L'AMOUR


L'Alchimie est Travail de Femme et Jeu d'Enfant
(Fulcanelli)


- On m'a dit que vous aimiez beaucoup cette parole d'Allan Watts :
« Je ne philosophe pas pour la gloire de la philosophie, mais parce que je suis émerveillé par le monde et que je voudrais faire partager cet émerveillement. »
- Oui, j'aime cette parole. C'est la parole d'un homme libre.
- Vous estimez que s'émerveiller du monde est signe de liberté ?
- Naturellement.
- Mais le monde est terrible, dévorant, inhumain !
- Vous voici en prison.
- Comment cela ? Au contraire ! Je manifeste mon sens critique ! Je témoigne d'un idéal !
- Vous trouvez le monde haïssable, invivable ? Votre intelligence s'en persuade ? Votre cœur le crie ? Vous y voici donc contre votre gré ? Celui qui est quelque part contre son gré est en prison.
- Vous ne m'avez pas compris. Le monde m'épouvante, mais je souhaite qu'il change. Je suis peut-être en prison, mais j'ai de l'espérance.
- Et comment changer le monde, s'il vous plaît ?
- En changeant les hommes !
- Comment ? Par quoi ?
- Par l'Amour, Monsieur ! Uniquement par l'Amour !
(Louis Pauwels, L'apprentissage de la sérénité, Le troisième Esprit et l'Amour du monde)


« Avez-vous jamais regardé une fleur au bord du chemin. Elle existe, elle vit dans le soleil, dans le vent, dans la beauté de la lumière et de la couleur, elle ne vient pas vous dire : « Venez me respirer, jouir de moi, regardez-moi. » Elle vit et son action en vivant est amour. »
(Jiddu Krishnamurti, L'impossible question)


« Nul doute que les temples n'avaient d'autre objet, d'abord, que l'union des sexes ; tout y parlait d'amour et de volupté. Les fêtes de printemps avec leurs danses, leurs chants, leurs bruyants transports, célébraient le soleil qui ramène la sève fécondante dans toute la Nature, l'amour qui anime tout ce qui vit. Des bois sacrés consacrés aux promenades solitaires entouraient les temples, l'air y était plein de parfums, les sources coulaient sur un tapis de fleurs, tandis que dans le feuillage le chant du rossignol disait à l'homme qu'il n'était pas seul à chanter la Nature. »
(Céline Renooz, Le monde primitif)


« A ce point de notre exposé il n’est pas inutile de revenir sur le rapport, déjà signalé, entre le rock et le sexe. Ce rapport doit, lui aussi, se prendre à partir des déterminations prépondérantes propres à chaque caste et en fonction de la phase cyclique considérée. Or, il est connu que l’érotisme, dans la tradition hindoue, est principalement attribué aux Vaishas, à partir de quoi s’exprimera, un cran en-dessous, le sexisme des Shudras. L’érotisme, en perspective traditionnelle, loin d’apparaître comme une déficience qualitative, ainsi que l’envisagent trop souvent les religions où l’aspect moral est prédominant, est un art, une technique parfaitement intégrable à une voie de spiritualisation, sans pour autant exclure le plaisir, cette dernière composante étant bien évidemment la seule retenue par la majorité des occidentaux. Quel que soit le type d’érotisme considéré, son style, sa gestuelle, sa finalité seront toujours fonction du milieu culturel, de l’ambiance propres à la caste qui en aura la pratique.
« Il y a donc un érotisme de type Brahmane, comme il en existe un propre au Kshatriya et au Vaisha ; et le Shudra vivra le sien au niveau même de sa mentalité, où seul le plaisir physique sera recherché pour lui-même à l’exclusion de toute finalité transcendante, dans un contexte ou laideur, vulgarité, violence, brutalité auront grandement leur part. Cet érotisme-là sera le reflet d’une indigence intellectuelle et morale, d’une misère sociale se conjuguant néanmoins avec une prétention et un arrivisme disproportionnés chez des individus plongés dans l’enfer des villes, des usines, de l’asphalte et du néon, triste et étouffant univers duquel il est compréhensible qu’ils veuillent s’arracher, mais dont ils portent, même après qu’ils s’en soient libérés, les marques flétrissantes. »
(Roland Goffin, Vers La Tradition, « Jeunesse et musique du diable »)

« Mon devoir est de faire en sorte que celui qui voit mes films ressente le besoin d'aimer, de donner son amour, et qu'il perçoive l'appel de la beauté. »
(Andreï Tarkovski)
« Je ferai en parlant énamourer les gens. »
(Dante Alighieri)

« Il n’y a pas de chagrin d’Amour. Ce sont des chagrins de non-amour »
(Jacqueline Kelen, Propositions d’amour)

« Une femme peut vous faire voler comme un aigle, une autre peut vous donner la force d'un lion, mais une seule dans le cycle de la vie peut remplir votre cœur d'émerveillement et la sagesse que vous avez connue d'une joie singulière. J'ai écrit ça pour ma copine. »
(Tommy "Hawk" Hill, rôle interprété par Michael Horse dans Twin Peaks de David Lynch)


Préliminaire…
La Femme était la Déesse de l'homme jeune, la puissance supérieure devant laquelle il s'inclinait : c'est son image qui se gravait dans son cœur, elle était son idole. C'est pendant la période qui sépare le prélude de l'amour de sa satisfaction charnelle que l'amant a divinisé la Femme et, dans la vie actuelle, son atavisme lui rend le souvenir vague des impressions premières ressenties par ses ancêtres ; un regard, une parole douce ou tendre, une main qui touche la sienne, le silence de la nuit, sont empreints de mystérieuses saintetés qui pénètrent son âme sans qu'il en comprenne le secret. C'est que la Nature fut le cadre des premières amours, des premiers dévouements, des enthousiasmes de la jeunesse phylogénique, et tout cela se réveille chez le jeune homme quand le lieu, l'heure, le milieu, lui rendent les conditions physiques qui accompagnèrent ses impressions premières.



Être amoureux, c'est tendre vers le ciel à travers une femme
(Uc de Saint-Circ)





Aimer purement, c'est consentir à la distance entre soi et ce qu'on aime
(Simone Weil)


Par la chasteté et le rituel courtois proposés dés le XIIème siècle, et en opposition totale à l'Église catholique qui elle aussi s'ingéniait à réduire la rencontre amoureuse à une fonction de procréation, l'accent est mis avant tout sur l'exercice du désir et du rêve. Le corps n'est pas combattu ni asservi à une quelconque utilité mais exalté, transfiguré, paré de qualités divines. Par le silence, l'attente, par l'étreinte des regards, les effleurements de soie ou par le sommeil partagé, les chastes troubadours et les chevaliers courtois rendaient l'amour à sa patrie d'origine, le château du Graal, et les amants bien appris devenaient corps célestes tournant parmi les autres étoiles.
(Jacqueline Kelen, L'éternel masculin)


L'AMOUR
L'Amour, c'est ce que l'humanité a toujours cherché, il est le but de l'homme et le rêve idéal de la Femme, il est la grande force qui régit l'Univers, il peut tout, le bien comme le mal, il domine les temps et les âges, il se trouve à la source de toutes les religions, il est la religion même dans son principe ; toutes les philosophies l'ont discuté, il règne dans l'histoire des rois et dans les légendes populaires, il a été, tour à tour, béni et maudit, permis jusqu'à la licence et défendu comme le plus grand des crimes. Il est la source de mille préjugés religieux ou sociaux qui, presque toujours, résultent du malentendu qui règne sur cette question entre les hommes et les femmes, acteurs indispensables de cette idylle, mais qui ne la comprennent pas de la même manière.
L'homme, malgré l'expérience de l'histoire, n'a pas encore compris que l'amour de la femme est un phénomène qui a une réaction spirituelle : c'est ce qui le sanctifie.
La femme, malgré les désillusions de ses aïeules, ne veut pas encore savoir que l'amour masculin est un phénomène qui a une réaction brutale : c'est ce qui le condamne.
Pendant que chez la femme le fluide d'amour aspire à monter, chez l'homme il aspire à descendre (1). C'est sur cette différence que fut basée la grande lutte de sexes dans l'antiquité ; elle dure encore.
Faire luire sur cette question la lumière définitive de la science, c'est donner à l'humanité le moyen de sortir de l'état de malaise général que le malentendu sexuel a causé dans le monde. Il faut, une bonne fois, que chaque sexe sache comment l'autre aime et pense, afin d'éviter les heurts qui blessent l'amour-propre et finissent toujours par faire de deux amoureux deux ennemis irréconciliables.
(1) « Il y a en sanscrit, pour signifier l’Amour, deux mots de sens opposés, qui contiennent tous deux, comme consonnes, les lettres M et R, c’est-à-dire les deux premières zodiacales du Triangle des Grandes Eaux. Le premier mot est « Mâra », qui signifie aussi la Mort (de la racine « mri », mourir) ; l’Amour est ici l’Attraction cosmique, donc fatale, des sexes dans l’unité banale de l’Espèce ; celle-ci n’a pas pour objet le bonheur des individus, mais la reproduction corporelle, et, conséquemment, la mortalité des règnes végétal, animal et humain.  Le second mot est « Amra », qui signifie littéralement l’Immortalité (de « a » privatif, et « mri », mourir) ; l’Amour est ici l’Attraction divine, donc providentielle, des âmes bisexuées, à travers le corps ; cette puissance n’a en vue que le bonheur des individus par leur libre élection mutuelle ; elle les libère des fatalités héréditaires de l’Espèce. C’est pourquoi Moïse dit : « Tu quitteras ton père et ta mère pour suivre ta femme, et vous ne serez tous deux qu’un seul être organique. » C’est donc de la suprême individuation et de l’Autonomie de l’Homme et de la Femme qu’il s’agit ici, et, par conséquent, de leur immortalité dans le Dieu Vivant lui-même. À proprement parler, le mot « Amour » ne devrait être employé que dans le second sens, car le latin « Amor » est identique au sanscrit Amra. » (R. Guénon, La Gnose, L'Archéomètre, note de bas de page)

Étudions rapidement les relations qui s'établissent entre l'homme et la femme, ces deux êtres si différemment constitués au point de vue physiologique et surtout au point de vue psychique. (nous y reviendrons bien plus longuement dans la suite de ce blog, à l'article sur la psychologie et la loi des sexes)
Ces relations sont de deux sortes : les relations sexuelles et les relations sociales.
Faire l'histoire des relations sexuelle c'est refaire une fois de plus, le grand chapitre de l'Amour, mais cette fois c'est le faire scientifiquement, ce qui n'a jamais été essayé.
L'Amour, considéré comme phénomène physico-chimique, est la tension qui existe entre deux corps qui s'attirent. C'est le rayonnement de l'influx nerveux mâle, constitué par un courant d'oxygène à l'état radiant, qui cherche le principe albuminoïde pour lequel il a une violente affinité. La tension s’établit entre les individus différemment sexués, lorsque le principe qui détermine l’attraction s’accumule dans le système ganglionnaire ; la tension cesse momentanément lorsque ce principe est éliminé.
Mais comme le principe mis en jeu pour produire le phénomène est différent dans l’homme et dans la femme, il en résulte que l’Amour masculin et l’Amour féminin se manifestent de façon toutes différentes.
Il faut donc les étudier séparément.

L'AMOUR MASCULIN
Chez l’homme, à partir de l’âge de la puberté, l’influx nerveux jeté dans le grand sympathique est un courant électrique cherchant sans cesse un courant contraire. S’il ne le rencontre pas, il est éliminé, et le phénomène recommence. Mais si l’homme rencontre dans une femme le principe qui l’attire, le courant nerveux, au lieu de suivre la voie habituelle de l’élimination, remonte, et remonte parce que c’est par les yeux et les autres organes qui sont sous la dépendance des nerfs crâniens, que l’attraction commence.
Cependant, fatalement, l’attraction commencée par le pole cérébral doit descendre vers le pole générateur et, finalement, porter l’homme à un rapprochement dans lequel il donne ce qu’il y a de meilleur en lui : sa vie, son intelligence.
Pendant l’Amour l’homme manifeste des qualités qu’il n’a pas dans sa vie individuelle.
Il devient sensitif, alors que sans Amour il est brutal,
Il devient généreux, alors qu’il est égoïste,
Il devient doux, humble soumis, alors qu’il était arrogant et orgueilleux,
Il devient galant, il adresse à la femme des louanges, alors que, en dehors de l’Amour, il est irrespectueux et envieux.
L’Amour le change et si, sans Amour, il manifestait les mêmes qualités il serait l’homme idéal, le supra homme.
L’Amour lui inspire ce que la raison devrait lui inspirer.
Mais l’attraction sexuelle chemine et veut aboutir à la fonction inférieure. Quand il y arrive il se fait en lui une réaction, il perd ses qualités momentanées et prends les défauts contraires.
L’homme est la contradiction de lui-même. Chez lui la réaction de l’Amour est un état douloureux. Il sent qu’il vient d’abandonner une partie de son être et souvent cela lui occasionne une poussée de rage, il fait la femme responsable de ce pas qu’il vient de faire dans la déchéance et l’accable de reproches et d’injures sexuelles qu’elle ne comprend pas.
M. Destrem appelle cette réaction « les effets subversifs de l’Amour », qui sont dit-il, l’origine du mensonge, de la perfidie, du viol, du crime.
Janus de Villiers dit : « Chaque fois que tu aimes tu meurs autant », et Schopenhauer ajoute : « La passion satisfaite est suivie d’un rapide désenchantement ».
L’Amour est donc pour l’homme un « sacrifice ». C’est ainsi que l’antiquité le définissait.
C’est dans la réaction de l’Amour, qu’apparait l’opposition des sexes, la lutte entre la raison féminine et la déraison de l’homme. Et cela se complique des effets de la réserve sanguine qui engendre la brutalité chez l’homme, tandis que la femme dans sa réaction nerveuse devient sensitive et craintive.
Ces actions sont lentes, ce sont des petits effets, mais ils s’additionnent et s’accumulent dans le cours de la vie.
La réaction de l’homme serait toujours une jalousie, une haine (la misogynie) si l’éducation, l’intérêt, n’intervenaient pour le calmer et lui faire attendre le retour du besoin physiologique qui lui rendra momentanément de bons sentiments. Cependant l’habitude, la certitude d’être écouté, arrivent à supprimer les délicates attentions et les prières de la première fois, l’homme prend sans demander et c’est cela qui est « l’Amour brutal ».
Les mœurs qui résultent de cette précipitation des phases de l’Amour caractérisent les races dégénérées.
La facilité donnée à l’homme, dès l’adolescence, de satisfaire tous ses caprices, a amené un appauvrissement de la substance nerveuse dans le sexe masculin, qui va s’accentuant de génération en génération.
La femme, en cédant à l’homme, lui cause le plus grand préjudice et s’expose à sa haine et à toutes les manifestations familiales et sociales de la misogynie.
En l’absence de la loi morale règlementant la vie sexuelle, c’est la femme qui est la gardienne des mœurs.



La Nature a donné à chacun des fonctions différentes : l'homme féconde le corps de la Femme, et la Femme féconde l'esprit de l'homme.


L'AMOUR FÉMININ
L’Amour de la femme ne ressemble en rien à l’Amour de l’homme. Il se produit chez elle deux ordres de phénomènes différents. C’est d’abord, l’attraction sexuelle provenant de la tension de l’élément sanguin vers le principe nerveux qui rayonne chez l’homme, qui rayonne comme la radiation solaire rayonne sur la terre. C’est pourquoi la femme voit dans l’homme quelque chose de divin. Mais cette attraction est un phénomène purement physique.
Les facultés sensitives de la femme, celles qui aiment réellement, qui sentent et qui jugent, restent confinées dans le cerveau ; c’est par le cerveau que la femme aime et non par le cœur (en prenant le mot cœur comme une figure représentant le grand sympathique).
L’Amour cérébral de la femme n’aspire pas du tout au rapprochement des sexes, comme cela arrive chez l’homme. Ses aspirations sont d’un ordre tout différent, c’est le besoin de s’élever, par la pensée, vers les choses abstraites, d’amener un autre esprit à la contemplation de la nature, du ciel étoilé par exemple, et cela dans une étreinte qui ne comprend que la moitié supérieure du corps.
L’Amour chez la femme est plus complexe que chez l’homme parce qu’il comprend deux phénomènes.
L’Amour cérébral crée le plaisir spirituel ou rationnel que l’homme ne connait pas. C’est cette différence qui fait que la femme n’a pas, comme l’homme, la honte de l’Amour.
Un philosophe a dit : « La femme se pare de son Amour comme d’une force. L’homme en a la pudeur comme d’une faiblesse. »
D’autres différences sont à signaler :
- L’Amour de la femme ne s’épuise pas par les actes sexuels comme cela arrive chez l’homme.
- Les plus intelligentes sont les plus aimantes.
- Ce que la femme rêve c’est une union idéale, être unis dans l’idée, dans la pensée suprême, être la maitresse de l’esprit de l’homme, celle qui le dirige. Elle veut régner par la raison, alors que lui ne pense souvent qu’à la dominer par la force ou par la ruse, et à la séduire par les sens.
- La femme aime, l’homme désire.
- La femme aime l’homme en vertu d’une attraction qui, commencée par les yeux, se dirige en haut, vers le cerveau, vers l’idée. L’homme aime la femme en vertu d’une attraction qui, partie du même point, se dirige vers le bas.
- La femme aime, dans l’homme, ce qui émane de son élément nerveux. Elle aime son âme (vieux style).
- L’homme aime, dans la femme, ce qui émane de son élément sanguin : il aime sa chair.
La plupart des hommes détestent l’esprit de la femme.
La réaction chez la femme est aussi toute différente de celle de l’homme. L’Amour satisfait lui donne un sentiment de triomphe, un rayonnement qui l’embellit, et intensifie son esprit et sa vie.
Et c’est cette réaction qui a fait naître chez l’homme la jalousie sexuelle qui s’est manifestée brutalement depuis les temps reculés, et a été à l’origine de toutes les entraves apportées par les hommes au libre développement des facultés de la nature féminine.
Il existe chez elle un Amour cérébral supérieur et une attraction physique inférieure, qu’on ne devrait pas appeler Amour.

RELATIONS SOCIALES
Il nous reste maintenant à étudier les relations qui s’établissent entre l’homme et la femmes, en dehors de l’attraction sexuelle, c’est-à-dire les relations sociales.
Ces relations sont de deux sortes puisqu’elles obéissent à deux aspects psychologiques de l’homme.
En effet, l’homme est, pour ainsi dire, un être double, puisqu’il suit, tour à tour, les deux impulsions qui se disputent son activité : l’instinct et la raison.
L’instinct qui le pousse vers la vie sexuelle, avec toutes ses réactions brutales contre la femme, la raison qui le ramène, par moments, à la réalité et à la loi morale.
Nous trouvons donc la femme en relations sociales avec l’homme-instinct et avec l’homme-raison.
Si nous étudions les relations intersexuelles dans l’histoire, nous trouvons qu’elles ont eu, tour à tour, ces deux aspects différents, qui révèlent le degré d’élévation ou d’abaissement des races.

RELATIONS DE LA FEMME AVEC L'HOMME-RAISON
Lorsque l’homme obéit à la raison, il voit la femme telle qu’elle est, puisque la raison c’est la vue droite : il reconnait en elle, un être privilégié de la nature, doué de qualité qu’il ne possède pas lui-même, et il lui rend hommage. Cet hommage fut, à l’origine, un culte.
Le besoin d’adorer le principe de vie dans son incarnation la plus haute, dans la femme, a toujours existé au fond de la pensée de l’homme, c’est là que réside, véritablement, pour lui, l’esprit religieux. L’homme qui reconnait la valeur morale de la femme est un être religieux, attendu que la religion de l’homme c’est le lien qui l’unit à l’esprit féminin. Dans cette union il fait le sacrifice de ses intérêts, de ses passions, de sa personnalité même.
Toutes les religions de l’antiquité, les grandes religions de la nature, n’étaient que le culte de la femme.
La Chevalerie en a été la dernière manifestation.

RELATION DE LA FEMME AVEC L'HOMME-INSTINCT
Pour terminer cette rapide étude il reste à dire quelques mots des relations sociales, ou familiales, qui s’établissent entre la femme et l’homme-instinct, c’est-à-dire celui qui obéit aveuglément à ses passions et n’a plus ou presque plus, de retours vers la raison primitive.
Cet homme-là cherche la femme avec ardeur ce qui la séduit, mais la réaction de l’Amour est, chez lui, un déchaînement brutal de toutes les manifestations de la jalousie de sexe. C’est cette jalousie qui a été le motif des luttes de sexes, si violentes dans l’antiquité, puis grandissant toujours, de l’asservissement de la femme. On chercha à entraver son évolution sexuelle en condamnant, comme le pire des crimes, la fonction qui la grandissait si prodigieusement pendant que l’homme s’abaissait. Cette fonction qui lui donne, comme dit M. Virchow, toutes les qualités de la vraie femme


« Sans Amour, vous aurez beau faire, courir après tous les dieux de la terre, prendre part à toutes les activités sociales, tenter de remédier à la pauvreté, entrer en politique, écrire des livres, écrire des poèmes, vous ne serez qu'un être mort. Sans Amour, vos problèmes iront croissant et se multipliant à l'infini.
Mais avec l'Amour, quoi que vous fassiez, il n'y a plus de risque, il n'y a plus de conflits. L'Amour, alors, est l'essence de la vertu. »
(J. Krishnamurti, Bombay, 1965)



À suivre : COSMOGONIE