens moral, ce sont les décastés de toute catégorie
On les tient à l'écart, leur présence est une souillure, ils sont mis au ban de la société.
On croit que les castes primitives sont descendues du Nord. La couleur moins foncée de ces peuples atteste une origine étrangère. Il est certain que, s'ils ont la même constitution que les races boréennes, c'est-à-dire le Cœur à gauche, cela indique que leur formation végétale s'est accomplie dans l'hémisphère boréal. Les hommes de l'hémisphère austral doivent avoir le Cœur tourné vers la droite, ils sont rares, cet hémisphère contenant plutôt des mers que des continents à l'époque de la genèse primitive.
On croit que les basses classes, les Parias, seuls, seraient des aborigènes, c'est-à-dire des dégénérés provenant d'une race antérieure en voie de disparition.
Cette croyance s'appuie sur le mythe indien qui chante l'arrivée des Dêvas et leurs victoires sur les habitants de l'Inde.
L'ancien poème hindou Mahâ-Bhârata nomme le pôle nord « Gutha » (gotha ou gothie) et prétend que les Dêvas en proviennent.
Les Dêvas divisèrent l'Inde en baillage de cent hameaux (1) (comme les Ases (2) divisèrent la Suède à leur tour)
Leur chefs ou cheffesses de ces baillages se nommèrent Foudgar aux Indes (Fodgar en Suède).
Le mythe partage le monde en sept zones du nord au sud.
La zone septentrionale se nomme « Thul ». En scandinavie, l'homme guerrier (le Kshatriya) est le « Skand ». La Déesse est « Swad-hâ » (d'où vient le mot Suède, croit-on).
Dans le Mahâ-Bhârata, la Femme occupe une place prépondérante dans le monde. C'est dans ce livre que le roi Doushyanta dit : « La Femme est l'honneur de la famille, c'est Elle qui lui donne ses enfants, la Femme est l'esprit vital de l'homme, Elle qui lui reste toujours fidèle, la Femme est la moitié de l'homme, la meilleure amie, la source de tous les bonheurs ; la Femme, avec sa parole aimable, est la compagne dans la solitude, la Mère des opprimés, le repos dans le voyage à travers le désert de la vie. ».
(1) Le mot « Palli » en sanscrit, qui veut dire les Pâtres, les Pasteurs, devient « Bailli » chez les Kaldéens, les Arabes, les Egyptiens, qui prononçaient difficilement le « P ». Ce nom, qui signifiait Gouverneur ou seigneur, représentait l'autorité morale de la Femme. C'est de Palli qu'on fit Pallois et Palais (Fabre d'Olivet, L'Etat social, t. I, p. 277).
(2) Le mot « As » signifie un prince et même un Dieu dans la langue primitive des Celtes. On le trouve, avec la même signification de Prince ou de Principe, chez les Scandinaves, les Étrusques et les Vasques. Les Romains se servaient du mot « As » pour exprimer une unité de mesure ou de poids. Nous l'appliquons encore aujourd'hui au premier nombre des dés ou des cartes. C'est de ce mot très antique que dérive le nom donné à l'Asie, « Terre des Déesses».

LES AGAPES
Un monastère de femmes suppose des initiées vivant entre elles comme des sœurs et enseignant la même doctrine.
Ces communautés de femmes réunies pour simplifier les complications de la vie en faisant le travail en commun, ont toujours existé quand la doctrine de Vérité qui les unit a régné.
On appelle ces sœurs initiées Agapètes, mot que les Dictionnaires font suivre de cette explication : « Filles qui vivent en communauté sans faire de vœux (1). »
Ce mot aga est, évidemment, l'origine du mot agape, qui indique des repas en commun. C'était les réunions données le 7e jour, suivant l'ancienne Loi qui régnait aussi bien chez les Celtes que chez les Israélites. Ce 7e jour était un temps de repos, aussi le nom de la Déesse Venia signifiait congé, liberté.
C'était un jour CONSACRÉ, c'est-à-dire donné aux unions.
Cette consécration du 7e jour laissé aux divertissements, aux agapes et au sacrifice eucharistique, a joué un grand rôle dans le premier culte, puisqu'elle a été imitée et parodiée par toutes les religions.
Sacrum facere (consacrer) suppose un autel sur lequel on met la victime, c'est-à-dire l'agneau sans tache qui va être sacrifié.
Le mot latin ara (autel) dérive de ar, spica (épi, ovule). Le sacrificateur lui offre son sacrifice.

Et nous voulons faire remarquer que ce mot ar signifie frère en hébreu. Ce sont donc des frères qui sont admis dans ces agapes offertes par des sœurs.
Rappelons, du reste, que dans les temps gynécocratiques, la femme appelait « frère » celui que dans les temps modernes elle appelle son « mari ».
A propos des festins du vendredi et des noces qui étaient les agapes des Mystères, de Grave dit :
« Les festins, qui avaient particulièrement lieu le vendredi, étaient des repas en commun, institués pour faire naître l'amitié et entretenir la paix et la concorde (2) entre les fidèles. C'est dans ces banquets fraternels qu'on répandait les premiers germes des religions et qu'on introduisait les premiers exercices du culte.
« Avant d'admettre le peuple à table, on lui faisait sentir que les mets étaient un bienfait de la Providence (celle qui pourvoit), qu'on devait en reconnaître la Déesse comme auteur, qu'en conséquence il fallait les lui offrir comme un hommage dû à sa bonté et à sa puissance ; aussi les Prêtresses les bénissaient, et, cette sainte cérémonie finie, on se mettait à table pour manger, on pratiquait l'offrande.
« Telle est l'origine des sacrifices, terme formé de sacrum facere. »
Et, pour montrer comment cette fête religieuse est entrée dans les mœurs, de Grave ajoute (Ch. El, t. III, p. 48) : « Après avoir consacré les six premiers jours à des travaux et des devoirs, les législateurs ont proclamé le septième jour libre. Vrydag, nom du vendredi, signifie libre jour. On employait ce jour de relâche dans l'ivresse et les plaisirs.
« Le 7e jour était destiné à la célébration des noces. Sous ce rapport, l'amour présidait aussi à ce jour. C'est de là que le mot Vry a donné naissance au verbe Vryen qui, dans l'usage du peuple moderne, signifie faire l'amour.
« Et on donne aussi le nom de frayer, Vryen, à l'amour des poissons. »
Le vendredi s'exprime en latin par le mot dies Veneris.
On a jeté tant de défaveur sur le vendredi qu'il en est résulté un préjugé singulier contre ce jour, préjugé qui se soutient encore par l'effet d'une tradition sourde, quoiqu'on en ait perdu la raison. Dans l'opinion vulgaire, le vendredi est devenu un jour funeste et de mauvais augure. Et le vendredi, jour de Vénus (3), a été remplacé par le dimanche, jour du Seigneur. Toujours la substitution des sexes accompagnée du renversement des idées. L'ancienne loi donnait un jour sur sept à l'union ; la loi masculine fera du dimanche un jour d'abstinence et donnera à la licence masculine six jours sur sept.
« Mais ces sages institutions, dit de Grave, n'ont point été à l'abri de la corruption du temps. Le vendredi, ce jour de liberté consacré à la récréation du peuple, est dégénéré insensiblement en jour de licence et de débauche ; des orgies et des bacchanales ont succédé aux repas fraternels des sacrifices. Le mal était porté à tel point que la nouvelle loi, en conservant l'institution divine de la semaine, n'a pas trouvé de meilleur moyen pour y remédier que de changer l'ordre des jours et de déplacer le jour du Sabbat. Non contente de cela, et considérant combien les hommes tiennent aux vieilles habitudes, l'Eglise n'a pas cru pouvoir mieux atteindre son but qu'en frappant le vendredi d'une espèce d'anathème ; elle a, comme par forme d'expiation, transformé ce jour gras par excellence en jour maigre ; le vendredi, ce jour de délices, et de bonne chère, est devenu, par le nouvel, ordre de choses, un jour d'abstinence perpétuelle. »
(1) Nous disons Agapète, mais dans l'Iliade on dit que la médecine était enseignée par la blonde Agamède ; on a changé la terminaison du mot.
(2) Il est à remarquer que le mot « concorde » signifie littéralement « union des cœurs » (cum-cordia)
(3) Le théâtre persan reproduit deux scènes relatives à la tragédie de Kerbéla au sud de Badgad, c'est-à-dire à cette bataille qui sera livrée cinquante ans après la mort de Fatima, fille du prophète Mohammed, par l'armée du calife oméyade Yazid aux troupes de Hosseïn, fils cadet de Fatima.
Dans cette scène, on entend Hossein se plaindre de la situation et dire : « Toute l'eau du monde avait pourtant été donné en dot à notre mère. Pourquoi faut-il que nous soyons frustrés maintenant de cet héritage ? » Et dans une autre scène du même drame, c'est Fatima elle-même qui, prévoyant et annonçant, cinquante ans à l'avance les évènements, s'écrie : « J'ai bien reçu en dot l'eau de l'Euphrate. Et pourtant, mes enfants seront un jour privés de cette eau, par la méchanceté de la famille Hind (Hind est le nom de la mère de Mo'awia, le fondateur de la dysnastie des Oméyades). » (Ch. Virolleaud, La passion de l'Imam Hosseïn)
Cette tradition est, en dehors du théatre persan, attestée par d'autres documents, iraniens aussi, et suivant lesquels l'eau est la propriété personnelle de Fatima : et l'on ajoute que le vendredi, qui est le jour de la prière publique, l'eau est, plus encore que les autres jours, le bien ou l'apanage de la fille du Prophète. (Voir Croyances et coutûmes persanes)
Précisons que parmi les surnoms de Fatima, l'un des plus usuels est Zohra, qui est le nom de la planète Vénus, qu'on appelait Isthar dans l'ancien Orient.
Et Fatima, quoique mère de plusieurs enfants, est très souvent qualifiée « betoul », mot qui a, en arabe et en arabo-persan, le même sens que « betoulat » en cananéen (« La vierge »). Il faut dire aussi que celui des signes du zodiaque qui est consacré spécialement à Fatima est le Sombolé ou l'Épi, qui est le même que le signe de la Vierge. (source)

LES CHAMPS ÉLYSÉES
Le régime maternel, que nous venons d'esquisser rapidement, c'est l'Age divin.
La mythologie des hommes l'a situé dans un séjour délicieux appelé les Champs Elysées.
C'est de là que serait partie la première impulsion qui a créé la grande civilisation des temps anciens.
Diodore de Sicile, dans ses rapports sur les Atlantes, dit qu'ils avaient étendu leur empire sur la presque totalité du globe, ce qui veut dire qu'ils avaient propagé leurs principes et leur culte chez la plupart des nations.
De Grave dit : « Les Atlantes ont été, les uns les fondateurs des nations, les autres les fondateurs des villes (les grands Architectes) et des républiques ». Et il ajoute que tous les peuples étrangers, que les Grecs même, rapportent généralement l'origine de leur civilisation aux Atlantes.
On appelle Démiourgos ces premiers législateurs, qui sont des créateurs de peuple ; on les a relégués dans un passé fabuleux, ce qui fait dire à de Grave : « L'histoire des fables doit être la tradition allégorique de l'objet le plus intéressant qui ait existé pour le genre humain » (République des Champs Elysées, t. I, p. 7).
En effet, la mythologie, c'est l'histoire du monde primitif, mais falsifiée et parodiée par les Grecs pour y introduire leur masculinisme. Ce peuple orgueilleux a voulu se glorifier de tout ce qui a été fait par les autres peuples, comme si la Grèce avait été véritablement la patrie des Déesses et la scène des événements de l'histoire.
C'est dans les Champs Elysées qu'on trouvait une vie de repos, la connaissance de la Vérité, des lois de la Nature, et enfin tout ce qui fait le charme de l'existence.
Aux Champs Elysées se trouvaient des prés fleuris, des fruits délicieux, des concerts à l'ombre des bois, mêlés à l'entretien des sages, et point de passions troublantes, on n'y sentait pas cette inquiétude dévorante qui trouble la paix intérieure et empêche l'éclosion des sentiments élevés, des tendresses calmes.
Dans l'Odyssée (t. IV), Protée dit à Ménélas : « Les dieux vous enverront dans les Champs Elysées, à l'extrémité de la Terre, où la sage Rhadamante donne des lois, où les hommes passent une vie douce et tranquille, où l'on n'éprouve point la rigueur des hivers, mais où l'air est toujours rafraîchi par les douces haleines des zéphyrs venus de l'Océan. »
Le lieu de délices que les Perses appellent « Erien-Vedjo », que les Israélites appelleront l'Eden, c'est la Terre pendant l'Âge d'Or, c'est-à-dire avant la domination de l'homme.
« Rien n'égalait la beauté de ce lieu de délices que j'avais donné, dit Ahura-Mazda. J'ai agi la première, et ensuite Pétiaré Ahriman, plein de mort, fit dans le fleuve la grande couleuvre mère de l'hiver » (symbole de l'ignorance qui stérilise et persécute).
De Grave, nous dit : (Champs Elysées, t. 1, p. 43) :
« La République des Champs Elysées avait attiré la vénération des peuples, tant à cause des jours heureux que, dans l'innocence des mœurs, on y coulait, sous l'égide de la plus excellente des constitutions sociales, qu'à cause des grands bienfaits que, par leurs lumières scientifiques et religieuses, les législateurs élyséens avaient répandus chez la plupart des nations de la Terre.
« Sous ces rapports, l'Elysée était un lieu de délices morales ; c'était un jardin de cette volupté d'âme, compagne fidèle d'une vie pure et vertueuse. Les Elyséens étant déchus de cet état de félicité, la mémoire ne s'en effaçait pas tout entière, elle était trop profondément gravée dans les esprits. Mais elle fut altérée. On se rappelait toujours ces heureux siècles ;on s'entretenait, d'âge en âge, des demeures fortunées de nos premiers parents ; les regrets même qu'on ressentait de la perte de cet ancien état de choses en perpétuaient la tradition. Mais les hommes, ou trop attachés aux sens, ou trop avides de merveilleux, ne se souvenaient plus de l'Elysée que comme d'un lieu de délices sensuelles ou surnaturelles. Les uns ne voyaient dans les Champs Elysées qu'un lieu consacré à la demeure des Justes dans l'autre monde ; d'autres ne les regardaient que comme un jardin de délices terrestres. »
Homère, dans l'Odyssée (IVème livre), fait la description des Champs Elysées. Il dit :
« Ton destin ne te laissera pas mourir à Argos ; les dieux immortels t'enverront dans les Champs Elysées, à l'extrémité de la Terre, où les hommes trouvent une vie très facile. Le temps des neiges, de l'hiver et des pluies, n'y est pas long ; mais l'Océan y envoie sans cesse des vents doux pour rafraîchir les habitants. »
On a cherché à déterminer où se trouvaient les Champs Elysées.
Nous venons de voir que dans l'Odyssée le poète commence par dire que le Champ Elyséen est situé à l'extrémité de la Terre, mais quelle est cette extrémité ? Homère ne le dit pas, sans doute parce que de son temps elle était connue. Virgile va nous l'expliquer : « L'extrémité de la Terre, dit le poète latin, est le pays des MORINS (1), et la double embouchure du Rhin ». Sur ce point, Virgile est l'organe de toute l'antiquité. La côte maritime de la France, dit Solin, était le bout du monde.
« Hélium était le bras du Rhin appelé depuis la grande bouche de la Meuse, magnum ostium Mosœ.
« Ne perdons pas de vue que Hélium était le point central de la mythologie. Dans la langue du Bas-Rhin, Hélium, c'est Helisch (ou Helish), d'où Helische ou Helishe Kampen, traduit par Champs Elysées. »
Ajoutons à cette citation de de Grave que de ce mot il est resté un nom de femme : Elisa.
Tacite mentionne les Elysii parmi les peuples de la Germanie.
Remarquons que la Meuse s'est appelée d'abord Hélium, avant de s'appeler Mosa (Muse).
De Grave dit encore ceci : « Les monuments les plus respectables de l'antiquité ramenaient toujours les Champs Elysées et la patrie des Dieux au même endroit du globe, et cet endroit a pour point central le territoire du Bas-Rhin » (t. I, p. 75).
Là où nous découvrirons les Atlantes, nous y trouverons le berceau des arts et des sciences. Les Atlantes sont les législateurs des nations, ils étaient, selon Diodore de Sicile, les chefs de plusieurs peuples, et leur empire scientifique s'étendait sur toute la Terre. Les familles les plus illustres de la Grèce se faisaient gloire d'en descendre.
Les cités des Hyperboréens, les Ari-maspiens, et les Champs Elysées, sont des républiques d'hommes justes. Ari-maspien est le nom des gouvernants ; selon Pomponius Mêla, les Hyperboréens sont les mortels les plus vertueux de la Terre ; Solin les appelle un peuple heureux par excellence, GENS BEATISSIMA.
Apollonius de Rhodes leur donne le titre de nation sacrée.
Platon et Diodore de Sicile parlent des Atlantes dans le même sens. Ce peuple se distinguait par sa justice et la pureté de ses mœurs ; sa demeure était appelée sainte. Poètes, historiens, tous s'accordent à célébrer un ancien peuple supérieurement juste, religieux, et dont la longue et heureuse existence a été appelée l'Âge d'Or.

(1) « Selon Hérodote, une nation étrangère communiqua aux premiers habitants de la Perse les notions civilisatrices. « on n'a jamais su, ajoute t-il, d'où venaient ces étrangers. ». Pour plus de certitude, voyons si la linguistique ne nous fournira pas quelques indices.
« D'après le morinien, la racine gallique maet, meet, med, mid, servait à exprimer la liaison, et par suite l'union et la camaraderie. « Mèdes » était donc synonyme de « frère », et symbolisait le dogme hyperboréen de la fraternité, dogme aussi célèbre qu'incompris, et dont les sectateurs conservèrent le nom.
» (Godefroy de Roisel, Études anté-historiques : les Atlantes)


LE JARDIN DES HESPÉRIDES
Les anciens confondaient le Jardin des Hespérides avec les Champs-Elysées. Helish ou Heilich sont les équivalents de saint, de mystérieux.
Hésiode, dans sa Théogonie, parle plusieurs fois des Hespérides, qu'il situe toujours à l'extrémité de la Terre (in finibus Terrœ), à l'extrémité de l'Océan ou au-delà de l'Océan. C'est là, dit-il, qu'Atlas soutient le poids du ciel, près du séjour des Hespérides.
Le roi Aëtès dit, dans les Argonautiques, que sa sœur Circé demeure dans l'Hespérie. Qu'est-ce donc que ces pommes d'or et que ce jardin dans lequel on les trouve ?
Pendant cette époque bienheureuse, qui dura longtemps, il y avait déjà des unions, puisqu'il y avait des Mères.
Cette belle jeunesse, exubérante de vie, cherchait des rapprochements qui devaient être soumis à certaines conditions ; il fallait être l'élu, et nous devons croire que c'est au sein de la grande Nature, dans un jardin d'une beauté idéale, que les unions avaient lieu.
Les adolescents modernes n'ont-ils pas encore un atavisme secret qui leur rappelle, dans une vision lointaine, un lieu de délices où nulle entrave, nulle indiscrétion, ne venait s'opposer à leurs premiers bonheurs ?
C'est pour cela, évidemment, que Diodore de Sicile dit des Atlantes qu'ils occupent une contrée heureuse dans la proximité de la mer.
En ce temps-là, l'amour était sacré et sanctifié. On ne l'avait pas encore profané par des abus, des excès, des débauches immondes.
Il y avait, sans doute, des jours consacrés, et ces jours étaient attendus, ce qui peut nous faire supposer que hespéride fut l'origine du mot espérance.
« Ils se distinguent par leur piété envers les dieux » (qui alors sont des Déesses), disent les anciens.
Platon donne à l'Atlantide l'épithète de sainte. Il dit que le pays des Atlantes formait une île, qu'elle renfermait d'autres îles nommées Fortunées. De Grave répond à cela que les îles situées dans les eaux du Bas-Rhin portent encore, de nos jours, le nom de Fortunées, et que l'Atlantide est encore également appelée pays heureux.
Pourquoi la mythologie des Grecs a-t-elle mis dans ce jardin des pommes d'or, car elle nous dit qu'Hercule a volé les pommes d'or du jardin des Hespérides ?
Ces pommes d'or représentaient la séduction, comme la pomme du jardin d'Eden offerte à Eve par le serpent. Le mot pomme, pris comme symbole, vient d'un jeu de mots qui est expliqué à l'article sur l'Israélisme.
Rappelons qu'on appelait malum la déchéance morale, les troubles du cerveau ; comme ce mot signifiait aussi pomme, on embrouilla les textes à dessein pour les rendre obscurs, et de malum habere, qui signifiait « être puni du péché », on fit cette expression : manger la pomme.
Il est des gens naïfs qui, ne connaissant pas le langage conventionnel du symbolisme, prennent les choses à la lettre. C'est ainsi que certains ont vu, dans les pommes du Jardin des Hespérides, des oranges, et pour cela ont situé ce jardin en Espagne, pays des oranges. Peut-être aussi en Afrique, ce qui donne à Apollodore l'occasion de répondre « que les pommes d'or enlevées par Hercule ne sont point, comme on le pense, dans la Lybie, elles sont dans l'Atlantide des Hyperboréens ».
Il en est d'autres qui ont traduit Hespérides par Filles de la nuit.
De Hesper on a fait Vesper, et de Vesper on a fait soir.
Quand les Prêtres ont pris la direction de la religion, ils n'ont pas manqué d'y remettre l'idée d'un lieu de délices dans lequel l'homme trouve la satisfaction de ses instincts.
Le paradis d'Odin, et, après lui, celui de Mohammed, sont inspirés par le souvenir atavique de ce jardin délicieux dans lequel l'homme jeune rencontrait des houris toujours belles et toujours vierges, dit la tradition, ce qui représente bien l'éternelle virginité spirituelle de la Femme, mais ils n'ont pas mis dans ce séjour idéal la vie de l'Esprit qui était celle de l'Atlantide, ils l'ont négligée et n'ont vu que deux choses à mettre dans un paradis masculin : la domination et l'amour (profane).


MÉDIOMATRICI
Précédemment, nous avons vu qu'on a beaucoup cherché dans quelle région de la Terre se trouvait le pays fortuné appelé les Champs Elysées.
Nous avons à ce sujet un document qui nous donne une certitude : ce sont les cartes de géographie qui nous montrent la Gaule du temps de César.
A l'endroit indiqué par les auteurs que nous venons de citer, c'est-à-dire à l'est de la Gaule-Belgique, nous trouvons une région appelée encore, du temps de César, MEDIOMATRICI. C'est évidemment là qu'était le centre du monde spirituel quand la religion des grandes Déesses celtiques régnait sur la Terre tout entière.
Cette région forme aujourd'hui trois départements : la Moselle, la Meuse, le Bas-Rhin.
La ville centrale de cette région était appelée Divodurum, nom qui signifie tente des Déesses, ou forteresse des Déesses. Cette ville est devenue Metz.
Nous ne savons, de ce centre de la vie spirituelle d'une époque qui fut grande et belle, que ce que la mythologie nous a conservé.
Cependant, dans les Etudes sur l'antiquité celtique de Dottin, nous trouvons un nom : Nantosuela. Il dit ceci (p. 321) :
« Sur un des autels de Sarrebourg (Médiomatrice), étudié par Salomon Reinach (Revue Celtique, T. XVIII, pp. 253 à 266, avec figure), est figuré un personnage debout, vêtu d'une tunique, tenant de la main gauche un maillet à longue hampe et de la main droite un vase. A sa droite est une femme de même grandeur, complètement drapée, tenant de la main gauche levée une longue hampe surmontée d'une espèce d'édicule et abaissant la main droite, qui tient une patère, vers un autel. Une inscription placée au-dessus du bas-relief nous apprend que l'homme s'appelle Sucellos et sa parèdre Nantosuela ».
Dans le vocabulaire de géographie comparée, publié à la suite des Commentaires de César, nous lisons :
Mediomatrici, peuple de la Belgique, au sud des Trévires, aujourd'hui partie de la Lorraine et de l'Alsace. Départements de la Moselle, de la Meuse et du Bas-Rhin.
Mosa, fleuve qui traversait la Belgique (Meuse). Si Mosa signifie Muse, Moselle n'est-elle pas le nom d'une petite Muse ?
Et nous voilà bien près de Da-moiselle, qui fut un titre de noblesse.
Comme la femme est plus petite que l'homme, on se moque de sa petitesse et on l'appelle Maus (souris), au lieu de l'appeler Muse.
Sequana, fleuve servant de limite entre la Belgique et la Celtique ; aujourd'hui la Seine.
Arduenna Silva, forêt de la Belgique s'étendant du pays des Nerviens aux bords du Rhin. Aujourd'hui forêt des Ardennes.
Matrona, affluent de la Seine servant de limite entre la Celtique et la Belgique. Aujourd'hui la Marne.
Lutetia, Île de Notre-Dame. Ajoutons que Liège s'appelait Lüttich et que c'est de ce nom qu'on a fait Lutèce.
Pæmani, peuple de la Belgique, client de Trévires ; aujourd'hui province de Namur ; pays de Famenne (Fée, qui en latin a fait Fæmina).


LA RÉPUBLIQUE DES ATLANTES
On voit par le récit de Platon sur l'Atlantide que le gouvernement des Atlantes était fédératif. Il était partagé en dix Matrices dont chaque Déesse-Mère régnait sur ses propres sujets et selon ses lois.
C'était une société de souveraines, qui a servi de modèle à celle des Amphictyons en Grèce.
De Grave dit (T. I, p. 51) : « L'Elysée était une République fédérative dont les chefs s'assemblaient à des temps donnés, pour délibérer sur les affaires de la généralité. »
Quels étaient ces chefs ?
On en met trois dans les Champs Elysées : Minos, Eaque et Rhadamante.
Précisons d'abord que Minos, comme Menés ou Mena, est le nom donné partout au premier souverain, à la première autorité, qui est maternelle. Mannas est le titre symbolique des premiers fondateurs des empires. Mannas, c'est la Mère (On lui a fait un masculin Menos, puis Man, homme).
Minos, que les Grecs ont mis pour Manas, tient un sceptre d'or, symbole d'une administration douce et équitable.
Chez les Boréens, nous retrouvons ce nom dans Minnur ou Minner. (Les changements de voyelles sont fréquents chez les Scandinaves.)
Tous les neuf ans, ce Minos du Nord rendait des oracles. C'était les Jugements du Nord (les neuvaines), que l'on célébrait en Suède avec grande solennité.
Homère nous dit que Minos rendait des oracles tous les neuf ans.
Ce chiffre neuf a pour but de rappeler les neuf mois de la gestation. Tout le symbolisme primitif est maternel. On nous dira aussi que Manou est une intelligence législative qui préside sur la Terre d'un déluge à l'autre, c'est-à-dire d'un cataclysme social à l'autre. Rejetée par les masculinistes, on est obligé de la rappeler quand le désordre va trop loin. Alors elle rapporte une constitution providentielle qui remet la vie humaine dans la bonne voie.


Le nom de Rhadamante vient de Radaman, qui signifie « un Juge Royal ».
Rad signifie un sénateur, un juge, comme red, dont on fait red-ligio (religion).
Homère donne à Rhadamante le surnom de roux ou blond :
Flavus Rhadamantus, dit la version latine.
Les celtisants s'appuient sur ce texte pour montrer, que c'est bien d'une personnalité du Nord qu'il s'agit.
On a décomposé le nom de Rhada-manto, et montré que Manto fut une grande prophétesse et une des fondatrices de l'oracle de Delphes.
N'y aurait-il pas un rapprochement à faire de ce nom, Manto, avec le nom trouvé sur un bas-relief dans la Médiomatrice, Nanto-suela ?
De Rhada-Manto, les Grecs et les Latins feront Rhada-Mantus.


On ne sait pas d'où vient le nom d'Eaque, mais ce que nous savons, c'est que ses descendants sont les Eacides, parmi lesquels se trouvent Télamon, Pelée, Achille, Néoptolème, etc.

C'étaient des femmes bien vivantes qui étaient les juges suprêmes. On les a longtemps appelées les anciennes, parce que ces fonctions étaient remplies par les aïeules, les Mères, les Matrones ; et c'est pour cela que l'homme méchant a toujours continué à craindre la femme âgée, celle qui connaît la vie, et le connaît, c'est-à-dire le juge.
Dans les temps modernes, c'est la belle-mère, si gênante pour les vices du gendre, c'est la matrone qui sermonne, qui ennuie !... Et, cependant, c'est cette femme-là qui sauvera l'humanité !
Ceux d'entre les hommes qui avaient passé leur vie dans la Justice, et agi selon la loi morale étaient reçus dans les îles fortunées, les prairies bienheureuses du pays des Déesses, où ils vivaient dans la félicité. Les méchants et les impies étaient relégués au Tartare, au pays des hommes.


LES AMPHICTYONS
C'est à Céridven (Cérès) que l'on doit les codes qui ont été le fondement de la civilisation européenne. C'est pour cela, évidemment, que, parmi les appellations diverses données à la Déesse, nous trouvons qu'en Grèce et à Rome on a toujours continué à l'appeler Thesmophore, c'est-à-dire Cérès Législatrice.
Elle fonda le Conseil des Amphictyons, admirable institution élevée au-dessus des peuples et des rois, pour les juger également.
En Grèce, ce Conseil s'assemblait deux fois l'an, au printemps et à l'automne, dans le Temple de Cérès, aux Thermopyles, près de l'embouchure du fleuve Asope.
Les décrets de ce tribunal devaient être soumis à la suprême Déesse-Mère avant d'avoir force de loi, et ce n'est qu'après avoir été approuvés et signés par Elle qu'ils étaient gravés sur des colonnes et considérés comme authentiques.
Deux étymologies sont données du mot Amphictyon. Dans l'une, on nous dit que ce mot est composé de deux mots grecs et signifie proprement ce qui fait une contrée de plusieurs contrées et un peuple de plusieurs peuples.
L'autre dit que le mot vient de amphi, circa (près), et de trion (ce qui est formé de sept étoiles). Ce sont les sept lumières nécessaires pour former le Conseil. Nous les retrouverons dans la fondation des Mystères.
Ceux qui en font partie sont les Eumolpides, c'est-à-dire les parfaits.
Quand les Grecs supprimeront les femmes et mettront l'homme partout, ils diront que la fondation de ce tribunal remonte à Orphée, qui résidait sur le Mont Sacré.
Henri Martin, qui continue la tradition masculiniste, nous dira que les Gaulois étaient partagés en nations (matries), en cantons et en tribus. Puis il ajoutera que chaque nation élisait un chef civil et un chef militaire.
Or le chef civil, c'est la Déesse-Mère, elle existait encore lors de l'invasion romaine ; le chef militaire, c'est l'homme qu'elle choisissait pour en faire l'exécuteur de ses ordres.
« Les Gaulois, suivant la tradition conservée dans le pays de Galles, disaient que, selon l'ordre et le droit primitif, une nation (matrie) est au-dessus d'un chef. »
Donc, l'autorité maternelle est au-dessus de l'autorité du chef militaire. Et la vieille loi des Celtes d'Irlande, frères des Gaulois de France, dit qu'un roi injuste et un chef qui ne remplit pas ses devoirs peuvent être dégradés.
Donc, il existe une autorité supérieure à eux et qui les juge !...
Remarquons que, parmi les noms collectifs donnés aux femmes, on trouve, dans les langues Scandinaves, le mot Queen, qui veut dire Reine et s'applique à la Femme en général. Changez le q de queen en g et vous arrivez à gun, d'où gunè qui signifie femme en grec. Il est donc bien vrai que de la langue celtique dérivent toutes les autres.


LE TARTARE
La mythologie a gardé l'idée d'un enfer dans lequel sont précipités les méchants, et d'un jugement qui précède leur condamnation.
« L'enfer était l'endroit consacré au jugement et à la sépulture des morts », dira-t-on.
Mais il ne s'agit que de la mort morale, et c'est cette question qu'on a le plus cachée, altérée, dénaturée, l'homme pervers ne se reconnaissant jamais coupable d'aucun méfait.
Chez les Grecs et les Latins, le mâle inférieur, c'est-à-dire sexuel, c'est le Faune, le Satyre, qui n'a de l'homme que la moitié du corps, la partie inférieure est celle de l'animal.
On a donné à l'enfer des Atlantes le nom de Tartare, qui fut, plus tard, celui d'un peuple révolté contre la loi divine (féminine). Mais primitivement ce tribunal ne devait pas porter ce nom, qui a dû être employé très postérieurement à l'époque dont nous nous occupons. C'est la mythologie grecque qui a embrouillé les dates. Le titre qu'il porte, Tartare, prouve que c'était le peuple tartare qui était considéré comme hors la loi, c'est-à-dire vivant sans direction morale (1).
Pluton règne dans ce séjour ténébreux.
Pluton vient de la racine Blota, qui signifie égorger des victimes.
C'est en anglais Blood (sang), meurtre. Dans les langues du Nord, on appelle encore blottries les statues de Pluton, considéré comme l'homme qui tue. Sa statue est teinte de sang humain.
Les Grecs donnèrent à ce dieu le surnom d'Adès, qui vient d'Odin. Les blottries sont encore appelées Odin.
Les Grecs dénaturèrent tout ce qui venait du Nord, en masculinisant les idées féminines des Celtes qu'ils ne comprenaient pas.
Ainsi, Plutarque dit qu'Adès, c'est ce qui plaît aux hommes, mais il n'ajoute pas que c'est le meurtre.
Le mot Odin vient de ad, aüd, qui, dans les langues du Nord, fait auda ou oda (détruire, perdre), d'où Œden, roi des enfers et des ombres. Œden devient Oden, puis Odin.

Ce mot descendit en Phénicie, où ed, aüd devint Adès, qui signifie perte, mort (morale), mais non cessation de la vie, mort de l'âme dans le corps vivant ; autrement, comment expliquerait-on que Pluton est un dieu vivant qui agit comme les vivants ?
C'est de Odin que, plus tard, on fit Adonis et sans doute Odieu ; peut-être aussi Odyssée et la ville d'Odinsée.
Les fleuves qui coulent dans le « Tartare » sont des symboles. On y trouve :
L'Achéron, dont les ondes sont amères comme la douleur, c'est le péché (picros, amer) ; son nom annonce l'angoisse et les lamentations. Il est fils de la Terre (symbole de ce qui est bas) ; il fut précipité dans les Enfers parce qu'il avait servi à étancher la soif des Titans.
Le symbole est transparent.
C'est ensuite le Cocyte, un marais formé des larmes que les méchants font couler.
Le Phlégéton, qui roule des ondes de feu (les passions).
Le Styx, où coule l'eau du silence et de la mort (mort de l'âme, obscurité de l'Esprit).
Et le Léthé, où l'on puise l'eau de l'oubli (perte de la mémoire, oubli de la science).
Ces noms des fleuves qui coulent dans le Tartare ne sont pas grecs, ils viennent du Nord et se sont altérés en s'acclimatant en Grèce.
Achéron vient de gondt, qui signifie fond ; l'a privatif en a fait agondt (sans fond), d'où est venu a-chéron. Le g ou le k sont deux articulations gutturales ; pour adoucir le mot agondt, les Grecs n'ont fait que substituer une articulation à une autre, et ils ont fait akondt, puis, en donnant plus de valeur au scheva ou à l'e muet qui dans la prononciation suit la consonne k, ils ont fait akeron, et nous qui représentons les k par ch, nous écrivons achéron.
Le Léthé vient de Lata ou Leta, qui signifie oublier, abandonner (laisser).
Le Cocyte vient de la racine Kota, qui désigne une source bouillonnante.
Le Styx vient de Stegg ou Stigg, qui signifie une chose déplaisante, désagréable. (D'après Rudberk.)
Phlégéton vient de flaga ou flogeld, météore igné, et thon, fleuve. Flogeldthon veut dire fleuve de feu (passion).
Le lac Averne, dont Virgile fait un antre dont l'entrée est facile et la sortie si rare parce qu'il représente la mort, est le symbole de la voie descendante de la sexualité mâle ; il prend son nom de aa qui signifie eau et de werna qui signifie renfermer.

(1) Tartare, ou Tatar, est le nom d'un peuple masculiniste qui renversa la Gynécocratie au nord de l'Asie et à l'est de l'Europe ; leurs descendants furent les Huns, les Avares, les Bulgares, les Magyars, les Finnois, les Mongols, les Turcs.

LES GRANDES DÉESSES
Quelques grandes femmes, supérieures aux autres, ont laissé dans l'histoire un nom immortel. Il en est qui jetèrent un tel éclat sur leur époque, que leur nom est resté dans la mémoire des peuples.
Nous trouvons dans l'histoire cachée des Celtes trois noms arrivés jusqu'à nous à travers des légendes fantastiques, mais l'obscurité la plus profonde règne sur les femmes réelles qui portèrent ces noms. Ce sont :
- La Voluspa

- Ardui-Anaïta, surnommée Diana
- Vénus-Bélisama, surnommée Hemœra.
Nous dirons également quelques mots sur Junon

LA VOLUSPA (Auteure de l'Edda Islandorum)
Nous connaissons la science primitive des Celtes par un poème intitulé la Voluspa, nom qui signifie : Celle qui voit l'universalité des choses.
Dans l'Edda, l'idée de chute et de rédemption (1) est très longuement développée. La chute, c'est l'orgueil divin (masculin) s'arrogeant d'exorbitants attributs, ceux de la Déesse, et voulant se placer sur une cime inaccessible à l'homme voulant dominer la Fatalité, c'est-à-dire la loi qui régit les sexes et sur laquelle s'appuie le règne des Fatæ (Déesses).
Le mythe dit : « Les dieux ne pouvaient user légitimement de l'or et furent maudits dès qu'ils se le furent approprié. » On a compris, sans doute, que l'or est un symbole, puisqu'il régit les attributs sexuels. Les dieux, ayant profané l’or sacré, furent maudits, ils moururent ; telle est la faute, la chute. Mais la résurrection viendra quand l’or sera restitué aux Ondines. La femme seule peut sauver l'homme et lui restituer la science (ceci est le sujet de la Tétralogie de Wagner) ; ce qui est or dans un sexe devient plomb vil dans l'autre sexe. C'est sur ce symbolisme incompris qu'on a édifié l'alchimie de la transmutation des métaux.
On a comparé l'Edda à un Livre sibyllin, et le nom de la Voluspa a pris depuis la signification de Prophétesse ou Devineresse. Il se dit aussi Volva.
Ce livre contient une histoire cosmogonique ; ce qui en reste se trouve maintenant intercalé dans l'Edda Islandorum. (Edda signifie aïeule.)
L'Edda est un poème composé de deux livres, l'un en vers, l'autre en prose (Edda Islandorum, Hæmiæ, 1665). C'est tout ce qui reste d'authentique touchant le culte des anciens druides, dit-on. Ce livre a été écrit pour les glorifier. La première partie date du XIème siècle et est attribuée à un poète islandais. Il fut découvert en 1643. Il chante les exploits des dieux mâles, Odin, Thor, Balder.
Le nom de ce poème inspire quelques réflexions : pourquoi Is-landorum ?
Is, nous l'avons vu, est la divinité primitive chez les Celtes, land (terre), « terre des Déesses ».
Nous retrouvons la racine Is dans Is-is, Isthar, Istacar, Is-ra-el, Isa-ac, Ish-wara. Dans les langues Scandinaves, Is devient As (l'un absolu).

Dans l'Edda, on mentionne neuf femmes rassemblées autour de la sage Mengleod (sans doute Minerve), sur une roche élevée, vers laquelle toutes les femmes, surtout les malades, se dirigent. La Déesse Eir préside à la médecine.
Ce sont les neuf Muses des Grecs sur le Mont Parnasse. On voit aussi dans ce poème des « Dames blanches » qui parcourent le pays en qualité de « voyantes » (prophétesses) et de médeciennes. Elles chantent des hymnes, elles écrivent des runes, elles préparent des boissons pour les malades et leur donnent tous les soins nécessaires.
Elles écrivent aussi l'histoire et nous donnent la description des batailles, c'est-à-dire que dans l'Edda révisé on a introduit des récits de guerre qui ne pouvaient pas exister dans le poème original.
Dans l'épisode de Hromund Greipsson, nous voyons qu'un adversaire de ce guerrier lui ouvre le ventre ; il repousse les intestins dans la cavité abdominale, les maintient à l'aide d'une ceinture et court de nouveau à la lutte. Après la bataille, sa Svanhvit bien-aimée examine la blessure et la coud magistralement. Soigné par elle, il est bientôt guéri totalement.
Cet épisode nous apprend que ce sont les femmes qui, dans l'antiquité, ont trouvé et appliqué les procédés chirurgicaux, dont la médecine moderne a hérité et dont les hommes se font gloire.
Dans un autre épisode, on nous montre la bataille de Siklastad, le Scale Thormod Kolbrunarskal grièvement frappé, arrivant dans une cabane où étaient couchés nombre de blessés. Une femme était occupée à les panser, à laver leurs plaies avec l'eau chaude, et sur le feu bouillaient dans un chaudron des plantes odorantes qu'elle donnait en breuvage aux guerriers.
Les Sagas étaient très douces et très compatissantes. Elles se rendaient sur les champs de bataille et soignaient tous les blessés. Dans les duels, elles étaient aussi présentes pour soigner les blessures.
Quand Thorfim Selthorisson et Gudlang le riche se blessèrent l'un l'autre en duel, Thunt, la mère de Gudlang, les guérit et, ensuite, les réconcilia.
Voilà bien la Femme, guérissant l'âme et le corps et remettant l'homme dans la voie de la raison.
Le mot Scale, que nous venons de trouver dans cet épisode, est le nom de la Norme Skalda. C'est le nom qui, plus tard, sera donné aux prêtres Scandinaves quand il y aura un sacerdoce masculin. On le dit dérivé de Kalad qui devint Kalds. Or Kalad a fait Kaldée (Chaldée), mot kabbalistique dans lequel se trouvent les trois lettres hébraïques kaph, lamed, daleth, qui ont un sens symbolique.
C'est de ce mot Kald que l'on aurait fait Gals et Gaulois. C'est du mot Scale, qui en dérive, que l'on aurait fait Celte et Celtique.
Nous citons ces étymologies sans commentaires.
L'île sacrée de Scaldia est aujourd'hui Schouwen.
(1) « En dehors de toute dogmatique, la rédemption s'entend du changement profond d'attitude qui, de « négatif » qu'il était, rend l'homme « positif ». Elle signifie que le double mouvement vertical-horizontal se conjugue à nouveau chez l'homme et lui permet de canaliser la vie spirituelle, en l'écoulant par son intermédiaire dans le milieu où il vit. Si sa « conversion » est complète, l'homme redevient le champs d'action où matière et esprit coexistent, où potentiel et actuel réalisent le « Grand Œuvre » (solve coagula) : l'individuel se fait universel, la partie s'insère dans le tout, il n'est plus d'inharmonie, puisque l'homme relatif et l'Homme absolu, sa genèse, sont un en puissance et en fait. » (Th. Darel, L'Expérience Mystique et le Règne de l'Esprit)

ARDUINA
Arduina est la grande Déesse celtique qui donna son nom à une région de la Gaule-Belgique : la forêt des Ardennes, formant la région nord de Médiomatrice.
Nous lisons dans l'Origine celtique de Cailleux : « Arduenna, surnom de Diane, régnait sur une vaste forêt des Gaulois, les Ardennes, qui gardèrent son nom. Dans les environs du Hélion (la Meuse), la Déesse Arduina avait une chapelle où ses affiliés lui apportaient leur tribut. Sa statue retrouvée nous la montre entre une biche et un chien. Chez les Eburons (pays de Liège), elle était la patronne des chasseurs. » (Orig. celt., p. 152.)
Ailleurs, le même auteur dit aussi : « Diana représente souvent les trois fleuves (Meuse, Escaut, Rhin), ce qui la fait appeler Hithye, c'est-à-dire Déesse du Hélion. »
Donc, c'est Arduina qui est Diane.
D'autre part, les Bouddhistes ont dans la pagode de Jikadzé ou Shigatsé, ville proche de Tashilunpo (Petit Tibet), sept statues qui toutes s'appellent « Erdeni » (traduction de Arduina).
Mais elle a bien d'autres surnoms.
Nous savons maintenant que c'est cette Déesse qui est l'auteur de l'A-vesta, qui la nomme Ardui-Souria-Anaïta.
Souria est un titre qui indique la souveraineté (Sûrya est le nom sanscrit du Soleil). 
Il nous reste à chercher la signification du nom d'Anaïta.
Mais, d'abord, un mot sur la localité qui semble avoir été le foyer principal d'où cette lumière a jailli.
Liège, dont le nom ancien est Lüttich, a été appelée la Ville ardente. Ce surnom semble indiquer qu'elle fut le berceau à Arduina. Rappelons que de Lüttich on a fait Lutèce.
L'A-Vesta aurait été écrit dans la langue qu'on y parlait à cette époque et qui est devenue le wallon belge, reste d'une ancienne langue sacrée.
Plus tard, le livre a été porté en Perse par les Mages, qui en ont fait une révision qui l'a complètement dénaturé.


Anaïta est un surnom qu'il faut écrire en deux mots : Ana-ita. ce dernier vocable étant un diminutif.
Ana signifie ancien ; Ahne, en langue teutone.
Ce nom a la même signification que le mot Edda.
Ce n'est pas seulement l'aïeule au point de vue de l'ascendance, c'est la lumière ancienne, la science primitive.
Le mot Ary-ana signifie « Terre d'Ana » (rapprochons ary de aretz, terre en hébreu). Ceci nous fait comprendre que l'opposition des sexes, qui est le fond de l'A-Vesta, est représentée par Ary-man, la Terre de l'homme, l'obscurité, tandis que Ary-ana, la Terre ancienne des Déesses, c'est le jour, la lumière.
Ana est la racine d'une multitude de noms de femmes. Nous trouvons Anaïtis à Comare.
Chez les Chaldéens, Ana signifie ciel, ou lumière astrale, Anima Mundi, d'où vient Anaitia.
Dêvi-Durgâ, la femme de Shiva, est aussi nommée Anna-pûrnâ et Kanyâ (la Vierge).
Umâ-Kanyâ est un nom ésotérique et signifie « la Vierge de Lumière ».
C'est pour cela que les Catholiques ont appelé la Mère de la Vierge Marie Anne et qu'ils l'ont déclarée conçue sans péché.

Quand les Grecs feront leur mythologie, qui a pour but de cacher le rôle de la femme, ils diront qu'Ariane était la fille de Minos, que dans le Labyrinthe de Crète Thésée se serait égaré sans le fil d'Ariane (c'est-à-dire la Science). Ce qui prouve bien que le Labyrinthe, c'est le symbole de l'erreur, de la parole de mensonge des imposteurs qui sont venus tout embrouiller en supprimant le rôle des femmes et en substituant des Dieux mâles aux antiques Déesses.
Dans les Mystères, la danse des jeunes Crétoises imitait les détours du Labyrinthe.


Un autre surnom d'Arduina, c'est Diana. Les Parsis remplacent souvent le mot A-Vesta par le mot Dîn, qui signifie Loi en zend.
Din fait Dina et Diana, et l'expression Dæna A-Vesta serait synonyme de Diana (voir l'article sur la Perse).
Diane a donc signifié la Loi, avant d'être le surnom d'une Déesse (comme la Loi d'Israël, Ha-thorah, est devenue le surnom de la Déesse Myriam qui en fut l'auteur). (Voir l'article sur l'Israélisme)
La Loi d'Ahoura, « l'Esprit Lumière de Diana », paraît constituer le fond du Vendidad.
Les auteurs relativement modernes ne savent rien de cette histoire ancienne.
Diodore de Sicile assure que Diane était particulièrement honorée chez les Perses et que ces barbares célébraient encore de son temps, en son honneur, les mêmes Mystères dont elle était l'objet chez les autres nations.
Donc, elle n'est pas originaire de Perse, mais y a été importée probablement à l'époque où régnait la magie des Zoroastres.
Dans le Zend-A-Vesta réformé du temps des Mages, on dit que les prêtres chaldéens sont originaires d'un pays où la nuit la plus longue est double du jour le plus court. Sur ces données, Bailly reconnaît que l'auteur désigne le 50ème degré de latitude, qui est celui de la Belgique.
On sait que Diane était adorée à Bibracte ou Bibrax, dont elle était la grande Déesse.
Bibrax était située entre la Meuse et l'Aisne, non loin de Médiomatrice.


Dans la mythologie, Diane, dont le nom se retrouve dans Dhiava, Diva ou Daiva, signifie « le Jour », la lumière engendrée par le soleil. En latin archaïque, on disait Divis sub dio, qu'on traduit par sous le ciel. Elle fut représentée par le soleil d'abord, et jusqu'au jour où les hommes lui disputèrent sa gloire ; alors ils la représenteront par la lune.
Dans l'ancien culte italique, on l'appelait Dea, Dia, Bona Dea, Maïa. Pour ses fidèles, elle représentait tout à la fois la Nature et la pureté féminine.
On lui consacrait une fête en décembre, sans doute à l'époque du Solstice, qui est le retour vers la lumière qui va réveiller la Nature endormie.
Diane est surnommée Propylæa, et aussi Lucifer, surnom donné aux antiques Déesses porte-lumière, que l'on nous représente un flambeau à la main, telle la Déesse Até. Elle est appelée aussi Phosphore-Lucifer.
Tous ces noms changeront de signification quand le principe mâle régnera. Alors c'est lui qui sera le dieu de lumière et la femme sera l'esprit du mal, les ténèbres.


HERTHA-ARTÉMISE
Les grandes Déesses ont toujours une multitude de surnoms. Celle qui nous occupe est surnommée Herta, mot qui veut dire jardin.
N'est-ce pas pour rappeler le Jardin des Hespérides, l'Âge d'Or dans un Eden, symbole qui représente la vie heureuse de la première jeunesse ? Ce qui le prouverait, c'est que Herta est appelée Sainte Mère (Mœra, Deœ Mœrœ, Pomair, d'où Poméranie). Les Latins, qui ne remontent pas si haut, ont donné, de ce nom, une autre explication ; ils nous disent que l'habitude qu'avaient les druides de faire leurs cérémonies religieuses dans les forêts se transmit aux peuples chez lesquels ils émigrèrent. « Les Germains, dit Tacite, les Perses, dit Hérodote, n'avaient point de temples abrités ; les uns en Europe, les autres en Asie se sont fait une religion de renverser les constructions en pierre, où l'on prétendait renfermer la Divinité. Les uns étaient disciples de Herta (de ce nom on fit Huerta, jardin), les autres appelés Artœis. Or Herta, dit Tacite, n'avait pour temple qu'une forêt. » (La forêt des Ardennes.)

Herta était la Déesse des Suèves, et jamais, dit Tacite, aucun homme ne parut en sa présence nisi vinculo ligatus, sans porter le collier de l'ordre. C'est dans le même sens que d'autres lui donnaient le nom de Diane, qui dérive de Dienen, servir, et désigne la Déesse dont on était le serf.
Au Midi de la Baltique se trouvaient des hommes menant la vie druidique, et liés au culte de Herta ; Tacite les appelait Semmones, mais plus vulgairement on les appelle Germains.
Les mots qui signifient morale en celtique, en latin, en grec, ont aussi été pris pour désigner la vie druidique. En Celtique, Sitten, qui veut dire mœurs, a fait nommer Sitones les druides des îles Scandinaves ; dans la Thrace ils étaient de même appelés Sithones ; ils étaient voisins des Semmones, et comme eux sous la domination d'une femme (Tacite, Germania). (C'est de ce mot Sitones qu'on a fait Sidonia, Sidon.) Sidi est un terme honorifique qui ne s'adresse qu'au personnage de qualité.
La Déesse Herta fut appelée Herta-Meisse par les peuples de la Méditerranée, qui écrivaient Artémise, et, comme Hert signifie cerf, on donna à Diane cet animal comme emblème.
Meisse signifiait jeune fille, d'où Miss.
M. Cailleux fait venir l'Arthémise persique de Herta-Mise. Et il ajoute : « Arthémis serait le nom de la Sibylle de Delphes, appelée aussi Daphné, nom donné aussi à Diane ».
Arthémis serait une variante du nom de la Déesse Arété consacrée comme Déesse. Elle est citée par Bachofen, qui dit qu'Eusthate considère son histoire comme une fable.
On a fait d'Arthémise une reine d'Halicarnasse qui se serait distinguée au combat de Salamine. Puis on a donné ce nom à une reine de Carie (IVème siècle avant notre ère), célèbre par sa douleur à la mort de Mausole, son mari, et par le monument qu'elle lui éleva, monument connu sous le nom de Mausolée.
Tout cela, c'est de l'adaptation masculiniste, c'est-à-dire grecque.
On nous parle aussi de la fontaine d'Aréthuse où coulait la source sacrée, et on la place dans une île de la mer de Sicile. Ce serait encore le souvenir de l'ancienne Déesse.


EUROPE
Chevalier ou cavalier symbolisent le mouvement vers l'idéal dont ils sont les défenseurs.
La chevalerie, qui est le culte primitif, a toujours représenté les chevaliers, initiés à la doctrine, munis d'un cordon qui est l'insigne de l'ordre. Ce cordon représente le lien moral qui attache l'homme à la Divinité, comme le cordon ombilical attache l'enfant à sa mère.
Le mot Europe le désigne (Eu, lien ; rope, corde, cordon, lien, ligature). Cette corde a fait cordial, lien du Cœur. C'est parce qu'une Déesse a créé la doctrine de Vérité, qui est la base même de toute religion, qu'on la désigne elle-même sous le nom d'Europe. On sait que c'est un des surnoms de la Déesse Diane. Ce mot, traduit dans toutes les langues, est devenu chez les Latins religare, c'est-à-dire religion ; primitivement, on disait red-ligio.
La vie morale était tout dans cette société antique. Le lien qui unissait les hommes à la femme était la base de la domination de soi-même qui élève l'homme.
Le mot serf indiqua d'abord la soumission volontaire des hommes liés à la Déesse. Ce lien, fait d'affection, de tendresse, était si heureux qu'on le désignait par ces mots : « un doux servage ».


JUNON
Dans la seconde période religieuse, celle de l'hermaphrodisme divin (le Polythéisme), nous allons voir le nom d'Ana subir la transformation qu'on imposait alors aux noms des Déesses. On va lui annexer la lettre idéographique I, J, ou Iod, qui représente le sexe mâle et qui ouvre la voie à la substitution des sexes qui se fera plus tard. Les Prêtres mettent devant les noms de femmes la lettre qui est l'emblème de leur sexe et créent ainsi des couples divins. Ana, précédé de J, va devenir Io-ana, Juno, Jonan, Johanna, etc., parce que sous cette forme nouvelle il subira des variations diverses.
Juno va faire Junan et enfin Junon.
Mais, si le nom varie, les attributs restent les mêmes.
Junon est la grande Déesse, « le Ciel sur la Terre », la lumière de l'Esprit.
Juno-Lucina était adorée dans des fêtes intitulées les Calendes, qui lui étaient spécialement consacrées.
Juno-Regina est « la Reine du Ciel ». On l'adore sur les hauteurs. Elle est la protectrice des villes et des maisons. De Junon on fera Juvans (favorable).
Saint Augustin, et d'autres auteurs, remarquent que la planète Vénus a été nommée autrefois Junon. Un endroit de la Campine consacré à Junon était appelé Cœlena.
Junon est la première des Déesses italiques, la plus grande. On la nomme Princeps Dearum. La fleur qu'elle tient à la main désigne les Floralies (les Mystères).
« D'une fleur que lui donna la Déesse Flore, naquit le dieu Mars », disent les masculinistes. Pour expliquer la pureté féminine, Pausanias dit que chaque fois que Junon perdait sa fleur, elle la retrouvait dans les eaux du Canœcthe, « ce qui nous retrace figurativement les Floralies d'Aveburg, dit Cailleux. Au centre de ce magnifique Cromleck est la source de Kenneth, qui emportait dans la mer les impuretés de l'ancien Olympe. »
Le mois de Janvier (January) était sous la protection de Junon, et de son nom on fit Jonassa, nymphe qui présidait à la modération dans le gouvernement.
On appelait Junonia les fêtes en l'honneur de Junon.
Cette Déesse représentait si bien la psychologie féminine, que chaque femme invoquait sa Junon.
Elle était aussi surnommée Moneta (Juno-Moneta), parce que c'est elle qui inventa la monnaie, qui était frappée dans son temple. Près d'elle nous trouvons Pecunia, dont on fait la Déesse de l'argent monnayé.
M. Nélis, membre de l'Académie Royale de Bruxelles, donnait une autre origine du nom de Junon. Dans ce mot, l'I, c'est-à-dire J, se prononce comme un G. Pour lui, c'est le même terme que gunè qui signifie femme et qui, dans cette acception, est encore en usage dans la langue anglaise. Junon veut dire femme par excellence.
Quand les hommes introduiront, dans le Panthéon, des dieux à côté des Déesses, du nom de Junon, ils feront Jovino qui se confondra avec Jupiter. La grande Déesse Junon deviendra alors la sœur de Jupiter, et on lui donnera les défauts de l'homme. D'abord, on la représente comme une femme jalouse, par réaction contre les féministes qui assistaient à ces substitutions et reprochaient aux hommes leur jalousie de sexe. Ensuite, on lui attribue l'orgueil masculin et on la représente sur un char traîné par des paons.


ORIGINE DE LA MONNAIE
L'autorité des Déesses-Mères leur donnait le pouvoir de faire travailler les hommes. Toute l'organisation économique des tribus en dépendait. Chacun trouvait dans cette vie familiale la vie matérielle assurée, quoique subordonnée au travail de tous.
Mais, dans tout groupement humain, il y a des travailleurs et des paresseux. Il fallut donc trouver un moyen de régulariser le travail en stimulant les activités. Pour punir ou retenir ceux qui voulaient s'évader de la vie régulière et s'affranchir du travail, on essaya tous les moyens de remontrance. Du nom même de la demeure familiale, Mora, on fit le verbe morigéner, former les mœurs, remettre dans l'ordre ; ad-monester, de monere (avertir).
Mais les ad-monestations n'ayant pas suffi, on ne trouva pour punir les insoumis, ou les retenir, qu'un moyen ; on créa un équivalent du travail, tout en laissant au travailleur la liberté qu'il réclamait, et ce fut l'origine du travail salarié.
Cependant, ceux qui acceptaient ce système, qui les affranchissait des devoirs envers les Déesses (les dieux lares, dira-t-on), avaient reçu d'abord l'avertissement divin, Monitus, mettre au régime de la monnaie ; ad-monester, c'est inférioriser les hommes, c'est une punition.
Mais le mot qu'il faut surtout remarquer, c'est Monitum, prédiction, oracle de la Déesse qui aperçoit le désordre que ce système nouveau va produire. Cependant, il fallut s'y contraindre, et l'on fabriqua cette valeur représentative qu'on appelle la monnaie dans le Temple de Junon à Rome, ce qui fit donner à la Déesse le surnom de Juno Moneta (au lieu de Monitor, celui qui guide, qui conseille).
C'est Junon, dit la Mythologie, qui inventa la monnaie ; près d'elle se trouve une autre Déesse, Pecunia, dont on fit la Déesse de l'argent monnayé et qui pendant longtemps centralisa dans le Temple de Junon l'administration des monnaies à Rome. C'est l'autorité spirituelle seule qui avait le droit de frapper monnaie, ce qui lui donne une force nouvelle, appuyée, du reste, sur celui qui est l'auxiliaire dévoué de la Déesse, le chevalier (eques), vassal de la Dame Faée. Il est Féal, ce qui indique la foi et l'hommage à sa suzeraine (de sus préfixe, en haut, de sursum). Suzeraine a fait Suzanne.
La foi, c'est la grâce suprême.
Le cheval monté par le chevalier est appelé dans la langue celtique Marc'h, et le chevalier qui le monte marquis, dont on fait homme de marque au lieu d'homme de cheval.
On met le cheval sur les monnaies gauloises, et c'est de ce nom marc'h qu'on a fait le nom de la monnaie allemande : Mark.
Les Egyptiens ne se servaient pas primitivement de monnaie ; ils n'en usent qu'après Alexandre et sous les Ptolémées. On se servait pour les échanges de métaux qu'on pesait et qui avaient la forme d'anneaux, pour que le maniement en fût plus facile. On en faisait des sortes de chapelets, comme on se sert encore de nos jours des cauries dans certains pays africains.
La monnaie, dans le régime masculin, contribua à changer complètement les mœurs, On créa le régime que Fabre d'Olivet appelle emporocratique, mot nouveau pour exprimer une idée nouvelle. Il est tiré du grec et signifie marchand et force (Etat social, t. II, p. 140). C'est le régime dans lequel tout se vend ; l'homme est un marchand, il se vend lui-même, c'est-à-dire vend ses services et vend tout ce dont il peut disposer.
Les auteurs qui ont envisagé l'origine de la monnaie n'ont envisagé que cet aspect de la question. Ils font tout commencer au régime masculin et ne nous disent rien du régime antérieur. Cependant, tout existait déjà avant ce régime, et c'est ce qu'on nous a caché, les lois naturelles du matriarcat, qui contiennent l'explication de toutes les origines. Sans ces lois, nous ne pouvons pas comprendre le premier régime économique.


NEHAL-ENNIA
Nous lisons, dans les Champs Elysées de de Grave, ceci (T. 1. p. 261) :
« On a découvert sur les côtes maritimes de l'île de Walcheren des monuments très intéressants de différentes Divinités, qu'on a conservés jusqu'à ce jour ; quelques-uns représentent Neptune d'autres la Déesse Nehal-Ennia. C'est entre Domburg et West-Kappel qu'on a déterré les monuments qui regardent la Déesse Nehal-Ennia. Un violent vent d'est ayant éloigné les eaux de la mer à une large distance de la côte, en 1647, on aperçut dans les sables une grande masse de ruines dont la vétusté excita la curiosité des spectateurs, et on s'empressa de les retirer avant le retour des flots. Ces monuments consistaient en statues, autels, vases, médailles et autres pièces dont on peut voir le détail et les figures dans l'ouvrage de Vredims. La plupart représentaient une Divinité inconnue jusqu'alors, que les inscriptions nomment NEHAL-ENNIA. La Déesse y est tantôt debout, tantôt assise ; les symboles qui l'accompagnent sont communément un CHIEN, un panier de fleurs et de fruits, qu'elle porte sur son giron, et quelquefois une corne d'abondance. On la trouve aussi posant un pied sur la proue d'un navire, au bas de laquelle sont les lettres D et B.
« Il n'existe guère de monument qui ait enfanté tant de discussions ; on a fouillé jusque dans les langues orientales et grecques pour trouver l'étymologie du mot.
« L'inscription placée sur l'une de ses offrandes était ob merces recte conservatas (en reconnaissance de la bonne conservation des marchandises). Nehal-Ennia, qui joue un si grand rôle en Occident, est aussi appelée Diana. La terre occidentale était appelée le Royaume de Nili, c'est-à-dire de Nehal. »


HEMŒRA
Hemœra est une Déesse dont le nom et l'histoire remplissaient l'Europe, qui joua un grand rôle en Grèce et particulièrement dans l'ancienne Achaïe.
On confond Eôs, l'aurore, avec Hemœra, Déesse du jour ; elle a des ailes aux épaules, elle plane dans l'espace et verse la rosée sur la terre.
De ce nom Hemœra, on fit, par la suite, un nom collectif : les Hemœrides, désignant les prêtresses de la grande Déesse. Dans de nombreuses inscriptions trouvées sur les bords de la Méditerranée, les Prêtresses sont appelées Mœres, d'où le mot Mère. Hemœra, c'est la mère spirituelle. Les Muses sont surnommées Mœmonides (1).
Il est facile de comprendre comment le nom fut altéré : en voulant le masculiniser, on remplaça l'article féminin He par l'article masculin Ho, et Hemœra devint alors Homeros (Homère). Ce fut tout simplement un changement de genre pour consacrer un changement de sexe. (voir l'article sur la Grèce antique)

Donc, c'est par antithèse que de mœra, lumière, voyance, on fait d'Homère un aveugle.
(1) Dans la langue celtique, le mot Mère se dit Ma. (Ce mot répété a fait mama.) Il a servi de racine au mot Mère dans toutes les langues (Matri, Mater, etc.). On s'est étonné que le mot français Mère n'ait pas la même racine ; c'est qu'il a une autre origine : il signifie Mère spirituelle. Il y a donc en français deux mots pour désigner la même personne : Maman et Mère.

La neuvième Déesse révélatrice
Lorsque nous nous sommes occupés de l'origine de la fête de Noël, nous avons montré que le jour du solstice d'hiver fut appelé d'abord New-Heyl, mot qui voulait dire nouveau soleil, parce que, à ce moment, le soleil remonte.
C'est ce mot New-Heyl, devenu Nehal, qui a été un des surnoms de Vénus, et comme elle était la neuvième Déesse qui restituait les lois de la Nature, de ces deux mots Nehal et Ennia qui signifie neuf, on a fait Nehal-Ennia.
Deux faits se détachent de cette antique histoire. Vénus-Hemœra est une Déesse voyageuse. Elle est connue par sa fécondité mystique.


Déesse voyageuse
Parmi les statues de la Déesse Nehal-Ennia qui ont été trouvées, il en est une qui la représente le pied sur la proue d'un navire, ce qui indique bien qu'elle avait traversé les mers.
Il est bien évident qu'entre la Celtide et la Phénicie de constants échanges intellectuels et commerciaux se faisaient. Nous trouvons la même science dans les deux pays, la même religion et les mêmes mœurs.
L'Odyssée témoigne des connaissances géographiques communes aux Celtes et aux Phéniciens.
Les ports odysséens ne répondent pas aux connaissances de la Grèce, mais aux débarcadères phéniciens.
Les Grecs du temps assigné à Homère essayaient à peine leurs premières tentatives nautiques, comment le poète aurait-il si bien décrit les escales lointaines que connaissaient si bien les phéniciens, maîtres de la mer, mille ans avant la Grèce d'Homère ?
Autre constatation : Cailleux dit : « Les Scythes ont transporté au bord du Tanaïs les Mystères de nos régions ; Nehal-Ennia y fut nommée Vénus Tanaïtis.
« Les anciens appellent Vénus Tanaïtis la Déesse des esclaves, mais des esclaves volontaires, les Slaves. »
Or les esclaves volontaires, ce sont les affiliés à la primitive doctrine théogonique.


Fécondité mystique
L'autre aspect sous lequel nous avons à envisager cette grande Déesse, c'est sa fécondité spirituelle. On nous dit qu'elle eut quarante-cinq enfants, ce qui veut dire qu'elle écrivit quarante-cinq livres.
Pour symboliser cette abondance d'idées, elle est représentée ayant des fleurs dans son giron ou avec une corne d'abondance.
Elle est appelée Mère des sciences, parce qu'elle les aborda toutes ; ses connaissances multiples semblaient tenir du prodige.
Sa science nous a été conservée dans des traditions, dans les symboles des anciens Mystères, dans les connaissances générales qui ont alimenté l'humanité pendant des siècles.
Sa poésie a été parodiée dans l'Iliade et l'Odyssée. Mais les modernes parlent peu d'un autre ouvrage, attribué aussi à Homère ; c'est celui qui est intitulé Batrachomyomachie, ou Combat des rats et des grenouilles, ouvrage héroï-comique, qui avait pour but de montrer sous une forme satirique les luttes de sexes.
Les grands services qu'elle rendit à l'humanité la firent regarder comme un être bienfaisant, supérieure à toute son époque. Elle fut classée parmi les plus grandes Déesses, et on donna au ciel son nom Uranie.
Sous le nom de Vénus, sa mémoire est venue jusqu'à nous. On ne saurait trop se pénétrer de cette vérité qu'il n'y a que les choses du plus haut intérêt auquel le temps décerne les honneurs de l'immortalité.
Mais il ne faut pas oublier non plus que les grandes supériorités éveillent les grandes jalousies et que la haine des hommes se traduit par l'insulte et l'outrage. Aucune Déesse n'a été plus outragée que Vénus.
Quand les hommes eurent supprimé les Déesses, on fit dire à Hésiode : « La Terre a engendré à son image le ciel orné de constellations. Uranie y remonta afin de s'y mettre à couvert pour donner aux dieux une demeure sûre et éternelle. »


Hésiode
Nous avons vu qu'Hésiode est celte comme Homère. Mais ce qu'aucun homme ne nous dit, c'est que ces deux auteurs sont des femmes.
La question d'Homère-Hemœra est élucidée. Il reste celle d'Hésiode.
Il suffit de lire sa Théogonie pour comprendre que c'est une femme qui a écrit cela. Ce qui a pu faire illusion aux modernes, c'est qu'on y a mêlé, plus tard, les dieux de la mythologie grecque.
Le premier cycle de l'histoire des peuples est résumé dans cette phrase d'Hésiode : Les dieux mènent le monde ; mais personne ne comprendrait la signification de cette phrase si on ne rendait pas au mot Dieu sa première signification, si on n'expliquait pas que l'entité divine est d'abord exclusivement féminine. Le Dieu qui mène le monde, c'est la Déesse, c'est la Femme !
Et Hésiode nous dit encore, en parlant de ces êtres divins : « Les dieux interviennent en tout, l'homme doit leur obéir, car il est petit auprès des dieux, il doit se préoccuper de leur volonté, écouter leurs oracles, respecter leur puissance. Obéir aux dieux, c'est obéir à la loi qui domine la destinée humaine. Et cette loi dit à l'homme : Connais-toi toi-même, n'oublie pas ta misère, c'est la moïra, la loi de la vie. »
C'est parce que cette loi de la vie était à la base de la société, que la sagesse divine (Théosophia) fut le facteur de la grande civilisation qu'on a appelée l'Âge d'Or.
Le sentiment religieux, si profond dans cette jeunesse humaine, répondait au besoin naturel d'adoration qui est dans le Cœur de l'homme jeune.
Par la piété il s'efforçait de conformer ses actions aux désirs de la Femme divine et de rendre à la Déesse ce qui lui est dû en respect, en soumission dévouée, en vénération.
Par la foi l'homme s'abandonnait complètement aux décisions de la Déesse dont il reconnaissait la suprématie.
La religion était alors le lien moral qui unissait l'homme à la Femme sur le plan divin, c'est-à-dire spirituel.


Légende septentrionale en passant
Le folklore (1) belge nous retrace la lutte de la Femme et de l'Homme dans une légende connue dans toute la Flandre et qui reproduit l'épisode homérique de Polyphème et Ulysse. (Vertelsels van het vlaamsch Volk, de A. Joos.)
Ce n'est pas la femme guerrière luttant ouvertement contre son oppresseur qu'il nous montre, c'est celle qui, se soumettant à ses caprices, lui verse le poison de l'amour, qui l'aveugle.
C'est encore, sous une forme originale, une parabole de la loi des sexes.
Dans ce récit, l'homme, c'est le « géant », la Femme, c'est le « nain ».
Un géant avait pris un nain, avec l'intention de s'en régaler.
Pendant les quelques jours de vie qui lui furent accordés, celui-ci fut chargé de tous les travaux du ménage : nettoyer, laver, coudre et cuisiner. Cela ennuyait beaucoup le petit prisonnier, qui chercha un moyen d'échapper au géant.
Or le nain était petit de corps, mais grand d'esprit ; le géant, au contraire, était grand de corps et petit d'esprit.
Certain soir, il prenait le frais sur le seuil de la porte.
« Vieux, dit le nain, voyez-vous les animaux étranges qui se promènent là-bas derrière les nuages ? »
Le géant regarda, mais ne vit rien.
« Il est curieux, dit-il, qu'un petit homme comme toi ait une vue si perçante, tandis que moi, le plus fort de tous les géants, je vois si mal. »
« Oui, répondit le nain, mais il y a un remède à cela. »
« Lequel, petit ? Je voudrais en user, car c'est une grande force que de voir très loin. »
« Il faut laisser verser du plomb fondu dans vos yeux. »
« Essayons. »
« Bon ! mais cela fait grand mal et l'on est aveugle durant plusieurs jours. »
« Je résisterai bien à la douleur. Fonds tout de suite le plomb, et verse-le dans mes yeux. »
Le nain, riant sous cape, se mit à la besogne, et ce fut fait au bout de dix minutes. Le géant hurla de douleur ; la montagne en trembla, et les animaux sauvages se cachèrent dans leurs antres. Le géant était aveugle !
« Maintenant, je suis le maître ici, pensa le nain. Je vais faire bonne chère et, quand je me verrai en danger, je me sauverai. »
Il commença par tuer un chien et une brebis. Le chien rôti fut pour le géant ; la brebis pour lui.
« Comment se fait-il, dit le géant, que tu sembles savourer ton morceau et que je mange, moi, à contre-Cœur ? Ma viande est coriace comme du cuir et a une mauvaise odeur. »
« C'est que vous êtes encore un peu malade, répliqua le nain. Il faudra du temps avant que vous soyez tout à fait rétabli. »
Mais le nain fit tant de farces que le géant devint méfiant et résolut de le manger.
Un matin il se leva tôt, chercha en tâtonnant toutes les portes, les ferma bien et s'assit devant la sortie du bercail où couchait le nain. Les brebis passèrent entre ses jambes, l'une après l'autre.
Le nain, voyant qu'il fallait ruser, tua la plus grande brebis et s'enveloppa de sa toison. Ainsi travesti, il put se sauver.
Lorsque toutes les brebis furent passées, le géant appela : « Et toi, petit, où restes-tu ? »
« Vieux, ricana au dehors le nain, je suis sorti depuis bien longtemps. »
Le géant grinça des dents ; mais sa rage était impuissante. Le nain jeta la toison et s'enfuit au loin.
(1) « Par « folklore », nous entendons cet ensemble cohérent de formes et faits de civilisation qui a été transmis, non par les livres, mais par la voie orale, et ceci depuis une époque située hors de la portée des recherches historiques ; ces formes et faits de civilisations se présentent sous l'aspect de légendes, contes de fées, balades, jeux, jouets, arts, médecine, rites agricoles et autres… C'est un ensemble « culturel » indépendant des frontières nationales ou même raciales, et offrant une uniformité remarquable sur toute la surface du globe… Les éléments composants du folklore diffèrent de ceux de la « religion » exotérique… la situation la plus comique, et aussi la plus pathétique, est celle où l'église (anglicane)… s'allie à la science pour proposer que les contes de fées soient retirés des mains des enfants comme étant « faux »... Le contenu du folklore est métaphysique. » (Ananda K. Coomaraswamy, De la mentalité primitive, Etudes Traditionnelles)

La tradition des nains qui, dans les familles, ont le droit de tout dire, qui ont de l'esprit et se moquent de la vanité des orgueilleux et de la comédie sociale, tout cela vient de ce que les nains, ce furent d'abord les petites femmes, qui ont l'esprit et l'audace, la répartie et la science. Esope fut un nain de ce genre (1).
Plus tard, prenant le symbolisme à la lettre, on remplaça la petite femme par un vrai nain masculin. Finalement, ces nains devinrent les bouffons à qui on laissait le droit de tout dire pour faire rire, mais qui étaient des hommes de taille ordinaire.

(1) « Autrefois, quand les hommes étaient moins mauvais, le roi des nains, Laurin, entretenait ici un magnifique « jardin de roses ». Il me semble que ce qu’il y avait de plus merveilleux dans Laurin, c’était sa science du jour et de la nuit, science qui se confondait avec celle de la vie et de la mort. « Oh, comme nous aimerions avoir cette connaissance ! » disent les hommes en se lamentant. Pourtant, ils n’ont pas à se lamenter. Car il est toujours possible d’entrer dans le royaume merveilleux de Laurin, malgré le fil de soie qui le protège ! À condition d’être un chevalier, ou un enfant, ou un poète ! » (Otto Rahn, La cour de Lucifer - citant un passage du Roi Laurin, légende du Tyrol du Sud)

RAM, LE GRAND PERTURBATEUR
L'apparition du Sépher (la Genèse biblique - voir l'article sur l'Israélisme) avait provoqué un grand mouvement d'idées. Par toute la Terre on discuta les Principes exposés dans l'œuvre de la Déesse Hathor.
Ce sont les Phéniciens qui auraient apportés dans la Celtide l'histoire, cachée dans les Mystères de Jérusalem, de la grande Myriam, et c'est à partir de ce moment que cette histoire se propage et devient la base du culte d'une Déesse nouvelle, « Maria », dite aussi « Marjolaine », dont on trouve trace dans une quantité de souvenirs antérieurs à l'invasion romaine.
Mais cet événement eut un résultat inattendu ; il provoqua un déchaînement de jalousie pour la grande Déesse égyptienne et une formidable réaction contre son œuvre, à cause des révélations qu'elle faisait sur les causes de la déchéance masculine.
Cela provoqua une violente réaction chez certains hommes. Et le premier qui prit, chez les Celtes, la direction d'un mouvement d'opposition fut le fameux Ram dont le nom est resté pans l'histoire comme celui d'un formidable perturbateur. Sa doctrine et son mouvement révolutionnaire ne furent qu'une réaction contre la doctrine de Myriam-Hathor exposée dans le Sépher.
Il remplace la Mère universelle par le Père universel, la grande aïeule Kéridven par l'ancêtre Oghas ou Ogham (dont on fera l'ogre) ; c'est lui, Ram, qui est son représentant sur la terre, et c'est lui qui possède l'immortalité de la Déesse.
Ceci est une réaction contre le passage du Sépher où il est dit à l'homme que, s'il consomme sa substance de vie, il mourra. Il nie cette vérité et se donne les attributs de la Déesse. Du reste, il fait croire à ceux qui l'écoutent que son âme ne quittera son corps terrestre que pour en prendre un autre afin de continuer à les instruire et à les gouverner ainsi de corps en corps jusqu'à la consommation des siècles ; c'est son autorité qu'il veut immortelle pour assurer l'éternité du mensonge.
Il crée le type de l'imposture messianique que tant d'autres vont imiter après lui en perfectionnant le système, c'est-à-dire en l'adaptant aux conditions sociales de leur époque.
Ram est un révolté contre la vie régulière et le travail des tribus matriarcales.
Déjà en Egypte une semblable révolte s'était produite; Cécrops, personnage réel ou légendaire, avait réuni les chasseurs nomades en village et s'était emparé de terres qu'il avait déclarées propriété publique des hommes.
Cette prétention de Ram de s'affranchir du travail et de se déclarer prophète pour imiter les femmes avait semblé exorbitante aux habitants des tribus, ce qui le fit comparer au gui, plante parasite qui vit comme l'homme paresseux aux dépens des autres.
Voici comment il explique l'origine de cette surprenante révélation :
Endormi sous un chêne, il lui sembla entendre une voix forte qui l'appelait par son nom et il vit devant lui un homme d'une taille majestueuse, en costume de Druide, portant à la main une baguette autour de laquelle s'enroulait un serpent (le caducée dont on fera la verge de Moïse) et ce personnage mystérieux lui expliqua que le gui a des propriétés médicinales. Ram va donc se faire guérisseur en même temps qu'envoyé d'une Divinité nouvelle.
On se rappelle que le départ d'Egypte des Israélites avait été causé par une épidémie ; c'est ce fait que nous voyons invoqué ici : une épidémie.
La Femme avait son arbre sacré, l'Acacia, parce qu'il était l'arbre de vie, ancêtre du genre humain ; l'homme aussi aura le sien : ce sera le chêne, à cause de la forme de son fruit, le gland, qui désormais représentera la force du mâle (fort comme un chêne).
Ram ignore la science, mais il veut cependant en avoir le prestige. Lui aussi, il écrira un livre : le Zodiaque (1) parce que le Zodiaque de Myriam résumait sa doctrine. Mais dans son livre Ram remplacera la Thorah par le taureau symbolisant la force, et il donnera au mot Thorah un masculin, Thor, qui deviendra le dieu de la guerre.
Cette nouvelle Divinité, Thor, sera l'image de l'homme perverti, le père du carnage, le dépopulateur, l'incendiaire, l'exterminateur. On lui donne pour épouse Friga ou Freya, qu'on va appeler la Dame par excellence parce qu'on va en faire la complice de ses cruautés.
C'est la base d'un nouveau culte qui va devenir superstitieux et farouche parce que ces sectaires mettent dans leur dieu toutes les passions qui les animent : il est jaloux, avide, soupçonneux. On lui immole des animaux parce que l'homme perverti aime le sang, il tue pour le plaisir de tuer et peut-être parce que la Thorah avait dit : TU NE TUERAS PAS. Il va jusqu'au sacrifice des victimes humaines, prenant à l'envers toutes les prescriptions des Déesses.
Alors, la Force, principe nouveau, fut introduite dans la religion et représentée par Thor. Un taureau en était l'emblème. En face de lui, la femme fut terrorisée. C'est du nom de Thor, le dieu de la guerre et du tonnerre, que sont venus les mots terreur et terrible. Les mots effroi, effroyable, frayeur, etc., viennent de Freya (la Déesse) et expriment la frayeur de la femme en face de Thor : le Mal. On dit encore en saxon frihtan, en danois freyeter, en anglais to frighten, épouvanter.
Thor est armé d'une massue qu'il manie avec des gants d'airain. Il porte une ceinture magique qui double ses forces (allusion à sa physiologie sexuelle). On le représente aussi armé d'un marteau et assis sur une borne (le marteau, c'est l'industrie, la borne, l'arrêt du progrès intellectuel).
Quand l'homme masculinise la religion, il met à côté de la Déesse Freya un homme, un dieu mâle appelé Freyr et à qui il donne tous les attributs de la Femme. Quant à Freya, « la Dame par excellence », celle qui était « la Maîtresse du monde », elle n'est plus qu'une génératrice. On lui met dans une main la coupe de volupté, dans l'autre le glaive qui voue à la mort. C'est elle qui a les attributs de l'homme, puisque l'homme a les attributs de la Femme, et de son nom on fait venir le verbe fringær (pratiquer l'amour), en langue d'oc fringar et en français fringuer. De là aussi les mots frai et frayer en parlant des poissons.
Puis Ram fonde un système théocratique. Il se met à la place de la Déesse-Mère et usurpe les honneurs divins. Il prétend enseigner aux hommes sauvages l'agriculture pour imiter Cérès qui porte les épis ; il dit qu'avant lui les hommes menaient une vie errante et sauvage, mais que lui est venu et leur a enseigné la manière d'ensemencer les terres et de cultiver la vigne.
Il va donner des lois nouvelles aux peuples, toujours pour imiter la Déesse Myriam-Hathor, et il annonce qu'il va répandre partout la félicité.
Il crée une nouvelle Divinité surnaturelle, à laquelle il donne son sexe et qui va être en communication avec lui.
« Les Gaulois, dit Henri Martin, n'avaient point d'idoles ni de temples somptueux comme les Egyptiens, les Grecs et les Romains. Ils adoraient la puissance invisible sous la voûte sombre des forêts de chênes : le chêne (symbole de l'homme) leur semblait l'image du dieu fort qu'ils nommaient Esus, et le gui, lorsqu'il croit sur le chêne (parasite), était pour eux l'image de l'homme uni à Dieu. Le gui du chêne était leur plante sacrée. »
L'ancienne Divinité Taoth ou Thot (Teutad chez les Celtes), jadis considérée comme une Mère bienfaisante, devient maintenant une Déesse tyrannique. On lui reproche d'avoir parlé de calamités, de péchés commis, d'expiations demandées, de pénitence à faire. On va en faire un Dieu jaloux et tyrannique comme la Déesse Hévah devenue I-Haveh.
Ce qui prouve la Divinité de Ram, dit-on, c'est qu'il va faire des miracles. Fabre d'Olivet nous dit (Etat social, T. I, p. 236) : « Etant en guerre aux Indes, il se trouvait au milieu des plus arides déserts et ses troupes étaient dévorées par une soif ardente. Alors, il découvrit des sources abondantes, qui parurent sourdre à sa voix, du sein des rochers.
« Tandis que les vivres manquaient, il trouva des ressources inattendues dans une sorte de manne dont il enseigna l'usage. »
Une épidémie cruelle s'étant manifestée, il reçut encore de son Génie l'indication du remède qui en arrêta les ravages : ce fut d'une plante nommée hom qu'il tira le suc salutaire. Cette plante, qui resta sacrée parmi ses sectateurs, imitait l'Acacia. C'était l'arbre-ancêtre pour les Hindous. On le représente comme découvrant des mines d'or et d'argent parce que Myriam faisait de la chimie sur le Mont Sinaï, et c'est de là que naquit l'idée de la transmutation des métaux (du plomb en or, etc.), prenant un symbole moral pour une opération chimique. On alla jusqu'à vouloir l'appeler Adam pour faire opposition à la Déesse-Mère Eva (Adam, nom de la terre adamique). Ce nom s'est imposé après lui. Quant à lui, il s'est contenté de prendre un des surnoms de Myriam, Mar et de le retourner, et c'est cela qui a fait Ram.

Et maintenant rappelons qu'il est écrit dans le Talmud que le Sinaï est un mont d'où la haine est descendue sur les peuples du monde. En voilà le commencement.
(1) « Fabre d'Olivet, qui ne donne pas la source de ses informations, attribue l'invention et le symbolisme des signes du Zodiaque à Ram, un conquérant celte qui aurait fondé le premier empire des Indes à l'époque où le solstice d'hiver correspondait au signe du Bélier, c'est-à-dire huit mille six cent quarante ans avant la date où Fabre d'Olivet écrivait son « Histoire du genre humain » (1820) » (Marcelle Senard, Le Zodiaque, clef de l'ontologie appliquée à la psychologie,p.2)

La grande perturbation instituée pour imposer cette nouvelle doctrine fut appelée le Déluge de Ram.
On sait que le mot déluge est symbolique et indique la vague humaine qui déferle sur le monde pour le bouleverser.
Ce mouvement fut aussi appelé le Déluge d'Og-Gygès, parce qu'il établit le culte d'Oghas, le grand ancêtre. Le mot Og fut opposé à celui de Ma-gog (la Mère). Rappelons encore que le déluge est le symbole d'un cataclysme moral, c'est l'invasion de la barbarie des hommes forts dans le monde régi par des femmes, des brutes éteignant les lumières de l'esprit.
Le déluge est représenté dans le Zodiaque par le Verseau, ce qui verse, non pas de l'eau, mais de l'erreur et de la terreur. C'est une invasion d'hommes, ce n'est pas une invasion d'eau.
Ogygès, Ram, Tamerlan, Gengis-Khan, Alexandre, César, sont des hommes de déluge, des hommes de nuit détruisant sur leur passage les œuvres de l'esprit féminin, semant partout des ruines où régnaient des idées, brûlant les livres pour cacher les Vérités.

Les conquérants menaient des essaims de barbares qui terrorisaient le monde.
Une île s'appela O-gygie, île disparue, qu'on n'a pas retrouvée et qu'on suppose effondrée dans la mer. C'était un lieu d'orgies, on y célébrait le culte de Bacchus. Or, est-ce que le mot Orgie n'est pas une altération d'O-gygie, difficile à prononcer ?
C'est de cette île, dit-on, qu'est partie la multitude d'hommes qui descendit dans l'Inde sous la conduite de Bacchus et qui envahit l'Egypte sous les ordres d'Osiris.
Ce n'est pas en une fois que se fit l'invasion, mais par étapes et avec des intervalles de plusieurs siècles.


TAMAS
En Hollande celui qui enseigne l'erreur (le Prêtre, dira-t-on plus tard) s'appelle Tam. Nous allons retrouver ce nom aux Indes. Là, Tamas représente la puissance du mal. Dans les Védas, ce mot a le sens d'obscurité, de ténèbres ; c'est la négation, l'opposition du mauvais esprit en face de l'esprit lumineux de la femme, appelée (en Egypte), Rhéa (en Celtide), ou Rajas (aux Indes). Ce mot signifie rayonnement. Tamas nie la Vérité suprême, et c'est lui, incarné dans Hermès, qui dit : ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; c'est la négation de la polarité sexuelle.
Tamas, c'est le principe de l'opposition au progrès spirituel. Il obéit aux instincts sexuels les plus bas, sans hésiter, à ce qu'on a très bien appelé « l'appel de la bête ». La pensée s'est obscurcie en lui, il garde ce qui fut acquis avant la chute, mais depuis il ne monte plus, il descend et ne comprend plus ce qui monte.
L'instinct tamasique, c'est l'entraînement vers ce qui abaisse, c'est le véhicule inférieur. Il veut dominer parce qu'il est orgueilleux, mais en faisant le moindre effort, et, comme il veut être le premier, il empêche les autres de le dépasser. Il tend à éteindre les lumières, il a des égoïsmes impérieux, c'est lui qu'il faut écouter, lui le Véridique qui ne représente que le mal, les ténèbres. Le bruit qu'il fait dans le monde est désigné par cette locution : Tam-Tam ; c'est ce que dans les temps modernes on appellera le bluff.
Tant que Tamas régnera, la Vérité sera cachée et le Bien vaincu.


LES VILLES SACRÉES
La vie féminine était représentée comme le symbole de la vertu et du bonheur. La femme est celle qui porte en elle le bonheur. Chez les Scaldes ou Celtes du Nord, on trouve des villes sacrées et fermées appelées « Asgard ». C'est là que les Valkyries distillent tous les plaisirs, disent les légendes masculines, qui ne voient dans le bonheur spirituel que des plaisirs. C'est le paradis du Nord. Là les trois Normes, Urda, Véranda, Skalda, jugent les hommes ; les poètes inspirés y chantent sur la harpe d'or les louanges des Déesses et des héros. Ceci est un symbole de foi chez les Scandinaves.
Asgard, c'est la ville des « Ases ».
As signifie unité centrale. « As-gard » est la ville des Divines unités (Gard ou Ward signifie ville ou enceinte où se gardait les femmes et les enfants). Ce nom ne se rencontre que dans l'histoire sacrée, la mythologie. C'est un centre religieux, c'est la « Jérusalem mystique », la « Cité Divine » ou « Brahma-pura » de la tradition hindoue (« Brahma », Principe divin ; « Pura », Ville).
D'après la poésie scandinave, les « bons » sont reçus dans l'Asgard, les lâches en sont rejetés, ils sont uit, qui veut dire « au dehors » et qui est opposé à as. Partout des villes sacrées furent bâties. On trouve As-bourg dans le voisinage de Cologne. En Zélande Asciburgium, bâtie par Ulysse et vénérée des Germains, selon Tacite (dans Germania). Plus loin Aspurgium dont parle Strabon et qui serait la ville type imitée par les autres.
Dans les poésies sanscrites, on trouve aussi Mid-gard (Mid, milieu) et As-gartha. On trouve aussi Midi-hama (hama est le celtique heim, séjour). Ce sont d'abord des enceintes fortifiées bâties en pierres brutes, sur les hautes roches, et qui furent comme les cloîtres primitifs. (Monastère veut encore dire demeure d'un seul sexe.)
La Norme Scalda (qui donne son nom à la Scandinavie, Norvège vient de Nord-vœg) aurait fondé autour de l'Escaut (qui lui doit aussi son nom) une région interdite aux profanes. Les fouilles ont fait trouver dans cette région des charbons, des ossements, des urnes cinéraires.
Dans l'île Scaldia se trouvait un endroit appelé Sion.
(1) As, unité monétaire chez les Romains ; as, point unique dans différents jeux ; as, le pôle, l'axe. Le mot essieu, voulant dire que le monde tourne autour de lui, vient de axôn, axis, ashe.
Gard, ward signifie que les premières villes furent des enceintes où se gardaient les femmes et les enfants.
On dit plus tard qu'elles gardaient aussi les ossements des morts, quand les femmes furent mises à l'interdit et assimilées aux morts


AS - LES ASÉENS
Pline, qui parle des Aséens, les place aux environs du Mont Taurus. Strabon cite une ville nommée As-burg, qui paraît avoir été la capitale des Ases. Cette ville est appelée Asgard dans l'Edda. Le mot As signifie un prince et même un Dieu dans la langue primitive des Celtes. On le trouve, avec la même signification de Prince ou de Principe, chez les Scandinaves, les Etrusques et les Vasques. Les Romains se servaient du mot As pour exprimer une unité de mesure ou de poids. Nous l'appliquons encore aujourd'hui au premier nombre des dés ou des cartes. C'est de ce mot très antique que dérive le nom donné à l'Asie.
Dans tous les dialectes masculinistes, il exprime la base des choses.
Nous devons croire que, lors de la grande persécution des sectateurs de Ram, les villes sacrées ne semblaient plus un refuge suffisant pour assurer la sécurité des femmes, car nous les voyons quitter les continents et aller se réfugier dans des îles, ce qui fait dire à de Grave :
« Ile, lieu de refuge des femmes, lieux fortifiés par la nature que la Providence semblait offrir comme un asile aux femmes traquées ; cette espèce de continent défendu par des remparts d'eau était le grand objet des vœux de l'homme ; c'est de là que ces demeures isolées ont été la scène de tant de grands événements de l'antiquité. C'est dans une île que nous trouvons le palais de Circé ; c'est dans une île que Pluton exerce son empire. Le chef-lieu des Atlantes était une île. La République des Champs Elysées s'étendait sur plusieurs îles. Bailly en demande la raison à Voltaire.
« N'êtes-vous pas étonné de voir que tout ce qu'il y a de plus intéressant dans l'antiquité se passe dans les îles ? »
Les îles étaient tellement en vénération qu'on les appelle : Terres sacrées, pays de salut. Leur nom Eiland, ou, avec un H, ; Heiland est formé du mot Heil qui signifie salut et saint. Lieu de sûreté divine, as-île (asile contre la terreur). Et on appelle ex-il le bannissement des hommes injustes ou impies.


LES CITÉS LACUSTRES
Mais on alla plus loin. On construisit des villes au milieu des lacs.
Le lac Mœris en Egypte serait un exemple de ces cités de refuge des féministes.
« Le lac Mœris avait 75 lieues de circonférence (362 km) et il en a encore 50 ».
« Ce lac creusé de main d'homme a passé pour une des merveilles du monde. Hérodote assure que le circuit du lac était aussi étendu que toute la côte maritime de l'Egypte. Les endroits les plus bas avaient trois cents pieds de profondeur (environ 90m). Au milieu s'élevaient deux pyramides à trois cents pieds au-dessus des eaux ; elles s'abaissaient aussi à 300 pieds au-dessous ; chacune portait une figure colossale posée sur un trône. Ce lac communiquait avec le Nil par un long canal muni de grandes écluses qu'on ouvrait et fermait à volonté, selon les besoins » (De Grave, Ch. Elys., t. I, p. 216).
En Irlande, on a découvert des débris de cités lacustres dans lesquelles on a trouvé des armes et des ustensiles de l'âge de bronze.
Ballinlough recèle dans ses abîmes le Thier-na-oge, terre de l'éternelle jeunesse, paradis païen, dit-on, analogue au Walhalla de la mythologie scandinave.
Le Lough Drine est peuplé d'îles fées qui, chaque été, une certaine nuit, dansent une sarabande folle, dira la mythologie masculine.
« En se promenant autour de la baie (du Nord de l'Irlande), on trébuche à chaque pas sur des vestiges de civilisation druidique : Cairns, pierres levées, Cromlechs et autres monuments mégalithiques, généralement édifiés au-dessus de curieux souterrains. Près de la cascade de Dunamare, on montre l'empreinte du premier pied humain qui se soit posé sur le sol irlandais 40 jours après le déluge. Cet intrépide voyageur avait nom Ladra ; c'était vraiment bien la peine de venir si loin, pour périr à peine débarqué dans un cataclysme général » (L'Irlande, Mme de Bovet, p. 184).
Ce cataclysme fut une persécution si violente que dans le comté d'Antrim on montre le rocher du haut duquel toutes les femmes d'âge mûr furent précipitées dans la mer.
Ces événements sont restés dans la mémoire populaire. Les enfants d'Erin, île que Diodore de Sicile appelle hyperboréenne, en ont dans l'esprit un atavisme tenace, et c'est la raison pour laquelle les gamins, dans les écoles pauvres, sont avides d'apprendre ; ils veulent tout savoir, et, dans les classes populaires irlandaises, on enseigne que la Mère est considérée comme l'aide la plus utile à la famille, celle qui travaille le plus, gagne davantage et boit moins (Mme de Bovet).
Cailleux, dans son livre Origine celtique de toutes les civilisations, donne de nombreux détails sur cette question ; nous lui empruntons le chapitre qu'il y consacre. Il dit :
« On construisit jusque dans les lacs de véritables hameaux posés sur des pilotis et auxquels on arrivait du rivage par une trappe (subbelen, être pris dans une trappe, d'où Pons sublicius dans les Mystères de Rome). De Pyl (pilotis) et Huyske (maisonnette) on a fait Pélasge, nom générique donné aux peuples qui avaient, à cette ancienne époque, leurs Mystères dans ces îles factices, et surtout aux habitants du lac Togolia en Grèce.
(Il ne faut pas confondre les Pélasges avec les peuples de la Péla-gonie, ces derniers tirent leur nom de Belech, druide.)
Le mot stæch (pieu fiché en terre) a également prêté un nom aux îles Stœchades (îles d'Hyères) où se célébraient les Mystères phocéens de Marseille (1) ; au Sinus Astacanus qui baigne Cadix (les golfes de Nicée et de Varna portent aussi ce nom).
Notre mot pieu, en celtique Pyche, a fait nommer Pictes différents peuples, ceux, par exemple, qui avaient leurs cités lacustres dans les lacs d'Ecosse, ceux qui les avaient à l'embouchure de la Somme ou de la Loire (Picardie, Pick Erd, terre des Pictes).
Hérodote, parlant d'une de ces constructions insulaires établies dans le lac Prasias, en Thrace, dit qu'elles avaient été élevées par les Péoniens, ce qui montre l'ancienneté de notre mot pionnier.
(Peon, en espagnol, veut dire terrassier, et Pion, en français, surveillant.)
Chaque temple avait son lac sacré. Hérodote (T. II, p. 171) parle des représentations nocturnes qu'il vit à Saïs, en Egypte, sur le lac sacré de Neith : « On les appelle des Mystères, dit-il, et, tout en ayant appris sur ce sujet quantité de choses des plus curieuses, je me tairai par respect. »
(1) Ces Mystères se faisaient dans le Delphicus Templum. Le pays fut appelé Dauphiné et, en souvenir du mot Phocée, les fêtes de villages y sont toujours appelées Vogues. Les Vogues de Bresse se font encore avec le costume antique.


DESTRUCTION DES CITÉS LACUSTRES
Th. Cailleux nous raconte un épisode de cette époque. Il dit (Origine Celtique, p. 300 et suivantes) ;
« Les cités lacustres furent vouées à une implacable destruction. Construites en bois, elles furent toutes livrées aux flammes. En Suisse, en Italie, en Allemagne, en Ecosse, partout on retrouva au fond des lacs, mais à demi brûlés, les pilotis qui supportaient ces bourgades. 113 stations ont été reconnues en Suisse seulement, celle de Wangen au lac de Constance était construite sur 40.000 pilotis. »
Brûler se dit en celtique Brennen. Or ce mot se retrouve dans toutes les contrées lacustres qui ont été le théâtre de ces incendies, les premières explorations de leurs ruines ont été faites en 1853 au lac de Zurich par M. Keller.
Les incendiaires arrivaient avec leur étendard appelé Fæn (fanion).
Près de Constance, les destructeurs des cités lacustres formèrent des établissements connus des Romains sous le nom de Brennes et souvent fondèrent une abbaye druidique qui, de leur nom, fut, plus tard, appelée Saint-Gall (les Druides étaient des Gallois).
Au centre de la Gaule est un pays de lagunes que traverse l'Indre et qui, depuis ces événements, a toujours été appelé Brenne (ce sont les Brannovices de César ; wick, vicus signifiant bourg, ce mot signifie bourg brûlé, Brandebourg) (1). Les Bituriges, ses dévastateurs, s'y fixèrent, laissant dans le nom même de leur capitale Avaricum un souvenir de leur zèle (yver, zélé, a formé Iberi, Hebrœi, Avari ; zelos veut dire jalousie). La croisade incendiaire ayant franchi les Alpes, on appela Brenner le col par lequel elle avait débouché en Italie et Brandis un monastère fameux qu'elle fonda au voisinage des lacs. Dès lors, le nom de Brennus se joint à tout ce qui est destructeur par le fer et la flamme. Un Brennus, accompagné de Belgius, dévasta Delphes et la Grèce ; en Bresse se trouve une petite contrée lacustre, la Dombe, où se faisaient, dans des îles factices, les anciennes Vogues ; Polybe, n'ayant qu'une idée confuse de ces pays éloignés, y fait arriver, avec un Brennus, des destructeurs et des incendiaires. (Polybe y place la ville de Bellica. Ce mot ainsi que Belgius vient de Belech qui veut dire Druide.)

En avançant vers l'Orient, on retrouve chez les Phrygiens le Sinus Astacanus, ayant, comme son nom l'indique (stæck, pilotis), des îles sur pilotis ; ce canton, depuis ces désastres, fut nommé Phrygie brûlée. Plus loin, les dévastateurs, qui, selon Hérodote, sont appelés Perses, disent dans leurs histoires (Histoire de Perse par le Persan Mirkhond) (2) que leur plus ancien chef est Kaian (Kaiô, brûler en grec, en garamis, en chinois), c'est-à-dire brûleur, dévastateur des cités flottantes établies dans les lacs de la Haute-Asie. (Kaian, c'est le Kaïn de la Bible : Kaï uni à Æsar fait César, uni à Æser fait Kaiser.)
Dans les régions méridionales, les Européens trouvèrent aux Canaries mille légendes sur une île incendiée et introuvable que l'on désignait sous le nom de Brandon (Brandon de discorde).
Dans le Nord de l'Europe, mêmes mystères, mêmes dévastations ; l'Ecosse est pleine de débris de cités lacustres, lesquels portent encore des noms incendiaires ; tel est Burnt-Island, sur le Forth, au voisinage d'Edimbourg. Au-delà du Rhin, le Brandebourg renferme une quinzaine d'étangs où se faisaient les mystères de ces peuples du Nord ; l'incendie fit tout disparaître et la province tira de là son nom qui signifie bourgs brûlés. Dans le Mecklembourg se trouve, parmi d'autres lacs, celui de Tollen, et, sur ses bords, une ville qui, appelée aussi Brandebourg, nous révèle les mêmes mystères, les mêmes fureurs, les mêmes incendies. Par suite de ces graves événements, les bourgades maudites disparurent de tous les lacs ; mais pendant longtemps le peuple effrayé put encore apercevoir au-dessus de l'eau leur squelette, ne présentant plus aux yeux qu'une forêt de troncs carbonisés et informes. La vague qui venait gémir contre ces noirs débris poursuivit sans relâche l'œuvre de la vengeance ; peu à peu ils descendirent sous l'abîme, puis le silence couvrit cette vaste tombe. Lorsque le temps eut tout effacé, les habitants du voisinage se transmirent d'une génération à l'autre le souvenir de ce qui s'était passé là. De nos jours seulement, il fut donné à l'homme de s'en approcher, et il peut aujourd'hui jeter un dernier coup d'œil sur ces restes, avant qu'ils n'aient achevé de rentrer dans le néant ; il y voit des tronçons de bois à demi rongés, il y trouve, intact sous la vase, tout ce qui reste encore à détruire de ces anciens temps.
Stæch (pieu) fit appeler Stœchades les îles factices qui servaient aux célèbres Floralies de Marseille (Marseille était appelée Massilia (3) ; ces îles n'existent plus, mais nous nommons encore estacade les constructions qui leur ressemblent. Ces sortes de pilotis se nomment aussi perche, d'où le nom de parc donné aux jardins de plaisir qu'ils tenaient élevés au-dessus de l'eau ; un grand nombre de villes placées au bord des étangs laissent voir cette racine, par exemple Bergame est au milieu des lacs italiens (Berg-heim, demeure perchée ; Virgile dit Pergama) ; Percha en espagnol signifie ce qui est élevé, comme acropole.
Le lac de Constance n'est connu des Latins que sous le nom de Brigantinus. (Les Espagnols disent de même briga pour berge. Briguer, chercher à atteindre.)
Blankenberg remplace une cité détruite dont les piquets ont été vus longtemps ; la ville se nommait autrefois Scarphout, de Scarp, escarpé, et Hout, bois.
« On a exploré les pilotages de Brandebourg, dit un géologue, et, parmi ces ruines, on trouve Perlebourg, Spremberg (bourgade sur la Sprée), Reins-berg, Havel-berg (aucun de ces villages n'est sur une montagne).
Balk, dans la langue des Celtes, signifie poutre, étançon, pour supporter une habitation lacustre ; sur cette racine, nous appelons encore balcon une construction aérienne du même genre ; mais ce qui montre ce que la signification de ce mot était autrefois, c'est que le mot Balk signifie toujours pro-stituée (premier statut) c'est-à-dire femme de l'ancien régime ; les écrivains arabes appellent « Balkis » la Sabéenne qui vint voir Salomon. (Zabbe, pro-stituée, d'où les mots Saba, Sabine, Sabbat, Sabbéens). C'est la vie archaïque, la première vérité, la première morale qui est le premier statut condamné par les hommes jaloux. Souvent ces îles n'étaient point fixes et flottaient sur l'eau ; c'est pourquoi on les appelait baraques ou îles flottantes.

Dans la province de Brandebourg, les mêmes noms nous révèlent les mêmes mystères. Là se trouve Berlin ; la Sprée, qui l'arrose et qui formait autrefois de vastes marais, d'où son nom, de Spar qui signifie pilotis, de Sperre, qui désigne une clôture sacrée interdite aux profanes, nous montre par ces racines tous les éléments d'une cité flottante, d'un jardin des Hespérides, d'un Olympe où étaient admis les héros ; en outre, au voisinage de ces retraites aériennes était ordinairement une tour, où se trouvait une cloche. Un guetteur, à l'approche de l'ennemi, sonnait pour avertir de rentrer. Or, dans la langue parlée à Berlin, un beffroi se dit encore Spergloche.
Dans certaines contrées, pour construire ces bourgades flottantes, on avait transformé une vallée en étang par un barrage qui arrêtait l'eau ; les dévastateurs firent une tranchée au barrage, vidèrent l'étang et arrivèrent à la bourgade.
Quand ces jardins de plaisir (Eden) eurent disparu, il fallut les remplacer dans les mystères. On figura donc un autre Olympe où entraient encore ceux qui étaient vainqueurs dans les tournois ; là, comme dans l'ancien séjour des Déesses, c'était encore la beauté qui décernait des faveurs, c'est-à-dire des couronnes de lauriers, des armes de luxe, des sourires encourageants, des fleurs symboliques. A Olympie, le vainqueur recevait pour prix de sa victoire la plante lacustre que nous appelons berle, pour figurer ces îles flottantes qui n'existaient plus, et, comme jouissance d'un ancien droit, il entrait par la brèche dans la ville où il devait consommer son triomphe. (Cette plante berle était figurative comme le lotus dans d'autres contrées. Elle s'appelle berle, apium, sion en celtique, en latin, en grec.)
Toutes ces destructions, ayant eu lieu avant qu'on n'écrivit l'histoire, ont cependant laissé dans le souvenir des peuples des traces qui ne se sont pas encore effacées. Ainsi les Bretons n'ont jamais oublié dans la baie de Douarnenez l'emplacement d'Is-la-Grande et savent sur elle de tragiques histoires (Is est devenue Isa aux Indes et Isis en Egypte). Douar en arabe, Aduar en espagnol, Durum en celtique, signifient tente.
Les Etrusques montraient avec effroi la place où était, dans le lac Vulsinie, la ville du même nom que le feu du ciel, selon Pline, avait détruite. La Palestine voit encore, au fond de la Mer Morte, les débris de quatre villes maudites et incendiées.
Des fêtes furent établies pour transmettre aux âges futurs le souvenir de ces graves événements (4), et, jusque dans ces derniers siècles, nos aïeux ont célébré vers le temps du Carnaval le dimanche des Brandons ; on arrivait dans les églises armé de bâtons et de torches et l'on figurait des luttes, un embrasement, une victoire. Ailleurs, on conduisait un fantôme de paille sur un étang et, à l'aide d'une échelle posée sur le rivage, on y mettait le feu, au milieu des acclamations de la foule ; cette figure dans le Midi de la France s'appelle Papesue, c'est-à-dire île flottante. Quant aux étangs desséchés, on conte d'un bout à l'autre du monde la même légende en donnant le beau rôle à l'homme, le vilain rôle à la Femme : une vallée était remplie d'eau ; une méchante femme avait causé cette inondation ; un homme divin se présente qui fend la roche et met l'étang à sec ; ce personnage s'appelait Yu en Chine, Kashyapa à Cachemire, Bel à Babylone, Hercule dans la vallée de Tempé, Ram dans les pays du Nord. Sa révolte s'appelle le déluge de Ram.
C'est ainsi que la tradition masculine fit une légende destinée à justifier les hommes de tous ces crimes et à les imputer à la Femme.
On raconte que l'ennemie de Ram, Râvana, forcée d'abandonner sa capitale Ayodhyâ (aujourd'hui Aoud ou Houd sur le bord méridional du Gange) et de sortir même du continent, se retira dans l'île de Lanka (aujourd'hui Ceylan) et s'y crut à l'abri des efforts de son ennemi, regardant les flots qui l'environnaient comme un obstacle insurmontable.
La tradition rapporte que les compagnons de Ram profitèrent de quelques rocs épars dans les ondes pour arrêter et lier ensemble un nombre considérable de bateaux dont ils formèrent une immense pont sur lequel ils passèrent. Les Hindous montrent encore les ruines de ce fameux pont dans une suite de rochers qu'ils appellent le pont de Ram.
Le grand Khan (Caïn) porta par ce moyen l'incendie dans le palais même de Râvana qui fut tuée, et Ram resta seul le maître de l'Asie. (Fabre d'Olivet, L'Etat social, p. 239.)
D'après une tradition anglaise, tous ces malheurs seraient arrivés en l'an du Christ 65, sous le règne de Lugail Rhiaberg ; c'est une femme qui en fut la cause. Même tradition à Killarnay.
Les plongeurs qui vont chercher dans les sables du lac des opales, des cornalines et des chalcédoines disent merveille des tours rondes, des temples et des palais qu'ils aperçoivent au sein de l'humide demeure.
M. Lehon dans L'Homme fossile, nous parle des débris trouvés dans les cités lacustres ; il mentionne des haches en pierre, des poignards en bois de cerf, des pointes de flèches en silex ou en os.
Dans d'autres bourgades plus récentes, les armes sont en bronze, ainsi que tous les objets tranchants qui servent aux usages de la vie ; ce bronze est toujours composé de cuivre et d'étain. Le bronze des Egyptiens, des Grecs et des Etrusques contient ordinairement du plomb, celui des lacs suisses jamais.
Enfin, dans quelques stations plus modernes, il y avait des objets en fer, des épées en fer (5), du type gaulois, sans garde ni croisière.
A la Tiefenau, en Suisse, on a découvert tout un champ de bataille, des épées, des roues de chariots, des mors argentés, des cottes de mailles, des monnaies avec l'effigie du cheval celtique.
On a trouvé aussi des symboles religieux : des croissants lunaires en argile, des amulettes trinitaires, formées de trois tiges portant un anneau de suspension et se terminant chacune par un globule, comme les pendants d'oreilles de Junon, tels qu'ils furent plus tard décrits dans l'Iliade ; des bracelets, des colliers, des tissus de lin, des dentelles, du blé, de l'orge, des pois, de la vigne et des cerises dans des pots.
(1) Les castels qui furent renversés ont laissé leurs ruines sur les escarpements de nos rivières, où leur nom d'Alcazar les a fait nommer camps de César.
(2) Les noms de Perses, de Mèdes, nous viennent d'Hérodote et sont inconnus aux Asiatiques, qui nommaient la Perse Iran.

(3) Chez les anciens, les masculinistes disaient sous forme de proverbe à un homme qui se corrompait, d'après eux (c'est-à-dire qui devenait féministe) : Massiliam navigas
(4) Les jeux du cirque à Rome, les jeux Olympiques en Grèce, les tournois du Moyen Age.
(5) On raconte que le fer aurait été découvert du temps de Minos dans l'embrasement du mont Ida. Ce serait par suite des incendies que le fer aurait été trouvé, et cela explique l'horreur que les femmes avaient pour ce métal.


Au milieu de ce désordre, une grande femme se lève, restitue toute la science primitive, puis écrit des poèmes immortels qui racontent les luttes soutenues contre les femmes. Cette nouvelle Déesse est connue sous différents noms et surnoms. On l'appelle Vénus, Uranie, Hemœra, Bélisama ou Mater-idea.

VÉNUS
Nous avons à restituer sa personnalité.
Son histoire réelle ayant été effacée, on ne la connaît plus que par la mythologie.
Vénus est surtout considérée comme représentant la lumière de l'Esprit. Elle est surnommée Uranie et aussi Lucifer. La colombe est son symbole et représente le Saint-Esprit qui est en elle, l'Esprit qui s'élève et qui élève. Elle fut mise au nombre des astres. Son nom fut donné à une brillante planète. Sa fonction est d'annoncer le jour, dira-t-on, parce que sa présence fait la lumière.
Vénus était appelée Lucifer le matin, ou l'Etoile du Berger, et Vesper le soir. On dit aussi Hesper ou Vesperugo quand elle paraît à l'Occident, peu après le coucher du soleil.
Elle était surnommée Basilée (Basilis), c'est-à-dire Reine ; elle est fille de Cœlus, le Ciel.

LES VÉNÈTES
Les affiliés de Vénus sont les Vénètes.
En Gaule, ils ont une importante colonie sur le territoire où l'on fondera la ville de Vannes.
Ce nom, corruption de Veneta, restera dans certaines régions du Nord où la particule Van se mettra devant les noms pour les ennoblir. Cela indique serviteur de Vénus. Van est devenu Von chez les Saxons. Il existe à deux lieues de Liège, au bord de l'Ourthe, un endroit encore appelé les Vennes, près de Froidmont.
Vénus serait un nom déformé. La terminaison us aurait été ajoutée par les Latins quand ils masculinisèrent tous les noms. C'est une terminaison masculine. Le féminin, selon le génie de leur langue, serait Vena.
M. Dottin nous apprend que, parmi les inscriptions celtiques, on trouve Bena, sacra Bena (Etudes sur l'antiquité celtique, p. 109). Et il donne au mot ben la signification de femme. Alors, sans doute, Femme Divine. Vénus serait donc le nom même de la Femme, Ben ou Ven. (Dans certaines langues, le B et le V se confondent ; c'est la prononciation qui les différencie.)
Nous avons montré déjà que Vénitien et Phénicien étaient le même mot écrit différemment, et que l'oiseau sacré des Phéniciens, le Phénix, pouvait aussi s'écrire Venix. Or nous trouvons qu'on représente Vénus par l'oiseau Vennou ou Bennou, qu'on appelle le Phénix des Grecs.
Comme dérivé de Bena (Vena), nous trouvons chez les Celtes la Déesse Bendis ; elle a des serviteurs qu'on appelle Bendès, Bender.
La Déesse Bendis est devenue Bhavanî aux Indes. Chez les Israélites, nous trouvons les Beni-Israël. Et nous retrouvons cet usage de mettre le nom de la Femme devant les noms propres, dans l'habitude de mettre EVA devant les noms : Eva-Marie, Ave-Maria.
Les Grecs, qui copiaient tout, firent de eva le mot eu (le V et l'U se confondent dans leur langue) et mirent ce eu (qui signifie Lien) devant certains noms : Eu-rope.


BÉLISAMA (Surnom de Vénus)
Nous disons : surnom de Vénus, mais il faudrait peut-être dire Vénus surnom de Bélisama, car nous ne savons pas quel est le nom et quel est le surnom.
Cailleux dit : « Les Gaulois avaient gardé dans leur mythologie une ancienne personnification féminine, Bélisama, qui avait enseigné à leurs aïeux la médecine, les arts et les métiers (1). On la considérait comme une Déesse sanitaire ; les eaux thermales lui étaient consacrées. Les inscriptions l'assimilent à Minerve. » Elle fut la première des « Sagas », ces anciennes Doctoresses de la Celtide, que les Gaulois appelaient « Sages-Femmes ».
De Bélisama, on a fait basilique, édifice où l'on rendait la justice, église principale, parce que cette Déesse avait restitué le culte déformé par la révolte de Ram.
La Déesse Bélisama donna son nom à une classe d'hommes appelés Belech. Ce sont les Druides, qui sont ses fidèles serviteurs, ses vrais initiés. On croit qu'ils sont appelés ainsi parce que belech veut dire lin et qu'ils sont vêtus de lin, mais ce nom a une autre origine, il signifie Prêtre de Bel.
Belgius vient de Belech, qui veut dire Druide. De Belgia, terre de Bel, on a fait Belgique. Polybe parle de la ville de Bellica.
Le Belech célébrait ses Mystères à Is, à Isca Silurum, à Isca Dumnoniorum.
Jusqu'en Irlande, nous retrouvons ce nom devenu Beal. En anglais Bold, en australien Bool. Dans l'Afrique septentrionale, nous trouvons à Cyrène le nom de Balis. Ce nom, adopté par les Hindous, est devenu Mahâ-Bali (grand Bali).
Dans le premier chapitre de l'Iliade, nous retrouvons Belos, qui est arrivé à signifier le Ciel dans le dialecte grec de Laconie. Bela signifie éclat, splendeur.
Bel-tene (feu de Bal en irlandais) était fêté le 1er mai ; c'était la fête des fleurs, la fête de la Femme (2).
Les Belgæ, au temps de César, habitaient la partie de la Gaule comprise entre le Rhin, la Marne et l'Océan. Strabon comprend les Armoricains, parmi les Belges. Les Rémi apprirent à César que la plupart des Belges étaient issus de Germains. Les Belges différaient des Galli et des Aquitains par la langue, les institutions, les lois. Pour Strabon, ils ne diffèrent pas des Gaulois par l'aspect physique, ils parlent la même langue, sauf quelques particularités dialectales ; leurs institutions et leur genre de vie ne diffèrent qu'un peu de ceux des Gaulois. César donne expressément le nom de Germains à quelques peuples belges : Condrusos, Eburones, etc. Mais Ambiorix, roi des Eburons, appelle Galli ses compatriotes.
Rappelons que c'est en l'honneur de Vénus-Bélisama qu'on appela Baléares les îles où on avait installé des observatoires appelés Héméroscopes, que c'est aussi pour rappeler son règne dans les régions du Nord qu'une mer s'appela Baltique.
(1) Jean Hani, dans « La Vierge noire et le mystère marial » écrit : « Quelle qu’ait été l’influence exercée par les divinités gréco-romaines sur le culte de la Vierge en général et de la Vierge noire en particulier, on ne doit pas oublier une autre influence, dont le rôle fut sans doute plus important encore, celle des divinités celtiques dont le culte était florissant particulièrement en terre gauloise. Un culte dont les origines lointaines remontaient à l’âge néolithique (à partir de 9 000 avant J.-C.) et même au-delà, au paléolithique. Les statuettes stéatopyges de ce dernier âge témoignent d’un culte à la Magna Mater présidant à la maternité et à la fécondité générale. En ce qui concerne les débuts de l’histoire nous possédons des statuettes des déesse-mères gauloises habitant des grottes, qui ont été retrouvées sur le sol français, et sont conservées au Musée des Eyzies. Il est remarquable que les figures de ces déesses ont la même attitude que celle de nos vierges, par exemple. La statue gallo-romaine découverte au fond d’un puits près du Bernard en Vendée. Les différentes entités divines que nous rencontrons dans le panthéon féminin, ne sont en réalité que les différents noms que revêt, selon les peuplades et les régions, la Magna Mater. Elle est à la fois Belisama, Régantona, Brigantia, Brigit et, surtout Ana ou Dana. Sous le nom de Belisama elle était vénérée principalement dans le Centre, l’Ouest et le Nord de la Gaule comme le signale ici encore la toponymie : Bellême (Orne), Balesmes (Haute-Marne), Blesmes (Aisne), Blismes (Nièvre), Beleymas (Dordogne).
« On sera particulièrement attentif à la forme réduite du nom : Belisa qui, par l’intermédiaire Belsa a donné son nom à la Beauce, car la Beauce, chère au poète Péguy, est le pays de Chartres, l’un des plus célèbres sanctuaires de la Vierge noire, ce qui donne à penser que la virgo paritura qu’y honoraient les Druides était Belisama, la Grande-Mère sous ce nom. »
(2) Mey en vieux teuton signifie puella, fille. Meymænd (mois de mai) signifie mois consacré aux filles. Les garçons décorent la façade de leur demeure de branches de feuillage.


LE CULTE DE L'ESPRIT RESTITUÉ : LE FEU SACRÉ
Nous avons vu que du nom de Bélisama (Vénus) on a fait Basilique. C'est que cette Déesse va réorganiser l'ancien culte, jadis institué par les Mazdéens.
Le nom grec du feu est Pyr, d'où Pyramis, en égyptien Pyramide. Donc les Pyramides étaient des Temples sacrés dans lesquels on se cachait et qui étaient construits de façon à en rendre l'accès impossible à ceux qui n'étaient pas initiés.
Le mot Pyr est phrygien.
Dans l'Edda suédoise, le feu est nommé fyr ou fur ; les Grecs, dit-on, prononçaient pyr comme nous prononçons pur.
Il existait en Orient des Temples du feu qu'on appelait Pyres. Il s'agissait du feu symbolique représentant l'Esprit.
C'est parce qu'il y avait des Temples du feu sur les montagnes qui séparent l'Espagne de la France qu'on les a appelées Pyrénées, et non parce qu'elles furent embrasées. Ces montagnes servirent de refuge aux femmes persécutées ; partout où elles étaient, celles-ci établissaient ce que, symboliquement, on a appelé le culte du feu, du Feu sacré.
Pyrénée fut le surnom de la Vénus adorée dans les Gaules, et, du reste, la mythologie nous dira que Pyrène, fille du roi Babrycinus, donna son nom aux montagnes de l'Ibérie.
La femme, pour échapper à l'homme, se cache sur les montagnes élevées, d'où l'on peut voir venir l'ennemi, ou dans des cités bâties au milieu des lacs, ou bien dans des lieux fortifiés , à l'embouchure des fleuves. Ces lieux de refuge des femmes étaient interdits aux hommes. Un retranchement sacré s'appelait Mound, d'où le mot Mundus (pur) donné à ceux qui étaient dans le retranchement, et in-mondus (impur - immonde) à ceux qui étaient dehors.
En grec, le mot latin mundus se traduisait par kosmos. Mais les hommes pervertis retourneront la signification des mots ; pour eux, mundus viendra de in et undu (dans l'onde, allusion au déluge), et on opposera ce mot au mot kosmos qui servait à désigner le monde féminin.
On exprimait cette séparation des sexes qui se produisit partout par un langage spécial. En Egypte, les villes des hommes révoltés étaient appelées Villes des morts.
C'est partout la même opposition : le Ciel et la Terre, d'où naîtront les idées de Paradis et d'Enfer.
Ceux qui vivaient dans le mundus des hommes étaient des Mânes, tandis que ceux qui vivaient dans le kosmos étaient des Déas.
Les Prêtres, qui cacheront toute vérité, diront qu'il s'agissait d'un endroit où l'on va après la mort, alors qu'il s'agit d'un régime terrestre. Ainsi les Paradis furent dans maints endroits a la fois, comme les Enfers, qui étaient les villes où régnait l'homme pervers. Il y eut un Tartare au Nord, comme il y eut un Shéol chez les Israélites, un pays des ombres chez les Egyptiens, et le régime masculin s'étendant devait envahir le monde et, peu à peu, supprimer ce qui restait des Champs Elysées c'est-à-dire des anciens empires gynécocratique.


TRANSFORMATION DU DRUIDISME
L'institution d'une société secrète pour sauver la vérité de la destruction nous montre l'étendue du désordre que le « déluge de Ram » avait produit. Il fut le point de départ d'une guerre intestine qui ne devait jamais finir.
Les Druidesses, d'abord toutes-puissantes, perdaient peu à peu leur influence, elles sentaient que leur autorité chancelait, on les révérait moins ; le Druide se libérait de tous ses devoirs envers elles, mais non pas sans luttes. L'homme ne veut pas accepter les injustices de la Nature, il se déclare l'égal de la Déesse, en attendant qu'il se mette au-dessus d'Elle. En la voyant déifiée, il se disait : c'est injuste ! Pourquoi ce qui est bien pour Elle serait-il mal pour moi ? Et s'appuyant sur ce raisonnement, logique en apparence, mais faux dans le fond, il marchait à la conquête de sa liberté morale, il rejetait toutes les entraves qui le gênaient.
Les Druides jusque-là fidèles à la science sacrée, se divisèrent. Les vrais initiés continuèrent à servir la sainte cause, mais les esprits faibles se laissèrent entraîner dans la voie de la révolte et s'affranchirent peu à peu de la direction féminine.
Ceci nous explique pourquoi le Druidisme est présenté sous deux aspects : tantôt c'est la doctrine supérieure et ses ministres sont des hommes de bien ; d'autres fois c'est une affreuse superstition, qui succède au culte simple des premiers temps, en même temps qu'une religion intolérante et farouche.
Pour expliquer cette transformation, il faut envisager l'évolution des facultés humaines.
L'homme change en avançant dans la vie ; celui qui était docile dans ses années de jeunesse subit l'atteinte de la réaction physiologique de son sexe, et cela lui donne une nouvelle physique qui engendre l'audace. Il subit, en même temps, la réaction psychique qui fait naître en lui l'erreur et l'orgueil. Ceci nous explique pourquoi les hommes de cette époque devinrent impatients de toute sorte de joug, s'irritèrent de la moindre contrariété, rejetèrent toute discipline et se firent de la liberté à reconquérir un idéal sauvage auquel ils sacrifiaient tout, même leur vie.
Mais leur conscience n'était pas encore engourdie, et ils sentaient toute l'horreur de leur sacrilège ; aussi ils cachaient dans les sombres forêts leur culte devenu farouche et cruel, en même temps qu'ils se donnaient l'air austère. C'est la suprême hypocrisie qui va naître.
Ajoutons, cependant, pour leur défense, qu'il faut tenir compte de la calomnie répandue sur la religion druidique par les Grecs et les Latins qui ont présenté les Druides comme des hommes sanguinaires. La question reste à étudier dans son origine et dans son évolution.
Il en est de même des immenses richesses qu'ils surent accaparer.
Rappelons que la propriété collective familiale est à la base de toute société matriarcale. Donc, au début, les Druides n'avaient pas de propriétés. Mais par la suite ils prélevèrent un revenu ; de plus, ils recevaient des dons et, ainsi, devinrent propriétaires d'une grande quantité de terre attachée aux sanctuaires, ce qui mit entre leurs mains des trésors immenses.
Déjà en Chaldée un fait analogue se produisait. Les officiants appelés Patesi formaient une caste privilégiée près des Déesses. Ils étaient investis de biens, mais qui étaient inaliénables et dont ils n'avaient que la gestion, le fonds restait à la communauté.


PYTHAGORISME
Au milieu du désordre que les révolutions religieuses avaient provoqué, une renaissance de l'Esprit féminin se produisit encore ; elle était représentée par une sorte de congrégation sacrée, assemblée secrète de gens sages et religieux qui se répandit en Europe, en Asie et même en Afrique, et qui lutta contre l'ignorance et l'impiété.
Cette société secrète tendait à devenir universelle, elle rendit à l'humanité des services immenses. C'est ce que les Grecs ont caché sous le nom de Pythagore, quand on arriva à fonder à Crotone une succursale de cette société, déjà répandue partout.
Rappelons que, dans le Dictionnaire de Owen Pughes, le mot Pythagore, qui est d'origine galloise, est ainsi expliqué :
- Pythagoras : Explication de l'Univers, Cosmogonie.
- Pythagori : expliquer le système de l'Univers (mot composé de Pyth, période de temps ; agori, découvrir)
- Python : système de l'Univers.
- Pythones : une cosmogoniste, une pythonisse.
- Pythoni : traiter de cosmogonie.
- Pythonydd : celui qui systématise le monde.
Cette renaissance ne semble être qu'un aspect particulier d'un grand mouvement d'idées qui aurait pénétré le monde civilisé six siècles avant notre ère. Il y avait alors des sectes qui par leur science, leur vie austère, leur morale supérieure (1), faisaient opposition à l'envahissement de l'erreur et du mal que l'ignorance générale avait fait naître.
Origène, citant Celse, dit que les peuples les plus sages sont les Galactophages d'Homère, les Druides des Gaulois et les Gètes ; ces derniers, établis sur le Pont-Euxin, sont appelés aussi Galactophages parce qu'ils ne se nourrissaient guère que de lait et de fromage.
C'est évidemment parmi ces sages qu'il faut chercher le fondateur ou la fondatrice d'une nouvelle congrégation qui va devenir une société secrète appelée le Rite d'Hérodom.

(1) Que jamais le sommeil ne ferme ta paupière,
Sans t’être demandé : Qu’ai-je omis ? qu’ai-je fait ?
Si c’est mal, abstiens-toi : si c’est bien, persévère.
Médite mes conseils ; aime-les ; suis-les tous :
Aux divines vertus ils sauront te conduire.
J’en jure par celui qui grava dans nos Cœurs,
La Tétrade sacrée, immense et pur symbole,
Source de la Nature, et modèle des Dieux.
Mais qu’avant tout, ton âme , à son devoir fidèle,
Invoque avec ferveur ces Dieux, dont les secours
Peuvent seuls achever tes œuvres commencées.
Instruit par eux, alors rien ne t’abusera :

Des êtres différens tu sonderas l’essence ;
Tu connaîtras de Tout le principe et la fin.
Tu sauras, si le Ciel le veut, que la Nature,
Semblable en toute chose, est la même en tout lieu :
En sorte qu’éclairé sur tes droits véritables,
Ton Cœur de vains désirs ne se repaîtra plus.
Tu verras que les maux qui dévorent les hommes,
Sont le fruit de leur choix ; et que ces malheureux
Cherchent loin d’eux les biens dont ils portent la source.
Peu savent être heureux : jouets des passions,
Tour à tour ballotés par des vagues contraires,
Sur une mer sans rive, ils roulent, aveuglés,
Sans pouvoir résister ni céder à l’orage.

Dieu ! vous les sauveriez en désillant leurs yeux...
Mais non : c’est aux humains, dont la race est divine,
A discerner l’Erreur, à voir la Vérité.
La Nature les sert. Toi qui l’as pénétrée,
Homme sage, homme heureux, respire dans le port.
Mais observe mes lois, en t’abstenant des choses
Que ton âme doit craindre, en les distinguant bien ;
En laissant sur le corps régner l’intelligence :
Afin que, t'élevant dans l’Ether radieux,
Au sein des Immortels, tu sois un Dieu toi-même !

(A. Fabre d'Olivet, extrait des Vers Dorés de Pythagore, Perfection).

LE RITE D'HÉRODOM
Il existe encore dans la Franc-Maçonnerie moderne un Rite dit d'Hérodom, qui est considéré comme la continuation directe du Rite qui a précédé tous les autres. On l'appelle aussi Rite de Kilwinning, et encore Rite ancien et de Perfection.
On a beaucoup cherché l'étymologie du mot Hérodom, sans rien trouver parce qu'on n'est pas remonté assez loin dans l'histoire des sociétés secrètes. On y retrouve le mot latin hœres, héritier, au génitif pluriel hœredum, et, pour comprendre la réelle signification de ce mot, il faut se rappeler que Junon est appelée Souveraine, Hera, en grec, et que ceux qui avaient hérité étaient appelés Hérès. Ceux qui servaient Junon étaient les Hérésides, et c'est de ce mot qu'on a fait héritier.
Des représentations symboliques en l'honneur de Junon étaient appelées Héréenes, d'où Hérodom.
Les initiés de Kilwinning donnaient le nom de Très-Sage à leur président.
Ragon, ayant à parler de la légendaire montagne d'Hérodom, l'appelle une « montagne fictive ». (Rituel du Maître, p. 72,)
Ida est la montagne consacrée à Cybèle, quelquefois appelée Idæe, ou surnommée Idéenne. Les Corybanthes, qu'on trouve dans les Mystères, sont appelées Idéennes.
Rappelant les traditions passées, on montre que la grande Déesse des Galates portait le nom de Mater Idæa, que ses fidèles lui prêtaient serment sur le dolmen (eedt signifie serment, et hito pierre noire), et que de Madre Idæa on a fait Madrid. Enfin, sur les pierres qui formaient cette enceinte olympienne étaient les momies, c'est-à-dire les Grandes Déesses, oor-ahn (oor, grand, ahn, parent), ce qui fit donner au ciel symbolique le nom de Ouranos (Dictionnaire Celtique).
Nous trouvons encore une autre façon de représenter le Mont Ida. Le pays Kymris se disait aussi Cimmérien, et de ce mot on fit cime ; comme de Kaldée, qu'il avait formée, on fit crête ; une élévation, une montagne, une cime.
De là cette métaphore : « entasser montagne sur montagne pour escalader le ciel ».

Et pour prouver que ce sont bien les Kymris qui ont cette supériorité, on rappelle qu'un prêtre de Bélénus, d'après Ausone, est appelé Beleni Ædituus (professeur). Or les prêtres de Bélénus, ce sont les Druides.
Rappelons que les Kymris ou Belges, et les Gallois d'Armorique sont les deux grandes divisions du rameau celte gallois (Galls, Galli, Galates, Galatæ). Ce rameau diffère essentiellement du rameau gaélique d'Ecosse et d'Irlande.
Le rite d'Hérodom se compose actuellement de 25 degrés ; mais sa première classe, qui fut sans doute la primitive, comprend trois degrés comme les Mystères druidiques. Ce sont les trois degrés de l'Ecole Pythagoricienne.
Si nous rapprochons maintenant le nom de Junon de sa forme première, nous voyons que c'est un dérivé du nom de Ana (Jana) qui signifie ancien.
Hera représente donc l'héritage de la science ancienne, celle qui fut formulée dans l'A-Vesta par Ardui-Ana-ita.
Le mot as (ans ou hans), qui signifie ancien (d'où ancêtre), est le titre honorifique des Mères (les anciennes). De là, la hanse germanique et les villes hanséatiques.
La Mère, appelée aïeule, donne l'idée du culte des ancêtres. On honore la Voluspa (Edda) et Taoth, la première révélatrice.
C'est ce qui irrite l'orgueil des masculinistes. Pourquoi honorer une femme et pas un homme ? Et c'est là le premier germe de l'idée qui fit créer des dieux mâles.
Nous trouvons ces nouveaux Mystères en Egypte, d'où ils passent à Corinthe où Isis porte le surnom de Pélasgique.
En l'honneur de Cybèle, on célébrait les Phrygies. Cette Déesse est la Mère de la Phrygie, la Mère Phrygienne (Mater Phrygia), la bonne Mère, Mâ, appelée Dindymène par les Grecs. (N'est-ce pas de ce mot qu'on a fait dinde ?) De la Grèce, ces Mystères passent à Rome vers le temps de Sylla, dit-on.
Les Mégalésies étaient des fêtes et des jeux solennels en l'honneur de la Grande Mère des dieux.
Les Matralies étaient des fêtes en l'honneur de Matuta. La fête des Dames romaines était appelée Matronalies.
Il y avait aussi les Matères ou les Mères, qui étaient symbolisées par des Déesses révérées à Engyon, ville de Sicile.
On célébrait aussi des Mystères à Samos, île de la mer Méditerranée, vis-à-vis de l'Ionie, en l'honneur de Junon qui y était adorée et qu'on avait surnommée Samienne.
On appelait lustration une cérémonie religieuse très fréquente chez les Romains. Elle se faisait ordinairement par des aspersions, des processions, des sacrifices d'expiation. Les plus solennelles à Rome étaient celles des fêtes lustrales, qui se célébraient de cinq ans en cinq ans, d'où vient l'usage de compter par lustres (comme les Olympiades). C'était la période de renouvellement des unions consacrées pour cinq ans.
Le mot lustration, qui éveille une idée de propreté, rappelle le mot sabéisme (voir l'article sur la Perse) qui contenait la même idée ; ce qui prouve que les hommes n'ont gardé que ce souvenir, alors que toute la partie abstraite de l'enseignement donné dans les Mystères avait disparu. Les ministres de Cybèle se nommaient Galli, ainsi que les ministres de Mabog. (Voir Cailleux, Or. Celt., p. 298.)
On ridiculisa Cybèle et les Sibylles.
De Cybèle on fit Cyboleth, en attendant les Catholiques qui en feront Saint Sabadius, et comme les Sibylles avaient rétabli la loi de la communion sanctifiée et réglementée, la Sibylle devint le vase d'élection, ce qui fera donner le nom de ciboire au vase dans lequel les prêtres catholiques conservaient les hosties consacrées, image des anciens épis de la Déesse Cybèle.
La Sibylle garda le prestige mystérieux de la femme cachée comme l'antique Schyl (Achille) d'Homère, dont elle semble une résurrection. Faisons remarquer que les Mystères sont toujours fondés par trois femmes : un triangle. Et c'est de là que vient l'idée du tré-pied des Prêtresses. Dans la langue germanique, trois se dit drey et pied fus. Voilà donc un nom, Dreyfus, qui a une haute signification mystique.
La Prêtresse, pour enseigner, s'asseyait sur un trépied sacré, ordinairement d'or ou d'argent, devenu une espèce de petite table triangulaire qui existe encore dans les Loges maçonniques.


LES VAL-KYRIES
Les Sibylles continuent l'œuvre des Val-Kyries, qui étaient les Prêtresses de Vénus. Elles exerçaient la suprématie spirituelle (Val ou Bal, vallons, a fait Val-Kyrie). Kyria signifie Maîtresse.
Ce nom porté chez les Hindous y est devenu un vocable, Kri ou Çri, qui se met devant les noms de femme pour leur donner un caractère de suprématie spirituelle.
Les Grecs le représentent par un monogramme fait de deux lettres, le X et le P (le chi et le ro).
Ce mot fait kritère, kriterion (critérium), jugement divin. De Kyrie on a fait kurion, chef d'une curie, quand le prêtre a pris la place de la Prêtresse, et on nous, dira que le curiom c'est le prêtre qui préside aux sacrifices d'une curie, le chef d'une curie. Les Catholiques en ont fait le mot curé.
La légende raconte cette profanation en ces termes :
« La vérité menacée, c'est la Valkyrie gardée dans un château de flammes dont les approches sont défendues par les rochers, par les nuages, par les fantômes, par les esprits des ténèbres. »
Cependant, la vérité peut être conquise par les chevaliers sans peur et sans reproches. On les appelle Catanes parce qu'ils font partie d'un ordre et en portent la chaîne (Catena).
On peut rapprocher les Kyries des Galli, prêtresses dont le nom se retrouve dans Galla-Thea.


LA MÈRE, PROVIDENCE UNIVERSELLE
Dans toutes les antiques traditions, la Mère est considérée comme la Providence pourvoyant à tout et distribuant aux humains toutes les choses nécessaires à la vie.
Sous cet aspect, nous trouvons qu'on lui avait élevé un Temple dans l'île de Délos. On y voyait une femme âgée et vénérable qui tenait d'une main une corne d'abondance, les yeux fixés sur un globe vers lequel elle étendait une baguette qu'elle tenait de l'autre main, ce qui signifiait qu'elle répand l'abondance sur toute la Terre. Ceci nous révèle, à la fois, son rôle universel de Mère nourricière et de Mère spirituelle, enseignant aux hommes les lois de la cosmologie, toutes découvertes pendant cette époque primitive. Les grands Livres sacrés de tous les pays en font foi.
Nous trouvons aussi, dans les archives du passé, une Cérès Mammosa, ainsi nommée à cause d'une infinité de mamelles pleines qu'elle avait autour d'elle, comme une Mère nourrice de tout le monde.
Diane fut surnommée Pédotrophe (qui nourrit les enfants).
On appelle « Messies » les Déesses des moissons. Il y en eut une particulière pour chaque espèce de moisson.


Les Déesses avaient toutes un peuple d'affidés (a préfixe, fides, foi) qui portaient sur eux, à découvert, l'emblème de leur dévouement. Chez les Celtes, les dévoués de la Déesse Néhal-Ennia portaient un anneau, et c'est du nom de la Déesse « Ennia » qu'on fît annulus (anneau).
Dans les pays où la Déesse était une Magicienne faisant des choses merveilleuses (des guérisons, des travaux de fée) qu'on désigne par le mot sortilège, l'anneau qui lie à elle s'appelle sortija.
Ceux qui portaient un collier autour du cou, appelé cadena ou catena (chaîne), étaient les Catanes, et ce nom resta longtemps pour désigner celui qui fait partie d'un ordre et en porte le cordon (1).
Les affiliés de la Déesse Mâ-Bog (qui a donné son nom à la ville de Maubeuge) avaient, imprimée au cou, la marque du collier.
La Déesse Bendis a des serviteurs qui s'appellent Bendès, Bender, ce qui veut dire lier (Dea, Dêva, Dieva, Diana fait Dienen qui signifie servir). Dans la langue phénicienne, la discipline se dit Iaca. De ce mot dérive Jugum (joug), servitude volontaire, ainsi que l'oriental yogi (religieux), et jacha huaca, la maison disciplinée de Cusco.
Yago (dont les Catholiques feront Santiago) est un ancien nom donné au joug druidique chez les Callaïques (en Galice). Les initiés portaient le collier de l'ordre, Torques, ce qui est l'origine de la légende populaire qui donne pour disciple au patron de l'Espagne (Santiago de Compostelle) San Torcuato.
Cailleux, qui voit la source de toute civilisation chez les Celtes, dit dans son livre (Origine celtique de la civilisation, p. 384) : « Le principe de servitude volontaire ne se borna pas au pays des Celtes ; la discipline druidique se répandit partout, jusque sur le continent américain, jusque dans les îlots les plus reculés de l'Océanie. »
Il était des Déesses, comme Bhâvani aux Indes, dont le culte était continué par une série indéfinie de Prêtresses. Elle était surnommée Dordji Pa Mou, c'est-à-dire Sainte Mère.
« En considérant la Sainte Mère au Thibet, dit M. Cailleux, il est facile de voir ce que furent, dans les temps druidiques, les Abbesses de nos Monastères. Bhâvani habite un palais tout entouré de chapelles et de couvents ; quand elle sort, on la porte sur un trône ; les thuriféraires la précèdent, une foule pieuse et dévote se prosterne devant elle pour baiser le sceau qui sanctionne ses décrets. Elle possède donc encore dans toute leur plénitude les immortelles prérogatives de la Divinité (2).
« Ses antiques sœurs des pays occidentaux, au contraire, sont depuis longtemps dépossédées de leur premier état, rentrant peu à peu dans la simple nature humaine. Elles n'étaient plus, dans ces derniers temps, malgré le faste qui les entourait, que de simples mortelles » (Origine Celtique de la Civilisation, p. 210).
Il est impossible de citer toutes les Déesses qui furent honorées sur cette terre d'Europe, dont le nom est celui d'une femme ; le nombre en est immense, parce que la plupart des femmes prenaient un rôle dans cette jeune activité humaine qui n'était pas encore entravée, et le mot Déesse les désignait toutes comme le mot Fée.
Donc, la religion des Celtes avait un idéal élevé. Les Druidesses qui l'enseignaient avaient un grand prestige ; le peuple les croyait douées d'un pouvoir surnaturel. Leur souvenir se confond avec celui des Fées.
La parure d'un Celte était son collier ; il le portait en ambre ou en or, et ne le quittait jamais. On alla même jusqu'à enterrer les morts avec leurs colliers, et dans les tombes on retrouve encore les aïeux parés de cette marque de noble servitude. Le collier indique que l'on fait partie du parti de l'ordre, c'est pour quoi on disait « collier de l'ordre ».
Les Druides, qui étaient les affidés des Druidesses, portaient un collier d'or, Torques en celte, d'où Torquatus (voir Garciles, Histoire des Incas).
Le plus grand triomphe qui pût illustrer les soldats de Rome c'était d'enlever à un Gaulois le collier qui le vouait à la grande Déesse, et le surnom de Torquatus (de Torques, collier en latin) était la récompense accordée au héros qui avait obtenu ce succès.
(1) Le cordon bleu est devenu l'insigne des chevaliers du Saint-Esprit. Quand, après la révolte de l'homme, on changera la signification des mots, on renverra à la cuisine la femme qui montre son esprit, et on dira d'elle par ironie : c'est un cordon bleu (voir Dictionnaire de Littré, mot cordon).
(2) La maison-mère des druidesses de Bretagne était à Anglesey, et les Romains les appelaient Ordovices (Ordo en latin, Orthos en grec sont les racines de ce mot) ; leurs jugements s'appelaient ordalies (oor, grand : deel, jugement).


M. Désiré Deschamps publia dans La Question sociale de 1888 une série d'articles intitulés La Femme et la Civilisation.
Nous lui empruntons les lignes suivantes :
« Le souvenir de cet Âge d'or a traversé les âges. Il vivra aussi longtemps que l'humanité.
« Du foyer où la Femme était la Mère-Abeille, sortit la plus belle série d'inventions qui ait illustré une époque. Créée la poterie, créée la vannerie, créé le fuseau, créé le métier à tisser, créée la corderie, créée la culture de la terre, créée la panification, créée la domestication des animaux, créée une quantité de ressources jusque-là insoupçonnées. »


Gloire éternelle aux grandes femmes qui ont créé la civilisation antique, jamais dépassée ! Gloire et respect à la Mère Divine qui créa l'homme, son fils ingrat, qui la renversa de son trône et lui vola sa gloire.


LES PRIMITIFS ADOLESCENTS
La crise de l'adolescence, rapide dans la vie actuelle, eut une longue durée dans l'évolution de la primitive humanité. A partir de ce moment, des différences considérables se produisirent entre la vie psychique et mentale de la jeune fille et celle du jeune homme.
Chez lui, l'amour fait naître l'imagination, la poésie, qui réapparaissent à l'âge correspondant chez nos adolescents.
« Il se trouve dans les trois quarts des hommes un poète qui meurt jeune », a dit Sainte-Beuve.
Dans l'enthousiasme des premiers élans, des premiers désirs, il soupire, il chante, il exhale son âme aimante et joyeuse, sans entraves sociales, sans atavisme générateur d'une timidité annihilante, sans ennemis encore, il marche en avant dans ses passions naissantes sans savoir où elles le mènent, sans crainte d'un danger inconnu. L'enthousiasme poétique de la jeunesse le saisit tout entier. C'est le premier éveil des sentiments qui vont envahir le Cœur de l'homme et bientôt jaillir comme un fleuve impétueux. Pendant que la jeune fille grandissait en beauté, en esprit, elle prenait aux yeux de l'adolescent primitif un prestige infini. Il voyait en elle un Etre très supérieur à lui, un Etre bien au-dessus de la nature masculine plus grossière. Elle était donc sur-naturelle à lui.
Il l'adorait, il l'admirait, un immense désir de se rapprocher d'elle le tourmentait, il lui semblait que près d'elle sa vie s'intensifiait, qu'aimé d'elle il allait oublier sa première honte sexuelle qui allait faire place à un sentiment de triomphe.
C'est ainsi que l'homme adolescent et la belle jeune fille vivaient au sein de la grande Nature, essayant le premier bégaiement d'amour et établissant entre eux le lien sacré qui devait les unir.
La jeune fille était resplendissante de grâce et de beauté, telles nos adolescentes modernes qui repassent par ce stade de la vie ancestrale. Elle entrait en possession d'une intelligence lucide, d'un esprit élevé ; la Nature la captivait, elle l'observait, son intuition féminine lui en faisait découvrir les lois, elle se perdait en contemplations célestes dans les belles nuits étoilées, elle arrivait à connaître le ciel et à comprendre le principe des forces universelles qui régissent les mondes.... Alors, dans les conversations du soir, elle versait dans l'esprit du jeune homme cette première science, en même temps qu'elle faisait naître en son Cœur les premiers bonheurs.
Lui, l'écoutait, il l'admirait, il l'adorait. Elle était SA DÉESSE. Elle fut la première forme de la suprématie intellectuelle et morale qui apparut à l'adolescent. C'est pour cela que l'homme porte gravé au plus profond de son Cœur l'empreinte féminine, empreinte spirituelle, parce que la première femme qui a éclairé sa pensée ne représentait pas le sexe, mais l'esprit.
Sa pureté lui inspirait cette crainte respectueuse que résume le mot red-ligio et qui devint le respect divin ; sa gloire l'éblouissait, il la voyait bien haut et, soumis, il écoutait attentif son enseignement.
Les révoltes de l'orgueil mâle n'étaient pas encore nées, pas non plus ses jalousies. Dans son esprit, encore droit, avec son imagination qui commençait à s'exalter, il rendait hommage à celle qui était sa directrice spirituelle, sa maîtresse suprême.
Cet hommage fut le premier de tous les cultes, il est à l'origine de la Religion ; bien plus, il en est le fonds. La religiosité naît avec la sexualité, mais elle se manifeste différemment dans chaque sexe.
Pour la femme, c'est une aspiration vers les hautes régions célestes où règne notre Principe de Vie en puissance dans les astres incandescents. C'est en même temps une aspiration vers le même principe de vie qui rayonne dans l'homme (voir les articles intitulés « L'Amour » et « Psychologie et loi des sexes »).
Pour la jeune fille, l'homme jeune est un rayon de soleil. Et ceci n'est pas seulement une figure, c'est un fait réel, puisque c'est l'élément de vie, l'Oxygène radiant, qui rayonne par les fibres nerveuses de l'homme, et qui est projeté par lui, en avant, vers la femme.
Dangereux rapprochement qui sera, plus tard, le premier mot du renversement des attributs sexuels.
Pour l'homme, le sentiment religieux est une aspiration vers le psychisme féminin. Aussi nous allons voir que ce qu'on appelle, dans les temps modernes, la Religion, est une manifestation compliquée dans laquelle on retrouve les deux psychismes masculin et féminin, qui se manifestèrent dès les temps primitifs : le psychisme féminin qui élève l'esprit, et qui est devenu une glorification des forces cosmiques qui contiennent le Principe créateur de notre vie ; le psychisme masculin devenu la soumission à une puissance morale supérieure à lui, devant laquelle il s'incline et qu'il adore, mais qu'il ne veut plus voir réalisée dans un être terrestre depuis que la jalousie est née en lui. Et comme il confond, dans le mélange de son atavisme maternel et paternel, ces deux manifestations, la religion est devenue, pour lui, quelque chose d'inextricable.
La femme de ces temps lointains chante des hymnes spontanés et inconscients, elle exhale son bonheur de vivre, d'être ce qu'elle est, l'Etre des Etres, d'avoir en elle toutes les béatitudes. Dans ces premiers chants, elle admire la grande Nature, elle n'adresse pas de prières, elle n'a rien à demander, elle a tout reçu, son chant est l'expression de son allégresse.
Si la poésie sacrée est pleine de l'exaltation de l'âme féminine, l'histoire humaine est pleine de l'aspiration de l'homme vers la Déesse vivante, puissance morale, avec une intelligence sûre d'elle-même et dont on peut observer l'action tutélaire à travers la marche évolutive de l'humanité. L'homme sent, malgré lui, une main toute-puissante qui le meut, et il l'appelle Providence (1), ne sachant pas, ou ne voulant plus savoir, que cette action bienfaisante, c'est la manifestation de l'esprit féminin.
L'homme sent que la Nature eût été injuste si elle l'eût laissé livré à son propre sort, et il se rattache à cette puissance sur-naturelle, c'est-à-dire sur-masculine, de laquelle il attend la direction qu'il ne sait pas se donner lui-même ; il sent qu'il y a, au sommet de l'humanité, une Divinité chargée de l'éclairer et de le diriger, une éternelle raison qui gouverne le monde.
(1) De pro-videre prévoir, d'où pourvoir. Puissance qui prévoit et qui pourvoit, qui pense pour lui, qui le dirige en ses actions, et fait le Bien à son insu.

LES DEUX PRINCIPES
La grande révolte de l'homme contre la Femme ouvrit l'ère des discordes, qui devaient régner si longtemps.
L'humanité fut, dès ce temps, divisée, et c'est cette division qui est représentée par les « Deux Principes se disputant le monde ».
Le Principe féminin, qui avait créé l'Âge d'Or et qui voulait en conserver les bases, fut appelé Conservateur (qui conserve la vie en soi et conserve le monde).
Le Principe masculin, qui avait voulu détruire l'ordre établi, fut appelé Destructeur (qui se détruit pour créer la vie de l'enfant et détruit le monde).
Dès lors, deux voies furent ouvertes devant l'humanité : l'une qui devait tendre à rétablir l'ordre et à affirmer les splendeurs de la Théosophie. C'est celle-là qui avait en elle le germe des grandes civilisations de l'antiquité, parce qu'elle consacrait le Droit naturel et parce qu'elle était la glorification de l'amour féminin qui élève l'âme de l'homme.
C'est ce que la Théologie a appelé la « cité de Dieu ».
« La paix du corps, c'est l'agencement harmonieux de ses parties […] La paix de la cité, c'est la concorde bien ordonnée des citoyens dans le commandement et l'obéissance ; la paix de la cité céleste, c'est la communauté parfaitement ordonnée et parfaitement harmonieuse dans la jouissance de Dieu et dans la jouissance mutuelle en Dieu ; la paix de toutes choses, c'est la tranquillité de l'ordre. L'ordre, c'est la disposition des êtres égaux et inégaux, désignant à chacun la place qui lui convient. » (Saint Augustin, La Cité de Dieu, 413-426).
L'autre voie est celle de l'Orgueil qui conduisait les hommes à la révolte contre l'autorité morale de la Femme, à la négation de son verbe, à tous les tourments de la jalousie, aux désordres et aux crimes qui sont la conséquence terrible des œuvres sexuelles masculines.
C'est ce que la Théologie a appelé la « cité du monde ».
On ne peut pas nier que l'homme ait cherché à détruire l'œuvre sociale de la Femme, puisque cette œuvre a disparu. On ne peut pas nier qu'il ait cherché à entraver son élévation spirituelle, puisqu'il le fait encore de nos jours.
L'histoire est remplie de la lutte qui résulte de ces deux évolutions contraires : celle de l'Esprit féminin qui veut monter toujours dans la voie du progrès infini ; celle de l'instinct masculin qui entraîne l'homme vers des plaisirs dégradants, qui troublent sa mentalité et lui suggèrent des mensonges et des ruses pour se justifier. Ce sont ces deux Principes qui furent, au début, appelés « le Bien et le Mal, l'Esprit et la Force ».
Nietzsche chante la joie de la destruction dans laquelle il voit l'accomplissement de l'éternelle destinée de l'homme. Il cite ces vers avec éloge :
« A l'heure de la mort il ordonnait,
Et il ordonna la destruction. »

« Je rêve, dit-il, d'une association d'hommes qui seraient entiers et absolus, qui ne garderaient aucun ménagement et se donneraient à eux-mêmes le nom de destructeurs ».
Il veut borner la vie débordante à ses « manifestations agressives et guerrières ».
Les émotions actives sont pour lui « l'action de subjuguer, l'exploitation, l'ambition, la cupidité, la cruauté, le plaisir de faire le mal pour le mal, de détruire pour détruire, de dominer pour dominer ».
« Le tigre déchire sa proie et dort, voilà le modèle fourni par la nature. L'homme fort et cruel tue son semblable, cela est dans l'ordre, cela est digne du tigre ; mais l'homme veille, voilà le mal, voilà la décadence, l'infériorité du civilisé, par rapport au tigre ou au grand fauve des bois, aux vieux Germains destructeurs, à l'anthropophage qui ne connaît pas « la mauvaise conscience ».
Dans sa Gaie Science, Nietzsche dit que les vices de toutes sortes sont les ouvriers cyclopéens qui servent à bâtir le nouvel édifice.
« L'homme de rapine, l'homme de proie peut se permettre l'acte terrible et toute la somptuosité de la destruction, de l'analyse, de la négation, il semble autorisé au mal, à l'irrationalité, au blâme, en raison d'un excès de forces génératrices et fécondantes, qui savent transformer tout désert en un paradis luxuriant. »
C'est parce que l'homme se détruit lui-même, dans l'acte terrible, qu'il aime à détruire la vie dans l'univers.
C'est parce que la Femme se conserve elle-même, qu'elle aime à conserver la vie universelle.
Synésius, évêque de Ptolémaïs, initié aux Mystères, dit que « les âmes humaines émanent de deux sources : l'une lumineuse, qui coule du haut des cieux ; l'autre ténébreuse, qui jaillit de la terre, dans les abîmes profonds de laquelle se trouve son origine ». (De Provident., c. 5.)
Dans tous les pays, nous allons voir les deux Principes, mâle et femelle, symbolisés par deux êtres (deux divinités, dira-t-on plus tard) qui sont en luttes continuelles.
Aux Indes, c'est Vishnou, Principe conservateur, et Çiva, le destructeur.
Chez les Iraniens, les anciens Perses, c'est Ahoura-Mazda (Ormuzd) et Ahriman, son ennemi.
En Egypte, la « bonne Déesse Isis » sera attaquée par Osiris, principe de destruction et de mort (1).
Partout la lutte divisa les nations en deux partis : les Féministes, qui s'opposaient au renversement des antiques institutions qu'ils voulaient conserver ; les masculinistes, qui voulaient tout détruire par la force ou la ruse.
La lutte fut terrible.
Les femmes s'emportaient contre leurs agresseurs qui les insultaient et devenaient de plus en plus violents et méchants.
Aucune prudence n'existait encore chez ces deux enfants déchaînés l'un contre l'autre, et qui commençaient un combat dont ils ne pouvaient pas prévoir les conséquences futures. En effet, ce sont les générations postérieures qui devaient en être victimes.
(1) Des deux Principes, les historiens masculins ont fait deux Princes.

CAÏN ET HABEL
Le premier acte de la lutte de sexes qui se produisit tout au fond de l'histoire, fut le prologue du drame humain qui allait se dérouler dans toutes les époques et chez tous les peuples.
Cette lutte de l'homme brutal contre sa sœur plus faible a été enregistrée dans les Ecritures Sacrées : c'est Caïn tuant Habel, c'est-à-dire la lutte des deux principes représentés par les Caïnites et les Habélites (Caïn, nom générique des enfants mâles ; Habel ou Hébel, nom générique des premières filles. C'est l’Hébé des Grecs. Ce mot signifie en hébreu souffle, Esprit).
Le nom de Habel est donné à des villes, alors il signifie « prairie bienheureuse ». Entre autres Abel-Mayim (I Chron. XIV, 4). La sagesse de ses habitants était proverbiale.
Dans la seconde forme religieuse, lorsque les Ecritures seront remaniées, on changera le sexe de la victime pour en cacher l'histoire, mais les rédacteurs de ces altérations sont si maladroits qu'ils nous laissent eux-mêmes la preuve de leurs supercheries.
Dans le chapitre IV de la Genèse Biblique, où la légende est racontée, nous voyons les premiers versets consacrés à l'histoire du meurtre d'Habel par son frère ; puis, au chapitre V, où l'on fait le dénombrement des enfants d'Adam, il est dit (verset 2) :
Il les créa mâle et femelle. Or, les chapitres antérieurs n'ont donné à Adam que des fils.
Les Kabbalistes et les savants initiés savent que, dans les textes primitifs, Habel est une femme, « la Femme-Esprit », sœur de l'homme. On en fera le frère de Cain, quand on supprimera la Femme de l'histoire ; alors l'humanité ne commencera plus que par des mâles.
Quel est le motif du meurtre d'Habel par Caïn ?
La Jalousie !
Son sacrifice est plus méritoire que celui de l'homme ! Cette légende est plusieurs fois dans la Bible. Nous la retrouvons dans l'histoire d'Esaü et de Jacob. Là, nous voyons le premier-né Esaü (c'est l'homme qui est le premier sorti de la vie végétale) cédant son droit d'aînesse, c'est-à-dire son avance dans la vie, pour un plaisir qui le fait reculer, « un plat de lentilles », dira le symbole hermétique, et dès ce jour sa sœur Jacob (dont on fera aussi un être mâle) prend la première place dans le monde qu'elle organise suivant les lois de la gynécocratie.
Cette légende expliquait l'avance que prend la femme sur l'homme dans l'évolution mentale et morale.
De Jacob, Michelet dit : « Il plaît à la Femme (sa mère Rébecca) et il semble étonnamment féminin, plus que prudent dans ses soumissions, ses adorations au frère Esaü auquel, si subtilement, il a ravi le droit d'aînesse ». (La Bible de l'humanité).
Dans tous les pays, la même légende existe.
Fabre d'Olivet nous la montre chez les Phéniciens quand il dit :
« La faculté féminine créatrice est désignée sous le nom de Hébé, qui, dans l'idiome phénicien, était celui de l'amour féminin.
« Dans la secte des pasteurs phéniciens, on enseigne que, dès l'origine des choses, il existait deux êtres, l'amour (Hébé) et le chaos (Caïn). L'amour principe féminin spirituel, le chaos principe masculin matériel. La secte qui adopta ces idées fut très répandue et très nombreuse. Les fragments qui nous restent de Sanchoniaton et la Théogonie grecque d'Hésiode en sont la preuve » (Etal social, p. 294).
Cette cosmogonie se rapprochait de celle des anciens Celtes et fut générale. L'Edda et les fragments de Sanchoniaton se rencontrent, ce qui prouve que c'était des idées régnantes partout.
Fabre d'Olivet ajoute : « Le mot liebe (amour) a la même racine que le mot phénicien hébeh et il est également du genre féminin.
Cette analogie est remarquable.
« Le mot chaos, opposé à celui de Hébé, développe l'idée de tout ce qui sert de base aux choses, comme le marc, l'excrément, le caput mortuum. C'est, en général, tout ce qui demeure d'un être après que l'esprit en est sorti. »
L'opposition de l'esprit et de la matière, c'est l'opposition sexuelle, créée par la polarité inverse du mâle et de la femelle.
L'âme (anima, d'où animal) désigne la vie qui descend dans le sexe et dont l'intensité est révélée par la croissance de la barbe.
Anthropos (l'homme) vient de l'égyptien Ank. En copte, on trouve également ank, qui signifie vita ou anima, la vie sexuelle. Anki, en égyptien, se traduit par mon âme.
Arnulphy dit : « La procréation où l'homme, semblable à Prométhée, ravit au monde divin son principal attribut, le feu sacré, l'étincelle créatrice, ne s'accomplit jamais qu'aux dépens d'une déchéance vitale. Dans certaines espèces, la mort n'est-elle pas le couronnement immédiat de l'œuvre créatrice ? Nous arrivons au nœud de la question. Qu'est-ce que la mort pour l'homme ? Pour l'homme, la mort est toujours la période principale de la vie, mais ici elle devient un procédé de transcendance » (c'est-à-dire de descendance).
Purusha, qui lui fait opposition, c'est le sexe divin, dit immortel, qui crée, par la reproduction, la pureté de l'Esprit.
Cette idée que l'esprit sort de l'homme par ses dépenses sexuelles est symbolisée partout, elle est mise en opposition avec les conditions physiologiques de l'autre sexe. Ainsi, en Scandinavie, la Femme avait la garde de certaines pommes qui donnaient l'immortalité. Loki, le mauvais génie, les lui enleva, mais les Déesses menacées de devenir mortelles forcèrent le ravisseur à restituer le fruit de l'Arbre de vie.
Cette légende montre d'une façon différente la jalousie du sexe mâle et les efforts qu'il fait pour empêcher l'accomplissement des lois qui régissent l'autre sexe. (On a compris que les pommes sont les ovules qui contiennent les graines.)
Dans toutes les Ecritures sacrées on trouve le même récit des premières luttes de l'homme contre la Femme. C'est ce qu'on a appelé la période héroïque, la lutte des Titans contre les Déesses.
Si nous pouvons rétablir la véritable signification de ces luttes de sexes, que les Prêtres avaient effacées de l'histoire, c'est parce que les symbolistes et les occultistes ont entrepris des recherches qui nous rendent la signification réelle des textes, c'est dans leurs livres que nous trouvons des documents qui nous permettent de faire la révision de l'histoire.


LA LUTTE DES DEUX PRINCIPES EN PERSE
Nous lisons dans le Boun-Dehesh (p. 347) qu'Ormuzd savait, par sa science souveraine, que d'abord il ne pourrait influer sur Ahriman, mais qu'ensuite il se mêlerait avec lui, et qu'enfin il finirait par le subjuguer et le changer, au point que l'univers existerait sans Mal pendant la durée des siècles.
Ceci nous explique un grand fait psychologique : c'est que la première impression causée à la Femme par la révolte de l'homme fut l'épouvante qui fut suivie de la fuite. Mais l'amour de l'homme la ramena ; alors elle réfléchit et arrive à penser qu'au lieu de s'enfuir il faut lutter et vaincre.
Ahriman n'a pas la prescience de l'avenir, il a conscience de son impuissance finale. Il est, mais ne sera pas toujours. Sa création (sa puissance malfaisante) même n'est pas originelle, elle est toute d'opposition et de contradiction ; et si l'on va au fond de la doctrine, le « Mal » n'entre dans le monde qu'avec la procréation.
Les partisans d'Ahura-Mazda (les féministes) sont appelés Oromasdès. On représente aussi les bons esprits par les « Amschaspands » et les mauvais esprits par les « Darvands » qui personnifient la désobéissance au verbe divin (à la parole de la Femme). Mazda, l'Asura des temps primitifs, est le premier des Amschaspands, le dieu, c'est-à-dire la Dévâ personnelle et vivante qui est l'ordonnateur du monde.
Le Principe du Bien, Oro-mæz, devient Ormuzd.
Le Principe du Mal, Ahri-mæn, vient de mæn (lune, reflet). Il est le reflet d'Oro-mæz. C'est de ce mot mæn qu'on fait « man ».
Ahriman, c'est l'homme de guerre, c'est le nom donné aux guerriers chez les Germains.

LES DEUX PRINCIPES EN ÉGYPTE
Même légende. Deux frères, Ramessès Gôpth le superbe, et son frère Armasses (sa sœur), doux et modeste, représentent l'homme et la femme.
C'est de Gôpth qu'on fera Egyptus quand l'homme aura triomphé de la Femme. L'Egypte s'est d'abord appelée Chemi ou Mitzrah.
« Les Egyptiens, dit Dunlap, établissaient une distinction entre un Horus aîné (masculin) et un cadet (féminin) ; le premier était le frère d'Osiris (homme comme lui), le second sa fille (Dunlap dit : son fils). Le premier est né dans les ténèbres, le second est l'idée rayonnante du Logos se revêtant de matière et assumant une existence réelle ». (Spirit History of Man, p. 88).
Le Principe du Mal s'appelle aussi Typhon (serpent), et personnifie les fléaux de la Nature et les maux du corps et de l'âme.
Il est prisonnier d'Isis qui l'a racheté, c'est le frère d'Osiris, il est accouplé à lui dans l'homme. « Il s'est ignoré lui-même, dit la glose, et il est devenu aveugle. Au commencement, il était placé dans un haut lieu, mais il a perdu la connaissance de ce qu'il était, il s'est nui à lui-même et s'est vu frustré de la vie éternelle. Il est devenu le chaos, l'abîme, la grande profondeur. » Les hommes-serpents sont nombreux. On les appelle les 72 conjurés de Typhon.

LE SCHISME D'IRSCHOU
C'est l'empire indien qui, le premier, se divisa en deux partis.
La légende raconte que deux princes, deux frères, se divisèrent (allusion à la querelle des deux sexes), et que l'aîné Tarah-hya entraîna les grands, les forts (c'est-à-dire les hommes). L'autre, le cadet Irschou eut avec lui les faibles (les femmes). On le raille sur sa faiblesse ; ses partisans sont appelés Pallis, en sanscrit les Pâtres, les pasteurs. Tarah-hya les poursuit, détruit leurs constructions. Irschou attaque l'orthodoxie masculine et fait adorer le Principe féminin, auquel elle donne l'antériorité comme force morale organisatrice, et la prééminence sur le sexe masculin (cela rappelle la légende d'Esaü et Jacob). C'est une guerre de religion, une guerre de croyance, ce qui veut dire une guerre de sexes.
Le résultat du schisme d'Irschou fut un désordre général.
C'est à cette époque que remonte le mot anarchie. Quand les auteurs masculins écriront l'histoire après leur triomphe sur le régime gynécocratique, ils nous raconteront ces luttes, mais nous les montreront comme une révolte de la Femme contre eux, et ils appelleront cette première division le schisme d'Irschou, alors que, en réalité, ce fut une révolte de l'homme contre la Femme ; c'est lui qui partout créa des schismes. Mais une sorte de remords le tourmentait après son triomphe, il en avait honte en face des nouvelles générations, et c'est pour le cacher qu'il supprime les noms de femmes de l'histoire et laisse supposer qu'il s'agissait d'une lutte d'homme à homme ; c'est aussi pour effacer de la tradition le souvenir du régime féminin.
Ce furent les Hindous qui essayèrent les premiers de secouer la domination féminine (la date de cet événement est incertaine, quelques-uns disent 3.230 avant notre ère). Les livres sacrés des brahmanes disent expressément que ce fut sur les bords de la Koumoudvatî, ou de l'Euphrate, que la faculté masculine prit la domination sur la faculté féminine. On adora son symbole sous le nom de Bal-Içwara-Linga.
Mais, avant d'en venir là, de graves disputes eurent lieu. On discutait pour savoir laquelle des deux puissances doit être soumise à l'autre. Est-ce Içwara (le Principe spirituel) qui produit Prakriti (la matière) ou Prakriti qui produit Içwara ? Quel est le premier par rang ? Le premier apparu ? Lequel des deux agit le plus nécessairement et le plus énergiquement dans la procréation des êtres ?
Doit-on confondre ou séparer leur culte ? Doivent-ils avoir des autels séparés ?
Ces luttes s'étendirent à travers plusieurs siècles, et peu à peu, l'homme se mettra sur l'autel à côté de la Déesse, mais il y a une chronologie à observer dans ces faits. A l'époque dont nous nous occupons, le dieu mâle n'est pas encore admis, il n'est encore que le « Mauvais Principe », le fils rejeté de Dyaus, Zyan (qui deviendra Zeus) ou d'Aditi.

LES DEUX PRINCIPES EN GRÈCE
Dans toutes les mythologies primitives, nous retrouvons les luttes de la raison contre le mauvais esprit, de la Femme contre l'homme méchant. Elle est partout représentée par un génie foulant aux pieds un monstre, soit un dragon, soit une hydre à sept têtes, soit une tarasque.
Les deux principes, dont on fait partout deux frères, sont ici représentés par Epiméthée et Prométhée.
Prométhée (l'homme) souffre de la domination de ses passions qui lui fait perdre sa liberté et l'enchaîne sur un rocher (la matière). Il est le premier né, comme Caïn, comme Esaü, d'où son nom « Pro-méthée ».
On cache dans une légende orgueilleuse la chute liée à la génération. On fait de lui un Dieu qui forme les premiers hommes de terre et d'eau et, pour les animer, dérobe le feu du ciel.
En d'autres termes, le mythe est ainsi exprimé :
« Prométhée, ayant façonné une statue, l'anima d'un rayon de soleil et pour son châtiment fut attaché au Caucase (1). »
Moralité : C'est parce qu'il a engendré un enfant qu'il est tombé sous le joug des passions.
Pendant qu'il est attaché sur le mont Caucase, un aigle lui dévore le foie (ou les entrailles) à mesure qu'il renaît, symbole de la mort que l'homme se donne à lui-même, ou plutôt qui lui est donnée par l'organe qui fut symbolisé par une oie, une grue, un aigle (figurant le phallus).
Sa sœur, Epi-méthée, est « celle qui vient après », mais se met « au-dessus ».
Pandore (tous les dons de la Nature) séduit Epi-méthée qui s'empresse d'ouvrir le coffret fatal qui contient tous les plaisirs.
On sait le reste, avec les plaisirs s'échappent immédiatement tous les maux qui se répandent sur la terre. « Auparavant, dit Hésiode, les hommes vivaient exempts de maux, de pénibles travaux, de cruelles maladies qui amènent la vieillesse ; mais, depuis ce jour fatal, mille calamités errent parmi les humains, la terre est remplie de maux, la mer en est remplie, et les adversités de tous genres se plaisent à tourmenter les mortels nuit et jour ».
L'espérance seule était restée au fond de la boîte.
Deucalion (le Déluge) est fils de Prométhée. Ses partisans sont les Prométhéides.
La Grèce a aussi des Titans (hommes grands et forts), qui veulent « escalader le ciel », c'est-à-dire prendre la place des Déesses.
Ganymède, le jeune garçon « enlevé au ciel » par un aigle, retombe lourdement sur la terre.
Une lampe romaine du musée du Louvre représente Ganymède par un singe qui manifeste une frayeur grotesque.
En face de la Déesse Aristée, protectrice des pastoures, nous trouvons l'homme des bois, le Pan capriforme, (son nom dérive de paccre, dit-on), aux jambes velues, à la tête cornue, il s'épouvante et il épouvante, de là cette expression : « une terreur panique ».
Partout l'homme déchu a peur de la Femme et se cache.
Enfin, l'Arès des Grecs, personnifiant les combats, ressemble beaucoup à l'Ahriman des Perses. C'est l'homme sauvage et guerrier, au caractère impétueux et violent, qui est en opposition avec Athéné. On le représente sous les traits d'un jeune héros, robuste, agile, d'une extrême vivacité, armé d'un bouclier argien et d'une épée. Sur la tête, un casque à panache.
Le bouclier, c'est la lâcheté ; l'épée, le crime, le panache, l'orgueil.
Ses attributs sont la lance et le flambeau allumé par lequel était donné le signal du combat.
Pendant ce temps-là, les Arcadiens célébraient une fête lugubre, en l'honneur de leur Abel Scéphrus, pour perpétuer le souvenir de sa première défaite.
Citons encore Héphaïstos, le feu terrestre, c'est-à-dire les passions basses. La Fable raconte que Zeus le saisit par les pieds et le précipita du ciel sur la terre. Il resta boiteux. L'allégorie est transparente : le ciel, c'est l'Esprit/la tête ; la terre, c'est la partie inférieure du corps, où s'allume le feu terrestre. C'est son esprit qui va boiter par cette chute, puisqu'il en a sacrifié la moitié. Le feu terrestre représente les passions. Les cyclopes étaient ses compagnons de travail, ils n'avaient qu'un œil pour voir, comme lui n'avait qu'une bonne jambe pour marcher. On lui attribue la fabrication des armes et de toutes sortes de parures.
Chez les Grecs, le bon Esprit était appelé Agathodaïmon et le mauvais esprit Kakodaïmon.
(1) On trouve huit montagnes appelées Caucase par les anciens, ce qui prouve que ce nom cache aussi une signification symbolique.

LES DEUX PRINCIPES À ROME - CASTOR ET POLLUX
Comme partout, les deux principes (les deux sexes) se retrouvent ici sous plusieurs formes. Une des plus connues est celle qui nous les montre comme deux frères : Castor et Pollux.
Castor (altération de Casta) représente le jour, Pollux la nuit.
Ces deux Principes, dont on fera deux amis quand on supprimera les femmes, avaient un temple à Rome. Leurs partisans ont partagé la grande ville ; les uns juraient sur Pollux et les autres sur Casta sa sœur.
Le régime social était également partagé à Rome. Il fut un temps où les deux sexes régnèrent tour à tour, chacun pendant six mois de l'année.
C'est à cette époque qu'on aurait imaginé le Janus à deux faces, l'une souriante (la femme), l'autre grondante (l'homme).

SCANDINAVIE
Chez les Scandinaves et les peuples du Nord, c'est Loki, le mauvais esprit, qui est, comme Prométhée, enchaîné par l'ordre de la Divinité suprême, pour avoir enfreint ses lois.
Nous trouvons aussi Féridoun enchaîné sur le mont Devavend par Zohak. Il a sur ses épaules deux serpents qui se nourrissent de cervelle d'homme. Image symbolique, représentant le mal que l'homme se fait à lui-même.

Partout le « mauvais esprit » de l'homme se révoltait contre le génie féminin, partout son instinct l'entraînait dans une voie contraire à celle que la Déesse-Mère lui avait tracée. Cela amenait des discussions sur les caractères de la sexualité, l'homme voulant que la supériorité fût donnée à la force qui grandissait en lui, la Femme voulant qu'elle fût toujours laissée à l'Esprit qui s'affirmait en elle et à sa manifestation, la Raison. C'était d'interminables querelles d'autant plus difficiles à faire cesser que les hommes ne voulaient plus comprendre les véritables lois de la sexualité, qui furent, dès lors, cachées dans des allégories, des paraboles, des métaphores.

Cependant, l'histoire nous dit que le mauvais génie fut repoussé dans l'abîme d'où il était sorti.
Mais il devait en ressortir !...
Toutes les traditions de l'antiquité, qu'on a appelées « des Fables », reposent sur les lois de la Nature, toutes traduisent un phénomène réel, observé au commencement de l'évolution humaine, mais dont la signification s'est perdue à travers le temps.
On n'invente pas des dogmes aussi anciens, aussi répandus, aussi durables dans l'esprit de l'humanité, sans que le fait sur lequel ces croyances reposent se soit imposé par sa Vérité à la raison universelle.

LES TROPHÉES - LES EMBLÈMES
Donc il fut un temps où la moitié de la Terre était féministe, l'autre masculiniste, Tour à tour vainqueurs ou vaincus, on voyait les deux partis sans cesse en lutte. Ils couvrirent pendant plusieurs siècles toute l'Asie, l'Afrique, l'Europe de ruines sanglantes.
Ils prenaient pour emblèmes les objets qui rappelaient l'origine de la lutte.
Les Féministes avaient pour symbole La fleur de lotus (ou lotos), qui représentait la Yoni des Hindous, le cteis des Grecques.
Chez les Celtes, la fleur de lys sera l'emblème féminin et restera longtemps le symbole du pouvoir légitime. Mais les hommes s'en empareront sans penser que la chose qu'il représente n'appartient pas à leur sexe.
La Rose, que les anciens appelaient « la splendeur des plantes », est aussi un emblème qui représente la Femme. Elle est dédiée à Vénus et ceux qui se soumettent à sa loi sont appelés sub rosa.
C'est la rose mystique que nous retrouvons en Egypte dans l'ordre de la « Rose-Croix ».
C'est du mot « Yoni » que viennent les principaux noms donnés aux sectateurs féministes : Yavanas, Yonijas, « Adorateurs de Vishnou », Ionioi et enfin Ioniens, nom que prendra l'archipel grec quand les fugitives de l'Asie s'y réfugieront.
Le mot Ioni était devenu à cette époque synonyme de féminin, et tous les arts de luxe, les inventions ingénieuses, les travaux délicats étaient rapportés à l'Ionie (1).
Mais les hommes raillaient, blasphémaient, ridiculisaient la Yoni. Chez les Celtes, on la représentait par une grenouille (et les anciennes coutumes bretonnes nous apprennent qu'il a existé longtemps un jeu qui consistait à « écarteler la grenouille »).
Les masculinistes arborent le « lingam » aux Indes. On les appelle « Lingajas ». Chez les Grecs, c'est le Phallos, et chez les Latins, le Phallus.
Les Féministes, à leur tour, ridiculisent cet emblème, le représentent sous la figure d'une oie, d'une grue, d'une cigogne, de tout oiseau dont le long cou émerge de deux ailes déployées, et en font le symbole de la bêtise.
Plus tard, les hommes ennobliront l'emblème et en feront le cygne de Léda, les oies sacrées du Capitole, et enfin l'aigle impérial.
Dans les vieilles légendes germaniques, c'est la cigogne qui apporte les enfants au monde.
Cependant, quand, plus tard, ils voudront renvoyer à la Femme ses injures, c'est elle qu'ils appelleront grue, oie, croyant ainsi l'insulter, sans penser que la signification symbolique de ces mots ne s'applique pas plus au sexe féminin, que la fleur de lys au sexe masculin.
Le chameau, qui a deux bosses et un long cou, représente aussi le Phallos.
Le chêne deviendra un emblème mâle, à cause de la forme de son fruit, c'est pour cela qu'il symbolisera la force de l'homme.
On lui opposera l'Acacia, qui deviendra un emblème féminin à cause de la forme de sa fleur et restera le symbole de la science primitive perpétuée dans les sociétés secrètes (notamment dans la Franc-Maçonnerie).
La signification des symboles se voilera dans l'hermétisme et quelques-uns deviendront énigmatiques, tels que la flûte de Tubal-Caïn, ce triste instrument qui amène la dégénérescence de l'homme qui devient expert dans l'art de s'en servir. Et les traducteurs naïfs nous diront : « Tubal-Caïn ou Jubal découvrit les instruments de musique ».
En même temps que les emblèmes, les couleurs deviennent symboliques. Le blanc est la couleur masculine ; le rouge, la couleur féminine. Et la couleur rouge appelée ponceau devient l'emblème de la souveraineté ; c'est la pourpre. Les féministes (les rouges) sont appelés Pinkshas ; de là vient le nom de Phéniciens qui veut dire roux.
Un oiseau rouge, le Phénix, du nom même des Phéniciens, servira d'emblème féminin et désignera tout ce qui est élevé, grand, remarquable. De là l'expression railleuse de l'homme : « C'est un phénix ».
Du reste, les noms des emblèmes servent d'insulte dans la lutte.
Mais ce qui est injurieux dans la bouche des masculinistes est glorieux dans la bouche des féministes.
Certains peuples adoptèrent l'étendard blanc, ceux qui voulaient abandonner la contrainte du pouvoir féminin, si bien que le blanc était devenu l'emblème du despotisme, du mensonge, de l'hypocrisie sacerdotale. Les Argiens, les Albains rappellent, par l'étymologie de leur nom, la couleur blanche.
Cette couleur est celle que prirent les Druides quand les Druidesses furent vaincues (2).
Druide se dit en celtique Belech. De là Bel et Bal . De Bel, les Grecs firent Ho-bélisque, flèche de pierre, monument taillé en forme de flèche pour symboliser le phallus.
Le drapeau rouge devint celui de la révolte contre le despotisme quand la vérité et la justice furent vaincues.
Toute l'Asie, toute l'Europe, toute la Terre se divisa en blancs et en rouges.
Enfin, l'architecture même introduisit des emblèmes symboliques dans les constructions.
Devant les temples élevés aux dieux mâles, qui apparaissent, on aménagera une allée bordée d'obélisques, emblème mâle.
Les Féministes lui opposeront l'arc de Triomphe.
On sait que l'ordre Dorique est masculiniste, tandis que l'ordre Ionique est féministe.
L'écriture hiéroglyphique est tout entière symbolique. La première écriture alphabétique le sera aussi, les chiffres même le seront. Le cercle et le diamètre, qui forment le 10 sacré, représentent le principe mâle et le principe féminin.
(Aujourd'hui, nous trouvons ce hiéroglyphe contenu dans le « symbole power » (On/Off), cette icone qui permet de changer l'état d'un appareil électronique)
(1) Les masculinistes diront que Ion, descendant d'Hellen par Xuthus, fut le père des Ioniens. Le mot ion est resté pour désigner ce qu'il y a de plus petit.
(2) Dans les dialectes dérivés du Celtique, lorsque les hommes mettront de leur côté toutes les vertus féminines, ils feront confusion entre le mot blanc et les mots sage, spirituel, savant.
On dit encore en allemand Weiss blanc, et Wissen, savoir. En anglais, White, blanc, et Wit, esprit, wisdom, sagesse.
Cette confusion vient aussi de ce que, dans un autre symbolisme, le Bien est blanc, le Mal est noir. Mais alors l'opposition n'est plus entre blanc et rouge.

REPRÉSAILLES

Les comparaisons injurieuses que faisaient les femmes blessaient les hommes et devaient amener de la part de ceux-ci une réaction. Elle fut terrible, brutale, et en même temps stupide.
L'homme, qui est doué d'esprit d'imitation, copia la Femme et créa une faculté psychique nouvelle : la « réflexion sexuelle », qui consiste à renvoyer à la Femme ce qu'elle reproche à l'homme.
La réflexion sexuelle s'appelle en rhétorique Rétortion ; c'est l'emploi des raisons, des preuves dont l'adversaire s'est servi.
Rétorquer, c'est tourner contre son ennemi les arguments qu'il a employés lui-même.
L'homme se vengea en employant contre la Femme la raillerie dont elle lui avait donné les premières leçons. Mais là où la Femme avait fait un reproche justifié, il en fit un qui ne répondait pas à la réalité des choses, qui ne s'adaptait pas aux conditions physiologiques, psychiques et morales de la nature du sexe féminin.
Il se contenta de répéter sans penser. Or, une imputation fausse, c'est un outrage.
Imputer à la femme les conséquences des actions sexuelles masculines, c'est supposer implicitement qu'elle est un homme, qu'elle participe à la nature sexuelle de l'homme et subit la même déchéance.
Imputo (en latin attribuer) a fait Puta qui veut dire par supposition.
On supposa donc par ce système, ou, du moins, on sembla croire que la femme subissait la déchéance sexuelle, car le mot Puto n'affirme pas, mais il présume, il imagine. De là est venue l'expression père putatif (père présumé). De là aussi le mot Putain, femme présumée impure. Réputation veut dire chose supposée.
Et, sur cette présomption, nous allons voir pleuvoir les injures sur le sexe féminin.
C'est cette réaction subversive qui nous explique pourquoi les Déesses sont présentées sous deux aspects : cela répond à deux époques de l'histoire. D'abord glorifiée, la Femme est montrée dans toute sa dignité. Puis ensuite elle est avilie, déshonorée, et alors on ne lui laisse plus comme attribut que la maternité, c'est-à-dire ce qui est sexuel et ne peut être nié. Toutes ses facultés intellectuelles sont méconnues, ou même données à l'homme.
Mais ces différentes phases se déroulent lentement.
Le premier stade de la réaction est dans la comparaison injurieuse, renvoyée telle qu'elle s'est produite, sans réflexion. Ainsi la Femme avait comparé l'homme au taureau, à cause de sa force musculaire ; l'homme se vengea en appelant la Femme « vache ».
Elle l'avait comparé au serpent, c'est à elle que l'homme va donner pour emblème le serpent. L'oie et la grue, malgré leur origine idéographique bien spéciale au sexe masculin, serviront, plus tard, à désigner la Femme. On appelle la Mère l'Oie la vieille qui conte aux enfants les traditions de l'ancien régime. Et les modernes qui ont perpétué le symbole l'appliquent maintenant exclusivement à la Femme.
Toutes les Déesses sont ridiculisées.
La grande Isis ne représente plus le soleil, c'est la lune qu'on lui met sur la tête entre des cornes de vache. Elle ne personnifie plus l'Esprit de la Femme, mais son sexe, on en fait une mère nourrice. Elle porte sur son front le serpent d'or, l’Uræus, qui avait servi à représenter l'homme pervers.
L'hiéroglyphe du mot Isis est le siège. Il sert à écrire le mot : demeure. Elle représente l'habitation, la maison, on dirait en terme moderne : le foyer. C'est le Saint-Siège qu'occupe la femme qui a la préséance. C'est pour cela qu'il est resté dans les mœurs que la Femme s'assied et que l'homme reste debout.
Isis est aussi représentée avec une tête de lionne pour renverser le symbole du sphinx, tête de femme, corps de lionne, qui servait à représenter l'intuition de la grande Déesse Thoth (dont on fera un homme).
Souvent aussi on lui donne une tête de vache.
Enfin, Isis avilie est représentée par la Déesse Seth à tête surmontée d'un scorpion. L'astre Sirius (Sothis) qui apportait l'inondation lui était consacré, la montrant ainsi comme la Déesse de l'eau, qui était le symbole de l'erreur et de l'ignorance.
Il y avait à Assouan un temple dédié à Isis-Sothis.
La Déesse Neith, que les Grecs assimilent à Minerve, est appelée la vache génératrice. Des petits monuments la représentent allaitant de jeunes crocodiles.
Les Déesses Neith, Nephthys et Bast sont figurées avec des têtes de chattes. La dernière représente ironiquement la chaleur au lieu du flambeau qui éclaire. On les appellera des Déesses Léontocéphales, elles serviront à parodier la Femme-Esprit représentée par le Sphinx.
Menhit, Déesse Léontocéphale, est adorée à Esneh, ce qui prouve qu'après quelques générations on perd de vue l'origine du symbole et on l'accepte comme représentant une vérité ou un mystère.
La Déesse Nout est aussi ridiculisée et son nom est écrit par l'hiéroglyphe de l'oie glousseuse. C'est évidemment une vengeance masculine, puisque l'oie (qui représente le phallus) était le symbole de la bêtise de l'homme.
Nout, qui représente le Ciel, est peinte sur le couvercle des cercueils comme pour représenter la mort, depuis que l'homme chacal Anubis a été un symbole de mort.
Les auteurs expliqueront cela par une idée qui semblera raisonnable, ils diront que la Déesse s'étend au-dessus de la momie qu'elle protège. Mais les morts n'ont pas besoin de protection.
C'est ainsi que les hommes des générations postérieures corrigent les absurdités de leurs prédécesseurs, nées de la jalousie sexuelle, en donnant une signification qui peut sembler raisonnable à leurs aberrations.
Dans un papyrus du Louvre, il est dit au défunt :
« Ta Mère Nout t'a reçu en paix, elle place ses deux bras derrière ta tête chaque jour, elle te protège dans le cercueil. »
Les femmes avaient comparé l'homme rapace au vautour.
Voici comment cette signification est renversée à propos des Déesses qui, d'abord, étaient appelées « Dames du Ciel ». On lit dans Horapollon : « Les Égyptiens, lorsqu'ils veulent écrire Mère ou Ciel, peignent un vautour ».
Le vautour remplaça la colombe qui représentait I'ESPRIT, et c'est dans la période de réaction que la Mère est symbolisée par cet oiseau rapace.
La colombe a eu un grand rôle dans la Zoolâtrie. C'était le symbole de la pensée qui s'élève.
Ionah en hébreu signifie colombe.
Ce mot vient évidemment du sanscrit Yoni, d'autant plus que les Ioniens étaient quelquefois appelés Colombans.
Le souffle de l'Esprit devient le vent, qui va devenir synonyme du « chérub » des Hébreux.
L'Esprit interprété par la Femme est tout, par l'homme il n'est rien. Les noms dans leur double signification le disent : « Le vent, l'air et l'Esprit ont toujours été synonymes chez tous les peuples : Pneuma (l'Esprit) et Anémos (le vent) chez les Grecs, Spiritus et Ventus chez les Latins étaient des synonymes. »
« Un vent, ministre de Vishnou, s'appelle « Hanumat » ; ses ailes rapides en font le messager de la colère divine : son dard (Kantaka, l'épine, selon le sanscrit) est redoutable et, s'il ne frappe à la jambe, sa blessure secrète courbe les tailles les plus fières ».
Nous citons, mais nous n'expliquons pas. Les luttes de sexes ont créé une littérature inexplicable.
De Sapheth, la Déesse des livres et des Bibliothèques, on fait Sekhet qui représente « l'ardeur dévorante » du Soleil, lui donnant un rôle sexuel, au lieu de son rôle intellectuel.
Thœüris (Ta-ourt, qui est l'antique Déesse Taoth ou Thoth, masculinisée) est « la grande », elle est aussi appelée Apet et Shepout. On en fait une Déesse à corps d'hippopotame, à mamelles pendantes.
Dans une inscription ptolémaïque, elle a un rôle castigateur ; elle est représentée avec une tête de lionne et armée d'un couteau.
Il est dit : « Elle se nourrit de ce qui approche de sa flamme ».
Elle semble représenter, dérisoirement, la Matrone. Elle préside, dans les temples, aux chambres où étaient représentées les naissances des jeunes divinités. On dit d'elle : « Elle est la grande qui a enfanté les dieux. »
La Déesse grenouille est une forme donnée à la femme qui remonte à la Vème dynastie. On a des amulettes en forme de grenouille.
Si la femme est une grenouille, c'est parce que l'homme a été comparé au crapaud.
A une certaine époque, le signe grenouille servait à écrire le mot année. Est-ce pour rappeler la fécondation annuelle ? Alors le têtard était l'hiéroglyphe du nombre mille ou cent mille.
C'est ainsi que toujours les symboles changent de sexe.
Pendant que la Femme a maintenant une tête d'animal et un corps humain, l'homme est aussi représenté à l'envers : il a un corps de taureau et une tête d'homme, imitant ainsi le Sphinx.
Ceci est, évidemment, une réaction contre les figurations des époques antérieures qui montraient l'homme avec une tête d'animal.
Du reste, remarquons que ce nouveau symbolisme est très postérieur au premier, il caractérise l'époque du triomphe de la puissance masculine.
Le serpent lui-même fut réhabilité, comme symbole masculin.
Il devint l'emblème de l'innocence, et nous voyons les grands sculpteurs de l'antiquité le mettre dans les mains de gracieuses figures taillées dans le marbre.
Du reste, quand l'homme triomphe, ce reptile ne représente plus la ruse, mais la prudence. Esope l'a remis à sa place, en en faisant l'emblème de l'ingratitude.
C'est ainsi que la Déesse, « l'Eternel féminin », a toujours été représentée, suivant les deux états de l'âme masculine : l'amour avec ses envolées sublimes qui dépassent la raison froide sans la contrarier ; la haine que fait naître la jalousie de sexe, avec ses ruses infernales, témoignage de la fausseté du cerveau de l'homme pervers, affublant l'autre sexe de ses vices, de ses crimes, de ses instincts de fauve.

ORIGINE DU MONDE MASCULIN
Les luttes que nous venons de retracer montrent que, quoique l'humanité soit jeune encore, il est déjà des hommes dont l'esprit s'est obscurci, dont le caractère s'est altéré, des hommes déjà engagés sur la pente fatale de la dégénérescence. Ils évoluent maintenant de haut en bas, et, dans cette descente, perdent la spiritualité et se laissent entraîner dans l'erreur, que la Femme abhorre, dans la brutalité qu'elle redoute, dans la luxure qui lui fait horreur.
Cet entraînement des passions pousse les hommes à supporter avec impatience toute autorité morale qui veut les contraindre à remplir des devoirs, et, pour s'en libérer, ils s'insurgent contre la famille primitive et quittent la tribu.
Ces révoltés s'en vont par les chemins, vaguant à l'aventure.
Ce sont des vagabonds, des enfants prodigues obligés souvent de revenir au bercail, poussés par les nécessités de la vie, que l'homme isolé ne peut satisfaire et que la famille lui assure.
Cette rupture des liens familiaux fait entrer l'homme dans un monde inférieur, où la Femme ne peut le suivre qu'en subissant d'affreux tourments. Quand il arrive ainsi à secouer ses devoirs, Elle le considère comme marchant vers « la mort de l'âme ». Il n'est plus pour Elle qu'une ombre (ou umbra, ou sombra : qui est sombre et qui sombre). Et de ce mot ombre on fera hombre, homo, homme.
Chez les Étrusques, les hommes séparés des tribus régulières sont « perdus ». On les appelle des mânes (d'où man). Ce sont des êtres déchus vivant dans les limbes, c'est-à-dire dans un monde sans lumière. Ils sont « retranchés pour toujours », suivant une expression employée dans le livre d'Abdias (I, 10) et dans le Lévitique (XIX, 8).
Dans le « Li-Ki » des Chinois, il est dit des hommes : « Ceux qui avaient perdu le sentiment du devoir étaient considérés comme des hommes morts ».
C'est quand les hommes sont arrivés à cet état qu'ils fuient la société des Femmes et font leur monde à part, le monde masculin où régnent les luttes, les ruses, le mensonge et l'injustice.
Ces dégradés vont former chez les Hindous une classe à part : les parias çoûdras. « On les considéra, dit Fabre d'Olivet, comme des hommes insociables, dont on ne pouvait fléchir le caractère opiniâtre, et on les relégua dans le désert comme des sortes de parias impurs. » (L'Etat social de l'homme, p. 328).
Les parias sont partout les « réprouvés ». On leur interdit de vivre dans la société des autres hommes.
D'abord vagabonds, ils finissent par se réunir et par former des troupes nomades, c'est ce qui leur donne de la force et de l'audace.
Les Edomites (Edom, c'est l'homme, comme Esaü) formaient des troupes nomades.
Les historiens, pleins d'indulgence pour ces vagabonds, les appellent des « guerriers ». Et en effet ils bataillent, ils tuent, ils pillent.
Les parias ne possédaient rien, n'étant stables nulle part et ne travaillant pas.
L'immutabilité de la propriété territoriale était le principe même de la famille régulière dans laquelle s'accomplissait un travail collectif qui donnait au terrain sa valeur.

SÉPARATION DES SEXES
LES DEUX MONDES MASCULIN ET FÉMININ : LE CIEL ET L'ENFER
Maintenant que nous savons comment la société était constituée, nous allons mieux saisir l'esprit des Ecritures.
En effet, comment comprendre la signification donnée aux mots si nous ne savons pas que les hommes et les femmes étaient en luttes et que c'est à ces luttes qu'il est fait allusion par les premiers auteurs qui écrivirent, c'est-à-dire par les femmes ?
Dans le « Vishnu-Puràna » (livre féminin), il est dit :
« Le Ciel est ce qui fait les délices de l'Esprit, l'enfer ce qui lui donne du mal. Voilà pourquoi le vice est appelé « enfer » et la vertu appelée « ciel ».
« Ce qui seul est vertu, c'est la sagesse ».
Une femme seule peut avoir écrit cela. Pour un homme, le vice est aimable, il n'est pas un enfer. L'homme met son « ciel » dans les choses sexuelles (témoin le paradis de Mohammed), non dans les choses qui font les délices de l'Esprit.
Le mot infer (infernal, etc.) signifie inférieur, ce qui est en bas, et on l'emploie pour désigner les choses sexuelles, puisque le pôle générateur est en bas par rapport au pôle cérébral qui est en haut.

ORIGINE DE L'IDÉE DU FEU INFÉRIEUR
Le feu, qui rayonne dans les astres, ayant été pris pour symbole de l'Esprit et de l'amour féminin, les Prêtres, par ironie ou par imitation, le prennent pour symboliser l'amour masculin, qui est l'antithèse de l'Esprit, le pôle opposé. Alors ils placent le feu dans la partie inférieure du corps, par opposition aux Féministes qui placent le feu dans la partie supérieure, le pôle cérébral.
Il y eut donc deux feux : celui d'en haut : le feu sacré ; celui d'en bas : le feu profane, le feu des passions masculines. Le pôle générateur, c'est le pôle inférieur, d'où infer, puis enfer.
Quand la partie inférieure du corps devint l'enfer, on plaça en bas « le feu dévorant », et, plus tard, en le descendant encore plus bas, on le mit sous les pieds, puis sous la surface terrestre.
Dans les Gâthas (livre des Iraniens), l'idée du Ciel est rendue par « Garô-Demana », la demeure des chants. Les esprits bienheureux y chantent des hymnes, Ahoura-Mazda y réside et les magavas.
L'enfer est appelé « Droûdjô-demana », la demeure du mensonge ou de la destruction, il est destiné à tous ceux qui pensent, disent ou font le mal.
Chez les Israélites, l'enfer, c'est le Schéol, situé au soleil couchant, c'est-à-dire au déclin de la vie spirituelle représentée par le soleil ; c'est le séjour des méchants, des âmes des « morts » (morts à la vie de l'esprit).
Le Schéol est opposé à l'Abaddon (paradis) où n'entrent que les vrais enfants d'Ab-brahm, mot qui signifie primitivement peuple de Brahm. Les méchants en sont exclus.
Telle est l'opinion des Pharisiens, adversaires des Sadducéens. L'union de l'homme et de la femme est le mariage du Ciel et de la Terre.
Chez les Hindous, il y a plusieurs paradis.
La tradition antérieure à la réunion des trois dieux dans la Trimoûrti assigne à chacun d'eux une résidence spéciale. Celle de Brahmâ s'appelle Satya-loka, celle de Vishnou Vaikountha, celle de Çiva Kaïlâsa. Ces paradis sont placés sur le Mêrou, et le premier des trois en occupe la cime, celui de Vishnou vient ensuite, puis celui de Çiva à un étage inférieur.
Au-dessous des trois est le Svarga, ou paradis d'Indra, où chantent les gandharvas, où dansent les Apsarâs, où l'on voit la vache Kâma-dhênou, les cinq arbres (cinq races) Kalpa, Pâridjâlaka, Mandâra, Santâna, Haritchandana. Il est bien évident qu'on a mis ici le mot « Paradis » pour résidence quand on a révisé les livres, effaçant déjà ainsi l'idée de l'enfer dans le monde de Çiva, qui n'est plus qu'un paradis inférieur.
Connaissant l'origine de l'idée d'un « enfer terrestre », un monde créé par l'homme et où la femme souffre, nous allons comprendre la signification des mythes qui nous représentent « la descente de la Femme aux Enfers ».

L'action de la Femme supprimée de l'histoire a été cachée dans le Mythe d'abord, puis dans le Mystère, et le mystère est la base des religions : ce qu'on nous prescrit d'adorer doit rester caché ; le symbolisme qui représente les choses sacrées est un mystère ; les cérémonies du culte sont des mystères.
Bien plus, dans l'antique religion de l'Inde, de l'Egypte, de la Grèce, les grandes solennités religieuses sont appelées « des Mystères ». Et c'est là qu'on se rend en grande pompe et avec un profond respect.
Rien n'a été placé, dans l'imagination des peuples, au-dessus de ces antiques mystères.
Ce qu'on faisait dans les Temples pour célébrer ces imposantes cérémonies a toujours été un sujet de curiosité pour les hommes, parce que les lois de la Nature, qui y étaient expliquées et célébrées, ne leur ont jamais été révélées qu'avec de grandes difficultés et après des épreuves sévères.
Celui qui connaît le « Mystère » c'est le Mystique.
Mais à côté de celui qui sait, il y a celui qui ne sait pas et se révolte ; de là deux courants ataviques qui se disputent la mentalité des hommes parce qu'ils se contredisent : une aspiration vers la connaissance qui crée l'éternelle nostalgie du mystère, le désir de savoir et en même temps la crainte d'apprendre.
Cette crainte a pris le dessus avec le temps. Les auteurs modernes qui sont initiés ont une façon de parler des Mystères qui prouve que la divulgation complète de la vérité les épouvante.
Ainsi, Fabre d'Olivet dit :
« Qu'on ne s'y trompe pas, la connaissance de l'origine du mal, si elle a été acquise, n'a jamais été ouvertement divulguée, elle était profondément ensevelie avec celle de l'Unité de Dieu dans les Mystères antiques et n'en sortait qu'enveloppée d'un triple voile. Les initiés s'imposaient un silence sévère sur ce qu'ils appelaient les souffrances de Dieu (Hérodote, Euterpe, 171), sa mort, sa descente aux enfers et sa résurrection.
« Ils savaient que le serpent était, en général, le symbole du mal. Les Théosophes ne faisaient pas un dogme public de l'unité de Dieu précisément à cause de l'explication qu'il aurait fallu donner de l'origine du Bien et du Mal ; sans cette explication, le dogme en lui-même eût été incompréhensible ».
Ceci nous prouve qu'il est impossible de comprendre la signification des dogmes religieux qui existent encore actuellement si l'on ne connaît pas leur origine mystérieuse.
Pour faire cesser les malentendus que l'ignorance antique a créés et que l'ignorance moderne perpétue, il faut expliquer la signification de tous les mots qui constituent le vocabulaire sacré, parce qu'ils ont un sens caché.
Il y a donc un grand chapitre à faire pour éclairer les chercheurs : il y a à faire l'Histoire du Mystère.
Honni soit qui mal y pense

LES PRIMITIVES DIVINITÉS
Si nous cherchons dans chaque pays comment fut représentée la Divinité dans le monde primitif, nous la trouvons toujours sous une forme qui symbolise la jeunesse féminine et l'esprit.

LA DIVINITÉ PRIMITIVE CHEZ LES HINDOUS
Les Femmes, dans l'ancien Véda, sont des sages qui travaillent à la formation du monde (monde matériel, monde spirituel). La Femme seule peut créer, elle seule enfante.
Un nom générique que toutes les mythologies ont conservé la désigne, c'est Hébé, qui se prononce aussi Hévé ou Héva. Chez les Hindous, en ajoutant devant ce nom l'article démonstratif D, on fait Dêvâ ou Dèvî ou Diva ou Dêvani ; plus tard, ce nom deviendra Daïva ou Dieva.
C'est cet ancien nom, qui a traversé les siècles et plusieurs religions pour arriver jusqu'à nous, qui est l'origine du mot « Dieu ». Longtemps il fut écrit Diev. C'est au moyen âge seulement que le V fut remplacé par un U et que l'on écrivit « Dieu ». Dêvâ a fait Dea, qui, masculinisé, est devenu Deo, Deus. Ce nom signifie au propre « la Dame », mais allégoriquement « la lumière », « l'esprit » (celle qui fait la lumière).
Dêvâ vient de Div (briller), c'est un être brillant, et longtemps on dira : « Dieu veut dire celui qui brille ». On mettait ce titre après les noms propres de femmes, on disait aussi Mahâ-Dêvî, grande Déesse.
Ce mot se retrouve dans certaines langues européennes ; ainsi, en russe, on appelle encore la jeune fille Diévâ. Mais il y a d'autres noms. Dans les lois de Manou, on appelle les Femmes « Sâdhyas » ou parfaites.
- Aryâ : l'Aryenne, la noble.
- Çoumbhamathanî : la destructrice du démon Çoumbha.
- Dourgâ : difficilement abordable.
- Gaourî : la claire, la brillante.
- Içvarâ : la Maîtresse.
- Koumârî : la princesse.
- Mahâdêvî : la grande Déesse.
- Mahishamathanî : la destructrice du démon Mahisha.
- Mainâkrasvasri : sœur de la montagne (la grande).
- Niçoumbhamathanî : la destructrice du démon Niçoumbha.
- Parvatî : Déesse de la montagne.
- Sarvamangalâ : celle qui est riche en bénédictions.
- Satî : la bonne ou la chaste.
- Sati-Saras : femmes vertueuses.
- Sarasvatî : Déesse de l'ordre, de l'harmonie, de la poésie, de la parole, de l'éloquence, de la musique et des arts. Celle qui a inventé la langue et les caractères sanscrits. C'est elle qui inspire les poètes et a écrit le Véda. Nous retrouvons son nom « Sarah » dans la légende hébraïque, où Brahmâ deviendra Abraham (1).
(1) « L'hymne destiné aux cérémonies du Pourouchamedha ou sacrifice de l'homme, imitation mystique du grand et primitif sacrifice consommé par l'Éternel, contient comme idée fondamentale Brahm, le sacrificateur, et Brahma, sa manifestation, son fils, la victime. » (G. de Roisel, Études anté-historiques - les Atlantes)

LA DIVINITÉ PRIMITIVE CHEZ LES PERSES
Les souvenirs lointains de l'histoire de l'Iran nous disent qu'il y eut autrefois dans ce pays une race de créatures appelées Dives. Cette race était regardée comme excellente et supérieure, puisque son nom, resté dans les langues, a servi à désigner l'Etre suprême et le don de l'Esprit le plus élevé. Ce nom renferme tout ce que, aujourd'hui encore, les hommes admirent et honorent le plus sur la Terre.
Les hauts faits des Dives, leurs qualités, les mettaient au-dessus des hommes (mais non au-dessus de la Femme).
Si on en a fait une espèce distincte, ce n'est pas parce qu'elles sont surnaturelles, c'est parce qu'elles sont surmasculines. Quand l'homme a pris la première place dans le monde, son orgueil a tout embrouillé, il a mis alors dans l'espace ce qui le dépassait en sagesse et en esprit. C'est ainsi que les Dives sont devenues des Êtres surnaturels, mais aujourd'hui le surnaturel s'évanouit devant l'histoire réelle. Déjà un historien du XVIIIème siècle, d'Herbelot, déclare formellement « que les Dives avaient des corps et étaient soumis à la mort ».
Cette race primitive a laissé après elle une longue mémoire qui éveille une idée de force, de puissance, de lumière et d'ordre, c'est elle qui a fondé l'Astronomie, et en général la science, elle avait des monuments imposants et gouverna le monde pendant l'espace de sept mille ans.
Les Péris leur ont succédé et ont occupé la Terre pendant 2.000 ans (pendant l'époque de l'égalité des sexes), les Péris furent des demi-Dieux. Les Dives étaient puissantes et fortes, les Péris furent plus faibles, c'est pour cela que les hommes les ont déclarées meilleures.
L'assemblée des sages s'appelait le Divan. Ce mot répond à celui de Conseil dans les temps modernes.
Le mot Divan signifie aussi un recueil d'ouvrages, de poésies, une source d'instruction donnée par les Dives. Les Arabes leur donnent le nom commun de Jin (racine du mot femme en grec, gyn, gun, gunè).
Le pays habité par ces Déesses était placé sous le plus beau ciel du monde ; il se nommait Ginnistan (selon les mages) ; c'était le séjour des fées. On voyait en elles des êtres puissants qui commandaient à la Nature, qui disposaient des éléments, qui créaient tout ce qui pouvait leur plaire. Les mages de la Perse placent ce lieu de délices au pied du mont Caucase et sur les bords de la mer Caspienne.
On représente la vie du Ginnistan s'écoulant sous les lambris de cèdre et d'or, au milieu des parfums sacrés, des chants majestueux, du son des lyres et des harpes : toutes les merveilles de l'Âge d'Or tellement amplifiées par l'imagination des hommes que les mages diront que la ville capitale du Ginnistan était entièrement bâtie de diamants, que d'un coup de baguette les diamants, les rubis, l'or, les marbres, les cristaux précieux, se taillaient, s'élevaient en portiques ; les eaux les plus limpides coulaient sur des gazons toujours frais, sous des ombrages toujours verts.
Mais toute cette félicité ne devait pas durer. Quand l'homme prit la direction de la société et réduisit la femme en esclavage, dans les époques de persécution et d'angoisses, d'inconcevables douleurs s'abattirent sur le monde. Le Ginnistan, l'ancien lieu de délices, devint le gynécée, la prison des femmes. La jalousie de l'homme a dénaturé leur rôle ; la haine que leur supériorité a engendrée les a couvertes d'opprobres, elles furent poursuivies par la méchanceté. Malgré cette malédiction, la tradition de leur puissance et de leur savoir s'est conservée en faisant de leur nom le nom divin.
Elles furent attaquées et vaincues par Gian.
Nous trouvons encore dans la tradition sacrée de l'Iran un nom générique pour représenter la Femme-Esprit : « les Izeds », qui sont ce que sont ailleurs les Génies, les Fées, les Muses ; il y en a 28, elles président à chaque jour du mois. De là l'usage du calendrier.

EXEMPLE DE SOUVENIR DU PARADIS PRIMITIF CHEZ LES IRANIENS
Le Minokhired (Manigou-khard), qui signifie Intelligence céleste, ou sagesse céleste est un ouvrage qui appartient à la nouvelle période littéraire, mais qui a été composé avec les traditions anciennes. Il s'occupe des destinées de l'âme annonçant une justice inflexible après la mort, idée moderne, mais qui contient un haut enseignement moral. La forme en est gracieuse.
L'âme franchit le pont fatal et ses bonnes actions viennent à sa rencontre sous la forme d'une belle jeune fille. L'âme lui demande : « Qui es-tu, jeune fille plus belle et meilleure que tout ce que j'ai vu dans le monde ? »
Elle répond : « Je suis le bien que tu as fait. Vois en moi les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions que tu as pensées, dites et faites. Et si Je suis glorieuse, Je te rends plus glorieux encore ; si Je suis brillante, Je te rends plus brillant encore ». (D'après Spiegel.)
Dans ce même Livre, la Sagesse apparaît à un Parsi pieux et, répondant à ses questions, lui dit : « L'intelligence vaut mieux que tous les biens du monde. La sagesse est une chose dont on ne saurait jamais se rassasier. La science et la vertu sont les trésors qu'on peut le moins enlever à l'homme. Il faut que l'intelligence et la vertu marchent toujours de pair. L'intelligence séparée de la vertu n'est plus de l'intelligence. Le savoir appartient en propre à Ormuzd. Ormuzd doit désirer que les hommes apprennent à le connaître de plus en plus ; il en résulte alors, tout naturellement, qu'ils marchent de plus en plus selon sa volonté. Ahriman, au contraire, doit souhaiter que les hommes n'apprennent point à le connaître sous sa vraie forme. C'est alors seulement qu'ils font ce qu'il désire ».
Nous espèrons que l'on a compris le sens de cette dernière phrase qui renferme la loi psychique des sexes. L'être bon veut être connu. C'est le premier devoir qu'il impose à l'homme ; le « Connaître Dieu » des catéchismes modernes n'est que la traduction de l'ancienne prescription « Connaître la Déesse », savoir que sa nature est différente de celle de l'homme, connaître la polarité sexuelle qui engendre cette différence, afin que, connaissant « la Déesse », l'homme puisse s'unir à Elle.
L'homme doit savoir qu'il recueille les conséquences de ses propres actes ; les agissements qu'il croit secrets sont mis en évidence par le trouble de son esprit, par ses doutes, ses hésitations, son scepticisme, sa colère qui est la passion des insensés, et l'homme est insensé quand « sa cervelle a été rongée par le serpent de la luxure ».
La colère ne se rencontre pas chez l'homme sage.
Bœhme, voulant expliquer la chute, c'est-à-dire le passage de la lumière de l'esprit aux ténèbres de l'erreur, dit : « Le serpent fit naître dans le Cœur de l'homme l'amour de la créature, l'équilibre des pôles de la vie fut troublé, le principe de contraction s'engourdit peu à peu et celui de l'expansion devint chaotique ».
C'est le principe de contraction nerveuse dans le cerveau féminin qui s'engourdit. C'est le principe masculin qui devint chaotique. Et il ajoute, montrant qu'il est une voie de salut : « L'homme qui résiste absolument aux « moyens de retour » que lui offre la grâce est lancé pour jamais dans une orbite sans fin, hors du cercle de l'harmonie ».
C'est que, en effet, l'homme sans la Femme, seul en face de la Nature, dont il vient de violer les lois, qui régissent l'autre sexe, est saisi de terreur, il a peur de tout, de la solitude, de lui-même. Et, dans son inquiétude, il voit partout le châtiment.
Dans un premier mouvement de réaction et de remords, après le meurtre moral de la Femme, dont toutes les mythologies nous ont conservé le souvenir, il essaya bien de réparer son crime. « Il y avait, dit Sanchoniaton, quelque chose de magique dans l'ardeur avec laquelle les hommes se mirent à faire la guerre à la Nature (féminine) pour la contraindre à reprendre sa précédente fécondité, pour remettre dans leur monde l' « Etre qui les avait quittés », car depuis ce moment ils vivaient dans « la grande sécheresse » et cela jetait l'épouvante dans les esprits ». La femme revint, en effet, à la vie sociale, car les disputes ne sont pas éternelles. On fit la paix moyennant certaines conditions, et ce sont ces conditions qui furent la première « loi morale » ; les écritures qui la contiennent, les papyrus égyptiens, les olla indiennes, les carreaux assyriens, les rouleaux hébreux, racontent tous les luttes de sexes, d'une façon qui n'est pas favorable à l'homme, puisqu'il y est partout représenté comme le « père du mensonge », « le maudit », « le rejeté ».
Mais il restait dans le monde une espérance de salut ; l'homme pouvait rentrer dans la vie heureuse, dans la lumière de l'Esprit, par la Grâce que lui faisait la Déesse.

Si nous cherchons l'arrière-fond de la pensée des hommes sur cette théorie de la Grâce, vieille comme le monde, nous constatons que l'idée première est restée intacte, la substitution des mots seule a créé l'obscurité. Si nous remettons le mot « Déesse » où les modernes ont mis le mot Dieu (Diev), nous allons comprendre ce qu'était la « Grâce », et aussi ce que signifiaient les livres tels que le Minokhired ou le Livre des morts égyptien, et qui tous demandaient à l'homme l'aveu de ses fautes comme condition de la « grâce ».

LA DIVINITÉ PRIMITIVE EN ARABIE
La Femme-Esprit, chez les anciens Arabes, c'est l'Almée, en arabe Almet, d'Alam (savoir).
L'Almée, c'est « celle qui sait ». Elle représente l'âme, c'est-à-dire la vie, que l'on appellera plus tard Alma, et dans certaines langues l'homme parlera encore à la femme en l'appelant Alma mia, mon âme.
Nous trouvons aussi la Femme appelée Almageste (la très grande), mot dérivé du premier et dont on fera en grec Mégistê au féminin et mégistos au masculin, superlatif de Mégas (grand). Inutile de faire remarquer que c'est de ce mot qu'on fera Majesté. Après ce nom générique donné à la Femme, nous trouvons des désignations particulières telles que :
Allah-Taola, Divinité suprême adorée au Hedjaz.
- Al-Lat, (l'Alilat d'Hérodote), dont le sanctuaire était à Tayt (Taïf), près de la Mecque.
- Monat (Manat ou Manah), adorée à Codayd (Qudayd).
- Al-Ouzza (Al-Uzza ou Al-Ozzâ), adorée à Makhla (Nakhlah).
- Sawâha, Déesse adorée à Rohat, dans le Tihâma.
- Shams, Déesse du Soleil (en hébreu Shemesh).
Dans toutes les formes de la grande religion de la Nature qui régna si longtemps, dans l'univers tout entier, nous voyons à l'aurore de tous les cultes : la Femme.

DIVINITÉ PRIMITIVE CHEZ LES ÉGYPTIENS
D'abord, le nom Noutir ou Nuter, force, puissance, représente très anciennement les Divinités. Ce nom signifiera, plus tard, « renouvellement », et on en fera le symbole astronomique du renouvellement du jour par le Soleil. Mais avant que les religions deviennent astronomiques, elles furent terrestres et humaines, et alors Nuter signifiait : renouvellement de l'humanité par l'enfantement ; c'était la fonction maternelle. Il semble que c'est de Nuter qu'on a fait Nature. Nous trouvons aussi Nout ou Nouit, qui signifie « Femme céleste, protectrice de l'homme », et Maut, « Mère du ciel ». Neith ou Neit est aussi une personnalité féminine que les Grecs assimilent à Minerve ; elle symbolise l'espace céleste, elle est appelée « Mère génératrice du Soleil ». C'est d'Elle qu'il est dit : « Je suis celle qui suis », Nuk-pu-Nuk.
D'autres noms semblent avoir eu primitivement une origine féminine : ainsi Ra, dont on fait Rhéa en Grèce, en changeant sa signification, représente d'abord le Soleil. On la retrouve dans Ra-taoni et dans la Ritha de Champollion. C'est la manifestation la plus éclatante de la Divinité. Ra veut dire « faire, disposer », allusion au rôle primitif de la Femme. La racine Ra a fait ratio (la raison droite, non déviée). Radiation a la même origine : « les Radiations, les recteurs de l'Univers ».
Dans les idiomes orientaux, rou indique le rayon visuel et rad tout mouvement qui se détermine sur une ligne droite. Le recht (allemand) et le right (anglais), Droit, en sont dérivés, ainsi que le rectum latin (ce qui est droit).
On donne à Ra une fille, Jou-s-ass, qui recevait le titre de « Régente d'Héliopolis » ; on traduit son nom par ces mots : « Venue de Sa Grandeur ».
Il faut nommer encore, parmi les primitives Divinités égyptiennes, Ma qui est la Déesse de la Vérité et de la Justice, elle semble être la Mahâ ou Mâyâ de l'Asie, la Mâyâ supérieure, celle que les Égyptiens, plus tard, figureront par une statue voilée de noir, avec cette inscription : « Je suis tout ce qui a été, tout ce qui est et sera, et nul mortel n'a pu lever mon voile » (ce qui indique que la nature est cachée à l'homme). C'est la source d'où tout sort, la Mère mystérieuse de toute forme, lumineusement rayonnante, c'est elle que les hiérophantes d'Egypte nommeront « Isis », le principe du rayonnement de l'Esprit (1).
La Déesse Ma est coiffée de la plume d'autruche ; cette plume sert à écrire le mot « Vérité » et le mot « lumière », elle restera dans l'héraldique.
(1) « On conservait autrefois à Chartres une idole en bois, attribuée faussement aux Druides, mais évidemment sculptée d'après les anciennes traditions. Elle consistait en une femme assise, les yeux fermés, la tête et le corps couverts de voile, et tenant sur les genoux un enfant dont la main droite était étendue et dont l'autre portait l'œuf du monde. Le culte de cette figure représentant l'absolu manifesté, engendré par la nuit féconde, resta toujours beaucoup plus vivace dans les Gaules que partout ailleurs. » (Godefroy de Roisel, Etudes anté-historiques : les Atlantes, p.375)

LA DIVINITÉ PRIMITIVE EN CHINE
Les historiens ne nous disent pas grand-chose des temps primitifs de la Chine. Nous savons, cependant, qu'avant Confucius une religion a existé, qui avait été faite par des « Génies ». Inutile de dire que c'est le nom générique qui désignait les Femmes.
Les écritures sacrées qui nous restent et qui ont été revisées et altérées par Confucius, au profit de la cause masculine, nous laissent, cependant, apercevoir encore les idées primitives qu'elles renfermaient ; il faut seulement savoir les lire en tenant compte de l'intention qu'on a eue d'en supprimer les noms féminins. Cette précaution prise, voici ce que nous trouvons :
Le principe divin, appelé Chang-ti, est considéré (avant le règne de l'homme) comme l'Esprit supérieur, qui s'élève vers le ciel, et par extension on finit par en faire le ciel même, appelé Thien. Quant au mot ti, il indique la souveraineté suprême et a la même signification que le thé des phéniciens (1)
« Thien est redoutable, mais il est propice à ceux qui ont le Cœur droit ».
On croyait au Chang-ti comme à un être réel et vivant, et on le faisait intervenir dans les événements de ce monde. Il représente l'action providentielle de la Femme, action collective et anonyme. On lui attribuait les plus hautes qualités qui se puissent concevoir. C'était pour les Chinois l'idéal de justice, de puissance, de sagesse, de perfection.
« Il est le maître du monde », dit le Chou-King.
« Lui seul est souverainement intelligent et éclairé, et l'homme parfait l'imite ».
Or, l'homme n'imite pas un principe abstrait qui est dans le ciel, il n'imite que l'être terrestre, réel, humain, et c'est cette imitation des qualités de la Femme qui fait progresser l'homme moralement.
Quoiqu'on donne à Thien des attributs humains, on ne le représente pas par des images ou des statues. « Il observe les hommes et veut qu'ils ne fassent que ce qui est conforme à la raison et à la justice. Ce n'est pas lui qui perd les hommes, les hommes se perdent eux-mêmes en transgressant ses lois éternelles ».
Il y a en ceci une justification qui prouve que cette phrase a été écrite à une époque où la Femme était déjà accusée de perdre l'homme.
« Il reconnaît le bien et le mal que nous faisons ; nos actions, quelles qu'elles soient, sont inscrites dans son Cœur comme dans un livre de comptes ».
C'est la Femme qui lit ainsi dans l'esprit de l'homme : « ceux qui font le bien, il les comble de toutes sortes de bonheur : ceux qui font le mal, au contraire, il les afflige de toutes sortes de maux ».
De qui l'homme tient-il le bonheur ? N'est-ce pas de la Femme, dispensatrice des joies ? Mais d'elle aussi viennent les maux pour le méchant qui craint ses reproches et ses jugements. Dans le Chi-King, il est dit du Chang-ti, considéré comme la Divinité :
« Tout invisible qu'il est, il est près de nous ». C'est ainsi que la Divinité est devenue invisible, depuis qu'on n'a plus voulu la voir sur la terre, mais son action s'est toujours fait sentir.
Le Chang-ti, même pour les lettrés modernes, n'est pas une puissance céleste, c'est un Être, le premier des Êtres, l'auteur de tous les Êtres. Ils n'osent pas dire la « Mère » comme les disciples de Lao-tseu, plus près que les disciples de Confucius de la Vérité. C'est « le Suprême Seigneur qui gouverne le monde, qui perce dans le secret des Cœurs, à qui rien n'est caché, qui élève ou abaisse ceux qu'il lui plaît, qu'on doit honorer ».
Tout cela est dit de la même façon dans toutes les religions théogoniques.
Les savants chinois enseignent que le mot Thien, qu'on traduit par « Ciel », n'est qu'une image employée en style noble et figuré, mais qu'il ne représente pas le ciel visible et matériel.
Le savant empereur Kang-hi (1662-1723), auquel les missionnaires jésuites demandaient des explications sur la Divinité adorée par les Chinois, répondit que par Thien les Chinois entendent, non le ciel matériel, mais le « Seigneur créateur de toutes choses », confondant dans son esprit l'action terrestre de la Femme, de la Mère qui crée l'enfant et organise la vie, avec l'action du principe cosmique, de la force radiante qui émane des astres incandescents et n'est pas un « Seigneur ». Et il ajoutait : « C'est par respect qu'on n'ose pas l'appeler par son propre nom, et qu'on a coutume de l'invoquer sous le nom de ciel suprême, de ciel bienfaisant, etc. »
Or, le respect n'empêche pas du tout de prononcer un nom ; ce qui l'empêche, c'est l'orgueil, puis la conscience d'une mauvaise action, c'est le remords. Là est le vrai motif qui fait qu'on ne nomme plus la Divinité sous son vrai nom, son nom primitif qui était féminin. Ce fait s'est produit partout. Nous le constatons ici chez un peuple qui, certainement, n'a eu aucun rapport, dans ces temps éloignés, avec le peuple hébreu, qui, lui aussi, n'osait plus prononcer le nom sacré de lahveh, la Femme, depuis qu'il l'avait renversée de sa suprématie morale.
Cette Divinité féminine, ce Thien des Chinois, supprimé du monde terrestre, est cependant resté gravé dans la conscience de l'homme qui n'a jamais cessé de sentir une « Providence » féminine agissant près de lui, l'éternel « Esprit féminin » toujours présent devant sa conscience, et qui le juge !
Les modernes Chinois ont fait de leur Chang-ti ce que tous les peuples ont fait de leur Divinité. La même évolution des idées s'est accomplie chez tous. Partis d'un même point de départ : la Femme, ils sont arrivés à la même idée : un Etre surnaturel.
C'est que, d'exagération en exagération, on lui a donné des proportions gigantesques, en même temps qu'on lui ôtait son sexe et sa réalité terrestre.
(1) La Déesse Dercéto, surnommée Istar ou Isthar chez les babyloniens, qui devient Astar chez les Phéniciens, a pour racine « Star » qui signifie astre ; on y ajoute la racine thé qui veut dire « parfait », et on fait Astar-thé la Reine des cieux, la Déesse des astres

LA DIVINITÉ PRIMITIVE EN GRÈCE
Le premier âge de l'histoire des peuples est résumé dans cette phrase d'Hésiode : Les Dieux mènent le monde ! Mais personne ne comprendrait la signification de cette phrase, si on ne rendait pas au mot Dieu sa première signification, si on n'expliquait pas que l'entité divine est, d'abord, exclusivement féminine. Le Dieu qui mène le monde, c'est la Déesse, c'est la Femme. Et Hésiode nous dit encore en parlant de ces êtres divins : « Les dieux interviennent en tout, l'homme doit leur obéir, car il est petit auprès des dieux, il doit se préoccuper de leur volonté, écouter leurs oracles, respecter leur puissance. Obéir aux dieux, c'est obéir à la loi qui domine la destinée humaine. Et cette loi dit à l'homme : « Connais-toi toi-même, n'oublie pas ta misère, c'est la moïra, la loi de la vie ». C'est parce que cette loi de la vie était à la base de la société, que la sagesse divine (Théosophie) fut le facteur de la grande civilisation qu'on a appelée l'Âge d'Or. Le sentiment religieux, si profond dans cette jeunesse humaine, répondait au besoin naturel d'adoration qui est dans le Cœur de l'homme jeune.
Par la piété il s'efforçait de conformer ses actes aux désirs de la Femme Divine et de rendre à la Déesse ce qui lui est dû en respect, en soumission dévouée, en vénération. Par la foi l'homme s'abandonnait complètement aux décisions de la Déesse dont il reconnaissait la suprématie.
La religion était alors le lien moral qui unit l'homme à la femme sur le plan divin, c'est-à-dire spirituel. « Il existe sur la terre, dit Hésiode, trente millions d'immortelles chargées de veiller sur les hommes ».
Ces immortelles sont les Femmes, les Déesses vivantes, dont l'âme ne meurt pas dans leur longue existence féminine. Elles sont aussi « les Muses » appelées d'abord Mœses, terme générique qui a la même signification que le mot « Fée ». « Les Muses, dit Hésiode, chantent les lois de l'univers. » « Thétis donna le jour à ces Filles divines auxquelles les hommes sacrifiaient leur chevelure ».
Puis vient l'exagération symbolique et, pour dire que la mère enfante des filles et des garçons, on dit : « Theïa fut mère du Soleil immense, de la lune brillante et de l'aurore ».
La Grèce avait aussi des « Grâces » qui présidaient à la gaieté, à la joie, à tout ce qui épanouit l'âme. Eurynomie, mère des Kharites, symbolise la grâce dans la beauté. On est arrivé à réduire les Grâces à trois types : Aglaé (la brillante), Thalie (la verdoyante), Euphrosyne (celle qui réjouit l'âme).
On n'en adorait que deux à Sparte et à Athènes. L'Iliade en mentionne quatre. Elles sont couronnées de fleurs, elles chantent, elles dansent, auprès des sources. Puis après les noms collectifs qui indiquent « toutes les Femmes » viendront plus tard les grandes personnalités. Mais, d'abord, les noms divins sont génériques, si bien que Divin est synonyme de Féminin.

CHEZ LES ANCIENS PEUPLES ITALIQUES
Nous avons une multitude de documents sur ces temps primitifs, qui sont bien réellement l'histoire de la Femme ; l'homme y a un rôle secondaire. Il ne faut pas oublier que pendant le temps de cette adolescence humaine la jeune fille est beaucoup plus avancée dans son évolution que le jeune garçon, elle a sur lui une avance si incontestable que personne ne pense à la discuter, et c'est la suprématie intellectuelle et morale qu'elle possède alors qui lui donne son caractère sacré (divin), universellement reconnu.
L'humanité primitive ne connaissait pas encore le mensonge sexuel, elle vivait suivant les lois de la Nature, et ce sont ces lois qui étaient la base de la Vie sociale, personne ne songeait à les nier et c'est ce qui donna une force si grande au Droit naturel.
Il faut aussi avoir toujours présent à l'esprit que ce sont les temps de la jeunesse de l'humanité, dans lesquels régnait la grande poésie, qui résulte de l'amour idéal de la femme, non encore possédée par l'homme, non encore assujettie à ses passions, qui, du reste, ne sont pas nées alors. Puis ces primitifs vivaient au sein de la Grande Nature, ne connaissant encore rien des préoccupations mesquines, nées plus tard de la vie difficile des grandes agglomérations humaines.

Au début de l'histoire sacrée, nous trouvons surtout des collectivités féminines, dont les attributs semblent bien représenter le rôle social que les femmes remplissaient pendant ces époques bienheureuses :
Ainsi, voici les Dryades et les Hamadryades, nymphes des bois, qui gardaient les arbres et empêchaient de les couper. Evidemment elles connaissaient l'origine végétale, l'Arbre de vie, et étaient chargées de le garder comme on garde un enfant, et d'en expliquer le développement.
Après celles-là, voici toutes celles qui s'occupent des eaux, les Néréides, les Océanides, les Naïades. Puis celles qui s'occupent de la Terre, les Oréades, nymphes des montagnes, les Napées, nymphes des vallons, les Mélies, nymphes des prés.
Ces entités collectives représentent les femmes des champs, des campagnes, des rivages, mais combien poétisées si nous les comparons aux femmes modernes !
Les Génies représentent l'Esprit féminin s'ingéniant à faire le bonheur des hommes. Ce sont les Divinités qui donnent l'être et le mouvement à tout. Chaque homme avait son génie tutélaire qui veillait sur lui. Il y avait dans chaque abri, dans chaque demeure, une Femme regardée comme le génie protecteur du groupe ; elles étaient considérées comme les auteurs de ce qui est agréable.
Par extension, les villes et les Etats auront aussi, plus tard, le leur, et c'est toujours sous la figure d'une Femme qu'il sera représenté.
Nous trouvons aussi dans ces temps reculés celles qui s'occupent de la nourriture et de la santé. On les appelle Sanitas, Hygie, on nous les représente comme des Déesses couronnées d'herbes médicinales. Eudémonie (Félicité) chez les anciens Latins tient une corne d'abondance, elle est assise sur un trône. Non moins importantes seront, un peu plus tard, celles qui s'occuperont des premiers échanges, des premières transactions commerciales. La plus grande fut Junon qui est surnommée Moneta (Juno-Moneta), parce que c'est elle qui inventa la monnaie, qui était frappée dans son temple.
Près d'elle nous trouvons Pécunia, Déesse de l'argent monnayé. Nous arrêtons ici cette énumération, car il serait impossible de citer toutes les Déesses qui furent honorées sur cette terre d'Europe dont le nom est celui d'une femme.
Burnouf dit (Science des Religions, p. 17) : « La philologie comparée, qui remonte beaucoup plus haut que l'histoire dans le passé de l'humanité, prouve que la notion de Dieu se trouve représentée dans le langage le plus ancien par des termes vulgaires, compris de tout le monde, et, comme on dit en grammaire, par des noms communs, longtemps avant d'être exprimés par des noms propres. Athéna, etc., étaient des noms qui réveillaient dans la mémoire des Grecs le souvenir de certaines figures divines représentées dans les temples et auxquelles ils rattachaient certaines pensées religieuses. C'étaient pour eux des personnes divines, des noms propres ».
Il est certain que les noms des grandes Déesses qui ont surnagé lors de la défaite de la Théogonie, sont ceux des grandes femmes qui s'étaient particulièrement distinguées dans certaines localités et dans certaines familles.
Max Mûller dit aussi, à ce sujet, que les religions ont appartenu d'abord à des familles et à des sociétés extrêmement restreintes, c'est-à-dire que dans chaque famille on a gardé le souvenir et le culte des plus grandes, des plus aimées.

« Quelque grossière que soit l'idée qu'un homme se fait de son dieu, dit encore Burnouf (p. 23), chaque fois que sa pensée s'y arrête, il sent naître en son âme un mouvement de la sensibilité, qui ne se confond avec aucun autre ; ce sentiment réflexe, analysé avec tant de justesse par Spinoza, est double et se rapporte tout ensemble à l'idée qu'on a d'une puissance étrangère et surnaturelle et à celle de notre propre infériorité (c'est l'homme qui parle ainsi). Selon qu'on attribue à cette puissance la vertu de faire du Bien ou de faire du Mal, le sentiment qu'on éprouve à son égard est l'adoration ou la crainte (sentiment masculin vis-à-vis de la femme). Et comme les hommes attribuent toujours à leur dieu l'intelligence, leur adoration et leur crainte se transforment aussitôt en prières. La science n'a pas encore rencontré, jusqu'ici, une seule religion où la prière ne soit présentée comme un acte religieux essentiel ».

Relisons le magnifique chant de louanges adressé à Marie, dans les Litanies de la Sainte Vierge, et nous y verrons encore l'expression des premiers sentiments de l'âme masculine pour la Femme adorée et respectée. 
Toute l'antiquité, avant le catholicisme, a célébré la Vierge vénérable, la Vierge très prudente, la Vierge célèbre, la Vierge puissante, la Vierge clémente, la Mère très pure, la Mère sans tache, la Mère aimable, la Mère admirable, etc. On a appelé la Femme « Miroir de la justice », « Cause de notre joie », « Vaisseau spirituel », « Vaisseau insigne de la dévotion », « Tour d'ivoire », « Etoile du matin », « Consolatrice des affligés », etc., etc.
Les attributs que l'homme de cet âge donnait à la Femme nous sont restitués par les étymologies des noms féminins qui tous au début ont été des qualificatifs.
— Nous trouvons Zoé, de Zoon (vie) parce que partout elle représente la plus grande intensité vitale.
— Il y a Sophie, de Sophia, sagesse.
— Lucie, de Lux, lumière.
— Pulchérie, de pulchra, sans tache.
— Félicité, bonheur.
— Héloïse, de Hélios, soleil. De ce nom on fera Loïse, puis Louise, puis Elise, puis Lise, puis Elisabeth.
— Cœlimena, de cœli, ciel, et mens, du sanscrit manas, esprit. De ce nom on fait les suivants : Cœlinie, d'où Céline, de Cœlini, fille du ciel.
— Virginie, Virgo, femme pure.
— Nathalie, de natalité, nativité, naissance.
— Claire, Clarisse, sans ombre.
— Blanche, sans tache (ce nom vient du teuton « Blank », la brillante).
— Rose, Reine des fleurs.
— Hélène, le nom de la Grèce.
— Olympe, le séjour des élus.
— Victoire, Victorine, celle qui triomphe.
— Catherine, de cathartique (Kathartikos), purifier, pure.
— Adèle, Adélaïde, Delphine, de Adelphie, l'amour des autres, l'altruisme.
— Angèle, Angélique, l'ange gardien, celle qui en a la douceur.
— Flore, Flora, Florine, Florentine, de fleur.
— Laure, louée (de lauréate).
— Constance.
— Clémente, Clémentine.
— Placide.
— Reine.
— Athénaïs, de Athéné, un des noms de Minerve, qui veut dire sagesse.
— Véra, Véronique, de vérité.
— Psyché, âme.
— Valérie, qui a de la valeur.
— Estelle, de Stella, étoile.
— Cécile, bonne maîtresse de maison.
— Nelly, qui séduit les hommes.
— Marthe, la provocante.
— Julie, jeunesse.
— Zélie, zélée.
— Pauline, petite.
— Mélanie, brune.
— Flavie, blonde.
— Hortense, de hortus, jardin.
— Eudoxie, de Eudokos, qui est priée (euchos, prière et logos, discours).
— Euphémie, qui parle bien (de eu, bien, et phêmi, parler).
— Eulalie, aimable causeuse.
— Léonie, Léa, Léopoldine, intrépide comme des lionnes.
— Magdeleine, de Magdœ, la grande, magnifique.
— Suzanne, lis.
— Maximilienne, la plus grande.
— Noémi, la belle.
— Alphonsine, toute flamme.
— Amélie (en wisigoth), puissante entre toutes.
— Jeanne (en breton, Yvonne, Yolande), de Juna, Junon, pleine de grâce.
— Emma, la gracieuse (en hébreu).
Toute l'antiquité a célébré la Femme. Toutes ces figures, et bien d'autres, dont sont émaillés tous les livres sacrés de l'antiquité, étaient les louanges adressées aux femmes déifiées dans la première forme religieuse de l'humanité.

PRÉLIMINAIRE
La Femme était la Déesse de l'homme jeune, la puissance supérieure devant laquelle il s'inclinait : c'est son image qui se gravait dans son Cœur, elle était son idole. C'est pendant la période qui sépare le prélude de l'amour de sa satisfaction charnelle que l'amant a divinisé la Femme et, dans la vie actuelle, son atavisme lui rend le souvenir vague des impressions premières ressenties par ses ancêtres ; un regard, une parole douce ou tendre, une main qui touche la sienne, le silence de la nuit, sont empreints de mystérieuses saintetés qui pénètrent son âme sans qu'il en comprenne le secret.
C'est que la Nature fut le cadre des premières amours, des premiers dévouements, des enthousiasmes de la jeunesse phylogénique, et tout cela se réveille chez le jeune homme quand le lieu, l'heure, le milieu, lui rendent les conditions physiques qui accompagnèrent ses impressions premières. C'est ce qui crée le mystère, et rien ne captive comme les choses mystérieuses.
L'homme voit toujours dans l'amour un phénomène religieux ; la Femme qu'il aime est toujours Divine, les métaphores qu'il emploie pour parler d'Elle lui rendent tous les attributs de la primitive Divinité ; Elle est pour lui le Ciel, ses yeux sont des étoiles, ses dents des perles, ses joues des roses. L'hommage qu'il lui rend est un culte, c'est devant Elle qu'il se prosterne, à Elle qu'il adresse ses prières, qu'il apporte ses offrandes ; il est son dévoué, son fidèle serviteur.
Si, dans les discussions pour et contre la Religion, on a pu dire que le sentiment religieux est naturel à l'homme, c'est qu'on sous-entendait inconsciemment le sentiment que nous venons de décrire, mais on ne le définissait pas. Ceux qui le niaient ne considéraient pas le sentiment qui émane de la nature et ne voyaient dans les religions que l'adhésion réclamée par les ministres de tous les cultes pour les doctrines surnaturelles qu'ils enseignent.
Le sentiment naturel à l'homme (jeune surtout), c'est le sens de la vénération qu'il possède et veut exercer en adorant, en respectant toutes les perfections dans une Femme. On avait donné à ces perfections sept formes manifestées dans les Déesses primitives : la Justice, la Miséricorde, la Science, la Beauté, la Sagesse, l'Amour et la Force morale (le courage). Une multitude de noms de femmes sont restés attachés à ces attributs. L'histoire de la Religion naturelle, c'est-à-dire du culte rendu par l'homme à la Femme, c'est l'histoire de la vie morale de l'humanité.
C'est pour cela que la Religion est universelle, elle règne partout où les deux sexes se trouvent en présence. Aussi elle sera, éternelle et réapparaîtra toujours dans tous les lieux où l'humanité jeune recommencera l'évolution humaine, dans une vie ontogénique. Est-ce pour cette raison qu'on a dit que la Religion n'a pas d'histoire ? Est-ce pour cela aussi qu'on en a fait la base de la civilisation ? Peut-être, car sans le lien qui attache l'homme à quelque chose qui lui est moralement supérieur, qui lui crée un idéal à atteindre, un but à poursuivre, que resterait-il pour lui dans le désert des sociétés masculines ? La discorde, la jalousie, le néant, la mort !... 
Les croyances primitives, dans leur sincérité naïve, ne connaissaient pas encore les subtilités des prêtres. Le sentiment religieux qui pénétrait l'âme masculine, en présence des émanations divines, c'est-à-dire féminines, était un mélange de respect et de crainte, mais aussi de confiance et d'amour. Par la Foi, l'homme s'abandonnait complètement aux décisions de l'Esprit féminin, dont il reconnaissait la supériorité ; par la piété, il s'efforçait de conformer ses actions aux désirs de la Femme Divine aimée, et de rendre à la Déesse ce qui lui est dû en vénération et en soumission.
La « foi » est le secret de toutes les grandes choses, a-t-on dit, répétant cette espèce de dicton qui s'appliquait à la foi primitive ; c'est qu'en effet la première adhésion de l'homme à la parole de la Déesse a été le facteur des grandes civilisations de la haute antiquité. La foi a fait le monde parce que, lorsque l'homme a agi suivant la sage inspiration de la Femme, il a réalisé des prodiges. Chaque civilisation a été fille d'une religion théogonique donnant une impulsion sans cesse renouvelée à l'esprit humain.
« Ayez une âme d'enfant et la nature vous dira ses secrets ». En effet, la foi absolue n'existe que dans l'enfance. « L'enfant a des yeux de voyant ». Quand il devient homme, sa mentalité change, le doute l'envahit, s'impose, et il est, dés lors, partagé entre le désir et l'impuissance de croire. Triste état qui va lui donner des poussées de révolte et des heures de remords, qui va étonner la Femme et l'affliger, Elle dont l'esprit est inaltérable. Tant qu'il a aimé la Femme, il a été, le demi-dieu, la moitié de la Déesse ; quand il commence à changer, évoluant vers la révolte, il devient envieux et peu à peu naît en lui la haine qui lui inspire le mépris, mépris simulé, pour faire croire que la femme a moins de valeur que lui. Mé-priser, de , préfixe péjoratif, et priser, c'est-à-dire qu'il la prise moins, ne lui donne plus sa valeur réelle, et ce qu'il lui reprend en estime, il se l'attribue à lui ; c'est une balance dont il commence à renverser les plateaux, c'est pour cela que la Justice devient boiteuse.
L'impression de la Femme en face de ce mensonge manifesté fut terrible.
Mais le besoin d'aimer la Femme le reprend par moments, alors il se radoucit, recommence à adorer et à prier, sachant qu'il sera écouté parce qu'il sait assez que la Femme l'aime toujours.
Le Rig-Véda dit : « La prière domine les Dévas ». « La Déva, souveraine du Ciel, Indra, tremblait devant la redoutable piété du grand ascète Vishwamitra. » Voilà donc la Déesse qui a peur de l'homme, devenu une puissance adverse.
Dès ce jour, deux principes régnent dans le Monde : la Puissance du Bien qu'Elle représentera ; Puissance du Mal ou de la domination que l'homme va personnifier.
A l'âge poétique des religions, succède celui de la prose. L'homme n'aime pas, il raisonne, ou plutôt il déraisonne, fait des commentaires, des traités, invente une technique qui va remplacer la simple logique. Il arrête les règles des cérémonies qu'il va substituer aux libres impulsions de la Nature. Les anciennes vérités vont devenir des mystères sacrés ; on ne les enseignera plus, mais à leur place va s'élever le surnaturel, touffu, exubérant, envahissant et tenace.
Le Prêtre se perd en explications de ce qu'il ignore ou en justifications de ses fautes ; il se fait craindre, mais ne se fait pas aimer.
La Femme, près d'un tel homme, se laisse intimider. Elle a perdu l'audace de l'enfance, la confiance de la première jeunesse. Elle commence à connaître le Mal et à le redouter ; cela trouble sa vie et lui fait perdre l'expression franche de bonheur que possédait la jeune fille. Elle devient triste, abattue, craintive, et découragée. Cela l'enlaidit presque.

L'ATAVISME DE CET AGE
Nous avons vu qu'en remontant aux premiers âges de l'humanité nous trouvons le couple humain constitué par deux enfants, chez qui la sexualité commence seulement à se manifester. C'est en les suivant à travers leur évolution physiologique dans l'histoire, que nous reconstituons toute la vie sociale de l'humanité. Si nous suivons les humains dans leur évolution ontologique, c'est-à-dire dans leur existence actuelle, nous y trouvons la même évolution récapitulée dans une vie.
La vie de l'individu explique la vie de l'humanité. Il repasse à chaque époque de son existence par les phases de la vie physiologique, psychique et sociale de ses ancêtres.
Les actions qu'il accomplit, en vertu de l'atavisme, cette force qui l'oblige à refaire ce que ses aïeux ont fait avant lui, ces actions sont l'image fidèle de celles accomplies par les générations qui se sont succédé sur la Terre.
Nous ne sommes, en résumé, que la récapitulation de l'existence des hommes et des femmes qui ont peuplé notre planète avant nous.
C'est pour cela qu'il est si intéressant d'étudier l'état des esprits à chaque période de la vie. Ainsi l'adolescence repasse par l'état d'âme et d'esprit de l'adolescence primitive ; dans un corps jeune on ne trouve qu'un esprit jeune. La jeunesse ne comprend spontanément que les choses qui ont été connues des ancêtres de cette époque ; le reste, la civilisation acquise par la suite, ne l'intéresse pas, cela répond à des idées postérieures à son état présent et pénètre difficilement dans les cerveaux adolescents : de là l'indifférence de nos jeunes gens et de nos jeunes filles pour tout ce qui ne se rattache pas à leur vie sentimentale, intense à cet âge, l'âge religieux dans le sens primitif du mot. De là aussi leur dégoût et leur mépris pour les vices nés plus tard, fruits de passions qu'ils n'ont pas encore, laideurs aperçues, mais non comprises à cet âge de supériorité morale. Plus tard, leur nature changera et des idées différentes surgiront en leur esprit. Alors le désaccord naîtra entre eux et ceux qui surviendront après eux dans l'évolution humaine, ils seront les anciens et, en vertu de leur action plus développée, voudront imposer leur manière de voir aux plus jeunes qui ne se laissent dominer que parce qu'ils n'ont pas encore en eux les facultés nécessaires pour la lutte, mais une protestation tacite régnera en eux ; ils ne la formuleront pas parce qu'ils craindront la critique ou le châtiment que leurs aînés sont toujours disposés à leur infliger, mais ils mettront dans leur vie une réserve que l'humanité primitive n'a pas connue.
L'atavisme est différent dans les deux sexes. Pour le comprendre, consultons la jeunesse moderne et voyons ce qu'elle nous répond.


LA FEMME ONTOGÉNIQUE
Savoir ce que pense la jeune fille de 13 à 18 ans n'est pas facile dans nos sociétés modernes, où, continuellement blessée par tout ce qui l'enserre, elle prend l'habitude de concentrer ses pensées, de les murer, pour ainsi dire, dans sa délicate enveloppe matérielle, ne laissant paraître d'elle-même que ce qu'elle juge de nature à ne pas la mettre trop violemment en désaccord avec le monde corrompu qui l'entoure.
Nous avons cependant un document qui va nous aider à mettre en évidence l'esprit ontogénique de la jeune fille : c'est le Journal de Marie Bashkirtssef, cette jeune artiste russe, dont le remarquable talent fut consacré par l'opinion des maîtres lorsqu'elle n'avait encore que 20 ans et qui reste connue dans le monde des arts par son chef-d'œuvre, « un Meeting », tableau acheté par le gouvernement français et exposé, à l'époque, à Paris au Musée du Luxembourg.
C'est à 13 ans qu'elle commence son journal et, à partir de ce moment, elle nous dit presque jour par jour le fond de sa pensée, jusqu'à l'âge où la phtisie l'emporte. Elle avait alors 24 ans.
Voici quelques extraits de ce journal :

A treize ans (tome I, p. 66). 
Après une description de la Nature : « Quand je suis à ma fenêtre tranquille, seule, je ne demande rien, je me prosterne. Oh ! non, on ne comprendra pas, parce que l'on n'a pas éprouvé. Non ! ce n'est pas cela ! c'est que je suis désespérée, toutes les fois que je veux faire comprendre ce que je sens ! c'est comme dans un cauchemar, quand on n'a pas la force de crier. D'ailleurs, aucun écrit ne donnera la moindre idée de la vie réelle. On a beau sentir en écrivant, il n'en résulte que des mots communs, bois, montagne, ciel, lune, tout le monde dit la même chose. Et, d'ailleurs, pourquoi tout cela, qu'importe aux autres ? Les autres ne comprendront jamais, puisque ce ne sont pas eux, mais moi, moi seule. Je comprends, je me souviens. Et puis les hommes ne valent pas la peine qu'on prendrait pour leur faire comprendre. Je voudrais arriver à voir les autres sentir comme moi, pour moi ! C'est impossible, il faudrait être moi. »
Voilà donc une enfant qui sent sa supériorité psychique sur les autres et tâche de l'exprimer sans y arriver, parce que le vocabulaire des langues modernes, mis à sa disposition, n'a pas de termes pour exprimer ces idées féminines.

A 14 ans (tome I, page 72).
« J'aime la solitude devant une glace pour admirer mes mains si blanches, si fines, à peine rosées à l'intérieur.
« C'est peut-être bête de se louer tellement, mais les gens qui écrivent décrivent toujours leur héroïne et je suis mon héroïne à moi. Et il serait ridicule de m'humilier et m'abaisser par une fausse modestie. On s'abaisse en paroles quand on est sûre d'être relevée ; mais en écrit chacun pensera que je dis vrai et on me croira laide et bête, ce serait absurde.
« Heureusement, ou malheureusement, je m'estime un tel trésor que personne n'en est digne, et ceux qui osent lever les yeux sur ce trésor sont regardés par moi comme à peine dignes de pitié. Je m'estime une Divinité et ne conçois pas qu'un homme puisse avoir l'idée de me plaire. A peine pourrais-je traiter d'égal un roi. Je crois que c'est très bien. Je regarde les hommes d'une telle hauteur que je suis charmante pour eux, car il ne sied pas de mépriser ceux qui sont si bas. Je les regarde comme un lièvre regarde une souris. »
« Je ne suis réellement royaliste qu'en me mettant à la place du roi ».

Ceci, c'est l'atavisme féminin de l'époque théogonique et gynécocratique. La femme adolescente, se sent Déesse et Reine.


A 15 ans (tome I, page 78).
« Je méprise profondément le genre humain et par conviction. Je n'attends rien de bon de lui. Il n'y a pas ce que je cherche et espère, une âme bonne et parfaite. Ceux qui sont bons sont bêtes et ceux qui ont de l'esprit sont rusés, ou trop occupés de leur esprit pour être bons. De plus, chaque créature est essentiellement égoïste. Or, cherchez-moi de la bonté chez un égoïste ! L'intérêt, la ruse, l'intrigue, l'envie ! Bienheureux ceux qui ont de l'ambition, c'est une noble passion ; par vanité et par ambition, on tâche de paraître bon devant les autres et par moments, et c'est mieux que de ne l'être jamais.
« Eh bien ! ma fille, avez-vous épuisé toute votre science ? Pour le moment, oui. Au moins, ainsi j'aurai moins de déceptions... Aucune lâcheté ne me chagrinera, aucune vilaine action ne me surprendra. Il arrivera sans doute un jour où je penserai avoir trouvé un homme, mais ce jour-là je me tromperai laidement. Je prévois bien ce jour. Je serai aveuglée... mais à ce compte pourquoi vivre puisque tout est vilenie et scélératesse dans ce monde ? Pourquoi ? Parce que je comprends que c'est ainsi, moi, parce que, quoi qu'on dise, la vie est une fort belle chose, et parce que sans trop approfondir on peut vivre heureusement. Ne compter ni sur l'amitié, ni sur la reconnaissance, ni sur la fidélité, ni sur l'honnêteté, s'élever bravement au-dessus des misères humaines. Prendre tout ce qu'on peut de la vie et vivement, ne pas faire de mal à ses semblables, s'élever absolument et autant que possible au-dessus des autres, être puissant, oui, puissant ! puissant ! Par n'importe quoi... Alors on est craint ou respecté. Alors on est fort et c'est le comble de la félicité humaine, parce qu'alors les semblables sont muselés, ou par lâcheté, ou par autre chose, et ne vous mordent pas.
« N'est-ce pas étrange de m'entendre raisonner de la sorte ? Oui, mais ces raisonnements chez un jeune chien comme moi sont une nouvelle preuve de ce que vaut le monde... Il faut qu'il soit bien imbibé de saleté et de méchanceté pour qu'en si peu de temps il m'ait tellement attristée. J'ai quinze ans seulement. »
Ces raisonnements sont d'une profonde portée philosophique, ils montrent la distance morale qui sépare une âme primitive de femme (c'est-à-dire jeune) de l'âme des foules actuelles, dégénérées, et montrent aussi l'instinct de domination morale, pour le Bien, qui règne chez la jeune fille.
« Je m'élève mentalement, toujours mentalement, mon âme est grande, je suis capable d'immenses choses, mais à quoi tout cela me sert-il ? puisque je vis dans un coin sombre, ignorée de tous ».
C'est cette grandeur mentale qui fit faire aux âmes primitives de si grandes choses quand nulle entrave n'arrêtait leur essor dans la vie. Il est impossible de mieux affirmer le souvenir atavique de la Théogonie que ne le fait cette enfant, qui à quinze ans se sent Déesse, qui inconsciemment cherche à exercer la royauté de la Femme et souffre de ne pouvoir reprendre la place qui est due à sa supériorité morale dans une société où tout est corruption. Les gens à vues étroites verront là-dedans de l'orgueil, parce qu'ils jugent la Femme d'après l'homme (un homme qui parlerait ainsi serait un insensé), mais les esprits plus larges y verront au contraire l'épanouissement de la nature féminine qui affirme sa grandeur.

☆☆☆



« L'adolescente est riche de toute une sève de vie et d'idéal, elle s'exalte dans le contact avec la Nature, elle recherche de grandes causes à servir. Quelques femmes vont pouvoir garder précieusement ce trésor tout au long de leur vie et réaliser de grands desseins ; mais la plupart vont faire voler leurs rêves en éclats devant la réalité sociale. L'aspiration à la grandeur et à l'absolu qui caractérise l'âme adolescente meurt chez la jeune fille quand elle accepte d'abdiquer devant l'homme. Elle se réfugie dans l'Amour et trop souvent encore elle ne fait que démissionner d'elle-même. »
(Paule Salomon, La Femme solaire)



L'HOMME ONTOGÉNIQUE
Il n'est pas non plus facile de savoir ce que pense le jeune adolescent. Peu d'entre eux se manifestent et, quand ils le font, c'est en cherchant à imiter ceux qui sont plus avancés qu'eux dans la vie.
Cependant, il en a été consulté un sur ce sujet et voici sa réponse :
« Dans mon adolescence, j'avais des idées si étranges et si différentes de celles des personnes de mon entourage qu'à la moindre parole un haussement d'épaules me fermait la bouche. Si j'essayais d'insister, on me répétait sur tous les tons que j'étais fou, à un point tel que je commençais d'abord à me taire, ensuite je doutais de moi-même.
« Cela se comprend. J'accordais à toute ma famille l'autorité de l'expérience et, comme tous à l'unanimité me déclaraient insensé, je commençais presque à croire que je l'étais réellement.
« Il en est ainsi de tout le monde à mon avis. Tous, nous naissons en ayant l'âme préparée à suivre les lois naturelles de la vie. Si ces aspirations n'étaient pas étouffées à l'aurore, le monde serait parfait.
« Des caractères plus faibles que le mien ont pu avoir les mêmes idées inspirées par la solitude et la réflexion, mais qui ont été détruites avant leur complet développement ; chez d'autres, elles ont été anéanties dès le premier âge, et l'adolescent, toujours disposé à singer l'homme fait, s'empresse d'imiter ses mauvais penchants et de se mêler à la décadence générale.
« Le Matriarcat, parmi toutes ses beautés et ses réformes, nous en offre une qui est certainement la plus appréciable, étant celle sur laquelle repose l'union intime de l'imagination de l'homme et de la pensée de la Femme.
« C'est l'amour, non pas la débauche autorisée ou tolérée, mais l'amour vrai, dicté par les lois naturelles, celui qui naît chez la Femme d'un besoin absolu d'aimer et chez l'homme d'une nécessité incontestable, celle d'être aimé. Ce sera par cet amour libre et réel que la Femme sera délivrée de l'outrage que l'homme fait à ses sentiments et à sa nature. ».

LA TRADITION ORALE
C'est la Tradition orale qui contient la véritable histoire de l'humanité. On peut détruire les livres, on ne détruira pas les traditions. C'est ainsi que l'histoire primitive est arrivée jusqu'à nous.
La tradition contient deux séries parallèles de faits :
1° Les faits du monde gynécocratique primitif qui forment la légende sacrée des premiers temps. Elle contient l'origine des langues, des sciences des croyances, de la vie morale, et de la vie sociale.
2° Les faits du monde androcratique qui constituent la légende profane. C'est, dans cette partie de la tradition que se trouve l'histoire des passions des hommes, de leurs luttes pour le pouvoir. C'est l'histoire des vices humains, elle commence à la luxure, passe par l'orgueil et l'égoïsme pour arriver au despotisme et au crime « légitime » qu'on appelle la guerre.
C'est cette seconde partie qui a été soigneusement conservée pour être donnée comme sujet d'études et d'édification aux jeunes générations. Quant à l'autre, on a employé tous les moyens possibles pour la faire disparaître.
Cependant, on n'y a pas réussi. La femme qui avait fait cette histoire là n'a jamais cessé de la raconter à l'enfant. Elle en a fait une collection de petits contes. Ils font toujours les délices des enfants ; c'est l'antique enseignement maternel, tenace comme une habitude religieuse. La Femme des premiers temps, c'est la fée qui peut tout.
Voici « La Belle au Bois dormant », où l'on retrouve un épisode du roman de Perce-Forest. Ce conte nous montre la femme endormie, c'est-à-dire hors la vie active, hors le monde pendant mille ans, l'âge de fer, mais réveillée par le Prince charmant, l'homme régénéré, qui lui rend sa place après ce long sommeil, avec le baiser de paix.
« La Belle et la Bête » représente l'histoire des luttes de l'homme et de la femme, Ormuzd et Ahriman, Vishnou et Civa, Isis et Osiris.
Dans le « Petit Poucet », nous voyons l'être petit (la femme est souvent représentée par un nain) poursuivi par l'être grand. C'est le souvenir des émigrations.
Dans « Le Petit Chaperon rouge », on nous montre l'enfant qui, rentrant au logis, trouve l'ogre (le Père) occupant la place de la Bonne Mère et, terrifié de cette substitution, exprime au géant son étonnement de le voir si grand.
« L'Oiseau bleu » est aussi une ancienne légende, car les Tagals, dont le Dieu Créateur est Bathala, adorent un oiseau bleu qui porte le même nom que la Divinité.
En général, l'oiseau est l'emblème de l'Esprit qui vole, de la radiation solaire qui fend l'espace.
« Barbe-Bleue » et « Riquet à la houppe » viennent de l'Orient.
Dans le « Chat Botté », on retrouve la « Chatte de Constantin le Fortuné » que Straparole avait empruntée du Pentanerone napolitain.
« Cendrillon », c'est la femme supérieure avilie, sa grandeur intellectuelle est cachée et employée à d'obscures besognes domestiques, tandis que ses sœurs, qui ne la valent pas, la méprisent, l'humilient (ce sont les femmes faibles et coquettes qui ont suivi les hommes dans leur vie de plaisir). Cependant, le jour vient où sa valeur morale est appréciée, sa nature supérieure reconnue, alors elle est rendue à sa vraie destinée, elle devient la Reine.
C'est la vieille histoire de la Vierge sage et des Vierges folles qui perdent l'homme. C'est une réminiscence de l'aventure de Rhodopis qui, pour avoir perdu l'un de ses petits souliers, épouse un roi d'Egypte.
« Peau d'âne », enfin, que la Fontaine entendait conter avec un plaisir extrême, seize ans avant les contes de Perrault, se reconnaît dans les vers latins de Godfried, qui pouvait en devoir l'idée moins à Apulée qu'aux fables indiennes dont il circulait en Europe des traduction latines depuis le XIème siècle. (Voyez Victor Lecler, Histoire littéraire de la France, t. I, XXIV).
Les contes de Fées ne sont pas des histoires sans signification, écrites pour amuser les paresseux, elles renferment en elles la religion de nos ancêtres.
Mythe veut dire une histoire fabuleuse exprimant une vérité importante, l'histoire de quelque personnage extraordinaire, à la biographie duquel l'imagination populaire a donné un développement excessif, grâce à la vénération d'une série de générations. Avec le temps, l'enseignement archaïque devient moins clair, les nations perdent plus ou moins de vue le Principe supérieur, « la Déesse », et commencent à transférer ses attributs à son adversaire.
La Déesse, l'unique divinité, devient alors l'incompréhensible. Chez tous les peuples on trouve une tradition orale passant de Mère en Fille et perpétuant les idées primitives.
On a trouvé une tradition de ce genre dans les îles de la Mer du sud, sous forme d'anecdotes rimées servant à conserver le souvenir des événements et leur date. L'humanité jeune parla et chanta avant d'écrire. (Voir Ellis, Polynesian Researches, Londres, 1831).

ANTAGONIE
C'est dans la première période humaine que naquit la Théogonie, les Divinités féminines, et que se constitua la science primitive.
Loti appelle cette époque lointaine « la pure grandeur de la précoce civilisation ».
C'était l'Âge d'Or. Mais il ne devait pas durer.
Ovide dit : « L'Age d'argent succède à l'Âge d'or. A ces deux Ages succède l'Age d'airain : l'homme, plus féroce, est plus prompt à prendre les armes qui sèment l'effroi ».
C'est l'époque du Polythéisme qui commence. Nous allons y voir régner des Déesses et des dieux se disputant le pouvoir.
C'est le commencement de l'Anta-gonie : la lutte de sexes.
Antagonie vient de anta-gonismos, de anti (contre) et gonos ou gonia (la femme), donc : contre la Femme.
Nous allons, dans la suite de ce blog, montrer des siècles de luttes du prêtre contre la Femme. Les grands Livres sacrés avaient jeté un tel éclat sur l'esprit féminin que cela avait fait naître un sentiment de jalousie terrible contre les grandes Déesses qui en étaient les auteurs. Une caste sacerdotale va s'en emparer, les altérer, les masculiniser ou les détruire. C'est l'origine du mensonge religieux que nous allons voir se dérouler. C'est toute l'histoire que l'on a cherché à nous cacher derrière la Fable.
Partout la femme va être cachée ou plagiée. Lui prendre ses idées, porter sa robe, va être la principale occupation de ses envieux.

AGE VIRIL DE L'HUMANITÉ
Nous sommes en pleine vie humaine. Toutes les, passions sont déchaînées. À l'amour va succéder la haine, l'envie s'est emparée du Cœur de l'homme et va lui dicter l'injustice ; les crimes et les forfaits vont se multiplier. L'histoire va nous les raconter, car ceux qui auraient dû les cacher en ont eux-mêmes écrit le récit.
Les caractères physiques de l'humanité se modifient peu à peu ; le ravage des passions va creuser son empreinte sur le visage de l'homme. Sa physionomie va révéler son état mental. Les modifications de son caractère sont profondes, la prédominance de sa personnalité s'accentue de plus en plus, son orgueil grandit et lui donne une confiance en lui-même qui lui dicte les résolutions les plus hardies et les plus irraisonnées ; il devient impulsif. C'est l'époque des grands emportements, de la confiance en soi et des affirmations aventureuses. Sa sensibilité primitive est en décroissance. L'assimilation morale et intellectuelle qu'il possédait dans les âges précédents s'émousse ; il devient entêté et affirmatif pendant que son cerveau engendre l'erreur.

ORIGINE DE L'ANDROCRATIE
LE ROI
L'organisation matriarcale qui régnait partout avait établi une autorité morale, religieuse et législative, invincible comme tout ce qui est basé sur les lois de la Nature.
Chez les Celtes les Femmes du suprême sacerdoce exercèrent la première Théocratie. Un Collège de Femmes était chargé de tout régler dans le culte et dans le gouvernement. Les lois données par les Femmes étaient toutes reçues comme des inspirations divines.
Le peuple recevait avec le plus grand respect les ordres et l'enseignement de ces prêtresses, qui exerçaient le pouvoir législatif, mais confiaient à l'homme le pouvoir exécutif. C'est ainsi qu'on nommait un Kank (ou Kang ou King), qui signifia plus tard « Roi », qu'on regardait comme le délégué de la Déesse institué par Elle, par sa faveur divine. Et le peuple se soumettait sans aucune hésitation à ce chef qu'elle avait nommé et qui était, autant Pontife que Roi (1). En Chine, le « Roi-Pontife » était appelé « Wang » ; il exerçait la fonction de « Médiateur », c'est-à-dire « celui qui fait le pont » entre le « Ciel » et la « Terre ».
C'est par la révolte contre le pouvoir gynécocratique et divin que commença l'anarchie ; mais la guerre commencée contre les femmes continua entre les hommes.
Après avoir vaincu la Déesse, méconnu la Soffet, outragé la Sophia, l'homme fort écrasa l'homme faible, l'intellectuel, il nivela l'humanité en prenant pour étalon la bête humaine.
C'est ce que nous enseigne la légende de Procuste qui raccourcit les étrangers pour les faire entrer dans son lit de fer.
« La force déchaînée écrasa partout l'esprit et institua le règne des tyrans. La Grèce se hérisse de Républiques, les Celtes marchent de divisions en divisions ; une démocratie brutale monte et force toutes les intellectualités à se démettre. Ce sont les masses incultes qui veulent dominer. Toutes les lignes de démarcation disparaissent. On ne distingue plus, parmi les peuples, que des hommes libres et des esclaves selon qu'ils sont vainqueurs ou vaincus. Il semble que l'espèce humaine, emportée par un mouvement général de folie orgueilleuse, venait de perdre tout ce qui avait existé en elle de raison.
« Tous voulaient, commander, aucun ne voulait obéir ; chaque fraction voulait le pouvoir, l'anarchie était partout. Les noms qu'ils se donnaient exprimaient leur désir d'indépendance : c'étaient les Alains ou All-ans, les égaux en souveraineté ; les Allemands, égaux en virilité ; les Vandales, ceux qui s'éloignent de tous ; les Free-sons (Frisons), les fils libérés ; les Cimbres, les ténébreux ; les Swabes, les hautains ; les Allobroges, les briseurs de tous liens ; les Scandinaves, ceux qui errent sur leurs navires ; les Saxons, les enfants de la Nature, etc., etc. » (Fabre d'Olivet).
C'est que, le joug de la Femme brisé, il n'en restait pas d'autre. L'homme avait bien pu se soumettre à celle qu'il aimait, ou à celle qui avait été sa Mère, mais pourquoi se serait-il soumis à un autre homme ? La première autorité qu'il voulut prendre est celle que représente l'Etat. La Religion appartenait encore à la Femme. Par sa révolte, il créa la séparation des pouvoirs, il inaugura la séparation du trône et de l'autel. La révolution masculine amena une corruption générale qui, bientôt, fit des progrès effrayants dans toutes les classes de la Société. Du haut des trônes de l'Asie qu'elle avait d'abord envahis, elle se glissait dans les sanctuaires. La réaction des Femmes ne pouvait plus contenir le mouvement désorganisateur ; elles cherchaient néanmoins à en ralentir le progrès.
L'esprit de l'homme errait dans les ténèbres qu'il s'était créées lui-même ; il cherchait à étouffer ses doutes, ses terreurs ou ses remords dans la jouissance à outrance et, au lieu d'un remède, il y trouvait une cause d'aggravation de son mal.
Enfin l'instinct triompha... et l'homme alors se servit de sa puissance pour s'affranchir de tous devoirs et pour affermir sa volonté, à laquelle il prétendit soumettre les autres.
Les mœurs qui résultèrent de cet état de choses furent caractérisées par une débauche à outrance et une guerre désordonnée, dans laquelle on cherchait, autant que des victoires, des satisfactions de l'instinct batailleur de l'homme. C'est que, lorsque sa force musculaire augmente, il a besoin de l'exercer, et c'est ce besoin qui le pousse au pugilat, à la lutte, à tous les exercices violents. C'est alors qu'il fit de la force une supériorité ; singulière logique, car avoir une chose en plus que les autres n'est pas un avantage si cette chose n'est pas une qualité qui élève. Si la force se développe aux dépens de l'intelligence, c'est une qualité négative, c'est-à-dire menant à un mal, non à un bien.
Se glorifier d'avoir plus de force qu'un autre est aussi logique que si l'on se glorifiait d'avoir plus de laideur que les autres. Il y a des superlatifs qui infériorisent.
Néanmoins la Force fut glorifiée ; les plus forts furent les plus honorés et les plus faibles furent méprisés. Chez les Grecs, l'homme bon, Agathos, c'est l'homme fort à la guerre ; Arïstoï, les meilleurs, ce sont les plus forts, les plus aptes à combattre. On se rappelle que les Lacédémoniens allaient jusqu'à jeter au barathre (sans le consentement des mères) les enfants mal venus. Chez les Romains, le mot Virtus signifie la force par excellence (vir).
Ces nouvelles idées servaient de prétexte pour avilir la Femme, pour l'asservir et la réduire en captivité ; tous ses droits furent violés, on ne lui en laissa qu'un : plaire à l'homme.
Mais cela ne fut pas sans de formidables luttes entre les partisans de la force et ceux de la Justice.
Comme on demandait à Agésilas qui l'emportait de la Justice ou de la vaillance, il répondit : « Si tous les hommes étaient justes, ils n'auraient pas besoin d'être vaillants », réponse hypocrite qui faisait croire que la vaillance servait à défendre la Justice, premier sophisme d'où sortit tout le système moderne, ce régime qui a fait dire à Schiller : « En attendant que la philosophie sache régir le système du monde, le mécanisme de l'Univers se maintient par la faim et par l'Amour ».
Les hommes s'étaient libérés du lien qui les attachait à la Femme, mais ce ne fut que pour tomber sous un autre joug : celui de la domination des hommes sur les hommes, c'est-à-dire l'exercice de la tyrannie de quelques-uns au préjudice de tous les autres.
Ceux qui avaient le plus d'audace, le plus de résolution, le plus de cynisme, instituèrent la puissance du Mal, en prenant la direction des nations. Et les foules s'inclinèrent devant « la Force », et la « Force » se fit « autorité », et cette autorité devint la main de fer qui étrangla l'humanité.
Il faut à l'homme un esclavage. Aussitôt qu'on lui supprime son esclavage naturel, celui qui l'asservit à la raison, il s'en, procure un autre.
C'est dans le millénaire qui précéda le Christianisme que l'homme fit des lois.
Mais ces lois n'avaient pour but que de comprimer les esprits ou d'empêcher les révoltes, afin d'assurer aux chefs le libre exercice de leurs passions. Entre hommes, cela se supportait par réaction contre la Femme, par solidarité de sexe, mais à la longue, le joug devenait trop lourd ; alors on changeait de chef, c'est-à-dire de tyrannie. Et les rois n'étaient guère plus heureux que leurs sujets, vivant dans une crainte continuelle et de la Femme qui cherchait toujours à reprendre ses droits, et des autres hommes dans lesquels ils ne voyaient que des rivaux cherchant à prendre la place qu'ils occupaient. Du reste, ils avaient presque tous une triste fin, la preuve en est donnée par la statistique qui est aussi implacable qu'effrayante par ses constatations ; celle-ci par exemple : Jusqu'en 1886, il y a eu sur la Terre 2.550 empereurs et rois, qui ont gouverné 74 peuples. Il n'est question, bien entendu, que des vrais monarques ayant eu des royaumes de réelle importance. Voici quelle a été leur destinée : 300 ont été chassés du trône ; 64 ont été obligés d'abdiquer ; 28 se sont suicidés ; 23 sont devenus fous ; 100 ont été tués à la guerre ; 123 ont été capturés ; 25 ont été torturés ; 151 ont été assassinés ; 108 ont été condamnés à mort et exécutés.
Pour justifier son pouvoir, l'homme prétendait qu'il avait toujours existé. C'est la réponse que faisaient les femmes quand on les attaquait. Les hommes se l'appropriaient, la répétaient en l'appliquant à leur règne, mais comme c'était un mensonge, ils ne pouvaient le justifier que par d'autres mensonges.
C'est ainsi que plusieurs peuples anciens, pour prouver la haute antiquité de leur origine masculine, montraient des listes interminables de rois dont les règnes, ajoutés ensemble, formaient des milliers d'années, et toujours le premier de cette série était Hélios (le soleil) (en Egypte, en Colchide, à Rhodes, à Cusco).
La science historique des hommes a accepté ces listes, n'a pas discuté ces monuments ; elle en a fait la base de l'enseignement classique.
D'autres hommes, les prêtres, les mages, se prolongeaient dans le passé par des documents de fabrication aussi facile.
La révolution masculine, née de la révolte contre le pouvoir gynécocratique, basa sa puissance sur la force, sur la conquête. C'est le conquérant qui se déclara roi. Ce n'est donc pas le meilleur, c'est le plus fort. C'est ce qui fait que le monde masculin fut représenté comme le chaos aux cent têtes, aux cent bras, bataillant, rivalisant, gesticulant. Période de désordre et de discorde, où l'Etat devint l'image de la famille sans femme. Les rois assassinés étaient remplacés par des hommes de la plus basse extraction. Partout régnait la terreur, partout, on voyait le meurtre, le crime et la débauche.
Au milieu de ces luttes formidables, le parti gynécocratique essayait de sauver le pouvoir de la Femme qui s'effondrait et allait bientôt sombrer dans le Droit romain, dans la Loi de l'homme.
Au milieu de ce chaos, on ne pouvait faire qu'une chose : essayer de conserver le dépôt des traditions antiques et le principe des sciences en les cachant dans le secret.
Une aristocratie mâle gouvernait partout des troupeaux d'esclaves, de femmes et d'enfants. A la fois propriétaires, prêtres et juges, les chefs de la nouvelle famille allaient exercer un pouvoir sans limite sur le bétail humain qu'ils exploitaient et décimaient à merci. Et tout cela, ils le justifiaient en disant : Les dieux l'ont voulu.
L'Androcratie devait être une époque de terreur et de misère, car l'homme qui règne, c'est l'homme qui prend, alors que le règne de la Mère avait été la Providence qui donne.
La femme avait régné par l'Amour, l'homme va régner par la terreur.
Partout, du reste, le pouvoir despotique donne de tristes résultats.
Dans Athènes, un oracle avait forcé Codrus, son dernier roi, à se dévouer à la mort ; à Lacédémone, Lycurgue abdiqua la royauté et forma le projet de régulariser le mouvement anarchique en faisant de Sparte un couvent de soldats. Il avait institué sur un seul point de la Grèce une sorte de congrégation guerrière, mélange de despotisme et de démocratie, en apparence consacrée à la liberté, mais destinée, au fond, à combattre ceux qui ne se soumettaient pas au pouvoir nouveau. Cette formidable institution renversa la supériorité intellectuelle à Athènes et prépara le triomphe d'Alexandre.
Ce législateur guerrier était un esprit peu élevé (il tira sa doctrine et ses lois d'un philosophe nommé Talétès). Ce n'est plus du Temple de la Sagesse que sortent les lois, c'est du Prytanée, édifice où résidaient les Prytanes ou Sénateurs chargés de l'administration de la République.
Le régime militaire renverse le règne de l'Esprit.
Corinthe chasse ses rois. Ceux qui résistent au torrent de l'opinion déchaînée contre eux sont obligés d'employer des moyens tyranniques pour se maintenir. Ils sont appelés des Tyrans.
En Perse, en 228 ans, depuis Cyrus qui monte sur le trône en 559 jusqu'à la mort de Darius détrôné par Alexandre en 331, quatorze rois, presque tous assassins ou assassinés, se succèdent sur le trône.
Et cependant tous ces hommes se donnent des titres magnifiques : tel Çyaxare (Kai-Assar), suprême monarque ; Xercès (Shir-Shah), le vaillant roi, le roi Lion ; Cyrus (Kai-Kosrai), qui prend le surnom de Théos (Dieu).
Cependant Khan, titre de l'autorité masculine, en Tartarie, est l'origine du nom de Caïn.
On représenta par les deux serpents du caducée les deux aspects du pouvoir de l'homme : le Roi, le Prêtre. Ensemble, mêlant la force à la ruse, ils vont torturer l'humanité.
L'Empire d'Assyrie, qui dura près de sept siècles, de 1314 à 625, nous donne une idée de ce que fut le régime de terreur que la royauté avait inauguré.
Adra-melech fut l'idole des Assyriens. On croyait l'honorer en exposant aux flammes et en faisant brûler des enfants sur ses autels.
« Les rois d'Assur ne calculaient leur puissance que par le nombre des villes ennemies qu'ils avaient incendiées et par celui des guerriers qu'ils avaient cruellement égorgés après la bataille.
« Le monarque, le sceptre en main et la tiare sur la tête, se plaisait à contempler les ruines fumantes des forteresses prises d'assaut, les prisonniers garrottés, les cadavres des ennemis décapités.
« On le voyait, après la victoire, debout sur son char de guerre, insulter aux vaincus.
« Aucun peuple dans l'antiquité n'apporta dans ses cérémonies du culte des pratiques aussi cruelles. Leurs dieux mâles semblaient avoir soif de sang humain.
« Les jours de fêtes principales, au pied de la statue de Baal, on allumait un grand bûcher. Les parents venaient alors, portant au cou un de leurs enfants nouveau-nés. On plaçait la pauvre petite créâture sur les mains étendues du dieu, puis les bras, qui étaient mobiles, s'abaissaient lentement, au moyen d'un mécanisme, et l'enfant tombait au milieu du brasier »
La cruauté était le résultat des passions masculines déchaînées, d'un débordement de débauches, qui devait en même temps obscurcir l'esprit de ces hommes.
C'est pourquoi Midas, roi d'Assyrie, est représenté avec des oreilles d'âne.
A propos de Cyrus, Hérodote dit que les Perses avaient pour roi un mulet. Tel est le régime qu'on allait opposer à la Gynécocratie.
Nous allons, dans la suite de ce blog, passer en revue les grands événements qui s'accomplirent dans le millénaire précédant l'ère actuelle, dans l'Inde, la Perse, l'Egypte, la Chine, la Grèce et Rome, et nous allons montrer que partout une profonde révolution religieuse changea l'orientation du monde.
(1) On sait que dans les hiérarchies antiques le Roi devait toujours être un initié ; lorsque certains monarques assumaient ce rôle sans avoir les qualités nécessaires, il s'ensuivait pour les nations toutes sortes de catastrophes (Voir à ce sujet Saint-Yves d'Alveydres, Missions des souverains)

LE PRÊTRE
Comment la Prêtrise exercée par l'homme commençât-elle ? Quelle est l'origine du sacerdoce ? Quelles furent les premières phases de son évolution ?
L'histoire réelle nous montre que les premiers hommes investis de ces fonctions, dans l'antique Théogonie, sont des officiants mis au service de la Déesse et qui portaient le nom de « Prêtres domestiques ».
Renan,dans Le Peuple d'Israël, dit (p. 149) : « Le clergé est d'origine égyptienne. Les Israélites eurent probablement de ces sortes de ministres que chaque famille nourrissait pour les services qu'ils rendaient ; c'est ce qu'on appelait un adhérent, un aubain, un adjoint à la tribu ».
Et il explique que le mot ministre (en latin minister) veut dire serviteur ; il vient de minor (moindre), et c'est de là qu'est venu le nom minime donné à des ordres religieux.
Dans la Bible (Juges, 17, 9), nous voyons Milca dire à un jeune homme lévite (passage interpolé puisqu'il n'y a pas de lévites du temps des Juges et masculinisé puisque de Milca on fait un homme) :
D'où viens-tu ?
Je suis lévite et je voyage pour chercher une demeure.
Reste avec moi, tu me serviras de Prêtre et je te donnerai dix sicles d'argent par année et des vêtements pour ton entretien.
Et Milca consacra le lévite.
Mais les Prêtres ne se contentèrent pas de ce salaire et de cette position dépendante, ils voulurent prendre près de la Déesse une situation de plus en plus prépondérante et c'est ce qui amena la discorde.
D'abord la Déesse et le prêtre ne s'excluaient pas, ils se confondaient en une sorte de couple, tel Hermès et Aphrodite dont on fera le mot « hermaphrodite ».
Aux Indes, le Brahmane apparaît à côté de la Brahmine.
En Perse, le Mage s'élève à côté de la Magicienne ; le Druide à côté de la Druidesse qui régnait chez les Celtes depuis une haute antiquité et qui avait fondé partout des centres d'enseignement qu'on appelait « Collèges de Druidesses ».
Le Druide ne fut pas longtemps un collaborateur utile, puisqu'on le compare au gui, plante parasite, pour indiquer qu'il vit aux dépens des autres.
Le Prêtre est un homme mis en dehors du régime familial, un homme qui a quitté le domaine de sa Mère, qui est sorti de sa tribu, c'est pour cela que l'ordre lévitique chez les Israélites est appelé « Gerson » (étranger en tous lieux) (1).
C'est parce que le prêtre n'a été qu'un serviteur au début que l'on dit encore : « Le prêtre n'est qu'un serviteur des âmes ».
C'est par une grande déviation qu'ils ont substitué l'idée de puissance à celle de service.
La place toujours plus grande qu'ils prirent, alluma contre eux des colères. La prophétesse Hulda déclare impie le Grand-Prêtre Helkya.
En quoi consiste leur impiété ? Elle vient de ce que le Prêtre veut intervenir dans l'enseignement donné, il oppose à sa Maîtresse des doutes outrageants, des négations aventureuses, discute ce qu'il ignore, avec des affirmations audacieuses, parle sans connaissances et sans raisonnements des choses sacrées, commence à la tromper, emploie la ruse pour dominer, le mensonge pour se justifier.
Le résultat de cette conduite, c'est qu'il fut mis hors du Temple, éloigné des choses sacrées parce qu'il les avait profanées.
(Le mot profanati voulut dire en latin mis hors du Temple parce que les Prêtres renvoyés s'installaient en face du sanctuaire ; de là on fit le mot profanum : pro, devant, fanum, Temple).
C'est alors qu'animé d'un désir de vengeance, il employa le sarcasme pour ridiculiser, avilir, salir tout ce qu'Elle faisait. En face des anciens temples il éleva des autels et y érigea des dieux nouveaux qu'il fit à son image.
Mais cette parodie ne fut pas prise au sérieux d'abord ; il fallut du temps, des siècles avant qu'on acceptât cette idée nouvelle : l'homme devenu Dieu comme la Déesse. C'est lentement que le Prêtre escalada les échelons du Panthéon pour y prendre une place que la conscience publique lui refusait.
(1) En celtique, l'homme qui entre dans une famille à titre d'allié est appelé Eedom, c'est un enfant d'adoption ; Eedom devient Eydom, Eedhem, qui veut dire gendre (Darsy, Dict. Flammarion).

LA PROFANATION
Le Prêtre va être le destructeur de la Religion. II va remplacer la Foi (la bonne foi) par la mauvaise foi.
La Religion primitive, la Théogonie, était un ensemble de doctrines et de pratiques résumant les rapports de l'homme avec la Divinité qu'il adorait et à laquelle il rendait un culte. Cette Divinité, la Déesse, exigeait de lui la foi, c'est-à-dire l'adhésion à la Vérité absolue qui émanait de son esprit droit, la croyance aux lois de la Nature et la soumission à la loi morale. Tout cela constituait « la Religion », c'est-à-dire le lien moral qui devait relier l'homme à l'Esprit Féminin.
La communion de pensée est, pour la Femme, le plus grand bonheur qui puisse exister ; c'est pour cela que c'est la première condition qu'elle demande à l'homme lorsqu'il s'approche d'elle pour lui demander ses faveurs.
Mais, par une sorte d'ironie de la Nature, l'amour qu'elle lui inspire peut créer la perversion mentale de celui qu'elle aime.
Cependant, tant qu'il lui reste attaché, il garde sa foi, mais aussitôt que le lien se relâche, le désaccord surgit, il manifeste sa pensée renversée qui est la contradiction de celle de la Femme. En face d'Elle il garde l'apparence du serviteur fidèle, mais ses paroles prennent une expression nouvelle, c'est l'ironie, le sarcasme, il semble toujours affirmer sa foi, mais le ton qu'il y met est un démenti donné à ses paroles, c'est la mauvaise foi qui commence ; elle est d'abord cachée dans la ruse, plus tard elle deviendra cynique dans le mensonge.
Alors, tout, pour lui, prend un caractère nouveau, il dénature les idées spirituelles et en fait des idées sexuelles ; c'est un langage spécial qu'il crée en changeant la signification des mots qu'il ne comprend plus comme la femme les comprend.
Et à cette impulsion se mêle un peu d'envie et beaucoup d'ignorance, il veut croire que la femme descend comme lui dans les abîmes du sexe où, s'il ne le croit pas, il feint de le penser. C'est ainsi que les langues se transforment et qu'un nouveau langage apparaît. Le Prêtre donne aux mots une interprétation nouvelle dans laquelle il sous-entend que ce qui était spirituel est sexuel.
C'est ainsi que des mots qui servaient à désigner l'Esprit Féminin deviennent la racine de mots qui désignent le sexe de la Femme et ce qui en dérive.
Théogénie deviendra Theogonia (gonia, gaine, allusion au vagin).
Les noms des Déesses tant glorifiées par l'homme adolescent dévinrent des noms ridiculisés, on en changeait la terminaison en les retournant : Théà devint æth par le retournement des lettres et Astar-thée devint Astaræth ou Astaroth, et Istaroth, la grande Déesse Istar, va devenir une femme guerrière et voluptueuse.
La Vénus Uranie qui porte le flambeau de l'Esprit : Lucifer, devient la Vénus Callipyge, la femme-sexe.
Le mot Euménide voulait dire propice. Quand vint l'heure de la réaction, on représenta, par antithèse, les Euménides comme des furies.
L'étymologie des mots nous rend compte des idées primitives, elle nous fait retrouver le sens propre qui précéda le sens caché et le sens malpropre.
Ainsi le Bien et le Mal étaient représentés dans les sanctuaires par les emblèmes de la lumière et des ténèbres. On y donnait à l'initié le spectacle formidable du combat de ces deux principes opposés, et, après plusieurs scènes de terreur, on faisait insensiblement succéder à la nuit la plus obscure le jour le plus brillant et le plus pur. Mais ce symbolisme devait être, comme tant d'autres, détourné de sa signification, et de la lumiére, c'est-à-dire du feu de l'Esprit, on fit le feu de l'amour, plaçant en bas ce que la femme plaçait en haut, et Agni, l'amour sacré, devint Ignis, le feu.
De tout cela devait résulter une profonde confusion. C'est pour cela que cette époque fut appelée l'âge Kali (4ème du monde), âge de ténèbres et de souillure, âge noir et fatal, âge des causes et des effets sinistres.
De ce mot Kali on fit en latin Caligo et en français Gali ; on y ajoutait le mot mathias (discours), ce qui voulait dire : discours ténébreux. C'est ainsi qu'on désignait la parole des esprits enténébrés s'agitant dans l'ombre des erreurs et du mal.
Les choses sexuelles prenant, dès lors, la place des choses spirituelles, le prêtre créa un culte nouveau, obscène.
Pour lui, la femme est un organe. Cet organe devient la coupe du plaisir ; il est représenté par le calice de la fleur qui devient le vase sacré des Mystères.
C'est alors que les femmes outragées rappellent les hommes à la vérité et les somment de parler proprement, c'est-à-dire suivant le sens réel des mots ; et ces expressions « à proprement parler », « employer l'expression propre », sont restées dans les langues et sont opposées au langage malpropre et figuré qui avait été inventé pour vexer les femmes.
Ce ne fut d'abord qu'une taquinerie, cela devint une habitude, puis cela devint un dogme, celui qui est à la base de toutes les religions modernes.

LE PRÊTRE CRÉE LE DIEU
Ce sont ces pro-fanes, mis hors du Temple, qui s'en vont créer ailleurs un autre culte et de nouveaux dieux.
Le rôle du Prêtre fut double. Il fut le destructeur de la première religion, la Vraie, et le créateur des faux dieux. Car les divinités qu'il va instaurer, ce sont les types masculins qui avaient été considérés jusque-là comme personnifiant le principe du Mal, ceux que la Femme combattait et appelait « les dieux étrangers ».
Nous étudierons dans les différents pays cette nouvelle forme de la religion.
Rappelons seulement avec quelle ardeur on combattait le Bel des Babyloniens, qui devint le Baal des Phéniciens et dont les multiples aspects représentaient l'horreur qu'il inspirait.
Le nom de Baal (ou Bel) reste dans l'histoire associé à des qualificatifs infamants :
Baal-Berith (la honte) ; c'était l'idole phénicienne. Les défenseurs de l'androcratie en feront le « défenseur de l'alliance » ;
Baal-Gad (jouissance). On en fera le dieu du bonheur ;
Baal-Péor (le pire) ;
Baal-Ram ;
Baal-Phégor, ou Bel-phégor : divinité infâme des Moabites. C'est le Priape des latins ;
Baal-Samin ;
Baal-Tsephon (dieu sentinelle), celui qui surveille les femmes ;
Baal-Moloch (le destructeur). Les magiciens d'Egypte avaient mis cette idole dans le désert comme une barrière qui devait arrêter les Israélites et les empêcher de fuir ;
Baal-Zebi, dit Belzebut ; Zebi signifie renard ;
Baal-Itan, etc., etc.
A côté de lui se trouvait Ophim, l'homme serpent, qu'on appelait par corruption surnubel, serpent de Baal.
Mais ces révoltes, quoique troublant profondément l'ordre ancien, n'étaient pas acceptées par les masses ; c'étaient des tentatives, qu'il fallait longtemps recommencer avant que les générations nouvelles arrivassent à s'y rallier.
C'est lentement que le Prêtre imposa son dieu, puis pour le consacrer créa un dogmatisme dont il prit la garde et qu'il scella de sa propre consécration, déplaçant ainsi l'autorité morale en créant l'erreur ; puis il donna à sa caste la mission de la propager et de la conserver afin d'arriver à posséder la maîtrise universelle.
Pour faire accepter les Dieux, on en faisait une imitation de la Déesse dont les noms furent masculinisés (Baal Tammouz, Baal Thomar). 
Mais ils se multiplièrent, grandirent, devinrent immenses en puissance et en mérites. Nés de l'imagination des Prêtres, on pouvait les amplifier sans limites. C'est ainsi que, parti de l'humanité vivante, l'on arriva à créer une Divinité infinie régnant dans l'univers insondable, et plus l'idée devenait absurde, plus on exigeait pour elle de vénération de la part des peuples crédules.
Tous les instincts de l'homme apparaissaient dans cette forme nouvelle de la religion ; aussi les dieux sont souvent des hommes vulgaires. L'homme est orgueilleux, il met son sexe le premier dans le panthéon qu'il crée, même dans le couple divin : Hermès-Aphrodite ; il est dominateur, il arrive à faire de sa nouvelle divinité le « Maître des Dieux et des hommes », il dépasse considérablement la puissance accordée aux Déesses qui étaient toujours restées limitées à la vie morale, aux choses terrestres ; elles avaient des attributs divers, mais n'étaient pas confondues avec les forces de la Nature qui les avaient elles-mêmes créées comme elles avaient créé l'homme à côté d'elles. Le Panthéon antique avait des degrés et ce ne fut que lorsque l'homme en escalada les échelons, pour prendre la première place, qu'il se fit si grand que l'on vit des Divinités telles que Jupiter accaparer toute la puissance céleste et terrestre et la résumer tout entière dans la personne de l'homme.
Deux causes ont déterminé cette amplification extrême : la puissance de son imagination, qui le porte à exagérer toutes choses ; le besoin de se justifier. Jupiter, le Père, avait pris la place de Déméter, la Mère ; il fallait exagérer sa grandeur pour justifier son usurpation et intimider les faibles et les récalcitrants par la terreur.
Mais c'est une erreur de croire que la terreur a été au début des religions, elle n'apparaît qu'avec la décadence du premier culte. Si la bonne Déesse est devenue un objet de crainte morale, c'est parce qu'on l'avait tant outragée qu'on redoutait sa vengeance. 

ORIGINE DES DOGMES
Les Déesses et les Prêtresses qui s'étaient adonnées surtout à l'étude de la science, avaient su arriver à soumettre la pratique de la vie aux lois qui découlaient de leurs admirables conceptions de l'harmonie du monde.
Elles avaient dirigé, avec leur esprit clairvoyant et leur sagesse, les institutions sociales. Tout leur gouvernement découlait de leur science de la vie. Les Prêtres voulurent changer tout cela. Ne comprenant pas les lois qui avaient dicté le savant échafaudage Théosophique, moral et social, et ne cherchant dans le pouvoir que l'intérêt immédiat et personnel, ils ne s'occupèrent que des choses concrètes, ils accommodèrent leurs croyances et leurs institutions, non plus à la Vérité, mais à leurs besoins ou à leurs caprices, et de la science primitive firent « la Théologie », pendant que de la savante organisation matriarcale, les rois faisaient « la Politique ».
Les Femmes avaient fait une Doctrine (de docere, instruire, enseigner) ; les hommes firent des dogmes (de dokein, sembler).
Triste transformation qui amena la chute de la paisible et féconde Gynécocratie, détruite par le mensonge du prêtre et par la fougue guerrière du conquérant portant partout la dévastation.
Ce fut un effroyable malheur pour la Terre tout entière, puisque ce fut le commencement de l'ère de cruauté, de servitude, de barbarie, qui devait durer aussi longtemps que l'anthropocratie.
Les Femmes faisaient tout venir de la Vérité, de la Justice, du Droit.
Le verbe aryen Vasa (racine du mot Vérité) signifiait établir, fixer, on reconnaissait que c'est la Vérité qui crée la fixité, la solidité. La Théogonie (règne du génie) avait engendré la Théodicée (règne de la Justice, de Dikê, Justice), et la Théosophie, la sagesse qui préside à la vie sociale.
Les hommes firent tout venir de leurs instincts, de leurs sentiments, ou de leurs caprices, ils rapportèrent tout à eux. De là les deux formes de l'autorité : la forme féminine, la première exercée, qui créa des pouvoirs sociaux correspondant aux pouvoirs naturels, et la forme masculine qui vint créer une religion qui appropriait des Dieux aux intérêts des hommes et cachait dans des mystères les Vérités devenues gênantes.
C'est toute cette antique splendeur du règne de la Femme que le régime nouveau vint abattre, quand l'homme, se présentant en face d'Elle, en conquérant, en vainqueur, s'empara de tout ce qui venait d'Elle ou de son influence et le dénatura. Il sut cependant donner, au monde qu'il fit, une apparence de grandeur qui a pu tromper les esprits, mais qui n'avait pas de fondements durables.
L'homme ajoute à l'œuvre de la Femme des choses matérielles, des pierres, de l'or, du marbre, il construit de somptueux temples, mais la Vérité n'y est pas manifestée, l'idée y est amoindrie, et c'est l'idée qui fait vivre les nations.
On peut mesurer la valeur morale des peuples à leur architecture. Quand des monuments magnifiques sont édifiés pour loger une pensée qui s'égare, la décadence n'est pas loin.
Les nations primitives étaient parvenues au plus haut degré de l'état social, leur empire avait embrassé la terre entière, mais, après avoir jeté leur plus grand éclat, les lumières commençaient à s'obscurcir.
Cependant le gouvernement Théogonique et Gynécocratique florissait encore, grâce à la forte impulsion qu'il avait reçue des lois naturelles dont il était l'expression, mais son calme primitif avait été troublé et les principes de vie qui l'animaient ne se réparaient plus dans leur intégrité, la crainte du danger devenait une préoccupation nouvelle, la fatigue arrivait, quelquefois l'abattement succédait à la première ardeur de la lutte.
Tel était l'état des esprits quand le Prêtre, usurpant les fonctions de la Prêtresse, introduisit dans le monde les Dieux mâles qu'il mit dans des temples édifiés en face ou à côté de ceux des Déesses.
L'ancien système avait eu ses fondements dans la nature des choses, dans ce que nous appelons aujourd'hui « la science » ; le nouveau système allait violer les lois naturelles.
La domination sociale et sacerdotale de l'homme, qui commençait, est regardée par les Brahmanes comme étant le quatrième âge du monde. Ils en font un grand éloge, puisque c'est de cette époque que date leur puissance.
Cependant l'homme sentait qu'il n'était pas à sa place, chargé des honneurs dus à l'autre sexe ; il se faisait craindre, ne sachant pas se faire respecter ; la vérité qu'il voulait enseigner lui échappait.
Il ne comprenait plus la science des premiers temps, il voyait tout à rebours, mettant ses impulsions sexuelles où la Femme avait mis ses vues spirituelles. Il rapetissait l'Univers, l'abaissait, créait le monde d'en bas alors qu'Elle avait créé le monde d'en haut.
Cependant le Prêtre, qui s'était assimilé ce qu'il avait pu des connaissances acquises, faisait valoir les idées reçues, se les appropriait, si bien qu'on a pu, dans la suite des âges de l'humanité, le donner comme étant l'auteur de toute la grande œuvre féminine des premiers temps. Mais lui ne créait rien, que l'erreur, il faisait seulement valoir le capital intellectuel de la Femme révélatrice ; mais il y mettait une ardeur extraordinaire, pour se grandir en même temps que pour justifier son usurpation des fonctions sacerdotales. Si les reproches lui arrivaient, il niait le passé, déjà lointain, faisait de la tradition une légende, cachait ce qui le gênait, amoindrissait ce qui glorifiait la Femme, grandissait sa personnalité et celle de ses Dieux.
C'est ainsi que le Prêtre arriva à jeter un voile épais sur toutes les origines, à briser le système primitif et à faire déchoir l'humanité de sa grandeur originelle.
Il voulut désormais tout faire par lui-même, sans le concours des « génies », essaya de créer un monde sans l'esprit féminin, et n'aboutit qu'à la discorde, soufflant partout le vent de la destruction, renversant ce que la femme primitive avait édifié.
Et c'est sur ces ruines de l'ancienne religion qu'il aspirait à établir son pouvoir sacerdotal alors discuté. C'est au milieu de ces luttes que de prétendus réformateurs qui n'étaient que des despotes ambitieux surgissaient, prétendant gouverner pour améliorer une situation qu'ils ne faisaient qu'empirer.
Les hommes allaient secouer le joug moral de la Femme, si doux cependant à porter ; ils voulaient marcher sans elle, croire qu'elle n'existait plus, la faire disparaître du monde !... Vains efforts, elle était là, toujours là, comme une Providence cachée cherchant sans cesse à réparer le mal, à remettre partout la vérité, l'ordre et la paix.
Mais les hommes voulaient un maître au lieu d'une maîtresse, des Dieux au lieu des Déesses. Ils eurent des Papes et des Césars.

Alors, repentis, ils les tuèrent. Mais c'en était fait : l'Eglise, et le Césarisme étaient fondés, ils devaient durer et briser la vie humaine.

LA MYTHOLOGIE
Le Prêtre, de cette première révolte religieuse, allait donc créer un système nouveau d'enseignement fait d'allégories, de paraboles, de symboles, de métaphores. Il allait créer des images, des comparaisons qui signifient autre chose que ce qu'elles expriment.
Le feu fut mis pour l'esprit et pour l'amour, l'eau pour l'ignorance et l'erreur, le ciel pour le bonheur, etc., etc.
Tout cela devint le vaste système qu'on appela la Mythologie.
C'est un tissu d'imagination bizarre, un amas confus de faits destinés à cacher, en les embrouillant, les vérités de l'époque antérieure. Comme tout ce qui est fait par l'homme dans un but de justification, il y règne le plus grand désordre, on n'y trouve aucune chronologie, souvent le même fait est présenté sous différents noms. Dans son ensemble, c'est un assemblage de contes misérables, presque toujours destitué de vraisemblance et digne de mépris. C'est ainsi que les anciennes croyances se perdirent dans les fables du polythéisme.
Cependant on sait que sous le voile de l'allégorie quelque chose est caché. Ainsi il faut connaître la science primitive pour comprendre le symbole représentant un aigle à tête d'homme ou armé d'une faulx. Pour comprendre aussi le symbole représentant une femme avec un croissant ou une tour sur la tête.
La Religion qui avait élevé les hommes, purifié les Cœurs, nourri les intelligences, ne servit plus qu'à donner à ses ministres une arme de despotisme, une occasion de mensonge.
Ce sont les premiers pontifes de la Religion, ainsi transformée, qui prirent le nom de « Hermès », mot qui signifie « cacher ». Le Prêtre cacha, c'est-à-dire voilà ce que la Prêtresse avait dévoilé. Il revoila, et c'est de ce mot que, par antithèse, on fit révéler. Les Hermès cachèrent la vérité sous des paraboles et des allégories : c'est ce qu'on appela la « Fable ».
Mais cette histoire faite par l'homme ne fut jamais considérée comme la réalité.
La Mythologie fit de la Fable elle-même une divinité allégorique, fille du sommeil et de la nuit. On dit qu'elle épousa le mensonge et qu'elle s'occupait continuellement à contrefaire l'histoire. On la représente avec un masque sur le visage et magnifiquement habillée.
En même temps, on représentait la Fraude avec une tête d'homme à physionomie agréable, et avec un corps de serpent et la queue d'un scorpion.
On fit de tout cela une science : l'Homologie, qui est l'art de représenter les êtres de raison par des emblèmes, ou par des figures allégoriques. Cette science s'étend à l'explication des images et des monuments antiques.
Les Prêtres ne veulent plus entendre parler des lois de la Nature que les Femmes ne cessent d'invoquer.
Ils déclarent que la Nature, c'est le rêve. Maya, qui la représente, qui l'explique, va devenir le symbole de l'illusion. Ce qui est naturel est déjà condamné, le surnaturel va apparaître.
Le Prêtre va expliquer la Nature par différents systèmes :
- Le système astronomique qui mettait tout dans le ciel ;
- Le système psychique qui mettait l'âme hors du corps et la faisait agir immatériellement ;
- Le système anthropologique qui mettait le féminin dans le masculin, confondant les deux sexes.
Et tout cela fut entouré de mystères parce que ces dogmes nouveaux soulevaient des protestations.
Deux partis étaient en lutte : des philogones et les antigones, c'est-à-dire les féministes et les antiféministes.
Les Hiérophantes (prêtres) faisaient du phallicisme une science secrète qui leur appartenait exclusivement.
C'est cette science qui était le fruit de leurs études et sanctionnait leurs erreurs.
Quant à l'antique science théogonique, elle était si adroitement et si audacieusement dénaturée qu'il fallut la cacher pour en sauver les principes. Son idéal était trop haut pour ces hommes. Du reste, peu nombreux étaient ceux qui en découvraient la signification.
La plupart n'arrivaient pas à comprendre la nature de la Femme, si différente de la leur ; ils ne savaient pas démêler le féminin du masculin et, mêlant le tout, ils en faisaient une dangereuse Anthropogonie.
Les mystères cosmogoniques des Prêtres ne furent qu'une série d'absurdités et n'ont été inventés que pour voiler la science primitive, surtout les mystères de la vie sexuelle et les luttes de sexes qui faisaient le fond de l'enseignement des Déesses. Dans la Cosmologie masculine, l'homme devint l'Ether ou le Soleil, la Femme fut la Lune.
La science réelle, devenue occulte il est vrai, a survécu ; elle est éternelle, et les cosmogonies des Prêtres ont sombré dans le ridicule.
Aussi il ne faut pas prendre les superstitions de cette cosmolâtrie pour les origines des religions, mais pour le point de départ de leur décadence.
Quand le Prêtre, d'abord serviteur du Temple, voulut intervenir dans l'enseignement pour le dévier de la voie droite, pour contredire, opposer des doutes outrageants, des négations audacieuses, il fut mis hors du Temple parce qu'il profanait les choses saintes. Alors il se vengea en conspirant, mot qui fut composé de cum, préfixe, et spirare, souffler (souffler la discorde, l'erreur, dicter l'opinion contre la Vérité).
Le Prêtre fut le destructeur de la Religion, puisque c'est lui qui vint rompre le lien qui unissait l'homme à la femme.
Et ceci nous explique pourquoi on nous parle si souvent de la vengeance divine. Il ne s'agit pas de l'intervention capricieuse de dieux offensés, il s'agit de la violation des droits naturels de la Femme Divine, des outrages faits au sexe féminin.
Combien cette histoire est claire quand on l'explique en termes clairs, en termes propres, combien elle est obscure si on change la signification des mots, si on change le sexe des personnages en cause... 
Quand on vous parle de la Femme Divine qui est offensée, vous comprenez très bien, mais si le Prêtre met le mot Dieu à la place de Déesse et vous parle d'un Dieu offensé, vous ne comprenez plus rien.
Dans la lutte des Déesses contre l'orgueil de l'homme les prêtres sont comparés aux corbeaux, on les appelle ironiquement Hiérocoraces, c'est-à-dire corbeaux sacrés. C'est ainsi que sont appelés les ministres du culte de Mithra.
Ils se justifieront en disant que c'est à cause de la couleur de leurs habits. Non, c'est parce que l'erreur et l'ignorance sont représentées par la couleur noire. Chez les Grecs, le prêtre est appelé Iereus (de Ureus, serpent).
Augure, le nom des prêtres romains, vient d'une racine qui signifie vautour (geier en celtique, agur en hébreu, guira en garamis).
Les emblèmes des fleuves qui versent de l'eau, des jarres qui déversent, symbolisent de mille façons le Prêtre qui cache.
Les Pontifes des Mongols s'appellent Lama, mot qui signifie Mer dans la langue de ce peuple.
Pontifex vient du Celte (de Pond, mer).
Enfin, les Prêtres n'ont jamais été que des sous-prophètes, des Hypophètes (interprètes-messagers), ceux qui annoncent au peuple la parole des vrais prophètes.
Quand, au lieu d'être des interprètes ils veulent parler par eux-mêmes, ils imitent la Divinité intuitive (pour connaître la volonté des dieux, disent-ils) et du Divin féminin font le Devin masculin.
Les eubages sont des prêtres divinateurs, des devins, ceux qui devinent pour imiter la Divine, « celle qui sait ».
Si bien que la mystique des femmes devient la mystification des hommes.
Le nom des Prêtres, en latin calx, vient du sanscrit Kalki qui signifie ruade de cheval (le coup de pied de l'âne).
En espagnol, on dira coz. Cela signifie reflux chez les Celtes.
En celtique, nous trouvons Schalk que les Prêtres feront signifier Divin et que les poèmes homériques écrivent Calchas.
Le cheval qui rue est aussi appelé Nizeien, Comme nous l'apprend Hérodote.

On sait que l'Inde a prédit que Vishnou, l'Esprit féminin, reviendra sur Kalki, le cheval blanc, comme dernier Avatar, au milieu du feu de l'Esprit, pour rétablir la connaissance.

LA LOI MORALE ÉCRITE
Nous sommes au seuil de l'histoire, non pas de l'histoire connue, mais au contraire de celle qu'on nous a cachée... 
Dans cette période qui commence, ce ne sont plus les mythes que nous allons consulter, ce sont des documents historiques. On va écrire des Livres, des œuvres géniales, : le Sépher, l'Avesta, les Védas, les Poèmes Homériques. Nous allons pouvoir donner des dates, sinon fixes, du moins approximatives.
À la suite des nombreuses révoltes contre le pouvoir gynécocratique qui parsèment l'histoire antique et engendrent d'immenses désordres, et pour en éviter le retour, on va formuler la Loi Morale et l'imposer comme base de la vie sociale. 
Cette époque a une importance considérable dans l'histoire. La création, c'est-à-dire l'organisation sociale des premiers temps, menacée, attaquée, détruite par des agitateurs inconscients, va renaître, c'est une re-création que nous allons voir se produire ; elle déterminera une réconciliation, un repos, une vie nouvelle : de là, le mot récréation.
Les Livres que nous allons voir apparaître nous rendront les idées que la tradition orale propageait, celles qui avaient surgi dans l'esprit de la Dêvâ, au sein de la vie calme et contemplative des premiers jours, lorsque, émerveillée des splendeurs de la Nature, elle en avait chanté les lois, elle avait exhalé son âme dans des hymnes qui furent les premiers vagissements de l'esprit humain, et le jeune homme lui avait répondu par son premier chant d'amour. Les chants de la Déesse avaient été l'expression de sa pensée spontanée, primitive, simple, féminine, la libre expansion de son esprit, dans cette vie pure, sans guides qui entravent, sans parents qui réprimandent, sans antécédents qui intimident, sans atavisme qui trouble.
La jeune Femme qui avait ainsi chanté n'avait pas écrit ses hymnes ; Elle les récitait et les transmettait par la parole. Ainsi s'était créée la tradition orale, la plus sûre, celle qui se grave le mieux dans le cerveau, celle que nulle altération ne peut atteindre, cette espèce de photographie de la pensée des ancêtres laissée dans les cellules cérébrales de la descendance qui en garde fidèlement le secret, procédé immuable, indestructible comme le cerveau humain, sans cesse reproduit dans sa forme et ses fonctions, procédé qui rectifie les erreurs écrites, et c'est ce qui fait que, quoi que fasse l'homme pour altérer le fond de vérités primitives, elles reparaissent toujours, et toujours nous rendent des vérités simples, qui se mettent en contradiction avec les erreurs régnantes. C'est par la tradition orale que se sont perpétuées les idées, malgré la destruction des Livres qui, plus tard, en contenaient le dépôt. Et c'est par l'intuition des Femmes de toutes les époques que les vérités primitives nous sont rendues ; c'est par elles seulement que l'antiquité se dévoile au philologue dans toute sa beauté et dans toute sa vérité. Ce sont leurs aperceptions si lucides qui faisaient prévoir l'avenir, non parce qu'un Dieu surnaturel le révélait (ce sont elles qui sont les Déesses), mais parce que l'évolution humaine devait répondre à un enchaînement logique de faits que ces primitives inspirées apercevaient très clairement. 
Les Livres qui vont surgir vont expliquer l'Univers et ses lois, la création de l'homme et son évolution, la différence des sexes et sa cause, puis, entrant dans l'histoire, ils vont raconter les premières luttes de l'humanité.
« Les Muses, dit Hésiode, chantent les lois de la Nature ». Mais elles chantent aussi le triomphe de Zeus (l'esprit) sur les Titans (l'homme fort), et c'est cette partie de leurs chants qui va allumer de nouvelles colères, provoquer de nouvelles luttes. Aussi, quand, plus tard, le Prêtre triomphera, il changera tout cela, rectifiera toute cette histoire primitive et refera le récit de ces temps lointains dans des Mythologies grossières (officiellement enseignées), qui portent la marque de son esprit obscurci et des idées régnantes de son temps.

Prenons comme exemple la Grèce, qui, dans ces récits classiques, nous rend les Muses. Ces primitives inspirées deviennent les filles de Mnémosyne (la mémoire). Elles ne sont plus des créatrices, Elles transmettent des idées acquises. Elles sont neuf parce que sur certain monument on trouve neuf Femmes, les neuf Déesses qui écrivirent les neuf grands Livres sacrés. Mais ceux qui rappellent leur histoire à l'époque de la décadence de la religion grecque leur donnent, comme attributs, les préoccupations de leur temps, le théâtre, les formes alors régnantes de la littérature. Mais les Muses sont antérieures à Hésiode qui chante leurs louanges et le théâtre ne vient qu'après lui. Il y a donc à rectifier tout cela, en même temps qu'il y a à dénoncer le système de ces singuliers historiens.
Les Muses sont représentées sur un sarcophage du Louvre, dans des attitudes qui indiquent, pour quelques-unes, d'autres attributs que ceux qui sont classiques. On y voit :
-CLIO, qui lit un manuscrit (on en fait la personnification de l'histoire et cela peut être).
-THALIE, qui tient un masque et un bâton de Pasteur. Le bâton représente l'autorité morale, le masque la nécessité de se cacher pour éviter les persécutions. On en fait la comédie et la poésie pastorale. C'est bien si l'on entend par là la comédie sociale, celle qui se joue dans le monde, non sur la scène.
-ERATO n'a pas d'attributs, alors on en fait la Muse de la poésie érotique. Pourquoi ?
-EUTERPE tient une flûte ; on en fait la Muse de la poésie lyrique, alors que c'est évidemment de la musique qu'il s'agit.
-POLYMNIE a une attitude méditative ; elle s'appuie sur un rocher, le menton posé sur son bras nu (on en a fait la Muse des Hymnes).
-CALLIOPE tient un style et des tablettes : c'est l'écriture. On en fait la poésie lyrique.
-TERPSYCHORE tient une lyre et un plectrum, elle est ceinte de lauriers, elle chante la victoire. On en fait la Muse des chœurs, quelquefois de la danse.
-URANIE, armée d'une baguette, suit sur un globe la course des astres. C'est l'astronomie.
-MELPÔMÈNE, chaussée de cothurnes, vêtue d'une longue robe, médite comme Polymnie. On en fait la Muse de la Tragédie, alors que c'est bien plutôt la royauté, l'autorité morale qu'elle représente.
Donc, on donne à toutes les Muses des attributs qui représentent l'état intellectuel de la Grèce du VIème au IVème siècle. Voilà une date et une lumière.
Que cela nous serve de clef pour comprendre ce que nous allons avoir à dire des Livres écrits dans les divers pays et de leurs auteurs (1).
On ne pourrait trop prémunir le lecteur contre l'enseignement classique qui ne nous donne jamais que la dernière forme des ouvrages antiques, celle qui a été la plus défigurée par les altérations successives.
(1) « Au VIème siècle avant l'ère chrétienne, il se produisit, quelle qu'en ait été la cause, des changements considérables chez presque tous les peuples ; ces changements présentèrent d'ailleurs des caractères différents suivant les pays. Dans certains cas, ce fut une réadaptation de la tradition à des conditions autres que celles qui avaient existé antérieurement, réadaptation qui s'accomplit en un sens rigoureusement orthodoxe ; c'est ce qui eut lieu notamment en Chine, où la doctrine, primitivement constituée en un ensemble unique, fut alors divisée en deux parties nettement distinctes : le Taoïsme, réservé à une élite, et comprenant la métaphysique pure et les sciences traditionnelles d'ordre proprement spéculatif ; le Confucianisme, commun à tous sans distinction, et ayant pour domaine les applications pratiques et principalement sociales. Chez les Perses, il semble qu’il y ait eu également une réadaptation du Mazdéisme (...) Dans l’Inde, on vit naître alors le Bouddhisme, qui, quel qu’ait été d’ailleurs son caractère originel, devait aboutir, au contraire, tout au moins dans certaines de ses branches, à une révolte contre l’esprit traditionnel, allant jusqu’à la négation de toute autorité, jusqu’à une véritable anarchie, au sens étymologique d’« absence de principe », dans l’ordre intellectuel et dans l’ordre social. (...) En nous rapprochant de l’Occident, nous voyons que la même époque fut, chez les Juifs, celle de la captivité de Babylone ; et ce qui est peut-être un des faits les plus étonnants qu’on ait à constater, c’est qu’une courte période de soixante-dix ans fut suffisante pour leur faire perdre jusqu’à leur écriture, puisqu’ils durent ensuite reconstituer les Livres sacrés avec des caractères tout autres que ceux qui avaient été en usage jusqu’alors. » (R. Guénon, La crise du monde moderne)

LA RÉVÉLATION
Toutes les traditions nous disent que les Livres sacrés ont été écrits « du doigt de Dieu ». Donc, Dieu écrivait avant l'homme, mais « Dieu », c'est la Déesse d'abord ; c'est donc à la Femme primitive qu'il faut faire remonter la composition des premiers poèmes qui expliquaient la Nature.
Diodore de Sicile dit : « Les Muses ont reçu le don de l'invention des lettres ».
Chaque peuple a vu dans ses Écritures Sacrées le rayonnement de la pensée divine. Par la Femme Déesse, la Vérité se répandit sur la Terre. L'Ecriture Divine, c'est l'Ecriture féminine.
C'est par le voile jeté sur toutes les manifestations de l'Esprit féminin qu'on a obscurci l'intelligence des religions.
Comment comprendre ce que fut la « Révélation » (1), si on nie ou méconnaît le révélateur ?
Les sectateurs de toutes les religions sont convaincus que la leur est absolue et remonte à la jeunesse de l'humanité ; ils n'y mêlent pas l'idée d'évolution, de tâtonnement, de perfectionnement. C'est la « Vérité » simple et entière, dite « une fois ». Et ils accordent une confiance absolue à la parole qu'a manifestée « l'Esprit féminin », exempt d'erreurs ; donc, celui qui y croit est exempt de doute.
C'est du Cœur de l'homme qu'est sorti le sentiment religieux, et c'est de l'Esprit de la Femme que sont sorties les Écritures sacrées, comme en sont sorties toutes les institutions primitives.
La Femme, c'est la « réalité suprême », l'être ignoré, mais certain, compris seulement par les hommes d'un esprit élevé, pressenti par le vulgaire, nié par les sceptiques qui sont des inférieurs, outragé par les fous.
Nous possédons aujourd'hui les « Livres » de toutes les religions (tout au moins, ce qu'il en reste) ; nous connaissons la loi morale formulée par les Femmes des diverses nations, mais non écrite d'abord.
Et si nous cherchons à nous rendre compte de la forme de la littérature orale du monde primitif, qui s'interpose entre la création de la langue et l'origine des livres écrits, nous reconnaissons qu'il y règne une simplicité grandiose, en même temps qu'une science surprenante. Le mythe est l'histoire des temps antérieurs à l'écriture, celle que la tradition orale a roulée à travers les âges.
« On peut dire que la littérature non écrite de chaque race est ce qu'elle a produit de plus parfait ; les compositions réfléchies et littéraires (postérieures) n'égalent jamais les éclosions littéraires spontanées et anonymes ». (Renan, Le peuple d'Israël, livre I, page 305).
Les religions nous parlent toutes de la « première Révélation ». Cette affirmation a été l'origine d'interminables discussions, qui durent encore, et ne pourront cesser que lorsque l'histoire de l'évolution de l'idée divine sera connue et bien comprise.
Comment, en effet, comprendre la Révélation, cette parole de vérité donnée par « une voix » à l'homme, si l'on confond la divinité toujours humaine et vivante au milieu des hommes, à l'origine des sociétés, avec le Dieu moderne fondu dans le Principe cosmique qui règne dans l'Univers et n'a jamais parlé à qui que ce soit ?
Pour discuter la possibilité de la Révélation, il faut d'abord connaître la personne divine qui donna aux hommes cet enseignement primitif des lois de la Nature ; il faut ensuite savoir en quoi consistait cet enseignement. Quand ces deux questions seront bien comprises, on verra qu'il n'y avait rien de contraire à l'ordre général de la Nature dans la Révélation à laquelle croyaient les anciens, qu'il n'y avait, au contraire, que l'expression d'une loi psychique : la Pensée féminine communiquée à l'homme.
A la Femme revient l'honneur d'avoir formé nos idées primitives, nos croyances fondamentales. Révélatrice des lois de la Nature dont la connaissance s'imposa à son esprit, Elle fut, par cela même, la fondatrice de la première science humaine, base de la Religion naturelle, première, unique et éternelle, car rien ne l'a remplacée.
La Révélation primitive est la parole de la Femme donnée à l'homme. La Vérité révélée par Elle est la lumière qui éclaire, élève, vivifie, qui crée le sentiment religieux ; c'est le splendide soleil qui illumine le désert de la vie masculine, car l'esprit de l'homme n'a pas d'initiative, c'est une terre fertilisable, mais sur laquelle pèsent d'éternelles ténèbres s'il est laissé à lui-même. Si cette terre est fécondée par l'Esprit féminin, elle peut voir germer une magnifique moisson de sublimes pensées, de sentiments profonds, de louables actions, mais l'homme laissé à sa solitude est néant.
Lamennais, de Bonald, Eckstein, Frédéric de Schlegel, la plupart de ceux qui ont écrit sur la Religion, affirment la nécessité d'une révélation primitive, parce qu'ils trouvent que ce n'est pas dans l'homme qu'est la lumière, et ils la cherchent en dehors du monde ; ils créent un Dieu qu'ils mettent au-dessus d'eux pour avoir un Être à qui ils puissent rendre hommage sans s'humilier, car ces religieux sont de grands orgueilleux, un Être qu'ils font mâle pour ne pas avouer que c'est la Femme qui mérite le culte et les hommages qu'on lui rend, que c'est Elle qui s'éleva si haut au-dessus de l'homme. Et une fois enfoncés dans ce système, ils ne peuvent plus en sortir. Comment définir cette révélation divine ? comment l'expliquer ? C'est alors que naissent les discussions, les chicanes d'hommes à hommes ; les uns l'affirment dans son expression la plus ridicule, la plus grossière, les autres la nient, d'autres l'expliquent, mais pas un ne signale la cause du malentendu : l'orgueil de l'homme.
Toutes ces luttes, toutes ces chicanes, toutes ces injures qui ont rempli la vie des théologiens et des savants, sont la juste punition que se sont infligée à eux-mêmes ceux qui n'ont pas voulu reconnaître le vrai rôle de la Femme, la grandeur de son inspiration, et lui ont refusé ce premier hommage que la Religion naturelle impose : la Foi.
La foi, c'est la confiance dans le décret de l'Esprit féminin ; la mauvaise foi, c'est l'affirmation du décret opposé à cet Esprit.
Pas de vie sociale et morale sans la foi en la parole de Vérité !
La révélation ne fut pas une clarté brève, passagère ; ce fut la lumière de toute la jeunesse humaine, qui l'illumina pendant toute sa vie, qui donna un sens à ses actes, une direction à ses pensées. L'amour fut, pour l'homme jeune, l'initiation à la connaissance de l'Univers et de ses lois, « son union sublime avec la sublime essence ».
La Vérité ainsi dévoilée reste intacte tant que règne la divinité féminine, mais, lorsque arrive la persécution et la dispersion des féministes, l'enseignement ne peut plus être donné. Alors, chaque tribu, chaque famille, chaque femme emporte avec elle la Vérité proscrite. Et alors, sous des influences diverses, ces vérités ne tardent pas à s'altérer. Cependant, malgré les travestissements plus ou moins grotesques de cette primitive révélation, on la retrouve chez tous les peuples, même chez les plus sauvages ; les dogmes primitifs ont partout laissé leur empreinte. Et leur altération a fait naître dans tous les pays l'espoir d'une renaissance scientifique, la venue d'une nouvelle Dêvâ libérant le genre humain de ses erreurs...
(1) Le mot révélation, bien qu'impropre ici, est utilisé parce que c'est le mot consacré par les religions, mais ce mot a une signification contraire à celle qu'on suppose. En effet, il veut dire re-voiler et n'a été employé que par les Hermès (voir article sur l'Égypte) qui ont caché la science, qui l'ont voilée, puis re-voilée sous de nouveaux symboles, et c'est alors qu'ils l'ont imposée au peuple. Le mot propre, que nous devrions employer, est dévoiler, ainsi que le font les Théosophes qui disent « la Science dévoilée », « Isis dévoilée », mais alors le public habitué aux luttes théologiques ne nous comprendrait plus.

RÉACTION : LA RÉVÉLATION SUIVANT BÉROSE (1)
Le prêtre Bérose, en voulant expliquer les Origines, c'est-à-dire les conceptions de l'Esprit féminin, qu'il ne comprenait pas, leur donna une forme absurde. De ce qui était expliqué naturellement, il fit un surnaturel fantastique. Du reste, il fait de la Femme une sorte de monstre, pendant qu'il met sur le trône de la Divinité Bel, le Dieu de la guerre. C'est dire que cette histoire fut écrite pendant les luttes de sexes, en pleine décadence de la religion primitive, et par un prêtre qui cherchait surtout à flatter Alexandre qui voulait renverser le vieux monde. Nous ne reproduirons pas sa version de la Genèse ; elle est grotesque, mais voici, comme document curieux, ce qu'il dit de la Révélation primitive. Pour en comprendre le sens, il faut savoir que c'est la Femme qui est cette révélatrice dont il va parler :
« Dans la première année du monde apparut, sortant de la mer Erythrée, un animal doué de raison, qu'on appelle Oannès ; ce monstre avait tout le corps d'un poisson, une seconde tête qui était celle d'un homme, des pieds d'homme sortant de sa queue, et une parole humaine. L'animal en question passait toute la journée au milieu des hommes, sans prendre aucune nourriture, leur enseignait les lettres, les sciences et les principes de tous les arts, les règles de la fondation des villes, de la construction des temples, de la mesure et de la délimitation des terres, les semailles, les moissons, enfin l'ensemble de ce qui adoucit les mœurs et constitue la civilisation, de telle façon que, depuis lors, personne n'a plus rien inventé de nouveau. Puis, au coucher du soleil, ce monstrueux Oannès rentrait dans la mer et passait la nuit au milieu de l'immensité des flots, car il était amphibie. Par la suite, il parut encore d'autres animaux semblables (2).
« Oannès écrivit sur l'origine des choses et les règles de la civilisation un livre qu'il remit aux hommes ».
Oannès devint le terrible Aun, puis Ana, puis Anne, nom qui reste comme étant celui de la Mère primitive.
Bérose donne une énumération des rois antérieurs au déluge tout aussi fantaisiste ; ce qui le prouve, c'est la durée de leur règne. Il y en a un, Alorus, qui règne 36.000 ans.
(M. Oppert a montré que ces chiffres ne signifient pas ce qu'on leur attribue.)
Si nous mentionnons cette énumération, c'est parce que sous un de ces rois apparaît un second Oannès, une seconde Femme monstre, c'est-à-dire expliquant les Lois de la nature. C'est sous le roi Amménon de Pantibilla. Sous le règne de son successeur Davonus, on vit encore sur la terre quatre êtres de ce genre, le genre monstre, la Femme-Esprit.
Sous le monarque suivant, Edoranchus, en apparaît encore un. Tous ces Êtres, dit Apollodore qui reproduit les fragments de Bérose, exposèrent en détail et chapitre à chapitre les choses qu'Oannès avait révélées sommairement. Il y eut donc six manifestations, ou Théophanies, de l'Esprit féminin.
Des noms leur ont été donnés par deux auteurs ; l'un est Apollodore, l'autre Abydène. Apollodore a appelé les sept premières révélatrices :
Annédota 1ère, 2ème, etc. et la septième Odakos (3)
Abydène les appelle :
1. Oannès.
2. (Point de nom spécial).
3. Eudokos.
4. Eneuganos.
5. Eneuboulos.
6. Anementos.
7. Anodaphos.
Le déluge a été représenté par « la descente d'Istar aux Enfers », c'est-à-dire dans le monde de la douleur.
Les eaux du déluge symbolisent l'Enfer sous une autre forme. C'est pour cela qu'on fait de la Déesse un être amphibie, passant la moitié de sa vie dans l'Enfer, ou dans l'eau, et l'autre moitié sur la Terre.
Le déluge tient une grande place dans les traditions phéniciennes. Un déluge, c'est, dans le symbolisme, une persécution, parce que l'eau (symbole de l'ignorance) éteint le feu de l'esprit.
Ce sont les prêtres de Bal qui ont déchaîné le déluge phénicien, c'est-à-dire la grande persécution contre la science de la Déesse.
C'est pendant cette époque que Dercéto est ridiculisée sous le nom d'Astaroth, que l'on trouve à chaque instant dans la Bible, car l'histoire des Phéniciens et celle des Hébreux sont souvent mêlées.
Les Phéniciens parlaient la même langue que les Sémites et, comme eux, vivaient sous un gouvernement gynécocratique.
C'est à cause de la couleur phénicienne appelée ponceau, que la pourpre a été l'emblème de la souveraineté féminine. Un oiseau rouge, le Phénix, du nom même des Phéniciens, était l'emblème du parti gynécocratique (4). En même temps, la Yoni prenait la forme de la fleur de violette et était consacrée à Junon.
« Les Phéniciens, adorateurs de la faculté féminine, dit Fabre d'Olivet, étaient appelés les rouges, par opposition aux sectateurs masculins qui étaient les blancs, tels les Argiens, les Albains ».
C'est à la faveur de ces noms traduits dans diverses langues, dans les temps anciens, qu'on peut se rendre compte de la lutte des féministes et des masculinistes dans les diverses contrées de l'Asie et de l'Europe. Les Phéniciens furent, plus tard, divisés en un grand nombre de sectes.
Ils sont souvent appelés Philistins ou Pharusiens, nom d'une de leurs sectes.
Tous ces noms sont utiles à connaître pour se faire une idée exacte des luttes qui remplissent toute l'antiquité et qui n'ont jamais d'autre motif que le déplacement de la Femme par l'homme qui usurpe son trône et ses fonctions.
(1) F. Lenormand, Essai de Commentaires des Fragments de Bérose.
(2) M. Leblois fait remarquer que le terme que Lenormand traduit par animal signifie proprement être vivant.
(3) La racine Ana, en grec, vient du phénicien et signifie origine, ce qui vient du temps éloigné et s'est étendu (la Mère).
Anagnostès (de ana et gnômai) voulait dire connaître. Anagogia, Anagogikès (d'ana, préfixe, et agein, conduire) indiquait le gouvernement féminin, la gynécocratie.
Anagramma était celle qui, la première, a écrit (de ana et gramma, lettre).
Du nom de la première révélatrice Annédota, on a fait le mot Anekdotos (histoire non écrite) (an, privatif, et ek, de, didomi, donner).
Plus tard, de ces apparitions de femmes qui venaient donner la parole de vie, sont venus les mots date, data, pluriel neutre de datus, participe passé passif de dare (choses données à époques fixées).
Les choses données étaient l'Histoire sacrée, Hiéros (sacré). De ces deux mots réunis, Hièra data, choses sacrées données, l'on fit par la suite un nom, Hérodote.
(4) On a vainement cherché le mollusque appelé Murex qui, disait-on, produisait la pourpre de Phénicie. C'est qu'on avait fait une légende, confondant l'emblème moral avec le produit de teinture qui aurait été spécial au pays. 

LES GRANDS LIVRES SACRÉS DE L'ANTIQUITÉ ÉCRITS PAR DES FEMMES
Les Livres sacrés sont les grands monuments scientifiques et historiques de l'antiquité.
Les hommes qui ont écrit l'histoire des religions ont toujours fait remonter les connaissances primitives à une puissance surhumaine, c'est-à-dire au-dessus de leur nature masculine.
Cette puissance révélatrice que les théologiens, plus tard, attribueront à la parole d'un Dieu mystérieux, c'est l'Esprit féminin incarné dans les Grandes Déesses qui ont érigé le monument grandiose de la pensée divine qu'on appelle la science primitive.
Par la Déesse, la Vérité brilla et se répandit sur la terre ; longtemps vivante, longtemps féconde, elle déposa dans le Cœur et dans l'esprit des générations successives les connaissances qui furent l'origine de toutes les grandeurs de l'humanité.
La pensée primitive de la Grande Déesse atteignit une splendeur incomparable ; elle sonda les mystères de l'Univers, de la vie, des évolutions, et celui, si important, des sexes.
Ce qui prouve la féminité des antiques révélations, c'est que la science des premiers temps n'est pas analytique comme celle des savants modernes, elle est synthétique comme celle qui émane de l'Esprit féminin ; elle établit des lois, donne des idées générales trouvées par l'intuition (qui est la faculté divine) et les formule avec la précision et l'audace de la certitude.
« L'intelligence est une arme de combat, de séparativité, d'égoïsme. Nécessaire à l'homme pour forger son instrument et le rendre conscient de l'effort accompli, elle se retourne contre lui, est cause qu'il s'attarde en chemin et s'accroche désespérément à des détails qui lui font perdre de vue ce sens supérieur de la vie, la synthèse. Sans la synthèse, l'homme est perdu dans l'immensité des chocs qu'il détermine sans lien et sans cause. » (Th. Darel, L'Expérience Mystique et le Règne de l'Esprit, p.35)
Les procédés de l'Esprit féminin sont si différents de ceux de l'esprit masculin que les hommes n'ont pu expliquer la science primitive qu'en y introduisant le surnaturel.

LES SIBYLLES
Qui donc écrivait cette science sacrée que l'on devait cacher si soigneusement ?
C'était une catégorie de Prêtresses connues depuis sous le nom générique de Sibylles.
D'où vient ce nom ? Qui étaient-elles ?
Ici, nous citons de Grave ; il dit (Rép. Ch. Ely.t. III, p. 104) :
« Le Dr Hyde fait remarquer que le signe de la Vierge aux épis, dans le Zodiaque, est nommé par les Arabes et les Perses Sumbul ou Sumbula, et que ce nom veut dire spica (épi). Il ajoute que les Chaldéens et les Egyptiens appellent également le signe de la Vierge sibulla (épi). Il conclut de là que l'histoire de Sibylles est une pure fable. » A quoi de Grave répond : « Il n'y a pas de difficulté à reconnaître que la Vierge céleste a porté le nom de Sibylle, non seulement en Orient, mais ailleurs.
« D'ailleurs, l'histoire de ces filles fatidiques est trop avérée pour être révoquée en doute. Les écrivains de toutes les croyances l'ont reconnue, et ont regardé les prophéties des Sibylles comme des oracles divins ; c'est dans le don de divination de ces Vierges sacrées qu'on trouve leur analogie avec la Vierge céleste.
« Les Prêtresses, chargées de faire des offrandes (dans les Mystères où elles sont trésorières, hospitalières), les accompagnaient d'hymnes à la gloire de la Déesse et de leçons de morale. Pour inspirer l'horreur du vice et l'amour de la vertu, on mêlait dans ces cantiques le récit de grandes catastrophes arrivées au genre humain en punition de ses crimes ; on représentait le déluge comme un châtiment céleste et on l'appelait sond-vlœt, déluge du péché (en allemand sund-fluth).
« On ne se bornait pas au présent et au passé ; les Sibylles, agitées par un esprit d'inspiration, rendaient des oracles, prédisaient l'avenir, menaçaient les méchants des plus grands malheurs et annonçaient la destruction future du monde par le feu et les flammes, destruction suivie d'un jugement universel dans lequel les Déesses déployaient toute la sévérité de leur justice.
« Tous ces faits, et d'autres relatifs à la célébration des fêtes et des sacrifices propitiatoires, ont été recueillis dans les Livres sibyllins, qui sont devenus les rituels des sociétés secrètes.
« Personne n'ignore la haute réputation dont ces livres ont joui ; les Romains les respectaient au point qu'ils établirent exprès des collèges de prêtres pour les garder et pour y avoir recours dans le cas de calamité. »

Les grandes femmes qui avaient écrit les Livres sacrés étaient considérées comme les hypostases ou incarnations divines (C'est de cela qu'on a fait les incarnations de Vishnou) ; Elles étaient douées du « Verbe Divin », le Logos (la raison divine manifestée par le discours).
De la « Hadad » des Phéniciens, on avait fait « Hagios » qui veut dire saint et, en y ajoutant « logos » (legein), on fit Hagio-logie, expression de la raison pure. Ces femmes étaient considérées comme ayant la divina notio (notion divine), d'où le mot « divination », qui change de signification quand leurs facultés intuitives deviennent, pour les hommes, un état merveilleux qui dépasse les limites de leur propre mentalité.
La science des grandes Déesses était enseignée par les Sibylles, qui y ajoutaient leurs commentaires.
« La Sibylle prophétisait par une vertu qui lui était propre, et l'oracle s'exhalait du sein de la Pythie comme l'odeur s'échappe de la plante » dit M. Baissac. Mais, pour comprendre ceci, il faut savoir que le mot « pharaï » (parler), dont on fait prophète (celui qui parle), a la même signification que le mot logos. Ce sont les discours et les sentences des Sibylles qui sont désignés par le mot logos.
Ce sont elles qui représentent la raison et l'intelligence, elles qui chantent la Nature dont elles expliquent les phénomènes.
Ce sont elles aussi qui, dans les moments de luttes et de désordre, osèrent élever la voix pour raconter les méfaits des hommes, flétrir leurs vices et leur despotisme, combattre leurs erreurs et réclamer la justice.
On les considérait comme de grandes inspirées parce qu'elles parlaient suivant l'inspiration de leur intuition féminine. C'étaient de vraies femmes, des femmes fortes ne craignant ni la raillerie, ni la colère des hommes. Elles avaient une grande autorité dans le monde grec ; leurs prédications étaient écoutées avec le plus grand respect, leurs livres considérés comme sacrés.
La plupart des noms de ces grandes femmes ne sont pas arrivés jusqu'à nous. Les unes ont été tout à fait livrées à l'oubli, d'autres nous sont présentées sous une forme allégorique, beaucoup ont été masculinisées quand les historiens ont écrit l'histoire pour glorifier leur sexe.
Parmi les noms qui couvrent des symboles (lesquels avaient eux-mêmes couvert d'anciennes femmes), Fabre d'Olivet cite le poète Linus, qu'on regardait comme l'auteur de tous les chants mélancoliques du monde ancien, et qui n'est autre chose que la poésie lunaire (quand la lune devient le symbole de la Femme), détachée de la doctrine d'Œtolinos. Après cela, on comprend l'histoire qui nous raconte que Linus est tué par Hercule.
Le poète Amphion, dont les chants étaient puissants, dit Fabre d'Olivet, n'est autre chose que la poésie orthodoxe solaire (quand le soleil représente encore l'esprit féminin). Le nom d'Amphion signifie la croix orthodoxe ou nationale de la Grèce, (du phénicien am, une nation Mère, une métropole, une bouche, une voix, et yon, un des noms de la Grèce, l'Ionie ; de Yoni, emblème féminin). C'est de là que les Grecs ont tiré « une voix mère », c'est-à-dire légale, sur laquelle tout doit se régler (la voix de la Mère).
Thamyris est aussi un nom symbolique ; il signifie « la lumière jumelle des Dieux », du phénicien tham, jumelle, aur, lumière, et ish, être.
Fabricius porte à 70 le nombre des poètes allégoriques qui ont précédé Homère.
Nous avons tout lieu de croire que ces noms, devenus des allégories, représentaient les premières Sibylles.
Les oracles, paroles divines, furent donc, au début, spécialement féminins ; mais les hommes plus tard voulurent les imiter. Ils commencèrent d'abord par se faire l'écho des paroles sibyllines, le porte-parole de la Femme.
Le législateur de Sparte puise sa force, dit-on, dans la parole d'une Sibylle ; celui de Rome est inspiré par la nymphe Egérie.
C'est du nom de Sumbula qu'on a fait le mot Shibolla qu'on trouve dans les sociétés secrètes, et c'est ce nom qui, réduit à une seule personnalité, est devenu Cybèle, que l'on confond avec Cérès.
Et Darcy dit dans son Dictionnaire flamand : « Cy-bèle était une Déesse celte (Bêle, fée, Déesse). »
Et Cailleux ajoute : « Cy-bèle était souvent appelée Jung-Wife, jeune fille, mot qui dégénéra en Geneviève. »
Grégoire de Tours nous dira que c'est Bérécinthe qui est Cybèle et qu'elle est la Déesse matronale adorée dans la Gaule.

Si nous supprimons la Femme et son influence des sociétés antiques, nous supprimons tout ce qu'elles avaient d'intellectuel, nous supprimons surtout la hardiesse de l'initiative des choses de l'Esprit, car c'est timidement que l'homme s'en mêle ; il se méfie de lui, il n'ose pas d'abord. L'audace lui viendra avec l'inconscience de ses actes.
Les prêtres catholiques, pour donner plus de force à leurs affirmations, firent prédire leur doctrine et la légende de leur fondateur par les Sibylles de l'antiquité. Dans un livre intitulé Chronologie Collée, on nous représente les portraits de douze Sibylles tirés de médailles antiques, avec l'abrégé des prédictions qu'on met dans leur bouche pour donner de l'autorité à ce qu'avançaient les hommes. Et le même ouvrage, publié en 1622, ajoute : « Les Sibylles qui n'ont pas prophétisé sur le Messie sont :
Colophonie, nommée Lampusia.
Cassandra, fille de Priam.
Epirotique, fille de Thesprotie.
Manta, fille de Tirésias.
Carmenta, mère d'Evandre.
Fauna, sœur de Faunus.
Elissa. »
Voilà des noms que nous enregistrons.

LES RÉVÉLATRICES
La tradition antique personnifia toujours la science et les lettres par neuf femmes qui furent les neuf grandes Révélatrices. Les sociétés secrètes, qui continuent les Mystères antiques, ont gardé fidèlement le souvenir de ces grandes Déesses qu'elles symbolisent par neuf sœurs.
Quelles étaient en réalité ces neuf Déesses ?
Les voici : 
1- TOTH en Egypte, auteure des 42 livres sacrés.
2- SARASVATI aux Indes, auteure du Véda.
3- YAO en Chine, auteure des King.
4- La VOLUSPA chez les Celtes, auteure de l'Edda.
5- DERCÉTO, surnommée ISTAR ou ASTARTHÉ, en Phénicie, auteure de la Cosmogonie Phénicienne.
6- ARDUI-ANAÏTA, surnommée ARIANE ou ARIADNE, auteure de l'Avesta en Perse.
7- KRISHNA aux Indes, auteure de la Bhagavad Gitâ.
8- HEMŒRA en Grèce, auteure des livres attribués à Homère.
9- MYRIAM HATHOR en Egypte, auteure du Sepher qui servit à faire le premier livre du Pentateuque, la Genèse biblique.

DES TABLETTES DÉCHIFFRÉES
M. Stephen Langdon, qui était professeur d'Assyriologie à l'Université d'Oxford, et peut-être le plus expert des lecteurs de textes religieux sumériens à son époque, a édité et expliqué, dans l'ouvrage intitulé Sumerian Epics, etc., une tablette importante ramassée autrefois dans les fouilles de Niffer, nommée également Nippur, Nippour ou Niffar (le P n'existant pas en arabe) et conservée précieusement au Musée de Philadelphie.
Il ne s'agit en effet de rien moins que d'un résumé, selon la tradition de Niffer, de l'histoire du premier âge de l'homme : gains considérables de notions, qui viennent s'ajouter à celles que nous avions déjà par le fait de précédentes découvertes sumer-accadiennes.
Comparé avec les traditions hébraïques, le nouveau document présente une variante des plus curieuses, celle d'une autre ordonnance des faits. Le document est intitulé : Le relèvement de l'homme déchu

Le relèvement de l'homme déchu
Sous le sceptre de la Déesse Nin-ella (qui est certainement la Nehal-Ennia des Celtes), les hommes coulent les jours les plus heureux. (Description de l'Âge d'Or.) La Déesse Nin-Tud, qui avait créé notre race, est avertie de la chute de l'homme (dans le péché), qui va être suivie d'un cataclysme, un déluge (ce qui signifie révolte et persécution).
Une fatalité s'attache à la plante Kasû ; sur l'heure, l'homme y porte la main. La Déesse s'écrie éplorée : Il ne verra plus la face de la vie jusqu'à ce qu'il meure, c'est-à-dire il ne connaîtra plus le bien-être jusqu'à sa mort. La déchéance de l'homme, par le fait matériel d'avoir consommé le fruit fatal, est réparable seulement par l'intervention des Divinités Créatrices.
La Déesse Nin-Harsag se lamente amèrement sur ces événements ; elle s'écrie : Quel profit pour moi d'avoir créé des enfants ? Les Déesses se concertent pour remédier au triste état de choses, non qu'elles puissent ramener la nature humaine à son premier état, mais parce qu'elles veulent en adoucir les épreuves par le secours d'êtres supérieurs. La Déesse semble consoler l'homme et s'excuser elle-même de l'avoir fait si défectueux : « Mon frère, en quoi souffres-tu ? » dit-elle.
Et il répond, énumérant huit souffrances qui vont accabler l'homme. Ce sont autant de maux physiques qui réclament autant de remèdes, qui sont présentés par la Déesse Nin-Harsag (1).
Et alors on institue huit Déesses pour veiller sur lui :
1. Abu, règne sur les pâturages ;
2. Nin-tulla ;
3. Nin-ka-utud ;
4. Nin-Ka ;
5. Nazid ;
6. Dazima ;
7. Nin-til, la Dame des mois ;
8. Ensagné.
Ce document, abrègé ici, a été lu à l'Académie des Inscriptions, par le P. Scheil, le 24 décembre 1915. Le compte rendu en a été publié dans le Bulletin.
(1) Nin fera Nina dans les langues modernes. Les masculinistes en feront Ninus. Chez les Celtes, la grande Déesse s'appelle Nehal-Ennia.

L'HISTOIRE DE « L'ÂGE D'OR » INSCRITE DANS LES TEMPLES
Les palais et les temples de l'ancien régime (gynécocratie) étaient évidemment construits à la gloire des Déesses. C'est là qu'on inscrivait les actes de ces grandes Femmes, les Aïeules (ou, plus exactement, les anciennes), leur gloire, leurs luttes, leurs triomphes, leurs légendes rendues sacrées par de longs souvenirs.
C'est l'origine du culte des ancêtres.
En Amérique, tous les grands monuments avaient été faits par les anciens Toltèques, et la gloire des anciennes héroïnes se lisait en hiéroglyphes sur les murs des temples.
Diodore de Sicile dit qu'Isis fit construire des temples tout en or, et que Sémiramis fit construire les merveilleux palais de Babylone.
L'histoire fabuleuse d'Isis que nous raconte Hérodote était copiée des temples.
Dans les temples Chaldéens, comme dans tous les temples du monde, les légendes inscrites étaient celles des âges primitifs et les mystères de Babylone étaient ceux des autres nations.
Toute l'histoire de Sémiramis a été trouvée sur des inscriptions.
C'est ainsi que nous savons que c'est elle qui a fait construire Babylone.
Alexandre trouva chez les Scythes son nom sur une inscription qui rappelait ses grands travaux.
De la Syrie à Babylone, on trouve une chaîne de noms divins féminins, qui dénotent une même Religion naturelle. On trouve d'abord la ville syrienne de Bambyce, avec la Déesse Atergatis (Derceto), (que les masculinistes représenteront avec une queue de poisson comme Sémiramis) ; puis Charrœ, que l'on adorait à Méni. Puis Mygdonie (Myg-don, de Magd-bourg). Cette Déesses est appelée Anthémusie par les Grecs.
Dans l'Inde, tout ce qui avait été fait de merveilleux dans la vie des primitives familles féministes était inscrit sur les murs des temples : les sources qu'elles avaient fait jaillir, les rochers qu'elles avaient fendus, portent des inscriptions qui attestent cette origine matriarcale.
Chez les Grecs, Phidias a écrit sur les marbres du Parthénon toute l'histoire de Minerve qui, dans des temps fort reculés, avait fondé Athènes.
Cette coutume devait être copiée par des hommes qui, plus tard, s'attribueraient les mérites des femmes.
C'est ainsi que nous savons qu'on mit à la gloire de l'homme, représenté par Osiris, tous les exploits de Seth.
Diodore de Sicile a copié sur les murs des temples égyptiens l'inscription suivante : « Je suis Osiris, roi ; j'ai parcouru tout l'univers jusqu'aux extrémités des déserts de l'Inde,et ensuite d'autres parties du monde, jusqu'à l'Océan, jusqu'aux sources de l'Ister (1), j'ai visité toutes les nations pour leur apprendre tout ce dont je suis l'inventeur ».
(1) L'Ister est au pays des Celtes, d'après Hérodote.

LE SYMBOLISME DES NOMBRES
On a dit du « mystère des nombres » qu'il renferme les moyens d'opération des forces secrètes de la Nature, et que d'abord l'ellipse, la parabole et l'hyperbole trouvent leur synthèse dans l'ovoïde, en forme d’œuf. Tout le monde sait que l’œuf était un symbole sacré dans tous les Mystères de l'antiquité, parce qu'il représente l'action maternelle, donc le commencement de la vie, la virtualité, l'existence potentielle, le commencement de toute échelle numérique. (Existence en état de possibilité, comme la semence d'un arbre.) Il est représenté dans les chiffres par le zéro, qui, dans l'ancien système de numération des Chaldéens, commençait les nombres.
Le zéro est un cercle sans centre (1) : en hébreu, Kether, « la couronne ».
Le nom divin de Kether est Eheieh : « Je suis », c'est-à-dire le principe de l'existence même. C'est le caché des cachés. Comme symbole, c'est le cercle placé au-dessus de la tête pour représenter la lumière de l'esprit qui monte, cercle lumineux, dont on fera la couronne des saintes.
Un poème admis dans la liturgie hébraïque est intitulé : La Couronne royale. C'est la lumière sacrée, Kether, qui engendre la sagesse, Hokmah, et l'intelligence, Binah.
La sagesse et l'intelligence sont en équilibre, comme les deux plateaux d'une balance ; c'est la couronne suspendue par les mains de l'Absolu au-dessus de l'univers, comme la formule de toute existence.
Deux idées sont à dégager de ce symbolisme. L’œuf, qui vient de la Mère, commence toute vie. En même temps, par l'ascension de l'esprit qu'il opère, il crée dans son cerveau l'immutabilité, qualité de l'unité.
C'est pour indiquer cela que le zéro ne peut pas admettre la faculté d'addition, il est la cime et la couronne. Il n'est susceptible ni de doute ni d'incertitude, tandis que la qualité masculine peut former l'eidolon (idole, en grec), la duplicité ou l'image (l'imagination).
La couronne restera une espèce de coiffure portée par des souverains, des empereurs, des nobles, etc. ; sa forme a varié, mais sa représentation la plus ancienne est un cercle. Du métal dont elle était faite sortaient ordinairement des rayons en forme de pointe. C'est l'hiéroglyphe du soleil rayonnant, car, tandis que les êtres divins, sur cette planète, touchent la terre avec leurs pieds, leurs têtes sont dirigées vers le ciel où brillent le soleil et les étoiles. Ainsi la couronne qui entoure la tête des souverains est le symbole du pouvoir de rayonnement des êtres terrestres.
Les figures géométriques, représentant les nombres extériorisés, ont une signification symbolique :
0 - Zéro, l’œuf du monde, le sexe féminin.
1 - L'être divin, considéré dans son unité.
2 - L'homme à genoux devant l'être divin.
3 - L'enfant.
4 - La femme assise, le siège (saint-siège, chaise curule), l'inactivité.
5 - Le mouvement, la marche, la course.
6 - Le pôle sexuel.
7 - L'esprit qui monte (les étoiles, le septénaire).
8 - Éternité, lien éternel.
9 - Le pôle spirituel.
La signification du chiffre 2 nous explique pourquoi, dans toutes les religions, on a gardé l'habitude de s'agenouiller devant la Divinité.
Le symbolisme des nombres est considéré comme base des opérations de multiplication et de division.
La table de multiplication, dite de Pythagore, a été empruntée aux Chaldéens.
Les chiffres dits « arabes » ont été apportés d'Espagne à une époque où on appelait « arabe » tout ce qui en venait. Mais nos chiffres ne sont pas ceux des Arabes, qui en avaient d'autres. On les a attribués à Pythagore et ils en ont même porté le nom, parce qu'on mettait sous ce nom tout ce qui était très ancien.
Les chiffres servant à expliquer les mystères restèrent longtemps secrets.
(1) Zéro vient, dit-on, du mot céfra, qu'on a d'abord attribué à ce caractère d'après l'arabe « sifr » (vide, rien, néant).
On dit aussi que le zéro a été introduit dans le système de l'abacus sous le nom de « sipos » avant de prendre le nom de « cifra », et que l'étymologie de sipos est selon l'hébreu « psiphus » (jeton à compter, rond, cercle), ou selon le grec « psephos » qui a la même signification.

LE SYSTÈME DUODÉCIMAL ET LE SYSTÈME DECIMAL
Dans le système duodécimal, l'unité divine est représentée par le chiffre 1 et la dualité masculine par le chiffre 2. On réunissait ces deux chiffres 1 et 2 pour symboliser l'Union qui est la base même de la société, et cela faisait le nombre 12.
C'est là l'origine du système duodécimal qui fut généralisé dans les temps anciens et appliqué à la division de l'année, des heures du jour, des signes du zodiaque, des achats à la douzaine, etc.
« Cette application du nombre 12 à l'Univers n'était point une invention des Pythagoriciens, elle était commune aux Chaldéens, aux Egyptiens, de qui ils l'avaient reçue, et aux principaux peuples de la terre ; elle avait donné lieu à l'institution du zodiaque dont la division en douze astérismes a été trouvée partout existante de temps immémorial » (Fabre d'Olivet).
Mais le symbolisme des nombres fut profané, comme tout ce qui était secret, et les hommes instituèrent un autre système en donnant aux chiffres d'autres significations.
Ils firent de 1 le symbole mâle et de 0, qui précède la numération, le symbole féminin. Et alors leur union fut 10, que l'on prit pour base du système décimal, qui remplaça le système duodécimal primitif, quand l'homme prit la direction du monde.
Dans ce système, la femme fut représentée par un signe qui signifie rien, et mise après celui qui représente l'homme. Elle fut, dès lors, personne, après avoir été les trois personnes formant la triade sacrée, les Avasthases divines : Mère-Sœur-Fille.
« aucune puissance ne peut rien soustraire aux Trois hypostases dont le nom se composent de quatorze lettres » avertit « fort curieusement » le Zohar (I 22 b - 33 a), livre masculiniste relativement moderne.
Dans la numération du système duodécimal, les chiffres sont précédés d'un point, qui indique rien. C'est, pour cela que l'on dit encore chez les peuples qui ont conservé l'ancienne tradition : Je n'ai point, pour je n'ai pas.

ORIGINE DU SYMBOLISME DE L'OURS
Chez les peuples du Nord, l'homme bestial est comparé à l'Ours.
Le mot « barbare » ou « berber » (de bær-bor) signifiait chez les Boréens ceux qui portent l'ours, les hommes chasseurs, les insociables, doués d'une grande force musculaire.
Par extension, on arriva à appeler ces hommes des ours, ce qui voulait dire des gens non policés, vivant entre eux, loin des autres, et ne sachant pas se conduire dans la société des femmes (1).
Cette épithète, d'abord mal prise, fut plus tard acceptée, et l'homme par réaction s'en para, comme d'un titre glorieux.
Dans le blason armorial commun des temps primitifs, l'ours figurait, et son nom bor (ours dans les langues Scandinaves) devint la racine du mot Boréen.
Quand vint la grande lutte de l'homme contre la Femme, c'est l'Ours, l'homme barbare, qui devint le lumineux ; l'homme se déifia et se fit si grand qu'il se compara au soleil.
On retrouve l'ours comme symbole archaïque d'Ouranos (Uranus), l'éjaculateur, le projecteur de lumière.
C'est à ce moment que les constellations astrales du nord furent appelées des ourses : la grande et la petite.
Dans l'écriture primitive, la lettre R est le signe du mouvement, c'est l'emblème de l'homme ; la lettre S est le signe de l'Esprit, c'est l'emblème de la Femme. Ces signes ont la forme d'un chariot. Le signe féminin représentait le grand chariot, la grande lumière ; le signe masculin représentait la petite lumière, le petit chariot.
Plus tard, l'homme donna son emblème : l'ourse aux deux chariots, supprimant l'emblème féminin, car l'homme ne partage pas, il prend tout.
Par la suite, les idées et les symboles des peuples méridionaux arrivèrent jusque chez les Boréens ; alors ceux-ci adoptèrent les idées régnantes qui divisaient le monde en lunaires et solaires. Ils firent de leur petit chariot le symbole des lunaires, et de leur grand chariot le symbole des solaires.
Mais, avant de connaître les luttes des autres peuples, ils avaient soutenu les mêmes disputes et avaient aussi pris des emblèmes astronomiques.
L'aurore boréale fut aussi regardée par les hommes comme un symbole de lumière masculine. 
Mais on ne détruit pas ainsi toutes les anciennes idées, basées sur les lois de la nature, par des imputations contraires. Si le mensonge a des partisans, la vérité en a aussi. On vit, à la suite de ce renversement des sexes, tout le monde septentrional se diviser en deux camps : les Tour-an (Bers cheminant) qui étaient les masculinistes qui suivaient l'Ours, et les Ku-an, les féministes qui ne suivaient pas l'ours (les Bers sédentaires ou Barons), les nobles.
(1) « La ville de Berne, de temps immémorial, entretient des ours ; on raconte, pour expliquer cet usage, l'histoire d'un grand ours tué au IXème siècle près de Berne par un chasseur dont on dit même le nom. Cette histoire, comme beaucoup de fables antiques, a été inventée de toutes pièces pour expliquer à la fois le nom de Berne (Ours, en allemand, se dit Bàr) et le respect traditionnel des Bernois pour les ours. En réalité, la cause de cette sorte d'alliance est bien plus ancienne ; la preuve en a été faite de notre temps. Tout près de Berne, on a découvert un groupe en bronze, datant du Ier ou du IIème siècle de l'ère chrétienne, qui représente un ours de très grande taille s'approchant, comme pour lui rendre hommage, d'une déesse assise ; l'inscription gravée sur la base du bronze nous apprend que c'est une offrande pieuse, un ex-voto à la déesse Artio. Artio est un nom celtique qui est apparenté de très près au nom grec de l'ours, arktos ; la déesse Artio était alors une déesse ursine, une déesse ayant l'ours pour attribut ou pour compagnon.
Donc, avant l'époque des divinités à figure humaine, Artio était une déesse-ourse, une ourse sacrée ; le souvenir du culte de l'ours s'est maintenu dans la ville de l'ours (Berne) à travers les siècles, et c'est seulement en 1832, à Muri en Suisse, qu'une découverte heureuse a permis d'y reconnaître une survivance du totémisme préhistorique » (Salomon Reinach, Orpheus, p.23).

LES SOLAIRES ET LES LUNAIRES
Dans la grande lutte de sexes qui divisait les hommes et les femmes et coûta à l'humanité des flots de sang, on avait pris pour signes de ralliement des symboles astronomiques.
Il y eut d'abord les Géocentriques et les Héliocentriques. La Terre, considérée alors comme l'emblème masculin, fut regardée comme le centre du Monde. Le soleil, considéré comme emblème féminin, fut regardé comme le centre de l'Univers.
Les luttes furent d'abord locales, puis elles devinrent générales. L'Orient s'éleva contre l'Occident (1).
L'Orient, déjà envahi par les Mages, qui se prétendaient supérieurs, voulait imposer ses doctrines masculinistes aux pays du Nord, plus réfléchis, et qui restèrent plus tard attachés à la gynécocratie. Et toutes ces luttes eurent des symboles astronomiques, que des savants modernes prendront pour le fond même de la religion.
Les Mages prétendent qu'ils ont raison contre l'Occident, puisque l'apparition du soleil et sa marche progressent d'Orient en Occident.
Les Occidentaux font valoir que le mouvement des planètes se produit d'Occident en Orient. Ces antiques connaissaient donc les lois de la cosmologie tout aussi bien que les modernes.
Mais ils étaient violents, et à l'occasion de ces disputes naissaient des conflits sanglants, des guerres interminables.
Les Géocentriques avaient pris la lune comme symbole, tandis que les Héliocentriques arboraient le soleil comme emblème : il était le « grand Lucifer astral », l'Etoile du matin, la « Vénus Lucifera », l'astre éclipsé qui reparaît. Son nom signifie porte-flambeau (phosphoros). C'est l'avant-coureur de l'Aurore.
La Chine fut longtemps géocentrique. « Les livres sanscrits, dit Fabre d'Olivet, parlent de l'origine de l'empire chinois qu'ils nomment Tchandra-Dwîpa, le pays de la lune masculinisée. Le nom de Tchinas, que les Brahmes donnent aux peuples qui l'habitent, ne signifie pas absolument des impies et des réprouvés, comme celui de Yawanas, dont ils signalent les Ioniens en général et les Grecs en particulier, mais seulement des schismatiques. » (L'Etat social de l'homme, t. I, p. 285.)
La lune est tantôt Dieu, tantôt Déesse. Elle s'appelle Lunus ou Luna.
La dénomination féminine ou masculine de l'astre nocturne peut être considérée comme l'expression de la domination de l'homme ou de la femme sur la Terre.
La plus basse religion est le Tellurisme, qui voit le principe masculin dans les eaux telluriennes qui éteignent le feu, suppriment la lumière. C'est le masculin Poseïdon de la Grèce qui la représente ; c'est aussi le Mercure des Latins, souvent figuré en forme cubique, sans pieds ni mains, comme un Osiris momifié, comme un Terme. Quand on lui donnait des mains, on lui faisait tenir une escarcelle. Par « Mercure » on entendit, d'abord, l'élément humide, l'eau élémentaire qui éteint le feu de l'Esprit.
Le principe mâle était aussi représenté par la force du vent qui renverse tout.
Au Tellurisme se joint l'idée de la nuit, force chtonique (terrestre), en opposition avec le principe solaire.
Dans ce culte masculin, on comptait d'après les nuits, non les jours. On choisissait la nuit pour les combats, les jugements, les exercices du culte, les amours, et cela est toujours resté dans les habitudes de l'homme : l'amour masculin fuit la lumière, cherche les soirs pour se satisfaire.
Le côté droit a la priorité sur le côté gauche dans les religions masculines ; et le côté gauche l'emporte dans la religion féminine (2).
La main gauche est préférée dans le régime maternel, elle représente le principe féminin ; la main droite représente le principe masculin ; et cela est ainsi resté : se marier de la main gauche, c'est se marier suivant les lois de la Nature, et de la main droite suivant les lois de l'homme.
Le côté gauche (féminin) était appelé sinistra, d'où les maculinistes ont fait sinistre quand ils ont pris la femme en haine. Ces faits sont basés sur la loi des sexes et sur les caractères acquis dans la vie végétale ; c'est une preuve de plus de la science profonde acquise dès les premiers temps de la vie humaine.
Renan nous apprend que la tribu de Benjamin (Ben-iamin) était appelée « fils de la droite », droitiers, par opposition aux féministes appelés « fils de la gauche ». (Histoire du Peuple d'Israël, t. I, p. 244.)
C'était une tribu peu nombreuse, composée de jeunes gens braves (c'est-à-dire qui bravaient) et qui avaient une mauvaise réputation. Il suffit, pour s'en convaincre, de lire les Juges (XXXXI) pour voir quelles étaient leurs horribles mœurs.
Les Benjamites avaient leur centre à Gibéa, à une lieue de Jérusalem.
Les monnaies en Gaule représentèrent, jusqu'au Vème et IVème siècle avant notre ère, l'Agni ou Soleil Eternel, figurant le « germe d'or », naissant lui-même de l'arc-en-ciel, symbole de l'Isis celtique des Druides.
En Arabie, la lune fut d'abord représentée par l'être mâle, Sin ; plus tard, par les Déesses et les Dieux mêlés Alilat-Naila-Sawaha-Monat.
Mais l'évolution religieuse faisait monter l'homme dans la hiérarchie divine. La puissance religieuse masculine eut trois degrés que nous avons rappelé précédemment.
Dans le symbolisme exubérant de cette époque, nous voyons aussi que les choses abstraites et concrètes sont divisées en deux genres : le féminin et le masculin.
On donne un sexe aux facultés et aux objets qui les représentent. C'est ainsi que nous retrouvons partout, dans le langage, cette opposition de l'Esprit et de la Force, c'est-à-dire des facultés féminines et des facultés masculines.
Ce dualisme est répandu partout, il fait le fond de la Religion et des traditions populaires.
Mais il ne faudrait pas chercher dans les formes de langage dérivées des formes archaïques le genre donné primitivement aux choses, puisqu'il y a eu, à l'époque de l'histoire que nous étudions en ce moment, renversement des idées primitives au profit de l'homme, par conséquent des genres primitifs.
C'est ainsi que, dans les langues archaïques, le mot Esprit est féminin, le mot Force est masculin. Le renversement nous a amenés à un esprit masculin et une force féminine.
Mais les altérations des langues n'ont pas été partout aussi complètes. Les régions méridionales vont plus vite dans la décadence et, par suite, dans le renversement qui en est la conséquence. Les régions septentrionales restent plus près des lois de la Nature, des formes primitives de la société. « Les Druides, entraînés par l'esprit de leur culte, dit Fabre d'Olivet (L'Etat Social, p. 189), prononcèrent le genre féminin le premier et frappèrent ainsi le langage boréen d'un caractère indélébile, d'un caractère entièrement opposé à celui du langage sudéen. Ayant à désigner, par exemple, des objets dont le genre n'existe que dans les formes du langage, ils appliquèrent le genre féminin ou masculin d'une manière opposée à l'opinion constante du règne hominal, attribuant le genre féminin au soleil et le masculin à la lune. » C'est-à-dire en contradiction avec les idées renversées, car la nature des choses est, au contraire, conforme au langage primitif.
Et Fabre d'Olivet ajoute :
« Cette contradiction a disparu dans un grand nombre de dialectes celtiques, à cause de l'ascendant qu'y ont pris les dialectes atlantiques avec lesquels ils se sont mêlés, mais, dans le centre de l'Europe, le dialecte allemand a conservé cette singularité. Dans ce dialecte, le soleil, die sonne, l'air, die luft, le temps, die zeit, l'amour, die liebe, etc., sont du genre féminin, et la lune, der mond, la mort, der todt, etc., sont du masculin. La vie, das leben, est du neutre. »
La femme (sexuelle) est neutre, das weib. C'est son Esprit qui est féminin, non son corps qui était représenté par un animal (le sphinx). Donc, le genre qualifie l'être spirituel, non l'être sexuel. Dans la vie sexuelle, il y a renversement des Principes ; c'est pour cela que l'organe sexuel féminin était du masculin (le kteïs) et l'organe masculin du féminin, ce qui est resté dans quelques langues.
Chez les Celtes, le féminin était le genre noble, le premier ; le langage boréen restait propre et en opposition avec le langage sudéen déjà renversé ou impropre.
Une autre clef psychologique du langage primitif est celle-ci : La femme vit dans le présent ; l'homme, lorsqu'il se sent descendre dans l'évolution, espère un jour remonter, il enfante l'avenir et remet à un temps éloigné ce que ses facultés amoindries ne lui permettent plus de faire. De cette différence naît cette singularité : c'est que, dans les langues primitives faites par la femme, il n'y a pas de futur, on ne parle qu'au présent ; la femme dit Je sais, « j'ai trouvé » ; l'homme dit on saura, on trouvera (même lorsqu'il s'agit d'une chose trouvée depuis longtemps). Le temps futur n'est introduit dans la langue que lorsque l'homme veut exprimer des idées lointaines. (Les idiomes celtiques qui n'ont pas éprouvé le mélange des idiomes atlantiques, tels que le saxon, l'allemand, l'anglais, etc., n'ont pas de futur simple, d'après Fabre d'Olivet.)
Il est curieux de constater que le futur désigne en même temps l'avenir et la fonction génitrice de l'homme (3), ce qui semble indiquer que pour lui l'avenir est dans sa descendance, non en lui-même.
Donc, entre la pensée féminine et la pensée masculine, une profonde différence se manifestait. Mais l'homme, devenu présomptueux, voulait imposer ses vues, faire prévaloir son instinct, imposer sa volonté. Cela engendrait de terribles luttes. « Les sectaires se multipliaient dans tous les partis, dit Fabre d'Olivet (L'Etat Social, p. 270), et lorsque, forcé de se prononcer en faveur de l'un d'eux, il (le Prêtre) maintint la domination du sexe masculin sur le féminin, l'antériorité du mâle sur la femelle et sa plus grande influence dans l'univers, il passa pour tyrannique et son orthodoxie, qu'il fut obligé d'appuyer d'une certaine force légale, devint une affreuse intolérance. Les esprits irrités fermentèrent en secret, s'échauffèrent et n'attendirent qu'une circonstance favorable pour faire explosion. »
On comprend que les esprits s'irritaient quand on voit ce que ces hommes firent de la religion. C'est Fabre d'Olivet lui-même qui va nous le dire en nous montrant les cultes dégénérés partout en frivoles cérémonies ou en superstitions lugubres, quand elles n'étaient pas ridicules, à l'exception de quelques sanctuaires secrets où la vérité réfugiée ne trouvait d'asile que sous les voiles les plus épais (L'Etat Social, T. II, p. 2). L'Egypte même n'offrait plus dans sa mythologie sacrée qu'un inextricable chaos où la raison égarée se perdait. Le dragon des Atlantes, confondu avec le crocodile, recevait les adorations d'un peuple imbécile. Le bélier de Ram usurpait les autels du soleil et le taureau des Celtes était adoré en place de la lune. Comme chaque astre du ciel était désigné par un animal, une foule d'animaux divinisés envahissaient les temples.
En Perse, comme la lune, au lieu d'être considérée comme possédant la faculté mâle, était regardée, au contraire, comme représentant la faculté femelle de l'Univers, ce n'était plus un taureau qui lui servait de symbole, mais une vache, et la vache devenait pour les Hindous dégénérés l'objet d'une stupide vénération. Ainsi, la vache rousse, prise par les Juifs aux Perses, joue un grand rôle. En se frottant des cendres de cet animal, les Juifs se purifiaient de toute espèce de souillures (Nombres, ch.XIX). On sait que, chez les Perses, la vénération de tout ce qui vient de la vache est poussé jusqu'à l'extravagance. Qui ne connaît le pongol des vaches aux Indes ? Personne n'ignore que, de nos jours encore, les sectateurs de Shiva vénèrent non seulement ces animaux, mais même leurs étables qui sont des lieux saints.
Le chien attribué à Mercure, appelé le Prophète, ou le Ministre divin, rappelait l'idée de tous les envoyés providentiels et, selon la contrée, recevait les noms de Boudh, de Nabo, de Job, d'Anubis, etc. En sorte que le peuple, s'accoutumant à voir son prophète représenté sous la figure d'un chien ou seulement avec la tête de cet animal, transportait sur le chien le respect qu'il avait pour le prophète (4).
On voyait aussi des chérubins à tête d'homme, de taureau, de lion et d'aigle (ils deviendront les emblèmes des quatre évangélistes).
Il en était de même de la colombe blanche ou rouge qui distinguait Vénus (destinée à devenir le Saint-Esprit de la Trinité chrétienne), de la tortue qui appartenait à la Terre, du loup, de l'ours, du sanglier qui était le symbole de Mars, de la grue, de l'épervier, de l'aigle qui caractérisait Jupiter, etc.
D'abord l'Egypte, et ensuite toute la Terre, fut couverte de pratiques religieuses aussi fantastiques que puériles. Cette situation de la Terre, telle qu'elle existait environ six siècles avant notre ère, était le résultat presque inévitable des divisions qui avaient eu lieu dans l'empire universel et de la dégénérescence qui les avait suivies dans toutes les institutions morales et politiques.
Ce fut alors que s'établirent presque partout deux doctrines parfaitement distinctes, l'une, vulgaire, conforme aux idées de la multitude, l'autre, secrète, destinée seulement à donner au petit nombre la connaissance de la vérité et l'explication des pensées des sages. Plusieurs initiations nouvelles s'ouvrirent, les anciennes prirent un caractère nouveau. On mêla aux traditions cosmogoniques des anciens Mystères des connaissances positives sur les sciences, sur les arts même et jusque sur la politique. Pour la première fois, il y eut des sociétés secrètes dont les membres, unis par les mêmes principes, se juraient fidélité inviolable et se reconnaissaient même, parmi les autres initiés, à de certains signes. La société pythagoricienne fut la plus étendue et la plus féconde en grands hommes. C'est pour les imiter qu'on fonda les Orphiques, les Mithriaques, les Nazaréens, etc. Les Esséniens, les Isiaques, les Samanéens, les Tao-sse furent d'autres sociétés féministes, fondées toutes dans le but d'arrêter la corruption, de secourir les femmes, de s'opposer au despotisme des rois ou aux débordements des peuples. Ces sociétés se multiplièrent partout.
(1) L'Occitanie est la partie occidentale de l'Europe, que les Hindous nomment Varâha ; la partie orientale est appelée Kourou.
(2) Au moyen âge, les femmes portaient à droite l'écusson de leur mari sur leur robe juste et montante, à gauche les armes de leur famille.
(3) Les latins ont créé le verbe « futuere » qui veut dire : faire la vie future. « FUTUERE » : Temps qui exprime une action ou un état à venir ; mais qui signifie également « avoir des rapports sexuels ».
(4) De Kùôn (chien) vient Kunismos dont on fait cynique, nom que les féministes donnaient aux prophètes masculins et en Grèce aux philosophes.

LE SERPENT DANS LE SYMBOLISME ANTIQUE
L'antiquité a donné un grand rôle au serpent dans les luttes de sexes.
Cet animal rampant est l'emblème de ce qui est bas, lâche, vil.
Il mord la femme au talon, image de l'homme qui l'attaque « par en bas ».
La Femme est la Déesse trempée dans des « eaux » qui la rendent invulnérable, excepté au talon, où le serpent pourra la mordre et où elle sera blessée. Belle allégorie qui montre qu'elle ne peut pas être attaquée de front, loyalement, franchement, mais seulement par la bassesse qui la mord par en bas.
(Mordre la Femme au talon, l'attaquer par en bas, c'est l'attaquer dans son sexe, en lui imputant les péchés de l'homme.)
Nietzsche compare le méchant à une grappe de serpents enlacés, sifflants et toujours prêts à mordre.
« Kâna el-insânu hayyatan fil-qidam. » (« L’homme fut serpent autrefois. »), nous rappelle une expression arabe.
Le serpent, l'homme vil, a mille noms.
En Egypte, c'est Typhon.
En Syrie, c'est Nahash. C'est celui-là qui est le héros de la légende d'Adam et Eve.
Chez les Perses, le méchant est représenté par le serpent Ophinéus.
Au Louvre, on peut voir Minerve assise et menacée dans sa sagesse et dans sa dignité par des serpents qui s'élèvent autour d'elle.
Dans la mythologie égyptienne, le serpent est enroulé autour d'un vase d'eau qu'il anime de son souffle. Le vase est un symbole sexuel. L'eau représente l'élément qui éteint le feu (l'esprit).
D'après Eusèbe, les Egyptiens représentaient le soleil, qui symbolisait la Déesse Isis, traîné dans un vaisseau que le crocodile dirigeait en qualité de pilote. Allusion au gouvernement du prêtre (de l'homme) conduisant la Femme.
Dans la mythologie de Creuzer, nous trouvons une représentation de Vishnou dormant sur Ananta-Shesha, le grand serpent de l'éternité. Elle l'aime, lui prête ses vertus, ignore sa méchanceté.
Cependant, les sept têtes du serpent, les sept manifestations de l'esprit du Mal, sont sur sa tête. D'elle part un cordon, un lien, qui porte un lotus dans lequel sont, des hommes sages qui lisent ses livres, qui étudient sa science.
Le grand serpent repose sur l'eau, d'où émergent des fleurs de lotus. Dans l'eau, on aperçoit des poissons, représentant ceux qui vivent dans le mal et l'ignorance.
Les serpents sont des charmeurs, ils hypnotisent du regard l'oiseau (qui symbolise l'esprit qui s'élève), c'est-à-dire qu'ils séduisent la Femme.
C'est sans doute pour cela que nous trouvons en Grèce un Apollon Pythien séducteur, mais perfide.
N'oublions pas l'Hydre de Lerne, espèce de serpent polycéphale, dont chaque tête représente un des vices de l'homme, comme l'Ananta-Shesha des Hindous.
Quoique les prêtres aient cherché à donner un sens nouveau aux antiques symboles (pour eux, le serpent représente la prudence), ils ne purent pas effacer l'idée primitive qui s'y rattachait et qui persista toujours.
Les peuples sauvages, qui sont dégénérés, ont fait du serpent une divinité qu'on adore.
Toute la tradition antique, propagée par la Femme, est pleine de la légende du serpent, et c'est Elle qui doit lui écraser la tête.
Il est des peuples qui remplacent le serpent par le Scorpion, lequel blesse la Femme au pied.
Chez les Slaves et les Allemands, c'est le crapaud qui est l'emblème du Mal.
Dans la gageure avec le forgeron Sindri, Loki, le Mal, sous la forme d'un taon, pique trois fois douloureusement « l'Etre petit », le nain (manière de désigner la Femme), qui devait souffler le feu sans interruption, comme plus tard les Vestales.
Quand ce même Loki infernal voulut tromper Freya, la Déesse, il se métamorphosa en une mouche.
Chez les Grecs et les Latins, le mâle inférieur, c'est-à-dire sexuel, c'est le Faune, le Satyre qui n'a de l'homme que la moitié du corps, la partie inférieure est celle de l'animal.
Enfin, celui qui manque d'intelligence est comparé à l'âne et ce symbole, qui est dans la Bible, se retrouve à l'origine du christianisme, où la tête d'âne joue un grand rôle et se trouve dessinée sur les murs des catacombes de Rome.
Les peuples dégénérés, devenus sauvages, ont gardé les antiques symboles, mais ont glorifié et déifié ce qui représentait le sexe mâle, le masculinisme ayant triomphé parmi eux pendant la longue évolution que ces peuples ont accomplie.
Enfin, soulignons à titre anecdotique que l'emblème de l'actuel parti démocrate aux U.S.A. est une tête d'âne !

CRAPAUDS ET GRENOUILLES
La grenouille ou le crapaud ont une nature amphibie, ils sortent des eaux, émergent, c'est pour cela qu'on les donne comme symbole à la Déesse qui émerge de l'onde amère. C'est aussi à cause de la résurrection apparente de ces animaux, après de longues périodes de vie solitaire, enfouis dans de vieux murs, dans des rochers, etc., qui est analogue à celle de la femme, qui aussi se cacha longtemps...
Les prêtres égyptiens adoraient la grenouille dans leurs temples. Une grenouille ou un crapaud enfoui dans une fleur de lotus était la forme choisie pour les lampes d'églises sur lesquelles étaient gravés les mots : « Je suis la résurrection. »
Les déesses grenouilles se retrouvent aussi sur toutes les momies.
(On peut voir ces déesses grenouilles à Boulaq, dans le Musée du Caire.)


LE SYMBOLE DU POISSON
Quand les hommes se virent comparés par les femmes à un océan d'erreurs, un déluge éteignant toutes les lumières de l'Esprit, continuant eux-mêmes ironiquement le symbolisme, ils se comparèrent à des poissons.
Et ce nouveau symbole ichtyologique va jouer un grand rôle dans les mythes religieux. On mettra le poisson dans le Zodiaque et dans les constellations. (Le poisson astral)
Hygin dit : « que les hommes sont nés du poisson astral. » Et n'est-ce pas là le premier germe de l'idée que l'homme vient de la mer et qu'il a passé d'abord par la forme du poisson ? Ce poisson devint par la suite un monstre marin, représentant le grand persécuteur, le grand oppresseur de la Femme.
C'est le grand Léviathan de la Bible avalant les Yonijas (les féministes).
Puis le symbole, après avoir subi l'amplification de l'imagination orientale, s'amoindrira dans les esprits vulgaires, et le monstre deviendra une baleine et les Yonijas deviendront Jonas.
Pendant que les Féministes deviennent « un homme », les hommes, changeant, dans un autre sens, le sexe de la Femme, arrivent à la symboliser, elle, par le poisson. C'est ainsi qu'on arrive toujours à renverser les rôles. Il était difficile, cependant, de ne pas mettre la Femme sur l'eau, elle qui avait toujours été l’Émergente. Cette figuration était trop avancée dans les esprits pour disparaître complètement. On arrangea les choses, on en fit une amphibie, une Déesse dont la partie supérieure du corps émerge, mais dont la partie inférieure plonge dans l'Océan, et c'est un symbolisme qui représente dans la Femme l'Esprit en haut, la vie animale en bas.
Tout l'Orient a représenté la Femme sous cette figure bizarre : un corps de Femme terminé en queue de poisson.
La Derceto des Phéniciens, la Vénus d'Aphaca et toutes les Vénus orientales sont ichtymorphiques, l'Oannès des Phéniciens aussi, ainsi que Vishnou s'incarnant en poisson.
Les sirènes étaient aussi des femmes émergeant de l'eau et dont la moitié inférieure avait le corps d'un poisson. Peut-être parce que, dans la lutte de sexes, l'homme les avait attirées à lui et plongées avec lui dans l'océan de l'erreur. C'est peut-être pour cela que, dans le langage vulgaire, on garde cette expression « se terminer en queue de poisson » pour indiquer une chose qui finit mal, comme a fini la puissance féminine.
La sphinge des Egyptiens, forme ridiculisée du sphinx, se termine aussi en queue de poisson. C'est donc à tort qu'on a dit que les Egyptiens n'avaient pas de déluge dans leurs traditions, seulement, ils ne l'expliquent pas par un cataclysme physique, mais lui laissent sa signification symbolique d'un bouleversement moral.
Le sphinx avait représenté l'Esprit féminin dans son plus pur rayonnement, « l'influx d'Isis », symbole qui, d'ailleurs, ne resta pas exclusivement égyptien, mais devint universel. Nous le retrouvons en Assyrie, où on lui donne des ailes colossales. C'est la pensée qui vole.
Il est chez les Hellènes, où nous le retrouvons dans la légende d’Œdipe.
Il est avec les Hébreux pour protéger l'arche d'Israël sous la forme des Kéroubim.
Mais la réaction qui profane tout en fit la sphinge représentant la femme avilie par les mauvaises passions masculines qu'on lui attribue ; on lui donne des yeux rutilants de curiosité malsaine, de rêves obscènes, et des griffes fouillant la chair humaine. Toutes les passions de l'homme féminisées



« Lorsque vous étudiez et apprenez au sujet de vous-même, il se dégage une force extraordinaire, faite de clarté, qui peut résister à toutes les absurdités de l’ordre établi. Cette force n’est pas une forme de résistance, d’obstination ou de volonté égocentrique, mais une observation diligente de l’extérieur et de l’intérieur. C’est la force de l’affection et de l’intelligence. »
(J. Krishnamurti)



COSMOGONIE PHENICIENNE
PAR LA DÉESSE DERCÉTO, SURNOMMÉE ISTAR OU ASTARTHÉ
Jusqu'au moment où on a entrepris des fouilles en Asie pendant le XIXème siècle, on ne connaissait guère la Cosmogonie phénicienne que par les absurdités que Bérose, prêtre de Bel, en avait rapportées au IIème siècle avant notre ère, donnant à son auteur Oannès la forme ridicule d'un homme à queue de poisson.
Mais depuis on a signalé d'autres sources. Ainsi, l'historien Josèphe a identifié la Déesse Dercéto avec Oannès. D'autre part, on sait que c'est cette Déesse qui est surnommée Istar ou Astarthé.
Salomon Reinach dit (Orphéus, p. 63) :
« La Déesse syrienne d'Hiérapolis, nommée Atergatis, ou Dercéto, est digne d'attention à cause de la description détaillée que le Grec Lucien, au IIème siècle, nous a laissée de son culte.
« La statue de la Déesse était couronnée d'une colombe, animal sacré en Syrie. Dercéto était à la fois poisson (Oannès) et colombe.
« Le culte était célébré par des hommes habillés en femmes, qui voulaient ainsi s'assimiler à la Déesse. Cette assimilation est le but principal des cultes primitifs. Si les légendes humanisent les dieux, les rites tendent à diviniser les hommes. »
Plus loin, il dit encore (p. 63) :
« À Ascalon, en Philistide, Atergatis (Dercéto) était honorée sous la forme d'une femme à queue de poisson ; son époux, Dagon, était figuré de même. Ces dieux poissons rappellent l'Oannès Babylonien et la légende de Jonas.
« L'Istar Babylonienne devient l'Astarthé des Grecs (1).
« C'est l'Aphrodite Ourania (céleste), particulièrement honorée à Carthage, où les Romains l'appellent Virgo Cœlestis. La « Tanit » de Carthage a été assimilée à l'Arthémis grecque. »
Cette entrée en matière nous a permis de pousser plus loin les recherches, et nous avons trouvé que Dercéto était la mère de Sémiramis et que c'est cette reine qui lui fit élever un temple magnifique à Ascalon.
Nous avons trouvé aussi que c'est le Livre Sacré qu'elle écrivit, la Cosmogonie Phénicienne, qui fut l'origine de la grande science des Chaldéens.
Le surnom de cette Déesse, Istar ou Isthar, qui devient Astar chez les Phéniciens, a pour racine « Star » qui signifie astre ; on y ajoute la racine thé qui veut dire « parfait », et on fait Astar-thé la Reine des cieux, la Déesse des astres. Par abréviation et par corruption, on fera d'Astar-thé « Tannith », qu'on appelle à Carthage « Notre-Dame Tanit ».
Enfin, de Astar-thé, on fera aussi Ar-Thémis, la Vierge Mère, la Mère Divine. Eschyle appelle Arthémis « Aien-Admeta », Vierge non domptée par l'amour.
De Tannith, nous remontons à Tammouz, fille de la Vie, nom pro-chaldéen de la beauté et du génie créateur.
Nous avons vu que les Grecs appellent Hiérapolis (ville sacrée) la ville où réside Dercéto. Mais ce ne serait là qu'une copie de ce qu'avaient fait avant eux les Celtes.
Fabre d'Olivet nous dit :
« De Isthar, on fait Istha-Kar, qui devrait être écrit Isdhan-Khair et veut dire « ville divine ». Isdhan signifie « divinité » ou « génie » dans l'ancienne langue de l'Iran, comme encore en « hongrois ».
Ce mot Kar, dans Istha-Kar, qui signifie la primitive demeure, la maison ou la ville divine, se retrouve chez les Celtes. Les Bretons disent encore « Maria-Ker ». Il est probable que le nom du mont Carmel, montagne sacrée de la Phénicie, s'écrivait primitivement Kar-Mel.
Théophile Cailleux, qui nous a montré que la première religion eut pour berceau les bords du Hélion (la Meuse) et fut l'œuvre d'une femme qu'il appelle Nehal-Ennia, voit dans le mot Oannès, employé par Bérose, une altération de Ennia. C'est plutôt une masculinisation, « O » étant l'article masculin en grec, et l'S final étant la terminaison masculine que les Grecs mettaient aux noms féminins.
Il y aurait donc eu communication entre les anciens Celtes et les Phéniciens, ce qui est certain, et communauté de doctrine.
Les Assyriens et les Chaldéens, au moment où l'histoire nous les montre comme de grands peuples, avaient déjà une « histoire ancienne » ; ils avaient hérité d'une civilisation acquise avant eux et qui leur avait été léguée par les générations qui les avaient précédés. C'était un peuple gynécocrate qui avait fondé de sages institutions en même temps qu'il avait fait des découvertes importantes, telles les lois de l'astronomie. Les Chaldéens parlaient une langue antérieure à l'assyrien et avaient créé l'écriture cunéiforme. Un certain nombre d'ouvrages, découverts dans la bibliothèque d'Assourbanipal, étaient écrits dans cette langue et avaient été traduits en assyrien. Tantôt l'original et la traduction ont été trouvés ensemble, tantôt l'original est resté seul. Ceci est de la plus haute importance, car il est bien certain que c'est dans le passage de ce monde primitif au régime postérieur que se firent les altérations des croyances et des mythes. C'est parce que tout fut altéré par la suite qu'on ne sait plus aujourd'hui que c'est à leur Déesse Dercéto que les Phéniciens et les Assyriens doivent la plupart de leurs connaissances mathématiques et surtout leur science des astres, appelée Asataro, mot que les Grecs traduiront par Astrologie.
Callisthène, au temps d'Alexandre, trouva à Babylone des observations astronomiques remontant à 1.900 ans. Entre autres découvertes, on doit à la grande Déesse Astarthé la chronologie, c'est-à-dire l'année de 365 jours 6 heures 11 minutes, et le système duodécimal dont nous avons reçu la division de l'année en 12 mois et celle du jour en 24 heures.
Voilà plus de cent dix ans que Bœckh et Brandis ont démontré que toutes les mesures de grandeur, de poids et de capacité dont se sont servis les anciens doivent être rapportées à une même échelle et qu'on retrouve partout le système duodécimal des Babyloniens.
L'Astronomie, dès une antiquité prodigieuse, apparaît comme une science déjà constituée en Chaldée, alors que les Grecs en savaient bien peu de chose avant les conquêtes d'Alexandre. Aristote parle des observations des Chaldéens, mais ce n'est que plus d'un siècle après la conquête de Babylone que les fameuses tablettes archéologiques furent utilisées par Hipparque.
Hérodote parle de la Tour de Bélus qu'il a vue à Babylone, monument composé de sept étages couronnés par une plate-forme régulière, d'où l'on faisait des observations astronomiques.
Cette tour était un monument symbolique. Pour en comprendre la signification, il faut connaître la cosmogonie phénicienne. Un résumé rapide se situe à l'article sur la « Cosmogonie ». Il est suivi par un long développement sur la Nouvelle Science.
(1) Aphrodite, dont la légende est asiatique, c'est Istar. Homère l'appelle « Cypris », ce qui lui donne une origine chypriote. Elle était adorée à Paphos et à Amathonte, villes bâties par les Phéniciens.
Ses attributs sont la colombe qui représente l'Esprit saint, le Myrte et la Rose qui symbolisent l'amour et la beauté. Elle est représentée riante sur une conque marine, sur un char traîné par des colombes ou sur une tortue.

ORIGINE DU SEPTÉNAIRE : LES ÉLOHIM
Les sept fluides subtils, qui constituent les radiations des multiples soleils de l'espace, s'arrêtent à la surface des planètes et là se superposent en formant des octaves de couleurs comme les sons se superposent en formant des octaves musicaux.
Cette superposition de zones colorées, mais invisibles pour nous, parce que la lumière blanche du soleil nous empêche de les voir, forme le cercle primordial qui existe autour des planètes et de leurs satellites. C'est ce que la science moderne appelle les rayons chimiques. Ils sont visibles dans les halos et dans l'arc-en-ciel.

ORIGINE DE L'ARGENT ET DE L'OR
Une des formes de passage du substractum organique des champignons est la Kérargyre, qu'on appelle aussi « argent corné ». C'est une substance demi-transparente se coupant au couteau comme la cire ou la corne. Elle renferme 75% d'argent.
Les couches anciennes de Kérargyre sont devenues des filons d'argent.
La Kérargyre se trouve en légers enduits à la surface des pierres mélangée à des matières terreuses. C'est à la place même où apparaissaient les champignons qu'elle s'est formée de leur résidu organique. Il en existe une grande quantité au Mexique et au Pérou.
L'argent se trouve à l'état natif sous la forme de filaments contournés ou de réseau pénétrant les substances pierreuses qui portaient la Kéragyre. On le trouve quelquefois en masse et en bloc. Il est souvent recouvert d'un enduit noirâtre organique.
L'or semble avoir la même origine générique et végétale que l'argent, mais provenir d'une autre modification que celle qui a produit ce métal. En effet, les champignons sont blanc d'argent ou jaune d'or.
(Plus de précisions au sujet de ces deux métaux à l'article consacré à la Cosmogonie, et dans partie relative à la chimie).


LE SYMBOLISME PRIMITIF
Comme les idées abstraites pénètrent difficilement dans l'esprit des peuples, on en fit des représentations matérielles : c'est l'origine du symbolisme.
Nous trouvons le septénaire symbolisé de mille manières.
En Chaldée et en Assyrie, les temples avaient la forme d'une immense tour carrée à sept étages. Chaque étage superposé était moins large que celui qui le précédait, si bien que ces tours ressemblaient de loin à d'énormes pyramides. Un chemin montait en spirale autour du monument.
Chaque étage était consacré à l'étude d'un des Elohim, une des sept lumières qui éclairent le monde, et étaient peints d'une des couleurs de ces lumières, de manière à ce que l'ensemble figurât l'arc-en-ciel. Au sommet se trouvait le sanctuaire de la Déesse Istar (Astarthé/Dercéto), l'auteure de cette science cosmogonique. Le chandelier à sept branches des synagogues est destiné à perpétuer cette science perdue.
Cette science primitive fut appelée la Magie blanche. Une autre science faite par les Prêtres-Mages s'éleva en face de celle-ci, ce fut la Magie noire.
La science féminine avait fait descendre le Ciel sur la Terre, la radiation solaire dans la plante, dans l'homme ; la Magie noire va faire monter l'homme dans le Ciel. Ne comprenant plus la doctrine cosmogonique, ne l'ayant jamais bien comprise du reste, elle n'en retint que le symbolisme concret, qui lui avait montré des zones colorées superposées. Le Prêtre en fit sept cieux. Puis, comme le sanctuaire de la Déesse couronnait l'édifice, il mit au-dessus des sept zones colorées sa propre image dont il fit un Dieu mâle. Non seulement voilà l'Homme divinisé, mais le voilà projeté dans le ciel où il va devenir aussi grand que son orgueil, c'est-à-dire grand comme l'Univers.
Puis il avait retenu qu'un cercle coloré existe autour des planètes et de leurs satellites ; mais, ne comprenant plus la science cosmique, il crut que c'étaient les Planètes qui avaient un pouvoir mystérieux, qui s'exerçait sur la vie terrestre, et fit un nouveau septénaire, composé des six planètes connues dans l'antiquité et de la lune, ce qui est absurde, puisque les planètes sont des astres obscurs qui n'émettent pas de radiations.
Le septénaire est appelé l'Heptagone en Grèce. Il a été consacré par toutes les sociétés secrètes. La Franc-Maçonnerie lui a consacré un grade intitulé Chevalier d'Orient et d'Occident. C'est le 17ème degré du rite écossais.
La haute culture des Chaldéens faisait d'eux une race supérieure qui remplissait dans le monde une sorte de sacerdoce scientifique. Ils ont laissé une riche littérature. Aussi ils sont restés longtemps considérés comme le phare qui éclaira et guida l'esprit, et leur langue est restée la langue de la religion et du savoir.

NOS ORIGINES
L’immense essor que l’étude des sciences naturelles a pris semble n’avoir qu’un but : découvrir l’histoire positive de l’évolution de l’homme et des animaux.
Il est dans l’esprit de tous que la solution de cet immense problème ouvrira de nouveaux horizons à la science, que l’histoire définitive du développement primitif sera le premier mot d’une ère scientifique nouvelle.
Cette idée règne depuis longtemps dans l’esprit humain. Elle a été formulée par Socrate lorsqu’il disait aux philosophes qui cherchaient à pénétrer les secrets de la Nature : Avant tout connais-toi toi-même.
L’histoire de l’évolution n’est plus, aujourd’hui, une question philosophique ; elle ne peut plus être traitée autrement que sur le terrain des sciences positives. Les hypothèses n’ont plus de place dans la science. Pour avoir le droit d’appeler l’attention des savants sur une nouvelle doctrine il faut apporter des faits et des preuves ; il est donc indispensable de suivre une méthode rigoureusement scientifique, l’importance de la question ne permet pas qu’il en soit autrement.
Pour que l’histoire de l’évolution soit complète il faut la diviser en trois parties :
La première doit comprendre l’Évolution anatomique, c’est-à-dire l’histologie et la morphologie qui en est la conséquence.
La seconde comprend l’Évolution physiologique, elle s’occupe de l’apparition et du développement des fonctions organiques.
La troisième comprend l’Évolution chimique ; c’est la plus difficile à faire. Pour y arriver il faut suivre pas à pas les combinaisons diverses qui se forment dans le corps vivant aux dépens du protoplasma originaire.
Deux méthodes seulement ont été considérées jusqu’ici comme pouvant être employées pour arriver à faire l’histoire de l’Évolution : l’Embryologie et la Paléontologie. Comme la Vérité est une, il faut forcément que les mêmes données historiques résultent de ces deux ordres de recherches, il faut que l’Évolution, dans ces trois divisions, aboutisse aux mêmes conclusions par la paléontologie et par l’embryologie. Si, cependant, nous nous trouvions en face de contradictions apparentes, quelle est, de ces deux sciences, celle à laquelle nous devrions accorder le plus de confiance ? C’est, sans aucun doute, l’Embryologie. Le développement de l’ovule est continu et sans lacunes, les données fournies par la paléontologie sont incomplètes. Il faut donc, en dernier lieu, recourir à la méthode infaillible.
De larges extraits consacrés à cette nouvelle théorie de l’Évolution de l’homme et des mammifères démontrée par le développement embryonnaire se trouve à l’article sur « nos véritables origines ».
Il est conseillé à ceux qui, en général, liront cette nouvelle doctrine d’une grande hardiesse parce qu’elle est d’une grande simplicité, et à ceux qui se livrent à l’étude, si intéressante, de notre origine, de mettre en pratique, dans cette occasion, la méthode de Descartes, de faire table rase, dans leur entendement, de toutes théories existantes, de se mettre dans la situation d’esprit d’un homme qui n’aurait aucune notion des hypothèses émises sur ce sujet et d’examiner, avec cette liberté d’esprit, les diverses phases traversées par l’embryon pour devenir soit un homme soit un animal quelconque, c’est-à-dire de regarder la Nature telle qu’elle est.

ORIGINE DES SEXES
Une multitude de traditions servent à perpétuer les connaissances primitives dénaturées.
Dans la légende issue des Livres Sacrés de l'Inde, il est dit que L'arbre primitivement hermaphrodite, Virâj, se sépare en deux et se recrée dans une de ses moitiés. C'est-à-dire que l'arbre monoïque devient dioïque. Cette moitié séparée est la femelle Vâsh ou Vish, qui va devenir créatrice de l'enfant.
Le nom de Vishnou vient de cette racine Vish (qui veut dire pénétrer).
La moitié masculine est Fohat, « celui qui pénètre ». On compare Fohat à l'énergie solaire vibrant dans le sein de la matière inerte, il la pousse à l'activité et dirige ses premières différenciations : c'est la fécondation.
Le grand attribut du principe de vie est de répandre, de s'épandre, de pénétrer, et celui de la matière universelle est de réunir, de collecter, de recevoir. Inconscients et non-existants lorsqu'ils sont séparés, ces deux principes actif et passif deviennent vie et conscience par leur réunion.
Ceci est tout à fait conforme à la science que nous expliquons à l'article « La Vie ». Le mâle donne le principe de vie, la radiation nerveuse identique à la radiation solaire ; la femelle donne le principe sanguin : la matière sans vie. Elle reçoit l'impulsion vitale du mâle dans la conjonction des sexes.


QUELQUES MOTS SUR L'ORIGINE DES CONSTRUCTIONS

Les premiers essais de construction de la jeune humanité ont été retrouvés partout. Ce sont les Dolmens (chambres de pierre) et les Menhirs, monolithes enfoncés en terre isolément, en allées ou en cercles, de dimensions parfois colossales.
La destination des Dolmens et des Menhirs de l'époque néolithique a beaucoup préoccupé les savants, qui cherchent toujours dans l'humanité jeune des causes semblables à celles qui font agir l'humanité vieille. Pour retrouver la signification des choses matérielles, comme pour comprendre le sens des symboles, il faut apprendre à contempler le monde avec la naïveté de l'enfance et l'esprit de la jeunesse. On comprendra alors que les dolmens n'ont aucun rapport avec les sépultures, attendu que la jeunesse pense à la vie, non à la mort qui était un phénomène nouveau pour cette jeunesse primitive.
Si les dolmens sont enfoncés dans le sol, ce ne fut pas pour y cacher les défunts, comme le font les modernes, c'est parce que la terre s'est élevée depuis qu'ils ont été construits ; ils étaient d'abord sur le sol, et non sous le sol, et les tumulus qui les recouvrent sont d'origine postérieure. La profondeur de leur enfouissement peut donner des indications sur la date de leur édification si l'on arrive à calculer de combien la terre s'élève dans un temps donné.
On dit que le Men-hir druidique vient de Man-herr (homme seigneur) et le Dolmen de Doll-man (homme Seigneuresse), indication précieuse qui nous fait comprendre que les uns étaient destinés aux hommes et les autres aux femmes (1).
En effet, les dolmens qui sont composés d'une ou de plusieurs chambres, généralement précédées d'un vestibule ou d'un couloir d'accès, sont la première ébauche des maisons et ont certainement été édifiés pour abriter la première famille, la Femme et l'enfant. C'est le premier nid de l'humanité, le nid de pierre, le Mégalithe. Sur les parois intérieures, on a trouvé de naïfs et bizarres dessins.
Non seulement la femme s'abrite, et abrite avec elle ses petits, mais elle cherche à les protéger contre les dangers du dehors. C'est pour cela que souvent les dolmens sont précédés d'une allée couverte, une sorte de galerie d'une certaine étendue.
Le dolmen de Mané-Croch, près du village de Cracuno, en Bretagne, avait quatre chambres.
Dans le même village de Cracuno se trouve un superbe dolmen dont l'une des pierres supérieures a six mètres de long sur cinq de large et un mètre cinquante d'épaisseur au centre ; cette pierre repose sur onze dalles debout et la hauteur sous voûte est d'un mètre quatre-vingts centimètres. Le tumulus de Rondossée contient trois dolmens avec leurs allées couvertes. L'un d'eux contient une petite chambre supplémentaire. Quant aux menhirs destinés aux hommes, ce n'est qu'une pierre levée derrière laquelle ils s'abritaient ou se cachaient, c'est là que se pratiquait l'eummaïra. Dans les menhirs perforés de l'île de Chypre, on avait pratiqué des ouvertures par lesquelles on voyait venir de loin les témoins gênants. L'un d'eux avait deux mètres dix centimètres de hauteur sur 70 centimètres de largeur.
On en a trouvé sur lesquels était représentée une main, ce qui les faisait appeler iad, et, au lieu d'y voir une indécente représentation qui joue un grand rôle dans le symbolisme antique, les savants modernes aussi naïfs que prudes, ont vu dans les pierres un cippe dressé à la mémoire d'un fait.
Les menhirs sont tantôt isolés, tantôt réunis en nombre plus ou moins considérable. Ce qui indique bien l'instinct de l'homme qui, d'abord, fait sa vie seul, puis peu à peu se réunit à ses frères en humanité pour évoluer ensemble vers un avenir confus.
On a trouvé aussi des cromlechs, qui sont des enceintes composées de blocs décrivant des figures variées, des cercles, des ovales, des carrés, des rectangles, circonscrivant des espaces enclavés dans ces espèces de barrières, qui semblent être les terrains que les hommes ou les femmes se réservaient et dans lesquels sans doute ils ne laissaient pas pénétrer l'autre sexe. Les deux sexes ont eu dès la jeunesse une tendance à se séparer.
Cependant, les impulsions sentimentales les réunissaient. Alors ils se cherchaient, erraient ensemble loin des autres et finalement allaient s'abriter dans des lieux écartés. Ce sont ces endroits qui furent plus tard appelés des « Lieux secrets » ou « Lieux saints ».
On a trouvé des Mounds, tertres élevés que l'on suppose avoir été destinés aux « sacrifices » (Unions).
C'était l'époque où de magnifiques adolescents cherchaient à dépenser le trop-plein de leur force. Mais ils avaient encore la franchise, la spontanéité, la confiance que donnent l'inexpérience et l'amour naissant.
(1) Menhir a formé Minaret.


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Un changement social est attendu par les habitants de la Terre tout entière.
Partout on cherche une orientation nouvelle de la pensée, une Direction Spirituelle qui sorte l'humanité du cauchemar que le vieux régime du mensonge, de l'erreur et de la ruse a créé.
On attend une résurrection de la vie de l'esprit, qui refasse à l'homme désorienté une nouvelle vie morale, et on aperçoit clairement que la reconstitution mondiale ne peut se faire par la politique et la diplomatie.
L'immense crise des besoins humains a pour point de départ le besoin de vérité.
Avant de pouvoir dire : Voilà ce qu'il faut, il faut pouvoir dire : Voilà ce qui est.
Il y a donc une science à faire, la science des réalités.
Barbusse a dit :
« Nous avons besoin des Maîtres qui savent tout ce que nous ne savons pas. »
« Mon éducation m'a rempli, comme les autres, de siècle d'ombre, d'humiliation et de captivité. »
« Nous avons tous eu une jeunesse qui a été un temps perdu pour notre progrès moral, le temps pendant lequel nous aurions pu tout et nous n'avons rien fait parce que nous ne savions pas. »
L'époque à laquelle nous sommes arrivés est, de l'avis de tous ceux qui comprennent la signification des événements, une ère de révision générale.
On remet en discussion toutes les questions qui ont été agitées par l'esprit humain depuis les temps les plus reculés, avec l'espoir que, de cet examen, sortira la vérité sur laquelle on posera les bases d'un régime nouveau qui donnera à tous une vie meilleure.
Or, la base de toute réforme sociale c'est la reconstitution de la vie morale, c'est à dire des mœurs.
Pour rétablir les relations de l'homme et de la femme il faut, d'abord, remettre les deux sexes à leur place, les faire rentrer dans le rôle que la nature leur a assigné, respecter les facultés de chacun et assurer leur plein développement.
Si les bonnes relations de l'homme et de la femme ont été rompues, c'est parce que chacun d'eux n'occupe pas sa vraie place dans la société, ne vit pas suivant ses facultés.
La femme est un être avili, placé dans la vie sociale à un rang inférieur à celui que la nature lui a assigné. Son autorité est nulle, sa parole n'est pas écoutée, ses œuvres ne sont pas estimées à leur réelle valeur, tout ce qui vient d'elle est déprécié.
Or, le féminisme doit avoir pour but, avant tout, de remettre la femme à la place qui lui est due, dans la vie sociale et dans la vie familiale.
Pour y arriver il faut diriger l'opinion de façon à ce que justice lui soit rendue devant l'esprit public.
Pour que les droits sacrés de la femme soient reconnus, il faut d'abord les formuler. Et pour cela il faut commencer par étudier les conditions qui déterminent la valeur réelle des êtres et leur assigne une place dans la hiérarchie humaine.
Ce n'est pas avec des formules vaines, répétées au hasard, avec des mots vides de sens qu'on résoudra cette grave question. Ce n'est pas non plus par vanité de sexe que la femme doit parler d'elle (ainsi que les hommes l'en accusent, supposant qu'elle se met, comme eux sur le terrain de l'intérêt personnel), c'est dans un esprit de suprême justice que la femme, laissant de côté toute modestie imposée et trop facilement acceptée doit étudier les conditions qui différencient les deux sexes, au point de vue anatomique, physiologique, psychologique et moral.
C'est à elle qu'incombe la tâche de faire connaître la valeur de l'être humain qu'elle représente et l'étendue des facultés dont elle est douée.
Tant qu'elle n'entrera pas résolument dans cette voie, définissant elle-même les différences qui existent entre les deux sexes, l'ignorance qui règne en ces questions perpétuera les conflits, prolongera les luttes.
Le grand devoir de la femme est de sortir de sa passivité docile, de faire acte d'indépendance intellectuelle en commençant par étudier sa réelle nature. Elle serait coupable si elle continuait à accepter les enseignements et les conclusions humiliantes des hommes qui l'infériorisent et à s'incliner devant eux comme devant des maîtres.
C’est à cette condition seulement qu'elle saura diriger sa vie, faire l'éducation morale de ses enfants, jouer un rôle utile dans la société.
Mais cette science acquise lui impose de grands devoirs, car alors elle comprend que son intervention est nécessaire pour éclairer les autres.
Quand la femme saura quelle est sa propre valeur, c'est elle qui rétablira « LE RESPECT DE LA FEMME » et en imposera, à l'homme, le devoir.
Pour se faire respecter, il faut, avant tout, se respecter soi-même.
Cet auto-respect, c'est la dignité, sentiment qui consiste à se mettre soi-même à sa vraie place afin que les autres reconnaissent notre valeur.
Et comme la valeur intellectuelle et morale de la femme, généralisée, doit s'étendre à tout le sexe féminin, il faut que les femmes les plus éclairées, les premières initiées à cette science nouvelle, fassent respecter les autres femmes ignorantes des lois psychiques de leur féminité afin que les hommes comprennent enfin les devoirs qu'ils ont à remplir vis-à-vis de l'autre sexe, c'est aux Femmes de leur dicter l'attitude qu'ils ont à prendre envers Elles.
La femme est l'éducatrice de l'homme, et son premier devoir, pour remplir cette mission, c'est de diriger l'opinion, qui est la reine du monde, de manière à rétablir « le respect » qui disparaît de toutes les nations où la femme ne sait pas se mettre elle-même à sa vraie place.
C'est l'opinion qui règne dans le milieu ambiant qui fait le respect ou l'irrespect. Elle est mal dirigée presque partout. C'est pour cela qu'on a pu dire : « L'opinion, c'est l'erreur du plus grand nombre. » Pourquoi les femmes qui sont le nombre, et même le plus grand nombre, ne réagissent-elles pas, chacune dans sa sphère, contre tout ce qui avilit la femme : les affiches indécentes, la littérature scandaleuse, les publications pornographiques, le théâtre démoralisant, les productions cinématographique et télévisuelle obscènes, les propos malveillants tenus sur chacune pour diviser le féminisme ?
Pourquoi permettent-elles que « l'opinion » soit la sanction de tous les mensonges, la force de toutes les erreurs, la ressource de tous les fourbes ?
Nous ne savons pas ce qu'il y a de plus dangereux pour notre avenir moral : les hommes qui inventent les erreurs ou les femmes qui les propagent ?
Il faut s'appliquer à changer l'opinion, à la diriger dans le sens de la vérité et de la justice, et tout le reste viendra sans efforts.
Et il n'y a pas seulement à faire l'opinion dans la vie présente. Pour rétablir « le respect de la femme », il est nécessaire de remonter dans le passé, pour chercher dans l'histoire (ou à côté de l'histoire) comment elle a été avilie, quelles furent les phases de Cette évolution lente qui la firent descendre de la Déesse antique à la prostituée moderne.
C'est toute l'évolution des passions de l'homme et des faiblesses de la femme.
En fouillant dans le passé nous trouvons que la femme a été discréditée de générations en générations, par le mensonge :
On a caché ses œuvres ;
On les a mises à l'avoir des hommes ;
On a mis des noms masculins sur des personnalités féminines ;
Des époques toutes entières ont été effacées de l'histoire pour cacher sa gloire ;
On a calomnié les grandes femmes en leur faisant une légende avilissante. Et si des hommes consciencieux cherchent eux-mêmes à rectifier l'histoire et à leur rendre l'auréole de gloire qu'elles avaient méritée, des femmes ignorantes continuent à discréditer leur propre sexe en propageant les récits mensongers. Elles se font injustes elles-mêmes pour les femmes calomniées.
Elles se montrent sévères pour celles qui veulent les réhabiliter, comme si elles craignaient de se faire complices des vices que des imposteurs ont attribués aux grandes femmes jalousées.
Elles ne savent pas que c'est leur premier devoir de s'instruire afin de ne plus jamais permettre la flétrissure de leur sexe.
Nous savons aujourd'hui que les grands mensonges historiques ont été inventés pour nous cacher l'ancienne puissance de la femme, sa position suprême dans la religion, son grand rôle dans la société, son droit maternel, base de la primitive famille.
Dès qu'elle fut vaincue dans les héroïques luttes de sexes de l'antiquité, on s'appliqua à justifier la domination de l'homme en donnant au sexe mâle toutes les supériorités et en affectant de croire à l'incapacité de la femme.
Ce système a prévalu, il règne encore. Nos savants modernes s'occupent surtout de la femme pour lui chercher des tares afin de la déclarer inférieure et de dérouter ainsi ceux qui cherchent à définir, par la science, sa véritable nature. Et dans cet ordre de choses nous voyons encore des femmes faibles s'unir aux hommes fourbes et propager leurs allégations intéressées, sans aucune vérification, avec la même foi aveugle de celles qui ont propagé les mensonges de l'histoire.
Or, nous devons avoir le respect de la vérité si nous voulons arriver au respect de la femme.
Tant que le mensonge ne sera pas extirpé de la société, la justice n'y pénétrera pas.
Ce travail est fait. Et c'est cette grande rectification de l'histoire, en remontant aux sources les plus anciennes et les plus sûres, en comparant les différentes altérations des textes qui est reproduite dans ce blog. Il est une complète réhabilitation de la femme, en même temps qu'il fait connaître les luttes de sexes dans toutes leurs manifestations, leurs origines et leur évolution dans toutes les nations.
L'humanité est arrivée à une phase de son évolution où de grandes choses vont se décider.
Les hommes, actuellement, sont encore indécis sur le parti à prendre vis-à-vis de la femme.
Il dépend des femmes de les amener à faire, avec elles, la brillante rénovation dont elles ont rêvé, et de conjurer la crise morale qui s'accentue de jour en jour, en marchant avec franchise et résolution dans le Bien, en ayant toutes les audaces contre le Mal. L'ère des concessions est passée, elles ont fait sombrer l'humanité dans la dégénérescence des peuples. Il faut maintenant, aux femmes, un effort de volonté pour remonter la pente descendue par leurs aïeules ; il faut qu'elles renoncent aux anciens systèmes qu'employaient les femmes faibles, qu'elles renoncent aux petites ruses, aux obliques détours, aux équivoques.
Il n'est plus temps de tergiverser, il faut aller droit au but, sans hésitations et sans défaillances.
Et ce but c'est : la vérité absolue et la justice intégrale.
Ainsi, sera réalisé ce que Victor Hugo, ce grand poète, a annoncé quand il a dit :

Temps futurs ! Vision sublime !
Les peuples sont hors de l'abîme.
Le désert morne est traversé,
Après les sables la pelouse ;
Et la terre est comme une épouse,
Et L’homme est comme un fiancé.
Dès à présent l'œil qui s'élève
Voit distinctement ce beau rêve
Qui sera le réel un jour,
Car la femme dénouera toute chaîne,
Car le passé se nomme haine
Et l'avenir s'appelle amour



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L'histoire, qu'elle soit enseignée par des Prêtres ou par des laïques, n'est qu'un tissu de mensonges. C'est ce que Michelet a compris quand il a dit : « L'Histoire tombera et se brisera en atomes dans le courant du XXe siècle, dévorée jusque dans ses fondements par ceux qui rédigent ses annales. »
Dans son ouvrage intitulé « Origines gauloises » (1797), Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne a écrit :
« L'histoire n'est que les ruines d'un grand édifice que chaque génération d'hommes a cherché à détruire, en le masquant sous des mensonges, entassant des décombres sur des décombres, des ruines sur des ruines ».
Par conséquent, le temps est venu de réallumer la Lumière, et de déblayer, une Λ une, décombres et ruines.

À suivre : FAITS ET TEMPS OUBLIÉS

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